Soins de santé primaires

1 avril 2021
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Principaux faits

 La moitié au moins de la population mondiale, soit près de 3,6 milliards

d’habitants, n’a toujours pas accès à une couverture complète des
services de santé essentiels.
 Dans le monde entier, 930 millions de personnes environ risquent de
passer sous le seuil de pauvreté à cause de dépenses de santé à leur
charge représentant 10 % ou plus du budget de leur ménage.
 Grâce au déploiement des interventions de soins de santé primaires dans
les pays à revenu faible ou intermédiaire, 60 millions de vies pourraient
être sauvées et l’espérance de vie moyenne pourrait augmenter de 3,7 ans
d’ici à 2030.
 Pour atteindre les cibles en matière de soins de santé primaires, il est
nécessaire d’investir entre 200 et 370 millions de dollars supplémentaires
par an afin d’offrir des services de santé plus complets.
 À la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies
sur la couverture sanitaire universelle (CSU) en 2019, les pays se sont
engagés à renforcer les soins de santé primaires. L’OMS recommande que
chaque pays affecte ou réaffecte 1 % supplémentaire de son PIB aux soins
de santé primaires à partir de sources de financement publiques ou
extérieures.

Que recouvrent les soins de santé primaires ?

Depuis 1978, le concept de soins de santé primaires a été réinterprété et redéfini à
maintes reprises au fil des ans, ce qui a pu prêter à confusion tant dans la
terminologie que dans la pratique. Une définition claire et simple a été formulée afin
de faciliter la coordination des futurs efforts en la matière aux niveaux mondial,
national et local et d’orienter leur mise en œuvre :

« Les soins de santé primaires constituent une approche de la santé tenant compte
de la société dans son ensemble qui vise à garantir le niveau de santé et de bien-
être le plus élevé possible et sa répartition équitable en accordant la priorité aux
besoins des populations le plus tôt possible tout au long de la chaîne de soins allant
de la promotion de la santé et de la prévention des maladies au traitement, à la
réadaptation et aux soins palliatifs, et en restant le plus proche possible de
l’environnement quotidien des populations. »
(A vision for primary health care in the 21st century: towards universal health
coverage and the Sustainable Development Goals, copublié par l'OMS et l'UNICEF)

Les soins de santé primaires regroupent trois composantes interdépendantes et

complémentaires : offrir des services de santé complets et intégrés, dont les soins
primaires ainsi que les biens et les fonctions de santé publique constituent les
éléments centraux ; appliquer des politiques et des mesures dans plusieurs secteurs
pour tenir compte des déterminants de la santé plus larges et en amont ; impliquer
les individus, les familles et les collectivités et leur donner les moyens de participer
davantage au niveau social ainsi que de s’auto-administrer des soins et d’être plus
autonomes en matière de santé.

Les soins de santé primaires se fondent sur un engagement en faveur de la justice

sociale, de l’équité, de la solidarité et de la participation. Ils reconnaissent que la
possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des
droits fondamentaux de tout être humain, sans distinction.

Pour parvenir à une couverture sanitaire véritablement universelle, il faut passer de

systèmes de santé conçus autour des maladies et des établissements à des
systèmes de santé conçus pour les personnes, avec les personnes. Les
gouvernements, à tous les niveaux, doivent souligner qu’il importe d’agir au-delà du
secteur de la santé afin de s’engager dans une approche en matière de santé
associant tous les pouvoirs publics, en intégrant un volet santé dans toutes les
politiques et en mettant fortement l’accent sur l’équité et sur les interventions tenant
compte des parcours de vie dans leur intégralité.

L’approche des soins de santé primaires recouvre des déterminants de la santé plus
larges et met l’accent sur la santé et le bien-être physiques, mentaux et sociaux,
considérés dans leur ensemble et de manière interdépendante. L’objectif est de
fournir des soins aux personnes dans leur globalité, en fonction des besoins de santé
tout au long de leur vie, et non pas simplement de traiter certaines maladies
données. Les soins de santé primaires garantissent que les personnes reçoivent des
soins complets et de qualité, depuis la promotion et la prévention jusqu’au traitement,
à la réadaptation et aux soins palliatifs, au plus près possible de leur environnement
quotidien.
Pourquoi les soins de santé primaires sont-ils
importants ?
Les États Membres se sont engagés à renouveler et à mettre en œuvre les soins de
santé primaires, pierre angulaire d’un système de santé durable et propice à la
réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU), des objectifs de
développement durable (ODD) liés à la santé et de la sécurité sanitaire, dont ils
constituent le « moteur programmatique ». Cet engagement a été codifié et réaffirmé
dans la Déclaration d’Astana et dans la Résolution 72/2 de l’Assemblée mondiale de
la Santé qui l’accompagne, dans le Rapport mondial de suivi de 2019 sur la
couverture sanitaire universelle et lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée
générale des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle. La couverture
sanitaire universelle (CSU), les objectifs de développement durable (ODD) liés à la
santé et les objectifs de sécurité sanitaire sont ambitieux, mais réalisables. Les
progrès en ce sens doivent s’accélérer de toute urgence, et les soins de santé
primaires constituent le moyen d’y parvenir.

Les soins de santé primaires représentent le moyen le plus inclusif, le plus équitable,
le plus économique et le plus efficace d’améliorer la santé physique et mentale des
populations, ainsi que le bien-être social. Les investissements dans les soins de
santé primaires portent leurs fruits et leurs effets se font sentir à grande échelle,
comme en témoignent les preuves qui continuent de s’accumuler tout autour du
monde, surtout en temps de crise comme celle liée à la pandémie de COVID-19.

Dans le monde entier, les investissements dans les soins de santé primaires
contribuent à améliorer l’équité et l’accès, l’efficacité des soins de santé, la
responsabilité et la transparence des systèmes de santé et les résultats en matière
de santé. Bien que certains de ces facteurs soient directement liés au système de
santé et à l’accès aux services de santé, il apparaît clairement que d’autres facteurs
très variés jouent un rôle essentiel comme déterminants de la santé et du bien-être,
notamment la protection sociale, les systèmes alimentaires, le niveau d’études et les
facteurs environnementaux.

Les soins de santé primaires sont également essentiels pour améliorer la résilience
des systèmes de santé face aux situations de crise, leur permettre de détecter de
façon plus proactive les premiers signes d’épidémies et mieux les préparer à réagir
rapidement en cas de hausse soudaine de la demande de services. Même si les
données continuent d’évoluer, il est déjà largement admis que les soins de santé
primaires sont la « porte d’entrée » du système de santé et constituent la base sur
laquelle s’appuyer pour renforcer les fonctions essentielles de santé publique afin de
faire face à des crises de santé publique telles que la pandémie de COVID-19.

Action de l’OMS
L’OMS aide les pays à réorienter leur système de santé vers les soins de santé
primaires, qui seront un moyen clé de mettre en place la couverture sanitaire
universelle (CSU), de réaliser l’objectif de développement durable 3 et de parvenir à
la sécurité sanitaire. Les systèmes de santé doivent être adaptés à la population,
adaptés au contexte et adaptés à leur objectif. L’amélioration d’un système de santé
passe par le renforcement de nombreux aspects, notamment : la gouvernance et le
financement de la santé ; les personnels de santé ; la prise en compte des questions
de genre, l’équité et les droits ; les systèmes d’information ; la qualité des soins et la
sécurité des patients ; la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de
l’adolescent, ainsi que le vieillissement en bonne santé ; la santé sexuelle et
reproductive ; les médicaments et les fournitures médicales ; la préparation, la
riposte et le relèvement en cas de situation d’urgence ; le travail sur les maladies
transmissibles et non transmissibles.

L’OMS a déterminé trois axes de travail stratégiques afin de renforcer les soins de
santé primaires à l’échelle mondiale :

 Mettre en place un « guichet unique » pour apporter aux États Membres un

appui à la mise en œuvre des soins de santé primaires, adapté au contexte
et aux priorités de chaque pays. Ce mécanisme appliquera le Cadre
opérationnel pour les soins de santé primaires et tirera parti des occasions
d’investissement liées à la lutte contre la COVID-19 afin de reconstruire en
mieux des systèmes de santé fondés sur les soins de santé primaires, dans le
cadre des efforts de relance. Cette fonction fondamentale s’inspire des travaux
existants et s’appuie sur les expériences menées dans plusieurs pays et régions
du monde entier.
 Produire des données et des innovations orientées sur les soins de santé
primaires, en concentrant davantage les efforts sur les laissés-pour-
compte. Ce travail vise à trouver des solutions novatrices en s’appuyant sur les
données existantes, sur les meilleures pratiques recommandées et les solutions
de mise en œuvre, sur l’expertise des pays ayant réussi et sur les publications à
ce sujet. Les principaux éléments livrables sont des orientations en matière de
suivi et de mesure qui permettront d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en
œuvre des soins de santé primaires dans les pays et, par la suite, un rapport
mondial sur l’avancement des soins de santé primaires, ainsi que des initiatives
innovantes de renforcement des capacités dans le cadre de l’Académie de
l’OMS.
 Promouvoir le renouvellement des soins de santé primaires par le
leadership politique, la défense des droits et les partenariats
stratégiques avec des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des
organisations de la société civile, des partenaires de développement, des organismes
apparentés du système des Nations Unies, des donateurs et d’autres parties prenantes aux
niveaux mondial, régional et national. Plusieurs initiatives seront menées au titre de cet
axe de travail, notamment : un groupe consultatif stratégique externe sur les soins de
santé primaires sera constitué pour conseiller l’OMS sur le renouvellement des soins de
santé primaires dans le monde entier ; une récompense sera créée pour reconnaître
l’excellence en matière de soins de santé primaire à l’échelle mondiale ; l’établissement
de nouveaux partenariats et réseaux collaboratifs dans ce domaine intégrant de nouveaux
acteurs, tels que des jeunes responsables de la santé, des parlementaires et la société
civile dans son ensemble, sera encouragé.