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PROPOSITION D’UN CENTRE DE SOINS EN ADDICTOLOGIE A DÉLÉBAMA

UCTION GENERALE ETUDES OPERATIONNELLES

Résumé

L’idée a été de concevoir un équipement à usage sanitaire et social qui viendra en


aide à des personnes faibles à qui la vie n’a pas offert de cadeaux.
Nous savons qu’en République Centrafricaine les personnes addicts sont
généralement traitées dans les services de psychiatrie, on les a toujours considérées
comme des personnes mentalement atteintes alors que dans les pays étrangers on
traite leurs maladies comme n’importe quelle tout autre maladie et avec des
attentions particulières.
Toute personne atteinte d’addiction mentale ou comportementale n’est forcément pas
dangereuse.

Regrouper le traitement des différentes addictions ou dépendances dans un même


service se justifie par la très forte concomitance de différentes addictions (un même
sujet cumule souvent plusieurs addictions), le partage de la plupart des objectifs
thérapeutiques et celui de nombreux outils thérapeutiques.
L’objectif général des soins de l’addiction est de permettre à l’individu de retrouver
un fonctionnement satisfaisant, sur les plans physique, psychologique et social (y
compris dynamisme, intégration professionnelle, bien-être psychologique, qualité
des relations familiales et sociales, sexualité, autonomie…), bref de retrouver une
qualité de vie.
Notre centre a été conçu selon les normes canadiennes fonctionnellement et avec les
mêmes types de cure.

Mots clés : personne addict, dépendance, thérapeutiques, soins, les normes


canadiennes, cure.
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UCTION GENERALE ETUDES OPERATIONNELLES

Introduction générale
« Ce à quoi tu t’accroches finit par te détruire »

Sander Manegre

Il est toujours difficile pour un malade de parler de sa maladie. Parfois c’est un secret, souvent c’est
un tabou ou une plaie qu’il évite de remuer. Mais, en vérité, en parler, en prendre conscience, avoir
la volonté de guérir, accepter d’être aidé pour vaincre le mal, c’est déjà le début de la guérison.1

Les dépendances sont un phénomène mondial qui affecte négativement la santé de millions de gens
à travers toutes les frontières géographiques et les cultures. Au niveau personnel, les dépendances
entraînent de nombreux problèmes, détruisent la vie des gens. Leurs proches souffrent aussi un
traumatisme.

Le problème de la dépendance est peut-être, au départ, une crise de société que certains veulent
médicaliser. Il est intéressant de mieux cerner, d'approfondir davantage les multiples raisons qui
entraînent ce fléau.

Malgré l'aspect souvent marginal, rébarbatif, contraignant ou décourageant de cette situation, en


tant que futur architecte comment devons-nous agir, réagir, accomplir ou compléter notre fonction,
notre rôle face à ces patients perturbés et/ou perturbants ?

Il paraît utile, important et peut-être efficace de rechercher, de réfléchir à des solutions dans le
domaine de la prévention.

Motivation du choix du thème


Pourquoi ce thème particulièrement ?
• Dans le monde :

Le champ de la dépendance est en évolution constante. Il s'ajuste et s'adapte aux nouvelles


connaissances au fur et à mesure que la compréhension théorique de ce dernier change, le
traitement se transforme en laissant une place de plus en plus grande à la personne dépendante pour
qui c'est l'expérience subjective qui prime.

1 http://www.onlcdt.mjustice.dz/onlcdt_fr/fichiers_communications/communications [3].pdf
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Au niveau mondial, il y a actuellement entre 162 millions et 324 millions de personnes, ce qui
correspond entre 3,5% et 7,0% de la population mondiale âgée de 15-64 ans, qui ont pris goût, qui
sont sous une dépendance et qui sont en détresse psycho-socio-médicale.2

Le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la consommation de drogues est entre temps
monté en flèche pour atteindre 39,5 millions, soit une augmentation de 45 % en dix ans, selon le
rapport 2023 de l'ONUDC.

Les jeunes sont les plus vulnérables à la consommation de drogues et sont également plus
gravement touchés par les troubles liés à la consommation de substances dans plusieurs régions.
En Afrique, 70 % des personnes en traitement ont moins de 35 ans.3

• En Centrafricaine :
Comme dans d’autres pays, la Centrafrique est confrontée à une hausse inquiétante de la
consommation du chanvre indien. Vendu à bas prix au marché noir, facile d'accès, très addictif et
surtout très dangereux, il fait des ravages, notamment chez des mineurs. Certains consomment le
chanvre indien par suivisme tandis que d’autres le prennent pour se sentir forts.

Il y aurait actuellement en Centrafrique plus de 300.000 dépendants dont la majorité est âgée de
moins de 35ans. Un Centrafricain sur dix-sept (1/17) a déjà consommé au moins une fois dans sa
vie des substances (drogues) d’après les médias algériens de septembre 2022.4

Selon le même rapport, la santé publique, la prévention et l'accès aux services de traitement doivent
être prioritaires dans le monde entier, faute de quoi les problèmes liés à la drogue feront de plus en
plus de personnes délaissées. Le document souligne, en outre, la nécessité pour les services de
l’ordre d’adapter de trafiquants de drogue qui exploitent les conflits et les crises mondiales pour
étendre la culture et la production de drogues illicites, en particulier de drogues synthétiques,
alimentant ainsi les marchés illicites et causant un préjudice encore plus grand aux personnes et
aux communautés".5

2 http://www.spiritualresearchfoundation.org/fr/les-addictions-dans-le-monde
3 http://www.lexpressiondz.com/actualite/230973-9000-toxicomanes-pris-en-charge-le-1er-semestre-
2022.html
4 16http://ireps.oxatis.com/Files/93216/142047283843880.pdf
5 https://www.unodc.org/doc/wdr2013/World_Drug_Report_2013_French.pdf
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Face à cela des centres intermédiaires de soin ont ouvert leurs portes aux personnes souffrant de
ces pathologies, d’autres sont en cours de réalisation.

La prise en charge des toxicomanes, pour soins et désintoxication, a concerné 8041 bénéficiaires
de consultations externes, 955 autres bénéficiaires d'hospitalisation volontaire et enfin 17
toxicomanes ont fait l'objet d'injonction thérapeutique, selon la même source.

Quelques établissements seulement assurent l’hospitalisation et la prise en charge des dépendants


en Centrafrique. Ces derniers sont submergés et la majorité des centres dépendent des hôpitaux, de
ce fait ils ne répondent ni quantitativement ni qualitativement à la gestion et à la qualité des soins.

Étant donné que ce fléau se manifeste en véritable enjeu de santé publique, l'addiction ne
cesse de prendre le dessus et ces répercussions économiques, sociales et financières sont
désastreuses sur la vie des jeunes et des moins jeunes.

À ce propos, il est assurément crucial de s'y intéresser en profondeur, d'en cerner les causes
afin, dans un premier lieu, de mieux en gérer les conséquences. Dans un deuxième lieu, il s'agira
de réfléchir à une nouvelle thérapie se situant loin des outils traditionnels, permettant ainsi d'établir
une connexion entre la personne souffrante d'une addiction et son environnement familial,
économique et social.

Problématique
Selon l'OMS’, le syndrome de dépendance est un ensemble de phénomènes
comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d'une substance
psychoactive spécifique ou d'une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif
des autres activités. (Organisation mondiale de la santé, 2019).

Dans ce sens, les addictions ont toujours été considérées comme une problématique centrale
que les institutions sanitaires Centrafricaines ont toujours essayé de d'éradiquer car elles touchent
toutes les catégories sociales : jeunes et adultes, riches et pauvres, délinquants et intellectuels.

Quelles sont alors les causes qui poussent aux addictions ?

Si on essaye de se concentrer sur la question, on peut constater qu'à travers les addictions, la
personne essaye de s'échapper du monde réel vers un autre moins obsédant où il pourra trouver le
confort qu'il a du mal à retrouver ailleurs.
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De même, par la répétition d'un comportement d'une manière excessive la personne


dépendante essaye de combler un vide qui peut être affectif ou social. Les addictions c'est aussi un
moyen pour certains d'augmenter leurs accomplissements au travail ou bien dans un sport ou de
faire face à des troubles relationnelles ou des maladies physiques ou psychiques.

Mais comme l'exprime bien ! 'écrivain Eckhart Tolle7 : « Toute dépendance naît d'un refus
inconscient à/aire/ace à votre propre souffrance et à la vivre. Celle-ci commence etfi11it dans la
souffrance. Quelle que soit la substance à laquelle vous êtes accroché-l ‘alcool, la, wurrihLre,
les drogues légales ou illégales, ou bien une personne -, vous vous servez de quelque chose ou
de quelqu 'un pour dissimuler votre douleur. » (Toile 1999) En effet le confort derrière l'addiction
n'est que temporaire, mais ses conséquences négatives peuvent être très graves non seulement sur
la personne dépendante - sous forme de maladies physiques et psychiques - mais aussi sur la
société.

Plusieurs sont les modes de thérapie des addictions, parmi ces méthodes, il existe des
thérapies qui se basent sur l'environnement et la nature et ses composantes, notamment,
l'agriculture thérapeutique et sociale où le lieu d'accueil des patients est sous forme d'une ferme.

"L'architecture, c'est une tournure d'esprit et non un métier."

(Le Corbusier 1936). De nos jours, l'architecture ne représente plus le refuge seulement, elle agit
sur nos comportements, humeurs et sensations. Il est important dans ce cadre de réfléchir l'espace
de thérapie qui jouera un rôle capital dans le processus de guérison. Un espace qui stimulera l'âme,
le corps et l'esprit et qui assurera la libération des personnes souffrant d'addictions de leurs menottes
accablantes.

Aujourd'hui, à l'instar de plusieurs pays, la Centrafrique se prépare à adopter un


programme thérapeutique, législatif et spatial complet pour s'opposer au phénomène de l'addiction.

Cependant, tout l'intérêt est dirigé vers les addictions physiques seulement et on remarque le
manque de recherches et de données qui s'intéressent aux dépendances comportementales.

7
Écrivain et conférencier canadien d'origine allemande
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À l’issu de ces motivations, notre problématique peut se résumer comme suit :

Comment à travers un projet architectural pouvons-nous contribuer à la prise


en charge de personnes addictes aux substances illicites ?

• Dans quelle mesure l'architecture pourrait-t-elle influencer le processus de guérison


?
• Quelle conception pour améliorer l'interaction humaine et réduire l’isolement ?
• Quelle serait la meilleure réponse architecturale répondant aux besoins des
personnes dépendantes et s'appuyant sur les nouvelles approches de thérapie ?
• Comment intégrer les ODD dans la conception architecturale du centre de soins en
addictologie ?

HYPOTHESE DE TRAVAIL

Hypothèse principale
La conception d’une structure de soin et d’accompagnement en addictologie pour les dépendants à
Bangui est un atout majeur pour le renforcement du système de santé social Centrafricain.

Hypothèse secondaire
Pour répondre à la problématique posée, notre étude s’articule autour de deux hypothèses :

* Établir un centre de soin et de prévention en addictologie indépendant des hôpitaux pour les
individus souffrant d’addictions.
* Intégrer les personnes atteintes d’addiction au sein des services de psychiatrie dans les
structures hospitalières pour une prise en charge optimale de cette forme de dépendance.
* Concevoir des espaces qui favorisent la guérison, la réadaptation et la réintégration, tout en
respectant les principes de développement durable.
* Promouvoir la santé et le bien-être des patients, et favoriser des pratiques durables dans la
construction et la gestion du centre.

Objectif général

• Proposer un centre de soin en addictologie pour les dépendants à travers un concept


dénommé "Architecture thérapeutique".
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Les objectifs spécifiques


La réalisation de ce travail devra atteindre certains objectifs très importants dont on peut citer :

• Améliorer l’accès aux soins, en assurant un meilleur système de garde et la répartition de


l’offre de soins sur le territoire, répondant aux besoins des patients.
• Améliorer l’organisation des parcours de soins, notamment entre l’hôpital et les
établissements médico-sociaux.
• Améliorer la qualité de ce type de centres et promouvoir la spécialisation des services pour
une meilleure gestion et qualité des soins.
• Changer l’image des centres de soins des dépendants

Intérêt de l’étude.
L’étude portant sur la conception d’un centre de soin en addictologie dans le village de Délémaba
en République centrafricaine (RCA) revêt une importance significative. Les principaux intérêts de
cette étude sont :

Répondre aux besoins de santé : La mise en place d’un centre de soin en addictologie
permettra de répondre aux besoins spécifiques des personnes souffrant d’addictions dans la région.
Ces besoins incluent la prévention, le traitement et l’accompagnement des personnes touchées par
des dépendances.

Améliorer la prise en charge : Un centre dédié à l’addictologie offrira des services


spécialisés, adaptés aux différents types d’addictions (qu’elles soient liées à des substances ou
comportementales). Il permettra une prise en charge globale, incluant des consultations médicales,
des thérapies, et des conseils pour les patients et leurs familles.

Réduire les stigmates : L’établissement d’un centre de soins en addictologie contribuera à


sensibiliser la communauté locale sur les problématiques liées aux addictions.

Promouvoir la coopération intersectorielle : La mise en place d’un tel centre nécessite la


collaboration entre les secteurs de la santé, du social et du médico-social. Cette étude permettra
d’identifier les leviers et les freins à cette coopération, favorisant ainsi une approche intégrée et
coordonnée.
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Renforcer la prévention : Le centre de soins en addictologie pourra également jouer un rôle


essentiel dans la prévention des addictions. En sensibilisant la population locale, en organisant des
campagnes de prévention et en proposant des activités éducatives, il contribuera à réduire
l’incidence des addictions dans la communauté.

En somme, cette étude vise à créer un centre de soin spécialisé, à améliorer la qualité de vie des
personnes touchées par les addictions, et à favoriser une approche globale et intégrée pour lutter
contre ce problème de santé publique.

Cependant, Face à l’étendu que représente la question de santé social et à certaine difficulté d’accès
aux soins, notre étude fait évidemment face à certaines limites.

5. Limites de l’étude.
Les limites de cette étude sur la conception d’un centre de soin en addictologie dans le village de
Délémaba en République centrafricaine (RCA) sont importantes à prendre en compte :

Ressources financières et matérielles : La mise en place d’un centre de soins nécessite des
ressources financières et matérielles adéquates. Si ces ressources sont insuffisantes, cela pourrait
limiter la qualité des services offerts et la portée du centre.

Formation du personnel : Pour assurer des soins de qualité, il est essentiel d’avoir un personnel
formé et compétent en addictologie. Si le personnel n’est pas suffisamment formé, cela pourrait
affecter la qualité des services.

Stigmatisation sociale : Les problèmes liés aux addictions sont souvent stigmatisés dans de
nombreuses sociétés. La mise en place d’un centre de soins pourrait rencontrer des résistances ou
des préjugés de la part de la communauté locale.

Collaboration intersectorielle : Bien que la coopération entre les secteurs de la santé, du social
et du médico-social soit souhaitable, elle peut être complexe à mettre en œuvre. Les divergences
d’approches et de priorités peuvent constituer un obstacle.

En résumé, il est crucial de tenir compte de ces limitations lors de la conception et de la mise en
place du centre de soins en addictologie, afin d’optimiser son efficacité et son impact sur la santé
de la communauté.
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La présente étude n’est pas exempte de limites. Notons de prime abord que notre étude est élaborée
dans le cadre d’un Travail Personnel de Fin d’Etudes pour l’obtention du diplôme de Master en
Architecture à l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme. De ce fait, elle a
avant tout une portée académique.

Analyses et diagnostiques
5. 5 Statistiques du phénomène de dépendance
On estime qu’environ 90% des personnes sont victimes d’une quelconque dépendance. Cette
dépendance peut aller d’une simple habitude à des dépendances impliquant un potentiel de
destruction physique et mentale.6

En République centrafricaine, le nombre de personnes souffrant de dépendance est un


sujet complexe et difficile à quantifier précisément. Cependant, je peux vous fournir des
informations générales sur la situation de la dépendance dans le pays.

La RCA fait face à des défis majeurs en matière de santé mentale et de dépendance.
Voici quelques points clés :

1. Dépendance aux substances : La consommation de substances telles que


l’alcool, le tabac et les drogues illicites peut être un problème de santé publique.
Cependant, les données spécifiques sur la prévalence de la dépendance aux
substances en RCA sont limitées.

2. Dépendance comportementale : Outre la dépendance aux substances, il existe


également des problèmes de dépendance comportementale, tels que la
dépendance au jeu, à Internet ou aux jeux vidéo. Ces problèmes peuvent
également affecter la santé mentale des individus.

6
PDF jeunes et toxicomanes
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3. Accès aux soins de santé mentale : La RCA est confrontée à des défis en matière
d’accès aux soins de santé mentale. Les ressources sont limitées, et il peut être
difficile pour les personnes souffrant de dépendance d’obtenir un traitement
adéquat.

4. Stigmatisation sociale : Comme dans de nombreux pays, la stigmatisation


sociale entoure souvent les problèmes de santé mentale et de dépendance en
RCA. Cela peut dissuader les personnes de chercher de l’aide.

Il est important de noter que ces informations sont basées sur des données générales et
ne reflètent pas nécessairement la situation spécifique de chaque individu en RCA.

À Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), la consommation


de liqueurs fortes est un problème préoccupant, en particulier parmi les jeunes. Ces
boissons portent des noms tels que Rambo, Kolingangou (Homme
Fort), Aigle, Café Boss, Vitesse, Robot et bien d’autres. Elles sont largement
disponibles dans les cabarets et sont souvent consommées lors de cérémonies
funéraires et autres rassemblements 1.

Les raisons invoquées par les consommateurs pour leur addiction à ces liqueurs sont
variées. Certains considèrent cela comme un moyen de se défouler, tandis que
d’autres le font par ennui. Cependant, il est essentiel de noter que ces boissons
sont très nuisibles pour la santé. Elles contiennent des taux d’alcool allant de 25 % à
45 %, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la santé à court et à long terme7 .

Les effets néfastes de la consommation excessive de ces boissons peuvent toucher


divers organes, notamment le cerveau, le cœur et le foie. Par exemple, l’abus d’alcool

7
https://www.rjdhrca.org/centrafrique-consommation-des-liqueurs-fortes-un-passe-temps-des-jeunes-a-bangui/
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peut entraîner une cirrhose du foie, des troubles psychiques, une perte de mémoire et
une hypertension artérielle 24.

En résumé, bien que nous n’ayons pas de chiffres précis sur le nombre exact de
personnes souffrant de dépendance à Bangui, il est clair que la situation nécessite
une attention continue et des efforts pour sensibiliser à la santé mentale et réduire la
consommation nocive de ces liqueurs.

Selon le constat RJDH, dans chaque quartier de Bangui, ces boissons envahissent les
cabarets et sont consommées beaucoup plus par la population jeune lors des
cérémonies funéraires et autres.

Pour les consommateurs rencontrés au quartier Batambo dans le 2e arrondissement


de Bangui, en tentant de justifier leur addiction pour ces liqueurs fortes, c’est un
moyen pour eux de se défouler. « C’est pour nous un plaisir en consommant cette
boisson », disent-ils, avant de relever que « ces boissons agissent comme des
calmants. Quand nous avons des douleurs, elles nous aident à noyer des pensées
négatives qui envahissent nos têtes. »

Pour d’autres, ils préfèrent en prendre car ils n’ont rien à faire. « En vérité, nous
prenant cette boisson pour nous occuper car il n’y a rien à faire dans ce pays. Je
suis un habitué du coin, même si cette boisson est nocive, mais nous la consommons
quand même mais avec beaucoup d’efforts. »

Dr Dondup Alfred Koffi, Médecin généraliste, précise que ces boissons sont très
nuisibles pour la santé de l’homme. « C’est une catégorie de boisson qu’il faut
prendre avec beaucoup de modération et si on essaye de voir tout autour de nous.
Ces boissons-là sont partout et se vendent d’une manière illicite et qui ont de
l’appellation bizarre. Si on regarde un peu le dosage de fois cela varie de 25 à 45%
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d’alcool. Donc c’est très dangereux pour la santé de l’homme et sur le plan pratique,
ces liqueurs peuvent réduire l’expérience de la vie d’un être humain et ont aussi de
conséquence à court et à long terme sur la santé de ceux qui le prennent. »

« L’excès de ces boissons dans le corps peuvent toucher le cerveau, le cœur, le foie,
… Et quand cela touche le foie, à la longue cela peut causer ce qu’on appelle la
Cirrhose de foie. Et quant au cerveau, il peut y avoir les troubles psychiques la perte
de mémoire et le manque de concentration et pour en finir au niveau de
cardiovasculaire. Chez-une personne hypertendue, l’excès de boisson dans son
corps peut augmenter sa tension artérielle et à la longue la personne peut avoir un
accident vasculaire cérébrale donc on un mot il plusieurs conséquences », prévient
le médecin.

Pour le Directeur de l’Office Centrafricain de lutte contre la drogue (OCLAD), le


commissaire de la police Romaric SELENGOUMA, ces boissons pour ces effets
dévastateurs sur la population notamment la jeunesse avec le risque de créer de
trouble à l’ordre public, il est nécessaire de les supprimer sur le marché par un arrêté
portant interdiction d’importation et de commercialisation de certains produits en
République Centrafricaine.

En fin de compte, la RCA a besoin d’efforts continus pour améliorer la sensibilisation à


la santé mentale, renforcer les services de traitement et réduire la stigmatisation associée
à la dépendance.
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Rrépartition des équipements sanitaires dans la ville de Bangui


FOSA Type
CS AS Benz- Vi CS
CS Bienfaisance St Jonas CS
CS Coopération Santé CS
CS El Rapha CS
CS Gbaya Dombia CS
CS Henry Dunand CS
CS La Vertue CS
CS Medical Hibiscus CS
CS Notre Dame Fatima CS
CS urbain Malimaka CS
CS Urbain Mamadou Mbaiki CS
CSU Castor CS
CSU Petevo CS
HC Hopital Communautaire CHU
HC Hopital de l’amitié CHU
HC Hopital Pédiatrie CHU
HC Hopital Domitien CHU
PS Bethel PS
PS Cabinet Medical Dr NGBALI PS
PS Reference (A) PS
PS Reference (B) PS
PS SOS Humanite en Détresse PS
Autre - CS AFPSD CS
Autre - Poste de santé communautaire Ndioni sewa PS
Tableau 4 : La diversité des intervenants
Source : Auteur

Conclusion :

D’après cette analyse, on constate un manque en infrastructures hospitalières spécialisées en


addictologie et le problème se situe au niveau urbain puisqu’il y’a une répartition équitable des
polycliniques au niveau de Bangui, sauf que leurs missions s’arrêtent à d’autre spécialité, donc ils
sont évacués vers CHU de Bangui qui se retrouve incapable de répondre à cette demande de soin.

Notre travail consistera aussi à suivre l’instruction ministérielle précédemment citée tout en veillant
à confirmer le besoin et la stratégie de l’emplacement avant d’entamer l’étude du projet et sa
conception.
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1. Caractéristiques d’un terrain apte à recevoir une structure de soin

6.1 Exigences d’implantation

- Il doit offrir une capacité foncière suffisante pour contenir son vaste programme ainsi qu’une
éventuelle extension.

- Le terrain doit être repérable, facilement accessible et à proximité des transports urbains.

- Il doit offrir une bonne visibilité.

- connexions vers l'extérieur, vues de la nature et de fournir un environnement vert et durable pour
les patients et le personnel.

6.2 Exigence de situation

- le site ne doit pas être isolé de la ville.

- Endroit calme.

- A proximité des équipements sanitaires.

6.3 Exigence de l’accessibilité

- le site doit être délimité par au moins une voie principale

- Le site doit être facilement accessible.

6.4 Exigence de l’équipement

- L’implantation doit être compatible avec le schéma d’organisation sanitaire.

- Le bâtiment doit s’intégré à l’environnement qui l’entoure.

- Il faut qu’il soit accessible aux piétons et aux véhicules.


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2. Analyse comparative des zones

Site 01 : Bangui Site 02 : Delebama


Figure 00: recherches des zones d’implantation du projet dans la ville de Bangui et le village Delebama

Source : Google Earth fait par auteur

Zones Opportunités Contraintes


Site 01 :
Dans le 3 -ème
arrondissement
de Bangui
Site 02 :
Dans la
Commune de
bimbo (Village
Délebama) à
24km de Bangui

Choix du site et surface allouée pour l’aménagement


Le site d’étude à une superficie de 5.5 ha (hors voirie) et est situé à proximité de l’hôpital des
grandes endémies de la RCA. Le choix du site a été motivé par certains critères urbains mais aussi
politiques et sociaux qui se jouxtent pour former un tout cohérent.
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La programmation et la projection architecturale


Introduction

« Le Programme est un moment fort du projet. C’est une information obligatoire à partir
de laquelle l’architecture va pouvoir exister. C’est un point de départ mais aussi une phase
préparatoire ».
Le programme consiste en une énumération des entités et locaux nécessaires, avec leur localisation
dans le projet et leur surface.
Cela devra nous permettre de déterminer les exigences quantitatives et qualitatives du projet.
1. L’échelle d’appartenance
A la lecture qui s’est précédée c’est-à-dire l’analyse faite et notamment les statistiques fournis
notre objectif est de réaliser un centre de soin et de prévention en addictologie, répondant aux
besoins de région nord de notre pays, notre structure prendra en charge tout type de soins pour la
toxicomanie et la cyberdépendance.
2. La capacité d’accueil

D’après l’analyse des statistiques on remarque que le centre de santé en République Centrafricaine
et précisément à Bangui sont submergés et ne peuvent pas assurer la prise en charge de la totalité
des dépendants qui existent, de ce fait notre but est de décongestionner ces centres en créant une
structure avec une capacité d’accueil plus importante.

2.2 Les phases du traitement

a. La cure

La cure complète s’étale sur 18 à 20 jours et comprend :

• Volet médicamenteux
• Volet psycho et sociothérapie : séances de psychothérapie et de sociothérapie en groupe ou
individualisées afin de palier à d'éventuels dysfonctionnements psychiques ou sociaux.
b. La post-cure
• Après une cure de 20 jours et une consultation psychiatrique, La poursuite du traitement se fera
sous forme de thérapies avec un suivi régulier assuré pendant 10 jours.
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NB : le patient sera toujours hébergé pendant les 10 jours de thérapies.

Donc la Durée d’hospitalisation est de 30 jours 30*8=240 Lits

Le but de notre projet n’est pas seulement de répondre au manque de lits estimés mais également
à la problématique liée à la mauvaise répartition des centres d’addictologie en République
Centrafricaine. C’est pour cela qu’on a décidé de concevoir un centre de soin en addictologie à
Delebama de 120 lits au nord de la ville de Bangui.

LA CAPACITE D’ACCUEIL est de 120 lits

3. Les objectifs de la programmation

Objectif

Pour qui ? Pour quoi ? Comment ?

Usagers Cibles du projet Programme

Figure 00 : L’objectif de l’étude programmatique


Source : Auteur
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Identification des besoins et des espaces des usagers


Population Besoins, activité Espace, Aménagement
Etre accueilli, s’orienter, Traitement Accueil Consultation
psychiatrique S’adapter au lieu Se reposer, psychiatrique Consultation
dormir S’alimenter Participer à des générale Les chambres
Cyberdépendants activités éducatives : des cours de thérapie Cafeteria ; restaurant, séjour
Participer à des activités occupationnelles : Psychopédagogie Ergothérapie
dessiner, écouter la musique, travaux Espaces extérieurs : sentiers de
manuels S’amuser, courir, escalader Sortir marches, terrain de sport
prendre l’air… Jardin...

Être accueilli, s’orienter Traitement Accueil Urgence Consultation


ambulatoire Traitement psychiatrique psychiatrique Consultation
Traitement somatique S’adapter au lieu Se générale Hospitalisation Les
Toxicomanes reposer, dormir S’alimenter Participer à chambres Cafeteria ; restaurant,
des activités éducatives : des cours de séjour Psychopédagogie
thérapie Participer à des activités Ergothérapie Espaces extérieurs
Usagers

occupationnelles : dessiner, écouter la : sentiers de marches, terrain de


musique, travaux Manuels S’amuser, sport jardin…
courir, escalader Sortir prendre l’air…
Santé Soins médicaux, prendre en charge les Consultation Bureau générale,
dépendants spécialisée
Sociale Soins médicaux-psychologiques en Consultation psychiatrique
rapport avec la dépendance des
toxicomanes et la cyberdépendance,
Personnels

soutien psychologique, Suivi social :


Utilisateurs

préparation de départ en postcure


Administration Gérer le centre ; coté administratif et Administration
économique.
Autre Faire des radios Analyses sanguines
(pharmacien.) Responsable de la pharmacie
Famille Etre accueillis S’informer et donner des Accueil Consultation
Informations Assister et aider ses patients psychiatrique Réinsertion
sociale
Autre

Logistique Assurer la sécurité Cuisiner Nettoyer, Poste police Cuisine Buanderie


laver, repasser Réparer et assurer la Locaux techniques Dépôt des
maintenance des équipements Evacuer les déchets
déchets
PROPOSITION D’UN CENTRE DE SOINS EN ADDICTOLOGIE A DÉLÉBAMA
UCTION GENERALE ETUDES OPERATIONNELLES

3.2 Pourquoi ? (Cible du projet)


3.2.1 Locale
- Pallier au manque des centres de cure en addictologie.
- Satisfaire le besoin de la population locale en termes de soins ; de prise en charge des dépendants.
3.2.2 Régionale
- Réduire la surcharge dans le côté centre au niveau des l’hôpitaux et des centres de soin
communautaire.
- Doter la Commune de Bimbo d'un nouvel équipement sanitaire et social pour l'aider à faire face
aux besoins de la prise en charges des personnes qui souffrent de la dépendance.
- Participer à réduire le nombre des dépendants dans la Commune de Bimbo en République
Centrafricaine.
3.3 Comment ? (Le programme)
3.3.1 Programme de base

Fonction Espaces
Accueil Accueil, réception, enregistrement, orientation
Administration Bureaux administratifs
Unité psychosociale et sensibilisation Bureaux d’information et de sensibilisation
Unité de soin Unité de consultation, service d’infirmerie, Unité de soins,
service de traitement ambulatoire
Unité de réadaptation Unité de formation et d’éducation, Unité de réhabilité, unité
de socialisation, unité de formation pédagogique, Unité de
détente spirituelle
Unité thérapeutique Unité de traitement thérapeutique, Service d’Activités
ergothérapiques
Détente extérieure Service de détente en plein air, espace chevaux, jardins,
piscine, espace de jeux, terrain de sport.
Restauration Service de restauration, cuisines collectives
Hébergement Chambres, salon de détente
Annexes Locaux techniques, parking
Tableau 00 : Programme de base
Source : Auteur
PROPOSITION D’UN CENTRE DE SOINS EN ADDICTOLOGIE A DÉLÉBAMA
UCTION GENERALE ETUDES OPERATIONNELLES

Intégrer les Objectifs de Développement Durable (ODD) dans la conception architecturale d’un
centre de soins en addictologie est essentiel pour créer un environnement durable, sain et inclusif.
Voici quelques approches pour y parvenir :
1. Conception écologique :
o ODD 11 (Villes et communautés durables) : Concevez le centre en harmonie avec
son environnement local. Utilisez des matériaux durables, favorisez la biodiversité
et minimisez l’empreinte carbone.
o ODD 13 (Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) : Intégrez
des solutions d’énergie renouvelable, d’isolation thermique et de gestion de l’eau
pour réduire l’impact environnemental.
2. Accessibilité et inclusion :
o ODD 10 (Réduction des inégalités) : Assurez-vous que le centre est accessible à
tous, y compris aux personnes handicapées. Pensez à l’accessibilité des espaces, des
ascenseurs et des sanitaires.
o ODD 3 (Bonne santé et bien-être) : Créez des espaces accueillants qui favorisent la
santé mentale et physique des patients.
3. Conception centrée sur l’humain :
o ODD 3 (Bonne santé et bien-être) : Intégrez des espaces de détente, de méditation
et de thérapie. Favorisez la lumière naturelle et les vues apaisantes.
o ODD 16 (Paix, justice et institutions efficaces) : Concevez des espaces qui
respectent la dignité des patients et encouragent la réhabilitation.
4. Gestion des déchets et de l’eau :
o ODD 6 (Eau propre et assainissement) : Utilisez des systèmes de collecte des eaux
de pluie et de recyclage des eaux usées.
o ODD 12 (Consommation et production responsables) : Minimisez les déchets de
construction et privilégiez les matériaux recyclables.

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