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Master 2 - Amos

Gestion économique et financière


de projets

Année étudiante 2023/2024

Séance 4

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Ecole de commerce AMOS – Gestion économique et financière de projets – M. Viannay
Les coûts complets
Les couts complets est une méthode de calcul avancée permettant de déterminer le coût de
revient d’un produit vendu. Les couts complets correspondent à la somme de tous les coûts liés
à la fabrication jusqu'à la vente d’un produit. Une détermination pertinente des couts complets
est indispensable afin de fixer un prix de vente, permettant d’une part d’être rentable et d'autre
part d'analyser la compétitivité du prix déterminé. L’analyse des couts complets, c’est
déterminer en quelque sorte si le projet est à envisager ou non.

I) La détermination du coût direct


Les coûts complets sont divisés en deux types de coûts, dont l’un est le coût direct. Partie
intégrante des coûts complets, le coût direct est directement associé à la conception d’un
produit. Pour déterminer le coût direct, il est nécessaire de recenser les charges afférentes à la
conception du produit. Le but étant de déterminer pour chaque produit, la part de
consommation de charges afin d’établir une partie du coût complet.
Les charges composant le coût direct sont souvent les matières utilisées pour la conception, ou
le temps/homme passé sur chaque produit. Ces charges composent en partie les coûts
complets.

II) La détermination du coût indirect

Les coûts complets sont divisés en deux types de coûts dont le second est le coût indirect.
Déterminer la part de chacune des charges globales à un produit est un véritable parcours du
combattant. La répartition pour certaines charges est simple mais il n'en va pas de même pour
d'autres. La prise en compte des charges indirectes d’approvisionnement (transport des
marchandises…), de production (électricité…), ou de distribution (marges arrière de la grande
distribution…) pour le calcul des coûts complets.

Chaque charge indirecte est associée à des « centres d’analyses » dans le but d’obtenir le coût
global d’approvisionnement, de production ou de distribution voué à être réparti sur chaque
produit.

III) Les coûts complets : les unités d’œuvre

Dans le processus de calcul des coûts complets, le facteur permettant de calcul la part de
consommation de charges d’un centre d’analyse est appelé unité d’œuvre.

Ainsi, pour déterminer les coûts complets, il convient de déterminer la consommation


d’unités d’œuvre pour un produit.

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Les coûts complets : exemple d'unité d'oeuvre
Si l’unité d’œuvre pour le centre d’analyse de production est 1 heure de temps/homme, et que
ce centre d’analyse est de 100.000€ pour 1.000h de temps/homme
=> le coût de l’unité d’œuvre est évalué à 100.

Si un produit nécessite 2 unités d’œuvre pour ce centre d’analyse, son coût indirect unitaire
sera de 200€. Il en est de même pour la détermination de l'ensemble des unités d'oeuvres
nécessaires aux coûts complets.

IV) Les coûts complets : les unités d’œuvre

coût complet = coût direct + coût indirect d’approvisionnement + coût indirect de production
+ coût indirect de distribution/commercialisation.

La mise en place d’un système du type coûts complets, doit être déterminante pour le
pilotage de l’activité. En effet, il s’agit d’un système lourd de gestion qui doit être mis à jour
constamment pour être un véritable outil d’aide à la prise de décision.

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Les coûts variables

I) La structure des coûts


Le risque d’exploitation est très dépendant de la structure des charges d’exploitation. La
structure des coûts consiste à décomposer les coûts selon leur nature : variables ou fixes.
Les charges variables sont des charges dont le montant varie en fonction de l’activité (chiffre
d’affaires). On considère que leur montant varie de façon proportionnelle, selon un taux qui,
lui, est constant.
Les charges fixes sont des charges dont le montant est constant à court terme, quel que soit le
niveau d’activité (chiffre d’affaires). Ces charges sont également appelées charges de structure
car leur montant dépend de la structure de production (nombre de machines, de bâtiments,
effectif ...). Elles évoluent par palier.

Charges unitaires Charges totales

Charges variables

y1 = a Y1 = ax
+

Charges fixes

y2 = b / x Y2 = b
=

Charges globales

y=a+b/x Y = ax + b

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Le compte de résultat différentiel : Il fait apparaître les charges selon leur nature ainsi que la
marge sur cout variable. Il s’agit d’une analyse interne, très utilisée dans le contrôle de gestion
et utile pour prendre des décisions financières.

Chiffre d’affaires (CA)


- Charges variables (CV) Taux de charges variables : TCV = CV / CA
= Marge sur cout variable (MCV) Taux de marge sur cout variable TMCV = MCV / CA
- Charges fixes (CF)
= Résultat d’exploitation (RE)

L’équation du résultat définit le résultat en fonction du chiffre d’affaires en retenant comme


paramètre le taux de marge. De manière générale : RE = (TMCV x CA) - CF

A) Les indicateurs du risque d’exploitation

- Le seuil de profitabilité (de rentabilité)

C’est le niveau de chiffre d’affaires pour lequel le résultat d’exploitation est nul.
L’étude du seuil de rentabilité complète l’analyse financière et permet de mieux évaluer la
capacité bénéficiaire de l’entreprise (qui est d’autant plus grande que son CA est éloigné du
SR). Elle permet de comprendre et d’évaluer l’impact d’un changement de structure des
charges sur le résultat.

Seuil de rentabilité en valeur Charges fixes


TMCV

Seuil de rentabilité en produits Seuil de rentabilité en valeur


Prix de vente du produit

Seuil de rentabilité en jours Seuil de rentabilité x 365 (attention au mois de vacances)


(ou point mort) Chiffre d’affaires

Si le CA réalisé est supérieur au seuil de rentabilité, le résultat d’exploitation sera un bénéfice ;


Si le CA réalisé est inférieur au seuil de rentabilité, le résultat d’exploitation sera une perte ;

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D’une façon générale, le résultat considéré comme lié au CAHT est le résultat d’exploitation.
Cependant dans certains exercices, le résultat à prendre en compte pour le calcul du seuil de
rentabilité est le résultat courant avant impôt ou le résultat de l’exercice.

Chiffre d’affaires
et charges totales y=x

y= + x

Zone de perte Zone de bénéfice

0 SR Chiffre d’affaires

Plus le SR est élevé, plus le risque d’exploitation est important. Le SR permet d’évaluer la
capacité bénéficiaire de l’entreprise :
- Plus le CA supérieur au SR, plus la capacité bénéficiaire de l’entreprise est grande ;
- Plus le SR est atteint rapidement dans l’année, plus la capacité bénéficiaire de l’entreprise est
grande.

- La marge de sécurité et le taux de marge de sécurité (ou indice de sécurité)

Marge de sécurité Chiffre d’affaires – Seuil de rentabilité (en valeur)


Taux de marge de sécurité Marge de sécurité x 100
Chiffre d’affaires

La marge de sécurité mesure la part de chiffre d’affaires qui dépasse le seuil de rentabilité. Elle
permet à l’entreprise de réaliser un bénéfice. L’indice de sécurité permet de déterminer la
variation de chiffre d’affaires que l’entreprise peut subir sans se retrouver en perte. Plus la
marge de sécurité ou l’indice de sécurité sont faibles, plus le risque d’exploitation est élevé. En
effet, il suffit que le CAHT diminue dans une faible proportion pour que le résultat chute de
manière importante.

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- Le levier opérationnel

Levier opérationnel Variation Résultat / Résultat ou 1 ou MCV


Variation CA / CA TMS Résultat

Le levier opérationnel mesure la sensibilité du résultat d’exploitation d’une entreprise aux


variations de son chiffre d’affaires. Ceci revient, en fait, à calculer l’élasticité du résultat
d’exploitation par rapport au CA HT. C’est un coefficient. Il n’a donc pas d’unité de mesure.

Plus le levier d’exploitation est élevé, plus le risque d’exploitation supporté est grand. En effet,
il s’agit d’un coefficient multiplicateur qui amplifie la variation du CAHT sur le résultat
d’exploitation. Ainsi, si le levier est égal à 5 cela signifie qu’en cas d’augmentation de 10 % de
CAHT, le résultat augmentera de 10 % x 5 = 50 % mais baissera surtout de 50% si le CAHT
baisse de 10 %. Une entreprise avec un levier opérationnel de 2 sera donc moins risquée
(même si en cas d’augmentation de chiffre d’affaires le résultat augmentera moins vite en
pourcentage).

Le risque d’exploitation dépend :


1) De la structure des coûts
La structure des coûts traduit la répartition des charges entre charges variables et charges fixes.
Pour un même montant de chiffre d’affaires et de charges, le seuil de rentabilité, donc le risque
d’exploitation, est d’autant plus élevé que la proportion des charges fixes est plus grande.
2) Du niveau d’activité
Plus le niveau d’activité est proche du seuil de rentabilité (TMS faible) et plus le risque
d’exploitation sera grand.

Une entreprise peut diminuer son risque d’exploitation de quatre manières :


- En augmentant le Chiffre d’affaires (sans une trop forte hausse des charges fixes),
- En augmentant le taux de marge sur coût variable (augmentation du prix de vente ou baisse du
coût variable),
- En diminuant le montant des charges fixes (sans une trop forte baisse du CA),
- En améliorant sa structure de coût (des charges variables à la place de charges fixes).

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