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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

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Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie
Département Economie –MASTER

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de


MASTER en Gestion des Risques et des Catastrophes

La gestion inclusive des risques


et des catastrophes

Présenté par : Mr RAJAONARISON Solofonantenaina Abel

Mémoire soutenu publiquement le 15 septembre 2017

Membres du jury

Président du jury : Pr. RAKOTONDRAIBE Josette

Examinateur : Pr. RAKOTONIRINA Julio

Rapporteur interne : Monsieur SALAVA Julien - Maître de conférences


Je dédie le présent travail :

 A ma femme Rabendrainy Sendraharisoa Lydia pour sa compréhension,


tous ses encouragements et son soutien tant moral que matériel ;
 A nos filles chéries Kanty et Tsenahitra pour leur courage et leur
patience d’avoir supporté mon absence pendant la réalisation de mes
études.
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier très chaleureusement à travers les présentes lignes, tous ceux qui ont, de près
ou de loin, contribué à la réalisation de ce travail. Nos plus vifs remerciements vont particulièrement à :

 A Dieu tout puissant pour sa grâce ;


 A notre directeur de formation pour son dévouement malgré ses lourdes responsabilités ;
 A tout le corps enseignant pour la qualité de la formation reçue ;
 A notre encadreur pédagogique pour les précieuses orientations et conseils qu’il nous a adressés ;
 A notre encadreur professionnel pour les moyens mis en œuvre au déroulement des activités de
recherche et pour son entière disponibilité ;
 A toute l’équipe du ministère de la population, de protection sociale et la promotion de la femme,
particulièrement à l’équipe de la direction des personnes en situation de handicap et des
personnes âgées ;
 A toutes les équipes du bureau national de la gestion des risques et des catastrophes pour nous
avoir accepté de faire un stage dans leur organisme permettant ainsi la participation d’une
personne en situation de handicap.
 A l’Union africaine de nous avoir soutenu financièrement durant notre formation ;
 A tous mes collègues de la 4ème Promotion du DMGRC pour leur aide.
LISTE DES ABREVIATIONS

ABDH : approche basée sur le droit de l’homme

BNGRC : bureau national de gestion des risques et des catastrophes

CDPH : Convention relative au droit des personnes handicapées

CIF : classement international du fonctionnement

DMGRC : diplôme de master en gestion des risques et des catastrophes

EAH : Eau assainissement hygiène

HFA : Hyogo Framework Action

GRC : gestion des risques et des catastrophes

OMS : organisation mondiale de la santé

ODD : objectif de développement durable

PPH : processus de production du handicap

PSH : Personne en situation de handicap

SFDRR : Sendai framework for disaster risk reduction

UNISDR : united nation international strategy of disaster risk


INTRODUCTION

Dans la communauté humaine, les priorités, les objectifs et les enjeux dans le
concept de comportement social pour la survie diffèrent selon les préjugés culturels établis
aussi bien au sein des familles qu’à l’intérieur des régions, voire même au sein de la
population d’une nation ; certains groupes sociaux sont victimes de discrimination,
d’inégalités de traitement fondées sur des critères illégitimes à savoir le sexe, la race,
l’origine, la santé et le handicap. La gestion des risques et de catastrophes incluant la
participation des Personnes en Situation de Handicap (PSH) pourrait-elle inverser cette
situation ?

Aujourd’hui, selon l’OMS 1, environ 15% de la population mondiale souffre d’un


handicap ; et leur nombre continue à augmenter. L’exclusion des personnes en situation de
handicap dans le processus de GRC est bien plus qu’un simple problème ; elle compromet
le principe même de l’impartialité et contribue à la discrimination qui est susceptible
d’affecter leurs conditions de vie.

La question du handicap est abordée dans cette étude non pas comme une
simple question de santé, mais sous l’angle des facteurs sociaux, culturels et politiques
qui les sous-tendent. L’ignorance et la négligence des besoins spécifiques liés à la
situation de handicap, notamment durant une période de crise, renforcent l’état
d’exclusion des personnes handicapées

« Les personnes en situation de handicap constituent la couche sociale la plus


vulnérable à une catastrophe » s’énonce comme un postulat justifiant cette présente
recherche. C’est dans cette logique que cette étude va s’interroger sur les rouages concrets
qui exposent la vulnérabilité aggravée à une catastrophe des personnes en situation de
handicap.

Alors la problématique de cette présente recherche peut se formuler comme suit :


quel mécanisme faut-il mettre en place pour assurer la prise en compte plus conséquente de
cette catégorie de population dans le processus de GRC ?

1
Rapport de l’OMS sur le handicap 2011.

1|P a g e
Une contribution à l’amélioration des conditions de vie des groupes de personnes
frappées de handicap peut se faire en tentant d’élaborer un outil de plaidoyer dans le but de
promouvoir la participation active des personnes en situation de handicap dans tous les
processus de GRC, et de vérifier le fondement des hypothèses suivantes :

Les catastrophes peuvent fournir des occasions pour la promotion de la


participation sociale des personnes en situation de handicap. Par le concept de « build back
better », il est attendu qu’après une catastrophe, une infrastructure respectant la norme
d’accessibilité peut être mise en place.

La prise en compte de la dimension handicap dans tous les processus de GRC est
bénéfique pour la résilience de toute la population face à une catastrophe.

La vulnérabilité de différents groupes de population exposés à un même risque du


fait de catastrophes d’origine naturelle ou anthropique varie en fonction des conditions
socioéconomiques dans lesquelles elles vivent, de la reconnaissance de leurs droits civils et
sociaux, ainsi que des mesures d’atténuation et des secours sur lesquels elles peuvent
compter. Puisque la plupart des personnes handicapées sont exclues des activités
d’évacuation, de secours (notamment les abris, les vivres et l’hébergement dans des camps)
et de relèvement, elles sont de façon disproportionnée affectées par les catastrophes, les
situations d’urgence et les conflits que les autres.

Afin de justifier le fondement de ces deux hypothèses, l’étude ci-présente sera


subdivisée en deux grandes parties : la première partie sera consacrée au cadre conceptuel,
et la deuxième partie – à la présentation du mécanisme de la gestion inclusive des risques
et des catastrophes.

2|P a g e
METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce thème mérite d’être étudié suivant une approche basée sur le droit de l’homme,
cadre conceptuel pour le processus de Développement humain se basant au plan normatif,
sur les normes internationales. En termes opérationnels, l’étude sera orientée vers la
promotion et la protection des droits de l’homme dans toutes les politiques. L’ABDH
(Approche basé sur le droit humain) a été adoptée avec le but principal de cette étude qui
est la promotion de l’égalité dans la différence en respectant les principes des droits
humains.

La méthodologie qualitative sera mise à contribution pour la collecte des données


relatives à l’objet de cette recherche.

- Des entretiens seront mis à profit.

- Les personnes non et malvoyantes, les sourds et les malentendants, les handicapés
moteur, les familles ou parents notamment pour les personnes en situation de
handicap mental constituent la première cible ;

- D’autres sources d’informations avec lesquelles s’avèrent être les acteurs dans le
secteur handicap : acteurs étatiques, acteurs non gouvernementaux, etc.

Enfin, la lecture critique de littérature existant sur le handicap est nécessaire afin de
compléter les informations produites par les entretiens.

Les limites de cette étude sont liées à la qualité et la disponibilité des données
relatives sur les PSH.

3|P a g e
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL

Cette première partie se focalise sur la présentation de la notion de handicap ;


ensuite retrace encore une fois le concept de la gestion des risques et des catastrophes avec
les termes spécifiques y afférents ; et enfin termine sur le cadre stratégique et légal relatif
pour la gestion incluse des risques et des catastrophes.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE HANDICAP

1.1. Définitions

Pour pouvoir mieux appréhender le sujet, il serait nécessaire et indispensable de


donner quelques définitions du handicap.

Étymologiquement 2, le terme handicap vient de la contraction de «hand in cap»


expression anglaise qui signifie «main dans le chapeau». Il se rapportait à des jeux de
hasard qui consistaient à deviner le nombre de doigts ouverts sous un chapeau (cap).
Ensuite, au XIXe siècle en Irlande, ce mot est employé dans le domaine des courses
hippiques. En effet, lorsqu'il y a des inégalités de départ entre les concurrents, des pénalités
sont ajustées à des participants. Le handicap est donc un avantage ou un désavantage
imposé à un concurrent dans ce genre d'épreuves afin d'égaliser les chances.

En 1963 3, le mot handicap est un mot anglais signifiant «compétition où sont admis
des concurrents de valeur différente, mais où les chances sont égalisées par un jeu
d'avantages ou de désavantages imposés à des concurrents». Puis, la définition change
progressivement.

En 1975 4, le handicap était définit dans un premier lieu comme «une épreuve
sportive» puis dans un second lieu comme «un désavantage quelconque».

2
L’intégration scolaire et socioprofessionnelle, un enjeu de société pour les PH – Marie-Laure
Souplet, p.25.

3
Le Petit Larousse de 1963.

4
Le Petit Larousse de 1975.

4|P a g e
En 1988 5, le terme handicap est défini «comme un désavantage, une infériorité
qu'on doit supporter» et est utilisé pour les humains.

En 2005 6, le terme handicap est défini comme un désavantage quelconque tel que
l'infirmité ou déficience congénitale ou acquise.

Il faut cependant remarquer que la signification du terme handicap a énormément


évolué.

La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes en situation
de handicap (CDPH)7, en 2007, définit les personnes en situation de handicap comme
suit : «les personnes en situation de handicap sont celles qui ont des déficiences
physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec
diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société
sur la base de l’égalité avec les autres».

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « est


handicapée toute personne dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou
définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge ou d’un
accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un
emploi s’en trouvent compromises ».

Actuellement, deux approches sont reconnues mondialement pour définir ce qu’on


entend par handicap : Processus de Production de Handicap (PPH) et Classification
Internationale du Fonctionnement (CIF).

1.1.1. Processus de Production de Handicap (PPH)

Le processus de production du handicap est un concept qui permet d’expliquer


comment une personne ayant des limitations fonctionnelles devient une personne
handicapée. L’interaction entre la personne (avec ses caractéristiques propres) et
l’environnement lui permet de réaliser ou non ses habitudes de vie. Un environnement
facilitant permettra à une personne ayant des limitations fonctionnelles de réaliser ses

5
Le Petit Robert 1988.

6
Le Petit Larousse illustré 2005.

7
Convention relative au droit des PSH art.1.

5|P a g e
choix de vie et d’être en état de participation sociale. Un environnement présentant des
obstacles limitera la réalisation des choix de vie et contribuera à générer une situation de
handicap 8.

Le modèle du Processus de Production du Handicap (PPH) est adopté pour


expliquer le handicap et orienter les actions permettant de le dépasser. Ce modèle énonce
que divers facteurs entrent en jeu dans la production de handicap : les facteurs de risques,
les facteurs personnels et les facteurs environnementaux. Leur interaction peut entraîner
une situation d‘incapacité quand la personne ayant une déficience rencontre des obstacles
ne lui permettant pas de bénéficier des opportunités de développement et de participation
offertes par la communauté.

Patrick FOUGEYROLLAS 9 a défini le handicap comme suit :

« Une situation de handicap correspond à la réduction de la réalisation des


habitudes de vie, résultant de l'interaction entre les facteurs personnels (les déficiences, les
incapacités et les autres caractéristiques personnelles) et les facteurs environnementaux
(facilitateurs et les obstacles) »

8
- http://www.exaequo.net/Processus-de-production-du-handicap/ consultée le
21/05/2017

9
Patrick FOUGEYROLLAS, 2010, Le funambule, le fil et la toile.

6|P a g e
(Source : RIPPH/SCCIDIH, 1998)

Un facteur de risque est un élément appartenant à l’individu ou provenant de


l’environnement susceptible de provoquer une maladie, un traumatisme ou toute autre
atteinte à l’intégrité ou au développement de la personne.

Un facteur personnel est une caractéristique appartenant à la personne, telle que


l’âge, le sexe, l’identité socioculturelle, les systèmes organiques, les aptitudes, etc.

Un système organique est un ensemble de composantes corporelles visant une


fonction commune (l’intégrité correspond à la qualité d’un système organique inaltéré, la
déficience correspond au degré d’atteinte anatomique, histologique ou physiologique d’un
système organique).

Une aptitude est la possibilité pour une personne d’accomplir une activité physique
ou mentale (la capacité correspond à l’expression positive d’une aptitude ; l’incapacité
correspond au degré de réduction d’une aptitude).

Un facteur environnemental est une dimension sociale ou physique qui détermine


l’organisation et le contexte d’une société (un facilitateur correspond à un facteur
environnemental qui favorise la réalisation des habitudes de vie lorsqu’il entre en
interaction avec les facteurs personnels ; un obstacle correspond à un facteur
environnemental qui entrave la réalisation des habitudes de vie lorsqu’il entre en
interaction avec les facteurs personnels).

Une habitude de vie est une activité courante ou un rôle social valorisé par la
personne ou son contexte socioculturel selon ses caractéristiques personnelles (l’âge, le
sexe, l’identité socioculturelle). Elle assure la survie et l’épanouissement d’une personne
dans une société tout au long de son existence (une situation de participation sociale
correspond à la pleine réalisation des habitudes de vie ; une situation de handicap
correspond à la réduction de réalisation des habitudes de vie).

7|P a g e
1.1.2. La Classification Internationale du Fonctionnement (CIF)

La Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé


(CIF) 10 a été élaborée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) afin de fournir un
langage uniformisé et un cadre pour la description et l’organisation des informations
relatives au fonctionnement et au handicap. Elle a été entérinée par l’Assemblée mondiale
de la Santé en 2001.

« Le handicap est le résultat de l’interaction entre les caractéristiques d’une


personne ayant une déficience et les obstacles environnementaux et comportementaux
qu’elle peut rencontrer. »

Le fonctionnement et le handicap sont des concepts multidimensionnels qui


permettent de mettre en avant l’interaction dynamique entre plusieurs composantes :

• Les fonctions organiques et les structures anatomiques des individus ;


• Les activités que font les individus et les domaines de la vie auxquels ils
participent ;
• Les facteurs environnementaux qui influencent leur participation ;
• Les facteurs personnels.

La déficience (synonyme : infirmité) du fonctionnement d'un organe ou d'un


système est évaluée par rapport au fonctionnement habituel de cet organe.

L'incapacité représente les conséquences de la déficience d'un organe ou d'un


système sur le fonctionnement de l'individu en termes de limitation de fonctions ou de
restriction d'activités.

10
Jean François, Patrick Fougeyrollas, 2016 ; La convergence progressive des positions franco-
québécoises :

8|P a g e
Figure 2 : Modèle CIF
(Source : OMS 2001)

La CIF ne classifie pas les individus mais bien le fonctionnement des individus.
Elle est structurée en plusieurs classifications hiérarchiques constituées de catégories.
Chaque catégorie étant formulée de manière neutre, il est nécessaire de recourir à des
codes qualificatifs pour décrire, selon les cas, les déficiences, les limitations d’activité, les
restrictions de participation, les obstacles ou les facilitateurs environnementaux observés.

1.2. Les différents types de handicap

En générale, on distingue quatre types de handicap :

Handicap auditif

Handicap visuel

Handicap physique

Handicap mental

9|P a g e
1.2.1. La déficience auditive 11

Le handicap auditif affecte des personnes atteintes de


surdité, qui est un état pathologique caractérisé par une perte
partielle ou totale du sens de l’ouïe. Ce handicap peut être présent
dès la naissance ou acquis durant la vie de la personne. Les causes de
la surdité peuvent être génétiques, virales ou parasitaires (pendant la
grossesse), dues à des maladies comme la méningite, ou toxicité
médicamenteuse, accidentelles ou par un traumatisme sonore. Les

Figure 3 : Personne sourde


déficiences auditives ne sont pas visibles, mais souvent
stigmatisantes.
Source : Auteur, 2017

Le terme "surdité" est utilisé pour toute baisse d'audition.


Cependant, le handicap est très différent s’il s’agit d’une surdité légère d'une seule oreille
ou d’une surdité profonde touchant les deux oreilles.

Différents degrés de surdité 12

Pour se repérer, on retiendra que la voix chuchotée correspond à une intensité de 30


à 35 décibels (dB), la voix normale à 60 dB, la voix très forte criée à 90-95 dB ; l'audition
est dite normale quand la perte est inférieure à 20 dB.

Déficience auditive légère (perte auditive moyenne comprise entre 20 et 40 dB).


Certains mots sont mal perçus et les nuances de la pensée exprimées par l’intonation mal
appréhendées. Si ce handicap n’a pas été dépisté chez un enfant, il pourra être qualifié
d’inattentif.

Déficience auditive moyenne (perte auditive moyenne comprise entre 40 et 70 dB).


Seule la voix forte et articulée est comprise. Une prothèse auditive permet généralement de
restituer la quasi-totalité du message sonore dans une atmosphère non bruyante.

11
http://www.onisep.fr/Formation-et-handicap/Mieux-vivre-sa-scolarite/Par-type-de-
handicap/Scolarite-et-troubles-auditifs/Definition-du-handicap-auditif consultée le
20/06/2017

12
Dr Albert MUDRY (2001), Otologie.

10 | P a g e
Déficience auditive sévère (perte auditive moyenne comprise entre 70 et 90 dB). La
personne entend des sons et des bruits mais "ne peut pas toujours faire le tri". Dans ce cas,
la prothèse auditive améliore l'isolation du message sonore, mais n’est pas suffisante pour
en restituer l’intégralité, et la personne devra compenser en utilisant la lecture labiale.

Surdité profonde (perte supérieure à 90 dB). La surdité devient presque totale.


L'enfant qui naît ainsi peut devenir sourd et muet s'il n'est pas rééduqué très tôt, car il ne
perçoit pas sa propre voix.

Différents types de surdité

L'appareil auditif assure deux fonctions : la transmission des ondes sonores grâce
aux oreilles externe et moyenne et la transformation des ondes sonores en un message vers
l'oreille interne et les structures cérébrales.

On distingue donc :

La surdité de transmission qui correspond à un obstacle au passage des ondes


sonores. Le déficit est identique sur les graves et sur les aigus ; le son est transmis plus
difficilement. Dans ce cas, la surdité n'est jamais totale et la personne entend correctement
sa propre voix ;

La surdité de perception due à des lésions de la cochlée ou des voies nerveuses.


Dans ce cas, le message sonore est déformé, car toutes les fréquences ne sont pas
également touchées (ce sont les sons aigus qui sont le plus mal perçus). La surdité de
perception provoque toujours des surdités sévères ou profondes qui entravent le
développement du langage oral ; la personne atteinte de surdité éprouve des difficultés à
contrôler l’intensité et le timbre de sa voix.

L'implant cochléaire, prothèse implantée chirurgicalement, stimule artificiellement


le nerf auditif en convertissant les sons en signaux électriques. Mais, pour tirer profit d'un
implant, il ne suffit pas de capter les sons, il faut pouvoir les identifier, les interpréter puis
les reproduire, ce qui nécessite une longue rééducation.

11 | P a g e
1.2.2. La déficience visuelle 13 ou cécité

Le terme cécité vient du mot latin caecus qui veut dire


aveugle. La cécité est donc« l’état d'une personne aveugle ».
L'aveugle au sens strict est celui qui est privé de ses yeux, celui
qui est privé de la vue. Or, à ce sens strict de privation totale,
on fait correspondre une privation partielle.

Les personnes en situation de handicap visuel sont


atteintes de cécité (personnes aveugles), ou de malvoyance. Les
causes peuvent être des maladies comme la cataracte

Figure 4 : Personne aveugle (opacification d’une lentille interne) ou le glaucome (touchant

Source : Auteur 2017 le nerf optique), ou héréditaires. La plupart des personnes


atteintes de la cécité développent plus profondément leurs
autres sens comme celui du toucher par exemple.

On peut définir 5 catégories de déficiences visuelles :

Catégorie I : La déficience visuelle moyenne.

Catégorie II : La déficience visuelle sévère.

Catégorie III : La déficience visuelle profonde.

Catégorie IV : La cécité presque totale.

Catégorie V : La cécité absolue (Pas de perception lumineuse, à fortiori absence


de l’œil).

13
L’intégration scolaire et socioprofessionnelle, un enjeu de société pour les PH – Marie-
Laure Souplet p.30.

12 | P a g e
LES COMPORTEMENTS TYPIQUES

 Pour le non-voyant, à l’extérieur il se déplace avec une canne blanche ou un guide.


Lors de ses déplacements à l’intérieur, il se protège avec les bras et les mains (en
avant), la tête vers l’arrière. La démarche est hésitante, lente. La trajectoire et
irrégulière ou déviée. Les jambes sont légèrement écartées et les pointes de pieds
vers l’extérieur.

Statique, il a souvent le visage orienté vers le sol, les épaules basses et le dos rond.

Enfin il n’est pas rare d’observer des tics ou des blindismes : grimaces,
balancement du tronc, balancement de la tête ou mouvements brusques des bras.

 Pour le mal voyant profond suivant l’âge et la gravité du handicap on peut


retrouver tous les comportements de l’aveugle congénital ou ne rien remarquer du
tout !

Le plus souvent on observera une hésitation dans les déplacements surtout dans des
lieux inconnus. Un guide peut être indispensable. Il aura des difficultés à repérer un
projectile, à se situer dans une équipe…

 Pour le mal voyant léger son comportement est proche de celui des valides mais il
est difficile de le repérer dans une classe. Le seul signe qui peut le différencier est
le port de lunettes épaisses.

Comme le mal voyant profond, il aura du mal à repérer un projectile, à se situer


dans une équipe. Une personne malvoyante peut très bien apprendre le braille. Ses
capacités visuelles (champ visuel, acuité visuelle, vision globale, vision périphérique) ne
sont pas toujours suffisantes pour permettre une lecture en noire quotidienne. Elle est
amenée à écrire en noir et donc à apprendre l’écriture manuscrite pour être autonome dans
la vie de tous les jours (réaliser un chèque,..)

13 | P a g e
Une personne aveugle ne voit pas toujours tout noir ; elle peut percevoir, les
ombres, les masses, les couleurs,…

La peur de se lancer d’un point à un autre, qui est commune avec les personnes
voyantes, se double chez lui de l’angoisse causée par une distance qu’il ne peut évaluer. La
peur de l’obstacle se développe. Avec beaucoup d’aide, il apprendra à marcher mais pas
avec aisance.

La peur de l’obstacle va l’inciter à se protéger en mettant les mains en avant avec la


conséquence d’une raideur de la ceinture scapulaire

Figure 5: Photo des personnes en situation de


handicap visuelle

Source : Auteur, 2017

14 | P a g e
1.2.3. Le handicap moteur 14

Un handicap moteur (ou déficience motrice) recouvre l’ensemble des troubles


(troubles de la dextérité, paralysie, …) pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de
la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficultés pour se
déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains
gestes).

La déficience motrice est le plus souvent associée à l'image de la personne en


fauteuil roulant. Pourtant, cette situation ne représente pas la déficience motrice en général.

La motricité s'appuie sur un schéma corporel complexe : le système nerveux, la


moelle épinière, les muscles, les nerfs, les articulations. La déficience touche en fait à l'un
ou plusieurs de ces éléments plutôt qu'à telle ou telle partie du corps.

C'est pourquoi l'on retrouve sous le terme de « handicap moteur » des affections ou
altérations très diverses, qu'elles soient en lien direct avec la déficience ou qu'elles
constituent des difficultés associées : paraplégie ou tétraplégie, infirmité motrice cérébrale,
scléroses, amputations, mais aussi scolioses, polyarthrites, nanisme.

La déficience motrice peut être congénitale ou acquise. Une déficience congénitale


est due à une malformation de l'enfant à naître, du squelette ou des membres par exemple.
Une déficience est acquise lorsqu'elle est due à une maladie, au vieillissement, ou résultant
d’un accident lors de la survenue d’un aléa.

Une déficience motrice est une atteinte de la capacité du corps ou d'une partie du
corps à se mouvoir. Cette capacité peut concerner, entre autres :

- le déplacement, comme la locomotion et les transferts d'un siège à l'autre, les


changements de positions ;

- la posture, autrement dit la difficulté à se tenir debout ou assis ;

- l'action sur le monde extérieur, comme la préhension ou la manipulation d’objets ;

- la communication, c'est-à-dire les paroles, les gestes et les mimiques, l’écriture ;

14
L’intégration scolaire et socioprofessionnelle, un enjeu de société pour les PH – Marie-Laure
Souplet p.32.

15 | P a g e
- la perception du monde extérieur, comme le mouvement des yeux et de la tête ;

- l'alimentation, comme la déglutition ou la mastication...

La déficience peut avoir des répercussions sur tout ou partie de ces activités, et dans
des proportions plus ou moins grandes.

Dans tous les cas, la déficience motrice ne doit pas être confondue avec une
déficience intellectuelle. Certaines personnes ont des difficultés d'élocution, par exemple,
mais leurs capacités intellectuelles ne sont absolument pas affectées.

Ce qui détermine pour l'essentiel le degré de la déficience physique se mesure à


travers l'autonomie de la personne, dans ses déplacements, ses transferts d'un siège à un
autre, la manipulation des objets.

Figure 6: Photo des PSH physique

Source : Auteur, 2017

16 | P a g e
1.2.4. Le handicap intellectuel 15

Le handicap mental ou retard mental est une


déficience à divers degrés de l'intellect, des facultés
mentales, de la perception et du comportement.

Par déficience intellectuelle, on entend une


incapacité caractérisée par des limitations significatives
du fonctionnement intellectuel (deux écarts types sous la
moyenne) et des limitations significatives des habiletés

Figure 7:Photo d'une fille trisomie adaptatives conceptuelles, sociales et pratiques. Ces

Source : Auteur, 2017 limitations doivent être constatées avant l'âge de dix-huit
ans.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)16


définit le handicap mental, ou déficience intellectuelle,
comme « un arrêt du développement mental ou un
développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau
global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la
motricité et des performances sociales ». Il touche 1 à 3% de la population générale, avec
une prépondérance de sexe masculin. Les causes du handicap mental sont multiples :

– à la conception (maladies génétiques, aberrations chromosomiques – trisomie,


syndrome de l’X fragile –, incompatibilité sanguine…) ;

– pendant la grossesse (radiation ionisante, virus, médicaments, parasites, alcool,


tabac…) ;

– à la naissance (souffrance cérébrale du nouveau-né, prématurité…) ;

15
Juhel, Jean-Charles. 1997, La Déficience intellectuelle, Éditions de la Chronique
sociale.

- 16
https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consulté
le 20 juin 2017

17 | P a g e
– après la naissance (maladies infectieuses, virales ou métaboliques, intoxications,
traumatismes crâniens, accidents du travail ou de la route, noyades,
asphyxies…).

La trisomie 21 est la forme la plus connue de handicap mental, et vient d’une


anomalie chromosomique.

Cinq critères essentiels sont à considérer à la mise en application adéquate de la


définition :

- le déficit du fonctionnement adaptatif doit être observé dans l'environnement


typique des pairs de la personne en tenant compte de son âge chronologique ;

- le diagnostic tient compte de la diversité culturelle et linguistique aussi bien que


les différences au niveau de la communication, de la sensibilité, de la motricité et
le comportement ;

- l’élaboration d’une liste des besoins nécessaires est l’objectif important dans la
description des limitations ;

- le fonctionnement de la personne doit généralement s'améliorer avec un support


approprié et personnalisé sur une longue période.

Il est important de faire la distinction entre déficience intellectuelle et la santé


mentale. La maladie mentale affecte le comportement et l'affectif sans lien avec le
fonctionnement intellectuel de la personne. On dit de cette dernière qu'elle est tellement
absorbée par son bouleversement interne qu'il lui est impossible d'utiliser de façon efficace
ses ressources intellectuelles, qu'elle ne peut pas s'en servir pour le moment. Pour sa part,
la déficience intellectuelle n'est pas une maladie mais un état permanent qui se
diagnostique avant l'âge de dix-huit ans. Elle peut s'accompagner de déficience motrice et
physique et, quelquefois, de maladie mentale.

18 | P a g e
1.2.5. Plurihandicap et Polyhandicap

Le plurihandicap est l’association d’atteintes motrices et/ou sensorielles de même


degré, ce qui ne permet pas de déceler l’une plutôt que l’autre en déficience principale. La
surdi-cécité (sourds-aveugles) tient une place particulière dans ce type de handicap.

Le polyhandicap est un handicap grave à expressions multiples, dans lequel une


déficience mentale sévère et une déficience motrice sont associées à la même cause,
entraînant une restriction extrême de l’autonomie. Souvent les personnes polyhandicapées
souffrent aussi d’insuffisance respiratoire chronique, de troubles nutritionnels, de troubles
de l’élimination et de fragilité cutanée. Les personnes polyhandicapées ne peuvent rien
faire par elles-mêmes et ont besoin de l’assistance constante d’une tierce personne pour
tous les actes de la vie quotidienne. Elles ne marchent pas, ne parlent pas et donc ne
communiquent pas. Elles sont sujettes à des crises d’épilepsie (dans la moitié des cas) ;
parfois, elles ne peuvent pas avaler les aliments et doivent être alimentées par sonde
gastrique. Cependant, les personnes polyhandicapées comprennent sûrement beaucoup plus
de choses qu’elles ne peuvent en dire et il n’est pas toujours facile de saisir ce qu’elles
voudraient exprimer. Le polyhandicap est dû à différentes causes : 30% de causes
inconnues, 15% de causes périnatales (dont un nombre très réduit de souffrances
obstétricales par rapport aux souffrances fœtales ou grandes prématurités – dysmaturités),
5% de causes postnatales (traumatismes, arrêts cardiaques), et 50% de causes prénatales
(malformations, accidents vasculaires cérébraux prénataux, embryopathies dont le CMV
(cytomégalovirus) et le HIV (virus du SIDA) 17.

17
https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consulté le 20 juin 2017

19 | P a g e
1.3. Inclusion et Intégration

Les notions d’intégration et d’inclusion peuvent être comprises de diverses


manières – selon les définitions et les pratiques en vigueur dans les différents pays.

L’inclusion sociale ne se qualifie pas d’intégration.

1.3.1 Intégration

L’intégration désigne l’insertion d’individus dans des systèmes créés pour la


collectivité; elle s’oppose à l’approche séparative, qui consiste à mettre en place des
structures spéciales pour certaines personnes uniquement. L’intégration doit s’entendre
comme un processus, et non comme un état.

L’intégration est quant à elle un terme générique majoritairement utilisé dans le


domaine du handicap. Cela signifie dans le langage commun l’adaptation d’individus
« différents » à un système dit normal. Dans l’inclusion il n’existe pas de groupes de
personnes avec ou sans handicap, toutes les personnes présentent des besoins communs et
individuels. L’égalité et la différence trouvent leur place, la diversité est la norme.

La définition de l’intégration, c’est « Introduire un individu ou un nouveau groupe


à une collectivité déjà formée. L’individu qui cherche à s’y intégrer doit s’y adapter ».

1.3.2. Inclusion

Le concept d’inclusion vient du monde anglo-saxon, il est lié aux mouvements des
droits humains concernant les personnes porteuses de handicaps. Ces mouvements ont vu
le jour et se sont développés dans les années 1960 -1970 et ont trouvé des échos,
notamment auprès de l’ONU dans plusieurs déclarations entre 1983 et 1992. Le concept
d’inclusion met en lumière la place de « plein droit » de toutes les personnes dans la
société, quelles que soient leurs caractéristiques 18.

Le plus souvent, on entend par « inclusion » une vision vers laquelle la société doit
évoluer. L’égalité des chances et le respect de la différence y trouvent leur place, la
diversité y est la norme.

18
https://www.bloghoptoys.fr/inclusion. Consultée le 28/06/2017

20 | P a g e
L’inclusion scolaire est réalisée lorsque tous les élèves suivent une scolarisation
ordinaire à plein temps à proximité de leur lieu de domicile. L’école doit s’adapter aux
enfants et aux jeunes.

L’inclusion sociale consiste à faire en sorte que tous les enfants et adultes aient les
moyens de participer, de manière égal, en tant que membres valorisés, respectés et
contribuant à leur communauté et à la société. 19

Comme une image vaut mille mot, voici un schéma appuyant les définitions ci-
dessous. Cette image (cf. figure 08) nous montre explicitement la différence entre inclusion
et intégration.

Autre définition de l’inclusion sociale 20, c’est une société organisée pour répondre
aux besoins de tous, y compris les personnes ayant des limitations fonctionnelles.

En d’autre terme, la définition de l’inclusion, c’est : ‘Former, dès le départ, la


collectivité afin que tout le monde puisse y participer et avoir libre accès à toutes ses
activités, en fonction des besoins de chacun’.

Figure 8 : Différence entre inclusion et intégration

Source : Image du Collectif pour l'inclusion scolaire : http://collectif-inclusion.blogspot.ch

19
https://www.bloghoptoys.fr/inclusion. Consultée le 28/06/2017

20
http://www.exaequo.net/Definition-de-l-accessibilite consultée le 30/06/2017

21 | P a g e
1.4. Accessibilité

Selon les dictionnaires de français dans lintern@ute 21 , le mot accessibilité a deux


sens :

Sens 1 : Possibilité d’avoir accès à quelque chose

Sens 2 : qualificatif de ce qui est accessible, notamment pour les personnes


handicapées.

L’accessibilité est un terme initialement relatif au monde du handicap mais étendu


à l'ensemble des citoyens et utilisé pour désigner l'accès aux domaines suivants 22 :

– physique, la liberté de déplacement dans l'espace ;

– éducatif, le droit à une scolarisation ;

– civique, le droit de vote ;

– culturel, pouvoir développer sa culture ;

– numérique, adaptation des systèmes numériques dont les sites web, aux différents
types de handicap, développement d'outils spécifiques tels loupe ou clavier visuel;

– travail, pouvoir travailler en milieu ordinaire ;

– santé, avoir accès aux services de santé promotionnels, préventifs et curatifs.

« L’accessibilité permet l’autonomie et la participation des personnes ayant un


handicap, en réduisant, voire supprimant, les discordances entre les capacités, les besoins
et les souhaits d’une part, et les différentes composantes physiques, organisationnelles et
culturelles de leur environnement d’autre part.

21
http://www.linteraute.com/dictionaire/fr/definition/accessibilite consultée le 30/06/2017
22
PLURIHANDICAP ET POLYHANDICAP ; 50% DE CAUSE PRENATALE
https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consultée le 20 juin 2017 .

22 | P a g e
L’accessibilité requiert la mise en œuvre des éléments complémentaires,
nécessaires à toute personne en incapacité permanente ou temporaire pour se déplacer et
accéder librement et en sécurité au cadre de vie ainsi qu’à tous les lieux, services, produits
et activités. La société, en s’inscrivant dans cette démarche d’accessibilité, fait progresser
également la qualité de vie de tous ses membres. »

A part l’accessibilité tout court, il existe aussi l’accessibilité universelle (universal


design ou barrier-free design, en anglais) qui est une tendance mondiale et s’avère
maintenant incontournable.

« L’accessibilité universelle est le caractère d’un produit, procédé, service,


information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche inclusive,
permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et d’obtenir des
résultats équivalents.

Elle encourage la normalisation des lieux et des bâtiments 23 ; elle offre un lieu
performant, esthétique, durable et flexible, et facilite l’intégration sociale des personnes
ayant une limitation fonctionnelle.

L’accessibilité universelle repose sur sept (7) grands principes 24.

Utilisation par tous

Assurer un usage similaire et sécuritaire aux espaces extérieurs, au bâtiment et aux


services, pour tous, incluant les personnes ayant une limitation fonctionnelle (auditive,
intellectuelle, troubles envahissants du développement (TED), langage/parole, motrice et
visuelle).

23
http://www.exaequo.net/Les-7-principes-generaux-de-l consulté le 15/07/2017

24
https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consulté le 20 juin
2017

23 | P a g e
Utilisation et espaces accessibles

Prévoir des aménagements et des espaces appropriés de façon à ce que tout


utilisateur puisse y avoir accès, y pénétrer, y circuler et les utiliser, quels que soient sa
taille, sa posture ou son niveau de mobilité.

Utilisation simple et intuitive

Prévoir des aménagements et des équipements facilitant l’orientation ainsi que


des informations simples à comprendre, quels que soient les capacités de l’usager, son
expérience, ses connaissances, ses habiletés linguistiques, ses capacités cognitives ou son
niveau de concentration.

Utilisation flexible

Prévoir des aménagements variés, répondant à des besoins différents, qui


permettront de mieux satisfaire les utilisateurs, y compris les personnes ayant une
limitation fonctionnelle.

Utilisation exigeant peu d’effort physique

Prévoir des parcours courts et des aires de repos pour tous, notamment pour les
personnes ayant de la difficulté à se déplacer sur de longues distances. De plus, prévoir des
espaces de manœuvre et de travail adéquats pour les personnes se déplaçant en fauteuil
roulant.

Utilisation sécuritaire

Prévoir des aménagements et des équipements simples à utiliser et faciles à


entretenir, ainsi que des aménagements facilitant l’évacuation et améliorants la sécurité en
cas d’urgence.

24 | P a g e
Accès à l’information

Prévoir des aménagements et des équipements favorisant l’accès à l’information


pour tous, notamment pour les personnes ayant une limitation visuelle, auditive ou
intellectuelle, ainsi que pour les personnes analphabètes ou d’origines culturelles
différentes.

En pratique, les éléments suivants permettent de mieux répondre à une population


ayant des besoins variés : des parcours moins fatigants à emprunter, des aires de circulation
bien aménagées et bien signalisées, des lieux plus sécuritaires, bien éclairés et adaptables,
des matériaux faciles d’entretien et des équipements simples à manipuler.

25 | P a g e
CHAPITRE II : CONCEPT DE GESTION DES RISQUES ET
CATASTROPHES

2.1. Notion de risque et de catastrophe

Catastrophe 25 :
Les catastrophes sont des types d’évènements dangereux dans lesquels se manifeste
une importante perturbation des fonctions de l’ensemble ou d’une partie de la société. Une
catastrophe résulte de la combinaison de l’exposition à un aléa, des conditions de
vulnérabilité existantes, et de l’insuffisance de capacité ou mesures pour réduire ou faire
face aux conséquences négatives potentielles.

Risque de catastrophe 26

C’est la probabilité que surviennent, au cours d’une période donnée, de graves


perturbations du fonctionnement normal d’une population ou d’une société dues à
l’interaction de phénomènes physiques dangereux avec des conditions de vulnérabilité
sociale, qui provoquent sur le plan humain, matériel, économique ou environnemental de
vastes effets indésirables nécessitant la prise immédiate de mesures pour répondre aux
besoins humains essentiels et exigeant parfois une assistance extérieure pour le relèvement.

Aléa 27
Les aléas peuvent inclure des conditions latentes qui peuvent représenter des
menaces futures. Les aléas peuvent avoir différentes origines : naturelle ou induite par des
processus humains /des actions humaines. Par rapport à leurs origines et effets, les aléas
peuvent être seuls/uniques, séquentiels et combinés.

25
UNISDR 2015 – Traduction libre de la version anglaise.
26
«Gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins
de l’adaptation au changement climatique : résumé à l’intention des décideurs»–
Rapport spécial du GIEC 2012.
27
UNISDR 2015 – Traduction libre de la version anglaise.

26 | P a g e
Vulnérabilité 28
La vulnérabilité est le degré auquel une communauté, une structure, un service ou
une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou de
graves perturbations sous l’impact d’une catastrophe menaçante particulière, dommages
dus à leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou
d’une région sujette aux catastrophes.

Résilience 29
C’est la capacité d’un système social ou écologique d’absorber des perturbations
tout en conservant sa structure de base et ses modes de fonctionnement, la capacité de
s’organiser et la capacité de s’adapter au stress et aux changements

Capacité 30

C’est la combinaison de toutes les forces, attributs (forces) et ressources


disponibles au sein d’une communauté, d’une société ou d’une organisation pour gérer et
réduire les risques et renforcer la résilience.

La capacité peut inclure les moyens physiques et infrastructurels, les institutions,


les capacités sociétales à faire face, aussi bien que les connaissances humaines, les
compétences et attributs collectifs tels que les relations sociales, le leadership et le
management (la gestion).

28
Mitigation des catastrophes,UNDMTP).

29
GIEC. 2007. Bilan 2007 des changements climatiques : Rapport de synthèse GIEC.

30
UNISDR 2009.

27 | P a g e
2.2. Concept de la gestion des risques et des catastrophes

La prévention 31

Activités et mesures pour éviter les risques existants et nouveaux.

La prévention (c’est à dire la prévention des catastrophes) exprime le concept et


l’intention d’éviter complètement les impacts négatifs potentiels des aléas, des conditions
de vulnérabilité et de l’exposition à travers des actions normalement entreprises à l’avance,
antérieurement à un évènement dangereux.

Préparation 32
Mesures qui assurent qu’une société est préparée, et capable de:

-prévoir et prendre des mesures de précaution, dans la perspective d’une


menace imminente (dans les cas où une mise en garde anticipée est possible) ;

-répondre et faire face aux effets d’une catastrophe, en organisant et en


apportant à temps des secours efficaces, ainsi que d’autres mesures
appropriées de soulagement et d’assistance après catastrophe.

La préparation contre les catastrophes minimise les effets négatifs d’un aléa grâce à
des mesures de précaution efficaces, permettant de conduire avec succès les actions de
secours d’urgence, la réhabilitation et la reconstruction. Elle assure, en temps voulu,
l’organisation et l’apport appropriés et efficaces des secours et d’une assistance après la
catastrophe.

Planification de contingence 33

Un processus de gestion qui analyse les risques de catastrophes émergents et établit


les dispositions à l’avance, permettant des réponses efficaces et appropriées dans les temps.

31
UNISDR 2015.
32
Catastrophe et Développement, UNDMTP.

33
UNISDR 2009.

28 | P a g e
Réponse 34

Des actions entreprises durant ou immédiatement après une catastrophe dans le but
de sauver des vies, de réduire les impacts sur la santé, d’assurer la sécurité du public et
d’assurer les besoins de subsistance basiques des populations affectées. La fourniture de
services d’urgence et d’assistance publique durant ou immédiatement après une
catastrophe dans le but de sauver des vies, de réduire les impacts sur la santé, d’assurer la
sécurité du public et de couvrir les besoins basiques de subsistance des populations
affectées.

Relèvement 35
Ce sont les décisions et actions visant à restaurer et améliorer aussi bien les moyens de
subsistance et la santé que les biens, activités et systèmes économiques, physiques,
sociaux, culturels et environnementaux, d’une communauté ou une société affectée par une
catastrophe, en conformité avec les principes du développement durable, incluant la
“reconstruction en mieux” afin d’éviter les futurs risques de catastrophes ou de les réduire.

Système d'alerte prompt 36

C’est un ensemble interdépendant d’alerte aux aléas, d’évaluation des risques,


d’activités de communication et de préparation, qui permet aux individus, aux
communautés, aux entreprises et à d’autres, d’agir au moment opportun pour réduire leurs
risques.

Reconstruire en mieux (Build back better) 37

Le principe directeur permettant de se servir du processus de reconstruction pour


améliorer les conditions environnementales et de vie, qui inclut l’intégration de la
réduction des risques de catastrophes dans les mesures de développement, et permettant
aux nations et aux communautés d’être plus résilientes aux catastrophes.

34
UNISDR 2015.

35
UNISDR 2015.

36
UNISDR 2015.

37
UNISDR 2015.

29 | P a g e
Gestion des catastrophes 38

L’organisation, la planification et l’application de mesures pour se préparer et


répondre aux catastrophes et pour le relèvement initial suite aux catastrophes.

Réduction des risques de catastrophes 39

Mesures à long terme destinées à réduire l’amplitude ou la durée des effets négatifs
éventuels sur une société menacée par des risques de catastrophes inévitables ou
impossibles à prévenir ;

On y parvient en réduisant la vulnérabilité de la population, des structures, des


services, des activités économiques par rapport aux aléas considérés.

Figure 9: une personne sourd lors d'une inondation

Source : Auteur, 2017

38
UNISDR 2015.

39
Mitigation des catastrophes UNDMTP.

30 | P a g e
CHAPITRE III : CADRE STRATEGIQUE ET LEGAL RELATIF
POUR LA GESTION INCLUSE DES RISQUES ET
DES CATASTROPHES

3.1. Cadre de Sendai 2015-2030 (SFDRR)

Le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe en tant que premier
accord majeur autour du programme de développement post-2015, avec quatre actions
prioritaires, sept objectifs et treize principes directeurs d'action, prône une approche
centrée sur les personnes et la reconnaissance de l'inclusion du handicap.

Le cadre de Sendai explicite les besoins des personnes en situation de handicap à


un niveau beaucoup plus élevé par rapport aux documents antérieurs. Dans le cadre de
Hyogo pour l'action 2005-2015 (HFA), il n'y avait aucune mention directe des personnes
en situation de handicap, alors que dans le SFDRR, il existe des références directes et
indirectes aux personnes en situation de handicap. Le handicap est mentionné cinq fois
séparées dans le préambule, les principes directeurs, les priorités d'action et le rôle des
parties prenantes. L’inclusion de la dimension handicap dans le document établit
fermement que les personnes en situation de handicap et les OPH sont des parties
prenantes indispensables dans la conception et la mise en œuvre de politiques
internationales de réduction des risques de catastrophe. La première mention directe des
personnes handicapées apparaît dans le préambule de la SFDRR en vertu du paragraphe 7
qui appelle à « une approche préventive centrée sur les personnes en cas de catastrophe ».
La SFDRR déclare que « tout en reconnaissant leur rôle de leader, de réglementation et de
coordination, les gouvernements devraient s'engager avec les parties prenantes concernées,
y compris les femmes, les enfants et les jeunes, les personnes en situation de handicap, les
personnes pauvres, les migrants, les peuples autochtones, les bénévoles… ».Le document a
renforcé la langue en ce qui a trait à la responsabilité d'inciter les personnes en situation de
handicap à concevoir et à mettre en œuvre des politiques, des plans et des normes. La
SFDRR a identifié qu'il incombe aux gouvernements d'engager les acteurs concernés, y
compris les groupes de PSH. Ce léger changement de langue renforce la probabilité que les

31 | P a g e
besoins des personnes en situation de handicap fassent partie des processus continus de
réduction des risques de catastrophe.

L'inclusion de la dimension handicap dans le processus de GRC n'est pas seulement


un objectif d'équité, mais c'est un objectif pragmatique. L'apport des personnes en situation
de handicap repose sur leurs propres expériences. Leur connaissance est de première main
et peut donc proposer des stratégies qui abordent de manière appropriée les obstacles. Les
personnes en situation de handicap connaissent également les approches qui aboutiront à
des méthodes efficaces de réduction des risques de catastrophe pour assurer la résilience de
la population à une catastrophe.

3.2. Convention relative au droit des personnes handicapées 40

La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées,
adoptée en décembre 2006, marque un véritable changement dans la représentation des
personnes handicapées auparavant « bénéficiaires » de la charité, des soins médicaux ou de
la protection sociale et désormais « acteurs » possédant des droits, capables de revendiquer
ces droits et de faire des choix de vie libres et éclairés et d’être des membres actifs de la
société. L’Etat malgache a ratifié cette Convention le 29 avril 2015.

La Convention est conçue comme un instrument relatif aux droits de l’homme


comportant une dimension explicite de développement social. Elle introduit une
catégorisation générale des personnes handicapées et réaffirme que toutes les personnes
atteintes d’un handicap, quel qu’il soit, doivent jouir de tous les droits de l’homme et de
toutes les libertés fondamentales. Elle explique et précise toutes les catégories de droits qui
s’appliquent aux personnes handicapées et identifie les domaines dans lesquels des
adaptations sont nécessaires pour permettre un exercice effectif de ces droits, ainsi que les
domaines dans lesquels ces derniers sont souvent violés et doivent être mieux protégés.

L’article 11 de la dite Convention portant sur les situations de risque et situations


d’urgence humanitaire, insiste particulièrement sur l’obligation faite aux États parties de
prendre toutes mesures nécessaires pour assurer la protection et la sûreté des personnes
handicapées dans les situations de risque, y compris les conflits armés, les crises
humanitaires et les catastrophes naturelles. L’article 4 stipule également, que les États

40
Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, 13 déc. 2006.

32 | P a g e
parties s’engagent à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de
l’homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans
discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap.

L'article 9 de la CDPH se réfère également à l'accessibilité des PSH, à


l'environnement physique, au transport, à l'information et aux communications, y compris
les technologies et les systèmes, ainsi que d'autres installations et services ouverts ou
fournis au public.

L’article 32 de cette Convention reconnaît l’importance de la coopération


internationale pour aider les États dotés de capacités limitées à faire face aux situations de
risque et aux crises humanitaires.

Figure 10: caricature des PSH qui veulent s'informer

Source : Guide sur CDPH 2010

33 | P a g e
3.3. Objectif de Développement Durable :

Les personnes handicapées, par rapport à la population générale, font face à un


risque plus élevé de et sont affectées de manière disproportionnée par les catastrophes. Les
données disponibles révèlent que le taux de mortalité des personnes handicapées est de
deux à quatre fois supérieures à celui de la population non handicapée dans de nombreuses
situations de catastrophe 41.

Personnes handicapées ont des contributions uniques, souvent négligé, pour aider à
réduire les risques de catastrophes et de construire des sociétés et des communautés
résilientes à une catastrophe.

L'Agenda pour le développement durable de 2030 définira et guidera le


développement mondial pour les 15 prochaines années.

Son principe d'universalité signifie que tous les États s'engagent à mettre en œuvre
l'Agenda, y compris dans leur contexte national et leur coopération internationale.

Le principe «ne laisse personne de côté», qui a été inventé au cours des
négociations, est crucial dans toute la période de mise en œuvre. Cela signifie que les ODD
doivent inclure tous les groupes de la société et doivent assurer la participation de toutes
les personnes 42.

41
Agenda pour le développement durable 2015-2030, document de travail, 23 sept 2015.

42
Idem.

34 | P a g e
Les personnes en situation de handicap ont été complètement exclues du cadre
prédécesseur des ODD, les objectifs du Millénaire pour le développement, qui ont renforcé
leur marginalisation et leur discrimination 43.

Le nouvel agenda comprend plusieurs références importantes au handicap dans les


buts et objectifs en matière d’éducation, l’emploi, la réduction des inégalités, les villes et
les collectivités durables et la collecte de données.

Dans le cadre de la mise en œuvre, les gouvernements et toutes les autres parties
prenantes doivent respecter et promouvoir l'inclusion du handicap dans la conception, la
mise en œuvre et l'examen de tous les programmes ODD.

Les objectifs de développement durable portent en eux la possibilité d’améliorer les


conditions de vie de milliards de personnes dans les pays les plus pauvres du monde.

Les catastrophes peuvent être à l’origine de nombreux types de handicap, et les


barrières liées au milieu empêchent les personnes en situation de handicap de prendre part
aux activités économiques et sociales.

Les objectifs de développement durable ne peuvent être atteints si tous les membres
de la société n’y sont pas associés, y compris les personnes handicapées.

Trois éléments à ne pas négliger ont été abordés dans cette partie, à savoir la notion
de handicap, le concept de GRC ainsi que les documents instituant la nécessité de
promouvoir l’inclusion des PSH dans le processus de GRC.

Si auparavant, la question de handicap était comprise et vue uniquement sous


l’angle strictement médical qui induisait à l’acceptation passive de la situation de handicap,
aujourd’hui, désormais, la situation de handicap est considérée comme un désavantage
social susceptible d’être réduit par le biais de la gestion inclusive des risques et des
catastrophes.

La partie qui suit, présentera l’esquisse de ce que pourrait être le mécanisme de la


gestion inclusive des risques et des catastrophes.

43
SDG-disability-indicators-march-2016

35 | P a g e
PARTIE II : GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES
INCLUANT LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

Le principe de droit humain d’impartialité qui demande d’agir en fonction du besoin


et sans discrimination nécessite de la part des toutes les parties prenantes dans la gestion des
risques et des catastrophes l’établissement de priorités qui tiennent compte des besoins de
toutes les personnes affectées par une crise. Pourtant, lors des entretiens faits auprès des
personnes en situation de handicap et les organisations œuvrant pour les PSH, il est
largement admis que le système de GRC à Madagascar a encore tendance à oublier les
questions du handicap.

Pour améliorer la qualité et la redevabilité de la gestion des risques et des


catastrophes, la non-discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap et leur
inclusion sont essentielles.

36 | P a g e
CHAPITRE IV : VULNERABILITE AGGRAVEE A UNE
CATASTROPHE ET SITUATION DE
HANDICAP :

4.1. Catastrophe et situation de handicap

Les PSH courent un risque plus élevé en raison d'une combinaison de facteurs. Les
environnements physiques et d'information ne sont généralement pas conçus pour répondre
aux besoins d'accessibilité. De tels environnements inaccessibles exercent des effets
indésirables sur la mobilité, l'accès à la connaissance et à la compréhension. Ainsi, les PSH
sont plus susceptibles d'avoir un accès plus faible aux services, à la connaissance, aux
réseaux communautaires et à d'autres ressources. En ce qui concerne les catastrophes, les
implications mettent l'accent sur la vie : l'inaccessibilité rend difficile ou impossible la prise
de décisions éclairées et la prise de mesures rapides dans la préparation et la réponse
appropriée face aux catastrophes. C'est un exemple clair d'une simple « omission » qui a des
conséquences désastreuses.

Beaucoup de PSH vivent dans l'invisibilité relative et l'isolement et ne peuvent être


enregistrées dans aucun registre officiel. A moins que les membres de la communauté ne les
recherchent de manière proactive et ne traitent les problèmes d'accès, ils ne sont peut-être
pas inclus dans les évaluations des risques et des besoins, et des exercices de préparation à
la communauté, même lorsque de tels exercices existent.

Le premier sondage mondial des Nations Unies sur la manière dont les personnes
handicapées font face aux catastrophes 44 a révélé que seulement 20% pourraient évacuer
immédiatement sans difficulté en cas de catastrophe immédiate. Cependant, avec un temps
relativement suffisant, ce pourcentage pourrait être multiplié par deux. L'enquête a révélé
que les annonces de service public d'alerte sont souvent émises dans des formats et des
langues qui ne sont pas accessibles.

44
UNISDR 2013.

37 | P a g e
Dans la plupart des cas, les voies d'évacuation, les sorties / entrées d'urgence, les
abris et les installations de secours ne peuvent pas être facilement utilisés par les PSH,
même si elles peuvent immédiatement quitter le lieu du danger. Les dangers deviennent
rapidement des catastrophes lorsque la vulnérabilité face à un aléa quelconque est plus
élevée et il n'existe aucun mécanisme pour en renforcer la résilience.

Même s’il existe une corrélation entre situation d’handicap et désavantage social,
toutes les personnes handicapées ne sont pas défavorisées de manière égale. Les personnes
atteintes de déficiences plus graves subissent souvent davantage de graves préjudices. Dans
certains contextes, les femmes handicapées, les enfants, les personnes âgées et les personnes
ayant des problèmes de santé mentale et des déficiences intellectuelles subissent plus de
discrimination et d’exclusion que d’autres personnes handicapées. Les situations d’urgence
peuvent notamment accroître la vulnérabilité des personnes en situation de handicap.

Les situations d’urgence peuvent également réduire la capacité du personnel


soignant et des établissements de soins tels que les institutions, à subvenir aux besoins et à
soutenir les personnes handicapées. Les difficultés rencontrées par des enfants handicapés et
des personnes âgées deviennent encore plus critique en cas d’urgence, lorsqu’ils sont
séparés de leurs familles, et lorsque les mécanismes qui les prennent en charge
traditionnellement au sein de la communauté, comme la famille élargie et les voisins,
s’effondrent. Les personnes en situation de handicap peuvent également être confrontées à
des risques plus élevés liés à la sécurité, à la protection et à la dignité ; elles sont
particulièrement vulnérables à la violence, à l’exploitation et aux abus sexuels.

En vertu de l’équation suivante :

RISQUE DE CATASTROPHE = ALEA x VULNERABILITE / CAPACITE ;

La concrétisation de la GIRC (Gestion inclusive des risques et des catastrophes) doit


se focaliser sur la réduction de la vulnérabilité des PSH à un aléa quelconque et sur
l’accroissement de leur capacité à y faire face.

38 | P a g e
Figure 11: Modéle communauté inclusive

- Source: A training manual. Nepal, Handicap International 2009.

4.2. Les difficultés vécues par les PSH lors d’une catastrophe

Les catastrophes affectent chaque individu en situation de handicap différemment


selon la nature de son handicap et d’autres caractéristiques personnelles.

Les personnes avec des déficiences visuelles, auditives et intellectuelles et des


problèmes graves de santé mentale, et les personnes socialement exclues ou qui vivent dans
des institutions, peuvent ne pas être préparées à des événements qui conduisent à des
situations d’urgence, et peuvent ne pas savoir ou comprendre ce qui se passe. Des modes de
communication inappropriés pour ceux qui peuvent avoir des difficultés à entendre, à voir
ou à comprendre, peuvent les empêcher de recevoir des informations essentielles sur la
situation d’urgence. Dans les situations d’urgence, les personnes handicapées peuvent être
moins rapides pour s’échapper des dangers, peuvent perdre leurs aides techniques
essentielles telles que lunettes, aides auditives et aides à la mobilité, et / ou médicaments, ou
peuvent être abandonnés lorsqu’une communauté est obligée de quitter son lieu
d’habitation. Elles peuvent également avoir plus de difficultés à accéder aux besoins de
première nécessité, et notamment à la nourriture, à l’eau, à un abri, à des latrines et aux
services de santé.

39 | P a g e
Les personnes à mobilité réduite dont les groupes des personnes en situation de
handicap visuel, les personnes en situation de handicap physique ainsi que les personnes
âgées s'inquiètent de la façon dont elles pourront éviter une éventuelle situation
dangereuse lors de la survenue des aléas.

4.2.1. Les difficultés ressenties des personnes en situation de handicap physique

Beaucoup de personnes ayant des difficultés à se déplacer ne peuvent pas rester


autonomes et ne peuvent se promener qu'à une courte distance. Beaucoup de gens qui
utilisent des béquilles, des cannes, des chaises roulantes, etc. ne peuvent souvent pas
bouger rapidement. Les personnes qui utilisent des fauteuils roulants s'inquiètent souvent
d'être laissées de côté, de ne pouvoir accéder aux sites d'hébergement ni d'être assistées à
cause de la non prise en compte de la norme d’accessibilité.

4.2.2. Les difficultés ressenties des personnes en situation de handicap visuel

Pour ce qui est des personnes en situation de handicap visuel, elles peuvent
généralement se déplacer seules dans un environnement familier, lorsqu'il s'agit d'une
catastrophe ou d'une situation d'urgence, elles auront besoin d'aide pour se mouvoir dans
un environnement nouveau et inconnu qui pourrait être dangereux.

Les personnes non et malvoyantes sont préoccupées par leur incapacité à détecter le
danger et à se déplacer en toute sécurité.

Elles craignent peut-être que la voie piétonne peut être bloquée par des obstacles
quelconques ; et, avec les vacarmes, leur capacité à utiliser leur audience diminue. Elles
peuvent également s'inquiéter de ne pas recevoir d'informations importantes sur l’évolution
de la situation de crise du fait de l’utilisation de système d’alerte handicapant comme
l’utilisation de code visuel par exemple.

4.2.3. Les difficultés ressenties des personnes en situation de handicap auditif

Les personnes malentendantes sont limitées dans leur incapacité à entendre ce qui
se dit en conversation avec une ou plusieurs personnes, même si elles ont la chance de

40 | P a g e
porter un appareil auditif. Elles peuvent ou ne peuvent pas entendre des annonces
provenant d'un mégaphone ou d'un haut-parleur.

La barrière de réception des communications varie selon le degré de perte


d'audition. Les personnes qui ont une déficience auditive profonde communiquent
généralement à l'aide de la langue des signes.

Les principales préoccupations d'une personne sourde ou malentendante qui


n'entendent pas les alarmes d'évacuation, les autres personnes qui parlent ou crient des
directives ou des annonces publiques d'évacuation, ou d'autres sons tels des explosions,
sont de comprendre ce qui se passe et de se faire comprendre.

Une préoccupation commune très stressante pour une personne sourde et


malentendante est la communication avec le personnel d'urgence et/ou le personnel
d'accueil, lors d'une situation d'urgence.

4.2.4. Les difficultés ressenties des personnes en situation de handicap


intellectuel

Les personnes en situation de handicap intellectuel connaissent des difficultés à


comprendre des communications verbales et surtout écrites. Il est à noter que cette
déficience n’est pas facile à reconnaître et quelquefois le comportement des personnes en
situation de handicap mental pourrait être imprévisible, ce qui pourrait compromettre sa
sécurité, notamment lors de la survenue d’un aléa.

La plupart de personnes en situation de handicap ont besoin d’une assistance


pendant une situation d’urgence. Les personnes handicapées ne sont généralement pas
recensées et enregistrées avant ou après une catastrophe et ne peuvent donc pas recevoir les
droits fondamentaux dans les efforts de réponse. Elles sont également moins incluses dans
leur vie communautaire et ont tendance à être invisibles dans les initiatives
communautaires.

La plupart des besoins des personnes handicapées sont identiques aux besoins des
personnes non handicapées. Cependant, la mobilité, la communication et d'autres aspects
peuvent restreindre ou entraver leur accès à une nourriture, un abri, des vêtements, des
médicaments et un environnement sûr, augmenter les effets de la déficience ou peut même
entraîner des déficiences supplémentaires.

41 | P a g e
Les personnes handicapées ont des besoins spécifiques tels que des aides à la
mobilité et d'autres dispositifs d'assistance, un environnement physique modifié ou un
traitement médical, qui ne sont souvent pas traités pendant les situations d'urgence. Elles
sont également confrontées à la perte de ces dispositifs spécifiques ou des médicaments
pendant les catastrophes. Le manque de réponses appropriées à ces besoins spécifiques
pendant et après les catastrophes explique leur sensibilité à une crise.

Les PSH courent un risque plus élevé en raison d'une combinaison de facteurs. Les
environnements physiques et d'information ne sont généralement pas conçus pour répondre
aux besoins d'accessibilité. De tels environnements inaccessibles exercent des effets
indésirables sur la mobilité, l'accès à la connaissance et à la compréhension. Ainsi, les PSH
sont plus susceptibles d'avoir un accès très réduit aux services sociaux de base, à la
connaissance, aux réseaux communautaires et à d'autres ressources. L'inaccessibilité rend
difficile ou impossible la prise de décisions éclairées et la prise de mesures rapides dans la
préparation et la réponse appropriée avant, pendant, et après une catastrophe. C'est un
exemple clair d'une simple «omission» qui a des conséquences désastreuses.

Figure 12: route accessible

- Source: A training manual. Nepal, Handicap International 2009.

42 | P a g e
CHAPITRE V : LES MECANISMES DE LA GESTION DES RISQUES
ET DES CATASTROPHES INCLUANT LES PSH

5.1. Les principes clés de la gestion inclusive des risques et des catastrophes

En réponse à la reconnaissance croissante de la façon dont les catastrophes affectent


tout le monde, cette étude essaie de présenter une nouvelle approche de la gestion des
risques et des catastrophes. L’alternative émergente est connue sous le nom de « gestion
des risques et des catastrophes incluant les personnes en situation de handicap » et met
l’accent sur les principes clés suivants : non-discrimination, accessibilité et participation.

La non-discrimination est étroitement liée à l’égalité des chances et requiert de


prendre en considération que les PSH ne partent pas du même point de départ tout en
s’assurant de ne pas créer de nouvelles barrières. L’accessibilité en revanche implique que
la non-discrimination est garantie mais demande aussi une conclusion similaire dans
l’accès aux services et aux installations.

Une participation effective et active présuppose un soutien et est nécessaire pour


surmonter l’isolement et pour parvenir à l’inclusion dans les processus de planification et
de mise en œuvre. Une stratégie commune permettant d’établir la gestion des risques et des
catastrophes incluant les PSH consiste à utiliser ce que l’on appelle une double approche.
Cette approche consiste à s’occuper à la fois des besoins et des droits des PH à travers un
système inclusif pour tous en fournissant des activités plus axées visant spécifiquement
l’autonomisation et la participation. Le terme « double » se réfère au fait qu’aucune série
d’actions unilatérales ne peut réaliser pleinement l’inclusion. À la place, le handicap doit
être inclus dans des programmes et services combinés à des services spécialisés pour les
PSH lorsque nécessaire. L’intégration signifie assurer l’accès et l’inclusion pour toutes les
personnes tandis que des services spécialisés visent un groupe spécifique (personnes en
situation de handicap). Une double approche réussie exige une mise en œuvre à toutes les
phases de la gestion des catastrophes : prévention, préparation, réponse et récupération.

43 | P a g e
La gestion des risques et des catastrophes incluant les PSH peut être exercée en
faisant tomber les barrières à la participation, en assurant des installations accessibles, en
adoptant la conception universelle et en mettant en place des services spécifiques aux PSH.
Et surtout, les actions dans ces domaines doivent être précédées de la connaissance du
handicap et faire le lien entre vulnérabilité aggravée à une catastrophe et situation de
handicap.

5.2. GRC inclusive dans la pratique

Le manque de considération des facteurs sociaux et culturels tels que le genre, l'âge,
le handicap et les autres éléments marquant la différence sociale, pourrait compromettre
l'efficacité et la durabilité de la GRC.

Pour aborder la dimension handicap dans le processus de GRC et favoriser


l'inclusion sociale de manière adéquate, ce processus de la GRC doit être inclusif, en
fonction des analyses spécifiques au contexte de vulnérabilités et de capacités des
individus et doit agir sur les inégalités entre leur identité, leurs statuts et leurs rôles dans la
société. La GRC doit atteindre les individus exclus et les rendre visibles et actifs dans la
transformation des relations de pouvoir injustes si les interventions visent à renforcer la
résilience de la société à une catastrophe de manière égale et durable.

Les principes et pratiques non-discriminatoires de GRC doivent assurer la


réalisation des activités et l’obtention des résultats qui reposent sur des analyses
comparatives des besoins différentiels, des vulnérabilités, des attentes et des capacités
existantes de tous les groupes.

Les compétences et l'expérience des PSH pour négocier les limitations physiques et
environnementales altérées et difficiles dans leur vie quotidienne sont cruciales et
devraient être prises en compte et utilisées par d'autres acteurs impliquées dans la GRC et
les réactions en cas de catastrophe.

Les personnes handicapées sont bien parmi les groupes considérés comme étant
plus à risque d’être impactés négativement par les catastrophes. En effet, les personnes
handicapées ne sont souvent pas jointes en temps voulu par les systèmes d’alerte qui
permettent d’alerter les populations, ce qui contribue à leur vulnérabilité.

44 | P a g e
Pour cela, une double approche est nécessaire. D’une part, il faut soutenir la
capacité des acteurs locaux, nationaux et internationaux à inclure les plus vulnérables dans
l’atténuation, la prévention, la préparation et la programmation des secours. Concrètement,
cela passe par exemple par la mise en place de systèmes d’alerte accessible pour tous, la
création d’abris communautaires sans barrières, l’élaboration des plans de contingence qui
prennent en compte les besoins de tous.

D’autre part, il faut soutenir les groupes vulnérables afin d’accroître leurs
résiliences aux risques de catastrophes pour les responsabiliser et faciliter leurs
participations actives tout au long du processus de Réduction des Risques de Catastrophe.
Cela passe par exemple par des formations et sensibilisations spécifiques aux risques
naturels et aux mesures à prendre pour être mieux préparé, avant, pendant et après la
catastrophe ou encore par la construction de plans de contingence au niveau individuel et
familial.

Il est à noter que lorsque tous les membres de la communauté se retrouvent dans
une situation de crise, les PSH peuvent faire face à des défis encore plus importants. Pour
cette raison, une préparation adéquate et rapide est nécessaire, préparation qui fournit des
réponses à toute situation qui peut se présenter ; ce qui justifie la nécessité absolue de la
participation active des PSH dans le processus de GRC afin qu’elles obtiennent une
assurance de la satisfaction de leurs besoins spécifiques.

5.2.1 Les composantes de la gestion inclusive des risques et des catastrophes

Identification et recensement des PSH

Il s’agit tout simplement d’identifier et de recenser les personnes en situation de


handicap ainsi que leur type de handicap dans la communauté.

Conseils sur la façon d'identifier les PSH

La formulation des questions dans les fiches d’enquête afin de recenser et


d’identifier convenablement les PSH doit être soigneusement préparée.

 Ces questions ne doivent pas être stigmatisantes, ni menaçantes ni pleines de


préjugés, mais plutôt neutres (ni positives ni négatives) formulées d’une manière
assez claire et simple permettant d’identifier les différents types de handicap.

45 | P a g e
 Des questions supplémentaires sont indispensable pour reconnaître les "déficiences
cachées" et les comportements spécifiques y afférents.
 L’implication des organisations des PSH locales qui peuvent fournir un soutien
pour identifier et travailler avec les personnes handicapées est nécessaire.
 Dans la mesure du possible, il est conseillé de contacter directement les PSH à
enquêter.

Intégrer les comités locaux

Les personnes handicapées font partie de la communauté et leur participation active


se traduira par une considération beaucoup plus grande de la satisfaction de leurs besoins.

Formation

Les formations doivent être adaptées afin qu'elles soient accessibles à tous. La
méthodologie doit nécessairement s’ajuster aux différents types de handicaps, tels que
l'accessibilité des messages et l'accessibilité physique, entre autres.

Cartographie des risques

L'implication des personnes handicapées dans le développement de la carte de


risque communautaire est importante car elles peuvent aider à identifier les barrières
architecturales potentielles lors d'une situation de catastrophe. Par exemple, les personnes
en situation de handicap peuvent identifier quelles barrières doivent être éliminées ou
contournées pour améliorer la facilité de l'évacuation.

Plan de préparation et d'intervention

Le plan de préparation et d'intervention est un outil précieux et stratégique pour la


prise de décision en temps opportun dans les situations de catastrophe. Par exemple,
intégrer dans les plans l’effectif réel des personnes handicapées et les responsables directes
de leur aide lors d'une évacuation.

46 | P a g e
Systèmes d'alerte

Un système d'alerte est optimal lorsque tous les membres de la communauté


collaborent pour sa réalisation. Par conséquent, la participation des personnes handicapées
est essentielle lors de la conception d’un système d’alerte.

A titre de rappel, peu importe les types d'alarme utilisés, les PSH, devant une
situation de catastrophe imminente devraient comprendre leur signification à l'avance.
Elles doivent être formées et informées !

Exercices de simulation

Les exercices et les simulations sont utilisés pour tester la performance des plans de
préparation et d'intervention. Au cours de ces exercices, la participation active des
personnes qui représentent différents types de handicap doit être obligatoirement
obligatoire.

Il faut évacuer les PSH en fonction de leur type d'incapacité. Assurer l'assistance
technique en fonction du handicap (cannes, béquilles, fauteuils roulants, entre autres).

Figure 13: un aveugle lors d'une évacuation

SOURCE : Les amis des aveugles, 2016

47 | P a g e
Tableau 1 : Caractéristiques spécifiques pour les déficients physiques

DEFICIENCE PHYSIQUE

DIFFICULTES SOLUTIONS

Déplacement et mobilisation limité - Libérer la route d'évacuation

Difficulté à se libérer s'ils sont piégés - Demander à la personne quelle est la


meilleure façon de les soulever ou
Mouvement involontaire des muscles des de les porter
bras, des jambes, du visage/… - Déplacer les affectés en utilisant
civières, si possible
- Système de signalisation visuelle
Non disponibilité des matériels spécifiques (drapeaux verts, jaunes et rouges)
techniques (béquille, chaise roulante, …)

Source : Enquête personnelle auprès de différentes organisations de PSH, MAI 2017

Tableau 2: Caractéristiques spécifiques pour les déficients visuels

DEFICIENCE VISUELLE

DIFFICULTES SOLUTIONS

Ne voit aucun signe / mot / - Utiliser le système de signaux


audibles : annonces audibles
(Télévision, annonces radio …)
- Transcrire les
informations/messages en braille.

Les changements dans l'environnement - Utiliser des signes écrits en gros


caractères et avec des couleurs
physique perturbent leur orientation
contrastées pour les malvoyants
habituelle - Il faut leur transmettre le calme et la
confiance dès le début.
- Identifier-vous à la personne
malvoyante
Perte ou dommage de l'assistance technique - En les touchant doucement, dites qui
(canne blanche, lunettes de protection) vous êtes et pourquoi vous êtes là
- Décrire les environs
Source : Enquête personnelle auprès de différentes organisations de PSH, MAI 2017.

48 | P a g e
Tableau 3: Caractéristiques spécifiques pour les déficients auditifs

DEFICIENCE AUDITIVE

DIFFICULTES SOLUTIONS

N’entend rien - Utiliser le système de signalisation


visuelle (drapeaux verts, jaunes et
rouges)
Problème de communication verbale
- Les sourds ne sont pas toujours
muets.
Impossible de crier s'il est piégé
- Garder un bloc-notes et crayons prêt
à compléter la communication
verbale (si la personne est capable
de lire et écrire).
Impossible d'entendre l'appel du secouriste,
mais peut le voir. - En face de la personne, exprimer de
manière lente, claire et simple, en
Les secouristes ne savent pas comment articulant les mots afin qu’elle
puisse lire les lèvres.
donner des instructions de manière
- Lors de l’entretien avec des sourds,
alternative (langage des signes) assurer l’éclairage de lieu afin qu’ils
puissent bien voir son interlocuteur
(non sombre)
Perte de l'aide auditive (si utilisée).
- Accompagner les mots avec des
gestes, des messages image

- Éviter les expressions, ainsi que les


comportements et les impositions
menaçants

- Essayer de trouver un interprète en


langue des signes, si l’individu en
est capable de comprendre la langue
des signes.
Source : Enquête personnelle auprès de différentes organisations de PSH, MAI 2017.

49 | P a g e
Tableau 4: Caractéristiques spécifiques pour les déficients mentaux

DEFICIENCE INTELLECTUELLE

DIFFICULTES SOLUTIONS

- Utiliser des photographies, images.


Compréhension limité
Allumez et éteignez les lumières en
Ils peuvent ne pas comprendre les directives suivant un schéma fixe
d'évacuation - Annonces claires et spécifiques des
secouristes
Ils peuvent être stressés, fermés et se - Parler doucement
comporter violemment - Répéter toujours vos consignes
- Utiliser une langue simple
- Transmettre le calme et la confiance
dès le début
- Confier-vous à des parents qui
connaissent la personne
- Expliquer clairement la situation qui
se déroule.
Source : Enquête personnelle dans les différentes organisations de PSH, MAI 2017

50 | P a g e
5.2.2 Quelques exemples des normes d’accessibilité

Le cheminement extérieur usuel

Ce cheminement doit avoir un sol non meuble, non glissant et ne présentant aucun
obstacle à la roue. Il doit également répondre aux caractéristiques décrites dans les
schémas suivants :

Figure 14: plan d’un cheminement extérieur et des dimensions à respecter accessible

Source : CETE Normandie Centre , 2008

Caractéristiques : largeur du cheminement > 1,40 m (tolérance 1,20 m si aucun mur


de part et d’autre).

Ce cheminement doit comporter des paliers de repos horizontaux (d’une longueur


de > 1,40 m), hors de tout obstacle et de débattement de porte. Ils doivent être présents
devant chaque porte, en haut et en bas de chaque plan incliné, ainsi qu’à l’intérieur de
chaque sas. La pente de ce cheminement doit répondre aux caractéristiques suivantes :

Pour les aveugles et mal voyants, ce cheminement doit comporter le moins possible
de grilles, trous ou fentes qui sont des obstacles aux cannes. Les barrières doivent avoir
une partie basse (d’une hauteur minimale de 0,40 cm).

51 | P a g e
Les personnes non voyantes ou malvoyantes qui se déplacent doivent pouvoir
détecter, avec leur canne, les différents obstacles. Ces derniers seront de couleur contrastée
par rapport à l’environnement immédiat, pour les personnes malvoyantes. De plus, il est
conseillé d’utiliser judicieusement des revêtements de sol différents et des tons de couleur
en opposition pour servir de repères.

A l’entrée : Une entrée sans obstacles comprend la largeur libre de l’ouverture de


800 mm, ainsi que le dégagement latéral à côté de la porte, la hauteur du seuil, s’il y en a
un. Lorsqu’une entrée comporte plusieurs portes en série, il est suffisant qu’une seule de
ces portes soit conçue sans obstacles.

Un parcours sans obstacles : les planchers et les voies piétonnières :

a) ne doivent pas comporter d’ouverture qui permette le passage d’une sphère de


plus de 13 mm de diamètre ;

b) doivent être tels que toute ouverture allongée soit à peu près perpendiculaire à la
direction de la circulation ;

c) doivent être stables, fermes et antidérapants ; Un parcours sans obstacles peut


comporter des rampes.

Signalisation :

L’emplacement des entrées doit être indiqué au moyen du pictogramme


international d’accessibilité aux personnes ayant une incapacité physique.

Figure 15: symbole des types de handicap

Source : La vulnérabilité en images, 2007

52 | P a g e
2) Les salles de toilettes, les douches conçus pour être sans obstacles doivent être
signalés au moyen du pictogramme international d’accessibilité aux personnes ayant une
incapacité physique et, au besoin, d’autres instructions graphiques ou écrites précisant le
type d’aménagement.

3) Si une salle de toilettes n’est pas conçue pour les personnes ayant une incapacité
physique, des indications doivent signaler l’emplacement des salles de toilettes sans
obstacles.

4) L’emplacement des aménagements disponibles pour les personnes ayant une


incapacité auditive doit être signalé au moyen du pictogramme correspondant.

Les allées extérieures : dont la pente est supérieure à 1/20 doivent être conçues
comme des rampes. Le palier adjacent à l’entrée doit avoir une surface de 1.500 mm sur
1.500 mm. Ces sections plus larges permettent la rencontre de deux fauteuils roulants. Les
usagers peuvent aussi faire une pause sans entraver la circulation outre mesure ou faire
demi-tour. Elles doivent aussi avoir une surface antidérapante, continue et unie, et une
largeur d’au moins 1 100 mm.

Porte : Chaque baie de porte d’un parcours sans obstacles doit offrir une largeur
libre d’au moins 800 mm lorsque la porte est ouverte. L’ouverture des portes doit être
possible sans exiger un effort spécial de préhension ni une rotation du poignet.

Figure 16:Schéma dimensions d'ouverture d'une porte à respecter

Source : CETE Normandie Centre , 2008

53 | P a g e
Caractéristiques : pour une salle accueillant plus de 100 personnes, porte > 1,40m et
passage utile > 0,77 m. Pour une salle accueillant moins de 100 personnes, porte > 0,90 m
et passage utile > 0,83 m. Enfin, pour les locaux de moins de 30 m2, porte > 0,80 m et
passage utile > 0,77 m. Toutes les portes des espaces accessibles sont concernées par ces
normes (portes de WC ...) Les commandes de manœuvre des portes doivent être conçues et
réglées pour garantir une ouverture facile.

Rampe et pente : Figure 17: Schéma d’une rampe et d’une pente

Source : CETE Normandie Centre , 2008

Les rampes doivent avoir une largeur libre d’au moins 870 mm entre deux mains
courantes et d’au plus 920 mm, lorsque la rampe ne diminue pas la largeur requise d’un
moyen d’évacuation. Elles peuvent être fabriquées avec des bois. La surface des rampes
doit être stable, ferme et antidérapante.

Les rampes offrent une solution de rechange aux escaliers pour relier deux niveaux
différents. Cependant, elles ne doivent pas avoir une longueur exagérée. Si la rampe est
trop longue, elle devient difficile à utiliser.

Figure 18: Schéma d’une rampe et d’une pente

Profil comparatif des pentes

300mm
Source : CETE 26 mm
Normandie Centre ,
25 mm
2008 13 m m

Rampe avec dénivellation


Rampe avec dénivellation de
supérieure à 13 mm Pente
54 | P a g e 13 mm maximum Pente 1 :
1 :12
2
Toilette, WC :

Tout établissement recevant du public doit avoir au moins un WC accessible par un


cheminement praticable (il est nécessaire de posséder un WC accessible par sexe si les
sanitaires sont séparés par sexe pour les valides). Ce WC doit être convenablement signalé
par un logo et un fléchage et doit répondre aux caractéristiques suivantes :

Figure 19: Schéma des dimensions du WC

Source : CETE Normandie Centre , 2008

Caractéristiques : ce WC doit présenter un espace libre latéral à la cuvette d’au


moins 0,80 m × 1,30m, hors de tout obstacle et des débattements de portes. La distance de
l’axe cuvette-mur est comprise entre 0,35 m et 0,40 m.

Figure 20: Schéma des dimensions du WC

Source : CETE Normandie Centre , 2008

55 | P a g e
Un WC accessible donc doit avoir :

a) au moins 1 500 mm de largeur sur 1 500 mm de profondeur ;

b) une porte qui se verrouille de l’intérieur avec le poing ; offre un dégagement


d’au moins 800 mm en position ouverte ; s’ouvre vers l’extérieur ;

c) des barres d’appui (en bois ou en fer) :

i) fixées horizontalement à la paroi latérale la plus près du W.-C. et se prolongeant


d’au moins 450 mm de part et d’autre de la projection du devant du W.-C. sur cette paroi ;

ii) d’au moins 600 mm de longueur, fixées horizontalement au mur arrière de


manière à être centrées par rapport à la cuvette de W.-C. lorsque cette dernière n’a pas de
réservoir d’eau ;

iii) fixées entre 840 et 920 mm au-dessus du plancher ;

iv) pouvant résister à une charge d’au moins 1,3 kN appliquée verticalement ou
horizontalement ;

v) ayant un diamètre compris entre 30 et 40 mm ; et

vi) offrant un dégagement, par rapport à la paroi, compris entre 35 et 45 mm ;

Figure 21: Schéma des dimensions des toilettes avec barre d’appui

Source : CETE Normandie Centre , 2008

56 | P a g e
Les barres d’appui horizontales aident les personnes à passer du fauteuil roulant à la
toilette en s’appuyant sur leurs avant-bras. Une barre d’appui verticale peut également être
installée en plus des barres horizontales requises pour aider les personnes à s’asseoir, à se
relever ou à garder leur équilibre.

La commande de chasse d’eau doit être facile à atteindre et à manœuvrer.

Lavabos et douche :

Figure 22: Schéma : hauteur des lavabos

Source : CETE Normandie Centre , 2008

Caractéristiques : le lavabo est sans colonne, avec un bord inférieur à plus de 0,70
m du sol, et le miroir a une base inférieure à 1,05 m du sol. Tous les accessoires du
sanitaire (porte-savon, séchoir...) doivent être disposés à moins de 1,30 m du sol.

57 | P a g e
Figure 23: Schéma : dimensions des douches

Source : CETE Normandie Centre , 2008

Caractéristiques : cette douche doit comporter un espace latéral libre de 0,80 m ×


1,30 m, sans ressaut, hors de tout obstacle et de débattement de portes. Une barre d’appui
horizontale doit être disposée entre 0,70m et 0,80 m du sol et les commandes, faciles à
manœuvrer, à moins de 1,30 m du sol.

58 | P a g e
5.2.3 Les prises en charges des PSH dans les sites d’hébergements

Tableau 5: Comment prendre soin des personnes ayant des incapacités dans les sites
d’hébergements

TYPE DE HANDICAP RISQUE/DIFFICULTES PROPOSITIONS

Physique - Couvertures / vêtements


Baisse de la température chauds, matelas,
coussins en coton,
corporelle
endroit sec, kit
Ulcères, escarre d'hygiène.
Risque plus élevé de - Le personnel de
soutien.
blessures et perte de vie
- Assistance technique.
- Environnement
Possibilité de ne pas physique adapté
recevoir les équipements et (rampes, mains
courantes, entre autres).
vivres distribués
- Priorisation des PSH
lors delà distribution
Difficulté à accéder à l'eau
et à l'assainissement en - Lieu de distribution
raison de la difficulté de accessible
déplacement - Faciliter l’accès aux
infrastructures EAH
- Panneaux tactiles (tels
que les routes à la salle
Visuel Difficultés à accéder à l'aide. de bains, salle à
manger).
Difficultés à s'orienter.
- Installation des mains
courantes.
Manque d'accès à
l'information. - Aide du personnel de
soutien.
Discrimination.
- Un éclairage
Difficulté à accéder à l'eau
adéquat.(pour les mal
et à l'assainissement en
voyants)
raison de la difficulté de
s’orienter - Séparez les lignes pour
accéder aux aliments, à
l'eau, aux toilettes.

59 | P a g e
-Aides visuelles.
Auditive
Communication à travers des
Difficulté d'être servi par images (photos) et des signes
d'autres. communs.
Difficultés à accéder à
S'appuyer sur les gens qui les
l'information sur les activités
connaissent (parents, voisins).
de l'abri.
Discrimination. Séparez les lignes pour accéder
aux aliments, à l'eau, aux
toilettes.

- Personnel de soutien
formé

Intellectuelle - Fourniture de
Pression due à une situation
médicaments, s'ils sont
inconnue et à l'accumulation
de personnes, ce qui peut utilisés de manière
causer plus de stress. cohérente.

Discrimination - Un environnement
calme

- Soutien familial.

Source : Enquête personnelle auprès de différentes organisations de PSH, MAI 2017.

Pour abriter les personnes évacuées lors d'une catastrophe, une communauté doit se
préparer adéquatement pour abriter des espaces de cette population particulière. Les
personnes handicapées devraient être incluses dans les plans généraux d'hébergement de la
population pour assurer l'indépendance et l'inclusion. Les communautés locales doivent
identifier quels types de modifications peuvent être apportées à un espace en fonction des
types de handicaps présents dans la communauté. Ces actions et travaux nécessitent la
familiarisation avec les espaces d'hébergement potentiels et la connaissance sur les
différents types de handicaps et les modifications connexes qui peuvent être nécessaires
dans un environnement d'hébergement.

60 | P a g e
Les sites d’hébergements peuvent être accessibles ou inaccessibles aux personnes
handicapées, en fonction du type et de la gravité du handicap. Accessible "se réfère à un
site, une installation, un service ou un programme facile à aborder, à entrer, à exploiter, à
participer et / ou à utiliser de manière sécuritaire et avec dignité par une personne
handicapée"

La mise en place de la gestion inclusive des risques et des catastrophes peut être
effectivement réalisée si toutes les politiques de développement tiendraient en compte
inclusivement les différents besoins de chaque groupe.

La priorité dans cette partie concerne surtout aussi bien la synthèse des entretiens
réalisés avec les acteurs réels de la gestion des risques et des catastrophes que les résultats
de l’atelier du focus groupe organisé avec les organisations œuvrant le secteur handicap
dans le but d’établir les bonnes pratiques requises pour arriver à une société
acceptablement inclusive qui fonctionne suivant les normes et les valeurs de la non
discrimination et du respect des droits humains.

De remarquables efforts ont été réalisés dans les textes, les écrits et les discours,
mais dans la réalité, il reste encore beaucoup de travail à réaliser pour parvenir à une vraie
gestion inclusive des risques et des catastrophes.

61 | P a g e
CONCLUSION

Ce travail est le résultat d'une recherche menée sur la prise en compte de la


dimension handicap dans le processus de GRC.

Une réduction durable du risque de catastrophe n’est réalisable qu’à condition que
toutes les actions menées soient axées sur le renforcement de la capacité de la
communauté. Les PSH sont parmi les membres de la communauté qui ne devraient pas
seulement être considérées comme les victimes d’une éventuelle catastrophe, mais aussi les
premiers préparés à l’affronter. Puisque la survie de la communauté étant en jeu en cas
d’apparition éventuelle de catastrophe, toute communauté locale devrait avoir en soi les
prédispositions et la volonté d’apporter le soutien nécessaire et indispensable aux
initiatives et actions visant à favoriser la réduction des risques de catastrophe.

Les PSH ne devraient plus être considérées comme objets de charité, mais plutôt
comme des sujets de droit, aussi est-il indispensable de promouvoir la mise en place d’un
mécanisme favorisant la participation pleine et effective des PSH, notamment dans le
processus de GRC qui manifesterait le dynamisme de la collectivité s’impliquant dans
plusieurs secteurs.

La gestion inclusive des risques et des catastrophes peut se traduire par la mise en
place d’un système d’alerte accessible pour tous, la création d’abris communautaires sans
barrières et l’élaboration d’un plan de contingence qui prend en compte les besoins de tout
un chacun sans discrimination.

Cette étude montre l’importance de la participation des PSH dans le processus de


GRC, ce qui, dans un même temps, a permis de détecter aussi bien les freins et obstacles
potentiellement probables à cette participation des PSH que les solutions y afférentes dans
l’objectif d’y parvenir.

Ainsi, tous les acteurs dans le processus de la GRC, les pouvoirs publics, les
partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile, et surtout les organisations
s’occupant des PSH sont appelés sans aucune distinction à être disponibles et prêts afin
d’atteindre et réaliser cet objectif.

62 | P a g e
Toutefois, il faudra certainement encore s’atteler à mener des actions de plaidoyer
auprès des pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers dans le but
d’éliminer les pratiques discriminatoires manifestement encore ancrées jusqu’à maintenant,
mais aussi au renforcement de capacité des organisations s’occupant des PSH, et enfin sans
aucun doute à la sensibilisation de la société civile.

Un des phénomènes les plus inquiétants s’avère être les écarts observés entre les
stratégies et politiques définies dans le Cadre de Sendai ratifié par l’Etat malgache et leurs
réalisations dans la pratique.

Il est à souligner qu’il serait impossible d’assurer la pérennisation de la GIRC sans


promouvoir la participation pleinement active des PSH dans le processus de la GRC,
l’inverse de la situation de handicap étant la participation sociale effective. Il est alors
important de profiter des opportunités offertes par les réhabilitations post-catastrophes pour
asseoir de nouvelles structures permettant la réduction des barrières à la participation
pleine et effective des PSH.

Le bon vouloir de tous dans un esprit de solidarité est indispensable pour y réussir ;
il n’y aura plus alors de raisons valables de discriminer les PSH car tout individu peut
abriter une déficience cachée qui pourrait se manifester à un moment inattendu, le mettant
en situation de handicap.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ................................................................................................................. 1

METHODOLOGIE DE RECHERCHE ................................................................................ 3

PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ................................................................................... 4

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE HANDICAP ....................................... 4

1.1. Définitions ................................................................................................ 4

1.2. Les différents types de handicap .............................................................. 9

1.3. Inclusion et Intégration .............................................................................. 20

1.4. Accessibilité .............................................................................................. 22

CHAPITRE II : CONCEPT DE GESTION DES RISQUES ET

CATASTROPHES........................................................................................................... 26

2.1. Notion de risque et de catastrophe ............................................................ 26

2.2. Concept de la gestion des risques et des catastrophes ............................... 28

CHAPITRE III : CADRE STRATEGIQUE ET LEGAL RELATIF POUR LA

GESTION INCLUSE DES RISQUES ET DES CATASTROPHES .............................. 31

3.1. Cadre de Sendai 2015-2030 (SFDRR) ...................................................... 31

3.2. Convention relative au droit des personnes handicapées .......................... 32

3.3. Objectif de Développement Durable : ....................................................... 34

PARTIE II : GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES INCLUANT LES

PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP .............................................................. 36

CHAPITRE IV : VULNERABILITE AGGRAVEE A UNE CATASTROPHE

ET SITUATION DE HANDICAP : ................................................................................ 37

64 | P a g e
4.1. Catastrophe et situation de handicap ......................................................... 37

4.2. Les difficultés vécues par les PSH lors d’une catastrophe ........................ 39

CHAPITRE V : LES MECANISMES DE LA GESTION DES RISQUES ET

DES CATASTROPHES INCLUANT LES PSH ............................................................ 43

5.1. Les principes clés de la gestion inclusive des risques et des catastrophes 43

5.2. GRC inclusive dans la pratique ................................................................. 44

CONCLUSION ................................................................................................................... 62

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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Modèle PPH .............................................................................................. 7
Figure 2 : Modèle CIF ............................................................................................... 9
Figure 3 : Personne sourde ..................................................................................... 10
Figure 4 : Personne aveugle ..................................................................................... 12
Figure 5: Photo des personnes en situation de handicap visuelle ............................ 14
Figure 6: Photo des PSH physique .......................................................................... 16
Figure 7:Photo d'une fille trisomie .......................................................................... 17
Figure 8 : Différence entre inclusion et intégration ................................................. 21
Figure 9: Une personne sourd lors d'une inondation ............................................... 30
Figure 10: Caricature des PSH qui veulent s'informer ............................................ 33
Figure 11: Modéle communauté inclusive .............................................................. 39
Figure 12: Route accessible ..................................................................................... 42
Figure 13: Un aveugle lors d'une évacuation ........................................................... 47
Figure 14: Plan d’un cheminement extérieur et des dimensions à respecter
accessible ............................................................................................................................. 51
Figure 15: Symbole des types de handicap.............................................................. 52
Figure 16:Schéma dimensions d'ouverture d'une porte à respecter ......................... 53
Rampe et pente : Figure 17: Schéma d’une rampe et d’une pente .......................... 54
Figure 18: Schéma d’une rampe et d’une pente ...................................................... 54
Figure 19: Schéma des dimensions du WC ............................................................. 55
Figure 20: Schéma des dimensions du WC ............................................................. 55
Figure 21: Schéma des dimensions des toilettes avec barre d’appui ....................... 56
Figure 22: Schéma : Hauteur des lavabos ................................................................ 57
Figure 23: Schéma : Dimensions des douches ........................................................ 58

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques spécifiques pour les déficients physiques .................. 48


Tableau 2: Caractéristiques spécifiques pour les déficients visuels ........................ 48
Tableau 3: Caractéristiques spécifiques pour les déficients auditifs ....................... 49
Tableau 4: Caractéristiques spécifiques pour les déficients mentaux ..................... 50
Tableau 5: Comment prendre soin des personnes ayant des incapacités dans les
sites d’hébergements............................................................................................................ 59

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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES GENERAUX ET ARTICLES

- Antoine JARDOT, Guide technique illustré Aide à la compréhension L’accessibilité


des établissements recevant du public (ERP), 2008
- Donna Phillips, Note d’orientation sur la gestion du handicap et des risques lies aux
situations d’urgence pour la santé, 2014.
- Dr Albert MUDRY , Otologie ; 2001
- Goffman Ervine, Stigmate, les usages sociaux des handicaps ; 1975, Edition de
Minuit.
- Ginette Dupont, Normes de conception sans obstacles Guide d’utilisation - Mise à
jour novembre 2010.
- GRIFFON P., Déficience visuelle: pour une meilleure intégration, Paris, CTNERHI,
1995
- Inclusion of persons with disabilities in disaster preparedness and risk reduction,
2012
- Juhel, Jean-Charles., La Déficience intellectuelle, Éditions de la Chronique sociale,
1997
- Jean François, Patrick Fougeyrollas; La convergence progressive des positions franco-
québécoises, 2016.
- Marie-Laure Souplet ; L’intégration scolaire et socioprofessionnelle, un enjeu de
société pour les PH –Ed Société des écrivains.
- Mainstreaming disability into disaster risk reduction: a training manual. Nepal,
Handicap International 2009.
- Patrick Fougeyrollas ; La funambule, le fil et la toile,2010
- Quivy, R., Manuel de Recherche en Sciences Sociales, Nouvelle édition, Dunod, Paris,
1995.

II. DICTIONNAIRES

- Le Petit Larousse de 1975.


- Le Petit Robert 1988 .
- Le Petit Larousse illustré 2005.
- Le Robert quotidien, Dictionnaire pratique de la langue française, Paris, p.409.
- Le Petit Larousse de 1963.

- WILLERVAL, B., Pluri- Dictionnaire, Cedex, Paris, 1987.

III. RAPPORTS OFFICIELS

- Rapport mondial sur le handicap. Genève, Organisation mondiale de la santé.2011.


- Anders Amor, Rapport de l’UMA sur la gestion des situations de catastrophe
intégrant les handicapés, 2014.
- Key Finding, UNISDR 2013 Survey on Living with Disabilities and Disasters,2014.

- UNISDR 2015 – Traduction libre de la version anglaise.


- Gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de
l’adaptation au changement climatique : résumé à l’intention des décideurs»–
RapportspécialduGIEC2012)
- UNISDR 2015 – Traduction libre de la version anglaise
- Mitigation des catastrophes, UNDMTP
- Bilan 2007 des changements climatiques : Rapport de synthèse GIEC2007
- 2009UNISDR Terminologie pour la prévention des risques de catastrophe

- UNISDR 2015
- Catastrophe et Développement, UNDMTP

- Convention relative aux droits des PSH. Genève, Nation Unies, 2006

- SFDRR 2015-2030

- ODD

IV. MEMOIRES

- Disability and disaster: Exploring the potential of self-help groups and social capital
for increased disaster preparedness and disability rights in Satkhira, Bangladesh,
Alfred Smith, 2014

i
WEBOGRAPHIES

- http://www.onisep.fr/Formation-et-handicap/Mieux-vivre-sa-scolarite/Par-type-de-
handicap/Scolarite-et-troubles-auditifs/Definition-du-handicap-auditif consulté le
20/06/2017

- https://www.bloghoptoys.fr/inclusion consulté le 28/06/2017

- http://www.exaequo.net/Processus-de-production-du consulté le 21/05/2017

- http://www.exaequo.net/Definition-de-l-accessibilite consulté le 10/06/2017

- www.linteraute.com/dictionaire/fr/definition/accessibilite consulté le 15/07/2017

- http://www.exaequo.net/Definition-de-l-accessibilite consulté le 30/06/2017


- https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consulté le 20
juin 2017

- http://www.linteraute.com/dictionaire/fr/definition/accessibiliteconsulté le 30/06/2017

- http://www.un.org/disabilities/convention/facts.shtml) Consulté le 07/04/2017


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Accessibilité consulté le 14/07/2017

- http://luniversaldesign.fr/la-conception-universelle-definitions-et-principes-10
consulté le 15/07/2017

- http://www.exaequo.net/Les-7-principes-generaux-de-l consulté le 15/07/2017

- https://www.ccah.fr/CCAH/Articles/Les-differents-types-de-handicap consulté le 20
juin 2017

ii
LA GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES ET LA SITUATION DE HANDICAP

Auteur : RAJAONARISON Solofonantenaina Abel


Adresse : Villa Elysé III Amboditsiry
Téléphone : 034 66 474 33
Courriel : natablind@gmail.com
RESUME

Cette recherche contribue à l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de
handicap par le biais de leur inclusion dans le processus de la gestion des risques et des catastrophes.
Ceci dans le but de mener une action de plaidoyer devant les décideurs politiques, et de sensibiliser la
société civile afin qu’il y ait comportement social favorable pour la non-discrimination, l’accessibilité
et la participation de chacun, situation qui correspond aux exigences de la Convention internationale
relative aux droits des personnes handicapées que l’Etat malgache a ratifiée le 29 avril 2015.

La problématique de l’étude concerne les mécanismes à mettre en place pour assurer


l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le processus de la gestion des risques et des
catastrophes. Ces mécanismes supposent qu’il n’y aura plus d’individus considérés comme objets de
charité devant attendre la générosité des quelconques philanthropes. Tout le monde doit être
responsable et doit contribuer à l’atteinte des objectifs du développement durable qui ne pourrait être
réalisable sans cette inclusion des PSH. Ainsi, il ne resterait plus qu’à vérifier que les investissements
affectés à l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le processus du développement
peuvent compenser significativement dans le sens positif les dépenses y afférentes.

Mots-clés :
Non-discrimination, participation sociale, inclusion, situation de handicap, accessibilité
SUMMARY

This research contributes to improving the living conditions of people with disabilities through
their inclusion in the risk and disaster management process. In order to carry out advocacy with policy
makers, and to sensitize civil society so that there is social behavior conducive to non-discrimination,
accessibility and participation, a situation which corresponds to the requirements of the International
Convention on the Rights of Persons with Disabilities that the Malagasy State ratified on 29 April
2015.
The problem of the study concerns the mechanisms to be put in place to ensure the inclusion
of people with disabilities in the process of risk and disaster management.
These mechanisms presuppose that there will no longer be individuals considered as objects of
charity to await the generosity of any philanthropists.
Everyone must be responsible and must contribute to the achievement of sustainable
development goals that can not be achieved without the inclusion of people with disabilities.
All that remains is to verify that the investments allocated to the inclusion of persons with disabilities
in the development process can significantly compensate for the related costs.

Key words: Non – discrimination, social participation, inclusion, disability,


accessibility

Encadreur : Monsieur SALAVA Julien – Maître de conférences

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