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ESEN Année Universitaire 2018-2019

TD 1: CONTROLE DE GESTION
Enseignantes: Jihene El Ouakdi, Dorra Guermazi
Niveau: 2LFIG, 2LATSI, 2LAECOM

A- LA TERMINOLOGIE DE BASE

1- Le prix
Le prix est l’expression monétaire de la valeur d’une transaction entre l’entreprise et un agent
extérieur à elle. Cette notion de prix apparaît deux fois au courant du cycle d’exploitation : on
parle de prix d’achat et de prix de vente.

2- Les coûts
Les différents coûts d’un produit (bien ou service) se composent des charges subies par
l’entreprise à cause de la production de ce bien ou la prestation de ce service. En effet, à partir
du premier contact avec la matière première jusqu’à la vente d’un produit fini, le processus de
fabrication peut comporter plusieurs étapes d’où l’on parle de coûts, de coûts de revient et par
conséquent, de marge et de résultat.

2.1- Le coût
Ensemble de charges qui ne correspondent pas au stade final de réalisation du produit vendu.

2.2- le coût de revient ou le prix de revient


Ensemble de charges qui correspondent au stade finale de réalisation du produit concerné.

3- Marges et résultat
On appelle résultat, la différence entre un chiffre d’affaire (ventes) et le coût de revient qui
s’y rapporte.

On appelle marge, toute différence entre un chiffre d’affaire et un coût qui s’y rapporte, autre
que le coût de revient. Il s’ensuit que le terme résultat se suffit à lui seul tandis que celui de
marge ne peut être utilisé tout seul.
Exemple :

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La marge sur coût d’achat (de production) : Différence entre le montant des ventes et le coût
d’achat (de production).

B- L’analyse des charges


Il existe plusieurs procédures qui permettent d’effectuer des analyses détaillées des charges.

1- Analyse par produit


La répartition de charges par produit est nécessaire :
- Pour savoir s’ils sont tous rentables ou pas (l’entreprise ne maîtrise pas les prix dans un
marché caractérisé par une concurrence pure et parfaite).
- Pour fixer des prix de vente permettant de réaliser des bénéfices sur tous les produits
(l’entreprise peut fixer des prix, un peu, à sa guise si elle jouit de position de monopole).

2- Analyse par commande


La répartition de charges par commande permet de :
- Fixer le prix de la commande concernée ;
- Savoir si sa satisfaction rapporte à l’entreprise un bénéfice.

3- Analyse par fonction


Est considérée comme fonction, tout ensemble d’actions concourant à un même but.
Exemple : Approvisionnement, production, distribution, administration.

4- Analyse par centre d’activité


L’entreprise industrielle ou commerciale est subdivisée en services ou centre d’activité. Parmi
eux, on cite :
- Les services techniques : Les ateliers, les services de maintenance, etc.
- Les services commerciaux : Les services d’achat, la direction commerciale, les services de
transport, les magasins de ventes, etc.
- Les services généraux : La comptabilité, le secrétariat, les services financiers, le service
informatique, la direction générale, etc.

C- Le moment de calcul des coûts


Un coût peut être calculé soit postérieurement aux frais qui l’ont engendré (coût réel ou
constaté), soit antérieurement aux faits (coût préétabli).

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D- Le contenu des coûts
Un coût peut être calculé soit en incorporant toutes les charges, soit en n’incorporant qu’une
partie de ces charges.

1- Les coûts complets


Ces coûts incorporent la totalité des charges relatives à l’objet du calcul.

2- Les coûts partiels


Ces coûts incorporent une partie des charges relatives à l’objet du calcul en fonction du
problème à traiter.

E- Les charges et les produits de la comptabilité analytique

1- Le choix des charges

Il ne faut pas incorporer aux coûts d’un produit des éléments ayant un caractère anormal et
sans rapport avec l’activité qui mène à la fabrication et à la vente des produits. Par contre, il
importe d’incorporer tous les éléments correspondant à tous les facteurs intervenant dans la
fabrication et la vente.

1.1- Les charges supplétives


Ces charges «fictives» sont dites charges supplétives, dites aussi différences d’incorporation
pour éléments supplétifs. On retient alors :
 La rémunération théorique des capitaux propres,
 La rémunération du travail de l’exploitation.

1.1.1- Rémunération théorique des capitaux propres


Les coûts obtenus seront alors similaires à ceux d’une entreprise financée par des dettes.

1.1.2- Une rémunération du travail d’exploitant

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L’exploitant perçoit son bénéfice, mais non une rémunération comptabilisée en charge en
comptabilité générale, comme c’est le cas de certains dirigeants d’entreprises sociétaires.
La prise en compte d’une telle rémunération fictive dans les coûts permet de rendre ces coûts
comparables entre entreprises à régime juridiques et fiscaux différents.
1.2- les charges non incorporables
Les charges non incorporables sont des charges prises en compte par la comptabilité générale
mais qui ne le sont pas par la comptabilité analytique.
Les charges incorporables sont des charges dont l’incorporation aux coûts est jugée
raisonnable par les responsables de l’entreprise. Ces charges sont prises en considération par
la comptabilité analytique.
Les charges non incorporables sont des charges dont l’incorporation aux coûts est jugée non
raisonnable par les responsables de l’entreprise. Ces charges ne sont pas prises en
considération par la comptabilité analytique.
Plusieurs raisons peuvent conduire au jugement du caractère « non raisonnable » de
l’incorporation d’une charge aux coûts, on en retient deux :
 Les charges ayant un caractère exceptionnel.
 Les charges qui ne sont pas directement liées à l’exploitation principale de
l’entreprise.

1.2.1- les charges non incorporables du fait de leur caractère exceptionnel


Dans la première catégorie se trouvent des charges causées par un sinistre (sinistres
d’incendies, détériorations accidentelles, etc.). Il s’agit des pertes extraordinaires.
Dans la seconde catégorie, on distingue les charges exceptionnelles sur opérations de gestion
dont :
 Redressement fiscal ou de CNSS ;
 Les dons ;
 Les subventions accordées ;
 Amendes pour infractions à une réglementation ;
 Les pénalités sur marchés d’un montant anormal ou exceptionnel ;
 Les créances devenues irrécouvrables durant l’exercice ;
 Les autres charges exceptionnelles sur des opérations de gestion ;
 etc.

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1.2.2- Les charges non incorporables du fait de leur caractère externe à l’exploitation
principale de l’entreprise :
Ces charges sont en général des charges qui ne présentent pas un caractère courant, donc
nettement indépendant des activités habituelles de l’entreprise.
A titre d’exemple, on peut y trouver :
 Les frais sur titres
 Les dotations aux amortissements et aux provisions-charges financières (en rapport
avec les titres),
 Des primes d’assurance vie sur la tête d’un dirigeant,
 Certains frais de personnel concernant des personnels absents ou détachés
 Etc.

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Exercice 1 : Thème : La comptabilité analytique de gestion : outil du contrôle de gestion
La société Boilux est une entreprise industrielle œuvrant dans le secteur du bois et de
l’ameublement. Elle fabrique trois articles de mobilier différents (A1, A2, A3) à partir d’une
seule matière première. Son processus d’exploitation peut être décrit comme suit :
Tableau 1 :
Stade d’exploitation Enchaînement des coûts
Achat de matière Coût d’achat de la matière achetée en début de période
Stockage de la matière Coût d’achat de la matière consommée dans la période.
Atelier 1 : coupe
Atelier 2 : assemblage Coût de production des produits fabriqués dans la
Atelier 3 : finition période
Stockage des produits finis Coût de production des produits vendus dans la période
Ventes Coût de revient des produits vendus dans la période

Calcul du résultat de la CF
Produits
950 000
1 000
6 200
- Charges
750 000
39 000
125 000
100 000
15 000
15 000
55 000
Résultat (141 800)

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1. Calculer le résultat de l’exercice N.
2. Le contrôleur de gestion ne peut pas identifier l’origine de cette perte car il ne dispose
pas de la répartition des charges par produit. En comptabilité financière, les
charges sont classées par nature et non par destination.
3. Il ne peut pas identifier l’atelier le plus coûteux car il ne dispose pas de la répartition
des charges par fonction ou centre d’activité

Exercice 2 : Thème : L’enchaînement des coûts par stade d’exploitation


L’entreprise Bon Goût opère dans le secteur agroalimentaire. Elle fabrique un produit unique
P à partir d’une seule matière première M dans un laboratoire L. Elle vend le produit P au prix
unitaire de 35,500.
Nous supposons dans cet exercice qu’il n’y a ni stockage de matière première ni stockage de
produit fini. (Tout ce qui est acheté est transformé, tout ce qui est fabriqué est vendu).
Vous disposez au sein du service de contrôle de gestion des informations suivantes :
Achats : 3000 Kg de matière M à un prix d’achat unitaire de 6.
Frais de transport : 4500
Coût d’une heure de main d’œuvre (MO) : 20
Charges relatives au laboratoire L: 1500
Autres charges : 1000
Charges de distribution : 4000
1. Non, on ne parle pas de charges indirectes d’approvisionnement car il y a une seule
matière première achetée (tous les frais d’achat lui sont affectés), ni de charges
indirectes de production ou de distribution car on fabrique un produit unique (toutes
les autres charges lui sont affectées).
2. Coût d’achat (unitaire et global) de la matière première M
Eléments Quantité Prix unitiaire Montant
Prix d’achat 3 000 6 18 000
Frais d’achat 4 500
Coût d’achat 3 000 7,5 22 500

3. Présenter dans un tableau le coût de production (unitaire et global) du produit P,


sachant qu’il a été produit 1000 unités qui ont nécessité 250 heures de main d’œuvre.

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Insister sur l’hypothèse qu’il n’y a pas stockage de matière première, sinon il y
aurait un inventaire permanent de la matière (la quantité consommée et le coût
unitaire peuvent changer).
Coût de production (unitaire et global) du produit P
Eléments Quantité Prix unitaire Montant
coût d’achat des quantités de matière 3 000 7,5 22 500
consommée par P
Main d’œuvre utilisée dans la 250 20 5 000
fabrication de P
Charges laboratoire L 1 500
Autres charges 1 000
Coût de production des produits P 1 000 30 30 000
fabriqués au cours de la période

4. Présenter dans un tableau le coût de revient (unitaire et global) du produit P.


Insister sur l’hypothèse qu’il n’y a pas stockage de produit fini, sinon il y aurait un
inventaire permanent (la quantité vendue et le coût de production unitaire peuvent
changer).
Coût de revient (unitaire et global) du produit P
Eléments Quantité Prix unitiaire Montant
Coût de production des produits P 1 000 30 30 000
vendus au cours de la période
Coût de distribution supporté par les 250 20 4 000
produits P vendus
Coût de revient des produits P vendus 1 000 34 34 000
au cours de la période

5. le résultat analytique (unitaire et global)


Eléments Quantité Prix unitiaire Montant
Ventes ou chiffre d’affaires de P 1 000 35,500 35 500
Coût de revient des produits P vendus 1 000 34 34 000
au cours de la période
Résultat analytique 1 000 1,500 1 500

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Exercice 3 : Thème : Les retraitements des charges en CAG
1-
Charges comptabilisées durant l’année Incorporables
Crédit-bail mobilier 6 000 Oui
Locations et charges locatives 10 000 Oui
Entretiens et réparations 12 000 Oui
Frais de transport 1 500 Oui
Frais postaux et de télécommunications 300 Oui
Services bancaires et assimilés 5 700 Oui
Jetons de présence 1 500 Oui
Pertes sur créances irrécouvrables 4 500 Non
Subventions accordées 5 500 Non
Amendes/infraction 4 000 Non
Charges de personnel 1 000 Oui

2. Total des charges non incorporables = 4 500 + 5 500 + 4 000 = 14 000


CH. CAG = CH. CF– CH. NIncorp. + CH. SUP = 250000 + (150000*12%) – 14000 =
254000.

Exercice 4 : Thème : Les retraitements des charges et produits en CAG et le


rapprochement entre résultat de la CF et résultat de la CAG
Reprendre le tableau 2 de l’exercice 1. Rappelons que d’après cet extrait de la balance, le
résultat de la comptabilité financière de Boilux est une perte évaluée à 141 800.
Le contrôle de gestion vous apporte par ailleurs les précisions suivantes :
Services extérieurs 25 000 dont 2 500 comme prime d’assurance vie sur la tête du dirigeant
Autres services extérieurs 14 000, dont 5 000 comme services bancaires et assimilés.
Toutefois, les 5 000 comprennent 2 000 relatives aux commissions d’un intermédiaire en
bourse pour l’achat de titres de placement.
Produits divers ordinaires 1000 correspondant à une plus-value sur la cession d’une
immobilisation.
Total des charges non incorporables : 2 500 + 2 000 = 4 500
Produits non incorporables

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Résultat de la CAG = Résultat de la CF – Produits non incorporables + charges non
incorporables – charges supplétives
Résultat CAG = - 141 800 – 1 000 + 4 500 = - 138 300

Exercice 5 : Thème : les charges supplétives et l’abonnement des charges


Les capitaux propres d’une entreprise s’élèvent à 100 000 DT. Les capitaux empruntés à long
terme par ce type d’entreprise sont généralement rémunérés au taux annuel de 12%.
Les coûts sont calculés tous les mois.
1- Calculer les éléments supplétifs incorporés annuellement.
2- Calculer les éléments supplétifs incorporés mensuellement.
Solution EX5 :
Eléments supplétifs incorporés annuellement : 100 000 * 12% = 12 000
Eléments supplétifs incorporés mensuellement : 12 000 : 12 = 1 000

Exercice 6 : Thème : La fiche de stocks et le calcul du coût moyen pondéré de la période


1. Coût d’achat des composants
Eléments Quantité Prix unitiaire Montant
Prix d’achat 7 500 63 825
Frais d’achat 6 300
Coût d’achat 7 500 9,35 70 125

2. Le document de base de suivi des stocks est la fiche de stock.


Les entrées en stocks se font au coût d’achat.
Les entrées peuvent se faire à des coûts unitaires différents car n’ayant pas lieu en même
temps. Par exemple, le coût unitaire du stock initial est généralement différent du coût
unitaire des entrées de la période.
Le problème se pose au niveau de l’évaluation des sorties. Les sorties de stocks peuvent
être évaluées selon diverses méthodes : la méthode du coût moyen pondéré de la période,
la méthode du premier entré premier sorti (FIFO), la méthode du dernier entré dernier
sorti (LIFO).
Nous allons présenter dans cet exercice la méthode du CMUP de la période ou CMP.

CMUP = (SI en valeur + entrées en valeur) / (SI en quantité + entrées en quantités)

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Tableau d’évaluation des stocks de composants
Fiche de stock des matières premières
Mouvements Etat du stock
Quantités Coût Montant Quantités Coût Montant
unitaire unitaire
Stock 525 10 125 525
initial
Entrées 7 500 9,35 70 125 8 025 10 80 250
Sorties 6 000 10 60 000 2 025 10 20 250

Sorties de stocks = Stock initial + entrées – stock final = 525+7500-2025= 6000


composants

2. Sachant qu’une unité de produit A nécessite deux fois la quantité de composants


qu’une unité de produit B et qu’on a fabriqué 400 unités de A et 400 unités de B,
et que les sorties = 6000,
alors 4000 composants ont été consommés par A et 2000 composants ont été
consommés par B.
Les charges indirectes de l’atelier Assemblage (46 635) sont à imputer aux produits
proportionnellement à la quantité de composants assemblés, donc :
- Pour A : 46 635 * 4000/6000 ou encore 46 635 * 2/3
- Pour B : 46 635 * 2000/6000 ou encore 46635 / 3

3. Cout de production des produits A et B


Elément Q CU Montant Q CU Montant
Compsants consommés 4000 10 40 000 2000 10 40 000
MOD 23450 3 500
Charges indirectes de 31 090 15 545
l’atelier Assemblage
Cout de production 400 236,35 94 540 400 147,612 59 045

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