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PERCEPTION SUR LA PRISE EN CHARGE PYCHOSOCIALE DES MALADES

MENTAUX AU SEIN DU CENTRE PSYCHIATRIQUE SOSAME


INTRODUCTION GENERALE
0.1. Contexte
Dans le monde, on dénombre environ 450 millions de personnes souffrant de troubles
mentaux. Dans les pays développés tout comme dans les pays en voie de développement, les
ressources consacrées à la santé sont de l’ordre de 3 % du budget des Etats au lieu de 13%
comme% comme le recommande l’organisation mondiale de la santé (l’OMS, 2008)
En RDC, comme dans l’ensemble des pays, les troubles mentaux représentent une
charge non négligeable de morbidité, générant une détresse importante et des coûts
économiques et humains élevés. Dans plusieurs reportages de Radio Okapi, des experts sont
d’avis que le nombre de malades psychiques est en augmentation en RDC, notamment à cause
des conflits et de l’insécurité persistante, néanmoins les personnes souffrant de troubles ou de
maladies psychiques sont souvent stigmatisées, certaines même par leur propre famille (Radio
Okapi, 2010). Selon les estimations officielles, une prise en charge suffisante des malades
psychiques n’est pas garantie en RDC (Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur , 2010).
En 2010, le docteur Muteba, « Directeur National de Santé Mentale en RDC », a
signalé une forte pénurie de personnel qualifié spécialement formé pour les soins
psychiatriques. Selon lui, il y a aussi de grands déficits à combler dans le domaine de la
formation et de la collaboration intersectorielle pour le traitement des malades psychiques,
non seulement, il n’y a que très peu de personnel qualifié, mais la plupart des spécialistes
travaillent seulement à Kinshasa (Muteba, 2010). L’Organisation mondiale de la santé (OMS)
dénombre en RDC environ 0.066 psychiatre et 0.015 psychologue pour 100‘000 habitants,
soit 44 psychiatres et 10 psychologues pour une population de près de 70 millions d’habitants
(OMS, 2013).
Notre étude se propose donc d’analyse la perception de la population sur la prise en
charge psychosociale des malades mentaux au centre psychiatrique SOSAME. Il s’agit, de
décrire le processus de la prise en charge de ces troubles mentaux par les spécialistes au
centre SOSAME, d’observer l’exerce de ce type de prise en charge et en fin d’identifier les
besoins et les attentes de la population quant à la prise en charge des malades mentales. Cette
prospection nous permettra de proposer les recommandations nécessaires, pour l’amélioration
de cette prise en charge au niveau du SOSAME.
0.2. Problématique
Dans le but de promouvoir le bien-être de la population et prévenir les troubles mentaux
l’OMS met en place un Plan d’Action pour la Santé Mentale (PASM). Le plan d’action a une
portée mondiale et est conçu de façon à orienter les plans d’actions nationaux. Quelles que
soit les ressources disponibles, le plan vise à améliorer la réponse du secteur social et des
autres secteurs intéressés et proposer des stratégies de promotions de la prise en charge des
maladies mentales ainsi que prévenir la survenue de cette maladie (OMS, 2013).
En France, deux plans ministériels relatifs à la santé mentale, couvrant les périodes
2002-2005 et 2005- 2008, ont été mis en œuvre pour l’accompagnement des personnes
souffrant de troubles mentaux conseil des ministres français, (C M F, 2011).
De plus, au Québec il s'est développé toute une panoplie de types d'hébergement pour la
prise en charge des malades mentales, des pavillons, résidences d'accueil, foyers de transition,
foyers de groupe, appartements supervisés, coops d'habitation, logements sociaux avec
support communautaire etc. Ces différents habitats sont parfois regroupés sous le terme
« transitional housing ». Cette variété de ressources d'hébergement ou de logement vise à
promouvoir l'adaptation psychosociale de ces personnes en tenant compte de leurs besoins, de
leur niveau de croissance personnelle, de leur âge et de leur situation financière (John, 2012).
En RDC, Peu avant le XIVe Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Kinshasa en
octobre 2012, 229 personnes prétendument malades psychiques ont été internées de force au
CNPP dans le cadre d’une « action de nettoyage ». En novembre 2012, le directeur du CNPP
a affirmé sur les ondes de Radio Okapi que l’État congolais prenait en charge le coût du
traitement, de l’hospitalisation et de la nourriture de ces patients. Il a ajouté que ces personnes
vivaient auparavant à la rue et se nourrissaient de déchets (CNPP, 2013).
Néanmoins, des manques criants, notamment pour ce qui est du financement des soins de
santé, de l’infrastructure et du personnel qualifié, font que le traitement des maladies ne peut
pas être assuré en RDC, l’accès aux soins pour de nombreux malades est donc aléatoire, et
cela fait perdurer les souffrances des malades et de leurs familles et contribue à la persistance
des thérapies traditionnelles comme moyen thérapeutique des maladies mentales Journée
mondiale de la personne en situation d'handicap (2010).
Le « Mental Health Atlas » de l’OMS ne recense en RDC qu’une clinique
psychiatrique qui se limite à des prestations ambulatoires, une clinique de jour et six cliniques
psychiatriques proposant un traitement hospitalier. Toujours d’après la même source, ces
institutions ne tiennent à elles toutes qu’environ 500 lits à disposition des patientes dans
l’ensemble du pays (OMS, 2011).
D’après le « Directeur National de Santé Mentale en RDC », l’état des soins
psychiatriques en dehors de Kinshasa est encore plus critique. Il est notamment question de la
faible qualité et de l’accès restreint aux soins psychiatriques dans les provinces. Il n’y a pas
d’assurance maladie publique, par ailleurs, comme la seule assurance maladie du pays est
privée et payante, la majorité de la population n’y a pas accès ( Muteba(Muteba, 2013).
Cependant quel que soit le lieu, la prise en charge de ces troubles mentaux, à l’état actuel,
reste problématique, en raison du manque évident de personnel, de structures adaptées et des
moyens suffisants.
Au Sud-Kivu le SOSAME est l’une des très rares institutions psychiatriques, il dispose de 60
lits pour les traitements hospitaliers et emploie 35 collaborateurs, dont un seul généraliste
ayant suivi une formation psychiatrique supplémentaire. La clinique dispense chaque jour
entre 40 et 50 consultations. Énormément de patients souffrant d’un syndrome de stress post-
traumatique viennent en consultation (Radio Okapi, 2012). Les coûts des médicaments et des
traitements des maladies psychiques sont par conséquent à la charge des patientes ou de leurs
familles. Sans compter qu’en cas de traitement hospitalier, les intéressés doivent généralement
subvenir eux-mêmes aux f+rais de repas, de literie et à des paiements supplémentaires au
personnel soignant.
Par ailleurs, la grande question qui se pose, c’est que, est est celle de savoir si la satisfaction
de la population de Bukavu est surconvaincu par rapport à la capacité du centre SOSAME
dans à rendre des services dela prise en charge adéquates des malades mentales?mentales ?
Nous voulons donc savoir les points de vue des familles des malades mentales sur
l’implication du centre SOSAME dans le traitement de leurs malades mentales mais
egalementégalement evaluerévaluer la satisfaction des agents du centre SOSAME sur leur
prestation en versenvers les malades mentales , ce dans cet optique que cette étude constitue
un pilier pour faciliter la prise en charge psychosociale des malades mentales au sein du
centre SOSAME.
0.3. Pertinence et justification
La dépression est l’une des causes de morbidités de la population des pays à faibles
revenus ou à revenue intermédiaires. Bien que les causes des troubles mentaux ne soient
pas saisissables, on pense qu’elles sont influencées par l’ensemble des facteurs
biologiques, psychologiques et sociaux (OMS, 2004). Selon l’OMS, les traitements
psychiatriques sont extrêmement coûteux par rapport à la moyenne des revenus. Une
consultation ambulatoire coûte 15 à 20 dollars américains dans une institution publique, 30 à
40 dollars dans un cabinet privé. Or, le revenu annuel moyen en RDC est d’environ 190
dollars américains, ainsi, les médicaments usuels en Europe occidentale pour le traitement des
maladies psychiques ne sont pas toujours disponibles en RDC ou seulement à des prix
inabordables pour les patientes (OMS, 2013). Nous nous intéressons à la question en vue
d’apporter notre contribution au bienêtre de la santé mentale de la population de la ville de
Bukavu., en En effet, les personnes atteintes de troubles mentaux bien que stabilisés sont le
plus objet de stigmatisation dans notre société par leur propre famille, mais aussi leur
entourage. Nous voulons donc contribuer au changement de mentalité en vue d’un autre
regard sur celles-ci.
0.4. Pertinence scientifique
Cette étude entre dans le contexte de la réalisation du travail de fin de cycle et permet alors
un échange de connaissances et d’expériences.
Elle donne aussi l’occasion aux passionnés du secteur psychiatrique un document de
référence qui démontre clairement le niveau de perception sur la prise en charge des malades
mentaux au niveau du SOSAME, les stratégies mise en place pour encadrer les malades
mentales pour leur traitement.
Questions de recherches
Considérant cet état de chose, notre préoccupation est de savoir :
 Quel est l’état des lieux de la prise en charge des troubles mentaux au niveau du
SOSAME?SOSAME ?
 Quelles sont les contraintes auxquelles se heurte le centre psychiatrique SOSAME
dans la prise en charge des malades mentaux et leurs modes de résolutions ?
 Quelles sont les stratégies idoines susceptibles de promouvoir la prise en charges
psychosociale des malades mentaux dans le centre SOSAME ?
Telles sont les questions qui trouveront des réponses dans notre travail et voilà pourquoi il
semble intéressant et urgent de réfléchir sur la perception de ces phénomènes pour
comprendre l’impact du centre SOSAME sur le bien être des malades mentaux.
0.5. Hypothèses de la recherche
Partant des questions ci-hauts énoncées les hypothèses suivantes peuvent être formulées :
 L’état des lieux de la prise en charge des troubles mentaux au niveau du
SOSAME seraient l’hospitalisation des malades mentaux, le traitement de leur
maladie, la distribution des médicaments…
 Les contraintes auxquelles se heurte le centre psychiatrique SOSAME dans la prise en
charge des malades mentaux seraient la faible implication de l’Etat congolais,
l’insuffisance du personnel qualifié, le délabrement de sa structure et l’insuffisance
des médicaments tandis que les modes de résolutions seraient le plaidoyer du centre
auprès de bailleurs de fonds, la contribution de la famille du patient pour l’achat des
médicaments…
 Les stratégies idoines susceptibles de promouvoir la prise en charges psychosociale
des malades mentaux dans le centre SOSAME serait l’implication de l’Etat congolais
0.6. Objectifs du travail
Objectif principal
L’objectif global visé par notre étude est de contribuer à la promotion de la prise en charge
psychosociale des troubles mentaux au niveau du SOSAME
Objectifs spécifiques
Notre étude s’intéresse de manière spécifique à:

 Présenter l’état des lieux de la prise en charge des malades mentaux au sein du
SOSAME ;
 Analyser les contraintes auxquelles se heurte le centre psychiatrique SOSAME dans
la prise en charge des malades mentaux et leurs modes de résolutions
 Formuler des recommandations pouvant promouvoir la prise en charge psycho sociale
des troubles mentaux au niveau du SOSAME

[0.7.] Délimitation du travail dans le temps ettemps et dans l’espace

La délimitation de notre travail porte sur le temps de recherche et l’espace où nous avions
mené notremené notre recherche.

o Dans le temps
Dans le temps, notre étude porte sur une période allant de Juillet àJuillet à décembre 2022.
Cette période qui retrace l’année académique de cette la troisième année de graduat au
département de psychologie à l’Université Officielle de Bukavu.

o Dans l’espace
Nous avons jugé bon de travailler dans la ville de Bukavu notamment dans le centre
psychiatrique SOSAME pour examiner la perception sociale sur la prise en charge des
maladies mentales.

0.7.[0.8.] Subdivision du travail

Outre l’introduction et la conclusion, cette étude sera structurée en trois chapitres.

Le premier chapitre va porter sur la revue de la littérature, qui se subdivise en deux sections
dont la revue de la littérature théorique et la revue de la littérature empirique.
Le deuxième chapitre concerne la méthodologie du travail.

Le troisième chapitre porte sur la présentation, l’interprétation et la discussion des résultats de


l’étude.

Chapitre I. CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE


Section I. Définitions et concepts
Ainsi, dans le souci de rendre plus compréhensible le présent sujet, il est utile d'éclairer le
lecteur sur quelques définitions des mots clés pouvant influencer des différences et des
nuances dans le texte. C'est dans le souci de nous faire comprendre et d'éviter des
interprétations contradictoires, qu'il a été question pour nous de définir les concepts suivants :
I.1. La santé
L’OMS définit la santé comme étant un état de complet bien-être physique, mental et social.
Le modèle bio-psycho-social de la santé mentale, largement admis, implique 3 dimensions :
- Une dimension biologique à la fois génétique et physiologique ;
- Une dimension psychologique ou psycho-développementale, qui comprend les
aspects affectifs, cognitifs et relationnels ;
- Une dimension sociale ou contextuelle qui fait référence à l’insertion de l’individu
dans son milieu, sa culture et aux relations qu’il entretient avec celui-ci, qu’il s’agisse
d’un niveau micro- ou macroscopique.
La Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé a défini la santé comme : Un état de
complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d’infirmité (OMS 1946). Ceci met l’accent sur la composante intégrante de la
santé globale qui est la santé mentale. « Il s'agit d'un état de bien-être dans lequel la personne
peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et
fructueux et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS 2001).
Marcelo Otero (2005) parle de la définition des problèmes de santé mentale comme un «
processus social, culturel et médical complexe »
I.2. Troubles mentaux
En 2001 l’OMS définit les troubles mentaux comme affections cliniquement significatives qui
se caractérisent par un changement du mode de la réflexion, de l’humeur ou du comportement
associé à une détresse psychique et/ou à une altération des fonctions mentales ». La détection
des troubles psychiatriques repose sur l’évaluation clinique, celle-ci tend à se standardiser et à
s’uniformiser grâce à l’élaboration de classifications internationales des critères
diagnostiques.
Dans la perspective d'une anthropologie politique de la santé, la définition et l'interprétation
d'un « problème de santé » varient d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre, d'un groupe à
l'autre. Elles sont le fruit de constructions sociales. Le jeune d'une banlieue n'est plus un «
inadapté » comme dans les années 80, mais il souffre d'un « malêtremal-être » (Jacques, 2004,
p. 23)
La folie n’est donc pas un concept statique. Le fou d’hier n’est pas celui de demain et le
malade d’Orient n’est pas pris en charge de la même manière en Occident. En effet, « chaque
culture a la folie qu’elle mérite » et l’appréhende de manière très différente (Foucault, 2001,
p. 197)
Section II. Théories de l’étude
Dans le cadre du présent travail nous avons choisi de travailler avec quatre théories qui sont
détaillées dans les lignes qui suivent.
2.1 Théorie du constructivisme social
Le constructivisme veut qu’une « entité, qu’elle soit matérielle ou sociale, est toujours
construite par les croyances et les actes des acteurs sociaux » (Feys, 2017, p. 458). Nous
n’aurons pas la prétention ici de retracer un historique exhaustif du constructivisme, en
parlant, par exemple, du scepticisme de l’antiquité. Bien qu’il tire son origine du domaine de
la philosophie des mathématiques et du domaine artistique dans les années 1920, le
constructivisme « social » a été grandement influencé par Kant (18e siècle) ayant mis de
l’avant la différence entre apparence et réalité (Keucheyan, 2007). Soulignons également le
lien entre constructivisme et nietzschéisme (19e siècle) pour leur méfiance envers « tout ce
qui échappe à l’analyse historique ». En effet, « dire d’une entité qu’elle est « construite »
revient à affirmer qu’elle a une histoire, que nulle substance atemporelle ne se trouve à son
fondement » (Keucheyan, 2007). Mentionnons ici certains des philosophes ayant eu leur
importance dans l’essor du constructivisme, tels que Husserl, fondateur de la
phénoménologie, et son disciple Schütz, grands philosophes du 20e siècle. Ce dernier
deviendra le professeur « et l’un des principaux inspirateurs » de Peter Berger et Thomas
Luckmann, les auteurs de l’ouvrage pionnier marquant le « commencement » du
constructivisme des sciences sociales. La construction sociale de la réalité (1966)
(Keucheyan, 2007). Tel tel qu’Husserl l’expliquât déjà à la fin du 20e siècle, « l’objet et la
conscience de l’objet sont inextricablement mêlés, de sorte que la seconde n’est jamais
conçue indépendamment du premier. La suspension du jugement concernant la réalité de
l’objet donne accès à son essence » (Keucheyan, 2007). Cette citation introduit bien la
philosophie sous-tendant le concept du constructivisme ; ce courant de pensée cherchant à
déconstruire ce qu’on a toujours eu l’habitude de tenir pour acquis. Ce n’est cependant que
dans les années 1980-1990 que « le constructivisme profite de la crise du marxisme et du
structuralisme pour s’imposer comme paradigme des sciences sociales. ». Pour Feys (2017), «
un des principes communs à tous les courants qui se revendiquent du constructivisme se
résume à l’affirmation suivante : si les phénomènes n’existent par essence mais sont
socialement construits, leur existence n’est ni nécessaire ni déterminée ».
Dans la même veine, un autre important penseur, le philosophe Michel Foucault, s’est penché
sur les normes sociales et les mécanismes de pouvoir. Selon lui, la vérité ne désigne pas une
adéquation entre les faits et les énoncés, mais un ensemble de procédures et de normes
soutenu par un dispositif de pouvoir. On ne peut donc pas séparer l’objet de notre
connaissance des cadres formels à travers lesquels nous le connaissons (Feys, 2017).
Un de ces cadres formels, pouvant être perçu comme dispositif de pouvoir, est le discours
institutionnel. Finalement, Ian Hacking, auteur ayant abordé de façon approfondie le courant
constructiviste dans son livre Entre science et réalité. La construction sociale de quoi?quoi ?
(2008), affirme que le constructivisme fait appel à la déconstruction d’un « objet-idée » où
l’idée serait construite et non l’objet comme tel. Par « idée », on semble entendre les
préconceptions qu’un objet X pourrait porter avec lui (Coavoux, 2008).
Le présent travail de fin de cycle vise une exploration de l’objet qu’est la prise en charge des
maladies mentales, dans une perspective constructiviste, par le biais de l’analyse de
documents gouvernementaux qui contribuent à la construction de la sphère des problèmes de
santé mentale. Nous ferons ressortir du corpus certaines représentations façonnant
vraisemblablement la construction des problèmes de santé mentale au centre psychiatrique
SOSAME.
2.2 Théorie des représentations sociales
Nous abordons ici la théorie des représentations sociales, car le présent travail vise à
décortiquer un corpus institutionnel pour en faire ressortir certaines représentations entourant
le concept de prise en charge des maladies mentales. Dany (2016), reprenant les propos de
Denise Jodelet (198951), décrit ainsi les représentations qui « circulent dans les discours, sont
portées par les mots, véhiculées dans les messages et images médiatiques, cristallisées dans
les conduites et les agencements matériels ou spatiaux ». Nous aurions pu examiner les
représentations de la prise en charge et de la maladie mentale sous plusieurs angles différents,
à partir de plusieurs sortes de discours ou de pratique, par exemple l’espace médiatique, mais
nous avons ici choisi de le faire sous l’axe des représentations issues des textes institutionnels
seulement. Nous allons voir dans la présente section les inter influences entre les discours et
les pratiques, et les représentations issues de ces deux entités ; le tout interdépendant.
Dans un souci de préciser notre portrait de la « représentation sociale », il est en effet
pertinent de mettre de l’avant certaines utilités de cette dernière, de manière plus explicite.
Les deux fonctions présentées ici sont plus aisément concevables lorsqu’abordées en une
entité interdépendante. Cette première (et deuxième) utilité de la représentation, reprenant les
propos du paragraphe précédent, est sa participation à la construction d’une réalité X, tout en
décrivant cette dite réalité par le fait même. Cette description de la réalité issue de la
représentation participe ainsi à sa construction.
Ainsi, la représentation est utile d’abord comme forme de savoir ou de connaissance, en plus
que d’influencer les interactions et les processus sociaux dans les sociétés. Marie-Laurence
Poirel et Benjamin Weiss (2014) reprennent en d’autres mots cette double utilité : En effet, la
représentation, en plus de rendre compte et d’éclairer les processus et les mécanismes de
marginalisation et d’exclusion sociale ainsi que les résistances à ces processus et mécanismes,
interagit avec des dimensions matérielles, interactionnelles, institutionnelles et structurelles,
et, en ce sens, elle peut elle-même influer sur certains processus et mécanismes de
marginalisation et d’exclusion.
2.3. Théorie de la normativité sociale, norme et normalité
Otero (2012) souligne l’apport de la sociologie et met en évidence la nécessité de se pencher
sur la normativité sociale pour comprendre les situations : « il n’existe pas de société sans
malheur, sans folie, sans crime, sans suicide, ces phénomènes gagnent à être mis en rapport
avec la normativité sociale de leur temps pour être compris ». La nécessité de se pencher sur
le concept de norme est d’autant plus pertinente étant donné l’objet de notre analyse, soit
d’examiner la perception sur la prise en charge de la maladie mentale, du discours
institutionnel en RD Congo. Ces discours, comme le discours psychiatrique ou médical, sont
des lieux de formation de normes, tels qu’étudiés par Michel Foucault (2013). Le concept de «
norme » pourrait être l’objet d’un travail en soi. Nous présentons ici de brèves définitions de
ce qu’est la norme et lierons ensuite ce concept à la prise en charge des maladies mentales, ou
en fait, aux « problèmes de santé mentale ».
Otero (2012) fait ressortir l’étymologie du mot norme qui « désigne l’équerre, ce qui ne
penche ni à droite ni à gauche, donc ce qui se tient dans un juste milieu ». Deux sens
différents ont dérivé de cette racine, le deuxième, « au sens le plus usuel du mot peut-être, (est
normal) ce qui se rencontre dans la majorité des cas d’une espèce déterminée ou ce qui
constitue soit la moyenne soit le module d’un caractère mesurable. Le normal et le
pathologique, faisant lui-même allusion à la conception de Ribot).
Plusieurs auteurs se sont penchés sur les références à la norme en lien avec la maladie
mentale. Nous reprenons principalement ici les idées d’Otero, ce dernier se référant lui-même
à des auteurs comme Alain Ehrenberg ou Georges Canguilhem. Certaines notions rejoignent
les propos amenés où l’on présentait l’indissociabilité entre la société et l’objet que l’on
désigne comme « troubles mentaux ». Comme présenté précédemment, de façon implicite,
les problèmes de santé mentale sont conceptualisés en lien avec une norme. La folie devient
folie quand, et parce qu’on la dissocie de ce qui est attendu en société comme étant normal. «
Puisque les normes sont définies selon le contexte social et politique, l’anormalité et la
pathologie sont dynamiques. La maladie mentale est donc moins absolue qu’un produit
normatif et contextuel influencé par les rapports de pouvoir » (Roy, 2013). En plus de
reprendre les enjeux de pouvoir discutés ci-dessus et repris ci-dessous, cet extrait réitère le
caractère intrinsèquement lié de la maladie mentale avec sa société et souligne l’importance
de poser un regard sur les normes en ce qui a trait à l’objet qui nous intéresse ici.
2.4. Théorie la médicalisation du social
La médicalisation des problèmes de santé mentale peut provenir d’une motivation « noble »,
soit pour « en finir avec la stigmatisation des maladies psychiatriques par rapport aux autres
maladies », ou pour des motifs plus douteux, soit de « réduire la complexité des problèmes de
santé mentale à la seule dimension médicale » (Otero, 2015). Otero (2015) affirme
l’impossibilité d’omettre les références à d’autres « univers que celui du médical
(défavorisation sociale, vulnérabilité sociale, tensions sociales, comportements
problématiques, isolement social, manque de ressources, troubles relationnels5) pour rendre
compte du champ des problèmes de santé mentale
De manière détaillée, nous débutons cette section par un bref historique de la médicalisation
de la folie. Ensuite, nous faisons le pont entre médicalisation et santé, pour démontrer que
plusieurs perspectives existent. Nous présentons ensuite les enjeux de pouvoir imbriqués dans
le processus de médicalisation. Nous abordons brièvement les instances contribuant à ce
mécanisme, puis concluons par une brève réflexion sur la norme.
Traçons d’abord brièvement un historique général du concept de médicalisation, puis, de
façon plus particulière, faisons état de de sa place dans le contexte de cette étude. « Tirant son
origine du XVIIIe siècle, alors que la médecine moderne, encore embryonnaire, s’élabore et
s’institutionnalise à la fois, la médicalisation prend véritablement son essor au XIXe siècle »
(Lamarre, Mineau et Larochelle, 2006,). Notons d’emblée qu’une tension entre les visions
notamment plus « médicales » versus « psychologiques » existe et varie selon les époques. Il
peut être ardu de distinguer ces tensions en traçant des lignes entre les années. Nous
présentons ici une proposition historique de ces rapports de force telle que perçue par André
Cellard (1993). Ainsi, en Nouvelle-France, au 17e siècle, « la médicalisation de la folie relève
plutôt de la culture savante et reste marginale par rapport à l'explication d'ordre existentiel qui
semble aller de soi pour la plus grande partie de la population. » (p.P. 170). À partir du 18e
siècle, avec la montée de la médecine, les causes des maladies mentales sont attribuées à des
facteurs organiques par presque tous les médecins, qui recherchent ce type de symptômes
physiques chez leurs patients (Ibid, p. 171). On assiste déjà à une médicalisation de la folie,
en comparaison avec le siècle précédent. Les travaux de Cellard (1993) où ils font ressortir les
« diagnostics » posés par des médecins et des non-médecins, nous font remarquer que les
causes de nature physique, posées par ceux-ci, dépassent de beaucoup celles de natures
psychologiques.
En somme, la montée de la médicalisation semble liée à une montée de la santé publique
(promotion, prévention), importante à mettre en lumière pour comprendre la transition entre «
médicalisation » et « santéisation ». On peut faire le lien entre la montée de la prévention de la
maladie mentale et le contrôle dans nos sociétés sur ce qui est « déviant », « dangereux », sur
ce qui est « non fonctionnel » et « non autonome ». On arrive à un point où la société et son
discours normalisent, uniformisent, avec comme prétexte la protection du public et comme
finalité sa santéisation, à tout prix. « Ainsi, la médecine et la psychiatrie, par exemple,
participent activement, au nom de la santé publique, à la définition d’une norme de
comportement dans tous les aspects de l’existence » (Collin et Suissa, 2007)
Dans cette section sur la médicalisation, nous avons vu que cette dernière prend son essor,
entre autres, lorsque nous faisons appel à une logique de contrôle social et en prenant comme
« excuse » le contrôle de la dangerosité. La psychiatrie (pouvoir) est un exemple parfait où
l’on cherche à créer ou à construire une norme qui fait appel à une rigidité du cadre73 (Collin
et Suissa, 2007). Otero (2005) reprend cette notion de contrôle tout en faisant ressortir
l’adhérence aux « nouvelles normes » 74 plutôt que le contrôle de la dangerosité : « La
médicalisation de la folie est ainsi une forme de coercition individuelle voulant la
modification des personnes afin qu’elles répondent à l’«’ « exigence normative d’autonomie
et de performance ». Les enjeux de pouvoir sont ainsi toujours présents, mais paradoxalement,
les injonctions disciplinaires ont maintenant comme but de nous « forcer » à devenir
autonome. Dans le domaine de la santé mentale, certains auteurs réfèrent à la notion de «
psychologisation », dans des termes se rapprochant souvent de la médicalisation.
Section III. Revue de la littérature empirique
Notre recherche sur la perception sur la prise ne charge des maladies mentales dans le
centre psychiatrique SOSAME peut s'inscrire dans le volet, toujours assez restreint, d'études
psychiatrique portant sur le rôle du centre SOSAME dans la prise en charge des maladies
mentales. C'est pourquoi nous commençons ce point avec un bilan de la littérature savante
traitant sur des thématiques similaires à notre sujet de recherche pour ensuite présenter les
particularités de notre étude, c'est-à-dire son originalité.
Dans son rapport intitulé “Santé mentale et droits de l’Homme : l’impérieuse nécessité d’une
nouvelle politique”, le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH 2012), dresse un
tableau sombre de la situation des personnes souffrant de troubles mentaux, ce rapport qui a
nécessité trois mois d'enquête, se base sur les conclusions d'une mission d'information et
d'investigation dans 20 établissements psychiatriques du royaume. La conclusion était que les
structures de ces hôpitaux sont archaïques et inadaptées, avec iniquité dans la répartition des
ressources humaines spécialisées en santé mentale à travers le territoire du pays
Selon l’OMS (2012), des interventions efficaces contre les troubles mentaux existent, mais
restent non accessibles à la majorité des personnes qui en ont besoin. Il est possible de
remédier à cette situation, en modifiant les politiques et la législation, en développant les
services, en disposant d’un financement suffisant et en formant le personnel voulu. Ainsi, ce
rapport plaide de façon convaincante pour la prise en considération des besoins des
populations du monde en matière de santé mentale. L’OMS recommande ainsi de traiter les
troubles au niveau des soins primaires, d’assurer la disponibilité des psychotropes, et de
soigner au sein de la communauté, en associant la communauté et la famille.
En conclusion ce rapport de l’OMS souligne que les médecins généralistes, qui représentent la
porte d’entrée des services de santé, doivent jouer un rôle primordial dans la prise en charge
des troubles mentaux, en effet, au cours d’une année, 75 à 80 % de la population les
consultent. Vingt à 25 % des consultations médicales seraient reliées à des troubles mentaux
dont la dépression et l’anxiété sont les plus prévalents.
Des études Tura et al (2010) sur la prise en charge des maladies mentales au canada ont
montré que sur l’ensemble des personnes qui ont consulté un professionnel pour un problème
de santé mentale au Canada en 2002, 45 % ont choisi un omnipraticien alors que seulement 25
% ont opté pour un psychiatre. Ainsi, les omnipraticiens traiteraient en moyenne trois fois
plus de personnes qui souffrent de troubles mentaux que les psychiatres. Ceci fait la prise en
charge des troubles de santé mentale par les omnipraticiens est plus importante en milieu rural
et en région éloignée où l’on observe une absence de soins spécialisés. Par ailleurs, ces
auteurs soulignent que la proximité, l’accessibilité, la (de)stigmatisation et la prise en charge
des problèmes physiques favoriseraient l’utilisation des soins de santé primaires par les
personnes qui souffrent de troubles mentaux. Cependant 20Cependant 20 à 50 % des
personnes avec des problèmes de santé mentale présentent aussi des troubles de santé
physique ou de dépendance. Pour envisager une prise en charge adéquate des troubles
mentaux ces auteurs recommandent qu’il va falloir accroître les compétences des MG en santé
mentale ; fournir les médicaments essentiels et renforcer la coordination entre les MG et les
services spécialisés en santé mentale.
Quant à Furger (2013) dans son étude sur le rôle des Etats dans la prise en charge des
maladies mentales, montre qu’il est impératif pour les Etats de faire un éventail de réformes
dans les centres de prise en charges des maladies mentales en veillent sur : la décentralisation,
l’intégration des soins de santé mentale dans les soins de santé de base, la réduction du
nombre de lits dans les hôpitaux psychiatriques, réduisant ainsi les structures asilaires non
adéquates, tout en améliorant l’accès aux soins par l’orientation vers une psychiatrie
communautaire et de proximité. Ceci, dans le but de réduire les problèmes d’accessibilité et
de continuité des soins et du déficit en ressources humaines et en infrastructures. L’auteur
montre que ceci nécessite d’une part, une mise à niveau de l’existant en matière de services de
santé et la création de nouvelles structures de soins et de prise en charge selon un cadre
normatif, avec identification des filières de soins spécifiques ; la mise à disposition de
ressources humaines formées et en nombre suffisant ; nécessite d’autre part, le renforcement
des capacités de gestion et de coordination à tous les niveaux d’intervention, la collaboration
intersectorielle et le partenariat avec la société civile.
Partant du Dahir de 1959 qui est la législation marocaine sur la santé mentale remonte aux
premières années de l’indépendance, « la prévention et au traitement des maladies mentales et
à la protection des malades mentaux », est composé de 8 titres et 38 articles, ce texte
représentait un progrès législatif au moment de sa promulgation. Il désigne les organismes
chargés de la prévention et du traitement des maladies mentales et de la protection des
malades mentaux ; instituant le service central pour la santé mentale comme organe de
gestion de la politique nationale en matière de santé mentale la prévention des toxicomanies
qui donne le choix aux toxicomanes entre une sanction pénale ou une soumission à une cure
de désintoxication dans un établissement thérapeutique la prévention des toxicomanies qui
donne le choix aux toxicomanes entre une sanction pénale ou une soumission à une cure de
désintoxication dans un établissement thérapeutique
Dans une étude faite par jugeur (2014) sur le rôle des médecins généralistes dans les centres
psychiatriques. Il s’observe que la réticence des MG des centres à prendre en charge des
troubles mentaux au niveau des services de soins primaires est due essentiellement au manque
de la formation continue, au manque de collaboration avec les professionnels de santé
mentale, au caractère confus de l’organisation du système de référence et à l’image négative
du MG présente chez la population qui privilégie le recours aux psychiatres en cas de
problème mental. Ainsi, l’auteur souligne que les services de santé primaires doivent
contribuer à améliorer le dépistage précoce et le traitement, notamment chez les patients
présentant des symptômes somatiques en rapport avec des troubles mentaux et du
comportement, ou vice versa. Le gestionnaire y trouvera les avantages d’une infrastructure
commune plus rentable, la possibilité d’une couverture universelle des soins de santé mentale
et un recours aux ressources communautaires pour compenser le manque de personnel
spécialisé
L’OMS et l’organisation mondiale des Médecins de Famille (Wonca) (2010) recommandent
l'intégration des services de santé mentale dans les soins de santé primaires et avancent les
éventuels avantages de cette Intégration :
- Accessibilité géographique : Les gens peuvent accéder à des services de santé mentale
plus proches de leur domicile, leur permettant ainsi de rester avec leurs familles et de
maintenir leurs activités quotidiennes et leurs sources de revenu.
- Accessibilité économique : Les soins primaires de santé mentale sont moins coûteux
que les soins en hôpitaux psychiatriques, à la fois pour les patients, les communautés
et les gouvernements. De plus, les patients et leurs familles évitent les coûts indirects
(transport, accompagnement) associés à la recherche de soins spécialisés, souvent
éloignés de leur domicile.
- Acceptabilité : Les services de santé mentale offerts en soins de santé primaires
minimisent le risque de stigmatisation et de discrimination. Ils réduisent également le
risque de violations des droits humains, qui existe dans les hôpitaux et dans la
communauté.
- Meilleurs résultats : Les personnes traitées en milieu primaire pour des troubles
mentaux évoluent mieux, en comparaison avec celles traitées en hôpitaux
psychiatriques. L'intégration des soins contribue à de meilleurs résultats en permettant
une détection précoce des problèmes de santé mentale et un traitement holistique
répondant à la fois aux besoins physiques et mentaux des personnes. La formation des
médecins généralistes pour la prise en charge des troubles mentaux courants
représente un facteur clé dans la réussite de toute intégration de santé mentale dans les
soins primaires.
Dans son étude Robert (2015) portant sur la formation des MG comme succès de la politique
de santé mentale, prouvé par l’étude de l’île de Gotland dans laquelle, des MG ont été formés
sur le dépistage et traitement de la dépression. Les principaux résultats du programme deux
ans après sa mise en place ont été les suivants :
 Diminution des suicides de 60 %
 Consommation d’antidépresseurs en augmentation de 52% sur l’île de Gotland
 Diminution de 50 % des consultations en psychiatrie ;
 Diminution de 85 % des consultations pour état mélancolique ;
 Diminution de 50 % des congés de maladie dus à la dépression
Pour Severin (2018), les troubles mentaux constituent un problème majeur de santé publique
au niveau national et préfectoral, et la demande est croissante en soins. L’auteur souligne que
la prise en charge de ces troubles, au niveau des centres, présentent beaucoup d’avantages tels
que la proximité, la gratuité, la non-discrimination et la continuité des soins et le travail près
de la communauté.
Néanmoins, les points faibles relevé par l’auteur sont : i) la qualité médiocre des soins
prodigués vu le nombre grandissant des consultants (temps d’écoute raccourci, indisponibilité
des médicaments.) ; ii) l’insécurité que génère l’afflux des toxicomanes au centre et iii) la
médicalisation excessive de la prise en charge, cette prise en charge n’aborde pas les
dimensions psychosociales des personnes qui souffrent de troubles mentaux. La famille
perçue par l’auteur comme acteur clé dans la prise en charge du malade, cependant son rôle
est limité à un contrôle thérapeutique du malade (assurer l’observance de traitement, déceler
les rechutes, acheter les médicaments)
Clément (2013) dans son étude sur les difficultés de la prise en charge des maladies mentales,
déclare que les difficultés soulevées par les professionnels en Tunisie sont tout d’abord
l’absence des filières des soins spécialisées en santé mentale, la surcharge de travail, l’absence
de l’accompagnement psychosocial des malades et par conséquence, ces services de base
n’offrent pas des soins de santé globaux. Cependant, la difficulté pressante est liée à
l’insuffisance des ressources en santé mentale, tant matérielles qu’humaines. Il se pose aussi
le problème de l’instabilité de ces ressources humaines (humaines (départ à la retraite
anticipée) ce qui génère un mécontentement des utilisateurs et une démotivation des
professionnels.
Dans une autre perspective, Tousignant (1992) réfléchit de façon assez exhaustive sur les
facteurs sociaux à l’origine des troubles « psychologiques ». Tousignant amène notamment la
question de « l’événement » comme précurseur de folie ; événement étant ici entendu comme
« toute expérience de vie qui exige une adaptation ou entraîne un changement important une
discontinuité » Tousignant souligne l’ampleur qu’a prise « la part de l’environnement dans
l’explication du comportement depuis les avancées du behaviorisme dans la deuxième moitié
du 20e siècle.
En définitive, contrairement à ces travaux ci-haut examinés, qui s'intéressent à
l'ensemble des activités menés dans la prise en charges des maladies mentales au travers le
monde, notre étude examine la perception sociale sur la prise en charge des maladies mentales
dans le centre psychiatrique SOSAME. Ce travail se poursuit par l'entremise d'étudiants aux
cycles universitaire dont les travaux sur des ouvrages précités permettent d'améliorer les
connaissances en la matière.
En effet, le champ de la santé mentale a pris des proportions telles qu’il est devenu nécessaire
d’en saisir les diverses appréhensions dans la production de connaissances. La santé mentale
devient un sujet d’intérêt public dans la mesure où chacun peut se voir, pour un temps ou de
manière définitive, revêtir les habits de celui que l’on appelait autrefois le « fou »

CHAPITRE DEUXIEME. CADRE METHODOLOGIQUE

2.1. APPROCHE DE LA RECHERCHE

2.2. METHODES UTILISEES


2.1. Présentation de la cartographie des écoles privée de la ville de Bukavu

La répartition des écoles publiques et privées dans la Province Éducationnelle du Sud-Kivu 1

pour l’année scolaire 2021-2022 se présente de la manière suivante :

NIVEAU PRIMAIRE

2533 écoles primaires inventoriées dans l’ensemble de toutes la province du Sud-Kivu. Le

secteur Public représente 80,5% soit 2040 écoles et le Privé représente 19,5% soit 493 écoles

dans toutes la province du Sud-Kivu, réparties de la manière ci-dessous :

 ENC 195 soit (7,7%)

 ECCATH 391 soit (15,4%)

 ECP 1317 soit (52,0%)

 ECK 41 soit (1,6%)

 ECI 21 soit (0,8%)

 ERC 75 soit (3,0%)

 EPR 493 soit (19,5%)

Répartition des écoles Primaires par Sous-division :

 BUKAVU 1 : 150 soit 5,9%

 BUKAVU 2 : 117 soit 4,6%

 BUKAVU 3 : 161 soit 6,4%

 BUKAVU 4 : 130 soit 5,1%

La répartition des écoles primaire publiques et privées dans la province Educationnelle du

Sud-Kivu 1 pour l’année scolaire 2021-2022 se présente de 2533 écoles primaire inventoriées

dans l’ensemble privé et publique de la province du Sud-Kivu,1

1
Ministère de l’EPST/BKV 2021-2022
Notre travail se focalise sur la ville urbaine de Bukavu dont le secteur public représente que

558 écoles primaire publiques dans la ville urbaine de Bukavu représentation que 7catégorie

des écoles, les statistiques se présente de la manière suivante :

Répartition des écoles publiques Sud-Kivu I, ville urbain de Bukavu pour l’année scolaire

2021-2022 :

N° CATEGORIE D’ECOLES ABBREVIATION NOMBRE D’ECOLES

1 Conventionnée catholique ECC 150

2 Conventionnée protestant ECP 150

3 Ecoles des Réveillée ERC 60

4 Conventionnée kimbanguiste ECK 70

5 Conventionnée islamique ECL 40

6 Non conventionnée ENC 50

7 Adventiste du 7ieme jours ESASJ 38

Source : ministère de l’EPST sud Kivu I 2021-2022

Au totale dans la ville urbaine de Bukavu, nous avons 558 écoles primaire publics

Répartition des écoles primaires par sous-division de ville urbain de Bukavu :

CODE TECHNIQUE DENOME NOMBRE D’ECOLES

TECHNIQUE

BKV I Ibanda 150 soit 5,9%

Kadutu 117 soit 4,6%

BKV III Bagira 161 soit 6,4%

BKV IV Panzi 130 soit 5,1%

Source : ministère de l’EPST sud Kivu I 2021-2022

Liste des écoles publiques enquêtés par sous division :


N° IBANDA(BKV I) KADUTU(BKV II) BAGIRA(BKV III) PANZI(BKV IV)

1 E.P1 IBANDA E.P FURAHA E.P E.P CAMP PANZI

2 E.P2 IBANDA E.P ISDR E.P E.P KAHYA

3 E.P3 IBANDA E.P LA PROMESSE E.P E.P BEATITUDES

4 E.P4 IBANDA E.P KARHALE E.P E.P UTUKUFU

5 E.PA BUKAVU E.P MAVUNO E.P E.P1 CAHI

6 E.P CAMP SAIO E.P NYAKALIBA E.P E.P2 CAHI

7 E.P1 ALFAJIRI E.P1 NYAMUGO E.P E.P UZIMA

8 E.P3 ALFAJIRI E.P2 NYAMUGO E.P E.P AVENIR

9 E.P BAKHITA E.P ASTERIA E.P E.P SAINT

URAFIKI SEBASTIEN

10 E.P MATENDO E.P1 KADUTU E.P E.P MGR

KAMIRA

11 E.P MUHUNGU E.P2 KADUTU E.P E.P1 IMANI

PANZI

12 E.P E.P KATUDU E.P E.P2 IMANI

NYALUKEMBA CENTRE PANZI

13 E.P NYAMOMA E.P1 KIRIZA E.P E.P HEBRONI

14 E.P SANIT E.P LYCEE WIMA E.P E.P FUHARA

JEANNE

15 E.P NGUBA E.P MOSALA E.P E.P IMANI CAHI

16 E.P MUSAADA E.P ULINDI E.P E.P KABUYE

17 E.P NURU E.P1 NTWALI E.P E.P IRUMBU

18 E.P MUKUKWE E.P2 NTWALI E.P E.P MULAMBA

19 E.P E.P CAMP MWEZE E.P E.P HOREBU


BARAKA/CELPA

20 E.P BARAKA E.P NYARWIZIMWA E.P E.P PETIT

/CEPAC PROPHETE

21 E.P ELIMU E.P BENGANA E.P E.P CIDASA

Source : les sous- divisions

2.2. Variables d’études

2.6.1. Variables indépendantes

Nous tiendrons compte des variables suivantes :

Les facteurs de vulnérabilité (statut matrimonial, le niveau d’étude, niveau socio-économique,

les antécédents de troubles psychiatriques, l’isolement social, le jeune âge, la consommation

de tabac ou d’alcool, la présence de violences conjugales, présence d’une affection médicale,

etc.)

2.6.2. Variable dépendante

La prise en charge psycho sociale des malades mentales sera considérée variable dépendante.

2.2.1. Prise en charge des malades mentaux au centre neuropsychiatrique SOSAME (VD)

Le SOSAME est l ’ une des très rares institutions psychiatriques de la province du Sud-Kivu.

Il dispose de 60 lits pour les traitements hospitaliers et emploie 35 collaborateurs, dont un seul

généraliste ayant suivi une formation psychiatrique supplémentaire. La clinique dispense

chaque jour entre 40 et 50 consultations. Énormément de patientes souffrant d’un syndrome

de stress post traumatique viennent en consultation.


Ces professionnels soulignent que la prise en charge de ces troubles, au niveau du centre

présentent beaucoup d’avantages tels que la proximité, la non-discrimination et la continuité

des soins et le travail près de la communauté.

2.2.2. Les contraintes dans la prise en charge des malades mentaux au centre

Les points faibles du centre SOSAME sont : i) la qualité médiocre des soins prodigués vu le

nombre grandissant des consultants (temps d’écoute raccourci, indisponibilité des

médicaments.) ii) la médicalisation excessive de la prise en charge, cette prise en charge

n’aborde pas les dimensions psychosociales des personnes qui souffrent de troubles mentaux.

La famille a été perçue par tous les professionnels comme acteur clé dans la prise en charge

du malade cependant son rôle a été limité à un contrôle thérapeutique du malade (assurer

l’observance de traitement, déceler les rechutes, acheter les médicaments).

Les difficultés soulevées par les professionnels sont tout d’abord l’absence des filières des

soins spécialisés en santé mentale, la surcharge de travail, l’absence de l’accompagnement

psychosocial des malades et par conséquence, ces services de base n’offrent pas des soins de

santé globaux. Cependant, la difficulté pressante est liée à l’insuffisance des ressources en

santé mentale, tant matérielles qu’humaines.

2.2.3. Les propositions d’amélioration de la prise en charge des malades mentaux au centre

neuropsychiatrique SOSAME (VI)

Les ressources humaines sont les piliers pour améliorer la prise en charge au centre

SOSAME, et sans RH motivées et soutenues la mission du système de santé ne sera pas

totalement remplie.

Notre étude nous a montré que les psychiatres du centre SOSAME sont fortement démotivés

et que certains d’entre eux sont déjà partis travailler ailleurs pour cette cause.

Les besoins et attentes du personnel impliqué dans la santé mentale sont :


 L’amélioration de la motivation à travers : la formation continue, le soutien et

l’amélioration des conditions de travail, et de la sécurité vis-à-vis des usagers de

drogues ;

 La disponibilité des médicaments psychotropes essentiels vus que la quasi-totalité de

leurs malades est sans couverture médicale.

 La disponibilité de ressources humaines spécialisées

 L’informatisation du système d’information

2.3. Les variables sociodémographiques

Dans cette section, il s’agit d’analyser les variables liées aux caractéristiques

sociodémographiques des enquêtés qui sont l’âge, le sexe et l’ancienneté dans la réception des

soins médicaux

Tableau N°1 : Répartition de nos répondants selon caractéristiques sociodémographique

Variable Effectif Pourcentage

Sexe Masculin 10 66.6

Féminin 5 33.3

Total 15 100

Age Moins de 30 ans 3 20

30-39 ans 4 26.6

40-49 ans 2 13.3

50 ans et plus 6 40

Total 15 100
Ancienneté Moins 1 ans 7 46.6

1-5 ans 5 33.3

6 ans et plus 3 20

Total 15 100

A la lumière de ce tableau, il ressort que 66.6% de nos répondants sont de sexe masculin,

seulement 33.3% d’entre eux sont de sexe féminin, cet écart observé est justifier par le fait

que pendant nos entretiens, les hommes étaient beaucoup plus intéressés à nous fournir des

réponses à nos questionnement que les femmes, en suite partant de leur tranche d’âge, il

s’observe que 26.6% de nos répondants sont regroupé dans la tranche d’âge de 30-39 ans, en

suite 20% de nos répondants sont regroupé dans la tranche d’âge de moins de 30 ans, la

grande majorité de nos répondants appartient dans la tranche d’âge de plus de 50 ans soit

40%, pour ce qui est de l’ancienneté des patients dans le traitement de leur maladies, 46.6%

d’entre eux reçoivent les soins de santé mental il y a moins d’une année, 33.3% quant à eux

reçoivent le traitement de leur maladie mentale il y a 1-5 ans et en fin 20% reçoivent le

traitement de leur maladie mentale il y a déjà plus de 6 ans.

2.4. Population et échantillon d’étude

Cette étude concerne les personnes de 18-70 ans et résidant dans le centre SOZAME

Pour déterminer la taille de notre échantillon, nous avons recouru à la formule de Schwartz

Z ²∝ . p ( 1−p )
qui stipule que : n=

Avec :
n : Taille d’échantillon

Z∝: 1,96 (coefficient correspondant au degré de précision de 95%)

p : prévalence des femmes enceintes =4%

d: marge d’erreur commise = 5%= 0,05

Alors :

( 1 , 96 ) 2 ×0 , 04 ( 1−0 , 04 )
n= =¿ 59 enquêtés
( 0 ,05 ) 2

Pour tenir compte de non réponses, nous avons calculé 10 % de la taille de l’échantillon, ce

qui nous donne 15 enquêté au sein du centre SOSAME.

Nous avons utilisé la technique d’échantillonnage aléatoire stratifiée proportionnelle (EASP).

Pour constituer les strates, nous avons pris en compte toutes les personnes internes dans le

centre et puis nous avons calculé le coefficient qui nous a permis de tirer des proportions,

nous avons constitué en strates ou sous-groupes.

2.5. Techniques de collecte des données

Pour collecter les données, nous ferons une descente sur terrain et nous utiliserons le

questionnaire d’enquête qui sera adressé aux enquêtés. Il sera administré d’une manière

directe

2.6. Techniques d’analyse des données

L’analyse des données se fera grâce au logiciel SPSS version 16.0 et se déroulera en 2 étapes :

une analyse descriptive permettra la production de la moyenne ou de la médiane et les

fréquences et, une analyse bi-variée pour tester les hypothèses. Nous utiliserons le test de

Khi2, le test statistique sera jugé significatif au seuil de P<0,05 avec un IC=95%.
2.7. Considération éthique

Pour minimiser les conflits des valeurs et faciliter la collecte des données, nous procéderons

par expliquer aux enquêtés l’importance du recours aux soins de santé mentale, tenir compte

de leur consentement éclairé, du respect strict de la confidentialité des données nous fournies.

Chapitre Troisième : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION, ET

DISCUSSION DES RESULTATS

3.1. Présentation des données

3.1.1. Prise en charge des malades mentaux au centre neuropsychiatrique SOSAME

a. L’accueil et les soins globaux

La prise en charge des malades se fait au niveau du centre SOSAME de la manière suivante :

Une spécialiste en psychiatrie gère les dossiers des malades ainsi que le système

d’information concernant l’hygiène mentale, un registre des consultations est tenu à jour et la

gestion des médicaments psychotropes est faite par l’infirmier chef du centre de santé.

Des médecins psychiatres assurent la consultation, avec une moyenne de 9 patients par jours.
b. La prise en charge psychiatrique

Le processus de la consultation médicale est constitué des étapes suivantes :

L’interrogatoire, anamnèse et la prescription médicale, le temps réservé à l’écoute est en

moyenne de 30 min pour les nouveaux cas et de 10 min pour les anciens cas, certains malades

se plaignent du fait que le médecins ne les écoute pas assez, ils ajoutent que ceci est dû aux

grand nombre de malades.

c. La prise en charge psychosociaux

En effet malgré les progrès réalisés en pharmacologie au profit des patients et des psychiatres

il est prouvé que les médicaments seuls, ne peuvent résoudre les problèmes psychiatriques.

En effet plus de la moitié des malades surtout les jeunes affirment avoir besoin de plus

d’écoute et surtout d’autres formes de prise en charge non pharmacologiques comme la

psychothérapie, la thérapie occupationnelle et un accompagnement psychosocial, ce qui n’est

pas du tout réalisé au centre SOSAME.

3.1.2. Les contraintes dans la prise en charge des malades mentaux au centre

neuropsychiatrique SOSAME

a. Contraintes liées à l’Etat et à SOSAME

Nous avons inventorié les contraintes suivantes qui sont associées à l’Etat congolais :

- non finance cément du centre psychiatrique SOSAME,

- non réhabilitation ou aménagement du centre SOSAME,

- non mise en place des séances des formations pour les psychiatres,

- manque de soutien aux malades

b. Contraintes liées à SOSAME


Notre étude nous a permis de révéler des insuffisances et des dysfonctionnements dans

le processus de prise en charge des troubles mentaux au niveau du centre SOSAME.

Ces points sont :

- L’insuffisance des ressources en santé mentale avec une demande croissante ;

- La non implication des médecins généralistes à prendre en charge les troubles

mentaux

- Le délai d’attente pour l’accès aux soins psychiatriques est long ;

- Des problèmes de continuité des soins ;

- La démotivation des ressources humaines ;

- La formation de base et continue inadaptée ;

c. Contraintes liées aux malades et à la communauté

- Le manque de soutien aux malades et leurs familles ;

- La faible participation communautaire

3.1.3. Les propositions d’amélioration de la prise en charge des malades mentaux au centre

neuropsychiatrique SOSAME

a. Stratégies liées à l’Etat et à SOSAME

- Instaurer une filière spécifique des soins en psychiatrie en instituant des dispositifs de

coordination entre les différents niveaux et intervenants dans le centre SOSAME des maladies

Mentale ;

- Pour intensifier l’intégration de la psychiatrie dans le centre, il faut une

réglementation dans ce sens et une formation des MG et des infirmiers et leur

accompagnement par les psychiatres.

- Rendre disponibles les médicaments psychotropes essentiels avec ciblage des

personnes vulnérables ;
- Le soutien social et financier

b. Stratégies liées à SOSAME

Lors des entretiens nous avons pu relever certains besoins et demandes des patients que

Nous classons ainsi :

- Besoin informationnel et relationnel incluant le bon accueil, l’écoute active et

l’information sur la maladie, le traitement et l’évolution ;

- La bonne qualité des soins surtout une continuité ;

- La disponibilité des médicaments psychotropes ;

- Combattre les préjugés dont ils sont victimes et lutter contre la stigmatisation

c. Stratégies liées aux malades et à la communauté

Le rôle de la communauté dans la prise en charge des malades est de :

-Faire prendre conscience et réduire la condamnation sociale ;

-Fournir des services complémentaires ;

-Mobiliser et coordonner les ressources,

les familles touchées se voient non seulement obligées d'apporter une aide matérielle et un

soutien affectif au malade, mais elles subissent la discrimination à cela s’ajoute le stress dû

au comportement perturbé du malade, le dérèglement de la vie de famille au quotidien et les

entraves à la vie sociale. L'approche familiale constitue aujourd'hui une dimension

thérapeutique indispensable de l'intervention auprès des personnes ayant des problèmes de

santé mentale. Aux yeux de la majorité des professionnels du soin que nous avons

interviewés, la famille représente un soutien important, voire essentiel aux malades mentaux,

Ces familles souffrent doublement, moralement et financièrement.

3.2. Analyse et interprétation des résultats


Ce section analyse les résultats obtenus sur le terrain pour ce qui concerne la prise en charge

des maladies mentales dans le centre psychiatrique SOSAM dans la ville de Bukavu. Les

données présentées concernent les informations obtenues dans un contexte d'entretien avec les

patients et personnel du centre SOSAM pendant une durée de trois jours avec une durée

maximum de 30 minutes pour chaque personne qui a participée à nos entretiens sur le terrain.

Cependant, les tableaux ci-dessous étalent nos résultats sur les entretiens que nous avons eus

auprès des patients et personnel du centre SOSAM de la ville de Bukavu.

Le chapitre est organisé de la manière suivante :

 La présentation des résultats proprement dits

 La discussion des résultats

Tableau N°2 : Répartition de nos répondants selon leurs jugements sur les services qu’ils

reçoivent dans le centre SOSAM et le nombre d’épisodes maladies soigné

Variable Effectif %

Impact des services organisés sur les patients

Très bien 3 20

Bien 4 26.6

Un peu bien 6 40

Pas du tout 2 13,4

Total 15 100

Nombre d’épisodes maladies soigné

01 4 26.6

Supérieur à 01 2 13.4

Supérieur à 05 9 60

Total 15 100
Au vue de ce tableau, il ressort que 40% de nos répondants déclarent que les services qu’ils

reçoivent au sein du centre psychiatrique SOSAM est un peu bien, en suite 26.6% d’entre

affirment que les services qu’ils reçoivent au sein du centre est bien, 20% quant à eux

approuvent que les services qu’ils reçoivent dans le centre est très bien et enfin 13.4% de nos

répondants indiquent que les services qu’ils reçoivent dans le centre SOSAM n’est pas du tout

bien, pour le nombre d’épisodes maladies, il ressort de ces résultats que plus de la moitié des

personnes interrogées disent que le nombre d’épisode maladies pour lesquelles ils ont été

soigné est de supérieur à 05 comme l’affirme 60% de nos répondants, en suite 26.6% de ce

effectif disent que le nombre d’épisode maladie pour lesquelles ils ont été soigné est de 01 et

enfin 13.4% d’entre eux indiquent qu’ils ont été soigné par le nombre d’épisode supérieur à

01.

Tableau N°3 : Répartition de nos répondants selon l’appréciation sur la qualité des services de

santé mentale

Appréciation de qualité des services de santé mentale %

L’accessibilité géographique de service spécialisé Satisfaisante 10 66.6

Insatisfaisante 5 33.3

De l’accessibilité au psychiatre Satisfaisante 8 53.3

insatisfaisante 7 46.7

De l’accessibilité au psychologue satisfaisante 9 60

insatisfaisante 6 40

De l’accessibilité aux médicaments satisfaisante 7 46.7

insatisfaisante 8 53.3

La continuité des services satisfaisante 6 40

insatisfaisante 9 60
Système d’information satisfaisante 8 53.3

Insatisfaisante 7 46.7

A la lumière de ce tableau, il ressort que 66.6% de nos répondants déclarent que

l’accessibilité géographique de services spécialisé au centre psychiatrique SOSAM est

satisfaisante, contrairement 33.3% qui indiquent que l’accessibilité géographique des services

spécialisé insatisfaisante, en suite pour ce qui est de l’accessibilité au psychiatre au centre

SOSAM, il ressort que la moitié des personnes que nous avons interrogées disent que

l’accessibilité au psychiatre au centre SOSAM est satisfaisante, c’est-à-dire que nos

répondants témoignent que le centre psychiatrique SOSAM possède un nombre suffisant des

psychiatres au services des malades, contrairement à 46.7% d’entre eux qui indiquent que

l’accessibilité aux psychiatre dans le centre SOSAM est insatisfaisante, ici le terme

insatisfaisante ne désigne pas l’absence des psychiatres mais plutôt l’insuffisance des

psychiatres au sein du centre SOSAM, concernant l’accessibilité au psychologue, nos

répondants témoignent en grande majorité que l’accessibilité aux psychologue dans le centre

SOSAM est satisfaisante soit 60% de nos répondants, contrairement à 40% qui montrent que

l’accessibilité aux psychologue dans le centre SOSAM est insatisfaisante, comparativement à

l’accessibilité aux psychiatres nous remarquons que les psychologues sont les plus suffisant

que les psychiatres dans le centre psychiatrique SOSAM, quant à l’accessibilité aux

médicaments, 53.3% de l’échantillonnage indiquent que l’accessibilité aux médicaments au

centre SOSAM est insuffisante, contrairement à 46.7% de l’effectif qui déclarent que

l’accessibilité aux médicament dans le centre est satisfaisante, par rapport à la continuité des

services, nos répondants indiquent à 60% que la continuité des services est insatisfaisante,

seulement 40% d’entre qui soulignent que l’a continuité des services au centre SOSAM est
satisfaisante, en fin concernant le système d’information, nos répondants approuvent que le

système d’information au centre SOSAM est satisfaisante comme l’affirme 53.3% de nos

répondants, contrairement à 46.7% qui montrent que le système d’information est

insatisfaisante.

Tableau N°4 : Répartition de nos répondants selon la disponibilité des médicales,

l’accessibilité, l’hospitalisation et l’accueil des patients aux centre SOSAM

Médicaments Pourcentage

Disponibilité des médicaments Oui 11 73.3

Non 4 26.7

Total 15 100

Accessibilité des médicaments a tous Oui 10 66.6

Non 5 33.4

Total 15 100

Hospitalisation Satisfaisante 8 53.3

Insatisfaisant 7 46.7

Total 15 100

Accueil Satisfaisante 9 60

Insatisfaisant 6 40

Total 15 100

La lecture des résultats fournis par ce tableau, indiquent que 73.3 % des personnes qui ont

participées à nos entretiens affirment que les médicaments pour soigner la maladie mentale
sont disponible au sein du centre psychiatrique SOSAM contrairement à 26.7% d’entre eux

qui approuvent que les médicaments pour le traitement de la maladie mentale ne sont pas

disponible dans le centre SOSAM, pour ces répondants, ils approuvent que parfois le centre

SOSAM oriente les responsables des patients ailleurs pour acheter les médicaments pour leurs

malades, ce qui prouve que les médicaments ne sont disponible au sein du centre

psychiatrique SOSAM, pour ce qui est de l’accessibilité aux médicaments par les patients,

nous remarquons que 66.6% de nos répondants affirment que les médicaments sont

accessibles pour tous les patients, contrairement à 33.4% d’entre eux qui disent que

l’accessibilité aux médicaments par les patients fait de faux au sein du centre psychiatrique

SOSAM, pour cette catégorie, il est a noté que tous les patients du centre SOSAM n’ont pas la

même possibilité d’accéder aux médicaments sous prétexte que certains patients manquent de

moyens pour acheter les médicaments, ce qui donne l’opportunité aux patients des familles

aisées, par ailleurs, a ce qui concerne l’hospitalisation des patients dans le centre

psychiatrique, plus de la moitié des personnes que nous avons interrogées admettent que

l’hospitalisation des patients dans le centre est satisfaisante comme le témoigne 53.3% de nos

répondants, par contre 46.7% d’entre eux ne partagent pas cette avis, ils désapprouvent cette

affirmation en montrent que l’hospitalisation des patients dans le centre SOSAM est

insatisfaisante, concernant l’accueil, nos répondants témoignent à 60% de l’accueil des

patients dans le centre SOSAM est satisfaisante contrairement à 40% d’entre eux qui montrent

que l’accueil des patients au sein du centre SOSAM est insatisfaisante.

Tableau N°5 : Répartition de nos répondants selon la cotation de satisfaction

Cotation 0 1 2 3 4 5 Total

Très satisfait I II I II I 7

insatisfait II III II I 8

Total 3 2 3 3 2 2 15
Au vu de ce tableau, il ressort que la cotation générale sur la satisfaction de nos

répondants sur les services de soins de la santé mentale fournis par le centre SOSAM partant

d’une échelle de 0 à 5 comme degré de satisfaction, nous remarquons que 8 personnes sur le

15 de notre échantillonnage suivant leur cotation variant de 0 à 5 comme degré déclarent que

les services de soins de santé mentale est insatisfait contrairement à 7 personnes qui affirment

que les services de soins de santé est très satisfait.

Tableau n°6 : Relation entre l’accessibilité géographique des services spécialisés et

l’accessibilité aux médicaments

Variables Accessibilité aux Non accessibilité aux

médicament médicaments OR P-V

(IC=95%)

Accessibilité 3 (33.3) 2 (33.3)

géographique

Non 6 (66.7) 4 (66.6) 0,81 (1,49- 0,2156

accessibilité 2,71)

géographique

Total 9 (100) 6 (100)

Ces résultats montrent que 66.7 % des patients peuvent accèdent aux médicament même s’ils

sont éloignés du centre SOSAM. Le test statistique P-V est de 0,2156 > 0,05, ce qui veut dire
qu’il n’y a pas d’association entre l’accessibilité aux médicament et l’accessibilité

géographique car il n’existe pas de différence statistiquement significative.

Tableau n° 7 : Relation entre être victime d’un accident du travail et la catégorie

socioprofessionnelle

Non disponible
Disponibilité
Variables des OR (IC=95%) P-V
des médicament
médicament

Présence des
7(70) 3 (60)
psychiatre

Inaccessibilité 2,43 (5,47-12,51) 0,0000058


3 (30) 2 (40)
aux psychiatres

Total 10 (100) 5(100)

Nous notons au vue de ce tableau qu’il y a une association entre l’accessibilité aux psychiatres

et la disponibilité des médicaments OR=2,43[(5,47-12,51), IC 95%, P-V =0,0000058 < 0,05].

Ces résultats montrent qu’il existe une différence statistiquement significative entre la

présence des psychiatres et l’accessibilité aux médicaments par les patients.

III.2. Discussions des résultats

Cette partie fait état de lieu de nos résultats trouvés par rapport à ceux des autres

chercheurs qui ont fait des études similaires à la nôtre.

La présente étude a connu la participation de 15 personnes dans le centre psychiatrique

SOSAM. Les résultats trouvés montrent que que 66.6% de nos répondants sont de sexe

masculin, seulement 33.3% d’entre eux sont de sexe féminin, cet écart observé est justifier par

le fait que pendant nos entretiens, les hommes étaient beaucoup plus intéressés à nous fournir
des réponses à nos questionnement que les femmes, en suite partant de leur tranche d’âge, il

s’observe que 26.6% de nos répondants sont regroupé dans la tranche d’âge de 30-39 ans, en

suite 20% de nos répondants sont regroupé dans la tranche d’âge de moins de 30 ans, la

grande majorité de nos répondants appartient dans la tranche d’âge de plus de 50 ans soit

40%, pour ce qui est de l’ancienneté des patients dans le traitement de leur maladies, 46.6%

d’entre eux reçoivent les soins de santé mental il y a moins d’une année, 33.3% quant à eux

reçoivent le traitement de leur maladie mentale il y a 1-5 ans et en fin 20% reçoivent le

traitement de leur maladie mentale il y a déjà plus de 6 ans .

I. Par rapport aux jugements sur les services qu’ils reçoivent dans le centre SOSAM

et le nombre d’épisodes maladies soigné

Plusieurs éléments recueillis lors des entrevues ont mis en relief des lacunes en matière de

la prise en charge des maladies mentales dans le centre SOSAM.

nos répondants déclarent que les services qu’ils reçoivent au sein du centre psychiatrique

SOSAM est un peu bien, en suite 26.6% d’entre affirment que les services qu’ils reçoivent au

sein du centre est bien, 20% quant à eux approuvent que les services qu’ils reçoivent dans le

centre est très bien et enfin 13.4% de nos répondants indiquent que les services qu’ils

reçoivent dans le centre SOSAM n’est pas du tout bien, pour le nombre d’épisodes maladies,

il ressort de ces résultats que plus de la moitié des personnes interrogées disent que le nombre

d’épisode maladies pour lesquelles ils ont été soigné est de supérieur à 05 comme l’affirme

60% de nos répondants, en suite 26.6% de ce effectif disent que le nombre d’épisode maladie

pour lesquelles ils ont été soigné est de 01 et enfin 13.4% d’entre eux indiquent qu’ils ont été

soigné par le nombre d’épisode supérieur à 01.

Dans plusieurs reportages de Radio Okapi, des experts sont d’avis que le nombre de

malades psychiques est en augmentation en RDC, notamment à cause des conflits et de


l’insécurité persistante, néanmoins les personnes souffrant de troubles ou de maladies

psychiques sont souvent stigmatisées, certaines même par leur propre famille. Selon les

estimations officielles, une prise en charge suffisante des malades psychiques n’est pas

garantie en RDC

Le « Mental Health Atlas 2011 » de l’OMS ne recense en RDC qu’une clinique

psychiatrique qui se limite à des prestations ambulatoires, une clinique de jour et six cliniques

psychiatriques proposant un traitement hospitalier. Toujours d’après la même source, ces

institutions ne tiennent à elles toutes qu’environ 500 lits à disposition des patientes dans

l’ensemble du pays

II. Par rapport à l’appréciation sur la qualité des services de santé mentale

il ressort que 66.6% de nos répondants déclarent que l’accessibilité géographique de services

spécialisé au centre psychiatrique SOSAM est satisfaisante, contrairement 33.3% qui

indiquent que l’accessibilité géographique des services spécialisé insatisfaisante, en suite

pour ce qui est de l’accessibilité au psychiatre au centre SOSAM, il ressort que la moitié des

personnes que nous avons interrogées disent que l’accessibilité au psychiatre au centre

SOSAM est satisfaisante, c’est-à-dire que nos répondants témoignent que le centre

psychiatrique SOSAM possède un nombre suffisant des psychiatres au services des malades,

contrairement à 46.7% d’entre eux qui indiquent que l’accessibilité aux psychiatre dans le

centre SOSAM est insatisfaisante, ici le terme insatisfaisante ne désigne pas l’absence des

psychiatres mais plutôt l’insuffisance des psychiatres au sein du centre SOSAM, concernant

l’accessibilité au psychologue, nos répondants témoignent en grande majorité que

l’accessibilité aux psychologue dans le centre SOSAM est satisfaisante soit 60% de nos

répondants, contrairement à 40% qui montrent que l’accessibilité aux psychologue dans le

centre SOSAM est insatisfaisante, comparativement à l’accessibilité aux psychiatres nous

remarquons que les psychologues sont les plus suffisant que les psychiatres dans le centre
psychiatrique SOSAM, quant à l’accessibilité aux médicaments, 53.3% de l’échantillonnage

indiquent que l’accessibilité aux médicaments au centre SOSAM est insuffisante,

contrairement à 46.7% de l’effectif qui déclarent que l’accessibilité aux médicament dans le

centre est satisfaisante, par rapport à la continuité des services, nos répondants indiquent à

60% que la continuité des services est insatisfaisante, seulement 40% d’entre qui soulignent

que l’a continuité des services au centre SOSAM est satisfaisante, en fin concernant le

système d’information, nos répondants approuvent que le système d’information au centre

SOSAM est satisfaisante comme l’affirme 53.3% de nos répondants, contrairement à 46.7%

qui montrent que le système d’information est insatisfaisante.

En 2010, le docteur Muteba, « Directeur National de Santé Mentale en RDC », a signalé une

forte pénurie de personnel qualifié spécialement formé pour les soins psychiatriques. Selon

lui, il y a aussi de grands déficits à combler dans le domaine de la formation et de la

collaboration intersectorielle pour le traitement des malades psychiques, non seulement, il n’y

a que très peu de personnel qualifié, mais la plupart des spécialistes travaillent seulement à

Kinshasa

III. Par rapport à la disponibilité des médicales, l’accessibilité, l’hospitalisation et

l’accueil des patients aux centre SOSAM

Ces résultats indiquent que 73.3 % des personnes qui ont participées à nos entretiens affirment

que les médicaments pour soigner la maladie mentale sont disponible au sein du centre

psychiatrique SOSAM contrairement à 26.7% d’entre eux qui approuvent que les

médicaments pour le traitement de la maladie mentale ne sont pas disponible dans le centre

SOSAM, pour ces répondants, ils approuvent que parfois le centre SOSAM oriente les

responsables des patients ailleurs pour acheter les médicaments pour leurs malades, ce qui

prouve que les médicaments ne sont disponible au sein du centre psychiatrique SOSAM, pour

ce qui est de l’accessibilité aux médicaments par les patients, nous remarquons que 66.6% de
nos répondants affirment que les médicaments sont accessibles pour tous les patients,

contrairement à 33.4% d’entre eux qui disent que l’accessibilité aux médicaments par les

patients fait de faux au sein du centre psychiatrique SOSAM, pour cette catégorie, il est a noté

que tous les patients du centre SOSAM n’ont pas la même possibilité d’accéder aux

médicaments sous prétexte que certains patients manquent de moyens pour acheter les

médicaments, ce qui donne l’opportunité aux patients des familles aisées, par ailleurs, a ce qui

concerne l’hospitalisation des patients dans le centre psychiatrique, plus de la moitié des

personnes que nous avons interrogées admettent que l’hospitalisation des patients dans le

centre est satisfaisante comme le témoigne 53.3% de nos répondants, par contre 46.7%

d’entre eux ne partagent pas cette avis, ils désapprouvent cette affirmation en montrent que

l’hospitalisation des patients dans le centre SOSAM est insatisfaisante, concernant l’accueil,

nos répondants témoignent à 60% de l’accueil des patients dans le centre SOSAM est

satisfaisante contrairement à 40% d’entre eux qui montrent que l’accueil des patients au sein

du centre SOSAM est insatisfaisante.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dénombre en RDC environ 0.066 psychiatre et

0.015 psychologue pour 100‘000 habitants, soit 44 psychiatres et 10 psychologues pour une

population de près de 70 millions d’habitants

En novembre 2012, le directeur du CNPP a affirmé sur les ondes de Radio Okapi que l’État

congolais prenait en charge le coût du traitement, de l’hospitalisation et de la nourriture de ces

patients. Il a ajouté que ces personnes vivaient auparavant à la rue et se nourrissaient de

déchets.

Selon l’OMS, les traitements psychiatriques sont extrêmement coûteux par rapport à la

moyenne des revenus. Une consultation ambulatoire coûte 15 à 20 dollars américains dans

une institution publique, 30 à 40 dollars dans un cabinet privé. Or, le revenu annuel moyen en

RDC est d’environ 190 dollars américains, ainsi, les médicaments usuels en Europe
occidentale pour le traitement des maladies psychiques ne sont pas toujours disponibles en

RDC ou seulement à des prix inabordables pour les patientes

IV. Par rapport à la cotation de satisfaction

il ressort de nos résultats que la cotation générale sur la satisfaction de nos répondants

sur les services de soins de la santé mentale fournis par le centre SOSAM partant d’une

échelle de 0 à 5 comme degré de satisfaction, nous remarquons que 8 personnes sur le 15 de

notre échantillonnage suivant leur cotation variant de 0 à 5 comme degré déclarent que les

services de soins de santé mentale est insatisfait contrairement à 7 personnes qui affirment

que les services de soins de santé est très satisfait.

Selon l’OMS (2012) en RDC, l’accès aux soins pour de nombreux malades est donc aléatoire,

et cela fait perdurer les souffrances des malades et de leurs familles et contribue à la

persistance des thérapies traditionnelles comme moyen thérapeutique des maladies mentales.

D’après le « Directeur National de Santé Mentale en RDC », l’état des soins psychiatriques en

dehors de Kinshasa est encore plus critique. Il est notamment question de la faible qualité et

de l’accès restreint aux soins psychiatriques dans les provinces. Il n’y a pas d’assurance

maladie publique, par ailleurs, comme la seule assurance maladie du pays est privée et

payante, la majorité de la population n’y a pas accès.

3.4. Limites de la recherche

Dans notre étude nous ne cherchons pas à extrapoler les résultats obtenus à l’ensemble

de la population, mais ces résultats peuvent être généralisés à des contextes similaires.

La taille de la population des malades étudiée pourrait aussi être considérée comme une

limite de notre étude, mais nous avons jugé approprié, l’arrêt de recrutement une fois la

saturation de l’information est obtenue.


Conclusion générale

Notre étude montre que malgré les efforts déployés, la prise en charge des troubles mentaux

souffre de nombreux dysfonctionnements et notamment en ce qui concerne l’accès aux soins

psychiatriques, la discontinuité des soins, la faible disponibilité des psychiatres essentiels,

l’absence de l’équité et la faiblesse du soutien psychosocial.

L’ampleur des troubles mentaux et la complexité de leurs prises en charge nécessite

l’intervention de plusieurs intervenants à travers : i) Un engagement politique clair, ii)

Une prise en charge multidisciplinaire et iii) Une approche multisectorielle.

Le travail que nous avons effectué n’a pas la prétention de résoudre tous ces problèmes,

Toutefois il nous a donné une image objective sur la prise en charge de troubles mentaux au

centre SOSAME.
Des études de recherche en santé mentale, dans des contextes différents du notre, pourront

apporter des résultats probants, montrant ainsi la gravite du problème et amenant les

responsables à donner une priorité à la santé mentale dans la province.

Recommandations et suggestions

Afin de pallier aux problèmes et dysfonctionnements de la prise en charge en charge des

troubles mentaux au niveau du centre SOSAME, nous proposons des interventions à

différents niveaux pour améliorer les services de santé que nous avons prioriser par ordre

d’importance :

1) Instaurer une filière spécifique des soins en psychiatrie en instituant des dispositifs de

Coordination entre les différents niveaux et intervenants dans le centre des maladies mentale ;

2) Améliorer la qualité des soins : en formant les professionnels pour l’accueil, l’écoute, et

l’empathie ;en élaborant des protocoles thérapeutiques, en évitant au maximum les ruptures de

stock en médicaments essentiels, en améliorant le système d’information en révisant les

indicateurs actuels et en y intégrant les patients traiter par le MG, en réduisant le délai

d’attente pour accéder au psychiatre ;

3) Elargir la couverture médicale de base aux maladies mentales chroniques et invalidantes ;

4) lutter contre la stigmatisation des malades mentaux en organisant des campagnes de

sensibilisation et d’information du grand public ;

5) Soutenir les malades et leurs familles et les impliquer dans la prise de décision ;

6) Développer des partenariats avec les associations et ONG nationales et internationales

actives en santé mentale ;

7) Promouvoir la recherche en santé mentale ;

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