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Le point mort : introduction

• Question cruciale : quel est le niveau de chiffre d’affaires à


partir duquel une entreprise devient bénéficiaire ?

• Pour répondre, décomposition de l’ensemble des charges


de l’entreprise en 2 catégories :
 les charges de structure
 les charges opérationnelles

Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 1


1.1. La modélisation des charges : les
charges de structure fixes
• Charges de structure fixes = charges liées à l’existence de l’entreprise et
correspondant, pour chaque période, à une capacité de production
déterminée
Ex. : amortissement des immobilisations, loyers supportés, charges relatives
au personnel administratif et d’encadrement, dépenses de publicité,….
• Charges relativement indépendantes du volume d’activité, du moins dans
un intervalle de production donné
 variation par palier consécutive à un changement de structure
découlant d’un désir d’accroissement d’activité
 fixité à l’intérieur d’un palier donné

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1.1. Les charges de structure fixes :
représentation
Charges fixes totales  représentation par des segments de droite
Charges fixes unitaires  représentation par des segments
d’hyperbole

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1.2. La modélisation des charges : les
charges opérationnelles variables

• Charges opérationnelles variables = charges liées au fonctionnement


de l’entreprise
Ex. : matières et énergie consommées, charges du personnel
productif
• Evolution des ces charges fonction du degré d’utilisation, de
l’intensité et du rendement dans l’emploi des capacités et des moyens
disponibles  charges « variables » selon le volume d’activité sans
qu’il n’existe une proportionnalité

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1.2. Les charges opérationnelles variables :
représentation

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1.2. Les charges opérationnelles variables :
remarque

• Modèle avec 2 catégories de charge le plus utilisé


• Dans certaines industries, nécessité d’une modélisation plus complexe
 classification en 4 types (Cooper&Kaplan) :
 les charges liées au volume de production (matières,…)
 les charges qui dépendent du nombre de lots lancés (en fabrication,…)
 les charges dues à l’existence du produit (service des méthodes,…)
 les charges dues à l’existence d’une capacité de production

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1.2. Les charges opérationnelles variables :
représentation liée à la remarque

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1.3. La modélisation des charges : critique
du modèle
• Conditions de fiabilité du modèle :
Stabilité du processus de production sur la période étudiée
Stabilité des coûts unitaires sur cette période
Elimination de la base de données des mouvements anormaux (grève,…)
• Avantage de la simplicité par rapport à des modèles plus complexes :
Simplicité des paramètres à estimer
Simplicité au niveau de l’agrégation des données
Simplicité des graphiques obtenus
Facilité pour interpréter les informations obtenues

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2.1. Le seuil de rentabilité : définitions (1)
• Seuil de rentabilité = chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise couvre
la totalité de ses charges variables et fixes sans perte ni bénéfice
 objectif : rechercher le niveau de ventes à atteindre pour que les
charges fixes soient couvertes
• Marge sur coût variables = différence entre le chiffre d’affaires et les
charges variables marge sur coût variable proportionnelle au
chiffre d’affaires
• Taux de marge = rapport entre marge sur coût variable et le chiffre
d’affaires  taux de marge constant

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2.1. Le seuil de rentabilité : définitions (2)

Plusieurs façons de calculer le résultat :


Résultat = Chiffre d’affaires – Charges totales
Résultat = Marge sur coût variable – Charges fixes
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2.2. La détermination du seuil de
rentabilité : application
Soit une entreprise dans laquelle les données suivantes ont été prévues
pour l’exercice à venir :
• Chiffre d’affaires (CA) = 200 000 €
• Charges variables (CV) = 120 000 €
• Charges fixes (CF) = 50 000 €
La marge sur coût variable (MCV) est égale à :
MCV = CA – CV = 200 000 – 120 000 = 80 000 €
Le taux de marge sur coût variable (m) vaut :

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2.2.1. La détermination du seuil de
rentabilité de l’application : méthode 1
Atteinte du seuil lorsque la marge sur coût variable accumulée au fur et
à mesure des ventes couvre les charges fixes
Marge sur coût variable = charges fixes

donc MCV = m x CA

Application : soit x le seuil de rentabilité : 0,4 x = 50 000 €


Le seuil de rentabilité est donc x = = 125 000 €

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2.2.2. La détermination du seuil de
rentabilité de l’application : méthode 2
Résultat = 0 lorsque le chiffre d’affaires couvre la totalité des charges
Chiffre d’affaires = Charges variables + Charges fixes

Application : les charges variables proportionnelles représentent 60%


du chiffre d’affaires
L’équation du seuil de rentabilité est donc x = 0,6 x + 50 000
Soit x = = 125 000 €

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2.2.3. La détermination du seuil de
rentabilité de l’application : méthode 3
Résultat = 0
Application : l’équation du résultat est :
R = MCV – CF = 0,4 x – 50 000 = 0

Soit x = = 125 000 €

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2.3.1. Le point mort : définition
• Point mort = date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint
• Exemple :
 Si les ventes sont régulières au cours de l’exercice, le seuil est atteint au bout de

X 12 = 7,5 mois soit au milieu du mois d’août

 Si les ventes sont irrégulières soit par exemple 40% du CA au 1er trimestre (80 000), 30% au
2ième(60 000), 10% au 3ième (20 000) et 20% au 4ième (40 000), il faut cumuler les chiffres
d’affaires et déterminer au cours de quelle période le seuil est atteint.
Application : Le seuil est atteint au cours du 2ième trimestre (CA cumulé = 140 000) au bout de :
:
X 3 = 2,25 mois soit au début du mois de juin

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2.3.1. Le point mort : représentation
On double l’axe des abscisses par un axe du temps respectant le rythme
des ventes

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2.3.2. Le point mort : les quantités
vendues pour atteindre le point mort
• Chiffre d’affaires critique connu : diviser le chiffre d’affaires critique par le prix de vente du
produit
Application : en supposant que le prix de vente prévu soit de 25 €, les quantités (q) à vendre
pour atteindre le seuil de rentabilité sont :
q= Ici, q = = 5 000 unités

• Chiffre d’affaires critique non connu : remplacer, dans l’équation MCV = CF, la marge sur coût
variable par son expression en fonction de la marge sur coût variable unitaire (MCVU)
Soit X la quantité inconnue qui assure le seuil de rentabilité
L’équation peut alors s’écrire : MCVU x X = CF X=

Application : La marge sur coût variable unitaire représente 40% du prix de vente soit 25 x 0,4 = 10 €
Les quantités à vendre pour atteindre le seuil de rentabilité sont X = X= = 5 000 unités
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3. Les développements du modèle de base :
exemple (1)
Soit une entreprise de distribution qui applique de façon
systématique un coefficient de 2,5 à la valeur de ses achats pour
déterminer ses prix de vente.
Elle considère l’ensemble de ses charges comme fixes et les évalue
annuellement à 600 000 €.
Toute marchandise achetée x € sera vendue 2,5 x €.
La marge sur coût variable sera donc sur chaque marchandise
vendue :
Marge sur coût variable unitaire = Prix de vente – Coût variable
unitaire = 2,5 x – x = 1,5 x
Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 18
3. Les développements du modèle de base :
exemple (2)
Le taux de marge sur coût variable sera égal à :
Ici = 60%

Pour couvrir l’ensemble des charges fixes, cette entreprise devra réaliser
un chiffre d’affaires au moins égal à 1 000 000 €

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3.1. Les charges de structure variant par
palier

• Fixité des charges de structure que pour des capacités de production


et de distribution données
• Détermination du seuil de rentabilité particulièrement importante
puisqu’elle permet de savoir quel est le volume de chiffre d’affaires à
réaliser pour couvrir le supplément de charges de structure

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3.1. Les charges de structure variant par
palier : exemple (1)
La structure actuelle permet à l’entreprise de réaliser un chiffre
d’affaires maximal de 1 250 000 € avec toujours un taux de marge sur
coût variable égal à 60% du chiffre d’affaires.
Pour augmenter son chiffre d’affaires, l’entreprise doit louer le magasin
adjacent au magasin actuel de manière à augmenter la surface de
vente et aménager ce magasin pour un coût annuel total de 240 000 €
Dès que le chiffre d’affaires dépasse 1 250 000 €, les charges fixes à
couvrir sont de 840 000 €

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3.1. Les charges de structure variant par
palier : exemple (2)
La détermination graphique du seuil de rentabilité fait apparaître les
points suivants :
Il existe 2 seuils de rentabilité (SR) :
Pour la structure initiale SR 1

Pour la nouvelle structure SR 2 =

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3.1. Les charges de structure variant
par palier : exemple (3)
• L’investissement n’est donc rentable que si l’entreprise peut espérer un chiffre d’affaires
supérieur à 1 400 000 €. Entre 1 250 000 € et 1 400 000 €, l’entreprise sera déficitaire
• Si l’entreprise veut retrouver un résultat au moins égal à celui qu’elle aurait réalisé avec le
chiffre d’affaires pour l’ancienne structure c-à-d :
Résultat maximal avec l’ancienne structure :
Marge sur coût variable maximale - charges fixes ancienne structure
= 0,6 x 1 250 000 – 600 000 = 150 000 €
Elle devra, avec la nouvelle structure, dégager une marge sur coût variable au moins égale à
Résultat minimal + Charges fixes nouvelle structure = 150 000 + 840 000 = 990 000 €
Ce qui correspond à un chiffre d’affaires minimal de

Cela représente une augmentation du chiffre d’affaires de

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3.2. La variation du taux de marge sur coût
variable
Pas toujours de variation des charges variables strictement
proportionnelle à la production
• Le prix des matières premières ou des marchandises achetées par
l’entreprise dépend souvent du volume acheté ou de la place
prépondérante du client à l’intérieur de leur clientèle conditionnant le
montant des remises
• L’entreprise peut accorder des remises à certains de ses clients 
part des charges variables contenues dans les produits ou les
marchandises vendus à ces clients différente de celle des charges
variables comprises dans les ventes sans remise

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3.2. La variation du taux de marge sur coût
variable : exemple (1)
Avant d’entreprendre son investissement, le chef d’entreprise baisse de 10% le prix de vente
normal des nouveaux produits qu’il va distribuer c-à-d qu’un nouveau produit acheté x € sera
vendu : 0,9 x (2,5 x)= 2,25 x
Par ailleurs, le volume de ses achats devant augmenter, il a pu obtenir de ses fournisseurs des
ristournes de 2% sur la totalité des achats.
En ce qui concerne la part du chiffre d’affaires inférieur à 1 250 000 €, la marge sur coût variable
va augmenter grâce aux ristournes des fournisseurs
La marge sur coût variable sera donc de 1 250 000 – 490 000 = 760 000 €
Ce chiffre d’affaires représentait d’achats qui, après ristournes ne coûteront
plus que
:
500 000 x 0,98 = 490 000 €

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3.2. La variation du taux de marge sur coût
variable : exemple (2)
Le taux de marge sur coût variable sera de du chiffre
d’affaires
Sur les nouveaux produits distribués, la baisse du prix de vente de 10%
entraînera une baisse de la marge proportionnellement équivalente
soit un taux de marge sur coût variable de du chiffre
d’affaires au-delà de 1 250 000 €
Détermination de la nouvelle marge : MCV = 2,25 x – 0,98 x = 1,27 x
D’où le taux de marge sur coût variable :

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3.2. La variation du taux de marge sur
coût variable : exemple (3)
Le seuil de rentabilité de la nouvelle structure sera donc égal au rapport
entre la part de charges fixes non couverte par le chiffre d’affaires
maximal de l’ancienne structure de 1 250 000 € et le taux de marge sur
coût variable appliqué au chiffre d’affaires supplémentaire

= 141 743 € au-delà des 1 250 000 € initiaux soit un seuil de rentabilité
de 1 391 743 €
Pour obtenir un résultat de 150 000 €, il lui faudra vendre en plus
Soit un chiffre d’affaires total à réaliser de 1
391 743 + 265 769 = 1 657 612 €
Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 27
4.1. Le seuil de rentabilité en chiffre
d’affaires en multi-production
• Seuil de rentabilité en chiffre d’affaires :
• Formule supposant l’amalgame des différents produits pour n’en
retenir qu’une moyenne  il n’ y a pas de proportionnalité uniforme
entre marge sur coût variable globale et chiffre d’affaires global du fait
des différences des taux de marge sur coût variable entre les
produits
• Pertinence de la détermination du seuil de rentabilité sur la base d’un
taux de marge moyen si :
• les taux de marge par produit sont proches OU
• la composition des ventes est stable

Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 28


4.2. Le seuil de rentabilité d’un produit
équivalent en multi-production
• Détermination des quantités permettant d’atteindre le seuil de
rentabilité lorsque les différents produits sont liés par une relation
technique ou commerciale qui impose la stabilité de la proportion
entre les différents produits vendus  utilisation d’une telle relation
à court terme
• Exemple :
Un concessionnaire automobile peut constater d’un mois sur l’autre la
stabilité des ventes des différentes versions d’un même véhicule

Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 29


4.2. Le seuil de rentabilité d’un produit
équivalent en multi-production : exemple
Soit une entreprise vendant 3 produits A, B et C vendus dans la
proportion stable de 1 A pour 2 B et 5 C
Considérons alors le produit fictif équivalent D défini par :
D=1A+2B+5C
La marge sur coût variable unitaire réalisée sur le produit D (md) est la
somme pondérée des marges sur coût variable unitaires des produits A, B
et C
md = ma + 2 mb + 5 mc
Détermination des quantités à vendre avec qa = qd, qb=2qd,
qc=5 qd
Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 30
4.2. Le seuil de rentabilité en quantité de
produits en multi-production : exemple (1)
Une entreprise fabrique 4 produits A, B, C et D et supporte annuellement 810
000 € de charges de structure.
Elle dégage des marges sur coût variable unitaire de, respectivement, 135, 5, 12 et
60 sur chacun des 4 produits avec des taux de marge sur coût variable très
différents.
Il n’y a pas ici proportionnalité entre chiffre d’affaires global et marge sur coût
variable  peu de signification du chiffre d’affaires critique
En appelant a, b, c et d les quantités de chaque produit vendues annuellement, le
seuil de rentabilité est atteint si MCV = CF c-à-d si :
135 a + 5b + 12 c +60 d = 810 000  équation avec une infinité de solutions
même si on se limite aux combinaisons techniquement réalisables
Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 31
4.2. Le seuil de rentabilité en quantité de
produits en multi-production : exemple (2)
Cas 1 : production d’un seul produit

Avec le seul produit A, l’équation devient :


135 a = 810 000 soit a = 6 000
Admettons que l’on sache que les 3 produits B, C et D dégagent une
marge de 742 500, l’équation devient :
135 a = 810 000 – 742 500 = 67 500 soit a = 500

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4.2. Le seuil de rentabilité en quantité de
produits en multi-production : exemple (3)
Cas 2 : la production de 2 articles
Avec les seuls produits A et C, l’équation devient : 135 a + 12 c = 810 000
Graphiquement, les solutions de cette équation sont situées sur une
droite :
Toute combinaison de produits A
et C correspondant à un point de
la droite permet d’atteindre le
seuil de rentabilité
Par exemple : a = 5 000 et c=
11250

Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 33


4.2. Le seuil de rentabilité en quantité de
produits en multi-production : exemple (4)
Cas 3 : la production de 3 articles
Avec les produits A, C et D, l’équation devient
135 a + 12 c + 60 d = 810 000
Graphiquement, les solutions de cette équation sont situées sur un plan
dans un repère en 3 dimensions

Ch.3- Le modèle coût volume profit le point mort 34

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