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2ème année Licence Action Commerciale (LAC 2)

Module : Comptabilité analytique


Enseignant : Pr. Abderrahmane BENSAAD

Chapitre I : Introduction à la Comptabilité Analytique

I- Objet, finalités et différences avec la comptabilité générale :

La comptabilité financière satisfait à des besoins d’ordre juridique, fiscale et


financière, elle est donc une comptabilité légale qui a pour objet la saisie, la
classification et l’enregistrement des flux. L’enregistrement de ces flux doit
aboutir à la fin de l’exercice à l’établissement des états de synthèse. Plusieurs
lacunes entachent toutefois la comptabilité générale :
 la comptabilité générale conçoit l’entreprise comme un carrefour
d’échange et ne rend pas compte du processus de transformation des
inputs à l’intérieur de l’entreprise. Dans l’optique de la comptabilité
générale, l’intérieur de l’entreprise est une boîte noire.
 la comptabilité générale donne un résultat global et unique à posteriori à
tous produits confondus, toutes activités confondues. C’est donc une
comptabilité de synthèse qui ne permet pas de savoir les détails de ce
résultat unique ou global.
 la comptabilité générale ne permet pas d’évaluer la production faite par
l’entreprise pour elle-même.

La comptabilité analytique est née des insuffisances de la comptabilité


financière:
 S’appuie sur des supports d’ordre technique qu’ignore la comptabilité
financière.
 Collecte la plupart des informations qui lui sont nécessaires dans la
comptabilité financière ou dans des documents qui servent de base a cette
dernière.
 A pour but la détermination :
 Des coûts de revient des Marchandises, MP et PF ;
 De la valeur des existants en stocks de Marchandises, MP et produits
fabriqués ;
 Des résultats analytiques (ou résultats d’exploitation) par produits,
groupes de produits, branche d’activités.
 Constitue donc un outil permettant :
 De contrôler les opérations techniques d’achats, de fabrication, de vente
de l’entreprise en décelant par les coûts les variations de rendement et
de productivité et en situant les responsabilités ;

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 De contrôler les résultats d’exploitation et ainsi orienter la politique de
vente conformément aux impératifs économiques et sociaux de
l’entreprise ;
 D’établir des prévisions rationnelles (programme de budgets), d’en
constater la réalisation et d’expliquer les écarts qui en résultent.
 Elle permet d’analyser la rentabilité afin de mesurer les variations de
marges en fonction des étapes de la production.
 Elle permet le contrôle de la logique comptable par rapprochement entre
la comptabilité financière et la comptabilité analytique.

D’une manière générale, comptabilité analytique doit fournir tous les éléments
de nature à éclairer les prises de décisions.

Critères Comptabilité Comptabilité analytique


générale
au regard de la loi Obligatoire Facultative
vision de l’entreprise Globale Détaillée
Horizon Passé Présent, futur
classement des charges Par nature Par destination
Règles Règles normatives Souples, évolutives
Utilisateurs Direction- tiers Tous les responsables
nature de l’information Précise-certifiée- Rapide, pertinente et
formelle approchées

II- Nature des charges :


Les éléments constitutifs des coûts de revient sont en principe les charges saisie
en classe 6 de la comptabilité financière, mais nous allons voir que toutes les
charges ne sont pas incorporable aux coûts, ou d’autres qui ne sont pas inscrites
à la classe 6 est son considérer comme incorporable aux coûts.

La CAE utilise 3 classements indépendants les uns des autres;


1/ charges incorporables, charges non incorporables et charges supplétives;
2/ charges directes et charges indirectes;
3/ charges fixes et charges variables.

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1- charges incorporables, charges non incorporables et charges


supplétives;

La CAE ne prend en considération que les charges qui sont liées à l'activité
normale de l'entreprise, afin de traduire les conditions normales de l'activité, tout
en chassant les charges qui ne sont pas liées à cette activité normale.
a- Les charges incorporables :sont celles qui sont liées à l'activité normale de
l'entreprise.

Ces charges sont incorporées dans les coûts de revient, car elles se rapportent à
l'exploitation courante de l'entreprise, c'est-à-dire, à l'approvisionnement, la
fabrication, la vente des biens ou services qu'elle livre sur le marché, ainsi qu'à
son administration et à sa gestion.

b- Les charges non incorporables : sont celles qui ont un caractère


exceptionnel ou hors exploitation (soit par leurs nature ou parce qu’elles ne
sont pas liées à l'activité normale de l'entreprise). Ces charges ne seront pas
incorporées dans les coûts de revient.

Le fait de considérer une charge comme non incorporable est une question
d’appréciation de la part du gestionnaire.

Parmi ces charges il y a:


 les taxes récupérables (TVA);
 les charges qui correspondent à d'autres périodes;
 les provisions pour pertes probables, provisions pour dépréciation des
stocks et des créances;
 l'impôt sur les bénéfices;
 l'amortissement des frais d'établissement ou d'investissements non utilisés
pour l'exploitation.
 Pénalités et amendes fiscales et pénales, dons et moins value de cession
d’immobilisations.

c- Les charges supplétives : sont les dépenses qui ne sont pas considérées,
comme charges par la comptabilité générale, et qui sont nécessaires à
l'activité normale de l'entreprise. Il est intéressant d'incorporer aux coûts
et prix de revient ce type de charges.

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Les charges supplétives illustrent le concept économique de « coût d’opportunité
», qui exprime le manque à gagner entraîné par l’utilisation d’une ressource
disponible à l’intérieur de l’entreprise, alors que cette ressource pourrait
entraîner une recette si elle était utilisée en dehors de l’entreprise.
La prise en compte des coûts d’opportunité permet de réaliser de meilleures
comparaisons dans le temps et l’espace, et d’effectuer des analyses
économiquement pertinentes, indépendamment des particularités ou disparités
juridiques propres à telle ou telle situation.
Parmi ces charges il y a:
 C’est la rémunération du travail de l'exploitant lorsqu'il ne reçoit pas de
salaire, mais sa part de bénéfice (entreprises individuelles) mais diminue
le patrimoine financier de l’entreprise
 La rémunération des capitaux propres avec un taux >= au taux de
placements sur le marché financier.

SHEMA DES CHARGES DE LA CAE

Charges de la comptabilité générale

Charges de la charges courantes de Charges ajoutées aux


comptabilité générale non la comptabilité générale charges incorporables
incorporables incorporable dites charges
supplétives

Charges de la CAE incorporables aux différents coûts

Donc elles peuvent être déterminées à partir de l’égalité suivante :

Charges incorporables à la CAE = Charges de la comptabilité générale -


Charges non incorporables + Charges supplétives

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Exemple d’application 1:
Les postes de charge annuelle d’une entreprise industrielle se présentent comme
suit :

Achats consommés de MP 1.200.000 Perte de changes 14.000


Autres charges externes 20.000 IBS 35.000
Achat carburant non comptabilisé en N-1 Provision pour créances douteuses 7.500
1.600
Pénalité et amendes fiscales 40.000 Provision pour litige 12.500
Frais du personnel 400.000 Capital social de l’entreprise 4.650.000
Autres charges d’exploitation 20.000 Taux du marché 10%
Dotation d’amortissement d’exploitation Moins value de cession d’immobilisation
90.000 66.000
Frais financier 70.000

TAF : Déterminer le montant des charges de la comptabilité analytique

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Exemple d’application 2 :
Une entreprise fabrique un produit unique, pour le mois de février les dépenses
ont été les suivantes :
MP : 3.000 Kg à 100 DA/kg
MO : 250h à 30 DA/h
Les charges de la comptabilité financière sont de l’ordre de 210.000 DA (autres
que la MO e les achats) dont 10.000 représentants des provisions pour
dépréciations de créances.
Charges supplétives 6.000 DA (soit un capital de 60.000 et un taux annuel de
10%)

TAF : Déterminer les charges de la CAE.

2- charges directes et charges indirectes :

Une fois que l'on connaît les charges utilisées par la CAE (incorporables et
supplétives), la question qui se pose est de savoir comment s'effectue le partage
de ces charges entre les différents coûts des activités de l'entreprise.

Les charges directes sont celles qui ne concernent, en totalité, qu'un seul objet,
un produit, une marchandise, une matière ou une activité. Elles sont affectées
directement au coût de cet objet.
Les charges indirectes sont celles qui concernent plusieurs objets. Pour les
inscrire aux coûts de ces objets, il faut les traiter.

Notons que par rapport à notre objectif de calculer les coûts, le traitement des
charges directes ne pose pas de gros problèmes. Mais, pour les charges
indirectes, la répartition entre produits peut s’avérer difficile ou arbitraire.
L’une des difficultés auxquelles sont confrontés depuis quelques années les
comptables est l’accroissement constant de la part des charges indirectes dans le
total des charges.

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3- charges fixes et charges variables : Un autre critère d’analyse va jouer
en comptabilité analytique un rôle fondamental : c’est celui de la
variabilité des charges.

 Les charges variables (opérationnelles ou d'activité) sont celles qui


varient proportionnellement avec le volume d'activité par exemple du
nombre de produits fabriqués. Elles sont facilement couvertes par le
chiffre d'affaires.
 Les charges fixes (de structure) sont les charges qui ne sont pas liées
directement au volume d'activité. Pour les couvrir l'entreprise doit réaliser
un minimum de chiffre d'affaires.

Exemple : L’amortissement du mobilier qui se trouve dans les services


commerciaux ne dépend pas du nombre de produits vendus pendant la
période. Même si l’entreprise fait de mauvaises affaires, les charges fixes
restent engagées. On utilise également le terme de charges de structure.

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Typologie des charges

Critère de la destination
Charges directes Charges indirectes
Charges directes variables : Charges indirectes variables :
Charges variables

– consommation de matières – énergie pour faire fonctionner


premières ; une machine utilisée pour
– « main-d’œuvre directe » :
Critère de la variabilité

fabriquer plusieurs produits ;


salaire des ouvriers de – frais postaux de livraison
fabrication ; dans une société de vente
– etc. par correspondance ;
– etc
Charges directes fixes : Charges indirectes fixes :
– amortissement d’une machine –
Charges fixes

salaire du directeur
spécifique utilisée pour un seul administratif ;
produit ; – contrat de maintenance
– budget publi-promotionnel d’es ordinateurs ;
concernant un produit précis ; – etc.
– etc

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III- Formation des coûts (composantes)

L’objectif de la comptabilité de gestion est d’obtenir le coût des produits


élaborés contenant toutes les charges c à d un coût dit de revient. La méthode
des coûts complets préconise un calcul de coût par stade de fabrication qui doit
respecter la réalité du processus de production de chaque E/se. Dans une vision
très globale, on peut distinguer 2 types d’Entreprises:

• Les entreprises commerciales dont le cycle d’exploitation peut être


résumé ainsi :

• Les entreprises industrielles dont le cycle d’exploitation peut se résumer


comme suit :

En conséquence, les charges de la comptabilité générale doivent être


rassemblées suivant leur appartenance à une étape définie ci-dessus. La
constitution des coûts par étape fait apparaître :

 des coûts d’approvisionnement ou d’achat


 coûts de production
 coûts de distribution
 l’obtention des coûts de revient des produits se fait par intégration
successive des différents coûts et pour tenir compte de cet aspect
chronologique dans le calcul du coût de revient, on parle de hiérarchie des
coûts.

1- Le coût d’achat :
C’est la 1ere phase du cycle d’exploitation, il représente tout ce qu’ont couté
les marchandises, MP et fournitures consommable et emballages, donc il
regroupe les charges relatives à la fonction(Transportapprovisionnement
sur achat, douane de
l’entreprise. et assurance)

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Coût d’achat MP achetées = prix d’achat + charges directes d’achat +


charges indirectes d’achat

Le coût de production :
Il représente tout ce qu’ont couté les produits semi fini ou fini ou services
crées par l’entreprise jusqu’au stade précédent immédiatement celui de la
vente. En fonction de son niveau d’élaboration, un produit peut être un
encours, un produit intermédiaire ou un produit fini.

Coût de production des produits fabriqués= coût d’achat des matières


et fournitures consommées + charges directes de production + charges
indirectes de production
(MOD, amortissement du
matériel et autres frais).

Coût de production des produits fabriqués + SI (PF) – SF (PF)= Coût


de production des produits vendus

Coût d’achat MP achetées + SI (MP) – SF (MP)= Coût d’achat MP


consommées

2- Le coût de revient :
Il est calculé par type de produits vendus, il est composé de coût de
production et de coût hors production.

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Coût de revient de produits vendus = coût de production vendus + charges


directes de distribution + charges indirectes de distribution + charges
administratives.

Les coûts sont calculés par périodes il ne faut donc prendre que les charges qui
concernent le coût calculé et la période concernée.

Remarque :
De cette manière on peut déterminer facilement le résultat réalisé sur le vente de
chaque type de produits, en faisant une comparaison entre le chiffre d’affaires
généré par chaque type de produits et son coût de revient.

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CHARGES INCORPORABLES de la CAE

Achats + frais d'achats

COÛT D'ACHAT + frais de production


COÛT DE PRODUCTION + coûts hors production
COÛT DE DISTRIBUTION
COÛT DE REVIENT

Exemple d’applacation3 :

La société anonyme GRTE ai capital de 1.000 actions de 100 DA chacune,


pratique une CAE et calcule ses coûts par mois :
Pour le mois de janvier 2009, la comptabilité financière nous donne les
informations suivantes :
- Achats de MP 6.000 kg à 5,5 DA/kg
- Production du mois 1.200 unités (chaque unité consomme 1,5 kg de MP
- MOD 60 heures à 50 DA/h
- Vente du mois 450 unités au prix de 60 DA/u
- Les charges indirectes représentent pour :
- L’approvisionnement 7.900 DA
- L’atelier production 8.100 DA
- Le commercial 7.600 DA
- Les charges de comptabilité financière sont de l’ordre de 58.850 DA dont
250 de charge non incorporable. Par ailleurs, il faut tenir compte de la
rémunération du capital de l’entreprise au taux annuel de 12%.

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IV. Concordance des résultats :

La concordance des résultats consiste à retrouver le résultat de la comptabilité


financière à partir de la CAE. En effet les résultats ne sont pas les mêmes a
cause des différences d'incorporation (charges non incorporables et les charges
supplétives ainsi que les produits non incorporables).

Les charges non incorporables : ce sont des charges prise en comptes en CG et


ignorées par la CAE. Il faut donc les retranchés du résultat analytique.

Les charges supplétives : ce sont des charges non prise en comptes par la CG
mais prise en considération par la CAE. Il faut donc les rajouter au résultat
analytique.

Les différences d’inventaire :Il y a différence d’inventaire lorsque le stock


final de la CAE (théorique) est différent du stock de la comptabilité financière
(réel).
C.-à-d. qu’en rapprochant les résultats de l’inventaire réel des existants
théoriques de l’inventaire comptable permanent, on constate des différences
appelées différences d’inventaires.

Les différences d’inventaire peuvent provenir :


- En amont, lors de l’entrée en stocks, sur les pertes en cours de livraison.
- En cours de stockage : évaporation naturelle, casse et vol.
- En aval, lors de la sortie de stock : mesure approximative….

Si le stock théorique (CAE) est > stock réel (CF) =>c’est un MALI d’inventaire,
considéré comme une entrée omise, il faut donc retrancher la différence en
valeur du résultat analytique.

Si le stock théorique (CAE) est < stock réel (CF) => c’est un BONI
d’inventaire, considéré comme une sortie omise, il faut donc ajouter la
différence en valeur du résultat analytique.

Frais résiduels des sections : ils proviennent du calcul du coût de l’unité


d’œuvre au niveau du tableau de répartition, car parfois on est obligé d’arrondir
soit par excès soit par défaut.

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