Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
La problématique est l’approche ou la perspective théorique que l’on décide
d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. En d’autres termes, la
problématique est l’art, la science de poser les problèmes, bref, la problématique est un
questionnaire aboutissant à une fin. Elle désigne l’ensemble des problèmes dont les
éléments sont liés1.
WENU BECKER estime que la problématique d’un travail s’entend de
l’expression majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l’absolue clarté les
dimensions essentielles de l’objet de l’étude que les chercheurs se proposent de mener2.
Comme substantif, le concept problématique désigne l’ensemble des
questions dans un domaine de science en vue d’une recherche de solution et désigne
aussi un ensemble d’idées qui spécifie la position du problème suscité par le sujet d’étude.
Ainsi, elle fournit au lecteur des éléments nécessaires pour justifier la recherche ; elle
représente un thème de recherche ou un problème spécifique rattachant à une question
générale et des informations nécessaires pour tenir l’augmentation qui sert à justifier cette
recherche3.
La République Démocratique du Congo, deuxième pays plus vaste d’Afrique
après l’Algérie et onzième au monde avec une superficie de 2.345.410 Km² et une
population aujourd’hui estimée à 100 millions d’habitants4 (classée au quinzième pays le
plus peuplé du monde), connaît un problème de gouvernance sanitaire tant dans des
milieux urbains que les milieux ruraux.
1
SHOMBA K., Méthode de recherche en science sociales, Ed. PUK, Kinshasa, 1995, p.8.
2
WENU BECKER., Recherche scientifique théorie et pratique, Ed. PUK, Lubumbashi, 2006, pp.13-14.
3
LABANA L.A. et LOFEMBE, Initiation à la recherche scientifique : éléments de base, Ed. PUK, Kinshasa,
2007, p.12
4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Republique_democratique_du_Congo, consulté le 07 octobre 2023 à 14 h30’.
2
pour l'Etat. Les ressources conséquentes étaient investies dans les hôpitaux et
dispensaires pour permettre à la population d'accéder aux services de santé de qualité.
Au fil des années, les travailleurs se sont vus devant une situation, celle de prendre en
charge la totalité des soins. Le taux d'accès aux soins de santé oscille entre 40 et 50%,
d'après une enquête démographique et de santé menée par l'Organisation Mondiale de la
Santé en 2007 et actualisée en 2009. En clair, plus de 30 millions des Congolais
n'accèdent pas à des soins de santé de qualité. A côté de ces chiffres, il faut ajouter le
délabrement des infrastructures sanitaires, construites pour la plupart à l'époque coloniale
et peu après l'accession de la RDC à l'indépendance5.
Le système de santé au Congo-Kinshasa fait face à de nombreux défis.
L'insécurité, la pauvreté et les difficultés logistiques empêchent de garantir des services
sanitaires de qualité.
Le système de santé publique de notre pays est loin d'être satisfaisant.
Malgré les efforts pour l’améliorer, les indicateurs sanitaires restent inquiétants dans le
pays. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont extrêmement élevés alors que
l’espérance de vie est l’une des plus basses au monde.
La pauvreté des familles, la vétusté des infrastructures et le manque
d’équipements médicaux sont quelques-uns des facteurs qui ont contribué à l’état
défaillant des services de santé publique en RDC. Le pays souffre notamment d’une
pénurie de personnel médical marquée par des inégalités entre les grandes villes et les
zones rurales. Les formations sont limitées et de nombreux médecins et infirmières ne
reçoivent pas les outils nécessaires pour offrir des soins de qualité6.
"La santé n'est pas tout, mais tout est rien sans la santé", dit-on. La santé
est la pierre angulaire de tout processus de développement dans la mesure où elle
contribue au bien-être individuel et collectif et assure ainsi à tout système de
développement la plus précieuse des ressources à savoir le capital humain. De ce fait, la
santé joue un rôle économique et social indéniable. C'est pourquoi la production, la
5
CIBANGU, R. et TSHIMUNGU, F., Le système de santé de la République Démocratique du Congo. Système
de santé de la RDC et les perspectives d’amélioration, Editions Universitaires Européennes, Paris, 2022, 52 p.
6
CIBANGU, R. et TSHIMUNGU, F., Idem, 52 p.
3
distribution, le financement et la gestion des services de santé ont toujours été une
préoccupation des pouvoirs publics dans les pays du monde entier7. Et pourtant, cela ne
s'est pas toujours passé sans difficultés. De nos jours, de nombreux défis interpellent, à
des degrés divers, les systèmes de santé du monde entier, obligeant les pouvoirs publics
et autres décideurs à rechercher en permanence les mécanismes pouvant permettre de
les relever. Ces problèmes se posent généralement en termes de solidarité et d'efficience,
même si leur manifestation prend des formes variées suivant les régions du globe, selon
les pays et en fonction des systèmes de santé. Dans les pays développés, le principal
problème qui se pose est celui de l'explosion des coûts, la préoccupation majeure étant
de trouver les voies et moyens susceptibles de favoriser la maîtrise des coûts et de faire
progresser l'efficience.
En revanche, dans les pays en développement et principalement dans ceux
à faible revenu tels qu’en RDC, la crise du système de santé prend des dimensions
multiples. Cette crise est due non seulement à l'insuffisance et à la mauvaise gestion des
ressources disponibles, mais également à la faible croissance économique ainsi qu'à une
faiblesse des capacités institutionnelles. Tout cela a pour conséquence des systèmes de
santé peu performants, mal structurés et par conséquent incapables de relever les défis
majeurs de solidarité et d'efficience auxquels ils sont confrontés. Dans la plupart des pays
africains, l'Etat a été pendant longtemps le principal producteur des services sanitaires
ainsi que la principale source de financement du système de santé. Ce « double monopole
» de l'Etat s'explique par le fait que la santé a toujours été considérée comme un droit
individuel garanti à titre gratuit par l'Etat. Mais de nos jours, ce principe de gratuité des
services de santé est de plus en plus remis en cause : d'abord, pour des raisons liées à la
récession économique et donc aux restrictions budgétaires auxquelles ces Etats font face,
ensuite à cause du coût de plus en plus élevé des prestations sanitaires efficaces, et enfin
du fait de la démographie galopante qui entraîne dans ces pays un accroissement des
besoins en santé de la population. Face aux nouvelles contraintes, divers modes de
financement des services de santé sont envisagés à savoir : le paiement direct, le
7
TABUTEAU, D. et BRAS, P.-L., Les assurances maladie, Ed. PUF, Paris, 2021, 128 p.
4
financement par les contributions (l'impôt), le recours aux aides extérieures (bilatérales et
multilatérales) et la mise en œuvre de plans d'assurance maladie.
Les employés de nombreuses entreprises à Kinshasa ne
bénéficient pas toujours d’un système d’assurance-maladie adéquat, ce qui entraîne des
conséquences néfastes pour leur bien-être et leur productivité. Une des principales
difficultés est l’accès limité aux soins de santé de qualité les travailleurs kinois, qui ont
souvent du mal à trouver des établissements de santé fiables et abordables pour se faire
soigner ; en plus les coûts élevés de soins médicaux peuvent rendre le traitement
inaccessible pour de nombreux employés. Ainsi, le défi majeur réside dans la couverture
assurance-maladie offerte par les employeurs. Des nombreuses entreprises à Kinshasa
ne proposent pas d’assurance santé et leurs employés ou l’offre est limitée en termes de
prestations. Cela expose les travailleurs à d’imprévus.
L’assurance maladie joue u rôle essentiel dans la protection de la
santé et la sécurité financière des travailleurs en RDC et la CNSS est chargée de la gestion
de l’assurance-maladie pour travailleurs du secteur formel. Cependant, malgré les efforts
déployés par la CNSS, plusieurs problèmes persistent en ce qui concerne l’efficacité et à
l’accessibilité de cette assurance-maladie dans l’univers professionnel Kinois. Et les défis
d’assurance-maladie précités se posent dans le milieu professionnel congolais en général
et à la CNSS en particulier.
Eu égard de ce qui précède, nous nous sommes posés les questions
suivantes :
Quels sont les obstacles potentiels à un tel projet ? Y a-t-il des mesures pour
contourner ces difficultés ? Et quel rôle peuvent jouer les pouvoirs publics dans la
mise en œuvre d'une telle initiative ?
2. HYPOTHESES
Tout problème posé mérite bien une solution ; tout chercheur qui pose un
problème est habité par une proposition de réponse au problème qu’il cherche à affirmer
après de profondes investigations.
L’hypothèse est alors la proposition des réponses à la question posée, elle
tend à formuler et à suggérer les procédés des recherches8.
Au regard des questions posées, nous soutenons les hypothèses suivantes :
1. Nous estimons que l'assurance maladie universelle est en passe d’être réalisée en
RDC en général et à la CNSS en particulier via le Conseil National de Couverture
Santé Universelle (CNCSU) qui a récemment lancé la gratuité de la maternité et de
soins de nouveau-nés à Kinshasa. Les conditions et les modalités sont définies.
2. Nous pensons que l'organisation actuelle du système de santé ne peut pas garantir
les prestations nécessaires et répondre aux exigences requises dans le cadre
d'une assurance maladie universelle dans le milieu professionnel congolais en
général et à la CNSS en particulier à cause notamment de nombreux défis. Et la
prise en charge des maladies professionnelles demeure partielle dans cette
entreprise.
3. Pour assainir le secteur sanitaire en dépit des textes légaux, il faut notamment
commencer justement par le redressement du comportement des agents et cadres
du Ministère de la Santé Publique et puis vulgariser les réglementations sanitaires
auprès de la population congolaise plus particulièrement ceux de milieux
professionnels. Et les obstacles sont nombreux. Pour contourner ceux-ci, l’Etat qui
joue un rôle central, doit appliquer une bonne gouvernance sanitaire.
8
GRAWITZ M., Méthode de recherche en sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1990, p.443.
6
3. METHODES ET TECHNIQUES
3.1. METHODE
De prime à bord nous aimerions affirmer que tout travail scientifique doit
s’orienter selon un certain cadre méthodologique. Pour ce faire, l’usage des méthodes et
techniques aide à matérialiser cette méthodologie de la recherche.
« Lorsque le chercheur entame sa rédaction, il lui convient non seulement
de limiter le sujet, mais aussi de choisir des procédures concrètes adaptées pour réunir et
traiter les informations requises. C’est le rôle dévolu à la méthode pour traiter les
informations et les techniques, outils d’appui à la première pour récolter ou rassembler les
mêmes informations. Cependant, il ne serait pas de bon aloi que le chercheur y recourt
sans en justifier ou en concrétiser l’usage. » 9
Il est dit de la méthode comme étant « l’ensemble des règles et des principes
qui organisent le mouvement d’ensemble de la connaissance, c’est-à-dire les relations
entre l’objet de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes rassemblées à
l’aide des techniques et le niveau de la théorie des concepts. »10 En ce qui nous concerne,
nous avons utilisé la méthode d’analyse stratégique.
3.2. TECHNIQUES
« Les techniques sont l’ensemble des moyens et des procédés qui
permettent à un chercheur de rassembler des informations originales ou de seconde
main ».11
Concernant le sujet en étude, nous avons reconnu aux techniques
documentaires, l’interview libre et l’observation directe.
Elle met en présence les chercheurs d’une part et les documents supposés
contenir les informations recherchées d’autre part. Son usage nous a permis de récolter
9
BAENDE EKUNGOLA, Les normes de rédaction scientifique, Editions CEDI, Kinshasa, 2006, p.78
10
Jean OMASOMBO, Op.Cit, p.47
11
OMASOMBO Jean, Cours de Méthode de travail scientifique, Inédit, G1SPA, FSSAP, UNIKIN, 2002-2003
.
7
les données nécessaires pour la rédaction de ce travail, par la lecture des ouvrages
scientifiques, les travaux de nos prédécesseurs, des notes de cours.
Nous avons posé des questions de précision et discuté avec notamment les
agents et cadres de la CNSS sur cette question d’assurance-maladie.
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Pour tout travail qui se veut scientifique, il est une exigence qu’il soit
circonscrit et délimité dans le temps et dans l’espace. Il n’est pas possible d’étudier tout à
la fois ou à partir d’un fait étudié de parcourir tous les éléments influents jusqu’aux
extrêmes limites de la terre et jusqu’au bout de temps.12
S’agissant de la dimension spatiale de ce travail, il faut mentionner que la
ville de Kinshasa constitue le cadre géographique de nos investigations mais nous allons
mettre beaucoup plus d’accent sur la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
Quant à la dimension temporelle, nous nous sommes plus penchés sur la
période allant de 2019 à nos jours.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Comme tout travail scientifique doit comporter un plan pur ne pas se perdre
dans ses idées, notre travail comporte trois chapitres hormis l’introduction et la conclusion :
12
REZSOHAZY, R., Théories et critique des faits sociaux, La renaissances du livre, Paris, 1971, p.68.
9
7. DIFFICULTES RENCONTREES
Tout chercheur dans son champ d’action se bute à des difficultés qui
empêchent l’aboutissement effectif de résultats. Pour ce qui nous concerne, nous pouvons
relever certaines difficultés telles que :
1.1. Défi
Le mot « défi » est substantif ou un nom masculin. Son apparition dans la
langue française récente. Dans les anciens textes, on retrouve toutefois des mots
apparentés comme « défiance » ou bien encore « défiement ». Un défi désigne l’action de
provoquer une autre personne en combat, d’induire une compétition. On parle par exemple
de « relever le défi » ou de « lancer le défi ». D’une manière générale, ce mot renvoie à
l’idée de défier, de provoquer quelqu’un ou quelque chose. Il peut aussi marquer le refus
de se soumettre à une autorité que celle-ci soit détenue par une personne physique, une
institution. Donc, il renvoie à l’idée de combat, de provocation, ou bien encore de
compétition. Plusieurs synonymes peuvent être associés à ce terme. Ainsi, lorsque l’on
défie quelqu’un ou qu’on le provoque (ex. : cette attitude est un défi), les synonymes
suivants peuvent être employés : provocation, fanfaronnade, bravade mais encore
challenge (mot anglais), gageure, crânerie ou menace. Un défi (ou challenge) est une
invitation à se mesurer à d’autres, par exemple dans un combat ou une compétition
sportive.
1.2. Assurance
13
HEMARD, J., Théorie et pratique des assurances terrestres, t. 1, Société du recueil Sirey, Paris, 1924, p. 73.
14
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assurance consulté le 10 ocyobre 2023 à 14h30’.
12
comme une entité opposée à la santé, dont l'effet négatif est dû à une altération ou à une
désharmonisation d'un système à un niveau quelconque (moléculaire,
corporel, mental, émotionnel…) de l'état physiologique ou morphologique considérés
comme normal, équilibré ou harmonieux. On peut parler de mise en défaut de
l'homéostasie15.
Les termes maladie et malade proviennent du latin male
habitus signifiant qui est en mauvais état.
Ce terme est unique en français, italien et espagnol, alors que l'anglais et
l'allemand disposent de doublons tels que illness et disease, Erkrankung et Krankheit qui
expriment des distinctions particulières de sens.
Il n'existe pas de terme commun désignant la maladie dans le groupe
des langues indo-européennes, on note l'existence de nombreux synonymes dont la
signification étymologique appartient à quatre champs sémantiques :
1. la faiblesse, la perte de force, l'incapacité à travailler ;
2. la difformité et la laideur ;
3. la gêne, le trouble, le malaise ;
4. la souffrance et la douleur.
Le concept initial d'état morbide ou de maladie s'appuie sur un critère objectif
(incapacité de fournir un travail pour soi ou pour la société), et un critère subjectif (de la
gêne ou indisposition à la douleur aiguë). Ce concept n'est pas socialement neutre, car il
implique un jugement moral et esthétique : il y a la maladie, mais aussi le mal, le mauvais,
et le laid.
En français, les termes « maladie » et « malade » sont utilisés de façon
indistincte pour signifier « avoir une maladie » (reconnue par un médecin), « être malade »
(se sentir mal), « être un malade » (être reconnu comme tel par l'entourage ou la société).
L'anglais utilise trois termes, plus ou moins interchangeables, mais en principe utilisés le
plus souvent dans un contexte spécifique. Disease se rapporte à une perturbation
15
ADAM, P. et HERZLICH, P., Sociologie de la maladie et de la médecine, Ed. Armand Colin, Paris, 2014, 128
p.
13
biomédicale, objectivée par une maladie reconnue par un médecin, dans le cadre
d'une pathologie référencée (nosologie).
Illness se rapporte à l'expérience vécue, personnelle et intime, de la maladie : « je me
sens, ou je suis, malade ».
Sickness se rapporte à la perception de la maladie dans le cadre de l'entourage non-
médical (social ou culturel) : «je suis un malade» (reconnu comme tel).
1.4. Profession
16
LOCHOUARN, D., La Profession, approche juridique de la notion, Thèse de doctorat en droit privé, Lyon III,
1998.
17
Idem.
14
fréquemment avec la notion de métier. Profession semble maintenant définir le métier que
l'on exerce, que l'on professe à un moment donné. On peut donc avoir plusieurs métiers,
c'est-à-dire plusieurs savoir et savoir-faire, mais n'en professer qu'un seul.
D'après le sociologue Olivier Couard, une profession est « un métier
socialement organisé et reconnu »18.
18
« Dire son métier, Les écrits des animateurs, sous la direction de Olivier Douard Collection «Débats
jeunesses» », Agora débats/jeunesses, vol. 33, no 1, 2003 sur https://fr.wikipedia.org/wiki/ consulté le 23 octobre
2023.
19
TABUTEAU, D. et BRAS, P.-L., Les assurances maladie, Ed. Que sais-je?, Paris, 2021, 128 p.
15
plusieurs cas de sociétés privées qui, au XVIIe siècle en Espagne, offraient à leurs salariés
le remboursement des frais médicaux pour eux et leurs familles.
Au XIXe siècle, la Révolution industrielle concentre les populations dans les
villes où la solidarité locale ne peut plus jouer, et le nombre d'accidents du travail
augmente. De plus se développe un mouvement intellectuel et scientifique, qui promeut la
prévoyance individuelle (à l'origine des assurances privées), les sociétés d'assurance
mutuelle qui apportent la prévoyance collective et la notion de « dette sacrée » apportée
par la Révolution française dont l'article 21 de la Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen de 1793 reconnaît pour chaque citoyen le droit à l'assistance et à la protection
sociale, donnant naissance à la sécurité sociale.
Ces nouvelles conceptions sont appliquées en Prusse où Otto von
Bismarck, souhaitant un État fort, développe le premier système d'assurances sociales
obligatoires avec les projets de loi sur l'assurance contre les accidents du travail et
l’assurance-maladie sociale adoptés en 1883 et 188420.
L'assurance maladie peut prendre deux formes différentes :
soit il s'agit simplement d'une assurance financière : l'individu est assuré pour un risque
(l'accident, la maladie), et ses soins (rémunération des praticiens, coût des produits
et médicaments, prothèses, orthèses…) sont remboursés selon le barème ;
soit l'organisme assureur constitue un réseau de soins : il contacte des praticiens,
fournisseurs.... L'assurance achète une sorte d'abonnement à ce réseau de soins et le
revend à l'usager ; dans sa forme la plus extrême, l'assuré n'a pas le choix de son
praticien, du moins s'il veut bénéficier de la gratuité des soins ou de leur
remboursement.
On peut avoir une coexistence de ces deux modèles.
L'assurance maladie peut être un organisme purement étatique (public), ce
qui peut être uniquement des assureurs privés ou bien on peut avoir un système mixte :
l'usager dispose d'une assurance publique et peut contracter une assurance privée auprès
20
TABUTEAU, D. et BRAS, P.-L., Op.cit., 128 p.
16
21
TABUTEAU, D. et BRAS, P.-L., Op.cit., 128 p.
22
Idem, 128 p.
17
d’un pays ou l’assurance maladie complémentaires, qui permet de couvrir les frais non
pris en charge par l’assurance de base. Elle est considérée souvent comme un pilier
essentiel de système de protection sociale, visant à garantir l’accès aux soins pour tous,
indépendamment de leur situation financière au de leur état de santé. Elle contribue ainsi
à préserver la santé et le bien être des individus tout, en limitant l’impact économique de
dépenses de santé sur les ménages.
Elle fonctionne selon les principes suivants :
a) Affiliation : les individus doivent s’affilier à une assurance maladie en inscrivant auprès
de l’organisme responsable, qui peut être public (sécurité sociale) au privé (comme une
compagnie d’assurance). Cela implique souvent le paiement de cotisation régulière,
prélevées sur les salaires ou les revenus.
b) Remboursement : lorsqu’un assuré bénéficie des soins médicaux, il doit généralement
avancer le frais et conserver les justificatifs. L’assurance maladie examine ensuite la
demande et procède au remboursement total partiel des frais engagés en fonction des
règles et des barèmes prévus.
c) Tiers payant : dans certains cas notamment pour les médicaments ou les consultations
médicales, le système des tiers payant peut être utilisé. Cela signifie que l’assuré n’a
pas besoins d’avancer les frais, car le professionnel de santé directement rémunérée
par l’assurance maladie.
d) Liste des actes remboursables : les assurances maladies établissement
généralement une liste d’actes médicaux et de dépenses de santé qui sont
remboursables ; cela peut-être inclure les consultations chez le médecin généraliste ou
spécialiste, les examens radiologiques, interventions chirurgicales, etc. Les
remboursements sont souvent effectués selon le pourcentage défini par exemple 70%
du tarif de convention pour les consultations médicales.
e) Contrôle des dépenses : les assurances maladies peuvent mettre en place des
mécanismes de contrôle de dépenses, afin de maitriser le coût de santé. Cela peut
18
prendre la forme de tarif limites sur de remboursement de restriction sur certains actes
médicaux de gestion générique23.
N.B : Le fonctionnement exact de l’assurance maladie peut varier d’un pays à l’autre, en
fonction de la politique nationale et des règlementations en vigueur.
Il existe différentes formes d’assurances maladie qui varient selon les pays
et les systèmes de santé voici quelques-unes des principales formes d’assurances
maladie :
Assurance maladie publique ;
Assurance maladie privée ;
Assurance maladie obligatoire ;
Assurance maladie universelle complémentaire.
- Assurance maladie publique : dans des nombreux pays, il existe un système
d’assurance maladie publique financé par l’Etat. Cela peut prendre la forme d’une
sécurité sociale, où les cotisations sont prélevées sur le salaire et les employeurs
contribuent également les prestations de santé sont ensuite fournies par des prestations
publics ou privés.
- Assurance maladie privée : certains pays ont un système d’assurance maladie
principalement privée ou les individus doivent souscrire une assurance auprès des
compagnies privées. Ces assurances peuvent être à but lucratif ou à but non lucratif et
offrent une gamme de plans et de couvertures différents en fonction des besoins des
individus.
- Assurance maladie obligatoire : dans certains pays l’assurance maladie est
obligatoire pour tous les citoyens. Cela signifie que chaque individu est tenu de
souscrire une assurance maladie auprès d’une compagnie privée, soit en s’enfilaient à
une assurance maladie publique.
- Assurance maladie universelle : certains pays mettent en place un système
d’assurance maladie universelle, où tous les citoyens ont droit à une couverture santé
23
TABUTEAU, D. et BRAS, P.-L., Op.cit., 128 p.
19
de base, qu’elle que soit leur situation économique ou leur statut social. Ce type
d’assurance vise à garantir un accès équitable aux soins de santé pour tous.
- Assurance maladie complémentaire : dans de nombreux pays, l’assurance maladie
complémentaire est proposée en complément de l’assurance complémentaire peut-être
souscrite volontairement par les individus afin de bénéficier d’une meilleure couverture
pour certains types de soins, tels que les soins dentaires, l’optique ou la médecine
alternative.
Il sied de noter que chaque pays a son propre système d’assurance maladie
avec des différences dans les mécanismes de financement de prestataires, de services
au niveau de couverture. Les systèmes d’assurance maladie peuvent également évoluer
au fil du temps, pour répondre aux besoins changeants des populations.
24
BOURGUIGNON, F., Contribution à la connaissance préhistorique de la plaine de Kinshasa et de ses environs,
Mémoire de licence, UNAZA, Lubumbashi, 1972.
21
25
LHOBO LWA DJUGU DJUGU, Histoire Politique du Congo, Cours inédit, G1 SPA, FSSAP, UNIKIN, 2005-
2006.
26
LHOBO LWA DJUGU DJUGU, op.cit.
22
la même occasion, elle devient capitale de la colonie, chef lieu de la province du Congo-
Kasaï et du district du moyen Congo.
Elle était divisée en deux zones : la zone urbain avec Léo II, Léo-Ouest,
Kalina, Léo-I ou Léo-Est, et de Ndolo ; et la zone indigène au sud. La croissance de la ville
commence en 1945 avec la fin du travail forcé qui permet aux populations noires
d’augmenter. Arrivent alors de nombreux paysans de la campagne à la recherche d’un
emploi, s’entassant dans les cases de la Zone indigène. La ville commerce alors à se
peupler majoritairement de Bakongo. Dans les Années 1950, les cités planifiées de
Lemba, Matete, et une partie de Ndjili furent aménagées pour loger les employés de la
zone industrielle de Limite. En 1954, la ville ouvre la première université de la colonie,
l’Université lovanium.27
La ville compte 11 communes et 6 zones annexes en 1957 : les communes
de Kalamu, Dendale (actuelle commune de Kasa-vubu), saint Jean (actuelle Lingwala),
Giri-Ngiri, Kitambo, limite, Bandalungwa, Léopoldville (actuelle Gombe), Barumbu,
Kinshasa et Ngaliema ; et les zones annexes de Lemba, Binza, Makala, Kimwenza,
kimbanseke et Kingasani.
Les zones annexes de Ndjili et Matete sont ajoutés. Avec l’émeute de janvier
1959 l’indépendance politique se profile, les élections municipales, parlementaires ou
présidentielles donnent lieu à des tensions ethniques qui nécessitent l’intervention de la
force publique. Les Bakongos reportent néanmoins les élections municipales et
présidentielles. La guerre civile qui suit l’indépendance en 1960 renforce l’immigration des
balubas. Avec la prise de pouvoir du Marechal Mobutu, en 1965 le lingala devient la langue
régionale enseignée à coté du français. La ville change officiellement de nom en 1966, de
Léopoldville à Kinshasa.
En 1968, elle est dotée du statut de région au même titre que les autres
régions du pays et le nombre de communes passe à 24. Les dix nouvelles communes
sont : Bumbu, Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba,
27
DIMANDJA ONENE, L’apport des cinq chantiers dans le développement de la RDC : cas de la ville de
Kinshasa, TFC, FSSAP, UNIKIN, 2007-2008.
23
28
Décret loi no081 du 21 juillet 1998 portant organisation et administrative de la République Démocratique du
Congo.
25
29
Constitution du 18 février 2006, art. 195-198.
26
C) Organisation Administrative
Administrativement, la ville de Kinshasa est divisée en 4 districts, 24
communes et 326 quartiers. Que nous allons présenter dans le tableau ci-dessous.
Tableau no3. Les communes de la ville de Kinshasa et leurs Quartiers
Communes Nombre des Communes Nombre des
Quartiers Quartiers
Bandalungwa 7 Barumbu 9
Bumbu 13 Gombe 10
Kalamu 18 Kinshasa 7
Kasa-vubu 7 Kintambo 8
Makala 14 Lingwala 9
Ngiri-Ngiri 8 Mont- 16
Ngafula
Selembao 18 Ngaliema 21
Kisenso 17 Kimbanseke 30
Lemba 15 Maluku 19
Limete 14 Masina 21
Matete 13 Ndjili 13
Ngaba 6 N’sele 16
Source : Division Urbaine de l’Hôtel de ville de Kinshasa (2023).
3.3. Attributions du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa
Comme pour toute autre province, la constitution de la République
Démocratique du Congo du 18 février 2006 dans son article 204 stipule que : sans
préjudice des autre dispositions de la présente constitution, les matières suivantes sont de
la compétence exclusive des provinces :
Le plan d’aménagement de la province ; -La coopération inter-province ; -La fonction
publique : -La fonction publique provinciale et locale ; -L’application des normes régissant
27
l’état civil ; -Les finances publiques provinciales ; -La dette publique provinciale ; -Les
emprunts intérieurs pour les besoins des provinces ; -La délivrance et la conservation des
titres immobiliers dans le respect de la législation nationale ; -L’organisation du petit
commerce frontalier ; l’organisation et le fonctionnement des services publics,
établissements et entreprises publiques provinciaux dans le respect de la législation
nationale ; -Les travaux et marchés publics d’intérêt provincial et local ; - l’acquisition des
biens pour les besoins de la province ; - l’enseignement maternel, primaire, secondaire,
professionnel et spécial ainsi l’alphabétisation des citoyens, conformément aux normes
établies par le pouvoir central :
L’établissement des peines d’amende ou de prison pour assurer le respect des édits en
conformité avec de la législation nationale ; - les communications intérieures des
provinces ; - les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux, notamment l’import
foncier, l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt sur les véhicules automoteurs : - la fixation
des salaires minima provinciaux, conformément à la législation nationale :
L’affectation du personnel médical, conformément au statut des Agents de carrière des
services publics de l’Etat, l’élaboration des programmes d’assainissement et de compagne
de lutte contre les maladies endémo-épidémiques conformément au plan national :
l’organisation des services d’hygiènes et prophylaxie provinciale, l’application et le contrôle
de la législation médicale curative, des services philanthropiques et missionnaires, des
laboratoires médicaux et services pharmaceutiques, l’organisation et la promotion des
soins de santé primaires ;
L’élaboration des programmes miniers, minéralogiques, industriels, énergétiques
d’intérêt provincial et leur exécution conformément aux normes générales du planning
national ; - l’élaboration des programmes agricoles et forestiers et leur exécution
conformément aux normes du planning national, l’affectation du personnel agricole, des
cadres conformément aux dispositions du statut des agents de carrière des services
publics de l’Etat, l’application de la législation nationale concernant l’agriculture, la forêt, la
chasse, et la pèche ainsi que l’environnement, la conservation de la nature la capture des
28
30
Constitution, op.cit. Art.204.