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2ème année B2

ESTP
Chapitre 6 : LA METHODE DES COUTS VARIABLES
ET LE SEUIL DE RENTABILITE

La méthode du coût variable, aussi appelée direct costing est fondée sur la distinction entre
charges variables et charges fixes. Elle consiste à n’imputer aux produits que les charges
variables, que celles-ci soient directes ou indirectes aux produits ; ce qui permet de dégager
une marge sur coûts variables par produit.

Elle est à la base de l’analyse différentielle d’exploitation et du calcul du seuil de rentabilité.

I – L’ANALYSE DIFFERENTIELLE DES CHARGES

1.1. Le comportement des charges.


Les charges de l’entreprise ne se comportent pas toutes de la même façon. Certaines
chargent évoluent en fonction de l’activité (volume de production ou de vente), ce sont des
charges variables. D’autres au contraire sont indépendantes du niveau d’activité ou de
production, pour une capacité de production donnée, ce sont les charges fixes.

Les charges variables sont liées au fonctionnement de l’entreprise. On les appelle aussi
charges opérationnelles. Il s’agit essentiellement des consommations de matières, d’énergie
et des commissions des vendeurs, etc.

Les charges fixes sont liées à l’existence de l’entreprise. On les appelle aussi charge de
structure. Il s’agit de l’amortissement des bâtiments et des équipements, des salaires du
personnel, des primes d’assurance, etc.

Il existe une troisième catégorie de coûts qui contiennent des charges fixes et des charges
variables ; ce sont les charges mixtes ou semi-variables (la rémunération des commerciaux
par exemple qui peut contenir une part fixe et une part variable, les charges d’électricité ou
de téléphone qui comprennent généralement une part fixe, l’abonnement, et une part
variable, les consommations).

1.2. Le compte de résultat différentiel


Le compte de résultat différentiel permet de faire apparaitre les coûts variables et les
marges à chaque étape du processus de production et surtout, de calculer la marge sur coût
variable.

NB : une marge est la différence entre le prix de vente et un coût intermédiaire.

Marge sur cout variables (MSCV) = chiffre d’affaires – charges variables


Exemple de compte de résultat différentiel :

Eléments
Chiffres d’affaires CA
- Coûts variables CV
= Marge sur coûts variables MSCV
- Coûts fixes communs (A et B) F
= Bénéfice B

APPLICATION
Le compte de résultat de la société SAXO se présente ainsi :
Compte de résultat
Achats de matières premières 717 000 Ventes 1 200 000
Autres charges d’exploitation 414 000 Produits exceptionnels 2 400
Charges exceptionnelles (2) 1 200
Résultat 70 200
TOTAL 1 202 400 TOTAL 1 202 400
(1) Les produits et les charges exceptionnels ne sont pas pris en compte pour le calcul du
coût variable et des charges fixes

Les autres charges se répartissent de la manière suivante :


- Charges variables de production 20%
- Charges variables de vente 30%
- Charges fixes 50%

Travail à faire : établissez un tableau faisant apparaître :


- La marge sur coût variable de production,
- La marge sur coût variable,
- Le résultat.

Tableau différentiel :

Eléments Coûts Marge %


Chiffre d’affaires
Achats de matières premières
Autres charges d’exploitation variables de
production
Coûts variables de production
Marge sur coût variables de production
Charges variables de distribution
Total coûts variables
Marge sur coûts variables
Charges fixes
Résultat analytique

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II - LE CALCUL DU SEUIL DE RENTABILITE

2.1. Définition du seuil de rentabilité


Le seuil de rentabilité pour une période donnée est le volume d’activité exprimé en quantité
ou en valeur que l’entreprise doit effectuer pour ne réaliser ni perte, ni profit. Au seuil de
rentabilité, le bénéfice est nul et le chiffre d’affaires est égal à la somme des charges
variables et des charges fixes. Le seuil de rentabilité peut également être défini comme le
niveau d’activité pour lequel la marge sur coûts variables est égale aux charges fixes.

2.2. Formule du seuil de rentabilité

La formule du seuil de rentabilité part de celle du bénéfice. Le bénéfice (B) est égal au chiffre
d’affaires (CA) moins les coûts totaux (CT).

B = CA – CT avec CT = CV + CF
(CV = coûts variables totaux et CF = coûts fixes totaux)

D’où : B = CA – CV – CF

Cette relation du bénéfice peut être exprimée en fonction des quantités (Q) ou du chiffre
d’affaires (CA)

 Exprimé en fonction des quantités (Q)

B = pQ – vQ – CF, (avec p = le prix de vente unitaire, v = le coût variable unitaire).

En mettant Q en facteur, on a :
B = (p-v) Q – CF , avec (p-v) = la marge sur coût variable unitaire.
Au seuil de rentabilité, B = 0, d’où :

𝐶𝐹
𝑄∗=
(𝑝 − 𝑣)
(p - v) = marge sur coût variable unitaire

 Exprimé en fonction du chiffre d’affaires (CA)

B = CA – a CA – CF, avec a = le coefficient de coût variable

En mettant CA en facteur, on a :
B = (1-a) CA – CF, avec (1-a) = le taux de marge sur coûts variables (taux MSCV).
Au seuil de rentabilité, B = 0, et on a donc :

𝐶𝐹
𝐶𝐴 ∗ =
(1 − 𝑎)
(1 a) = taux MSCV

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Exemple :
On dispose des informations suivantes
Prix de vente (p) = 100 €,
Coût variable (v) = 60 €
Coût fixes (CF) = 10 000 €
L’entreprise fabrique 350 produits et dégage un bénéfice de 4000 €

Calculer son seuil de rentabilité.

- La marge sur coût variable unitaire (p-v) = 100 – 60 = 40 €


- le taux de marge = (40 / 100) x 100 = 40%

 Seuil de rentabilité en quantité : Q* = CF / (p-v) = 10 000 / 40 = 250 unités


 Seuil de rentabilité en valeur : CA* = CF / taux MSCV = 10 000 / 0,4 = 25 000€

2.3. Interprétations graphiques

Trois interprétations graphiques permettent de mettre en évidence le seuil de rentabilité :

Si on reprend l’exemple précédent, la droite de bénéfice est la suivante :

B = 0,4 CA – 10000
CA* = 25000 € soit 250 unités

1er graphique : Au SR, chiffre d’affaires = coût total (CA = CT),

c.à.d, CA = CV + F ou CA = a CA + F (avec a = coefficient du coût variable)

CA et coûts

CA = p Q

Zone de profit

CT = 0,6 CA + 10000

Zone de perte

F = 10000

SR = 25 000 35 000 Chiffre d’affaires

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2è graphique : au SR, la marge sur coût variable = charges fixes (MSCV = CF)

Exprimé en fonction du chiffre d’affaires, (1-a) CA = CF ou encore MSCV = CF

Coûts fixes et Marges

MSCV = 0,4 CA

Zone de profit
Zone de perte

F = 10000

0 SR = 25 000 35 000 Chiffre d’affaires

3è graphique : au SR, bénéfice = zéro, (1-a) CA – CF = O

Bénéfice
B = 0,4 - 10000

Zone de profit
Zone de perte

SR = 25 000 35 000 Chiffre d’affaires


- 10000

Ce dernier graphique montre le risque de perte lié à l’existence de coûts fixes en cas
d’absence d’activité.

2.3. Date d’atteinte du SR ou point mort :

Le seuil de rentabilité peut aussi s’exprimer en termes de durée (date) au bout de laquelle
l’entreprise couvre ses coûts fixes par sa marge sur coût variable pour un chiffre d’affaires
donné.
On considère généralement pour cela que le chiffre d’affaires est réalisé au bout de 12 mois
et le seuil de rentabilité au bout de X mois, d’où la formule :

(12 𝑥 𝑆𝑅)
𝑋 (𝑑𝑎𝑡𝑒 𝑆𝑅 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑖𝑠) =
𝐶𝐴

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Si on reprend l’exemple précédent, le PM est de (12 x 25000) / 35000 = 8,57 mois, soit le 18
septembre en supposant que les ventes sont uniformément réparties sur l’année, et que
chaque mois comprend 30 jours.

III. MARGE DE SECURITE ET LEVIER D’EXPLOITATION

A- La marge de sécurité (MS) est égale à la différence entre le chiffre d’affaires et le seuil de
rentabilité. Elle indique la baisse possible du chiffre d’affaires que l’entreprise peut
supporter sans subir de perte.

MS = CA - SR

Dans l’exemple, MS = (35 000 – 25 000) = 10 000 €

B - L’indice de sécurité (ou marge de sécurité relative) est le rapport entre la marge de
sécurité et le chiffre d’affaires. Plus il est élevé, meilleure est la sécurité.

𝑀𝑆 (𝐶𝐴−𝑆𝑅)
Indice de sécurité = 𝐶𝐴 = 𝐶𝐴

C – Le levier d’exploitation exprime l’élasticité du résultat d’exploitation par rapport au


chiffre d’affaires. Il y a effet de levier si une augmentation du chiffre d’affaires au-delà du
seuil de rentabilité entraine une variation plus que proportionnelle du résultat.

IS = (35 000 – 25 000) / 35 000 = 0, 29, Le CA peut diminuer de 29% sans que le résultat ne
soit négatif.
ELE = (Δ RLT / RLT) / (Δ CA / CA)

APPLICATION

Une société a réalisé un chiffre d’affaires de 500 000 €. Ses charges totales se sont élevées à
380 000€, dont 105 000€ de charges fixes.

Travail à faire :

1) calculer le seuil de rentabilité de l’entreprise


2) A quelle date sera-t-il atteint (point mort) ?
3) Quel aurait été le résultat si le chiffre d’affaires avait été de 5% supérieur ?
4) Calculer le levier d’exploitation.
5) Indiquer le chiffre d’affaires nécessaire pour réaliser un bénéfice de 300 000 €.

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