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IMPACT DE LA PANDEMIE SUR L’ECONOMIE MAROCAINE

La gravité de la pandémie du coronavirus a poussé les gouvernements de plus de 200 pays à


travers le monde à prendre des mesures préventives drastiques, au détriment de leurs
économies. Selon la Banque asiatique de développement, l’impact de la pandémie sur
l’économie mondiale pourrait être situé entre 2.000 et 4.100 milliards de dollars, soit 2,3% à
4,8% du PIB mondial.

Cette crise sanitaire a mis sérieusement à plat les moteurs de la croissance de l’économie
mondiale, rendant la sortie de la crise autant complexe qu’incertaine. Elle a engendré, en sus,
une perturbation des chaines d’approvisionnement à l’international, ce qui a entrainé un choc
important à la fois sur l’offre et la demande.

Certes, la pandémie du COVID-19 coûte cher à l'économie mondiale. L'économie nationale


n'échapperait guère à ses répercussions désastreuses tant économiques que sociales.

Malgré les mesures décisives et rapides qui ont été prise au début par notre pays pour contenir
la propagation du virus et atténuer le maximum de ses dégâts néfastes, le choc soudain de
cette pandémie a fait tombé l’économie nationale dans une grave récession ; elle risque de
subir un impact double des chocs économiques que ce soit intérieurs ou extérieurs.

Nous pouvons dire alors que le sujet, entre nos mains, présente un intérêt de double face. Le
premier de nature analytique qui consiste à déceler les effets de la crise née de cette pandémie
sur l’économie nationale. Et le deuxième d’ordre pratique dans lequel nous permettons de
présenter l’ensemble des mesures appliquées par notre pays et de proposer quelques
recommandations bien calculées afin de maintenir une stabilité voire une croissance
économique.

En effet, personne ne peut nier que la pandémie du COVID-19 a déclenché la plus profonde
récession économique depuis la seconde guerre mondiale. Selon le FMI, cette crise constitue
la pire depuis la grande dépression de 1929. Plusieurs effets néfastes et dégâts ont eu lieu.
Raison pour laquelle, notre sujet portera sur l’analyse de la situation pandémique de notre
pays et présente également les actions entreprises, tout en mettant en relief les principales
recommandations pour accompagner une réponse intégrée et efficace face aux répercussions
économiques et sociales de la crise.

Nous allons traiter en premier temps l’impact de cette pandémie sur l’économie nationale, en
particulier sur les secteurs économique du pays. (Chapitre 1)

Nous allons ensuite se pencher sur les moyens adoptés dans ce sens pour combattre ces
incidences et ralentir la propagation de la pandémie de covid-19. (Chapitre 2)
Chapitre 1 : Les effets de la crise économiques résultant de la pandémie
COVID 19 :

En effet, les mesures de confinement faites pour faire face à la propagation de la pandémie
montrent des effets négatifs rapides sur l’économie.

A. Les secteurs d’activité touchés par la crise sanitaire

En tant qu'économie axée sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc pourrait


connaître des pertes importantes en 2020.

1. Tourisme

Le secteur du tourisme qui contribue pour environ 8% du PIB du pays, constitue l’un des
secteurs les plus touchés par cette crise sanitaire.

En effet, toutes les branches d'activité liées à ce secteur vital (hôtels, restaurants, agences de
voyage et location de voitures) sont en détresse. En termes de chiffre d'affaires, la perte du
secteur est estimée à 34 milliards de dirhams en 2020, toutes branches confondues. Le
confinement pratiquement total imposé en réponse à la pandémie a entraîné une forte chute du
nombre de touristes internationaux de 90% par rapport à l’année dernière. Une crise qui
menace pas moins de 500 000 emplois et de 8 500 entreprises dont des entreprises
d'hébergement touristiques classées, des entreprises de restauration touristique, des agences de
voyages, des sociétés de transport touristique et des sociétés de location de voitures.

Cependant, l'impact de la COVID-19 est un moment décisif pour repenser et transformer les
modèles touristiques existants vers un tourisme plus résilient, plus inclusif et plus efficace en
termes de ressources. 

1. Transport

Les recettes de l'ensemble du secteur des transports terrestres, maritimes, ferroviaires et


aériens ont diminué, tant pour le transport de passagers que pour celui de marchandises.

Le transport aérien souffre des mesures de précaution appliquées et de la baisse de la


demande. D’après l’Association internationale du transport aérien, la pandémie pourrait
entraîner des pertes lourdes au Maroc et une forte réduction des passagers. Les perturbations
de trafic aérien pourraient en outre faire encourir des risques à plus de 225 000 emplois.

Les transports routier et ferroviaire devraient, de même, être touchés par la crise suite aux
mesures appliquées.
2. Industries manufacturières :

L’effet du Coronavirus pourrait se manifester, d’une part, sur le plan de l’approvisionnement


en matières premières et intrants de moins en moins disponibles, et, d’autre part, dans la
baisse de la demande étrangère. De ce fait, certaines activités sont à l’arrêt tel que le secteur
automobile qui représente le premier secteur exportateur du pays, toute baisse de son activité
aura un fort impact sur la balance commerciale. D’autres peinent à trouver des marchés
(textile) et certaines risquent d’être bloquées par manque d’approvisionnement en matières
premières et produits intermédiaires comme le secteur agroalimentaire qui représente 25% du
PIB industriel du Maroc en assurant plus de 110 000 emplois.

3. Secteur des services :

Les services aux entreprises et le commerce représentent les secteurs les plus touchés par la
crise sanitaire. Du coté de celles qui sont en arrêt, 43 % des entreprises qui poursuivent leur
activité actuellement ont réduit leur production pour s’adapter aux conditions imposées par
cette situation. En conséquence, 27 % des entreprises ont réduit temporairement ou
définitivement leurs effectifs. Les industriels ont quant à eux réduit leur main-d’œuvre de 22
% en supprimant 195 000 postes.

4. Commerce extérieur :

En effet, la crise pourrait impacter le commerce extérieur du Maroc qui représente 32% du
PIB. Au niveau de la balance commerciale, un ralentissement des exportations reste probable
au vu de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, de l'allongement des délais de
traitement des dossiers et de la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc.

A. Etendu de l’impact de la pandémie :

1. Au niveau de la croissance :

La croissance nationale pour l’année 2020 est revue à la baisse par rapport à l’année dernière
compte tenu de l’effet conjugué de la propagation au niveau mondial de la pandémie. Elle
constitue la plus faible croissance des 20 dernières années. Le Centre Marocain de
Conjoncture table, pour sa part, sur une croissance limitée à 0,8% en 2020. Bank Al-Maghrib
a par conséquent décidé de réduire son taux directeur de 25pbs à 2% afin de soutenir l’activité
économique nationale.
2. Au niveau de la consommation et de l’investissement :

Compte tenu du gel des activités des entreprises, de la hausse attendue du taux de chômage
ainsi que des mesures sanitaires entreprises (confinement, fermeture de restaurants, de cafés,
d’usines, etc.), le pays connait une baisse important de la consommation des ménages (hors
produits de première nécessité) et de l’investissement.

3. Situation sociale :

Le marché du travail fait face à un choc de proportions historiques. Les effets négatifs
combinés ont conduit à des pertes d'emplois et de revenus généralisées, en particulier dans le
secteur informel où 66% des travailleurs ont perdu leur emploi. L'aide gouvernementale a en
partie atténué la perte pour 19% des ménages en particulier dans le secteur informel.

L’état d’urgence sanitaire et en particulier le confinement ont eu pour effet, certes, de réduire
la propagation du virus, mais ils ont réduit drastiquement les revenus des ménages et mettre
des millions de familles dans des situations précaires.

En cette période de crise inédite, toutes les branches d’activité économiques sont pleinement
secouées et désorientées. Face à cette crise, un redémarrage des activités économiques s’avère
nécessaire.

Chapitre 2 : Mesures et recommandations pour affronter la crise créée:


Face à la pandémie du COVID-19, et malgré la situation critique de notre économie, le Maroc a pris
des décisions rapides durant cette crise avec une implication courageuse,  forte et directe.

A. Principales mesures mises en place par le Maroc

Un plan d’action a été établi autour de trois axes : santé, économie et ordre social afin de
limiter les dégâts et d’avoir un certain contrôle sur la crise.

1. Mesures financières :

SM le Roi Mohammed VI a ordonné la création d’un fonds spécial pour la gestion de la


pandémie de Coronavirus. Le Fonds vise à tempérer les conséquences économiques et
sociales résultant des mesures préventives (en finançant les propositions du Comité de veille
économique en particulier) et à réhabiliter et mobiliser le système de santé pour faire face à la
propagation de la pandémie (achat de matériel, mise à niveau des infrastructures et traitements
d'urgence).

2. Mesures économiques :
Sur le plan de la politique monétaire, la Banque centrale marocaine a décidé de réduire son
taux directeur à 2% afin de soutenir l’activité économique.

Un Comité de Veille Economique (CVE) a également été créé. Celui-ci est présidé par le
Ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration pour prendre
plusieurs décisions en matière économique, sociale et fiscale.

Sur le plan économique, les indicateurs macroéconomiques ont été mis à mal rendant une loi
de finances rectificative nécessaire.  Ainsi, la dette publique, la balance de paiement, le déficit
budgétaire et  le taux de croissance doivent être reconsidérés.

Il a été décidé de suspendre le paiement des charges sociales (CNSS) pour les entreprises.

Les entreprises peuvent également bénéficier d'un moratoire pour le remboursement des
échéances des crédits bancaires et de leasing jusqu'au 30 juin 2020 sans paiement de frais ni
de pénalités.

Les TPE, PME et activités professionnelles en difficulté peuvent demander le report des
crédits bancaires ainsi qu’une ligne supplémentaire de crédit de fonctionnement octroyée par
les banques et garantie par la Caisse centrale de garantie (CCG) a été aussi activée.

3. Mesures sociales :

Le Maroc a déployé des efforts de compensation financière afin de soutenir la population avec
des mesures d’atténuation notamment dans l’économie formelle mais aussi informelle.

Les salariés relevant des employeurs en difficulté, en arrêt d'activité, affiliés à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), ont bénéficié d'une indemnité forfaitaire mensuelle de
2000 dirhams nets en plus du bénéfice des prestations relatives à l'assurance maladie
obligatoire et aux allocations familiales. Cette indemnité leurs est versée par le Fonds spécial
pour la gestion de la pandémie du coronavirus. Ces salariés ont pu également bénéficier du
report de remboursement des échéances des crédits bancaires, à savoir le crédit à la
consommation et le crédit acquéreur.

4. Mesures fiscales :

Les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel de 2019 est inférieur à 20 M de dirhams,
peuvent, si elles le souhaitent, bénéficier d'un report de dépôt des déclarations fiscales jusqu'à
fin juin avec une suspension des contrôles fiscaux jusqu'au 30 juin 2020.

Ainsi, la création du fonds Covid, le passage au télétravail et l’usage massif du numérique


durant le confinement ont démontré l’apport de la digitalisation pour l’amélioration des
services au citoyen et pour l’éducation.
A. Recommandations

Face à l’ampleur de la récession mondiale, il est nécessaire de promouvoir une économie


résiliente et durable par la protection de l’emploi, et le renforcement d’un modèle économique
qui tient compte des leçons apprises de la crise et notamment, la nécessité de réduire
l’économie informelle créatrice de fragilité sociale, l’appui aux petites et moyennes
entreprises, le développement d’une industrie marocaine intégrée, l’encouragement de la
consommation du produit marocain et la protection de l’économie marocaine face aux
conséquences d’accords de libre-échanges déséquilibrés. Il s’agit ainsi de s’appuyer sur un
modèle qui profite de la distribution mondiale des investissements et qui repose ainsi sur une
économie numérique et une économie verte comme nécessité et opportunité.

Les prochains projets de loi de finances doivent certainement répondre à deux points
essentiels, à savoir ; le soutien aux familles qui ont souffert des conséquences de la pandémie
durant cette crise en perdant la totalité ou une partie de leurs revenus. Ainsi que les secteurs
économiques qui ont besoin d’un soutien pour une reprise d’activité à court terme et une
relance à moyen et long terme dans le but de sauvegarder et créer de l’emploi.

L’apport du secteur bancaire et des différents systèmes de financement de l’économie doit


être ainsi au centre du dispositif de relance de l’économie nationale.

CONCLUSION

La crise sanitaire de 2020 a porté un coup très dur  à la situation économique et social du
Maroc et aura des conséquences qui se feront ressentir sur plusieurs années.

Toutefois, toute l’activité économique nécessite de mesures assouplies en matière fiscale et de


prêts bancaires. Aujourd’hui, l’Etat joue le rôle de l’Etat assureur pour investir dans la sortie
de crise de l’ensemble des branches et des activités économiques.

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