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Si les origines de la comptabilité générale peuvent remonter au moyen âge, la comptabilité analytique

d’exploitation est d’apparition récente.


Elle s’appelait au départ la comptabilité industrielle ou comptabilité des coûts, puis elle est devenu la
comptabilité analytique d’exploitation. Enfin, elle s’appelle actuellement la comptabilité de gestion.
Bien que la comptabilité générale et la comptabilité analytique utilisent les mêmes matériaux, elles visent des
objectifs différents.
Séquence 1 : Introduction à la comptabilité analytique
I. Limites de la comptabilité générale :
 Exemple introductif :
L’entreprise « alpha » produit deux articles A et B. Au 31/12/2022, les charges et les produits de l’entreprise
« alpha » se présentent comme suit :

Charges Montant Produits Montant


Achats consommés de MF 450.000 Ventes de produits finis 650.000
Charges de personnel 150.000
Dotations d’exploitation 80.000
Autres charges d’exploitation 20.000

 Travail à faire :
1. Calculer le résultat de l’entreprise « alpha » au 31/12/2022.
2. Déterminer l’article le plus rentable et justifier votre réponse.
 Solution : Voir le cahier de texte.
La comptabilité générale est une comptabilité légale qui a pour objet la saisie, la classification et l’enregistrement
des flux externes. L’enregistrement de ces flux doit aboutir à la fin de l’exercice à l’établissement des états de
synthèse. Toutefois, plusieurs lacunes entachent la comptabilité générale :
- La comptabilité générale ne s’intéresse qu’aux flux externes : elle conçoit l’entreprise comme un carrefour
d’échange et ne rend pas compte du processus de transformation des inputs à l’intérieur de l’entreprise.
Dans l’optique de la comptabilité générale, l’intérieur de l’entreprise est une boîte noire.
- La comptabilité générale donne un résultat unique à posteriori à tous produits confondus, toutes activités
confondues. C’est donc une comptabilité de synthèse qui ne permet pas de savoir les détails de ce résultat
unique ou global.
- La comptabilité générale ne permet pas d’évaluer les stocks finaux, ni la production faite par l’entreprise
pour elle-même.

II. Objectifs de la comptabilité analytique :


 Suite de l’exemple introductif :
Pour mieux contrôler la gestion de son entreprise, les dirigeants de l’entreprise « alpha » décident de calculer le
résultat des deux types de produits. L’entreprise vous communique les informations suivantes :
- Consommation de matières premières : 2500 kg à 100 DH/kg pour A et 1000 kg et à 200 DH/kg pour B ;
- Charges du personnel : 1800 h pour A et 1200 h pour B à 50 DH/heures ;
- Dotations d’exploitation : 45.000 DH pour A et 35.000 DH pour B ;
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- Autres charges d’exploitation : 15.000 DH pour A et 5.000 DH pour B ;
- Ventes de la période : 4000 unités A à 70 DH l’une et 740 unités B à 500 dh l’une.
 Travail à faire :
1. Calculer le résultat de chacun des deux produits.
2. Déterminer les décisions éventuelles que les dirigeants de l’entreprise peuvent prendre.
 Solution : Voir le cahier de texte.
La comptabilité analytique d’exploitation (CAE) essaie de combler les insuffisances de la comptabilité générale :
- Elle permet d’illuminer « la boîte noire » en détaillant le processus de transformation. Ainsi, la CAE
détaille le processus par lequel les inputs sont passés jusqu’à leur stade final.
- La CAE permet d’évaluer les éléments de stocks, elle calcule le coût unitaire de chaque produit ce qui
facilite le calcul du coût de stock et ce qui facilité également la valorisation de la production immobilisée
(la production faite par l’entreprise pour elle-même)
- La CAE permet aussi d’éclater le résultat unique de la comptabilité générale en autant de résultat qu’il y
a de produits. Elle détermine les coûts des différents produits fabriqués et vendus. En effet, Le noyau
central des objectifs est constitué par la connaissance du coût de revient et de ses composantes.
En résumé, la CAE permet de répondre à 3 types d’objectifs :
- La satisfaction des besoins économiques et de gestion de l’entreprise : la connaissance des coûts d’achat
des matières premières, le niveau de stocks, le coût de revient des produits vendus…
- Le contrôle et le suivi des différentes opérations effectuées par les différents services de l’entreprise :
achats, billetterie, conception, transformation, distribution…
- La base des prévisions en ce qui concerne les politiques à appliquer et les stratégies à adopter.

III. La différence entre la comptabilité générale et la comptabilité analytique :


La différence peut être résumée comme suit :

Critères de comparaison Comptabilité générale Comptabilité analytique


Au regard de loi Obligatoire Facultative
Vision de l’entreprise Globale Détaillée
Horizon Passé Présent et future
Nature des flux Externes Internes
Documents de base Externes Externes et internes
Classement des charges Par nature Par destination
Objectifs Financiers Economiques
Règles Rigides et normatives Souples et facultatives
Utilisateurs Direction et tiers Tous les responsables

IV. Notion et caractéristiques du coût :


Pour piloter une organisation, le gestionnaire a besoin d’un ensemble d’informations. En effet, pour prendre des
décisions importantes (fixer le prix de vente par exemple), les managers doivent d’abord se renseigner sur les
ressources consommées, donc sur les coûts.
Un coût est la valeur d’un ensemble de charges consommées, dont le regroupement est utile pour prendre une
décision. Alors que les charges sont constatées (car elles résultent de l’exploitation même de l’entreprise), les
coûts sont construits, c'est-à-dire calculés en fonction des méthodes utilisées pour affecter les charges à un objet
de coût (produit, service, fonction…).
Un coût doit être pertinent, il doit être élaboré au bon moment, pour le bon décideur et avec la précision
satisfaisante pour ce dernier.

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Séquence 2 : Les charges de la comptabilité analytique
La CAE ne prend pas les données de la comptabilité générale telles qu’elles sont, dans la mesure où ces dernières
respectent des considérations d’ordre juridiques et fiscales, mais les revoit dans une optique purement
économique.
Dans ce sens les charges de la comptabilité générale subissent des retraitements avant d’être incorporées dans
les charges de la comptabilité analytique. Ces retraitements consistent à retrancher des charges non
incorporables et à ajouter des charges supplétives.
Les charges de la CAE peuvent être classées en charges directes et charges indirectes.

Charges non
Charges de incorporables
la
comptabilité Affectation
Charges Charges
générale Charges de la
incorporables directes
comptabilité
Coûts
analytique Répartition Sections Imputation
Charges Charges
d’exploitation d’analyse
supplétives indirectes

I. Détermination des charges de la CAE :


Les charges de la CAE sont composées des charges de la comptabilité générale (CG) retranchées des charges non
incorporables et augmentées des charges supplétives.
1. Charges non incorporables :
Ce sont des charges qui sont enregistrées en CG, mais qui ne sont pas prises en compte dans la CAE. Il s’agit des
charges qui ne sont pas liées aux besoins d’exploitation. Les charges non incorporables comprennent :
- Les amortissements des immobilisations en non valeurs ;
- Les provisions pour dépréciation et les provisions pour risques et charges ;
- Les charges se rapportant aux exercices antérieurs ;
- Les charges non courantes ;
- Les impôts sur les résultats.
2. Charges supplétives :
Ce sont des charges qui ne sont pas enregistrées dans la CG, mais qui sont prises en compte dans la CAE pour des
raisons d’ordre économique ou de gestion. Les charges supplétives comprennent :
- La rémunération théorique des capitaux propres ;
- La rémunération théorique du travail de l’exploitant.
Les charges de la CAE peuvent donc être calculées selon la formule suivante :

Charges de la CAE = Charges de la CG – Charges non incorporables + Charges supplétives

Remarque : Les différences entre les charges de la CG et les charges de la CAE sont appelées : Les différences
d’incorporation.
 Exemple 1 :
L’entreprise « HAMDI » au capital de 1.000.000 DH vous communique les informations suivantes par rapport à
son unique produit P émanant d’une seule matière première M.

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 Tableau de produits et charges pour le mois de juillet 2023 :

Charges Montant Produits Montant


Achats consommés de M et F 130.000 Ventes de produits finis 280.000
Autres charges externes 10.000 Variation de stock de produits finis 20.000
Impôts et taxes 500
Charges de personnel 80.000
Dotations d’exploitation 15.000
Autres charges d’exploitation 1.000
Charges d’intérêts 800
Pénalités et amendes fiscales 700
Impôts sur les résultats 12.000
Total des charges 250.000 Total des produits 300.000
Bénéfice 50.000 Perte
Total général 300.000 Total général 300.000

 Informations complémentaires :
- La rémunération théorique du capital est de 12% l’an.
- La rémunération de l’exploitant « HAMDI », qui ne perçoit aucun salaire, est estimée à 8.000 DH par mois.
- Les dotations d’exploitation comportent :
 Une dotation des immobilisations en non valeurs pour : 1000 DH.
 Une dotation des créances douteuses pour : 2.500 DH.
- Les charges externes comprennent une charge relative à l’exercice 2022 pour : 3.000 DH.

 Travail à faire : Déterminer le montant des charges de la comptabilité analytique.


 Solution : Voir le cahier de texte.

II. Classification des charges de la CAE :


Les charges de la CAE se divisent en deux catégories : les charges directes et les charges indirectes.
1. Charges directes :
Ce sont les charges affectées directement à un coût déterminé sans calcul préalable. Les charges directes
comprennent essentiellement :
- Les achats de matières premières concernent le coût d’achat ;
- Les charges de main d’œuvre directe (MOD) concernent le coût de production.
2. Charges indirectes :
Ce sont les charges qui concernent plusieurs coûts et qui doivent être réparties entre les différentes sections de
l’entreprise avant d’être imputées aux différents coûts. Les charges indirectes comprennent :
- Les autres charges externes ; - Une partie des charges de personnel ;
- Les impôts et taxes ; - Les charges financières.
- Les dotations d’exploitation ;

 Exemple 2 : Sachant que 15% des charges de personnel de l’entreprise « HAMDI » correspondant à des
charges indirectes.
 Travail à faire : Classer et calculer les charges de la comptabilité analytique d’exploitation.
 Solution : Voir le cahier de texte.

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Séquence 3 : Le traitement des charges indirectes
Le traitement des charges indirectes consiste à les analyser et à les répartir entre un ensemble de divisions
d’ordre comptable appelées sections analytiques ou centres d’analyse.

Répartition
Charges primaire Sections Sections
indirectes auxiliaires principales
Clés de
répartition

Répartition
secondaire
Coûts

Clés de
répartition

Imputation

Unités
d’œuvre

I. Notion des sections analytiques :


Selon le plan comptable marocain, la section analytique est une division de l’unité comptable où sont analysés
des éléments de charges indirectes préalablement à leur imputation aux coûts des différents produits intéressés.
L’activité de l’entreprise est divisée en centres d’analyse dans lesquels sont regroupés et analysés les charges
indirectes avant leur répartition et leur imputation aux coûts.
Les centres d’analyse correspondent soit :
- A une division réelle de l’entreprise appelée centre de travail (atelier, magasin, bureaux…) selon
l’organigramme ;
- A une division fictive de l’entreprise relative aux fonctions économiques assurées (administration,
gestion du personnel, approvisionnement…).
Un centre d’analyse rassemble des charges indirectes de natures différentes. Il doit être caractérisé par une
activité homogène et mesurable. L’activité des centres d’analyse est évaluée par une unité de mesure physique
(kilogrammes, heures…) ou monétaire.
On distingue plusieurs catégories de centres d’analyse, en fonction du critère retenu pour leur classification :

Centres d’analyse d’après la nature de l’unité de mesure

Centres opérationnels Centres de structure

Centres d’analyse dont l’activité peut être Centres d’analyse dont l’activité est mesurée par
mesurée par une unité de mesure physique une unité de mesure monétaire intitulée taux de
intitulée unité d’œuvre. Ils correspondent le plus frais. Ce sont généralement des centres de frais
souvent à une division du travail ou à une (administration, financement…)
fonction.

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Centres d’analyse d’après leur destination

Centres auxiliaires Centres principaux

Centres d’analyse dont les coûts sont imputés à Centres d’analyse dont les coûts sont imputés
d’autres centres auxiliaires et/ou principaux. directement aux coûts des produits. Par exemple :
Par exemple : la gestion du personnel, la gestion centre d’approvisionnement, centre de
du matériel, les prestations connexes… production…

II. La répartition des charges indirectes :


Les charges indirectes se répartissent entre les différentes sections analytiques en deux étapes : répartition
primaire et répartition secondaire.
1. Répartition primaire :
Dans cette étape, les charges indirectes sont réparties sur l’ensemble des sections analytiques (auxiliaires et
principales) en fonction de clés de répartition.
La clé de répartition est un instrument qui permet le partage des charges indirectes entre les différentes sections
analytiques. Une clé de répartition peut être un pourcentage, une fréquence, un partage proportionnel, …
 Exemple 3 :
Les clés de répartition primaire des charges indirectes de l’entreprise « KAMAL » se présentent comme suit :

Sections auxiliaires Sections principales


Charges par nature Total
Adm. Entretien Approv. Produc. Distrib.
Autres charges externes 45.200 10% 10% 20% 40% 20%
Impôts et taxes 2.800 0,20 - - - 0,80
Charges de personnel 112.000 3/8 1/8 3/8 - 1/8
Autres charges d’exploitation 3.000 10% 20% 20% 20% 30%
Dotations d’exploitation 62.000 1/10 1/10 2/10 5/10 1/10
Charges financières 5.000 100% - - - -

 Travail à faire : Effectuer la répartition primaire des charges indirectes.


 Solution : Voir le cahier de texte.
2. Répartition secondaire :
Dans cette étape, les montants des sections auxiliaires sont répartis entre les différentes sections (sections
principales et sections auxiliaires) en fonction de clés de répartition.
Deux cas peuvent être rencontrés : répartition secondaire simple ou réciproque.
a. Répartition secondaire simple (transferts en escaliers) :
Dans ce cas, les montants des sections auxiliaires ne sont répartis qu’entre les sections principales.
Remarque : Une fois, la répartition secondaire effectuée, les totaux secondaires des sections auxiliaires sont nuls.
Ainsi, seuls les totaux secondaires des sections principales seront imputés aux coûts concernés.

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 Suite de l’exemple 3 :
Les clés de répartition secondaire des charges indirectes de l’entreprise « KAMAL » se présentent comme suit :

Sections auxiliaires Sections principales


Charges indirectes Total
Adm. Entretien Approv. Produc. Distrib.
Administration 58.580 - - 20% 50% 30%
Entretien 25.320 - - 10% 80% 10%

 Travail à faire : Effectuer la répartition secondaire des charges indirectes.


 Solution : Voir le cahier de texte.
b. Répartition secondaire réciproque (transferts croisés) :
Dans ce cas, les sections auxiliaires se donnent mutuellement des prestations. Autrement dit, les montants des
centres auxiliaires sont répartis à la fois entre les centres principaux et les centres auxiliaires.
 Exemple 4 : Les clés de répartition des charges indirectes d’une entreprise se présentent comme suit :
Sections auxiliaires Sections principales
Charges indirectes Total
Adm. Entretien Approv. Produc. Distrib.
Totaux primaires 418.000 52.000 34.000 100.000 160.000 72.000
Administration 52.000 - 10% 20% 30% 40%
Entretien 34.000 20% - 10% 50% 20%

 Travail à faire :
1) Calculer les charges indirectes des sections auxiliaires.
2) Effectuer la répartition secondaire des charges indirectes.
 Solution : Voir le cahier de texte.
III. L’imputation des charges indirectes aux coûts :
Pour assurer l’imputation des charges indirectes aux différents coûts, il faut les mesurer par des unités physiques
ou monétaire appelées unité d’œuvre.
1. Définition :
L’unité d’œuvre (U.O) est une unité de mesure de l’activité d’une section principale. Elle permet l’imputation des
charges indirectes de chaque section aux divers coûts.
L’imputation est l’inscription des charges indirectes des sections aux coûts en proportion des unités d’œuvre des
sections.
2. Types d’unités d’œuvre :
On distingue les unités physiques et les unités d’œuvre monétaires.
a. Unités d’œuvre physiques : elles concernent les centres opérationnels.
- Section approvisionnement : quantité de matières premières achetées.
- Section production : quantité de matière traitée, heure machine, produit fabriqué.
- Section distribution : quantité des produits finis vendus.

Coût d’unité d’œuvre (C.U.O) = Coût de la section / Nombre des U.O (N.U.O)

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b. Unités d’œuvre monétaire : elles concernent les centres de structure.
- Section approvisionnement : montant des achats.
- Section production : coût de production des unités produites.
- Section distribution : montant des ventes, coût de production des unités vendus.

Taux de frais = Coût de la section / Assiette de frais

L’imputation ou l’intégration des charges indirectes dans les différents coûts se fait proportionnellement au
nombre d’unités d’œuvres nécessaires pour chaque produit ou opération sur la base de la formule suivante :

Coût imputé = N.U.O afférent au coût x C.U.O

 Exemple 5 : La nature des unités d’œuvre de l’entreprise « KAMAL » se présente comme suit :
Sections principales
Eléments
Approvisionnement Production Distribution
Nature des unités d’œuvre 1 DH des achats Unité produite 100 DH des ventes

Autres informations :
- Achats de MP : 52.192 KG à 50 DH le kg.
- Production : 44.100 unités.
- Ventes : 18.745 unités à 20 DH l’unité.

 Travail à faire :
1) Calculer le coût des unités d’œuvre (C.U.O).
2) Calculer le coût d’achat.
 Solution : Voir le cahier de texte.

Séquence 4 : Evaluation des stocks


Le stock est l’ensemble des biens ou services qui interviennent dans le cycle d’exploitation de l’entreprise pour
être soit vendus en l’état (marchandises) ou au terme d’un processus de production (produits finis) soit
consommés dans le processus de fabrication (matières premières et fournitures).
Contrairement à l’inventaire intermittent (comptabilité générale) qui ne permet qu’à la fin de l’exercice
comptable de connaître les existants en stock, l’inventaire permanent (comptabilité analytique) permet de
connaître des quantités et valeurs du stock à tout moment ce qui aide l’entreprise à calculer des coûts selon une
périodicité rapprochée.
Approvisionnement

Distribution
Production

Stock Stock
Entrées de M.P Sorties Entrées de P.F Sorties

Les entrées en stock ne posent aucun problème d’évaluation, elles sont valorisées par le coût d’achat pour les
marchandises, les matières et les fournitures achetées et par le coût de production pour les produits fabriqués.
Les sorties sont valorisées par plusieurs méthodes : la méthode du coût moyen pondéré et la méthode de
l’épuisement des lots, la méthode du lot le plus cher, la méthode du lot le moins cher, la méthode du coût standard,
la méthode du coût approché, la méthode du coût de remplacement.
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I. Les méthodes de valorisation des sorties :
Il existe de nombreuses méthodes pour la valorisation des sorties de stock. Le plan comptable marocain et
préconise deux : la méthode du coût moyen pondéré et la méthode d’épuisement des lots.
1. Méthode du coût moyen pondéré :
La méthode du coût moyen pondéré comprend deux approches : la méthode du coût moyen unitaire pondéré en
fin de période (CMUP en fin de période) et la méthode du coût moyen unitaire pondéré après chaque entrée
(CMUP après chaque entrée).
a. Méthode de CMUP en fin de période :
Cette méthode consiste à calculer un seul coût moyen à la fin de la période de stockage, par l’application de la
formule suivante :
+ é
é =
é+ é é

La méthode du CMUP en fin de période ne permet une valorisation des sorties de stock qu’en fin de la période
analytique, ce qui est en contradiction avec le principe de base de l’inventaire permanent.
b. Méthode de CMUP après chaque entrée :
Cette méthode consiste à calculer un nouveau coût moyen après chaque nouvelle entrée, par l’application de la
formule suivante :

è é =
é

La méthode du CMUP après chaque entrée permet une valorisation en temps réel des sorties, ce qui correspond
à l’esprit de l’inventaire permanent.
2. Méthode de l’épuisement des lots :
La méthode de l’épuisement des lots considère que les lots sortent du magasin dans l’ordre de leur entrée : les
lots les plus anciens sortent les premiers (méthode FIFO) ou les lots les plus récents sortent les premiers
(méthode de LIFO)
a. Méthode de FIFO :
Dans cette méthode, il est présumé que le premier article sorti est le premier entré, toute sortie est valorisée
donc au coût d’entrée le plus ancien. Dès lors, le stock final est évalué au coût d’entrée le plus récent.
Cette méthode suit avec retard l’état des prix sur le marché dans la mesure où l’évaluation des sorties se fait au
prix le plus ancien.
b. Méthode LIFO :
Dans cette méthode, il est présumé que le premier article sorti est le dernier entré, toute sortie est valorisée donc
au coût d’entrée le plus récent. Dès lors, le stock final est évalué au coût d’entrée le plus ancien.
Cette méthode est inflationniste en cas d’augmentation des prix. Cependant, en cas de diminution des prix, cette
méthode entraîne une sous-évaluation des stocks.
Les méthodes de l’épuisement des lots permettent de connaître immédiatement les existants en stock et leurs
valeurs ce qui correspond au principe de l’inventaire permanent.

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 Exemple 6 : Les informations concernant le stock de matières premières d’une entreprise pour le mois
de juin 2022 sont les suivantes :

Date Libellés Quantité en Kg Coût unitaire en DH


01/06 Stock initial 500 40
05/06 Entrée (B.E n°10) 1.500 44
10/06 Sortie (B.S n°50) 600 -
14/06 Entrée (B.E n°20) 400 52
18/06 Sortie (B.S n°60) 700 -
25/06 Sortie (B.S n°70) 900 -
30/06 Stock final réel 190 -

 Travail à faire : Etablir la fiche se stock de matières premières selon les méthodes suivantes :
1) CMUP en fin période.
2) CMUP en après chaque entrée.
3) Méthode FIFO.
4) Méthode LIFO.
 Solution : Voir le cahier de texte.

II. Compte d’inventaire permanent :


Le compte d’inventaire permanent (C.I.P) est destiné à suivre tous les mouvements d’entrées et de sorties des
stocks afin de connaître à tout moment les existants chiffrés en quantité et en valeur grâce à la tenue de fiche de
stocks.
1. Définition :
Selon le plan comptable marocain, l’inventaire comptable permanent est une organisation des comptes de stocks
qui, par l’enregistrement des mouvements d’entrées et de sorties, permet de connaître de façon continue, en
cours d’exercice, les existants chiffrés en quantité et en valeur.
2. Présentation du compte d’inventaire permanent :
Le C.I.P est un tableau qui permet d’enregistrer les mouvements d’entrées et de sorties du stock en quantités et
en valeurs pour une période déterminée afin de déterminer le stock final.

Compte d’inventaire permanent


Débit Crédit
Date Libellé Date Libellé
Q CU M Q CU M
S.I Sorties

Entrées S.F
TOTAL TOTAL

3. Différences d’inventaire :
Les différences d’inventaire sont des différences constatées en fin de période entre le stock final réel (inventaire
intermittent) et le stock final théorique (inventaire permanent).
La quantité disponible en stock final théorique est déterminée par la formule suivante :

Stock final théorique = (Stock initial + Entrées ) – Sortie

Deux cas peuvent se présenter :


- Stock final théorique > Stock final réel : Il s’agit d’un Mali d’inventaire.
- Stock final théorique < Stock final réel : Il s’agit d’un Boni d’inventaire.

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Remarque : Les différences entre le stock final réel et le stock final théorique sont appelées : Les différences
d’incorporation.
Ces différences d’inventaire (Mali ou Boni) doivent être reprises en compte lors du passage du résultat de la
comptabilité analytique au résultat de la comptabilité générale.
Séquence 5 : Détermination des coûts et des résultats
En général, l’activité de l’entreprise se déroule en trois grandes étapes correspondant chacune à une fonction
principale :
- Fonction approvisionnement : s’occupe de l’achat des matières et fournitures.
- Fonction production : s’occupe de la fabrication des produits finis.
- Fonction distribution : s’occupe de la vente et la livraison des produits aux clients.
A chacune de ces trois étapes du processus de production on peut calculer un coût spécifique : coût d’achat des
matières et fournitures, coût de production des produits fabriqués et coûts de revient des produits vendus.
I. Détermination des coûts :
1. Définition des coûts :
Selon le plan comptable maroc, le coût est la somme des charges relatives à un élément défini. Cet élément peut
être un produit ou un stade d’élaboration d’un produit.
Le coût est donc un regroupement des charges entrant dans la production d’un bien ou d’un service à un stade
déterminé du processus d’exploitation.
Aux divers stades d’élaboration d’un produit ou d’un service, plusieurs coûts peuvent être déterminés :
a. Coût d’achat :
Le coût d’achat est l’ensemble des charges engagés pour la réalisation de l’achat des matières et fournitures. Il
est composé des éléments suivants :
- Prix d’achat : comprend le prix d’achat facturé augmenté des impôts et taxes non récupérables, et
diminué des taxes légalement récupérables (TVA) et des réductions commerciales (rabais, remises et
ristournes).
- Frais d’approvisionnement : concernent les charges tels que : le transport, l’assurance, les commissions
et courtages, les frais de transit, les frais de réception…

Coût d’achat = Prix d’achat + Frais d’approvisionnement

b. Coût de production :
Le coût de production est l’ensemble des charges engagées pour la réalisation de la production d’un produit ou
d’un service. Il est composé des éléments suivants :
- Charges directes : comprennent le coût d’achat des matières et fournitures consommées évalué selon
l’une des méthodes de valorisation des sorties de stock et le coût de la main d’œuvre directe (MOD).
- Charges indirectes : proviennent des sections de production qui concernent à la fabrication du produit
fini. Ces charges sont imputées proportionnellement à la quantité d’unités d’œuvre consommée par le
produit fini.

Coût de production = Coût d’achat de matières premières + Frais de production

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c. Coût de revient :
Le coût de revient est l’ensemble des charges supportées par l’entreprise depuis l’achat des matières premières
et leur transformation, jusqu’à la vente du produit fini. C’est un coût complet au stade final, coût de distribution
inclus. Il est composé des éléments suivants :
- Coût de production : concerne le coût de production des produits vendus évalué à la sortie du magasin
de stockage.
- Coût de distribution : regroupe l’ensemble des charges directes et indirectes afférentes à l’exercice de
la fonction distribution.

Coût de revient = Coût de production des produits vendus + Frais de distribution

2. Hiérarchie des coûts :


Les coûts sont cumulatifs, c’est-à-dire le coût déterminé à chaque stade comprend les coûts qui l’ont précédé.
Chaque coût représente l’ensemble des charges qui ont été engagées jusqu’à un stade donné.

Prix d’achat

Coût
Frais d’achat
d’approvisionne Coût de
ment production
Coût de
revient
Frais de
production

Frais de
distribution

II. Détermination des résultats :


1. Résultat analytique :
Le résultat analytique est la différence entre le prix de vente d’un produit et le coût de revient correspondant.

Résultat analytique = Prix de vente – Coût de revient

Remarque : Il ne faut pas confondre résultat et marge. La marge est la différence entre un prix de vente et un
coût de revient. Une marge peut donc se calculer à n’importe quel stade du processus d’exploitation : marge sur
coût d’achat ou marge sur coût de production.
 Exemple 7 : La ventilation des charges par fonction et par produit de l’entreprise « ALI » pour le mois
d’avril 2022 se présente comme suit :

Charges Montant Produit X Produit Y


Achats consommés de M et F 37.500 17.000 20.500
Charges d’approvisionnement 3.500 1.000 2.500
Charges de production 10.000 6.000 4.000
Charges de distribution 9.000 3.000 6.000
TOTAL 60.000 27.000 33.000

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Les prix de vente des produits sont les suivants :
- Produit X : 30.000 DH. - Produit Y : 35.000 DH

 Travail à faire : Calculer le résultat analytique de chaque produit.


 Solution : Voir le cahier de texte.
2. Concordance des résultats :
En principe, le résultat global trouvé en comptabilité analytique doit être égal au résultat de la comptabilité
générale.
A la fin d’une période comptable, il est rare que le résultat de la comptabilité analytique d’exploitation (R.A)
coïncide avec celui fournie par la comptabilité générale (R.G). La non égalité des deux résultats provient de
différences d’incorporation.
Les principales différences d’incorporation sont présentées dans le tableau suivant :

Tableau de concordance des résultats


Montant
Eléments
Débit (-) Crédit (+)
Résultat de la comptabilité analytique (R.A) R.A – R.A +
Charges supplétives X
Charges non incorporables X
Produits non incorporables X
Différences d’inventaire :
- Malis (Stock réel < Stock théorique) X
- Bonis (Stock > Stock théorique) X
Frais résiduels :
- Arrondissement par défaut (Frais résiduels +) X
- Arrondissement par excès (Frais résiduels -) X
Résultat de la comptabilité générale (R.G) R.G + R.G –
Total Y Y

Remarque : Les frais résiduels sont des écarts entre le total des charges de la section et le montant des charges
imputé aux coûts lorsque le coût de l’unité d’œuvre a été calculé par arrondissement.

Frais résiduels = Charges de la section – Charges imputées aux coûts

Deux cas peuvent être distingués :


- Charges de la section > Charges imputées : Frais résiduels positifs à retrancher du R.A.
- Charges de la section < Charges imputées : Frais résiduels négatifs à ajouter du R.A.
Le résultat de la comptabilité générale (R.G) peut donc être calculé par l’utilisation de la formule suivante :

R.G = R.A + Charges supplétives – Charges non incorporables + Produits non


incorporables +/- Différences d’inventaire +/- Frais résiduels

D’une façon générale, le passage du résultat de la comptabilité analytique au résultat de la comptabilité générale
se fait selon le principe suivant : Si un élément (de charge ou de produit) entraine une surévaluation du résultat
analytique, il est retranché. Si l’élément entraine une sous-évaluation du résultat analytique, il est ajouté.

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Résultat de la comptabilité analytique
Ajoutés (+) Retranchés (-)
Charges supplétives
Produits non incorporables Charges non incorporables
Boni d’inventaire Mali d’inventaire
Frais résiduels négatifs arrondis par excès Frais résiduels positifs arrondis par défaut
= Résultat de la comptabilité générale

 Suite de l’exemple 7 :
Pour le mois de mars 2022, la comptabilité analytique d’exploitation de l’entreprise « ALI » a enregistré les
éléments suivant en DH :
- Différences de traitement :

Eléments Montant
Dotations des non-valeurs 6.320
Charges non courantes 5.000
Rémunération de l’exploitant 8.500
Rémunération des capitaux propres 15.000
Produits non courants 12.500

- Différences d’inventaire :

Eléments Stock réel Stock comptable


Stock de matières premières 72.500 73.300
Stock de produits finis 24.800 23.600

- Frais résiduels :

Eléments Montant des charges Montant des


de la section charges imputées
Section Approvisionnement 136.750 136.820
Section Production 765.430 765.430
Section Distribution 65.890 65.740

 Travail à faire : Sachant que le résultat de la comptabilité analytique est un bénéfice de 170.000 DH
déterminer le résultat de la comptabilité générale.
 Solution : Voir le cahier de texte.
Séquence 6 : Intérêts et limites de la méthode
I. Intérêts de la méthode des centres d’analyse :
La méthode des coûts complets, méthode des centres d’analyse, permet de déterminer un prix normal ou
satisfaisant, ainsi que d’appréhender la performance individuelle des produits, activités et services dans la
performance globale de l’entité. Pour ce faire, un tableau de synthèse peut être établi.

Produit 1 Produit 2
Prix de vente
Coût de revient unitaire
Résultat unitaire
Taux de marge unitaire
Contribution à la performance globale
(Résultat du produit / Résultat global)
Part du chiffre d’affaires

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II. Inconvénients de la méthode des centres d’analyse :
Cette méthode présente un certain nombre de limites. Deux principales limites peuvent être citées :
- Tout d’abord, la subjectivité et l’arbitraire du choix des clés de répartition et des unités d’œuvre qui
créent du subventionnement, c’est-à-dire que certains produits consomment des charges mais ne les
supportent pas alors que d’autres les supportent mais ne les consomment pas. Afin de palier ce problème,
une autre méthode de coût complet, méthode des coûts par activités, dite « méthode ABC (Activity Base
Costing) » peut être mise en œuvre pour déterminer un prix normal et apprécier la performance du
produit dans la performance globale de l’entreprise.
- Ensuite, le coût complet est calculé pour une activité normale, il ne prend pas en compte les fluctuations
d’activité. En effet la méthode repose sur la classification des charges par affectation (charges directes et
indirectes) et non sur la classification par variabilité (charges variables et fixes) dont cette dernière
permet d’apprécier l’incidence des fluctuations d’activité.

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