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COMPTABILITE

ANALYTIQUE

Dr Jean-Claude POKOU 1
I. Définition de la Comptabilité Analytique de Gestion et Objectifs
Les dirigeants ont besoin de prendre à tout moment des décisions qui orientent
l’activité et modifient souvent les conditions de vie de l’entreprise. Il est donc
important d’apporter aux « décideurs » des informations complémentaires
économiques, significatives, libérées des contraintes de la comptabilité générale,
et adaptées aux besoins de l’entreprise. Ce système dynamique et acceptable
représente la comptabilité analytique de gestion (CAGE).
Selon le SYSCOHADA, la CAGE est définie comme un système d’analyse et de
traitement des données (internes et externes) permettant de calculer des coûts et
des résultats de nature à fournir des informations utiles à la gestion de l’entreprise.
Les objectifs essentiels de la CAGE sont, d’une part, de connaître les coûts des
différentes fonctions assumées par l’entreprise, de déterminer les bases
d’évaluations de certains éléments du patrimoine de l’entreprise (produits stockés
et produits immobilisés), d’expliquer les résultats en calculant les coûts des
produits (biens et services) pour comparer au prix de vente correspondant et,
d’autre part, d’établir des prévisions de charges et de produits courants, d’en
constater la réalisation et d’expliquer les résultats qui découlent de la différence
entre la réalisation et la prévision.
D’une manière générale la CAGE fournit des éléments de nature à éclairer les
prises de décisions du responsable présent dans l’entreprise.
Par l’analyse des coûts, elle permet le contrôle de la productivité, le contrôle de
la régularité des opérations et l’appréciation de l’efficacité de l’organisation de
l’entreprise.

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II. Comparaison entre comptabilité générale et CAGE

La comptabilité générale est orientée vers la saisie des données d’après leur nature
et vers la détermination des résultats globaux de l’entreprise (le compte de
résultat) et de la situation de son patrimoine (le bilan).
Quant à la CAGE, elle reclasse les charges et les produits de la comptabilité
générale par destination afin de déterminer des coûts, des marges et des résultats,
par produit, fonction et activité.
Ces deux comptabilités sont complémentaires mais présentent des différences au
regard de certains critères :

Critères de Comptabilité générale CAGE


comparaison
Organisation Selon le SYSCOHADA, elle est Elle est facultative
obligatoire
Objectifs Financier Économique
Nature des flux Externes Internes
Règles Rigide + normative Souple et évolutive
Périodicité Intermittent (annuel) Permanent (mensuel)
Nature des résultats Résultats globaux Résultats détaillés

III. Notions de coût et de coût de revient

1 Le coût

Le coût est l’ensemble de charges supportées par l’entreprise à un moment donné


de son cycle d’exploitation. En d’autres termes c’est l’ensemble des charges
supportées après chaque phase du cycle d’exploitation.

Exemple :

➢ Le coût d’achat déterminé après la phase d’achat ;


➢ Le coût de production déterminé après la phase de production ;
➢ Le coût de distribution déterminé après la phase de distribution.

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2 Le coût de revient

Le coût de revient pour un produit ou un service vendu, est l’ensemble des charges
supportées par l’entreprise depuis l’achat des matières premières jusqu’à la
commercialisation des produits fabriqués.

3 La classification des coûts

Il existe une variété de coûts dont le classement peut se faire selon le champ
d’application, le moment de calcul des coûts et le contenu des coûts.

3.1 Le champ d’application

Le coût peut être calculé pour une fonction


Exemple :
Fonction finance (coût de finance),
Fonction ressources humaines (coût des ressources humaines),
Fonction entretien (coût d’entretien),
Fonction achat (coût d’achat),
Fonction production (coût de production),
Fonction distribution (coût de distribution), .…

3.2 Le moment de calcul des coûts

D’après le moment de calcul du coût, on distingue :


➢ Les coûts réels ou coûts constatés à partir des dépenses réelles pour une
période présente ;
➢ Les coûts préétablis calculés à partir des dépenses estimées pour une
période à venir.

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3.3 Le contenu des coûts

Selon le contenu, on distingue le coût complet, le coût partiel …


Le coût complet de chaque produit est obtenu en incorporant toutes les
charges (directes et indirectes) : il dépend du mode de répartition des charges
indirectes et comporte donc une part d’arbitraire (le montant change avec la
méthode retenue !).
Les coûts partiels sont obtenus en n’incorporant que certaines catégories de
charges (variables et / ou directes). Les autres charges n’étant pas réparties par
produit (pour réduire l’arbitraire de cette répartition).

IV. Résultat analytique et marge

1 Le résultat analytique

On parle de résultat analytique lorsqu’on fait la différence entre le prix de vente


(CA) et le coût de revient (coût total)

C’est aussi la différence entre les produits courants et les charges courantes. Le
résultat peut être un bénéfice appelé marge nette (résultat> 0) ou une perte (résultat
< 0).

2 La marge

C’est la différence entre le prix de vente et un coût donné (coût d’achat ou coût
de production ou coût de distribution).

Exemple :
Marge/ coût d’achat = PV – coût d’achat
Marge/ coût de production = PV - coût de production

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Application :

Le chiffre d’affaires de l’entreprise RAMISSOU s’élève à 32 850 000 F. Le coût


de production et le coût de distribution sont respectivement de 24 800 000 F et
2 500 000 F.
TAF : Calculer la marge sur coût de production et le résultat analytique.

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Chapitre I : L’étude des composantes des coûts et coûts de revient

Introduction

Les coûts complets sont déterminés en incorporant les charges de la comptabilité


générale, après traitement pour ne prendre que les charges courantes (liées à
l’activité normale). Ce traitement consiste à :
➢ Eliminer certaines charges (charges non incorporables) ;
➢ Ajouter certaines charges (charges supplétives) :
➢ Corriger certaines charges enregistrées pour avoir les montants réels
(charges de substitutions).

I. Détermination des charges incorporables ou des charges de la


comptabilité analytique de gestion

1 Les charges non incorporables

Ce sont celles qui ne correspondent vraiment pas aux conditions normales de


fonctionnement et de réalisation de l’objet de l’entreprise.
➢ Amortissement des frais d’établissement
➢ Charges exceptionnelles ;
➢ Provision pour litige sans objet ;
➢ Provision pour hausse des prix ; etc.

2 Les charges supplétives

Elles correspondent à des consommations de biens et services auxquelles la


comptabilité générale ne reconnaît pas le statut de charges pour des raisons
juridiques ou fiscales et qui pourtant représentent la rémunération de facteurs
concourant au bon fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit :
➢ de la rémunération du travail de l’exploitant non salarié dans une entreprise
individuelle ;
➢ de la rémunération des capitaux propres.

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3 Les charges de substitution

Dans le calcul des coûts, on peut substituer à certaines charges comptables


(charges de la comptabilité générale) des charges économiques justifiées (charges
d’usage ou charges de la comptabilité analytique).

Schéma

Charges non incorporables

Charges incorporables
Comptabilité générale communes
Comptabilité analytique de
gestion

Charges supplétives

On peut résumer ceci de façon suivante

charges de la comptabilité générale


- charges non incorporables
+ charges supplétives
+/- charges de substitution

= charges de la comptabilité analytique de gestion


ou charges incorporables

Application :
La comptabilité générale de l’entreprise ETHRAN a enregistré au cours du mois
de Mars de l’année N, un montant de 2 350 500 F de charges. Pour les besoins de
la comptabilité analytique de gestion, le comptable vous fournit les
renseignements suivants :

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✓ la rémunération de l’exploitant non salarié est estimée à 250 000 ;
✓ la rémunération des capitaux propres à 10% l’an sur 6 000 000 F ;
✓ amortissement des frais d’établissements : 120 000 / an ;
✓ amortissement économique (AE) du matériel de bureau : 240 000 : Mois.
Ce montant représente les 2/3 de l’amortissement comptable (AC);
✓ les provisions pour litige sans objet : 85 000 ;

TAF : Déterminer les charges incorporables

II. La distinction charges directes / charges indirectes

1 Les charges directes


Les charges directes sont celles que l’on peut affecter directement aux coûts sans
calcul préalable, à un produit ou à une activité déterminée selon le critère
d’analyse choisi. On distingue deux catégories de charges directes :
✓ Les matières et fournitures (matières premières c’est-à-dire les matières
brutes et les produits servant à fabriquer un produit fini. Nous avons
également les matières consommables).
✓ La main-d’œuvre directe (essentiellement frais de personnel ayant trait aux
travaux effectués sur un produit).
NB : Pour les charges directes, on utilise le terme affectation.

2 Les charges indirectes


Les autres charges, communes à plusieurs produits ou activités, sont dites
indirectes. Ces charges indirectes doivent subir un traitement préalable avant
d’être imputées aux coûts et au coût de revient.

NB : Le calcul du coût complet d’un produit nécessite :


✓ De lui affecter des charges directes sans calcul intermédiaire ;
✓ De lui imputer des charges indirectes après calcul intermédiaire.

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Schéma

Charges directes
Charges
incorporées Coûts
aux coûts
Charges Centres
indirectes Répartition d’analyse Imputation

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Chapitre 2 : Traitement des charges indirectes dans les centres d’analyses

Pour procéder à l’analyse des charges indirectes, le SYSCOHADA préconise la


méthode des centres homogènes appelée centres d’analyse.

I. Le découpage de l’entreprise en centres d’analyse

1 La notion de centres d’analyse

Les centres d’analyse sont des compartiments d’ordre comptable dans lesquels
sont groupés, préalablement à leur imputation aux coûts et coût de revient, les
éléments de charges qui ne peuvent être directement affectés à ces coûts.

Exemple : centre d’approvisionnement ; centre de production ; centre de


distribution ; centre d’entretien ; centre de transport ; centre de gardiennage ;
centre de finance ; etc.
Du point de vue du traitement comptable, il existe deux grandes catégories de
centres d’analyse :
✓ Les centres principaux sont ceux où sont mis en œuvre les moyens de
production et de vente de l’entreprise : approvisionnement, ateliers et
services commerciaux. L’activité de ces centres fait ressortir le cycle achat-
production-vente.
✓ Les centres auxiliaires ont pour rôle de gérer les facteurs de production mis
en œuvre par l’entreprise : gestion du personnel, gestion du matériel et du
bâtiment (entretien, sécurité, etc. .), gestion financière (facturation,
trésorerie, etc...). Ils assurent essentiellement des fonctions de coordination
et d’organisation interne à l’entreprise.

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1.1 Les unités d’œuvre ou taux de frais
La totalité des coûts dans chaque centre n’a de sens que si elle est mise en relation
avec l’activité de ce centre. Le choix d’une unité de mesure de cette activité permet
l’imputation des frais des centres aux différents produits. L’unité d’œuvre
exprime donc l’activité d’un centre.
Le coût d’unité d’œuvre (CUO) est défini par :
Coût du centre
𝐶𝑈𝑂 =
Nombre d′ unité d′oeuvre

Les natures d’unité d’œuvre fréquemment retenues :


✓ l’heure de main d’œuvre directe dans les ateliers peu mécanisés ;
✓ l’heure machine dans les ateliers très mécanisés ;
✓ le poids ou le volume de la matière traitée ;
✓ le nombre de pièces fabriquées
✓ le kilomètre,
✓ le montant des achats ;
✓ le chiffre d’affaires ; etc.

NB : Lorsque la nature d’unité d’œuvre est exprimée en masse monétaire, on parle


de taux de frais.

Application :

Une entreprise industrielle utilise pour les besoins de sa fabrication deux types de
matières M1 et M2.
Les approvisionnements de la période ont été de :
- 500 kg de M1 à 1 000 F /kg

- 1 000 kg de M2 à 400 F / kg

Les charges communes d’approvisionnements se sont élevées à 120 000 F. Ces


charges sont réparties entre ces matières selon l’une des clés de répartition
suivantes :

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- au prorata des quantités achetées ;

- proportionnellement à la valeur des achats.

TAF : Calculer le coût d’achat des matières selon chacune des hypothèses.

II. La répartition des charges indirectes

1 La répartition primaire

La répartition primaire consiste à attribuer des charges indirectes aux centres


principaux et/ou aux centres auxiliaires à partir des clés de répartition qui sont
fonction de la nature de la charge à répartir.
Exemple : - nombre de postes téléphoniques pour les utilisateurs de téléphone ;
- nombre de machines pour les contrats d’entretien de ces machines ; etc.

2 La répartition secondaire
Dans cette phase, les clés de répartition secondaire sont utilisées pour les cessions
de prestations entre centres d’analyse. Cette répartition secondaire appelée
transfert de charges, peut présenter deux situations lorsqu’elle concerne la cession
entre centres auxiliaires :
✓ Transfert sans retour ou en escalier : on parle de transfert en escalier
lorsqu’un centre auxiliaire fournit des prestations de services à un autre
centre auxiliaire et sans contrepartie.
✓ Transfert avec retour ou transferts croisés : on parle de transferts
réciproques lorsque les centres auxiliaires se fournissent mutuellement des
prestations de services.
Cette procédure de répartition des charges indirectes peut être ainsi schématisée :

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(Tableau de répartition)

Centres auxiliaires Centres principaux


Charges Entretien Administrat° Appro Product° Distribution

Répartition primaire
Charges 1 % % % % %
Charges 2 % % % % %
Totaux primaires X1 X2 X3 X4 X5
Répartition secondaires
Entretien - % % % %
Administration % - % % %
Totaux secondaires 0 0 Y3 Y4 Y5
Nature d’unité d’œuvre
Nombre d’unité d’œuvre
Coût d’unité d’œuvre
Frais résiduels

Frais résiduel = Nombre d'unité d'œuvre x CUO - Total secondaire

Application
L’analyse des charges indirectes de l’entreprise RAMI donne les éléments
suivants :
Charges Totaux Centre Centre Centre Centre Centre
indirectes entretien administrat° approvisionmt production Distribut°
- Consommat° 2 000 000 15% 5% 25% 25% 30%
de l’énergie

- Autres 2 500 000 10% 20% 20% 30% 20%


charges

La répartition secondaire a lieu dans les conditions suivantes :

Hypothèse 1 : transfert en escalier

Charges indirectes Centre Centre Centre Centre Centre


entretien administrat° approvisionnemt production Distribut°

Centre entretien - 5% 40% 25% 30%


Centre administrat° - 40% 40% 20%

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Hypothèse 2 : prestation réciproque

Charges indirectes Centre Centre Centre Centre Centre


entretien administrat° approvisionnemt production distribution

Centre entretien - 5% 40% 25% 30%


Centre administrat° 10% - 30% 40% 20%

TAF : 1) Calculer les totaux primaires


2) Calculer :

a) les totaux secondaires dans les deux hypothèses

b) les coûts d’unité d’œuvre en tenant compte des informations

suivantes :
- l’entreprise a acheté 1 200 kg de matières premières.

- la main d’œuvre a utilisé 400 heures

- le montant des ventes s’élève à 4 000 000 F.

N.B : arrondir les coûts d’unité d’œuvre au centième près


Les totaux secondaires sont arrondis à l’entier le plus proche.

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CHAPITRE 3 : INVENTAIRE PERMANENT ET COÛTS

Les achats sont une fonction du centre ou du département d’approvisionnement.


Ces achats peuvent concerner les biens soit pour les revendre (entreprises
commerciales) soit pour les utiliser dans le cycle de transformation (entreprises
industrielles). Cela nous conduit de distinguer :

✓ Les marchandises : ce sont des biens achetés pour être revendus en l’état
sans transformation.
✓ Les matières premières et les matières consommables sont des biens
consommés pour obtenir un produit destiné à la vente après transformation.

I. Inventaire permanent

L’inventaire permanent est une organisation des comptes de stocks. Pour chaque
matière ou produit stocké, l’entreprise tient une fiche sur laquelle elle porte au fur
et à mesure les entrées et les sorties. Cela permet de connaître le niveau des
existants et de vérifier qu’il est suffisant pour éviter des ruptures de stocks. Le
problème principal pour la CAGE est celui de la valorisation des mouvements de
stocks.

1 Evaluation des entrées


L’évaluation se fait au coût d’achat pour les matières ou produits achetés à
l’extérieur et au coût de production pour les produits fabriqués (pour la
détermination du coût de production voire le CHAPITRE suivant).

2 Evaluation des sorties


Les entrées successives des matières premières et de produits en stocks à des
valeurs et à des périodes souvent différentes posent quelques difficultés
d’évaluation des sorties. A ce titre, le SYSCOA préconise deux méthodes :

✓ la méthode du coût moyen pondéré (CMP)


✓ la méthode PEPS (première entrée, première sortie) ou FIFO

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2.1 La méthode du CMP
Le CMP se calcule sur la période de référence ou après chaque entrée.

2.1.1 Le CMP de fin de période


Ce coût se détermine à la fin de chaque période. Il permet d’évaluer les
mouvements de sorties. Ce coût est défini par :

𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑆𝐼 + 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒𝑠


𝐶𝑀𝑃 =
𝑄𝑡𝑡é 𝑆𝐼 + 𝑄𝑡𝑡é 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒𝑠

2.1.2 Le CMP mobile

Ce coût est déterminé après chaque entrée tout en tenant compte du stock restant
(existant) avant l’entrée.

𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑆𝐼 + 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒


𝐶𝑀𝑃 =
𝑄𝑡𝑡é 𝑆𝐼 + 𝑄𝑡𝑡é 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒

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Application

L’entreprise RAMISSOU dispose au début du mois d’octobre d’un stock de


matière de 250 Kg à 60 F le Kg. Au cours du mois, les mouvements enregistrés
sont les suivants :
02/10 : Entrée n°1 de 300 Kg à 65 F le Kg
05/10 : Sortie n°1 de 150 Kg
18/10 : Sortie n°2 de 250 Kg
20/10 : Entrée n°2 de 300 Kg à 62 F le Kg
26/10 : Sortie n°3 de 200 Kg
29/10 : Sortie n°4 de 150 Kg

TAF : Valoriser les sorties par les deux méthodes

Fiche de stock

Date Libellé Entrées Sorties Stock


Qté Pu Mt Qté Pu Mt Qté Pu Mt
01/10 SI
02/10 Entrée n°1
05/10 Sortie n°1
18/10 Sortie n°2
20/10 Entrée n°2
26/10 Sortie n°3
29/10 Sortie n°4

2.2 La méthode PEPS ou FIFO

Selon cette méthode, les prélèvements se font d’abord sur les lots les plus anciens
puis au fur et à mesure de leur épuisement.
Selon cette méthode les sorties se font au coût d’entrée (coût d’achat ou coût de
production).
Application (voir entreprise RAMISSOU)

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2.1 La méthode DEPS (LIFO)
Selon cette méthode, les prélèvements se font d’abord sur les lots les plus récents
et si cela est insuffisant on prélève sur l’avant dernier lot jusqu’à épuisement de
stock.
Application (voir entreprise RAMISSOU)

3 Différence d’inventaire
La tenue de l’inventaire permanent (inventaire théorique) permet de connaître le
stock final théorique en quantité et en valeur. En fin d’exercice l’inventaire
physique (réel) permet de connaître le stock final réel en quantité et en valeur. La
différence entre le stock final réel et le stock final théorique est appelée différence
d’inventaire.
Si le stock final réel est > stock final théorique alors la différence d’inventaire
est appelée bonis d’inventaire considéré comme un produit fictif pour l’entreprise.
Si SFr < SFt alors la différence d’inventaire est appelée malis
d’inventaireconsidérée comme une charge fictive pour l’entreprise.

II. Les composantes du coût d'achat


Le coût d’achat représente pour les marchandises, les matières premières et les
matières consommables, tout ce qu'elles ont coûté au moment où elles deviennent
disponibles pour l'utilisateur c’est-à-dire :

✓ au moment où leur mise en stock est réalisée (pour les biens


stockables).
✓ au moment de leur consommation si les biens ne sont pas stockables.

Exemple : Electricité, gaz.


Le coût d'achat est composé de :

✓ le prix d'achat

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✓ les frais accessoires

1 Le prix d'achat

C'est le prix d'achat net hors TVA affiché sur l'objet acheté. Il s'agit du prix d'achat
net c’est-à-dire déduction faite de tous les rabais, remises ou ristourne.

2 Les frais accessoires (frais sur achat)

IL s'agit de frais accessoires d'achat directs et de frais accessoires d'achats


indirects.
- Les frais accessoires d'achats directs représentent les frais payés à des tiers à
l'occasion des achats de matières premières ou des marchandises avant leur entrée
en stock. Ces frais accessoires directs comprennent les frais de transport, les frais
de douanes, les frais de commission sur achat les frais de courtage.
- Les frais accessoires d'achat indirects : il s'agit des charges indirectes regroupées
dans les centres d'approvisionnement.
Coût d'achat = PA + FA

Tableau de coût d'achat

Libellé Matière A Matière B


Qt Pu Mt Qt Pu Mt
Achat MP Qté (A) achetée Pu M1 Qté (B) achetée Pu M’1

Charge directe M2 M’2


App

Charge CUO M3 CUO M’3


indirecte App
Coût d’achat Qté (A) achetée ∑Mt Qté (B) achetée ∑Mt

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Application 1

L’entreprise RAMI utilise pour sa production de matières premières M1, M2.Les


achats du 1er trimestre ont été de 2000kg de M1 à 500 le kg et de 3000kg de M2 à
800 le kg. Les charges directes d’approvisionnement sont respectivement de41000
et de 56000. Le tableau d’analyse des charges indirectes du centre
approvisionnent fait apparaître un coût de 45000. La nature d’’UO est la
commande. Par ailleurs, on nous informe que les livraisons de la matière M1 se
font une fois par mois et celles de la matière M2 deux fois par mois.

Travail à faire :
Calculer le coût d’achat de M1 et M2.

Application 2

L’entreprise SOURALE utilise 2 matières premières pour produire


respectivement 2 biens A et B. Elle a acheté au début du mois :

✓ M 1 : 800 kg à 150 F le kg
✓ M 2 : 1400 kg à 210 F le kg
Les charges directes d’approvisionnement sont de 36 000 F pour M1 et 52 600
F pour M2. Les charges indirectes d’approvisionnement sont de 88 000 F et se
répartissent proportionnellement aux quantités achetées.
L’entreprise a utilisé au cours de la période 650 kg de M1 et 1150 kg de M2.
Calculer le coût d’achat des matières premières M1 et M2 et déterminer le stock
final sachant qu’en début de période, l’entreprise avait en stock 120 kg de M1 à
135 F le kg et 470 kg de M2 à 180 F le kg.

Travail à faire
Calculer le coût d’achat de M1 et M2.

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III. Coût de production

Le coût de production se détermine lors de la transformation de la matière


première en produits semi finis ou (produits semi œuvré ou produits
intermédiaires) des produits finis.

1 Détermination de coût de production

Le coût de production est composé de :

✓ Coût de consommation des matières premières.


✓ Coût de main d’œuvre directe.
✓ Coût du centre de production (charges indirectes de production)

1.1 Coût de matières premières consommées (utilisées)


On utilise généralement le CMP de fin de période pour évaluer les matières
premières consommées. On peut utiliser d’autres méthodes telles que la méthode
PEPS ou DEPS

1.2 Coût de main d’œuvre directe.


Il s’agit du coût des temps (heure) de main d’œuvre que l’on peut facilement
identifier comme ayant été consommé pour fabriquer les produits concernés. Ce
coût représente le salaire brut y compris les primes.

1.3 Coût du centre de production.

Il s’agit des charges indirectes issues du centre de production du tableau de


répartition.

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Tableau de coût de production.

LIBELLE Produit P1 Produit P2


Quantité P.U Mt Quantité P.U Mt

Mat.1ère Qté de mat. CMP M1 Qté de mat. CMP M’1


consommées Consommées Consommées

H.M O D Temps Th M2 Temps Th M’2

Centre de Nbre d’UO de P1 CUO M3 Nbre d’UO de P2 CUO M’3


production
Coût de Qté de P1 Qté de P2
production fabriqués Mi fabriqués Mi

Application (suite de l’entreprise Souralê)


L’entreprise Souralê a utilisé au cours de la période les matières M 1 et M2 pour
produire respectivement les biens P1 et P2. La fabrication de ces 2 biens a nécessité
respectivement :

✓ 650 kg de M1 et 1150 kg de M2

✓ MOD : 600 H à 115 F l’heure pour P1 et 900 H à 109 F l’heure pour P2


Au cours de la période l’entreprise a produit 6 000 unités de P1 et 8 000 unités de
P2. Les charges indirectes de production s’élèvent à 180 000 F et s’imputent
proportionnellement aux heures de MOD.
En début de période, l’entreprise avait en stock 1300 unités de P 1 à 70 F l’une et
2150 unités de P2 à 64 F l’une.
Au cours de la même période l’entreprise acommercialisé 4500 unités de P1 à 125
F l’une et 5200 unités de P2 à 205 F l’une.
A la fin de période, le comptable fait remarquer qu’il reste en stock 2500 unités
de P1 et 6 200 unités de P2

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Travail à faire
Calculer le coût de production de ces 2 produits et faire l’inventaire
permanent.

IV. Coût de revient et résultats analytiques

1 Coût de revient

Alors que le coût de production est déterminé sur la base des quantités produites,
le coût de revient est calculé sur la base des produits vendus. Ce coût se détermine
selon les différents types d'entreprises.

➢ Cas d'entreprises commerciales

CR = Coût d'achat des marchandises vendues + coût de distribution

Le coût de distribution est composé de charges directes de distribution à savoir :


les frais de transport, les frais de publicité, les frais de promotion, les frais de
commission / vente, les frais de courtage, …
Les charges indirectes de distribution sont issues essentiellement du centre de
distribution du tableau de répartition.

➢ Cas d'entreprise industrielle

2 Résultats analytiques
Les résultats analytiques représentent la différence entre le prix de vente et le coût
de revient.

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On obtient 3 types de résultat

• Résultat vu comme bénéfice (R > O) si le CA > CR


• Résultat vu comme une perte (R < O) si CA < CR
• Résultat nul (R = 0) lorsque CA = CR

2.1 Calcul du CA et RA

Libellé Produit P1 Produit P2


Quantité P.U Montant Quantité P.U Montant
Coût de production de PFV Qté de PFV CMP
Charges directes de dist°
Centre distribution Nbre U0 P1 CU0 Nbre U0 P2 CU0
CR Qté de PFV Qté de PV
Vente (CA) Qté de PFV Qté de PV
RA Qté de PFV Vente - CR Qté de PV Vente - CR

NB : Si le centre administratif est considéré comme un centre principal, alors les

charges indirectes issues de ce centre sont prises en compte lors du calcul du CR.

Application : (suite du cas entreprise Souralê)


Les charges indirectes du centre de distribution s'élèvent à 349 200 F et se
répartissent proportionnellement aux quantités vendues. Les frais de commission
sur vente concernant le produit P1 représentent 10% de son CA. Déterminer le
coûtde revient et le RA des deux produits.

V. Résultat global et rapprochement avec le résultat de la comptabilité


générale

1 Principe
Les différents résultats analytiques obtenus sur produits ou sur commandes
permettent de déterminer le résultat global en comptabilité analytique de gestion.
Ce résultat global n’est pas nécessairement identique au résultat de la comptabilité
générale et cela pour plusieurs raisons : certaines charges prises en compte par la

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comptabilité générale ont été négligées par la comptabilité analytique de gestion
et vis-versa. Certains produits dérivant d’activités annexes (exceptionnelles)
c’est-à-dire n’ayant pas de lien direct avec l’activité principale (normale) de
l’entreprise n’apparaissent pas dans le résultat analytique.

Il faut donc faire le rapprochement du résultat global de la comptabilité


analytique de gestion au résultat de la comptabilité générale, considéré comme
résultat de référence.

2 Les causes de divergence


Il existe plusieurs causes de divergence :

2.1 Les différences d’incorporation


Elles concernent les écarts entre les valeurs enregistrées en comptabilité
analytique de gestion et celles prises en compte par la comptabilité générale :
- La non-prise en compte, en comptabilité analytique de gestion, de certaines
charges de la comptabilité générale (charges non incorporables). Ces charges sont
enregistrées au débit de compte de regroupement (réintégration).

- La prise en compte de certaines charges (charges supplétives) en comptabilité


analytique de gestion et qui n’ont pas été enregistrées par la comptabilité générale.
Ces charges sont portées au crédit du compte de regroupement (annulation).

- La non-prise en compte, en comptabilité analytique de gestion, des produits


exceptionnels enregistrés par la comptabilité générale. Ce montant doit être viré
au crédit du compte de regroupement.

2.2 Les différences d’inventaire


Ce sont des écarts entre les inventaires permanents (SFT obtenu) et les
inventaires physiques ou réels (SFR obtenu).
Si le stock final réel est supérieur au stock final théorique, la différence
d’inventaire obtenue est appelée bonis d’inventaire, considérée comme un produit
fictif pour l’entreprise. Ce montant est viré au crédit du compte de regroupement.

Dr Jean-Claude POKOU 26
Si le stock final réel est inférieur au stock final théorique, la différence
d’inventaire obtenue est appelée malis d’inventaire, considérée comme une
charge fictive pour l’entreprise. Ce montant est viré au débit du compte de
regroupement.

2.3 Les différences internes à la comptabilité analytique de gestion


Il s’agit des arrondis de certains coûts unitaires (des coûts d’œuvre notamment)
qui peuvent générer des écarts qui se traduisent en frais résiduels de centre non
imputés en cas d’arrondi par défaut ou par excès des charges.
Si le total imputé est supérieur au total à imputer (total secondaire), alors la
différence obtenue (frais résiduels) est portée au crédit du compte de
regroupement.

Si le total imputé est inférieur au total à imputer (total secondaire), alors la


différence obtenue (frais résiduels) est portée au débit du compte de
regroupement.

3 Le rapprochement
Pour assurer le rapprochement, on prend en compte le solde du compte de
regroupement appelé report des différences de traitement comptable qui viendra
soit en augmentation ou en diminution du résultat global de la comptabilité
analytique de gestion.

Dr Jean-Claude POKOU 27
Tableau de concordance

Débit Montant Crédit Montant


. Charges non incorporables X . Charges supplétives X
. Différence d’inventaire (SFR< SFT) X . Différence d’inventaire (SFR > SFT) X
. Différence de cession et d’imputation entre X . Différence de cession et d’imputation X
coût incorporé (imputé) et coût à imputer entre coût incorporé (imputé) et coût à
(FR < 0) imputer (FR > 0)
. Différence d’incorporation sur . Différence d’incorporation sur
amortissement (Charge de substitution < 0) X amortissement (Charge de substitution > 0) X
. Différence d’incorporation sur produits X
d’exploitation (produits exceptionnels)

Solde : report de différences de traitement


Solde : report de différences de traitement X X
comptable (solde débiteur)
comptable (solde créditeur)
Total ∑X Total ∑X

Résultat de la comptabilité générale = ∑ RA +/- report des différences de


traitement Comptables (RA = Résultat Analytique).

► Le compte de résultat simplifié


Débit Montant Crédit Montant
Achat de matières Vendre de produits finis
Variation de stock (SI – SF) Variation de stock de produits (SF – SI)
- Charges directes Variation de stock des en-cours
. Charges directes / achat Autres produits
. MOD
. Charges directes / distribution
- Charges indirectes de la CAGE
CGLE = CAGE + CNI - CS
Solde créditeur bénéfice Solde débiteur perte
Total Total

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Application
Enfin de période, l’entreprise ERABEHSOU fait apparaître les informations
suivantes : résultat A : 37 000 F (perte) et résultat B : 63 800 F (bénéfice). Les
charges non incorporables s’élèvent à 18 700 F et les charges supplétives à 25 500
F. Il existe un malis d’inventaire de 1 950 F et le total secondaire dépasse des
charges incorporées de 520 F. Les produits exceptionnels s’élèvent à 7 300 F. les
charges de substitution s’élèvent à 4 800 F.

Travail à faire
Faire la concordance

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