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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
SANTÉ PUBLIQUE
Sujets en situation de précarité :
facteurs de risque et évaluation -
mesures de protection
1-3-46
Dr Raphaël SCHWOB
Chef de Clinique
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1-3-46
Sujets en situation
de précarité : facteurs
de risque et évaluation -
mesures de protection
Objectifs :
– Évaluer la situation médicale, psychologique et sociale d’un sujet
en situation de précarité.
« Les inégalités flagrantes dans la situation sanitaire des peuples, aussi bien
entre pays développés et pays en développement qu’à l’intérieur même de
chaque pays, sont politiquement, socialement et économiquement inac-
ceptables et constituent de ce fait un sujet de préoccupation commun à
tous les pays. »
Organisation mondiale de la santé
Déclaration d’Alma Ata, 12 septembre 1978
DÉFINITION
A/ Pauvreté
Il existe de nombreux indicateurs chiffrés de la pauvreté, dont deux sont très fréquemment uti-
lisés : le premier est un indicateur monétaire mis au point par l’INSEE, le second est issu de
sources administratives.
1. Un indicateur monétaire
● Sont considérés comme pauvres les ménages ou les individus dont les ressources sont infé-
rieures à un seuil donné.
● Dans notre pays, le seuil de pauvreté correspond à la moitié du niveau de vie médian (en
1996, 540,54 euros par mois et par unité de consommation soit un peu plus de 3 500 francs).
● Selon cet indicateur et d’après les travaux de l’INSEE, 3,3 millions de personnes de 17 ans et
plus se situaient en 1996 sous le seuil de pauvreté (1).
● Le seuil de grande pauvreté correspond au tiers du niveau de vie médian.
● De 1983 à 1993, la grande pauvreté a régressé en France, passant de 5,5 à 3,5 % des ménages
soit environ 1,5 million de personnes.
● Une telle évolution est en particulier à mettre au crédit de l’augmentation régulière du
nombre de bénéficiaires des minima sociaux.
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Sujets en situation de précarité : facteurs de risque et évaluation 1-3-46
2. Un indicateur administratif
● Cet indicateur chiffre le nombre de ménages qui relèvent de la solidarité nationale au titre
des minima sociaux.
● Ces minima, au nombre de huit ont été créés progressivement pour combler des lacunes de
la protection sociale (voir plus bas).
● Au 31 décembre 1999, étaient concernés par les différents minima sociaux 3,2 millions d’al-
locataires.
● Si l’on considère les conjoints et personnes à charge, 5,5 millions de personnes vivaient à
cette date dans un foyer allocataire d’un minimum social (soit environ 10 % de la popu-
lation).
● Les jeunes (moins de 25 ans) n’ont pas droit au RMI et ne sont donc pas comptés dans cette
définition ; pas plus, bien entendu, que les personnes qui ne recourent pas à ces prestations
par défaut d’information ou refus des démarches administratives ou de l’assistance.
● Une étude du Centre de Recherche, d’Étude et de Documentation en Économie de la Santé
(CREDES) portant sur 12 649 adultes, rendue publique le 14 août 1996, confirme que 10,5 %
des ménages français sont en situation socialement précaire (2).
B/ La précarité
J. Wresinski (rapport au Conseil économique et social 1987)
● La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi,
permettant aux personnes et familles d’assurer leurs obligations professionnelles, familiales
et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux.
● Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’el-
le devient persistance, qu’elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de
reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible.
● On préfère parler de « précarisation » plutôt que de « précarité » : il s’agit en effet autant
d’un processus évolutif défavorable, avec son cortège d’incertitudes du lendemain, que d’un
état de pauvreté ou d’exclusion susceptible de mettre en cause la santé. Parler de processus
conduit en outre à comprendre dans l’observation, non seulement un cercle restreint d’ex-
clus, mais un cercle beaucoup plus large de populations économiquement et socialement
menacées par leur situation économique, par leur environnement immédiat dans des zones
défavorisées, par des facteurs culturels, etc. Les actions qui peuvent être conduites pour sor-
tir du cercle vicieux susmentionné devraient donc s’adresser à l’ensemble de ces populations.
● Le rapport du Haut Comité de Santé Publique de 1998 (3) estimait que ceux qui sont touchés
par les phénomènes de précarisation représentent 20 à 25 % de l’ensemble de la population
(soit de 12 à 15 millions de personnes).
C/ Exclusion sociale
● L’exclusion est une réalité dynamique caractérisée par l’absence – pendant une période
plus ou moins longue – de la possibilité de bénéficier des droits attachés à la situation
sociale et à l’histoire de l’individu concerné.
● L’exclusion peut être économique (chômage de très longue durée), sociale (mères célibataires
sans soutien familial ni social, personnes âgées isolées, jeunes déscolarisés,…) ou même indi-
recte (immigrés ou handicapés qui ne peuvent profiter des mêmes droits ni participer aux
mêmes activités que les autres).
● L’exclusion pose bien d’autres problèmes que la seule absence de ressources financières, qui
peut toujours être compensée par différentes formes d’assistance.
● « L’exclusion est intimement liée à des sentiments d’inutilité sociale et de dévalorisation
de soi qui entraînent une intense souffrance psychique et la difficulté à s’insérer dans un
tissu relationnel. »
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● « Cette souffrance conduit au renoncement y compris des soins à son propre corps et
finalement à l’adoption de comportements pathogènes qui aggravent une vulnérabilité
souvent déjà importante aux maladies organiques et psychiques. » Haut Comité de la
Santé publique 1998 (3).
● L’étude du CREDES, déjà citée, sur la base d’une définition un peu plus large, estime à 1,5 %
de la population française âgée de 16 à 59 ans en situation d’exclusion. Cette étude montre en
effet que 500 000 personnes cumulent précarité sociale et vulnérabilité médicale (2).
D’après le Haut Comité de la Santé Publique, si l’on utilise une définition minimaliste et que
l’on considère qu’un exclu est une personne qui, malgré son état de pauvreté, ne bénéficie pas
– parce qu’elle n’en a pas le droit, qu’elle ignore ses droits ou qu’elle n’a même plus l’énergie de
faire les démarches nécessaires – des possibilités d’aide (revenu, logement, école, santé) cor-
respondant le plus à sa situation, on peut estimer le nombre d’exclus à environ 0,4 – 0,5 % de
la population française, soit au maximum 300 000 personnes résidant sur le territoire français.
Tableau n° 1. Chômage au sens du BIT. Données corrigées des variations saisonnières, en fin de mois.
2001 2002
Juillet Avril Mai Juin Juillet
Chômeurs au sens du BIT
(milliers) 2 310 2 391 2 392 2 409 2 427
Taux de chômage (%)
Ensemble 8,7 8,9 8,9 9,0 9,0
moins de 25 ans 20,1 213 21,2 21,2 21,4
25 à 49 ans 8,1 8,2 8,2 ,8,3 8,3
50 ans et plus 5,8 6,1 6,1 6,1 6,2
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12,5 3 000
11,5 2 800
10,5 2 600
9,5 2 400
8,5 2 200
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
« En définitive, sur la période, le rapport entre les catégories extrêmes (professions libé-
rales/ouvriers non qualifiés) est passé de 2,9 à 4,2. »
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« La particularité de chaque processus de précarisation est qu’il concerne une population particulière,
hétérogène, et qu’il s’alimente directement des dysfonctionnements de l’ensemble de la société
(exemple : précarisation de l’emploi et du travail qui s’alimente de la montée de l’incertitude économique).
Mais, tous les salariés qui, à un moment ou un autre, acceptent des formes de contrats de travail juridiquement
précarisés (contrat à durée déterminée, contrats d’insertion aidés par l’État, intérim) ou seront licenciés, ne
basculeront pas dans la précarité. Le déterminisme, ici, n’est pas uniquement social. Une part de ces
chômeurs retrouvera un emploi durable, utilisera l’offre de formation pour se réorienter et intégrer une nouvelle
activité professionnelle et reconstruire sa sécurité salariale. Les trajectoires des individus s’infléchissent
dès lors qu’une fragilisation dure et qu’elle se cumule avec d’autres fragilités, soit acquises
précédemment, soit surgissant à l’occasion de difficulté principale. Ceux qui, au chômage, ne peuvent
plus cacher des fragilités acquises ou latentes (la personne illettrée qui depuis vingt ans travaillait dans le
bâtiment, la personne ayant des pratiques alcooliques répétées,…), ceux qui voient, à l’occasion du chômage,
surgir d’autres fragilités, ceux dont le couple se brise (40 % de risque supplémentaire de séparation pour les
chômeurs de longue durée), ceux qui basculent dans la dépression,… ceux-là voient leur risque de précarisation
croître fortement. »
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Sujets en situation de précarité : facteurs de risque et évaluation 1-3-46
INTERACTIONS
ENTRE LES PROCESSUS DE PRÉCARISATION
ET LES PROCESSUS DE SANTÉ
● « À l’image des processus de précarisation, les rapports entre santé et précarité relèvent d’in-
teractions multiples, où se mêlent des données sociales, des faits objectifs et des vécus sub-
jectifs. Ces interactions s’inscrivent dans la durée, le temps étant une dimension essentielle
de la santé comme de la précarité. »
● « La santé n’est pas simplement un déterminant de la précarité, ni la précarité un détermi-
nant de la santé, comme le supposent tour à tour des modèles commodes mais réducteurs.
Santé et précarité se conjuguent et contribuent mutuellement à creuser le passif d’un indivi-
du qui tente de faire face aux exigences d’une société où s’aggravent les inégalités ». HCSP
1998 (3)
● Il n’y a pas de maladies « spécifiques » à la pauvreté, c’est-à-dire autres que celles connues et
décrites à ce jour.
● En revanche, les tableaux pathologiques que présentent les personnes précaires sont souvent
plus graves, plus avancés.
● De plus, les groupes les plus fragilisés cumulent les maladies, symptômes et facteurs de
risque. Tout cela est aggravé par les conditions de vie (non- et/ou mal logés, sous- et malnu-
trition, hygiène, climat affectif, insécurité et dégradation de l’image de soi et du regard
social…).
● De plus, le rapport à la santé est souvent marqué par le non-souci de soi, l’occultation des
problèmes, la négligence ou le déni. La grande majorité de ces personnes ne pensent à leur
santé que lorsque les troubles deviennent des handicaps ou à l’arrivée de l’accident. Elles se
préoccupent peu de leur rythme de vie, de leur régime alimentaire, des conditions de sécuri-
té. Le recours aux soins se fait tardivement.
Si l’espérance de vie des catégories les moins favorisées s’alignait sur celles des cadres,
10 000 décès prématurés par an pourraient être évités. INSERM (11)
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● Pour les ouvriers-employés, les taux de décès entre 25 et 64 ans, ont diminué de 2 % entre les
deux périodes ; la mortalité de ce groupe est trois fois plus élevée que celle des cadres supé-
rieurs (2,5 fois, il y a 10 ans).
● Comme le montre le tableau n° 4, la surmortalité des ouvriers et employés par rapport
aux cadres et professions libérales concerne pratiquement toutes les causes de décès, en
particulier les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les morts violentes.
Tableau n°3. Évolutions des différences de mortalité entre les groupes socioéconomiques.
– Évolution des décès de 25 à 64 ans entre 1981-1983 et 1989-1991 – Taux standardisés/âge.
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Tableau n°5. Gravité des accidents de la circulation chez les conducteurs selon la catégorie socio-
professionnelle en 1997 (en pourcentage).
Source : Cermes, IFRH, d’après les données du département Évaluation et Recherche en accidentologie, Inrets, 1997.
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– Des facteurs comme les comportements ou les conditions de travail peuvent expliquer en
partie les différences dans la survenue de la maladie, mais le recours aux soins préventifs et
la prise en charge médicale ambulatoire contribuent probablement aussi au différences de
létalité.
c) Tuberculose (tableau n° 6)
– La tuberculose est historiquement la maladie emblématique de la précarité. La décroissan-
ce depuis deux siècles du nombre des cas de tuberculose a pris fin en France en 1989.
– Cette situation a de multiples explications (13) :
* Détérioration de la situation économique et sociale.
* Diminution des moyens alloués à la lutte antituberculeuse.
* Immigration de sujets en provenance de pays à forte prévalence.
* Vieillissement de la population.
* Infection à VIH.
* Émergence de tuberculoses à germes résistants.
La tuberculose a deux profils épidémiologiques :
* Une forme endémique, dont le taux d’incidence varie selon le niveau d’accès aux soins,
de nutrition et d’hygiène des populations.
* Une forme épidémique au sein de populations à risque dans des situations particulières
(immunodéprimés hospitalisés, prisonniers, malnutris déplacés lors de conflits, etc.).
– En 2000, 6 714 cas de tuberculose ont été déclarés (France métropolitaine : 6 539 cas ;
départements d’outre-mer : 175 cas).
– Le taux d’incidence des cas déclarés en France métropolitaine était de 11,2 cas pour 100 000
habitants (depuis 1997 ce taux est stable).
– L’Île-de-France est la région française qui a le taux d’incidence le plus élevé :
28,8 pour 100 000 habitants en 2000 versus 4,6 dans le Limousin, soit plus de deux fois plus
élevé que le taux de la France métropolitaine.
– En 2000, 1 060 personnes ont déclaré une tuberculose à Paris (49,9/105) et 499 (36,1/105) en
Seine-Saint-Denis.
– Les personnes de nationalité étrangère de 25 à 39 ans étaient les plus touchées, avec un taux
d’incidence de 79 cas pour 100 000.
– Le taux d’incidence chez les enfants de moins de 15 ans de nationalité étrangère était huit
fois supérieur à celui observé chez les enfants de nationalité française (12,8/105 versus
1,6/105).
– La proportion de sujets infectés par le VIH parmi l’ensemble des cas de tuberculose était de
4,9 %.
Tableau n° 6. Incidence des cas déclarés de tuberculose, France métropolitaine, 1992 à 2000.
Source : Les cas de tuberculose déclarés en France en 2000, BEH n°16 / 17, 2002.
d) Saturnisme
– Le saturnisme est une intoxication aiguë ou chronique, professionnelle ou domestique, par
le plomb, ses vapeurs ou ses sels, qui pénètrent dans l’organisme par voie digestive ou res-
piratoire.
– La toxicité est essentiellement hématologique, neurologique et rénale.
– Le plomb se diffuse rapidement via la circulation sanguine dans les différents organes
comme le cerveau, les tissus fortement calcifiés (dents et os).
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Sujets en situation de précarité : facteurs de risque et évaluation 1-3-46
– Si la demi-vie du plomb dans les tissus mous et dans le sang est d’environ 30 jours, sa demi-
vie dans l’os est très longue, de l’ordre de 1 an dans l’os trabéculaire et de 10 à 20 ans dans
l’os compact.
– Le saturnisme fut la première maladie professionnelle indemnisée en France.
– Les manifestations aiguës sont exceptionnelles, et on s’attache surtout au dépistage précoce
des intoxications chroniques.
Épidémiologie :
– Cette « maladie de la misère » touche pas moins de 85 000 enfants de 1 à 6 ans en France
(source INSERM [14]).
– 2 % des enfants de 1 à 6 ans auraient une plombémie supérieure au taux normal accepté. –
Le plus souvent, ils ont décollé et sucé des fragments de peinture au plomb, dont ils appré-
cient le goût sucré.
– Les familles frappées par la maladie sont généralement entassées dans des taudis souvent
construits avant 1948 et qui sont répartis dans les centres urbains français.
– Il en resterait 1 700 000 en France aujourd’hui.
Signes cliniques :
Les signes cliniques d’une intoxication chronique par le plomb sont peu spécifiques : symp-
tômes pour la plupart du temps discret, insidieux.
– La colique de plomb constitue souvent la première manifestation spectaculaire dans la
phase clinique de l’intoxication chronique.
– Le liseré saturnin, ou liseré de Burton
* C’est un liseré gingival noirâtre s’accompagnant souvent de plaques pigmentées jugales,
ou plaques de Gubler, qui témoignent de la formation d’un dépôt de sulfure de plomb.
– Des lésions rétiniennes sous forme de taches grisâtres siégeant au pourtour de la macula
peuvent apparaître.
– Manifestations rénales : diminution de la filtration glomérulaire, goutte saturnine,
néphropathies tubulo-interstitielles dans les intoxications graves.
– Manifestations digestives : troubles de la motricité (constipation, douleurs abdominales).
– Le syndrome urinaire comprend une protéinurie discrète, une hématurie et une leucocyturie
microscopiques, un abaissement des clairances de l’urée et de la créatinine.
– Le syndrome vasculaire : hypertension artérielle et à-coups hypertensifs au cours de
coliques de plomb, parfois une sclérose artérielle au fond de l’œil.
– Le système nerveux est très sensible à l’action du toxique :
* Les manifestations centrales sont en général transitoires : troubles du comportement et
du sommeil, diminution des acquisitions et des performances cognitives, encéphalopa-
thies saturnines marquées par une amaurose, une surdité ou une aphasie de quelques
jours. Dans les intoxications graves, de violents accès convulsifs peuvent avoir lieu par-
fois accompagnés d’une composante psychique.
* Les manifestations périphériques sont plus tardives ; ce sont des atteintes névritiques
motrices pures. La forme habituelle est la paralysie pseudo-radiale avec atteinte élective
de l’extenseur commun. À sa phase d’état, elle est bilatérale et symétrique. L’atteinte des
membres inférieurs est beaucoup plus rare.
– Effets possibles sur la croissance fœtale, la durée de gestation et l’apparition de malfor-
mations.
– Une étude sur le risque de diminution de QI dans la population française d’enfants expo-
sés à de faibles doses de plomb a été réalisée et extrapolée à la population d’enfants de 1 à
6 ans vivant en France. La distribution des plombémies dans la tranche d’âge 1-6 ans dans
cette étude montre que 98 % des valeurs se situent entre 0 et 100 µg/l. Pour cet intervalle,
on ne peut pas quantifier la relation entre l’exposition au plomb et la valeur du QI dans
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l’état actuel des connaissances. Pour des plombémies d’au moins 100 µg/l : une augmenta-
tion de 100 µg/l de la plombémie est associée à une perte moyenne de 2 points de QI.
– Interférence à plusieurs niveaux de la synthèse de l’hème :
● Augmentation de l’ALA sérique et de la protoporphyrine intra-érythrocytaire (porphyrie
secondaire).
● Anémie normochrome normocytaire.
– Études en cours sur les potentialités cancérigènes du plomb quand celui-ci est associé à
d’autres métaux
Diagnostic :
– Examen clinique : il est assez souvent négatif. Il permet de découvrir une pâleur cutanéo-
muqueuse, un ballonnement abdominal, une corde colique gauche, des troubles du com-
portement et un retard dans les acquisitions psychomotrices.
– La plombémie, qui correspond au taux de plomb dans le sang, est le marqueur essentiel de
l’intoxication par le plomb. La limite se situe à 100 µg/l. Au-delà, on considère qu’il y a
imprégnation pathologique ou exposition dangereuse. Les taux de plomb dans les dents ou
les cheveux sont des marqueurs rétrospectifs d’exposition réelle.
Traitement :
– Il doit comporter, d’une part, l’élimination du plomb sous une forme non toxique et, d’autre
part, un traitement symptomatique destiné à atténuer ou à guérir les accidents déclarés.
– Traitement spécifique : il est fondé sur le principe de la fixation du plomb sous une forme
non toxique et à son élimination sous contrôle méthodique. Pour cela, on dispose de chéla-
teurs capables de mobiliser le plomb fixé dans les tissus. Actuellement, il y’a trois agents
chélateurs efficaces dans le traitement du saturnisme :
* Le BAL (British anti-Lewisite), ou Dimercaprol administré par voie intramusculaire.
* L’EDTA calcique administré par perfusion lente en une heure, 1 à 2 fois/24 heures (cure
de 3 à 5 jours à répéter après un intervalle de 7 jours).
* Le DMSA (acide dimercaptosuccinique), qui est un chélateur oral.
– Traitement symptomatique : pour les douleurs abdominales, on peut utiliser l’injection intra-
veineuse lente d’atropine ou de la chlorpromazine par voie intramusculaire ou une perfu-
sion de soluté glucosé isotonique. Pour les accidents neurologiques, rénaux, on utilise des
méthodes classiques non particulières au saturnisme.
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Sujets en situation de précarité : facteurs de risque et évaluation 1-3-46
f) Diphtérie
– Une épidémie de diphtérie sévit dans plusieurs pays de l’ex-URSS depuis le début des
années 1990.
– En France, la majorité des isolements de Corynebacterium diphteriae proviennent d’hémocul-
tures de patients SDF et alcooliques de la région parisienne (16).
g) Santé bucco-dentaire
– La santé bucco-dentaire des enfants est le seul élément connu de la santé des enfants selon
la situation sociale des familles.
– Des enquêtes nationales répétées depuis 1987 montrent une amélioration globale de l’état
de santé dentaire des enfants.
– Cependant, il existe toujours des différences importantes selon la catégorie socioprofes-
sionnelle des parents, aussi bien pour le nombre moyen de dents cariées, absentes, ou obs-
truées que pour le pourcentage d’enfants indemnes de caries.
– En 1998, à 12 ans, 47 % d’enfants de cadres supérieurs sont indemnes de caries, 43 % dans
les catégories intermédiaires, contre 32 % seulement chez les enfants d’ouvriers (voir
tableau n° 7).
– La santé bucco-dentaire des adultes présente les mêmes caractéristiques sociales que celles
des enfants.
– Une enquête du CREDES (17) menée sur 80 centres de soins gratuits montre que les per-
sonnes démunies ont un état dentaire moins bon que la population générale (tableau n° 8).
– Si ces inégalités sociales de santé peuvent résulter en partie de différences dans les pratiques
de prévention individuelle (hygiène dentaire, alimentation…), l’accès aux soins préventifs
ou curatifs précoces joue également un rôle, notamment en raison de leur coût : les soins
dentaires sont ceux auxquels les personnes renoncent le plus fréquemment lorsqu’il y a
renoncement aux soins pour des raisons financières.
Agriculteurs 18 27 33
Artisans, commerçants 24 39 38
Cadres supérieurs 34 43 47
Professions intermédiaires 23 31 43
Employés 24 38 43
Ouvriers 21 31 32
Autres 16 25 30
Ensemble 23 35 39
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Tableau n° 8.
Nombre moyen de dents manquantes déclarées selon l’âge et le sexe.
Population Population
générale en situation précaire
a) La honte est le pivot. Inavouable, elle condamne à la solitude et au repli sur soi, quand elle
ne conduit pas à l’alcoolisme. Elle entraîne le refus de communiquer, entrave la rencontre avec
l’autre.
c) L’inhibition affectivo-cognitive est un mécanisme de défense mis en place par l’exclu pour
se protéger de la honte et de la désespérance. Il s’efforce de se fermer aux émotions et aux sen-
sations désagréables pour ne pas être blessé par elles. Les conduites addictives sont parfois uti-
lisées pour renforcer ce mécanisme d’inhibition. Il s’efforce de mettre ses facultés intellec-
tuelles en veilleuse pour ne pas penser à un passé d’inclus qui n’est plus, à un présent où il n’a
pas sa place et à un avenir plus qu’incertain.
● Chacun de ces symptômes est en soi un facteur d’exclusion.
● Si le syndrome d’exclusion est probablement réversible à ses débuts, lorsque l’exclusion se
prolonge, il évolue pour son propre compte et les troubles se chronicisent.
● C’est pourquoi Jean Maisondieu suggère qu’une écoute spécialisée, voire une authentique
psychothérapie, soit proposée précocement, afin d’aider le sujet encore apte à utiliser ses
potentialités personnelles à enrayer sa chute dans l’univers morbide de l’exclusion.
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● Le revenu est également lié au recours au médecin. Après ajustement sur l’âge et le
sexe, les ménages qui disposent de plus de 8 500 francs/unité de consommation/mois ont une
probabilité augmentée de 24 % de voir un médecin en un mois par rapport aux personnes
vivant dans des ménages à moins de 3 500 francs/unité de consommation/mois.
● Ces résultats divergent selon la spécialité médicale. Après ajustement sur l’âge et le sexe, les
ménages d’ouvriers non qualifiés consomment plus de visites de généralistes, tandis que les
ménages de cadres supérieurs et d’employés administratifs ont plus recours au spécialiste.
● En 1998, un Français sur sept (14 %) déclarait avoir renoncé à se soigner, faute de moyens
financiers ; parmi les chômeurs, ils étaient 30 % et 28 % parmi les personnes sans couvertu-
re maladie complémentaire (19). Le cas des soins dentaires est à cet égard symptomatique.
Les données du CREDES (extraites de l’enquête « Précalog » [17]) montrent que près de 60 %
des usagers des centres de soins gratuits invoquent des problèmes financiers pour expliquer
le non-remplacement de leurs dents, soit deux fois plus souvent qu’en population générale.
● Ces résultats s’expliquent en partie par la présence ou non d’une couverture maladie com-
plémentaire. Comme le décrivait en 1998 le Haut Comité de Santé publique (3), les personnes
qui ont les revenus les plus bas sont celles qui bénéficient le moins d’une couverture com-
plémentaire, le financement de leur consommation de santé restant à leur charge dans des
proportions plus importantes. Donc, de ce fait elles ont tendance à moins consommer.
● Le corollaire est également empiriquement vérifié. Depuis la mise en place d’une couvertu-
re maladie complémentaire gratuite (avec la CMU), les bénéficiaires du RMI ont un recours
au médecin similaire à celui des non bénéficiaires du RMI, ce qui n’était pas le cas avant (12).
● « Toutes choses égales par ailleurs », de nombreuses variables restent liées au fait de recourir
au moins une fois à un médecin au cours des 30 jours d’observation :
– Les agriculteurs, tout comme les artisans-commerçants et les ouvriers non qualifiés recourent
significativement moins souvent au médecin que les employés administratifs (OR < 0,8).
– À l’inverse, plus la personne est diplômée et plus elle recourt au médecin.
– Le niveau de protection sociale explique également le recours ou non à un médecin. Les
personnes exonérées du ticket modérateur et protégées par une couverture complémentaire
déclarent plus souvent recourir à un médecin (OR = 1,42).
● Au total, les personnes en situation précaire recourent moins aux soins que la population
générale ; que la précarité soit estimée par l’appartenance à une catégorie socioprofession-
nelle, par le niveau de revenu ou par l’accès et la qualité d’une couverture maladie complé-
mentaire.
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– Les PRAPS sont intégrés dans la réflexion présidant à l’élaboration des schémas régionaux
d’organisation sanitaire (SROS). Ils sont dotés, en 1999, de 250 millions de francs (un peu
plus de 38 millions d’euros) selon le projet de loi de finances.
b) Collectivités locales
– Le conseil général est en charge de l’organisation et de la distribution des prestations d’ai-
de sociale relevant du département : l’aide sociale à l’enfance, hébergement des handicapés
allocation compensatrice (aux personnes handicapées, aux personnes âgées), le revenu mini-
mal d’insertion (RMI).
– L’activité des services d’aide sociale est organisée librement dans le respect des conditions
légales fixées par l’État.
– Un règlement départemental d’aide sociale (RDAS) est élaboré. Il établit localement les
conditions d’attribution des prestations et prises en charge ainsi que les règles de contrôle
des établissements et services qui dispensent des prestations d’aide sociale.
– Le département assume la charge financière des prestations qu’il dispense. Les dépenses
nettes d’aide sociale engagées par les départements se sont élevées, en 1999, à près de 84 mil-
liards de francs (12,8 milliards d’euros).
– Les centres communaux d’action sociale (CCAS), créés en 1986 en remplacement des
bureaux d’aide sociale, procèdent annuellement à une analyse des besoins sociaux de l’en-
semble de la population (familles, jeunes, personnes âgées, handicapés, personnes en diffi-
culté).
– Ils mettent en œuvre une action sociale générale, des actions spécifiques et interviennent au
moyen de prestations en espèces ou en nature. – Ils participent aux enquêtes sociales préa-
lables à l’admission à l’aide sociale ou médicale.
– Ils sont également les services instructeurs des demandes de RMI.
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1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Revenu
minimum
d’insertion 488,4 575,0 696,6 803,3 840,8 903,1 956,6 993,3 1017,8 965,2
Allocation
de parent isolé 133,0 138,0 145,0 152,0 148,0 49,1 150,9 150,9 155,2 156,8
Allocation aux
adultes
handicapés 533,0 549,0 563,0 576,3 593,5 609,6 627,7 647,0 671,3 689
Allocation
supplémentaire
d’invalidité 121,3 112,2 109,2 108,0 103,4 101,2 100,7 100,7 100,0 99,0
Allocation
de solidarité
spécifique 350,4 342,1 395,4 454,1 485,8 513,0 480,1 487,8 470,8 429,7
Allocation
d’insertion 111,8 29,7 21,5 19,7 18,4 15,1 16,1 21,1 25,1 32,1
Allocation
supplémentaire
de vieillesse 1131,2 1068,5 1058,5 965,9 908,8 861,3 805,1 760,3 727,5 700,0
Allocation
d’assurance
veuvage 15,7 15,8 16,0 16,3 16,2 17,0 18,2 19,6 20,0 19,0
Ensemble 2884,9 2830,4 3005,2 3095,6 3115,0 3169,3 3155,4 3180,0 3187,7 3090,8
Évolution en % 0,8 % -1,9 % 6,2 % 3,0 % 0,6 % 1,7 % -0,4 % 0,8 % 0,2 % -3,0 %
Source : les allocataires des minima sociaux en 2000, DREES, études et résultats n°148, décembre 2001.
Situation Montant
de l’allocation
(par mois)
Femme enceinte sans enfant 502,32 €
Parent isolé, 1 enfant à charge 669,71 €
Par enfant supplémentaire 167,39 €
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Montant
(en euros/mois)
AAH « classique » 557,12
Minimum en cas
d’hospitalisation 94,67
Minimum en cas
d’hébergement
ou d’incarcération 66,93
Complément d’AAH 89,18
Des réflexions sont menées actuellement pour améliorer ces aides aux personnes handicapées.
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b) CMU complémentaire
– La CMU complémentaire permet de fournir une couverture complémentaire gratuite à
toute personne résidant en France de manière stable et régulière sous condition de ressour-
ce fixée par décret.
– Elle remplace l’aide médicale gratuite dispensée par les conseils généraux dans le cadre de
l’aide sociale décentralisée. Les personnes qui bénéficiaient, en 1999, de l’aide médicale, y
compris les titulaires du RMI, ont été transférées automatiquement à la CMU complémen-
taire au 1er janvier 2000.
– La CMU complémentaire permet la prise en charge avec dispense d’avance de frais du tic-
ket modérateur, du forfait journalier et des frais supplémentaires concernant les prothèses
dentaires, l’orthopédie dento-faciale et certains dispositifs médicaux à usage individuel
(lunettes, audioprothèses…). Le demandeur choisit si les prestations seront gérées par une
caisse d’assurance maladie ou un organisme complémentaire ayant indiqué vouloir assurer
cette gestion (assureur privé, mutuelle).
– L’ouverture des droits est conditionnée par le dépôt d’une demande auprès de la caisse d’as-
surance maladie.
– Le plafond de ressources concerne les ressources des douze derniers mois précédant la
demande et varie selon la composition du foyer. Il est majoré de 50 % pour la deuxième per-
sonne, de 30 % pour les troisième et quatrième personnes et de 40 % à partir de la cinquiè-
me personne (voir tableau ci-dessous).
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1. Procédure d’alerte
● Le médecin qui dépiste un cas de saturnisme chez un enfant en informe les parents et, sous
pli confidentiel, le médecin de la DDASS,
● Celui-ci communique l’information au médecin de la PMI et au préfet, qui procède alors au
diagnostic de l’immeuble. Si ce diagnostic est positif, le médecin de la DDASS propose à tous
les habitants de l’immeuble avec enfants mineurs une visite médicale de dépistage de la
plombémie chez ces derniers.
2. Mesures contraignantes
● Le préfet informe le ou les propriétaires (ou le syndicat de copropriété) de son intention de
faire exécuter les travaux propres à supprimer les risques d’exposition au plomb.
● Dans les 10 jours qui suivent, le ou les intéressés peuvent soit contester la décision préfecto-
rale devant le Tribunal de Grande Instance (procédure du référé), soit s’engager à procéder
aux travaux requis dans un délai d’un mois.
● En cas d’inertie du propriétaire ou d’absence d’engagement des travaux à effectuer, le préfet
fait exécuter les travaux, le propriétaire en assume le coût.
● En outre, la loi fait obligation d’annexer un état des risques d’exposition au plomb à tout
contrat ou promesse de vente portant sur un immeuble d’habitation construit avant 1948 et
situé dans une zone à risque d’exposition au plomb délimitée par le préfet.
a) 13 janvier 1999 : mise en place d’un plan de prévention du saturnisme dans chaque dépar-
tement (plan intégré dans le cadre des PRAPS).
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– La mise en place du dossier médical de liaison entre les services départementaux de PMI et
les services de promotion en faveur des élèves facilitera un meilleur suivi des enfants.
– Tout médecin dépistant un cas de saturnisme devra en informer le médecin de la
DDASS ou le médecin responsable de PMI.
D/ Politique du logement
Ce chapitre reprend les points essentiels de la loi relative à la lutte contre les exclusions du
29 juillet 1998.
1. Aides au logement
● Il existe trois allocations de logement destinées à assurer une couverture partielle des frais de
logement.
● Elles sont toutes les trois attribuées sous condition de ressources aux locataires et aux accé-
dants à la propriété qui occupent un logement répondant à des normes minimales de salu-
brité et de peuplement.
a) Aide personnalisée au logement (APL)
– Cette aide des caisses d’allocations familiales est attribuée aux locataires de logements
conventionnés et aux accédants à la propriété ou aux propriétaires qui ont amélioré leur
logement avec des prêts aidés par l’État (PAP) ou des prêts conventionnés (PC).
– Elle ne concerne que les résidences principales, c’est-à-dire, sauf exceptions, le logement
occupé au moins 8 mois dans l’année.
– L’APL représente la moitié des allocations de logement. En 2000, 2,8 millions de personnes
ont bénéficié de cette aide.
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– Les réponses apportées en matière de logement doivent être, par conséquent, particulière-
ment adaptées.
– Le plan départemental d’action définit en particulier les critères d’accès au Fonds de soli-
darité pour le logement ainsi que ses conditions d’intervention.
b) Procédure de réquisition
– La réquisition est l’utilisation forcée, moyennant indemnisation, d’un logement disponible.
– Selon la nouvelle procédure, la réquisition peut intervenir, sur décision du préfet, dans les
communes où existe un déséquilibre entre offre et demande de logements, pour les locaux
appartenant à des personnes morales
– Sur arrêté du préfet, les locaux vacants depuis au moins 18 mois peuvent être réquisition-
nés pour être mis à la disposition de demandeurs de logement.
– Avant toute réquisition, le préfet enjoint le propriétaire de mettre fin à la vacance. Si celui-
ci ne s’exécute pas, le préfet réquisitionne les locaux vacants et désigne les personnes béné-
ficiaires sur des critères de ressources ou de mauvaises conditions de logement. ■
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Bibliographie
▲ (1) Enquête Revenus fiscaux, 1996, Insee-DGI.
▲ (2) Lecomte T, Mizrahi An, Mizrahi Ar, Précarité sociale : cumul des risques sociaux et médicaux.
Enquête sur la santé et les soins médicaux, France 1991-1992, CREDES 1996/06, 85 p.
▲ (3) La progression de la précarité en France et ses effets sur la santé, rapport du Haut Comité de la
Santé publique, février 1998.
▲ (4) Castel R, Fitoussi J-P, Freyssinet J et Guaino H, Chômage : le cas français, Commissariat général
au Plan, mai 1997.
▲ (5) Bihr A, Pfefferkorn R. « Évolutions générales des inégalités sociales : les revenus, le logement,
l’école, in Les inégalités sociales de santé, INSERM, sous la direction de A. Leclerc, D. Fassin,
H. Grandjean, M. Kaminski et T. Lang, La Découverte et Syros, Paris, 2000.
▲ (6) Loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions.
▲ (7) Chambaz C. « La pauvreté en France et en Europe », INSEE-Première, n° 533, juillet 1997.
▲ (8) Bellamy E, Gabel M, Padieu H. Protection de l’enfance : mieux comprendre les circuits, mieux
connaître les dangers, ODAS – SNATEM, 1999.
▲ (9) Menahem G. Problèmes de l’enfance, statut social et santé des adultes Paris, CREDES, 1994.
Étude citée dans Menahem G, Situations à risque dans l’enfance, vulnérabilité sociale et troubles de
santé à l’âge adulte, in Lebas J, Chauvin P, Précarité et santé, Flammarion 1998, p. 97-98.
▲ (10) Marpsat M, Firdion J M, Méron M. Le passé difficile des jeunes sans domicile. Population et
sociétés ; N° 363, décembre 2000.
▲ (11) Les inégalités sociales de santé, INSERM, sous la direction de A. Leclerc, D. Fassin,
H. Grandjean, M. Kaminski et T. Lang, La Découverte et Syros, Paris, 2000.
▲ (12) Auvray L, Dumesnil S, Le Fur P. Santé, soins et protection sociale en 2000, CREDES, Série
résultats N° 1364 et 1364 bis, décembre 2001.
▲ (13) Poinsignon Y, Farge-Bancel D. Précarité, pauvreté et recrudescence des maladies infectieuses,
in Lebas J, Chauvin P. Précarité et santé, Flammarion 1998, p. 123-136.
▲ (14) INSERM expertise collective. Plomb dans l’environnement. Quels risques pour la santé ? Paris :
Éd. INSERM, 1999.
▲ (15) APPIT « Bartonelloses », in APPIT, ed. E. PILLY, Montmorency : 2M2 Éd 2001 ; pages 332-3.
▲ (16) Halioua B et al. Émergence récente en France d’infections systémiques à Corynebacterium
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▲ (17) Beynet A, Menahem G. Problèmes dentaires et précarité, CREDES, Questions d’économie de la
santé, N° 48 février 2002.
▲ (18) Maisondieu J. Psychiatrie et exclusion, in Lebas J, Chauvin P. Précarité et santé, Flammarion
1998, p. 161-9.
▲ (19) Bocognano A, Dumesnil S et al. Santé, soins et protection sociale en 1998, CREDES, Questions
d’économie de la santé, n° 24 décembre 1999.
▲ (20) Buchmueller T et al. Consulter un généraliste ou un spécialiste : influence des couvertures com-
plémentaires sur le recours aux soins. CREDES, Questions d’économie de la santé, n° 47 jan-
vier 2002.
▲ (21) Dossiers Solidarité et santé – les revenus sociaux, N° 4 spécial, oct. 1998, DREES, la
Documentation française.
▲ (22) Les prestations sociales en 2000, DREES, études et résultats N° 130, août 2001.
▲ (23) Les allocataires des minima sociaux en 2000, DREES, études et résultats N° 148, décembre 2001.
▲ (24) La CMU au 31 mars 2002, DREES, études et résultats N° 179, juillet 2002.
Lire également :
▲ Lazarus A, Strohl H. Pauvreté, précarité et pathologies mentales. Une souffrance
que l’on ne peut plus cacher. Délégation interministérielle à la ville/DIRMI, 1996.
▲ 9e congrès national des observatoires régionaux de la santé. La santé des années
2000.
▲ Lebas J, Chauvin P. Précarité et santé, Flammarion 1998, 299 pages.
▲ Dossier Santé et précarité, actualité et dossier en santé publique N° 12, sep-
tembre 1995.
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POINTS FORTS
● La précarité ne caractérise pas une catégorie sociale particulière mais est le résultat d’un
enchaînement d’événements et d’expériences qui débouchent sur des situations de fra-
gilisation économique, sociale et familiale.
● Le HCSP estime que la souffrance psychique est actuellement, dans le domaine de la
santé, le symptôme majeur de la précarité.
● La progression actuelle des phénomènes de précarisation est susceptible, à moyen
terme, de provoquer une réelle dégradation de la santé des couches sociales les plus
défavorisées et, au-delà, celle de la population entière.
● On peut estimer le nombre de personnes :
– En situation de précarité à 20 à 25 % de la population.
– En situation de pauvreté (bénéficiaires de minima sociaux) à 10 % de la population.
– En situation de grande pauvreté à 3,5 % de la population.
– En situation d’exclusion compris entre 0,5 et 1,5 % de la population.
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