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GÉNÉRALITÉS SUR LE HANDICAP

I- Le concept du handicap :

● Le terme de handicap vient de l’anglais


● « hand in the cap » = la main dans le chapeau.
● Cette expression désignait une course de chevaux où on échangeait des objets de façon
équitable en utilisant un médiateur et son chapeau.
● Avec le temps le terme de handicap est utilisé dans les courses sportives afin de mettre à
égalité tous les participants en désavantageant les plus forts.

II- Rappel historique :

La manière dont les sociétés ont envisagé la présence du corps infirme n’est
évidemment pas homogène sur cette période temporelle immense. La question centrale
dominante est celle de la signification de l’infirmité. En Grèce antique, la difformité de
naissance est considérée comme un maléfice, un signe avertisseur des Dieux à une
société fautive. Dès le siècle des lumières, l’éducation liée à l’esprit démocratique
cherche à normaliser certaines catégories d’infirmes.

L’utilisation de la notion de handicap pour désigner les personnes atteintes de


déficiences est récente. Elle émerge dans les pays occidentaux à la fin du 19ème siècle et
se construit tout au long du 20ème siècle à la fois comme une catégorie administrative et
comme une manière de se représenter et de traiter les personnes atteintes d’une
déficience.

Quatre évènements qui seront à l’origine de la genèse du concept de handicap :

L’avènement des industries entrainant des accidents de travail à la fin du 19ème


siècle L’après-guerre de 1914-1918 qui a laissé de nombreux invalides et mutilés, La
maladie de la tuberculose
Et l’école obligatoire entrainant une normalisation défavorisant les personnes qui ne
s’y adaptent pas.
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Dans les années 1920 - 1930, le langage commence à changer et apparaissent plus
fréquemment les termes de reclassement, réinsertion, réintégration.

Le terme «handicap» se substitue progressivement aux termes tels qu’invalides, infirmes,


mutilés, idiots… et, durant les années 1970, s’impose comme catégorie unifiant
l’ensemble des personnes atteintes d’une déficience, quelle que soit sa nature et son
origine. Il met l’accent sur les conséquences sociales dues à la déficience, sur le
désavantage qui en découle pour la personne. Il désigne l’écart à la norme sociale (celle
de «l’homme moyen valide»), elle-même définie en termes de performances sociales,
écart provoqué par la possession d’une déficience.

Durant les années 1970, les attentes des personnes handicapées évoluent :

Elles revendiquent le droit de participer à la vie sociale et de contrôler leur vie Elles
contestent les pratiques et les politiques existantes qui les excluent au lieu de les
inclure et font d’elles des sujets passifs soumis à la décision des professionnels. Elles
critiquent la conception médicale et individuelle du handicap définissant celui-ci
comme le résultat d’une déficience individuelle.
Elles s’opposent à la vision négative du handicap, faisant de celui-ci une tragédie
personnelle.
Ainsi, durant les années 1970 et 1980, la notion de handicap telle qu’elle a été définie
au cours du 20ème siècle, les pratiques et les politiques auxquelles elle est liée, sont au
centre de débats, internationaux et nationaux, qui conduisent à un éclatement des
modèles de définition du handicap .

III- Importance De Handicap En Tunisie :

Le taux du handicap en Tunisie est estimé à 2%, selon des statistiques de 2013.Le
nombre des personnes bénéficiaires de cartes de handicapés inscrits auprès du ministère
des affaires sociales s’élève à 208 mille 465 personnes. La répartition de la prévalence
des handicaps se présente comme suit :

moteur : 43,9
mental : 28,3%
auditif : 11,8%
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oculaire : 10,7%
polyhandicap : 5,1%
La législation tunisienne en matière de handicap est riche et a bien évolué depuis
1981, date de la première loi sur la promotion des personnes handicapées, modifiée et
complétée en 1989, surtout lors de la promulgation de la nouvelle loi d’orientation et de
protection des personnes handicapées d’aout 2005.

Dans son article 2, la loi adopte une nouvelle définition de la personne handicapée :

« Toute personne qui a une déficience permanente dans les aptitudes et les capacités

physiques ou mentales ou sensorielles d’origine congénitale ou acquise, qui limite son


aptitude à accomplir une ou plusieurs activités quotidiennes de base, personnelles ou
sociales et qui réduit les chances de son insertion dans la société ».

Cette définition est fondée sur l’approche de la classification internationale du

fonctionnement, de la santé et du handicap (CIF) ou l’approche médico-psycho-sociale

tenant compte des habitudes de vie, des besoins spécifiques et des facteurs personnels

et environnementaux responsables de la production du handicap.

Selon l’appréciation de l’état fonctionnel et conséquences sur l’autonomie, l’évaluation

du degré du handicap va de l’absence de handicap à l’handicap lourd (en passant par le

handicap léger et moyen). Les avantages accordés par la carte du handicap sont la

gratuité des soins publics, des appareillages, des transports terrestres publics, aux

espaces culturels et sportifs publics et l’accès aux centres spécialisés.

Les déficiences peuvent être :

❑ D’origine congénitale ou héréditaire : (correspondant à un groupe de pathologies

secondaires à une perturbation survenue dans la formation de l’individu in utero) ;

l’enfant nait avec sa pathologie, même si elle n’est pas toujours patente.
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❑ D’origine acquise : suite à un accident (accidents domestique, de travail, de sport, de

la voie publique), une maladie ou le simple vieillissement.

Selon l’approche de la CIF (OMS décembre 2001), selon un modèle biosociomédical, voici

le schéma de la genèse du handicap :

IV- Rôle de l’infirmier :


En cas de handicap acquis :

L’infirmier doit connaitre les phases de réaction psychologique d’une personne face à ses
fonctions perdues, qui généralement consistent chronologiquement en :

Le refus : le déni de la réalité (le sujet occulte ses déficiences)

La colère : le sujet prend compte de ses déficiences, trouve injuste de les avoir, peut
être agressif

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La dépression : le sujet devient triste, voyant que ses séquelles persistent et ne
s’améliorent pas
La régression : le sujet devient apathique, indifférent, se laisse aller, avec toutes les
complications qui peuvent survenir

La fin du deuil : le sujet accepte son nouvel état de santé, il se « reconstruit une
nouvelle vie avec ses capacités restantes ».

L’infirmier pourra participer aux différents niveaux (problème de santé, facteurs

d’environnement, facteurs personnels) pour limiter le degré du handicap final, en

association avec les autres professionnels de la santé potentiels (médecin,

kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues ….).

L’infirmier doit être en mesure durant le processus de soins/ rééducation /

réadaptation des personnes en situation de handicap ou de difficulté d’évaluer la

condition de la personne tant au niveau physique, social, affectif, moral que cognitif. Il

collige ses observations, rédige des rapports de synthèse et de notes évolutives. Il réalise

un plan d’intervention infirmier et évalue l’efficacité de ses interventions seul ou en

équipe (plans d’intervention multidisciplinaire).

L’infirmier qui fait face à une personne en situation de handicap doit d’abord bien

l’accueillir (se présenter, l’informer des actes qu’il va faire, favoriser la participation du

sujet) et l’accompagner (l’aider à faire certaine activités –sans faire à sa place, stimuler la

personne pour lui permettre d’améliorer son autonomie en toute sécurité,…)

L’infirmier devra aussi favoriser l’éducation thérapeutique du patient et la guidance

familiale.

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