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Plan du cours
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3.1. La mondialisation et la libéralisation des échanges
1. Un marché cyclique
1. La phase de préparation
2. La phase de négociation
3. La phase d’intégration
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
4.1. Méthode DCF (Discounted Cash Flow) ou FCFF (Free Cash-Flow for Firm)
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Chapitre I : Concepts généraux
- Wikipédia
« L’expression fusion-acquisition (…) recouvre les différents aspects du rachat d'une
entreprise par une autre entreprise, dans les domaines de finance d'entreprise, de
stratégie d'entreprise et de gestion d'opérations financières. L'entreprise acquise peut
conserver son intégrité, ou bien être fusionnée à l'entreprise acquérante. Par extension,
la définition comporte également et de plus en plus les opérations de
désinvestissements (…)»
- [MEIER-SCHIER]
« Les fusions-acquisitions sont des opérations de regroupement ou de prises de
contrôle d’entreprises cibles, réalisées par l’intermédiaire d’un achat ou d’un échange
d’actions»
- [CEDDAHA]
« (Une transaction de Fusion – Acquisition est) … essentiellement la mise en commun
d’actifs ou d’intérêts économiques entre deux ou plusieurs entités. Le plus souvent
cette mise en commun passe par une opération de cession… »
- [JOHNSON]
« Une acquisition correspond au rachat d’une organisation par une autre organisation.
Une fusion est la décision mutuellement consentie par des organisations de partager
leurs possessions. »
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Chapitre I : Concepts généraux
Le terme « Fusion-Acquisition » regroupe en fait deux réalités qui, même si elles ont
des points communs, ont des impacts juridiques, fiscaux et comptables différents.
2.1. La fusion
Sous l'angle du droit des sociétés, une opération de fusion se caractérise par le fait que
l'intégralité du patrimoine d'une ou de plusieurs sociétés (la (les) société(s) «absorbée(s)»)
est transféré à une autre société (la société « absorbante ») moyennant l'attribution d'actions
ou de parts de la société absorbante aux actionnaires – et éventuellement d’une soulte1 - de la
ou des sociétés absorbées. Le transfert de patrimoine s’effectue par le biais d'une
dissolution sans liquidation : la/les société(s) absorbée(s) n’existe(nt) plus après une
fusion.
Les scissions sont des opérations de vente effectuées par des entreprises mais font partie
du domaine des fusions, les mécanismes juridiques, comptables et fiscaux étant très proches
de ceux des fusions.
2.2. L’acquisition
L’acquisition est un concept très large. Une acquisition porte sur une activité
économique dont on veut transférer la propriété, totalement ou partiellement :
Titres (actions, parts…),
Actifs corporels (usines, terrains, machines…),
Actifs incorporels (droits, marques…),
Eléments de besoins de fonds de roulement (stocks, clients, fournisseurs…).
Une acquisition est donc le transfert de tout ou partie d’un actif, la société qui cède
l’actif continuant à subsister à l’issue de l’opération.
1 : Une soulte est un montant en espèce versé aux actionnaires de la société “absorbée”. Son montant ne peut
dépasser 10% du montant global de la transaction.
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Chapitre I : Concepts généraux
une acquisition ou réciproquement une acquisition devient une fusion après quelques mois,
d'où l'appellation simplifiée « fusion-acquisition ».
On peut au final établir une définition très générale, englobant l’ensemble des concepts.
« Une fusion-acquisition est un transfert d'activité entre deux sociétés distinctes par le
biais d’un transfert de propriété. »
Sont donc exclus les accords commerciaux ou industriels de toute nature.
Sont donc incluses les scissions.
Ces trois formes ont pour objectif la prise de contrôle de la société cible.
On exclut :
l'achat à une société d'un élément de son actif sans intention de prendre le contrôle de
la société,
le « swap d’actifs » qui consiste à échanger des actifs ente deux sociétés. Ce
mécanisme est par exemple pratiqué par les grands groupes pétroliers qui s’échangent
des stations-services pour optimiser la couverture de leur territoire.
2 : Le mot "action" recouvre aussi toute autre forme de titre de propriété de la société (parts sociales, obligations,
bons de souscriptions…).
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Chapitre I : Concepts généraux
des sociétés, réunir 50 % des droits de vote peut nécessiter d’acquérir un volume beaucoup
plus important d’actions.
On fait aussi la distinction entre le contrôle des assemblées ordinaires où le vote se fait à
la majorité simple mais où le pouvoir se « limite » au management de la société et le contrôle
des assemblées extraordinaires où le vote se fait à la majorité des deux tiers et où se décident
les restructurations et les changements de statuts.
Lorsque la société cible est cotée en bourse, les opérations d’acquisition doivent suivre
un formalisme très particulier. Il existe théoriquement trois possibilités d’acquérir une société
en bourse :
Le ramassage en bourse qui consiste à acheter progressivement des actions sur le
marché boursier,
Dans les 2 premiers cas la réglementation impose le déclenchement d’une OPA obligatoire
dès que le nouvel actionnaire franchit le seuil de 30% des droits de vote.
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Chapitre I : Concepts généraux
Cette parité d’échange permet aussi de connaître le nombre de nouvelles actions à créer :
A la dissolution d’une des deux sociétés (fusion-absorption) voire des deux sociétés
(fusion par création d’une société nouvelle), opération irréversible.
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Chapitre II : Fusion-acquisition ; Distinction
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Chapitre II : Fusion-acquisition ; Distinction
3 : La Federal Trade Commission (FTC) est une agence américaine, indépendante du gouvernement des États-
Unis, dont la mission principale est l'application du droit de la consommation et le contrôle des pratiques
commerciales anticoncurrentielles. Elle a pour équivalent la Direction Générale « Concurrence» à la
Commission Européenne.
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Chapitre II : Fusion-acquisition ; Distinction
Vivendi (ex Générale des Eaux) qui est passé de l'eau aux médias et
télécommunications (avant de scinder les deux activités).
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Chapitre II : Fusion-acquisition ; Distinction
à l’international, les banquiers étant moins réticents à prêter de l'argent à une société qui n'est
plus contrôlée par un état.
Un exemple est l’opérateur téléphonique français France Telecom qui rachète Orange
UK ou Gaz de France qui prend le contrôle d’Electrabel.
2. Synergies de coûts liées aux partages de ressources : supprimer les doublons, mieux
répartir les ressources ;
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Chapitre II : Fusion-acquisition ; Distinction
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Chapitre III : Marché des Fusions-acquisitions
1. Un marché cyclique
Le marché des fusions est cyclique mais ces cycles sont ni réguliers, ni prévisibles.
[CEDDAHA] distingue – comme la plupart des auteurs – 6 grandes vagues :
4 : "Trust" est un terme américain qui désigne une entreprise ayant un monopole. Les lois anti-trust américaines
avaient pour but de combattre les pratiques non-concurrentielles de ces monopoles ou oligopoles. Ce sont les
éléments fondateurs du droit de la concurrence actuellement en application..
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Chapitre III : Marché des Fusions-acquisitions
En 1974, la première OPA hostile de l'histoire est lancée aux USA : International Nickel
Company sur son concurrent ESB.
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Chapitre III : Marché des Fusions-acquisitions
Le marché est dominé par les USA qui représentent la moitié du marché des fusions-
acquisitions de sociétés cotées.
L'avantage de cette étude est qu'elle étudie des fusions-acquisitions entre 5 et 20 ans après
l'opération, laissant le recul nécessaire pour estimer les résultats.
Comme le montre les deux graphiques ci-dessous :
Seulement 37 % des entreprises ayant fait l'objet d'une fusion-acquisition réalisée dans
les années 80 ont surperformé par rapport à la moyenne de leur secteur;
Ce chiffre monte à 52% pour les opérations réalisées dans les années 90.
5 :http://www.institutentreprise.fr/fileadmin/Docs_PDF/travaux_reflexions/Notes_de_Institut/fusions_acquisitio
ns.pdf
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Chapitre III : Marché des Fusions-acquisitions
Une étude plus récente du Boston Consulting Group (BCG) confirme ces chiffres 6 :
entre 1992 et 2006, 58,3 % des acquisitions se sont traduites par une perte de valeur pour les
actionnaires de l’acquéreur, avec un déficit net de 1,2 % sur l’ensemble des transactions.
Le constat est simple : moins de 50 % des fusions-acquisitions peuvent être
considérées comme des succès. Ce taux est confirmé par d'autres études, quels que soient les
indicateurs utilisés : boursiers, financiers, opérationnels, respect des plans stratégiques qui les
justifient…
Ce résultat reste tout de même à prendre avec prudence, aucune des études sélectionnées
ne répondant (et ne pouvant répondre) à la question : la situation n’aurait-elle pas été pire si la
fusion-acquisition n’avait pas eu lieu ?
Le seul gagnant incontestable semble être l'actionnaire de la société "achetée" puisque
l'action est toujours surévaluée par rapport à sa valeur réelle de l'instant.
6 : http://www.informatica.com/INFA_Resources/brief_ma_avis_expert1_fr.pdf
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Chapitre IV : Montage et mise en œuvre des opérations de fusion-acquisitions
La phase de négociation,
La phase d'intégration.
1. La phase de préparation
Au cours de cette phase, l'entreprise doit tout d'abord faire le choix d'une croissance
externe par le biais d'une fusion-acquisition au détriment d'une autre forme de croissance
(croissance organique ou alliance / partenariat). Cette décision s'appuie sur une analyse de la
société en elle-même et de ses concurrents et donc cibles potentielles.
L'entreprise doit ensuite sélectionner une cible en fonction de sa compatibilité avec les
objectifs stratégiques de la fusion-acquisition et en évaluer la valeur.
2. La phase de négociation
Lors de cette phase, l'acheteur doit choisir sa stratégie (opération amicale ou hostile). Il
doit aussi concevoir le montage financier adéquat.
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Chapitre IV : Montage et mise en œuvre des opérations de fusion-acquisitions
3. La phase d’intégration
La phase d'intégration consiste à réaliser au niveau juridique, financier, comptable et
opérationnel l'intégration de l'acquisition, le but étant bien évidemment de concrétiser le plus
rapidement possible le potentiel de création de valeur du nouvel ensemble.
7 : Le terme "Due diligence" est un terme anglais qui signifie littéralement "diligence raisonnable" ou "devoir
élémentaire de précaution". Il est synonyme d'audit préalable.
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
Exemple :
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
4.1. Méthode DCF (Discounted Cash Flow) ou FCFF (Free Cash-Flow for Firm)
Cette méthode se base sur le constat qu’un investisseur n’achète un actif que pour les
recettes auxquelles il donne droit, celles-ci subissant une décote en fonction de leur risque et
de leur durée. Les recettes que génère un actif sont les flux de trésorerie qui sont considérés
comme des actifs financiers.8
Le FCFF se calcule avec la formule suivante :
La valeur intrinsèque d’un actif financier est la somme actualisée des revenus
monétaires qu’il génèrera en prenant en compte les actualisations financières.
Quand le bénéficiaire d’un flux est un créancier, le taux d’actualisation dépendra du coût de la
dette (taux d’intérêts). Quand le bénéficiaire d’un flux est un actionnaire, le taux
d’actualisation dépendra de la rentabilité exigée par cet actionnaire.
La méthode DCF se déroule en 4 étapes :
1. Elaboration d’un Plan d’affaire sur les 3-4 années à venir (ou plus) en déclinant 3
hypothèses (Pessimiste / Optimiste / Médiane) ;
3. Actualisation des flux par le coût moyen pondéré du capital (si le bénéficiaire du flux
est un créancier) et du risque (si le bénéficiaire du flux est un actionnaire);
Ce dernier calcul est effectué tout d'abord en additionnant les flux actualisés sur 2 périodes :
la période du plan d’affaire;
les années suivantes, les flux de trésorerie sont anticipés sur la base d’hypothèses de
croissance et d’investissements.
8 : Les anglo-saxons disent “A firm is like a bond !”, ce qui signifie qu’une entreprise peut être considérée
comme une obligation qui rapporte un intérêt annuel.
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Chapitre V : Evaluation financière de la cible
La valeur finale de la société est alors calculée en actualisant les sommes des flux de ces
deux périodes en prenant l’hypothèse d’un taux de croissance moyen à horizon infini
(inférieur au taux de croissance de l’économie) selon la règle dite de Gordon-Shapiro.
Cette méthode est très complexe et fonctionne sur l’analogie avec les options
financières. Une option financière est un contrat entre un acheteur et un vendeur. L'acheteur
de l'option obtient le droit, et non pas l'obligation, d'acheter ou de vendre un actif à un prix
fixé à l'avance, pendant un temps donné ou à une date fixée. De son côté, le vendeur s'engage
à respecter les termes du contrat si l'acheteur décide d'exercer son option. Si l'option n'est pas
exercée, le vendeur a gagné un montant égal au prix de l'option. L’estimation de la valeur est
donc très complexe et dépend de nombreux facteurs : taux d’intérêt, risques, situation du
marché boursier…
Une option réelle est construite par analogie et consiste à imaginer des contrats
(croissance future, nouveau marché, gains de productivité), de les valoriser en tant qu’option
financière.
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Chapitre VI : Estimation du potentiel de création de la valeur
L'estimation du potentiel de création de valeur est une étape très importante puisqu'elle
va permettre de définir la surcote maximum que la société est prête à payer pour acquérir la
société cible.
Les méthodes d'estimation du potentiel de création de la valeur sont assez proches de
celles utilisées pour l'évaluation d'un projet d'investissement traditionnel.
Si la VAN est positive, on parle de création de valeur; si elle est négative, on parle de
destruction de valeur.
Dans le cas d'une fusion-acquisition
La valeur initiale de la cible est calculée par les méthodes définies au paragraphe précédent.
Il existe plusieurs types de synergies. Pour chacune d'entre elles, il faut bien identifier :
Le gain mesuré sur les flux de trésorerie (FCFF) lié à leur mise en œuvre,
Les coûts de mise en œuvre.
Une synergie dont on ne peut pas précisément évaluer l'impact sur le FCFF ne doit donc
pas entrer en compte. Parmi les synergies "classiquement" prises en compte à cette étape, on
retrouve :
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Chapitre VI : Estimation du potentiel de création de la valeur
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Chapitre VI : Estimation du potentiel de création de la valeur
L'audit se concentre tout d'abord sur les postes clés utilisés pour l'évaluation financière
de la cible : capitaux propres, résultat d'exploitation et résultat net, dotations aux
amortissements et aux provisions…
D'autres points sensibles doivent aussi être particulièrement étudiés pour ne pas
dégrader la rentabilité de la société cible (et donc de l'ensemble post-acquisition) :
Les actifs immobiliers : l'audit doit prendre connaissance de l'ensemble des
immeubles détenus ou loués par la société, de leur état, de leur conformité vis-à-vis
des différentes réglementations (exemple : ne pas découvrir après acquisition que le
siège social doit être désamianté) et les contrats/baux en vigueur (exemple : ne pas
découvrir que le bail d'un immeuble arrive à expiration et qu'il convient de trouver
rapidement une nouvelle domiciliation);
Les actifs incorporels : l'audit doit vérifier qu'ils sont bien valorisables. Par exemple,
un brevet ou une marque doivent avoir été déposés pour être considérés comme
valorisable;
Les comptes clients : l'acheteur doit s'assurer que les créances clients sont
recouvrables dans des délais raisonnables et ne pas nécessiter des besoins de
financement à court terme;
Les comptes de stocks : en cas de dépréciation du stock, l'acheteur devra passer des
provisions;
Les provisions pour risques et charges : l'acheteur doit prendre connaissance de tous
les procès, litiges en cours ou à venir avec des concurrents, fournisseurs, clients ou
salariés et s'assurer que les provisions nécessaires et suffisantes ont bien été passées.
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