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ANALYTIQUE
Dr Jean-Claude POKOU 1
I. Définition de la Comptabilité Analytique de Gestion et Objectifs
Les dirigeants ont besoin de prendre à tout moment des décisions qui orientent
l’activité et modifient souvent les conditions de vie de l’entreprise. Il est donc
important d’apporter aux « décideurs » des informations complémentaires
économiques, significatives, libérées des contraintes de la comptabilité générale,
et adaptées aux besoins de l’entreprise. Ce système dynamique et acceptable
représente la comptabilité analytique de gestion (CAGE).
Selon le SYSCOHADA, la CAGE est définie comme un système d’analyse et de
traitement des données (internes et externes) permettant de calculer des coûts et
des résultats de nature à fournir des informations utiles à la gestion de l’entreprise.
Les objectifs essentiels de la CAGE sont, d’une part, de connaître les coûts des
différentes fonctions assumées par l’entreprise, de déterminer les bases
d’évaluations de certains éléments du patrimoine de l’entreprise (produits stockés
et produits immobilisés), d’expliquer les résultats en calculant les coûts des
produits (biens et services) pour comparer au prix de vente correspondant et,
d’autre part, d’établir des prévisions de charges et de produits courants, d’en
constater la réalisation et d’expliquer les résultats qui découlent de la différence
entre la réalisation et la prévision.
D’une manière générale la CAGE fournit des éléments de nature à éclairer les
prises de décisions du responsable présent dans l’entreprise.
Par l’analyse des coûts, elle permet le contrôle de la productivité, le contrôle de
la régularité des opérations et l’appréciation de l’efficacité de l’organisation de
l’entreprise.
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II. Comparaison entre comptabilité générale et CAGE
La comptabilité générale est orientée vers la saisie des données d’après leur nature
et vers la détermination des résultats globaux de l’entreprise (le compte de
résultat) et de la situation de son patrimoine (le bilan).
Quant à la CAGE, elle reclasse les charges et les produits de la comptabilité
générale par destination afin de déterminer des coûts, des marges et des résultats,
par produit, fonction et activité.
Ces deux comptabilités sont complémentaires mais présentent des différences au
regard de certains critères :
1 Le coût
Exemple :
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2 Le coût de revient
Le coût de revient pour un produit ou un service vendu, est l’ensemble des charges
supportées par l’entreprise depuis l’achat des matières premières jusqu’à la
commercialisation des produits fabriqués.
Il existe une variété de coûts dont le classement peut se faire selon le champ
d’application, le moment de calcul des coûts et le contenu des coûts.
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3.3 Le contenu des coûts
1 Le résultat analytique
C’est aussi la différence entre les produits courants et les charges courantes. Le
résultat peut être un bénéfice appelé marge nette (résultat> 0) ou une perte (résultat
< 0).
2 La marge
C’est la différence entre le prix de vente et un coût donné (coût d’achat ou coût
de production ou coût de distribution).
Exemple :
Marge/ coût d’achat = PV – coût d’achat
Marge/ coût de production = PV - coût de production
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Application :
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Chapitre I : L’étude des composantes des coûts et coûts de revient
Introduction
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3 Les charges de substitution
Schéma
Charges incorporables
Comptabilité générale communes
Comptabilité analytique de
gestion
Charges supplétives
Application :
La comptabilité générale de l’entreprise ETHRAN a enregistré au cours du mois
de Mars de l’année N, un montant de 2 350 500 F de charges. Pour les besoins de
la comptabilité analytique de gestion, le comptable vous fournit les
renseignements suivants :
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✓ la rémunération de l’exploitant non salarié est estimée à 250 000 ;
✓ la rémunération des capitaux propres à 10% l’an sur 6 000 000 F ;
✓ amortissement des frais d’établissements : 120 000 / an ;
✓ amortissement économique (AE) du matériel de bureau : 240 000 : Mois.
Ce montant représente les 2/3 de l’amortissement comptable (AC);
✓ les provisions pour litige sans objet : 85 000 ;
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Schéma
Charges directes
Charges
incorporées Coûts
aux coûts
Charges Centres
indirectes Répartition d’analyse Imputation
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Chapitre 2 : Traitement des charges indirectes dans les centres d’analyses
Les centres d’analyse sont des compartiments d’ordre comptable dans lesquels
sont groupés, préalablement à leur imputation aux coûts et coût de revient, les
éléments de charges qui ne peuvent être directement affectés à ces coûts.
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1.1 Les unités d’œuvre ou taux de frais
La totalité des coûts dans chaque centre n’a de sens que si elle est mise en relation
avec l’activité de ce centre. Le choix d’une unité de mesure de cette activité permet
l’imputation des frais des centres aux différents produits. L’unité d’œuvre
exprime donc l’activité d’un centre.
Le coût d’unité d’œuvre (CUO) est défini par :
Coût du centre
𝐶𝑈𝑂 =
Nombre d′ unité d′oeuvre
Application :
Une entreprise industrielle utilise pour les besoins de sa fabrication deux types de
matières M1 et M2.
Les approvisionnements de la période ont été de :
- 500 kg de M1 à 1 000 F /kg
- 1 000 kg de M2 à 400 F / kg
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- au prorata des quantités achetées ;
TAF : Calculer le coût d’achat des matières selon chacune des hypothèses.
1 La répartition primaire
2 La répartition secondaire
Dans cette phase, les clés de répartition secondaire sont utilisées pour les cessions
de prestations entre centres d’analyse. Cette répartition secondaire appelée
transfert de charges, peut présenter deux situations lorsqu’elle concerne la cession
entre centres auxiliaires :
✓ Transfert sans retour ou en escalier : on parle de transfert en escalier
lorsqu’un centre auxiliaire fournit des prestations de services à un autre
centre auxiliaire et sans contrepartie.
✓ Transfert avec retour ou transferts croisés : on parle de transferts
réciproques lorsque les centres auxiliaires se fournissent mutuellement des
prestations de services.
Cette procédure de répartition des charges indirectes peut être ainsi schématisée :
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(Tableau de répartition)
Répartition primaire
Charges 1 % % % % %
Charges 2 % % % % %
Totaux primaires X1 X2 X3 X4 X5
Répartition secondaires
Entretien - % % % %
Administration % - % % %
Totaux secondaires 0 0 Y3 Y4 Y5
Nature d’unité d’œuvre
Nombre d’unité d’œuvre
Coût d’unité d’œuvre
Frais résiduels
Application
L’analyse des charges indirectes de l’entreprise RAMI donne les éléments
suivants :
Charges Totaux Centre Centre Centre Centre Centre
indirectes entretien administrat° approvisionmt production Distribut°
- Consommat° 2 000 000 15% 5% 25% 25% 30%
de l’énergie
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Hypothèse 2 : prestation réciproque
suivantes :
- l’entreprise a acheté 1 200 kg de matières premières.
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CHAPITRE 3 : INVENTAIRE PERMANENT ET COÛTS
✓ Les marchandises : ce sont des biens achetés pour être revendus en l’état
sans transformation.
✓ Les matières premières et les matières consommables sont des biens
consommés pour obtenir un produit destiné à la vente après transformation.
I. Inventaire permanent
L’inventaire permanent est une organisation des comptes de stocks. Pour chaque
matière ou produit stocké, l’entreprise tient une fiche sur laquelle elle porte au fur
et à mesure les entrées et les sorties. Cela permet de connaître le niveau des
existants et de vérifier qu’il est suffisant pour éviter des ruptures de stocks. Le
problème principal pour la CAGE est celui de la valorisation des mouvements de
stocks.
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2.1 La méthode du CMP
Le CMP se calcule sur la période de référence ou après chaque entrée.
Ce coût est déterminé après chaque entrée tout en tenant compte du stock restant
(existant) avant l’entrée.
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Application
Fiche de stock
Selon cette méthode, les prélèvements se font d’abord sur les lots les plus anciens
puis au fur et à mesure de leur épuisement.
Selon cette méthode les sorties se font au coût d’entrée (coût d’achat ou coût de
production).
Application (voir entreprise RAMISSOU)
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2.1 La méthode DEPS (LIFO)
Selon cette méthode, les prélèvements se font d’abord sur les lots les plus récents
et si cela est insuffisant on prélève sur l’avant dernier lot jusqu’à épuisement de
stock.
Application (voir entreprise RAMISSOU)
3 Différence d’inventaire
La tenue de l’inventaire permanent (inventaire théorique) permet de connaître le
stock final théorique en quantité et en valeur. En fin d’exercice l’inventaire
physique (réel) permet de connaître le stock final réel en quantité et en valeur. La
différence entre le stock final réel et le stock final théorique est appelée différence
d’inventaire.
Si le stock final réel est > stock final théorique alors la différence d’inventaire
est appelée bonis d’inventaire considéré comme un produit fictif pour l’entreprise.
Si SFr < SFt alors la différence d’inventaire est appelée malis
d’inventaireconsidérée comme une charge fictive pour l’entreprise.
✓ le prix d'achat
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✓ les frais accessoires
1 Le prix d'achat
C'est le prix d'achat net hors TVA affiché sur l'objet acheté. Il s'agit du prix d'achat
net c’est-à-dire déduction faite de tous les rabais, remises ou ristourne.
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Application 1
Travail à faire :
Calculer le coût d’achat de M1 et M2.
Application 2
✓ M 1 : 800 kg à 150 F le kg
✓ M 2 : 1400 kg à 210 F le kg
Les charges directes d’approvisionnement sont de 36 000 F pour M1 et 52 600
F pour M2. Les charges indirectes d’approvisionnement sont de 88 000 F et se
répartissent proportionnellement aux quantités achetées.
L’entreprise a utilisé au cours de la période 650 kg de M1 et 1150 kg de M2.
Calculer le coût d’achat des matières premières M1 et M2 et déterminer le stock
final sachant qu’en début de période, l’entreprise avait en stock 120 kg de M1 à
135 F le kg et 470 kg de M2 à 180 F le kg.
Travail à faire
Calculer le coût d’achat de M1 et M2.
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III. Coût de production
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Tableau de coût de production.
✓ 650 kg de M1 et 1150 kg de M2
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Travail à faire
Calculer le coût de production de ces 2 produits et faire l’inventaire
permanent.
1 Coût de revient
Alors que le coût de production est déterminé sur la base des quantités produites,
le coût de revient est calculé sur la base des produits vendus. Ce coût se détermine
selon les différents types d'entreprises.
2 Résultats analytiques
Les résultats analytiques représentent la différence entre le prix de vente et le coût
de revient.
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On obtient 3 types de résultat
2.1 Calcul du CA et RA
charges indirectes issues de ce centre sont prises en compte lors du calcul du CR.
1 Principe
Les différents résultats analytiques obtenus sur produits ou sur commandes
permettent de déterminer le résultat global en comptabilité analytique de gestion.
Ce résultat global n’est pas nécessairement identique au résultat de la comptabilité
générale et cela pour plusieurs raisons : certaines charges prises en compte par la
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comptabilité générale ont été négligées par la comptabilité analytique de gestion
et vis-versa. Certains produits dérivant d’activités annexes (exceptionnelles)
c’est-à-dire n’ayant pas de lien direct avec l’activité principale (normale) de
l’entreprise n’apparaissent pas dans le résultat analytique.
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Si le stock final réel est inférieur au stock final théorique, la différence
d’inventaire obtenue est appelée malis d’inventaire, considérée comme une
charge fictive pour l’entreprise. Ce montant est viré au débit du compte de
regroupement.
3 Le rapprochement
Pour assurer le rapprochement, on prend en compte le solde du compte de
regroupement appelé report des différences de traitement comptable qui viendra
soit en augmentation ou en diminution du résultat global de la comptabilité
analytique de gestion.
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Tableau de concordance
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Application
Enfin de période, l’entreprise ERABEHSOU fait apparaître les informations
suivantes : résultat A : 37 000 F (perte) et résultat B : 63 800 F (bénéfice). Les
charges non incorporables s’élèvent à 18 700 F et les charges supplétives à 25 500
F. Il existe un malis d’inventaire de 1 950 F et le total secondaire dépasse des
charges incorporées de 520 F. Les produits exceptionnels s’élèvent à 7 300 F. les
charges de substitution s’élèvent à 4 800 F.
Travail à faire
Faire la concordance
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