Vous êtes sur la page 1sur 85

SOMMAIRE

DEDICACE ............................................................................................................................................. 3
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. 4
AVANT-PROPOS .................................................................................................................................... 5
SIGLES ET ABREVATIONS ...................................................................................................................... 7
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX.................................................................................................. 8
RESUME ................................................................................................................................................ 9
ABSTRACT ........................................................................................................................................... 10
INTRODUCTION .................................................................................................................................. 11
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE .............................................. 14
CHAPITRE 1 : APPROCHE NOTIONNELLE ............................................................................................ 15
SECTION 1 : GENERALITES SUR LES IMMOBILISATIONS ET LEURS FORMES D’ACQUISITION ............ 15
NOTION D’IMMOBILISATION ................................................................................................. 15
LES FORMES D’ACQUISITION DES IMMOBILISATIONS ...................................................... 24
SECTION 2 : TRAITEMENT COMPTABLE DES IMMOBILISATIONS ....................................................... 30
COMPTABILISATION DU COUT D’ACQUISITION D’UNE IMMOBILISATION. ........................... 30
LES AMORTISSEMENTS........................................................................................................... 32
COMPTABILISATION DES AMORTISSEMENTS .................................................................... 36
CHAPITRE II: CONCEPTS ET OUTILS DE L’ETUDE ................................................................................ 43
SECTION 1 : NOTION D’ACTIF BIOLOGIQUE ....................................................................................... 43
Notion d’agriculture ............................................................................................................... 43
Règles de comptabilisation des actifs biologiques................................................................. 46
SECTION 2 : NOTION DE COMPTABILITE ANALYTIQUE ...................................................................... 49
HISTORIQUE ET DEFINITION ................................................................................................... 49
NOTION DE COUT ................................................................................................................... 50
LES METHODES DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE ......................................................... 51
DEUXIEME PARTIE : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE .............................................. 56
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCEUIL ET ACTIVITE DE L’ENTITE .................... 57
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCEUIL « unité agricole intégrée de
ZUENOULA » SUCRIVOIRE .................................................................................................................. 57
HISTORIQUE ........................................................................................................................... 57
MISSION ................................................................................................................................. 59

1
ORGANISATION GENERALE ................................................................................................ 59
LE FONCTIONNEMENT ....................................................................................................... 60
PRESENTATION DU SERVICE D’ACCEUIL « le service contrôle de gestion » ......................... 64
SECTION 2 : ACTIVITE ET PRODUITS DE L’ENTITE ............................................................................... 65
OBJECTIFS ............................................................................................................................... 66
ACTIVITES ET PRODUITS ......................................................................................................... 66
CHAPITRE 04: ANALYSE DU PROCESSUS DE DETERMINATION DU COUT DE PRODUCTION DES
ACTIFS BIOLOGIQUES A SUCRIVOIRE ZUENOULA (LA CANNE A SUCRE)............................................ 69
SECTION 1 : NOTION DE PLANTING ET TRAITEMENT COMPTABLE ................................................... 69
NOTION DE PLANTING ........................................................................................................... 69
I. TRAITEMENT COMPTABLE DU PLANTING (la canne à sucre) ................................................ 76
SECTION 2 : ANALYSE CRITIQUE DE L’EXISTANT ................................................................................ 79
CRITIQUES .............................................................................................................................. 79
SUGGESTION .......................................................................................................................... 83
CONCLUSION ...................................................................................................................................... 85

2
DEDICACE

3
REMERCIEMENTS

Nous adressons nos sincères remerciements et notre profonde gratitude à


l’endroit des personnes qui, directement ou indirectement, ont contribué à
l’élaboration de notre présent mémoire. Il s’agit en particulier de :

- Monsieur KOUAME JEAN FRANCOIS, comptable analytique pour


avoir facilité l’accès aux données de l’entreprise et pour sa disponibilité
malgré ses taches ;
- Monsieur JEAN IRIE, notre professeur encadreur, Enseignant Chercheur
au département FCD/INP-HB ;
- Monsieur KOULE ALAIN, chef de service contrôle de gestion pour sa
collaboration ;
- Madame ASSI, assistante comptable pour sa collaboration et son
expérience
- Les responsables de service qui ont contribué l’aboutissement de ce
travail ;
- Nos braves et valeureux enseignants de l’INP-HB pour leur savoir et
leurs conseils ;
- L’association des étudiants en finance et comptabilité de l’INP-HB

4
AVANT-PROPOS

Après son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire devait résoudre la


problématique qui était le développement économique et social. Cette
problématique ne pouvait être résolue qu’en comptant sur ses propres moyens
matériels et humains, il fallait mettre l’accent sur l’éducation et la formation des
ivoiriens. Cela consiste à disposer des ressources humaines qualifiées dans tous
les secteurs d’activité notamment primaire, industriel et tertiaire. Ainsi, dans les
années 1970 furent créés l’Institut Agricole de Bouaké (IAB) et les grandes
écoles de Yamoussoukro : l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
(ENSTP), l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA) et l’Institut
National Supérieur de l’Enseignement Technique (INSET).

Sur décision présidentielle, par le décret N° 96-678 du 04 septembre 1996, les


quatre grandes écoles précédemment citées furent restructurées et regroupées
pour donner naissance à l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët
Boigny (INPHB) de Yamoussoukro. Cette fusion intervient à juste titre pour
permettre une gestion efficace et efficiente de la nouvelle structure. L’INPHB se
voit alors confier la formation initiale, du recyclage et du perfectionnement des
techniciens supérieurs, des ingénieurs des techniques et des ingénieurs de
conception dans les domaines du commerce, de l’administration, de l’industrie,
de l’agronomie, des mines et du génie civil. Aujourd’hui dans le domaine de
l’énergie et du pétrole.
L’INP-HB compte aujourd’hui neuf (09) grandes écoles :

- L’Ecole Supérieure des Mines et Géologie (ESMG) ;


- L’Ecole Supérieure des Travaux Publics (ESTP) ;
- L’Ecole préparatoire (EP) ;
- L’Ecole Doctorale Polytechnique ;
- L’Ecole de la Formation Continue et du Perfectionnement des Cadres
(EFCPC) ;
- L’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) ;
- L’Ecole Supérieure d’Industrie (ESI) ;
- L’école supérieure du Pétrole et de l’énergie (ESPE)
- L’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises

(ESCAE) au sein de laquelle nous effectuons notre formation. En effet,


l’ESCAE propose à ses étudiants deux cycles de formation que sont le cycle

5
d’ingénieur et le cycle DTS (Diplôme de Technicien Supérieur). Le cycle DTS
compte deux filières : la filière Commerce et Administration des Entreprises
(CAE) et la filière Finances Comptabilité (FC). Cette dernière regroupe deux
options à savoir l’option Contrôle de Gestion et l’option Techniques Comptables
et Financières à laquelle nous appartenons.

La formation à l’ESCAE exige des stages en entreprise afin de mettre les


étudiants en situation professionnelle pour mieux les préparer au monde
professionnel. Ainsi, deux stages sont requis pendant la formation avec comme
exigences respectives la rédaction d’un rapport de stage en deuxième année et
d’un mémoire de fin de cycle en troisième année. C’est dans le cadre du stage de
fin de cycle que nous avons été reçus dans les locaux de l’UNITE AGRICOLE
INTEGREE DE SUCRIVOIRE ZUENOULA pour une période de trois mois du
15 Mars au 14 Juin 2021et nous matérialisons ce stage par le présent document.

6
SIGLES ET ABREVATIONS
SIGLES SIGNIFICATION
DMS/DD Direction Médico-sociale et Développement Durable
DP Direction des Plantations
DU Direction de l'Usine
DUAI Direction de l'Unité Agricole Intégrée
EXA Service d’Exploitation Agricoles
HA Hectare
RCCM Registre du Commerce
RCM Rapport de Coupe Manuelle
RIR Rapport Irrigation
RME Rapports de Main-d'œuvre par Equipe
RMI Rapports de Main-d’œuvre Individuelle
RST Rapport de Sous-Traitance
RUE Rapports d'Utilisation Engins
SEA Service Etude Agronomique
SYSCOHADA Système comptable OHADA
OHADA Organisation pour l’harmonisation En Afrique du Droit des
Affaires
IAS International Accounting Standards
IFRS International finacial Reporting Standards
UAI Unité Agricole Intégrée

UEMOA Union Economique Monétaire Ouest Africain


ABC Activity Based Costing
HAO Hors Activité Ordinaire
TVA Taxe Sur La Valeur Ajoutée
PCG Plan Comptable Général
BRVM Bourse Régionale Des Valeurs Mobilières
SIFCA Société Immobilière Et Financière De La Côte Africaine
SAP Système, Application & Products In Data Processing

7
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Liste des tableaux


N° libellé N° de page
1 Taux linéaires selon le CGI

2 Quelques exemples d’actifs biologiques, de produits agricoles et de


produits qui résultent de la transformation après récolte
3 Coût du planting des parcelles P01D et PB016
4 Calcul de l’amortissement de la première année
5 Comptabilisation de la plantation en-cours
6 Comptabilisation plantation mise en service (entrée dans le patrimoine
de l’entité)
7 Comptabilisation plantation mise en service (entrée dans le patrimoine
de l’entité)
8 Comptabilisation de la Dotation aux amortissements
9 Calcul des amortissements non pris en compte

Liste des figures


N° Libellé N° de page
1 Calcul du cout du planting
2 Les étapes de réalisation d’une activité

Liste des diagrammes


N° libellé N° de page
1 coût du planting parcelle P01D
2 coût du planting parcelle PB016

8
RESUME
Les reformes sur les actifs biologiques éditées par les normes comptables
internationales ont amené les entités agro-industrielle à reconstituer leur système
de gestion et le traitement comptable des actifs biologiques dont elle dispose.

L’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA qui est une entreprise agro-industrielle,


afin de répondre aux exigences (efficacité, efficience, économique), s’est dotée
d’un service de contrôle de gestion lui permettant d’atteindre ses objectifs.
SUCRIVOIRE ZUENOULA dans l’optique, d’améliorer la gestion des actifs
biologique nous a demandé de porter notre réflexion sur la gestion comptable
des actifs biologiques comme immobilisation en vue d’améliorer sa
performance.

Lors de notre stage de production, au sein de ce service (contrôle de gestion),


nous avons pu déceler quelques anomalies relatives à la gestion de la canne à
sucre. Ainsi, les théories sur le gestion des immobilisations, la recherche
documentaire , les entretiens réalisés dans la cadre de notre méthode de travail,
nous ont permis de mesurer l’impact de ces disfonctionnements sur la gestion de
l’entité.

Au terme de notre études, quelques solutions ont été proposées notamment,


l’annulation du traitement des factures de sous-traitance à la direction générale,
la reconfiguration du système SAP et la mise en place d’un Audit trimestriel des
immobilisations.

9
ABSTRACT

10
INTRODUCTION

Au lendemain de leur indépendance, les pays d’Afrique se lancent dans la


course au développement économique, industriel et social à l’instar des pays
développés de l’occident. Elle est caractérisée par les alternances d’idée d’ordre
politique, économique, sociale et culturelles. La tendance est à la
mondialisation. Cela fait référence à la libre circulation des marchandises, des
capitaux, des services, des personnes, des techniques et de l’information.

La Côte d’Ivoire ne reste pas en marge de cette évolution industrielle. Son


économie étant basée sur l’agriculture, elle créa des sociétés agro industrielles,
dans le but de participer à l’autosuffisance alimentaire.

L’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA, qui est une entreprise agro industrielle


s’est inscrite dans cette même vision de l’Etat ivoirien. Elle cherche également à
garantir aux clients un sucre de canne de qualité à moindre coûts tout en
contribuant au développement des zones d’implantation.

De nos jours, avec la mondialisation de l'économie, les entreprises se livrent


une concurrence très agressive pour l'écoulement de leurs produits sur un
marché. Marché sur lequel les entreprises compétitives peuvent se permettre une
bonne part de marché. A l'inverse, les entreprises peu compétitives sont appelées
à se marginaliser, voire même à disparaître.

Parmi les sources d’information dans les sociétés agricoles, l’analyse des actifs
biologiques occupent une place importante dans la prise de décision, d’autant
plus qu’ils ont un impact sur le résultat.

En effet, les actifs biologiques font partie intégrante des immobilisations des
sociétés agricoles et constituent une richesse pour cette dernières, vu qu’ils
prennent une part importante dans l’actif du bilan.

C’est pourquoi, le système comptable OHADA révisé a pris en compte les actifs
biologiques dans l’élaboration des états financiers annuels, afin de donner une
image fidèle et sincère des entreprises agricoles.

L’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA, pour une gestion efficace et rationnelle


des actifs biologiques a élaboré un certain nombre de procédure et ont pour rôle
de faciliter la comptabilisation et l’analyse de la rentabilité de ceux-ci. Leur
mauvaise gestion impacte le résultat de l’entité.

11
C’est dans l’optique de contribuer à l’amélioration de la gestion des actifs
biologiques de l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA, lors de notre initiation à
la vie professionnelle, il nous a été demandé de porter notre réflexion sur le
thème : « la gestion comptable des actifs biologiques comme
immobilisation : cas de l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA ».

De ce thème découle la problématique suivante :

Comment sont déterminés les coûts des actifs biologiques et leurs


comptabilisations au sein de l’UAI SUCRIVOIRE ZUENOULA ?

A cette question s’ajoute des préoccupations secondaires :

- quel est le processus de détermination du coût de production des actifs


biologiques (le planting) au sein de l’UAI de ZUENOULA?
- comment sont comptabilisés ces actifs biologiques (canne à sucre) au sein
de l’UAI de ZUENOULA ?
- quelles sont les failles de la procédure de gestion des actifs biologiques ?
- et quelle contribution pouvons-nous apporter pour améliorer la gestion
des actifs biologiques de l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA ?

L’objectif général de ce travail consiste à déterminer le coût de production de


ces actifs biologiques (la canne à sucre) et leurs amortissements.

A cet objectif général sont associés des objectifs spécifiques :

- Déterminer le coût d’acquisition (coût planting) de la canne à sucre


selon les méthodes de l’UAI de ZUENOULA ;
- Comptabiliser les actifs biologiques (le planting) ;
- Emettre un avis critique sur la gestion comptable des actifs biologiques
au sein l’UAI de ZUENOULA et faire des suggestions pour son
amélioration.

Pour atteindre l’objectif, la méthodologie a consisté à une collecte de données et


d’informations, ainsi que des documents au sein du service contrôle de gestion
et les autres services en rapport avec l’activité agricole. Egalement les livres
relatifs à la comptabilité financière et les normes comptables internationales,
nous permettant de mieux appréhender les contours de la thématique qui nous
est soumise à étude. Pendant notre démarche, nous verrons les principales règles
d’immobilisation des actifs biologiques en général et en particulier comment
l’UAI de ZUENOULA immobilise la canne à sucre.

12
L’intérêt de ce travail est de permettre aux dirigeants de SUCRIVOIRE, de
mieux gérer les actifs biologiques qu’ils possèdent afin de pouvoir atteindre les
objectifs qu’ils se sont fixés d’une part, de confronter nos connaissances
théoriques aux réalités de la vie professionnelle pour faire valoir nos potentialité
à certaines difficultés d’autre part.

Ainsi, notre étude se subdivise en deux grandes parties :

- La première partie consiste à mettre en exergue les fondements


théoriques sur les immobilisations et leurs formes d’acquisition et
l’outil de l’étude
- La deuxième partie quant à elle, permet de présenter l’entité et son
activité et de faire analyse du processus de détermination du coût de
production des actifs biologiques à SUCRIVOIRE (la canne à sucre),
faire ressortir les insuffisances et faires des suggestions.

13
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE
DE L’ETUDE

Cette partie qui est le cadre théorique de l’étude comporte deux chapitres qui
sont :

- Approche notionnelle (chapitre 1)


- Concepts et outils de l’étude (chapitre 2)

14
CHAPITRE 1 : APPROCHE NOTIONNELLE

Ce premier chapitre traite les fondements théoriques sur les immobilisations et


leurs formes d’acquisitions, également les amortissements et leurs
comptabilisations.

SECTION 1 : GENERALITES SUR LES IMMOBILISATIONS ET


LEURS FORMES D’ACQUISITION
NOTION D’IMMOBILISATION

1. Définition
1
Selon Brigitte et al. (2008, p 152) , les immobilisations sont « des biens (ou des
droits) destinés à demeurer durablement dans le patrimoine de l’entreprise. On
distingue les immobilisations incorporelles (fonds de commerce, brevets), les
immobilisations corporelles (constructions, matériels) et les immobilisations
financières (titres) ».
2
Le système comptable ouest Africain (SYSCOA) définit quant à lui les
immobilisations comme « l’ensemble des éléments corporels et incorporels
destinés à servir de façon durable à l'activité de l'entreprise. Ils ne se
consomment pas par le premier usage. A priori, leur durée est de plus d'un an.
Certains biens de peu de valeur ou dont la consommation est très rapide peuvent
être considérés comme entièrement consommés dans l'exercice de leur mise en
service et, par conséquent, ne peuvent pas être classés dans les
immobilisations »

En sommes, une immobilisation est un élément corporel ou incorporel acquis


par une entité destiné à servir de façons durable à l’activité de l’entité. Il ne se
consomme pas par la première utilisation. A leur durée est à plus d’un an

1 « Comptabilité et gestion des organisations », 6e édition, Dunod, Paris, 2008, p 152.

2 SYSCOHADA Révisé, 2018,

15
2. LES TYPES D’IMMOBILISATION
Le système comptable OHADA reconnait trois(03) types d’immobilisation que
sont :

- Les immobilisations incorporelles


- Les immobilisations corporelles
- Les immobilisations financières

A. Les immobilisations incorporelles


Pour déterminer si une immobilisation incorporelle générée en interne est
susceptible d’être inscrite à l’actif, il convient :

- de vérifier qu’elle répond à la définition d’un actif et notamment, que


cette immobilisation est identifiable ;
- de distinguer la phase de recherche de la phase de développement. Si cette
distinction est impossible, l’intégralité des coûts est comptabilisée en
charges.

a) 3Frais de recherche et de développement


Les dépenses résultant du développement (ou de la phase de développement d'un
projet interne) si et seulement si l'entité peut démontrer qu'elle satisfait aux
critères suivants :

- la faisabilité technique nécessaire à l'achèvement de l'immobilisation


incorporelle en vue de sa mise en service ou de sa vente ;
- son intention d'achever l'immobilisation incorporelle et de l'utiliser ou de
la vendre ;
- sa capacité à utiliser ou à vendre l'immobilisation incorporelle ;
- la façon dont l'immobilisation incorporelle générera des avantages
économiques futurs probables ;
- la disponibilité de ressources techniques, financières et autres, appropriées
pour achever le développement et utiliser ou vendre l'immobilisation
incorporelle ; et

3 « SYSCOADA Révisé, 2018, page 547»

16
- sa capacité à évaluer de manière fiable les dépenses attribuables à
l'immobilisation incorporelle au cours de son développement.

A défaut, ces dépenses constituent des charges.

17
b) 4Brevets, licences, concessions et droits assimilés
Il s’agit des dépenses faites pour l’obtention de l’avantage que constitue la
protection accordée, sous certaines conditions, au titulaire d’une concession, à
l’inventeur, à l’auteur ou au bénéficiaire du droit d’exploitation d’un brevet,
d’une licence, d’une marque, d’un procédé, de droits de propriété littéraire et
artistique.

- Brevets : un brevet est un titre donnant à l’inventeur d’un produit ou d’un


procédé susceptible d’applications industrielles, ou à son cessionnaire, un
monopole d’exploitation pendant un certain temps.
- Licences : Le contrat de licence, ou la licence d'exploitation, est un acte
par lequel le propriétaire d'une marque donne à un tiers la possibilité de
vendre un ou plusieurs de ses produits moyennant une redevance.
- Concessions et droits assimilés : Dans certaines activités, les entités
peuvent bénéficier de l’attribution par une autorité administrative, de
droits d’exclusivité publics à titre onéreux ou à titre gratuit (licences,
quotas d'importation, quotas de production, droits d'atterrissage sur un
aéroport, licences d'exploitation de stations de radio ou de télévision…).

4 « SYSCOADA Révisé, 2018, page 556

18
c) 5Logiciels et site internet

Logiciel : un logiciel est un ensemble de séquences d’instructions interprétables


par une machine et d’un jeu de données nécessaires à ces opérations. Le logiciel
détermine donc les tâches qui peuvent être effectuées par la machine, ordonne
son fonctionnement et lui procure ainsi son utilité fonctionnelle. Les séquences
d’instructions appelées programme ainsi que les données du logiciel sont
ordinairement structurées en fichiers. La mise en œuvre des instructions du
logiciel est appelée exécution, et la machine est appelée ordinateur ou
calculateur.

Site internet : un site internet est un site accessible par l'ensemble des
utilisateurs connectés au réseau mondial Web. Sont également concernés par les
présentes dispositions :

- les sites intranet accessibles uniquement par les employés d'une société ou
d'une administration connectée à son réseau interne ;
- les sites extranet : sites intranet dont tout ou partie du contenu peut être
accessible soit par Internet, par des utilisateurs identifiés, soit par un autre
intranet .

d) 6Fonds commercial
Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui
permettent au commerçant d'attirer et de conserver une clientèle (art 135
Acte uniforme OHADA sur le droit commercial général).

Le fonds de commerce comprend nécessairement la clientèle et l'enseigne ou


la clientèle et le nom commercial, sans préjudice du cumul de la clientèle
avec l’enseigne et le nom commercial (art 136 Acte uniforme OHADA sur le
droit commercial général). Le fonds commercial est constitué par ces
éléments et les autres parties résiduelles de la valeur du fonds de commerce

5« actes uniformes relatifs au droit comptable et à l’information financière », 2018, p559

6 « actes uniformes relatifs au droit comptable et à l’information financière », 2018, p565

19
qui n’ont pas pu être identifiées en éléments corporels ou en éléments
incorporels distincts.

Le fonds de commerce peut comprendre différents éléments mobiliers,


corporels et incorporels, notamment les éléments suivants :

- les installations ;
- les aménagements et agencements ;
- le matériel ;
- le mobilier ;
- les marchandises en stock ;
- le droit au bail ;
-
les licences d'exploitation;

e) 7Droit au bail

Le droit au bail représente le montant versé ou dû au locataire précédent en


considération du transfert à l'acheteur afin de bénéficier des dispositions et
droits garantis par les baux commerciaux, droits résultant tant des
conventions que de la législation sur la propriété commerciale (droit à
renouvellement ou indemnité d'éviction, loyers éventuellement inférieurs au
prix de marché et révisions de foyer encadrées par la législation).

Ce droit au bail comprend généralement deux éléments qui sont :

- l'économie future de loyers dont va bénéficier le nouveau locataire en


reprenant un bail dont les loyers sont inférieurs à ceux du marché ;
- une prime éventuelle liée à l'emplacement privilégié du local
commercial considéré.

Il constitue, pour le locataire qui le verse, une immobilisation incorporelle à


comptabiliser au compte 206 Droit au bail. Il doit être amorti sur la durée du
bail, car la composante du droit au bail, relative à un différentiel de loyer
s'amenuise avec le temps.
7 « actes uniformes relatifs au droit comptable et à l’information financière », 2018, p573 à 574

20
B. les immobilisations corporelles
8
La norme IAS 16 définit une immobilisation corporelle comme « un
élément physique détenu soit pour être utilisé dans la production ou la
fourniture de biens et de services, soit pour être loué à des tiers, soit à des
fins administratives et dont l’entité attend qu’il soit utilisé au-delà de
l’exercice en cours ».

a) Terrain
Ce compte enregistre la valeur des terrains dont l'entreprise est propriétaire et de
ceux qui sont mis à sa disposition par des tiers. On a les terrains bâtis et nos
bâtis.
Les terrains bâtis : Les terrains bâtis sont ceux sur lesquels des constructions
sont édifiées. Toutefois, ils font l'objet d'une inscription séparée au bilan.
Les terrains non bâtis : Terrains pouvant constituer le sol de bâtiment ou
d'ouvrages. Ils sont par conséquent sans construction.

b) Bâtiments, installation et agencement


Ce compte enregistre le montant des opérations ayant trait aux apports effectués
par les associés ou à l'acquisition et à la création par l'entité de bâtiments,
installations et agencements, de même que leur cession, disparition et mise au
rebut. La valeur des terrains n'est pas comprise dans celle des bâtiments. Les
terrains et les bâtiments doivent faire l'objet d'évaluations distinctes. Les
agencements et les installations permanents effectués par le locataire ayant une
durée d'utilité supérieure à un an peuvent être immobilisés et amortis sur la
durée du bail.

c) Matériel

Le matériel est constitué par l'ensemble des objets et instruments avec (et ou
par) lesquels :
- Sont extraits, transformés ou façonnés les matières ou fournitures ;
- Sont fournis les services qui sont l'objet même de la profession
exercée.

8 IAS 16

21
Le mobilier est constitué de meubles et objets utilisés sur une période supérieure
à un an dans l'entreprise, comme les tables, les chaises, les classeurs.
L'actif biologique est constitué d'animaux vivants, de plantes vivantes et
secondairement, des améliorations foncières, de l'autoconsommation prélevée,
de certains contrats ou partenariats spécifiques.

Les immobilisations animales et agricoles sont constituées par : les animaux de


trait, les animaux reproducteurs, les animaux de garde et les plantations. Elles ne
comprennent pas les animaux achetés ou élevés pour être commercialisés qui
font partie du stock 7

C. Immobilisations financières
9
« Catégorie d'immobilisations constituées par les titres de participations, les
autres titres immobilisés et les créances liées à ces participations. »

Ces participations ouvrent droit à une prise de contrôle ou une prise de


participation. Elles ne font pas objet d’amortissement, il s’agit entre autres :

- Des titres de participations ;


- Les prêts accordés aux entreprises ;
- Les dépôts et cautionnement ;
- Les créances et titres représentatifs.

a) Titres de participations

Les titres de participation sont constitués par les droits dans le capital d'autres
entités qui, en créant un lien durable avec celles-ci, sont destinés à contribuer à
l'activité de la société détentrice. Un titre est qualifié de participation lorsque sa
détention permet d'exercer une certaine influence sur la société qui les a émis.

b) Prêts accordés aux entreprises

9 SYSCOHADA Révisé, 2018, p187

22
Par « prêts », il faut entendre les fonds versés durant une certaine durée à des
tiers en vertu de dispositions contractuelles. Il peut, par exemple, s’agir des prêts
accordés aux salariés ou aux filiales.

c) Les dépôts et cautionnements

On désigne par ces termes tous les montants que l’entreprise verse à titre de
garantie ou de caution et qui sont destinées à demeurer indisponibles jusqu’à la
réalisation d’une condition suspensive (caution versée pour la location
d’outillage, etc).

d) Les créances et titres représentatifs

Sont concernées les parts de capital (actions, parts de sociétés, etc) que
l'établissement a l'intention de conserver durablement ou qu'il n'a pas la
possibilité de revendre à court terme.

Leur détention ne permet pas d’exercer une influence déterminante sur la


société ayant émis ces titres.

3. Distinction entre immobilisation et charges

En vue de pallier certaines difficultés rencontrées dans la comptabilisation des


immobilisations corporelles, il parait opportun de clarifier la différence entre
celles-ci et les charges.

Une immobilisation est une dépense qui sert l’activité de façon durable, qui
n’est pas entièrement consommée pendant l’exercice comptable et qui va
procurer des avantages économiques futurs pour la société.

En revanche, une charge est directement utilisée, elle est consommée au cours
de l’exercice comptable et elle ne constitue pas un investissement durable pour
l’entité.

Lorsqu’une entité procède à l’acquisition d’un bien destiné à servir l’entité de


façon durable, ce bien est immobilisé et l’entité constate un amortissement

23
correspondant à la perte de valeur de ce bien. Cet amortissent est enregistré en
charge de l’exercice.

Par contre, les dépenses de gros entretien (programmes pluriannuels de grosses


réparations ou de grandes révisions) sont des charges d’immobilisation et sont
désormais comptabilisées dans le compte d’immobilisation correspondant.

Mais, lorsque la dépense correspond à une immobilisation et que le montant est


relativement faible, elle peut être assimilée à une charge.

LES FORMES D’ACQUISITION DES IMMOBILISATIONS

Pour acquérir un bien, les entités peuvent procéder de diverses manières


1. Les acquisitions à titre onéreux
10
« Une immobilisation acquise à titre onéreux est une immobilisation qui entre
dans le patrimoine avec une contrepartie. Cette contrepartie est le coût historique
qui correspond ici, au coût d’acquisition des immobilisations ».

Le coût réel d'acquisition d’une immobilisation est formé :

- Du prix d'achat définitif net de remises et de rabais commerciaux,


d’escompte de règlement et de taxes récupérables ;
- Des charges accessoires rattachables directement à l'opération d'achat ;
- Des frais d'acquisition notamment les droits d'enregistrement, les
honoraires, les commissions, les frais d'actes, après déductions des
taxes récupérables ;
- Des charges d'installation qui sont nécessaires pour mettre le bien en
état d'utilisation ;

Le coût d’acquisition est comptabilisé au débit d’un compte d’immobilisation


(classe 2), par le crédit d’un compte de tiers (fournisseurs d’investissements)
ou de trésorerie (Banque, caisse, chèques postaux…)

10 « Article 36 du Droit Comptable OHADA »

24
Le schéma d’écriture est le suivant :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


2… immobilisation X
6015 Frais sur achat X
4451 T.V.A. récupérable sur X
immobilisation
481 Fournisseur X
d’investissement.

2. Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ou


production immobilisée.11
Quand l’entreprise a besoin d’une immobilisation et que ses ressources
techniques et humaines le lui permettent, elle peut la produire pour elle-même.
Cette immobilisation sera donc évaluer au coût de production.

Le coût réel de production d’une immobilisation ou d’un service est formé:

- Du coût d'acquisition des matières et fournitures utilisées pour cette


production;
- Des charges directes de production ;
- Des charges indirectes de production dans la mesure où elles peuvent être
raisonnablement rattachées à la production du bien ;
- De l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement à
l’enlèvement de l’immobilisation et à la remise en état du site dans les
conditions visées à l’alinéa 1 cinquième tiret ci-dessus.

Sont exclus de ce coût :

- les charges commerciales, coût de stockage des produits finis ;

- les pertes et gaspillages de caractère accidentel ou anormal ;

- les frais de recherche et de développement ;

- les charges d’administration générale ;

11 «article 37-2 acte uniforme relatif au droit comptable », 2018,p31

25
En ce qui concerne la comptabilisation des immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même, les charges engagées sont tout d’abord
enregistrées dans un compte de charges par nature (classe 6) approprié. A la
clôture de l’exercice, ces charges sont ensuite transférées par le crédit du
compte 722 : Production immobilisée (pour les autres charges). Si la phase
de production n’est pas terminée à la clôture, on transfert ces charges dans le
compte des immobilisations corporelles en cours correspondant. Ce n’est que
lorsque l’immobilisation est entièrement terminée que le coût de production
est comptabilisé dans le compte définitif d’immobilisation.

3. Les acquisitions à titre gratuit


Il arrive que certaines immobilisations reviennent gratuitement à l’entreprise.
Cela est parfois dû au volume de transaction que l’entreprise a avec un
fournisseur ou quand le fournisseur a eu la même faveur de la part de
l’entreprise, etc.

Cette immobilisation entrera dans le patrimoine à sa valeur actuelle. Le


concept de la valeur actuelle repose principalement sur le principe de la
continuité de l’exploitation. En l’absence de continuité, il faut passer à la
simple valeur de marché ou à la valeur vénale.

La comptabilisation de l’entrée des immobilisations acquises à titre gratuit


consiste à débiter le compte d’immobilisation corporelle correspondant par le
crédit d’un compte de subvention d’investissement. Car cette opération est
assimilée à une subvention reçue par l’entreprise.

4. Acquisitions par crédit-bail


Le crédit-bail est une opération financière et commerciale par laquelle le
crédit bailleur achète, à la demande du crédit-Preneur, auprès d’un
fournisseur un bien en vue de le donner en location pour une durée
déterminée, moyennant le versement par le crédit-preneur d’un loyer
périodique.

Le crédit-bail donne à l’utilisateur du bien :

- d’une part, un droit de jouissance ;

26
- d’autre part, la possibilité d’acquérir le bien concerné soit en fin de contrat,
soit au terme des périodes fixées à l’avance, moyennant le paiement du prix
convenu.

A la signature du contrat on passe l’écriture suivante

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


2… Immobilisations X

172/173 Dettes de Crédit-Bail et X


contrats assimilés

En pratique, l’entrée du bien coïncide avec le paiement d’une redevance. On


aura dans ce cas à la signature :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


2… Immobilisations X

172/173 Dettes de Crédit-Bail et X


contrats assimilés

172/173 Dettes de Crédit-Bail et X


contrats assimilés
521 banque X

A la levée de l’option, le compte « Dépôts et cautionnements » est crédité. Le


matériel rentre dans les immobilisations pour le prix convenu dans le contrat et
correspondant à la levée de l’option. La comptabilisation consiste donc à débiter
le compte d’immobilisation correspondant (classe 2) par le crédit du compte
275: dépôts et cautionnements versés :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


2… Immobilisations X

275 dépôts et cautionnements X


versés

27
5. Acquisitions avec clause de réservation de propriété
La réserve de propriété est une clause contractuelle qui assure au vendeur le
paiement du prix de la marchandise. Cette clause permet au vendeur de rester
propriétaire de la chose jusqu’à ce que le bien soit entièrement payé, l’acheteur
n’étant que possesseur du bien.

Toutefois, les écritures sont identiques à celles des acquisitions à titre onéreux,
par conséquent cette clause ne joue pas sur la comptabilisation

6. Les immobilisations acquises grâce à une subvention


d’investissement
Les immobilisations étant parfois très chères, il arrive que pour certaines
acquisitions, l’entreprise puisse bénéficier d’une subvention d’équipement.
La subvention d’équipement ou subventions d’investissement est une aide
financière accordée par l’Etat ou ses démembrements ou par des organismes
internationaux aux entreprises et destinées à la création ou à l’acquisition
d’immobilisations à l’exception de titres de participation ou au financement
d’activités à long terme. Dans certains cas, l’entreprise reçoit cette subvention
sous la forme d’un transfert direct d’immobilisations.

Lorsque l’entreprise reçoit la subvention sous forme de transfert de fonds, le


schéma de comptabilisation est le suivant :

- à l’octroi de la subvention :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


4494 Etat, subvention X
d’équipement à recevoir
1411 Subvention X
d’investissement-Etat

- à la réception de la subvention :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


5… trésorerie X
4494 Etat, subvention X
d’équipement à recevoir

28
- à l’acquisition de l’immobilisation : l’écriture normale d’acquisition est passée
comme une acquisition à titre onéreux.

Lorsqu’elle reçoit la subvention sous forme de transfert direct


d’immobilisations, il faut débiter le compte d’immobilisation correspondant par
le crédit du compte de subvention d’investissement.

29
SECTION 2: TRAITEMENT COMPTABLE DES
IMMOBILISATIONS
Le traitement comptable des immobilisations consiste ici en la constatation des
entrées et des sorties, et au calcul des amortissements.

COMPTABILISATION DU COUT D’ACQUISITION D’UNE


IMMOBILISATION.

Lors d’une acquisition, on débite un compte d’immobilisation (classe 2) et un


compte de tiers (Etat) et on crédite un compte fournisseur d’investissement ou
un compte de trésorerie.

- Si le bien est acheté auprès d’un tiers et qui a nécessité une avance
on aura :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


25... Avances et acomptes X
versés sur immobilisation

5… Trésorerie X

- A la réception de la facture :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


2… Immobilisation X

.4451 Etat, TVA récupérable X


sur immobilisation

25.. Avances et acomptes X


versées sur immobilisation

481 Fournisseur X
d’investissement

30
- Si le bien est produit par l’entité, le schéma d’écriture est le
suivant :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT

immobilisations X
2…
Etat, T.V.A. récupérable X
4451 sur immobilisation
219 Immobilisation X
incorporelle en cours
229 Aménagement de terrains X
en cours
239 Bâtiments, A.A.I. en X
cours
249 Matériels et actifs X
biologiques en cours
72.. Production immobilisée X

Transfert de charges X
787 financières
4434 Etat, sur T.V.A. Facturée X
sur production livrée à soi-
même

- Si le bien est acquis à titre gratuit, il sera enregistré de la façon


suivante :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT

X
2… immobilisations
148 Subvention X
d’investissement

31
LES AMORTISSEMENTS
12
1. Définition
L’article 45 du règlement relatif au droit comptable dans les Etats UEMOA
définit l’amortissement comme « la constatation comptable obligatoire de
l’amoindrissement de valeur des immobilisations qui se déprécient de façon
Certaine et irréversible avec le temps, l’usage ou en raison du changement des
techniques, de l’évolution des marchés ou de toute autre cause. Il consiste pour
l’entreprise à répartir le coût du bien sur sa durée probable d’utilisation selon un
plan prédéfini… ».

L’article 45 du droit comptable OHADA prescrit les modalités d’évaluation des


amortissements des immobilisations. La prise en compte des amortissements
permet à l’entreprise de répartir le coût du bien sur sa durée probable
d’utilisation selon un plan défini. Le coût du bien pour l’entité s’entend de la
différence entre son coût d’entrée et sa valeur résiduelle prévisionnelle.

Les amortissements doivent se rapporter à des immobilisations :

- appartenant en propre à l’entreprise ;


- acquises par crédit-bail ;
- acquises avec clause de réserve de propriété ;
- concédées à l’entreprise par un concédant.

Les éléments amortissables sont ceux de l'actif immobilisé qui se déprécient de


façon irréversible, notamment :

- les bâtiments ;
- le matériel et outillage ;
- le matériel de transport ;
- le mobilier, le matériel de bureau, l’agencement, les installations.

A. Base amortissable
Le montant amortissable du bien s'entend de la différence entre le coût d'entrée
d’un actif et sa valeur résiduelle prévisionnelle.

12 «Article 49 de l’acte uniforme relatif au droit comptable »

32
B. Valeur résiduelle
La valeur résiduelle prévisionnelle d'un actif est le montant estimé qu'une entité
obtiendrait actuellement de la sortie de l'actif, après déduction des coûts de
sortie estimés, si l'actif avait déjà l'âge et se trouvait déjà dans l'état prévu à la
fin de sa durée d'utilité.

2. Les différents modes d’amortissement


Différents modes d'amortissement peuvent être utilisés pour répartir de façon
systématique le montant amortissable d'un actif sur sa durée d'utilité. Ces modes
incluent :

- le mode linéaire qui conduit à une charge constante sur la durée d'utilité
de l'actif ;
- le mode dégressif à taux décroissant qui conduit à une charge décroissante
sur la durée d'utilité de l'actif;
- le mode des unités de production ou unités d’œuvre (nombre de pièces
produites, heures de fonctionnement, nombre de kilomètres parcourus,
nombre d’heures de travail etc.) qui donne lieu à une charge basée sur
l'utilisation ou la production prévue de l'actif ;

a) Le mode linéaire.

L’amortissement linéaire consiste à imputer à chaque unité de temps un montant


égal au quotient de la somme à amortir par le nombre d’unités correspondant à
la durée probable d’utilisation. L’avantage de ce système réside dans la
simplicité des calculs, mais il a pour inconvénient de ne pas tenir compte du
rendement croissant et décroissant des immobilisations dans le calcul des
amortissements.

Caractéristique
- Point de départ de l’amortissement linéaire : le point de départ est la date
de mise en service du bien ou sa date d'acquisition ou celle de la
construction si le bien s'est déprécié entre temps.

- Annuité linéaire : le mode linéaire dégage une annuité constante tout au


long de la période d'amortissement. Cette annuité est calculée en
appliquant au coût de revient (valeur d'origine) un taux approprié. Dans le

33
cas où le point de départ de l'amortissement se situe en cours d'exercice, la
première annuité doit être calculée au prorata du temps exprimé en jours.

- Taux d'amortissement : le taux d'amortissement linéaire est fonction de la


durée normale d'utilisation. Pour déterminer le taux, il faut rapporter la
durée d’utilisation à 100. La durée est exprimée en année.

- Détermination de la durée normale d'utilisation : elle est, elle-même,


déterminée d'après les usages de chaque nature d'industrie de commerce
ou d'exploitation.

TABLEAU 1 : Taux linéaires selon le CGI

Elément Taux

Matériel et outillage 10 à 20 %
Immeuble bâtis 5%
Mobilier de bureau 10 %
Matériel de bureau 20 %
Matériel Informatique 50%
Véhicule automobile 50 % pour les véhicules de transport
acquis neufs au cours des années 2004
et 2005 par les entreprises de transport
public de voyageurs et de
marchandises

Ces taux ne sont qu’indicatifs. Les entreprises disposent de la faculté d'étaler


leurs amortissements sur une durée plus longue. Au contraire, si elles estiment
devoir réduire cette durée, elles doivent en donner les raisons qui sont soumises
à l'appréciation de l'Administration Fiscale. Cette condition prévue par
l’Administration s’explique par le fait qu’une réduction de la durée
d’amortissement augmente la charge annuelle d’amortissement et réduit à due
concurrence le bénéfice imposable.

34
b) Le mode dégressif
Le principe de ce système est que l’annuité de l’amortissement est calculée en
appliquant à la valeur d’origine pour la première année, et à la valeur résiduelle
pour les autres années, un taux d’amortissement constant déterminé en fonction
de la durée d’amortissement en usage.

L’amortissement dégressif ne peut être utilisé que pour des matériels neufs. Leur
durée normale d’utilisation doit être au moins égal à trois ans.

Le taux d’amortissement est obtenu en multipliant le taux de l’amortissement


linéaire par un coefficient variable suivant la durée d’utilisation du bien. Le
coefficient applicable est de :

- 1,5 pour une durée d’utilisation de 3 ou 4 ans ;


- 2 pour une durée d’utilisation de 5 ou 6 ans ;
- 2, 5 pour une durée d’utilisation de plus de 6 ans.

c) Amortissement par unités d’œuvre 13


Ce nouveau mode d’amortissement consiste à repartir le montant amortissable
en fonction d’unités d’œuvre qui peuvent être les nombres de produits fabriqués,
le nombre de kilomètres parcourus, le nombre d’heures de fonctionnement d’une
machine, nombre d’heure de travail, etc.

L’annuité d’amortissement est obtenue en multipliant la base amortissable par le


rapport entre le nombre d’unités d’œuvre consommés pendant l’exercice et le
nombre total d’unités d’œuvre prévues.

Nombre d’unités d’œuvre consommé


Annuité d’amortissement = base amortissable x
Total d’unité d’œuvres prévues

Le nombre total d’unités d’œuvre prévues et déterminé en fonction de la durée


d’utilité de l’immobilisation

35
Remarque : pour le calcul des annuités d’amortissement, on n’applique pas de
prorata temporis car les annuités se calculent en fonction des unités d’œuvre
consommés et non en fonction du temps.

COMPTABILISATION DES AMORTISSEMENTS

Les amortissements sont enregistrés à la clôture de l’exercice, lors des


opérations d’inventaire. L’amortissement est déterminé bien par bien. Les
immobilisations en cours ne sont pas amortissables

Pour que l’amortissement n’affecte pas les comptes d’immobilisations 21 à 24


eux-mêmes, le SYSCOHADA préconise l’amortissement indirect, c’est-à-dire
l’utilisation de comptes d’amortissement qui sont des démembrements des
comptes d’immobilisation, sur la base de l’écriture suivantes :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


681. Dotation aux X
amortissements
d’exploitation
852. Dotations aux X
amortissements H.A.O.
28... Amortissements X

- Le compte principal 28 est subdivisé à l’image des comptes 21 à 24.


Ses soldes créditeurs figureront à l’actif du bilan, en soustraction.
- En règle générale, les dotations relèvent du compte 681, même si elles
concernent un exercice antérieur, et cela malgré le principe de la
spécialisation des exercices. Seules relèvent du compte 852 les
dotations dues à la restructuration de l’entité, ou à des évènements
extraordinaires.
- Les amortissements dérogatoires sont des provisions règlementés ; ils
ne correspondent à une répartition à une répartition du montant
amortissable du bien sur la durée d’utilité et sont enregistrés comme
suit :

36
DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT
851. Dotation H.A.O. aux X
provisions réglementées
151. Amortissements X
dérogatoires

• Toute modification significative dans l’environnement juridique,


technique, économique de l’entité et dans les conditions d’utilisation du
bien est susceptible d’entrainer la révision du plan d’amortissement ( cas à
priori très rare), les reprises éventuelles sont enregistrées comme suit,
selon le cas :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
28.. Amortissements X
798. Reprises X
d’amortissements
862. Reprises H.A.O. X
d’amortissements

1. Sorties des immobilisations

Le SYSCOHADA distingue quatre cas de sortie des immobilisations corporelles


du patrimoine de l’entreprise :

➢ cas de vente ou cession ;


➢ cas d’échange ;
➢ cas de mise au rebut ;
➢ cas de destruction.

A. Cas de vente ou cession

Un bien cédé ne doit plus figurer dans l’actif immobilisé de l’entreprise. Il faut
donc solder tous les comptes le concernant y compris ceux qui relèvent de

37
caractéristiques comptables particulières (amortissements dérogatoires). Le
traitement comptable de la cession doit également intégrer les aspects liés à la
TVA (cession imposable ou non, régularisations de TVA).

Les écritures relatives à la cession sont les suivantes :

- Amortissement complémentaire de l’exercice :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
681. Dotation de l’exercice X
28 Amortissement de X
l’immobilisation

Dotation complémentaire

- Détermination de la valeur nette après amortissement :


Reprise de la valeur brute d’entrée :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
81 Valeurs comptables de X
cessions d’immobilisation
2… Actif immobilisé X

Sortie du bien

- cumul des amortissements pratiqués sur le bien :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
28 Amortissements de X
l’immobilisation
81 Valeur comptable de X

38
cessions s’immobilisations

Transfert des amortissements

▪ Enregistrement de la créance :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
485 Créances sur cessions X
d’immobilisations
82 Produits de cessions X
d’immobilisations
cession
En cas de TVA, il faut débiter le compte 4431 (TVA facturée sur vente) du
montant de celle-ci.
La plus ou moins-value de cession n’apparaît pas en comptabilité. Elle doit être
déterminée par comparaison des soldes correspondants des comptes 81 et 82.

B. Cas d’échange
Dans l’opération d’échange, l’ancienne immobilisation est remplacée par une
nouvelle, en général moyennant le paiement d’une soulte. Il convient
d’enregistrer séparément la sortie de l’ancien bien comme une vente au prix de
reprise et l’acquisition du nouveau bien au prix de reprise majoré de la soulte.

La comptabilisation est la suivante :


- La vente de l’ancien bien au prix de reprise

Amortissement complémentaire :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
681 Dotations aux X
amortissements
d’exploitations
28 Amortissements de X
l’immobilisation

39
Dotation de l’exercice

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


81 Valeur comptable des X
cessions d’immobilisations
2… Actif immobilisé (v.o.) X
Sortie du bien

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


28 Amortissement de X
l’immobilisation
81 Valeur comptable de X
cessions d’immobilisation
Solde des amortissements pratiqués
Enregistrement de la créance sur cession : s

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


485 Créances sur cessions X
d’immobilisations
82 Produits de cessions X
d’immobilisations
Prix de cession

• L’acquisition du nouveau bien, au prix de reprise majoré de la soulte :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
2… Créances sur cessions X
d’immobilisations
4451 Etat TVA récupérable sur X
immobilisation
481 Fournisseurs X
d’investissement

C. Cas de mise au rebut


L’immobilisation mise au rebut est retirée du patrimoine sans aucune
contrepartie. Si l’épave est cédée, même pour une somme dérisoire, il s’agit
d’une vente.

40
La comptabilisation est la suivante :

Amortissement complémentaire de l’exercice :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
681 Dotations aux X
amortissements
d’exploitations
28 Amortissements de X
l’immobilisation
Dotation de l’exercice

Détermination de la valeur nette après amortissement :


- reprise de la valeur d’entrée :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
81 Valeur comptable des X
cessions d’immobilisations
2… Actif immobilisé (v.o.) X
Sortie du bien
Cumul des amortissements pratiqués sur le bien :

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTAN


T
28 Amortissement de X
l’immobilisation
81 Valeur comptable de X
cessions d’immobilisation

Solde des amortissements pratiqués

D. Cas de destruction du bien


Le traitement comptable de l’immobilisation détruite, en général
accidentellement, dépend de son régime d’assurance :

- si elle n’est pas assurée ou si l’assurance ne couvre pas la destruction, elle est
traitée comme la mise au rebut ;

41
- si l’entreprise bénéficie d’une indemnité, l’opération est assimilée à une vente,
l’indemnité d’assurance formant le prix de cession.

42
CHAPITRE II: CONCEPTS ET OUTILS DE L’ETUDE

Ce deuxième chapitre met en exergue la notion d’actif biologique et la méthode


utilisé par l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA pour la détermination de ses
différents coûts

SECTION 1 : NOTION D’ACTIF BIOLOGIQUE


Avant d’aborder la notion des actifs biologiques passons en revue la
notion d’agriculture.
Notion d’agriculture
13
« Une exploitation agricole est une unité économique de production agricole
soumise à une direction unique et comprenant tous les animaux qui s’y trouvent
et toute la terre utilisée, entièrement ou en partie, pour la production agricole,
indépendamment du titre de possession, du mode juridique ou de la taille,
conjointement par deux ou plusieurs particuliers ou ménage, par une tribu ou par
une personne morale telle que les sociétés, les entreprises collectives, les
coopératives ou organisme d’Etat. L’exploitation peut contenir un ou plusieurs
blocs, situés dans une ou plusieurs régions territoriales ou administratives, à
condition qu’ils partagent les mêmes moyens de production tels que la main-
d’œuvre, bâtiments agricoles, machines ou animaux de trait utilisés dans
l’exploitation. »

1. Définition

A. Actif
« Un actif est un élément identifiable du patrimoine représentant une ressource
économique actuelle contrôlée par l’entité du fait d’événements passés. Une
ressource économique est un droit ou toute autre source de valeur qui est
capable de produire des avantages économiques. »17

13« cf. programme du recensement mondial de l’agriculture 2000, collection FAO : développement statistique
numéro 5, FAO, Rome 1995, page 28.

43
B. Actifs biologiques
14
« Un actif biologique est un animal vivant (vaches, moutons, etc.) ou une
plante vivante (arbres d'une plantation forestière, plantes, etc.). »

C. La production agricole
La production agricole est le produit récolté des actifs biologiques de l'entité
(lait, coton, canne à sucre récoltée, arbres abattus, laine etc…).

Parmi les biens corporels qu'elle utilise soit à titre d'immobilisations, soit dans le
cycle de production, l'entité agricole, par essence même de son activité, recourt
de façon importante, voire primordiale, aux actifs biologiques que sont les
animaux et les végétaux.

2. Les types d’actif biologique


Il existe les actifs biologiques consommables et les actifs biologiques
producteurs.

- Les actifs biologiques sont dits consommables lorsqu’ils doivent


être récoltés comme production agricole ou vendus comme actifs
biologiques. On pourrait prendre pour exemple un cheptel destiné à la
production de viande, une pisciculture pour la vente de poisson, des
récoltes de maïs ou du blé etc…

- Les actifs biologiques sont dits producteurs lorsqu’ils ne sont pas


récoltés comme production agricole ou vendus comme actifs
biologiques. Ce sont par exemple un cheptel producteur de lait, de
vignes, des arbres dont une partie est coupée en bois de chauffage
alors que l’arbre reste sur pieds. On dit qu’ils sont les actifs auto-
régénérant.

14 « SYSCOHADA Révisé »,2018, p158

44
3. Classement de l’actif biologique dans le bilan
Les actifs biologiques, comme tous les autres actifs, sont à classer en fonction de
leur destination économique :

- en investissements, actif immobilisé lorsqu'ils servent de façon durable


à l'entité; tels les plantations fruitières, les animaux reproducteurs ou
de garde... Rappelons que, dans le Système comptable OHADA,
l'adjectif durable correspond à une durée supérieure à un an ;
- en stocks, lorsqu'ils interviennent dans le cycle d'exploitation pour
être, exclusivement, vendus après transformation ou non ; tels les
pépinières, les animaux, l'engrais...
- Les actifs biologiques peuvent être vendus en l'état, transformés en
production agricole (par exemple : la vache et le lait) ou en d'autres
actifs biologiques (création d'animaux ou de végétaux vivants
supplémentaires)
4. La norme comptable internationale IAS 41

a) Objectif
Entrée en vigueur pour les états financiers des exercices ouverts à compter du 1er
janvier 2003, la norme IAS 41 prescrit le traitement comptable, la présentation
des états financiers et les informations à fournir concernant les activités
agricoles.

b) Champs d’application
La présente norme s'applique aux produits agricoles, qui sont les produits
récoltés des actifs biologiques de l'entité, uniquement au moment de la récolte.

Le tableau ci-dessous donne quelques exemples d'actifs biologiques, de produits


agricoles et de produits qui résultent de la transformation après récolte.

Tableau 2 : quelques exemples d’actifs biologiques, de produits agricoles et de


produits qui résultent de la transformation après récolte.

45
ACTIFS PRODUITS PRODUITS QUI
BIOLOGIQUES AGRICOLES RESULTENT DE LA
TRANSFORMATION
AGRICOLE
plantes Coton Files, vêtements
Canne à sucre Sucre
bovins laitiers Lait Fromage
Porcs Carcasses Saucisses, jambons fumés
Arbustes Feuilles Thé, tabac traité
Vignes Raisins Vin
Arbres dans une Rondins Bois
plantation forestière
moutons laine File de tissage, tapis
Source : la norme IAS 41 sur l’agriculture

c) Les limites du champ d’application


La norme IAS 41 ne s’applique pas :

▪ Aux terrains liés à une activité agricole


▪ Aux immobilisations incorporelles liées à une activité agricole
▪ Aux actifs biologiques détenus pour offrir un service
▪ Lorsque les actifs biologiques sont employés pour la recherche,
l’enseignement, le transport, les spectacles, les loisirs, le contrôle
douanier ou pour toute autre activité non-agricole.

Règles de comptabilisation des actifs biologiques

L’entité doit comptabiliser un actif biologique si :

➢ l'actif est contrôlé du fait d'événements passés ;


➢ il est probable que les avantages économiques bénéficieront à l'entité
agricole ;
➢ le coût peut être évalué de manière fiable.

Les actifs biologiques immobilisés sont à comptabiliser comme toute


immobilisation :

• acquisition dans un compte ad hoc de la classe 2 ;

46
• cession par crédit de ce compte avec jeu des comptes 81 (valeurs
comptables des cessions) et 82 (produits des cessions) ou, si ces cessions
sont courantes, des comptes 654 et 754. Le choix opéré par l'entité sera à
indiquer dans les Notes annexes

1. Comptabilisation des actifs biologiques en cours


Les actifs biologiques en-cours sont enregistrés dans le compte 2496 Actifs
biologiques en cours. Ce compte enregistre le coût d'entrée dans le patrimoine
de l'entité des actifs biologiques immobilisables (animaux et végétaux), tant que
ces biens n'ont pas atteint le stade de « vie productive » (mise en service ...).

Lorsqu'il s'agit d'actifs biologiques produits par l'entité pour elle-même, ce


compte est débité par le crédit du compte 7222 Production immobilisée -
Actifs biologiques

Les actifs biologiques en-cours regroupent généralement :

• les animaux reproducteurs (jeunes de renouvellement);

• les animaux de services (en-cours);

• les plantations pérennes (en-cours).


2. Comptabilisation des actifs biologiques adultes

- Ces actifs biologiques (adultes) sont enregistrés dans les sous comptes du
compte 246 Actifs biologiques. Ce compte enregistre, le coût d'entrée
dans le patrimoine de l'entité des actifs biologiques immobilisables
(animaux, végétaux), que ces biens soient acquis auprès de tiers, apportés
(apports) ou encore produits par l'entité.

- Lorsque ces biens sont produits par l'entité, la comptabilisation se fait


donc chronologiquement en plusieurs phases :
o Les dépenses sont comptabilisées en comptes de charges par nature
au fur et à mesure de leur réalisation.
o Lorsque l'actif biologique n'a pas atteint le stade de "vie
productive" (mise en service ...) ; à la clôture de chaque exercice,
ces charges sont neutralisées à partir de la date à laquelle les six
conditions d'activation sont réunies, en créditant le compte 7222

47
Production immobilisée - Actifs biologiques par le débit du
compte 2496 Actifs biologiques en cours.

- Lorsque l'actif biologique atteint le stade de « vie productive » (mise en


service ... ), le coût total de production des actifs biologiques est
enregistré au débit des sous comptes du compte 246 Actifs biologiques,
par le crédit des comptes 2496 Actifs biologiques en cours pour la partie
en cours à la clôture des exercices précédents, et 7222 Production
immobilisée - Actifs biologiques pour les coûts engagés durant l’exercice
en cours.

- Si l'entité a incorporé des coûts d'emprunt, dans le coût total de production


des actifs biologiques, ces coûts sont enregistrés d'abord en charges
financières, puis contre-passés par le crédit du compte 787 Transferts de
charges financières, afin de ne pas fausser le résultat d’exploitation de
l'entité.

3. Le principe du coût historique


Le coût historique fait partie des conventions comptables. Il correspond à la
valeur d’un bien au moment de son enregistrement comptable. Ainsi un bien
acheté, son coût historique correspond à sa valeur d’achat.

Lorsqu’un bien est obtenu gratuitement, son coût historique correspond à sa


valeur vénale.

Lorsque le bien est produit par l’entité elle-même, le coût historique correspond

Le coût historique est amorti ou (non) au fil des années pour déterminer la
valeur nette comptable.

L’avantage du coût historique est qu’il est simple car il permet d’établir avec
certitude le coût d’acquisition d’un bien et la valeur inscrite au bilan n’est
modifiable. En revanche, le coût historique ne donne pas la valeur réelle d’un
bien sur le marché et cela fausse la valeur économique de l’entité.

48
SECTION 2 : NOTION DE COMPTABILITE ANALYTIQUE

L’outil utilisé pour la détermination du coût de production (le planting) de la


canne à sucre au sein de l’UAI de ZUENOULA est la comptabilité analytique.
Dans cette section nous parlerons de la comptabilité analytique et ses méthodes.

HISTORIQUE ET DEFINITION

a) Historique

Jusqu’en 1999, la comptabilité analytique était décrite dans le plan comptable


général français comme un système de comptes, adossés à la comptabilité
générale, qui permettait de classer les éléments constitutifs du résultat de
l’exercice. Elle rapproche chaque produit de ses coûts, qu’ils aient été encourus
dans l’exercice ou dans les périodes précédentes. Elle divise les résultats par
centre de décision permettant un meilleur pilotage, ou les consolide par ligne
d’activité, afin de mieux en apprécier la situation. Elle est parfois associée à
d’autres techniques de management comme la gestion budgétaire à qui elle
fournit les éléments de comparaison comme la comptabilité de gestion.

Les techniques de comptabilité analytique se sont développées dans les grandes


entreprises industrielles à partir du XIXe siècle (on parlait alors de comptabilité
industrielle). La comptabilité analytique s’est généralisée avec l’apparition de
l’informatique et des progiciels de gestion qui ont fortement réduire le coût de la
collecte et du traitement d’une information détaillée. Elle concerne désormais
toutes les formes et toutes les tailles d’entreprises, dont elle est un des éléments
clefs du système d’information.

b) Définition

Le SYSCOA 98 définit la comptabilité analytique comme un système


d'analyse et de traitement autonome de données permettant de calculer des
coûts et des résultats analytiques de nature à fournir des informations utiles à
la gestion de l'entreprise.

49
Selon le PCG 82, « la comptabilité analytique est un système de saisie et de
traitement des informations comptables qui a pour but de connaître et de
contrôler les coûts à l'aide de ventilations, de regroupements, selon une
démarche s'appuyant sur l'analyse des composantes directes et indirectes. Elle
permet de déterminer la valeur de certains éléments, de fixer le prix des
produits, d'expliquer les résultats, de différencier les rentabilités partielles et
globales ».

NOTION DE COUT

Le SYSCOHADA le définit comme « Somme de charges, c'est-à-dire des


consommations de ressources effectuées pour réaliser un objet, une activité. La
signification d'un coût est fonction, à la fois, du moment de son calcul, du
champ d'application du calcul et de son contenu. D'après son champ
d'application, le coût pourrait être calculé pour un produit, une activité, une
fonction, une commande. D'après le moment de calcul, les coûts a priori
(prévisionnels) et les coûts a posteriori (historiques) sont utiles à l'analyse des
écarts. D'après le contenu, les coûts se distinguent en coûts complets et en coûts
partiels, en considération du mode d'attachement de tout ou partie des charges. »
1. Les couts variables ou opérationnels
Les coûts variables ou opérationnels sont des coûts constitués seulement par les
charges qui varient avec le volume d’activité de l’entreprise (par exemple, les
quantités produites et /ou vendues) sans qu’il ait nécessairement une
proportionnalité exacte entre la variation des charges et la variation du volume
des produits obtenus.
2. Les coûts fixes ou charges de structure
Ce sont des charges liées à l’existence de l’entreprise et correspondant, pour
chaque période de calcul, à une capacité de production déterminée. L’évolution
de ces charges avec le volume d’activité est discontinue.
3. Les coûts directs
Ce sont ceux qu’il est possible d’affecter immédiatement, c’est-à-dire sans
calcul intermédiaire, au coût d’un produit déterminé.( les matières premières, la
main d’œuvres des ouvriers etc…)

50
4. Les coûts indirects
Ce sont ceux qu’il n’est pas possible d’affecter immédiatement, c’est-à-dire sans
calcul intermédiaire, au coût d’un produit déterminé. ( les charges
d’administration, les frais généraux d’entretien etc…)

LES METHODES DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE

Il existe plusieurs méthodes pour calculer les coûts en comptabilité analytique.


On pourrait citer :

- La méthode des coûts complets


- La méthode des coûts partiels
- La méthode des coûts cibles
- La méthode ABC

1. La méthode des coûts complets


La méthode des coûts complets est fondée sur le principe d’une prise en compte
complète des coûts directs et coûts indirects de l’entité, par le biais d’une
répartition préalable pour les seconds, dans des « centres d’analyse ». Malgré ses
imperfections, la méthode reste encore solidement implantée dans les entités et
la compréhension de ses principes est donc nécessaire.

Cette méthode fait apparaitre le calcul des coûts suivant :

- Coût d’achat
- Coût de production
- Coût de distribution
- Coût de revient

a) Le coût d’achat
Le coût d’achat ou coût d’acquisition se situe au premier niveau du cycle
d’exploitation de l’entité qu’elle soit :

- Commerciale avec le calcul du coût d’achat de chaque marchandise ;

51
- Industrielle avec le calcul du coût d’achat de chaque matière première et
de chaque fourniture consommable ;
- De service avec le calcul du coût d’achat de chaque fourniture ou
prestation utilisée.

Il se compose du prix d’achat net, des réductions commerciales et des frais


directs d’achat ou frais accessoires.

b) Coût de production
Le calcul du coût de production concerne les entreprises industrielles qui
transforment les matières premières en produits intermédiaires ou produits semi-
finis ou encore en produis finis. Il désigne le plus souvent des composants ou
des éléments entrants dans la fabrication de produits. Les éléments de coûts se
situent au niveau de la fabrication dans le cycle d’activité de l’entreprise.

Il se compose de : charges directes de production et charges indirectes

c) Coût de distribution
C’est un coût hors production qui se situe à la fin du cycle de l’activité d’une
entreprise industrielle ou de production de services.

Il est composé de :

- Des charges de main d’œuvre directe : rémunération des commerciaux


- Les charges de distribution : dépenses de publicité
- Les charges indirectes de distribution
- Les autres charges : les charges administratives

d) Coût de revient
C’est l’ensemble des coûts engagés pour la fabrication et la vente de produits.

Le coût de revient doit être évalué selon les situations : pour les marchandises
vendues, pour les produits finis vendus, pour les prestations de service fournies.

Il peut être calculé : soit globalement, soit par unité de marchandise vendue, soit
par produit fini vendu, soit par prestation réalisée.

52
2. La méthode des coûts partiels
La méthode des coûts partiels est fondée sur la distinction entre les charges fixes
et les charges variables. Le recensement de chacune d’entre elle permet :

De calculer une marge sur coûts variables et un taux de marge sur coût variable ;

De calculer le seuil de rentabilité (chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise


couvre la totalité des charges et dégage donc un résultat nul) :

Charges fixes / taux de marge sur coûts variables.

Cette méthode passe généralement par l’élaboration d’un compte d’exploitation


différentiel.
3. La méthode des coûts cibles
Cette méthode fut mise au point au japon dans les années 80 dans l’industrie de
l’automobile. La méthode des coûts cibles a pour objet l’identification du coût
de production d’un produit proposé de manière à ce que lors de la vente du
produit nous obtenons la marge de profit souhaitée

C’est un système de gestion stratégique des profits qui intègre un programme


complet de réduction des coûts par les techniques d’ingénierie de la valeur c’est-
à-dire l’analyse de la valeur appliquée à des produits nouveaux et la diversité en
conception et le kaizen de coût en production. Cette méthode est appelée le
« target costing ». Le raisonnement est inverse à celui utilisée dans les
méthodes classiques.

Il parts des produits suivants :

- Le prix de vente est imposé par le marché


- Les marges sont imposées par les actionnaires
- Les coûts deviennent une variable d’ajustement

Elle repose sur la relation suivante :

Coût cible = prix de vente – marge bénéficiaire

4. La méthode ABC
Cette méthode est l’une des méthodes utilisées par l’UAI de ZUENOULA pour
la valorisation des activités sur les différentes parcelles.

La méthode ABC ( acticity based costing) ou méthode par activité est différentes
des autres méthodes étudiées un peu plus haut car elle repose sur la notion de

53
valeur : ce ne sont pas les produits qui consomment les ressources de l’entité
mais ce sont les activités. Il faut donc découper l’entité par activité et non par
fonction ou par produit. Les inducteurs remplacent les unités d’œuvre des
méthodes traditionnelles. Il s’agit de déterminer pour chaque objet de coût ; les
activités auxquelles il a recours et la quantité d’inducteurs consommés par cette
activité. Il s’agit d’un coût attribuable.

Caractéristique de la méthode :

La méthode ABC se caractérise par :

- L’abandon de la référence au produit pour privilégier la référence à


l’activité ;
- La réduction du circuit de production ;
- La prise en compte de la valeur créée par certaines activités.

L’objectif de la méthode ABC est d’identifier les facteurs de coûts réels et les
économies potentielles et d'améliorer la rentabilité des produits et des clients.
Pour ce faire, elle analyse des processus transversaux de l’entreprise en mettant
en place des indicateurs (inducteurs) révélant le niveau des coûts et les marges.

Avantage de la méthode

La mise en place des indicateurs de la méthode ABC est utile pour comprendre
d'où vient la rentabilité d'une entreprise. Elle favorise :

- une meilleure compréhension des coûts (directs et indirects) liés à


chaque produit ;
- une réduction des frais généraux grâce à la réduction des capacités en
excès ;
- un management basé sur le pilotage des coûts

Inconvénient de la méthode

- Difficulté pour sa mise en œuvre par manque de ressources


appropriées, en termes de ressources humaines et de supports
informatiques, essentiellement, ou en raison d’une résistance des
personnes.
- Et cette méthode est coûteuse en temps et en argent.

54
Cette première partie nous a permet de comprendre la notion d’immobilisation
et les formes d’acquisition ainsi que la notion d’actif biologique. Par la même
occasion de rappeler la notion de comptabilité analytique qui est l’outil utilisé
par l’UAI de ZUENOULA pour la détermination de ses différents coûts.

L’essentiel pour nous ici est de comprendre comment l’UAI de ZUENOULA


traite son actif biologique qui est la canne à sucre comme immobilisation
(notion de planting) c’est l’objet de la deuxième partie.

55
DEUXIEME PARTIE :
CADRE EMPIRIQUE
DE L’ETUDE

Cette partie qui traite le cadre empirique de l’étude de l’UAI de ZUENOULA


est subdivisée en trois chapitres :

Présentation de l’entité SUCRIVOIRE et son activité ; (chapitre 3)


L’analyse du processus de détermination du coût de production des actifs
biologiques de l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA (chapitre II)

56
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D’ACCEUIL ET ACTIVITE DE L’ENTITE

Dans ce chapitre, il sera question de présenter l’entité et ses activités, ainsi que
ses différents services.

SECTION 1: PRESENTATION DE LA
STRUCTURE D’ACCEUIL « unité agricole intégrée de
ZUENOULA » SUCRIVOIRE

HISTORIQUE

En 1974, le président Felix Houphouët-Boigny effectue une tournée dans


les régions Nord et Ouest de la Côte d’Ivoire, des régions défavorisées
comparaison faite avec le développement du reste du pays. Les inégalités Nord-
Sud deviennent politiquement insupportables. C’est ainsi qu’en dehors de
l’économie des plantations du Sud, d’autres axes seront développés.

C’est dans ce contexte politique et économique qu’en décembre 1974, à


Séguéla, le chef de l’Etat annonce la réalisation immédiate d’un gigantesque
programme sucrier pour la Côte d’Ivoire en déployant plus de dix (10)
complexes agro-industriels situés dans les régions Ouest, Nord et Centre du
pays.

A la suite de ce discours, les actions sont entreprises pour mettre en place six
(06) complexes sucriers dans les années soixante-dix (70) et leur gestion confiée
à la Société de Développement du Sucre (SODESUCRE). Ce sont :

57
- FERKE 1 : décembre 1975 pour une plantation de canne de
6200HA ;
- FERKE 2 : décembre 1979 pour une plantation de canne de 5720
HA ;
- BOROTOU : janvier 1979 pour une plantation de canne de 5050
HA ;
- SEREBOU-COMOE : février 1979 pour une plantation de canne de
5500 HA ;
- KATIOLA-MARABADIASSA : décembre 1980 pour une
plantation de canne de 6250 HA ;
- ZUENOULA : janvier 1980 pour une plantation de canne de 5200
HA.

La SODESUCRE a été chargée de la mise en œuvre du programme sucrier et de


la promotion de la canne villageoise (encadrement, fourniture d’intrant, etc.)
avec un capital de trente (30) milliard de FCFA investis pour le développement
de ces plantations dans le but de satisfaire la consommation nationale,
d’alimenter l’exportation et constituer des pôles de développement autour des
complexes agro-industriels.

Au fil des années, de nombreuses difficultés subviennent, souvent liées à une


mauvaise gestion de la part du concessionnaire. La situation ne s’améliorant pas,
l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé en 1997 de privatiser quatre (4) de ces
complexes sucriers (FERKE1, FERKE2, BOROTOU et ZUENOULA) et d’en
fermer deux (2) (KATIOLA et SEREBOU).

C’est dans ce schéma de la privatisation des complexes de ZUENOULA et de


BOROTOU qu’est née l’entité SUCRIVOIRE, une filiale du groupe SIFCA.

58
MISSION

L’entité SUCRIVOIRE est sous la tutelle du Ministère du commerce, de


l’industrie et de la promotion des PME et le Ministère de l’Agriculture et du
développement. Elle a pour mission :

- L’accroissement de la production et la satisfaction des besoins de plus en


plus croissants du marché régional et national en sucre ;

- La conquête du marché international ;

- L’amélioration de la qualité de ses produits et ses services ;

- La création d’emplois et le développement des plantations villageoises ;

- L’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations


riveraines.

ORGANISATION GENERALE

1. Les actionnaires
L’entité dont il s’agit ici, est une filiale du groupe SIFCA, inscrite au registre du
commerce (RCCM) sous le numéro 216573.

SUCRIVOIRE est une société anonyme au capital de vingt- quatre milliard


cinq cent millions (24 500 000 000) FCFA.

Ce capital est reparti la BRVM, le groupe SIFCA et le groupe HAREL qui


détiennent respectivement 15%, 59,5% et 25,5%.

Le siège de la société est à Abidjan en zone portuaire de Treichville dans les


locaux du groupe SIFCA. M. AKPANGNI Michel en est le Directeur Général.

Cette filiale est composée de deux (2) unités agricoles intégrées : ZUENOULA
et BOROTOU.

59
2. Organigramme
L’organisation de l’UAI de Zuenoula est composée d’un organe de décision, de
direction, de gérance dite direction de l’UAI qui coiffe quatre (4) autres
directions à savoir :

• La direction de l’UAI de Zuenoula,


• La direction de l’usine (DU),
• La direction médico-sociale et développement durable (DMS/DD),
• La direction des plantations (DP),
• La direction du matériel (DM).

Cette organisation est présentée au moyen d’un organigramme, qui met en relief
les relations hiérarchiques entre les différents services

Source : la direction des ressources humaines.

LE FONCTIONNEMENT

1. Organe de direction
Le gérant dirige et coordonne toutes les activités des différents services et veille
à la réalisation des tâches des responsables. Il prend aussi les décisions de

60
gestion courante en collaboration avec le chef contrôleur de gestion, pour des
raisons de contrôle de performance et un suivi des informations financières et
économiques destinées à apprécier l’unité dans sa globalité et à porter un
jugement sur sa performance, sa situation financière, ses risques. Le gérant met
tout en œuvre pour garantir à l’entreprise une croissance rentable et renforcer
son image et sa position sur le marché.

A. Organes de gestion
La gestion de l’UAI est assurée par cinq (5) directions et quatre (4) services qui
ont leurs directions au siège à Abidjan. Ils travaillent en étroite collaboration.

B. Les directions

a) La direction de l’UAI de zuenoula


Le directeur de l’UAI, sous l’autorité du Directeur Général, est chargé de
coordonner l’ensemble des activités de l’UAI dont la principale est la production
du sucre de qualité.

b) La direction de l’usine
Elle supervise, coordonne et contrôle toutes les activités de l’usinage et la
fabrication du sucre. Elle comprend :

- Le service fabrication
- Le service entretien
- Le service laboratoire
- Le service énergie
- Le service électricité

c) La direction médico-sociale et développement durable


(DMS/DD)
Elle s’occupe du volet médical et de la bonne gestion de l’environnement.
Autrement dit, cette direction veille d’une part à la salubrité de l’unité agricole
intégrée tout en menant des campagnes de sensibilisation pour la prévention de
certaines pandémies.

61
Elle a pour rôle le suivi médical du personnel de l’unité et de leurs familles de
façon gratuite (une prise en charge de 80% pour les employés et 100% pour les
cadres). Cette couverture s’étend aussi aux travailleurs saisonniers uniquement
en période de la campagne.

d) La direction des plantations


Elle a pour rôle, la production et la livraison de la canne à sucre à l’usine
depuis la création des champs, leur entretien jusqu’à la récolte de la canne à
sucre. Elle comprend cinq (05) services qui sont :

• Le service étude agronomique (SEA)


• Le service technique (ST)
• Le service d’exploitation agricole (EXA1)
• Le service d’exploitation agricole (EXA2)
• Le service diversification (EXA3)

e) La direction du matériel
Comme son nom l’indique, elle s’occupe de tout ce qui est matériel, roulant des
engins agricoles et du matériel d’irrigation. Son rôle principal est de tenir le parc
matériel prêt à faire face au programme des travaux agricoles à tout moment.
Elle assure également la maintenance et la réparation du matériel agricole et du
matériel de transport. Elle comprend de trois (03) services qui sont :

- Le service Garage,

- Le service Irrigation,

- Le service Entretien.

C. Les services
Ce service coordonne avec les différentes directions les actions à caractère
administratif et financier. Avant de décrire les travaux effectués au sein de ce
service, il parait judicieux de la présenter.

62
a) Le service achat et logistique
Il est dirigé par un responsable achat qui s’assure de l’alimentation de l’unité en
matériel pour les réparations de l’unité et des engins.

La comptabilité générale est gérée par une comptable, qui s’occupe de


l’exactitude et de la cohérence des informations économiques et financières par
l’analyse des comptes.

Un état de synthèse des flux financiers et économiques de l’unité est fait à la fin
de chaque mois.

b) Le service ressources humaines et communication


Le service des Ressources Humaines Communication à l’UAI, a pour
principales missions d’administrer (gestion du droit du travail et les contrats de
travail), de mobiliser, et de développer les ressources humaines à travers la
gestion des carrières, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences,
le recrutement, la formation.

Le calcul des salaires des employés permanents et des non permanents et aussi
le calcul des frais de mission.

Ce service assure ses missions et fonctions en collaboration avec les autres


directions de terrain dans une logique d’objectifs fixés par l’entreprise.

c) Le service comptabilité
Ce service coordonne avec les différentes directions les actions à caractère
administratif et financier.

d) Le service informatique
Il s’occupe de la mise en place des outils informatiques. Il assure la maintenance
des outils concernés. Il veille au bon fonctionnement du parc informatique par la
sécurisation des réseaux, des données et des échanges d’informations entre
service. Il s’assure donc du bon fonctionnement de tous les autres services. Il
s’occupe aussi de la gestion et du maintien du réseau informatique tant local
qu’à l’extérieur, de l’installation et de l’administration des systèmes.

63
PRESENTATION DU SERVICE D’ACCEUIL « le service contrôle
de gestion »

Ce service est sous la supervision du contrôleur de gestion du siège et des


auditeurs internes. Il veille au respect des coûts et aux réalisations de budget. Il
fournit les informations de coût pour permettre une prise de décision financière.
Le contrôleur de gestion élabore avec les directeurs techniques les Programmes
Annuels d’activités et le budget. Il confectionne des tableaux de bord mensuels
pour aider à la prise de décision. Un assistant contrôleur de gestion et un
comptable analytique l’épaulent dans ses tâches.

C’est au sein de ce service que nous avons effectué notre stage.

a) Les missions
Le service contrôle de gestion a en charge :

• La mise en place de procédure de contrôle des activités effectuées ;


• L’élaboration et la consolidation du budget des directions nommées
Programme d’Activités Annuel (PAA) ;
• L’élaboration du tableau de bord mensuel qui permet de suivre
l’exécution du budget et de sortir les écarts de réalisation par rapport aux
prévisions ;
• L’élaboration du reporting hebdomadaire (stock de sucre, activité
agricoles) ;
• L’audit des services ou des comptes (paie, stock, caisse…) ;
• L’analyse des imputations analytiques ;
• La coordination des inventaires mensuels ;
• La coordination des ventes locales (sucre) et des différentes cessions
(carburants, lubrifiants).

Pour mener à bien ses missions et atteindre ses objectifs le contrôleur de gestion
est aidé par un assistant contrôleur de gestion et un comptable analytique.

Le comptable analytique pour le calcul des coûts, il réceptionne plusieurs


rapports que sont :

Les rapports de main-d'œuvre par équipe (RME)

64
Les différents services de la plantation établissent les rapports de main-d'œuvre
par équipe pour les activités effectuées sur les parcelles (travaux d'entretien,
préparation de terres, planting...). Ces rapports sont effectués par les agents
statistiques sur la base des activités établies par les chefs d'équipe et validés par
le chef de section.

Les rapports de main-d’œuvre individuelle (RMI)

La direction du matériel à travers son service garage établi les rapports de main-
d’œuvre individuelle concernant les travaux effectués par le personnel. Il s'agit
des travaux de mécanique ; soudure, électricité etc. Aux niveaux de la récolte,
les RMI sont établis pour les tractoristes et le chauffeur du véhicule de liaison de
la récolte.

Les rapports d'utilisation engins (RUE)

Ces rapports sont effectués pour les véhicules des différents services, pour les
engins chargés de l'entretien de la culture, de la préparation de terre et du génie-
civil.

RIR : Rapport Irrigation

Les rapports d’irrigation sont établis par le service technique. Ils concernent les
volumes d’eau utilisés par les pivots pour irriguer les parcelles.

RCM : Rapport de Coupe Manuelle


RST : Rapport de Sous-traitance
ODA : Opérations Diverses Analytique

SECTION 2 : ACTIVITE ET PRODUITS DE L’ENTITE

65
OBJECTIFS

Ces objectifs se présentent sous trois (3) angles :

• Faire du profit ;
• Améliorer la production agricole et principalement celle de la canne, et
donc permettre aux agriculteurs de canne de produire une canne de qualité
;
• Améliorer la quantité de la production pour pouvoir satisfaire le marché
local (Côte d’Ivoire) et ensuite exporter.

Outre ces objectifs, SUCRIVOIRE ambitionne de :

• Devenir l’un des piliers essentiels de l’industrie ivoirienne, mais aussi de


la sous-région
• Développer un vaste programme d’investissement qui à terme relancera
l’industrie sucrière en côte d’ivoire.

ACTIVITES ET PRODUITS

1. Les activités
L’entité SUCRIVOIRE a pour activité non seulement la mise en œuvre,
l’exploitation et le développement de toutes les activités liées à la production de
la canne, à sa transformation en sucre et à la commercialisation des dérivés de la
canne, mais aussi l’assistance et l’encadrement des agriculteurs dans le domaine
de la culture de la canne.

A. Activités agricole de la canne à sucre


Il y a trois grandes activités agricoles au sein l’UAI de ZUENOULA :

- La plantation (le planting)


- L’entretien culture
- La récolte

a) La plantation
La plantation comprend la préparation des terres et la mise en terre des boutures.

La préparation des terres appelé aussi scarifiage, consiste à retourner la terre à


une certaine profondeur pour favoriser la croissance des plants en assurant une

66
meilleure circulation de l’eau et de l’air dans le sol. Il facilite le travail des
planteurs par la création de sillon sur le terrain.

La préparation des terres est effectuée mécaniquement et s’adapte au degré


d’humidité des sols pour réunir les conditions d’une bonne pousse. Les parcelles
brutes sont défrichées, sous-solées, labourées, pulvérisées et sillonnées à l’aide
de certains engins, avant d’accueillir les boutures de canne de la main d’œuvre.

b) L’entretien culture
L’entretien culture est l’ensemble des activités menées pour favoriser la bonne
croissance et le développement des plants de canne. Il est effectué
mécaniquement et manuellement juste après la préparation des terres. Cela
consiste à l’épandage d’intrant, de mélasse, d’écumes, le sarclage, l’irrigation et
autres.

c) La récolte
La récolte est l’ensemble des travaux agricoles permettant de collecter les
cannes du sol lorsqu’elles arrivent à maturité pour les livrer à l’usine pour
transformation. C’est la dernière phase des activités agricoles. Elle consiste à
brûler les cannes, les couper, les ramasser puis les charger pour les transporter à
l’usine pour transformation.

2. Les produits finis


Les produits finis de l’UAI de ZUENOULA sont :

▪ Le sucre granulé roux en sac de 50kg


▪ Le sucre granulé roux 1kg en sac de 25kg
▪ Le sucre granulé blanc 1kg en sac de 25kg
▪ Le sucre granulé blanc en sac de 50 kg

3. Les sous-produits
Les sous-produits sont de trois ordres. Ce sont :

67
- La mélasse : qui est un sirop non cristallisable, qui est utilisé dans les
champs de canne à sucre comme fertilisant et sur les routes pour lutter
contre la poussière ;
- La bagasse : c’est de la fibre de canne broyée, utilisée dans les
chaudières pour la production de la vapeur qui sera utilisée par les
turbo-alternateurs dans la production de l’énergie ;
- L’écume : produit par la décantation du jus mélangé, riche en chaux et
répandue ou pulvérisée dans les plantations pour l’amendement du sol.

68
CHAPITRE 04: ANALYSE DU PROCESSUS DE DETERMINATION DU
COUT DE PRODUCTION DES ACTIFS BIOLOGIQUES A
SUCRIVOIRE ZUENOULA (LA CANNE A SUCRE)

Dans ce chapitre nous aborderons la notion du planting, la description du


processus du planting, le traitement comptable et terminerons par l’analyse
critique.

SECTION 1 : NOTION DE PLANTING ET TRAITEMENT


COMPTABLE

NOTION DE PLANTING

1. Définition
Le planting est une activité agricole qui consiste en la mise en terre des boutures
sur une parcelle donnée. Cette activité constitue l’un des coûts importants de
l’UAI de ZUENOULA et il est amorti sur 5 ans.

2. Les composants du coût de planting


La rubrique planting regroupe toutes les activités effectuées au niveau des
nouvelles parcelles, en commençant par la préparation des terres jusqu’à la mise
en terre des boutures des cannes. Les composants sont :

a) La sous-traitance
Pour certaines activités du planting , l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA ne
dispose pas de moyens matériels et humains ( mains d’œuvres) suffisants pour
son exécution. Etant dans un objectif de bonne gestion elle fait de la sous-
traitance avec les sociétés qui ont les compétences nécessaires.

b) Les charges de mains d’œuvres


Le coût pris en compte est celui de la main d’œuvre utilisée sur les parcelles et
qui entre dans le cadre du planting. Cette main d’œuvre est exprimée en temps
de travail (heure de main d’œuvre) enregistrée sur des rapports de main d’œuvre
par équipe (RME) en quantité non valorisée par les agents statistique.

69
Sur ces rapports, on y trouve l’identification de l’équipe, la parcelle, la nature de
l’activité effectuée et le nombre d’heures réalisées par l’équipe sur parcelle. Le
rapport est le principal support d’information de la comptabilité analytique de
l’UAI DE SUCRIVOIRE ZUENOULA.

c) Les coûts d’engins


Les coûts d’engins pour les parcelles à planter sont obtenus à partir des rapports
d’utilisation des engins (R.U.E). Ces rapports qui sont élaborés par les services
des travaux agricoles mécanisées (TAM) sont exprimés en quantité d’heure
engin de travail.

Ce coût comprend :

- Les charges des mécaniciens


- La consommation de carburant lubrifiant, pièces de rechange;
- Les dotations aux amortissements des engins ;
- Les frais de réparations et frais d’entretien extérieurs ;
- Les frais d’assurance, les patentes, vignettes et visites techniques.

d) Les charges des boutures


Ce sont les boutures pépinières en stock sur une parcelle donnée. On détermine
son coût par rapport au nombre d’hectare coupé. Cela se fait par une règle de
trois.
e) Les frais généraux
Ce sont les charges de la direction des plantations et de la direction du matériel.
La répartition de ces frais est faite à partir des Ordres de travail (OT) planifié
dans le système. En fonction du volume d’activité, on détermine le montant à
imputer à l’activité.

70
FIGURE 1 : CALCUL DU COUT DU PLANTING

COUT DE
MAIN
D’ŒUVRE

COUT COUT DE
PLANTING
D’ENGINS SOUS -
TRAITANCE

FRAIS COUT DES


GENERAUX DP BOUTURES
et DM

Amortissable sur 5 ans

Source : réalisé par nous même

71
3. La description du processus de l’activité de planting.

a) La direction des plantations


La DP est la direction qui a en charge toutes les activités agricoles de l’UAI de
SUCRIVOIRE ZUENOULA. Elle regroupe en son sein plusieurs services
agricoles dont le service exploitation agricole 1 (EXA 1). C’est ce service qui est
en charge de l’activité du planting. Pendant la période budgétaire, le service
EXA 1 émet le besoin des parcelles à planter, ce besoin qui représente le
programme d’activité du planting est transmis au directeur des plantations pour
approbation.

Alors une fois ce processus terminé, le responsable du service EXA 1 fait appel
aux différents chefs d’équipe pour les informer des parcelles à planter selon le
budget alloué à l’activité. Ces chefs d’équipe s’assurent des disponibilités de la
main d’œuvre et les engins qu’il faut pour mener à bien l’activité. Ce qui donne
lieu à des pointages journaliers. Ces pointages journaliers constituent les RME,
RMI et RUE.

Ces différents rapports sont signés par les différents chefs d’équipe, le
responsable du service et le DP. Ensuite, ces rapports sont convoyés au service
des ressources humaines pour le traitement de la paie.

b) Les étapes du planting


Etape 1 : le sous-solage : c’est une technique agricole permettant de redonner de
la perméabilité au sol en fissurant le sol à une profondeur de 45 à 60 centimètre
et la circulation capillaire horizontale de l’eau sur les sols labourés. Il est fait
par les engins « NEW HOLLAND TG 305 » auxquels sont attelés les engins
effectuant le sous-solage.

Etape 2 : le labour : c’est une pratique agricole mécanisée qui consiste à briser
les mottes de terre présentes sur le sol suite au sous-solage. Il permet de
retourner le sol à une profondeur qui varie entre 30 et 45 centimètres avant
d’ensemencer la canne ou de la planter. Il est effectué par des tracteurs « New
Holland T 8040 et le case ».

72
Etape 3 : le pulverisage : Il consiste à travailler le sol dans les 30 centimètres de
profondeur. Il permet d’émietter, de rendre friable le sol afin de faciliter le
développement des racines primaires de la canne.

Etape 4 : le sillonnage : consiste à faire le lit de la bouture (canne à planter) et


ce, dans les 30 centimètres de profondeur. On parle souvent de confection de
Bed.

Etape 5 : la mise en terre des boutures : il consiste à mettre la canne coupée sur
les parcelles pépinières dans les différents lits et refermer.

c) Planification des activités dans le progiciel SAP


La faisabilité d’une activité à l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA nécessite
plusieurs étapes :

Planification : pour exécuter une activité agricole, le responsable des travaux


manuels planifie l’activité c’est-à-dire, il exprime le besoin. SAP va générer un
numéro d’ordre qui est remis aux différents chefs d’équipe.

Réalisation : les chefs d’équipe exécutent l’activité et reviennent avec leur


rapport d’activités vers le responsable des travaux manuels pour que celui-ci
récapitule et transmet aux agents statistiques pour la saisie dans SAP.

Validation : une fois les informations saisies dans le système, le chef de service
contrôle et valide.

Clôture : une fois validé l’ordre est enfin clôturé par le directeur des plantations .

FIGURE 2 : les étapes de réalisation d’une activité

73
PLANIFICATION: REALISATION:
responsable des TM agents statistiques

SAP

CLOTURE:
VALIDATION:
directeur des
chef de service
plantations

Source : élaboré par nous-même

74
4. Calcul du coût du planting campagne 2019-2020 des plantations
P01D et PB016.

Tableau 3 : coût du planting des parcelles P01D et PB016

RETOURNEMENT PARCELLE P01D RETOURNEMENT PARCELLE PB016

SUPERFICIE SUPERFICIE
ELEMENTS Ha
MONTANT VALEUR/Ha
Ha
MONTANT VALEUR/Ha

sous-solage
labour 957 229 62 564
traçage mécanique 234 333 11 375
amortissement engins -9 264 -450 -1 126 133
former BED 20,6 312 337 15 162 15,3
labour chimique -49 682
butter
Amendement écume 108 140 5 250
planting mécanique 1 340 045 65 051
sillonnage 0 468 705 30 634
COUT D'ENGINS 1 935 909 93 976 299 801 19 595
conducteur engins 343 537 16 677 15 434 1 009
brulage paille 117 516 5 705 29 309 1 916
coupe bouture 265 945 12 910 45 116 2 949
récurage 22 680 1 101 0 0
tronçonnage bouture 1 396 208 67 777 216 080 14 123
épierrage vierge 0 0
drainage 0 0
déchargement/chargement 387 044 18 789 187 586 12 261
mise en terres boutures 113 976 5 533 253 315 16 557
COUT DE MAIN
2 646 906 128 491 746 840 48 813
D'ŒUVRE
COUT INTRANT (
5 111 945
engrais)

SOUS-TRAITANT 14 470 370 702 445 1 672 255 109 298

COUT BOUTURE
PEPINIERE 5 570 639 270 419 478 800 31 294
FRAIS GENERAUX
0 0 554 255 36 226
DP&DM

75
COUT TOTAL DU
29 735 769 1 443 484 3 751 951 245 226
PLANTING

Source : comptabilité analytique.

I. TRAITEMENT COMPTABLE DU PLANTING (la canne à sucre)

Le traitement comptable de la canne à sucre à l’UAI de SUCRIVOIRE


ZUENOULA est celui préconisé par le système comptable OHADA.

L’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA travaille sur deux exercices :

L’exercice comptable qui part du 01 janvier au 31 décembre de l’année N et de


l’exercice budgétaire (année de campagne) qui part du 01 octobre au 30
septembre de l’année N.

a) Calcul des amortissements


La date de mise en service des plantations P01D et PB016 est le 01 juin 2020.
Au 30 septembre 2020 c’est-à-dire à la fin de l’exercice budgétaire la dotation
aux amortissements sera calculée sur quatre (04) mois :
Donc on a :
Tableau 4: calcul de l’amortissement de la première année
Coût du Date de mise Fin exercice Période de
PARCELLE taux annuité
planting en service budgétaire dotation

(1)
P01D 29 735 769 01/06/2020 30/09/2020 4 20% 1 982 385
(2)
PB016 3 751 951 01/06/2020 30/09/2020 4 20% 250 130

76
(1)
29 735 769 *4*20/1200 = 1 982 385
(2)
3 751 951*4*20/1200 = 250 130

b) Ecritures comptables
Avant de passer les écritures d’amortissement, il est d’abord enregistré le coût
de production de la plantation.
Tableau 5 : Comptabilisation de la plantation en-cours
DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT
09 mars 2020
24963 Actifs-biologique en- cours 29 735 769
canne à sucre
722100 Production immobilisée- 29 735 769
plantation

Immobilisation en-cours(P01D)
30 mars 2020
24963 Actifs-biologiques en-cours 3 751 951
canne à sucre
722100 Production immobilisée- 3 751 951
plantation
Immobilisation en-cours(PB016)

Source : comptabilité générale


Tableau 7 : Comptabilisation plantation mise en service (entrée dans le patrimoine de l’entité)

DEBIT CREDIT LIBELLE MONTANT MONTANT


01 juin 2020
2463 Actifs-biologiques canne à 29 735 769
sucre

24963 Actifs-biologiques en-cours 29 735 769


canne à sucre
Mise en service(P01D)
01 juin 2020

77
2463 Actifs-biologiques canne à 3 751 951
sucre

24963 Actifs-biologiques en-cours 3 751 951


canne à sucre
Mise en service(PB016)

Source : comptabilité générale

Tableau 8 : comptabilisation de la Dotation aux amortissements

DEBIT CREDI LIBELLE MONTANT MONTANT


T
30 septembre 2020
6813100 Dotations aux 1 982 385
amortissement-plantation
28 Amortissement 1 928 385
Dotations(P01D)
30 septembre 2020
6813100 Dotations aux 250 130
amortissement-plantation
28 Amortissement 250 130
Dotations(PB016)

Source : comptabilité générale

78
SECTION 2 : ANALYSE CRITIQUE DE L’EXISTANT

CRITIQUES

Les critiques visent à mettre en exergue les forces et les faiblesses du système de
gestion des actifs biologiques (canne à sucre) de l’UAI de SUCRIVOIRE
ZUENOULA.
1. Les forces
Les forces du système de gestion des actifs biologiques (canne à sucre) de l’UAI
de SUCRIVOIRE ZUENOULA se perçoivent au niveau organisationnel et
matériel

Au plan organisationnel, il faut noter que les tâches sont reparties de manière
à ce que les comptables ne soient pas submergés. On a par exemple un
comptable immobilisation qui se charge de la gestion de toutes les
immobilisations, les compétences au sein du service contrôle gestion sont
communes, ce qui permet à chaque acteur de ce service de pouvoir réaliser les
tâches d’un collègue en cas d’absence et l’utilisation commune du système SAP
par tous les services ce qui facilite l’accès à l’information dans le temps.

Au plan matériel, la gestion des plantations est faite dans le système SAP de
manière automatique, il permet la codification de chaque plantation, la
détermination automatique des dotations mensuelles et annuelles aux
amortissements. La disponibilité de plusieurs engins pour les différentes
activités agricoles, ce qui rends la culture de la canne à sucre moderne et permet
à la DP d’être efficace.
2. Les faiblesses
a) Au niveau du traitement comptable
Le service comptabilité est chargé de l’enregistrement de toutes les opérations
comptables et financières de l’UAI SUCRIVOIRE ZUENOULA et également la
gestion des immobilisations dont dispose l’entité. Parmi ces immobilisations
nous avons les plantations.

DIAGRAMME N°1 : coût du planting parcelle P01D

79
coût du planting parcelle P01D

49% CHARGES NON


SOUTRAITEES
51% CHARGES SOUTRAITEES

Source : nous meme

DIAGRAMME N°2 : coût du planting parcelle PB016

coût du planting parcelle P01D

45%
CHARGES NON
SOUTRAITEES
55% CHARGES SOUTRAITEES

Source : nous meme

Commentaire : Comme l’illustre les deux graphiques ci-dessus, l’UAI


SUCRIVOIRE ZUENOULA sous-traite à plus de 45% ces activités de planting,
et donc nous analyserons le traitement des factures des sous-traitants pour
déduire l’impact sur la gestion de la canne à sucre.

Dans la phase de réalisation des activités du planting, certaines activités sont


sous-traitées, il s’agit du sous-solage, le défrichement etc... Apres l’exécution
de ces activités par le sous-traitant, il établit un PV de réception.

Ce PV de réception est signé par le sous-traitant, le responsable de service EXA


1, le directeur des plantations, le chef de service logistique et le chef comptable.
Après la signature de ce document, il est transmis à la direction générale par la

80
création d’une demande d’achat (DA) pour la création d’un bon de commande.
Ce bon est signé par le DG et les chefs service logistique et comptabilité.

Le traitement des factures des sous-traitants est lent, et long. Dans les normes les
dates de fin planting et dates de mise en service des plantations doivent être
rapprochées, pour faciliter le calcul des amortissements. Ce qui n’est pas
respecté du fait, du traitement des factures des sous-traitants.

Il y a un décalage important entre la date de fin planting et date de mise en


service de certaines plantations. Cela présente un problème en ce sens qu’il y a
des mois ou la dotation n’a pas été prise en compte. Donc les arrêtés de ces mois
en question ne sont pas justes. Nous illustrons à l’aide de ces parcelles

Nom des Superficie Code Date de fin Date de mise


parcelles nette parcelle planting en service
Ha
PB016 15,3000 52002796 30-03-2020 01-06-2020
P01D 20,6000 52002766 9-03-2020 01-06-2020
Source : contrôle de gestion

- Différence de mois entre les deux dates

Nom des Superficie Code Date de fin Date de Différence


parcelles nette parcelle planting mise en en mois
Ha service
PB016 15,3000 52002796 30-03-2020 01-06-2020 2
P01D 20,6000 52002766 9-03-2020 01-06-2020 3
Source : nous-mêmes

Ces décalages de date présentent des dotations aux amortissements non prises en
compte pour ces périodes. Et donc les annuités calculées au cours de la première
année ne sont pas réelles. Nous les constatons dans le tableau suivant :

81
Tableau 9 : Calcul des amortissements non pris en compte

Fin
Cout du Date de mise Période de
PARCELLE exercice taux annuité
planting en service dotation
budgétaire
01/06/2020 30/09/2020 4 1 982 385
P01D 29 735 769 20%
09/03/2020 30/09/2020 7 3 469 173
écart 1 486 788
01/06/2020 30/09/2020 4 250 130
PB016 3 751 951 20%
30/03/2020 30/09/2020 6 375 195
écart 125 065
Source : nous-mêmes

Comme le démontre le tableau ci-dessus, nous avons une dotation de 1 486 788
qui n’a pas été prise en compte dans l’évaluation de la plantation P01D et une
dotation de 125 065 pour la plantation PB016.

Les conséquences de ce disfonctionnement


- Ces amortissements non comptabilisés impactent la valeur nette
comptable de ces plantations au cours de la période ;
- La valeur de l’entretien culture de la période est sous-évaluée puisque
l’amortissement fait partie des coûts de l’entretien culture;
- Le résultat de la période ne reflète pas la réalité ;
- Risque de payer plus d’impôt que prévu

b) Au niveau du contrôle de gestion


Le comptable analytique rencontre des difficultés dans la réalisation de ces
tâches. Les différents rapports pour la détermination des coûts ne parviennent
pas à temps, ce qui provoque également des retards au niveau des arrêtés
mensuels et aussi il y a le risque de mauvaise imputation du fait de la pression
qui subit chaque mois.

Absence de manuel de procédure de gestion des actifs biologiques

c) Au niveau de la direction des plantations


- La DP est la direction qui rédige plus de rapport, on a des retards au
niveau des signatures de ces rapports par les différents chefs de service ;
- Le manque de communication entre la DP et le service comptabilité au
niveau des activités de planting ;

82
- On des ouvriers qui changent d’équipe sans informer le service ce qui
pourrait conduire aux erreurs d’imputations au niveau des centres de coût.

d) Au niveau du système SAP


Le système SAP présente des anomalies de gestion :

Dans le calcul du coût de planting, SAP ne prends pas en compte le calcul des
coûts des boutures, le calcul se fait de façon extra comptable pour connaitre le
coût réel de la plantation, ce qui rend fastidieux le travail du comptable
analytique ;

Les bugs de système sont récurrentes et donc il y a un ralentissement au niveau


de l’exécution des taches des différents responsables de service et on perd en
temps, aussi en efficacité ;

Difficulté de maîtrise de SAP par les utilisateurs du fait de sa complexité.

SUGGESTION

Après avoir fait un diagnostic du système de gestion des actifs biologiques de


l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA, il est important pour nous, de proposer
des solutions pour améliorer la gestion des actifs biologiques.

a) Au niveau du traitement comptable


Les factures des sous-traitants doivent être traitées au même moment que les
arrêtés mensuels. Pour cela il faut que ces factures soient traitées au sein de
l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA pour réduire les retards.

Les dates de fin planting et mise en service doivent être rapprochées pour que
l’amortissement calculé reflète la réalité,

Le chef comptable et le comptable immobilisation doivent procéder à des audits


des comptes immobilisations chaque trimestre, pour corriger certaines anomalies
du système au niveau du calcul de l’amortissement. Cela permettra au personnel
du service comptabilité de se former et plus tard ne plus fait appel à un cabinet
pour la réalisation de ces audits

83
b) Au niveau du contrôle de gestion
Ce service doit veiller à la disponibilité des informations financières lui
permettant de faire ses arrêtés dans le temps afin de minimiser le risque
d’erreur ;

Mise en place d’un manuel de procédure de gestion des actifs biologiques et


veiller au respect de ces procédures par les acteurs concernés par l’activité du
planting.

c) Au niveau de la direction des plantations


Les différents chefs de ce service doivent signer les rapports élaborés par les
chefs d’équipe dans le temps afin de permettre aux agents statistiques de faire la
saisie ;

Communiquer sur les dates de fin planting avec le service comptabilité afin de
leur permettre de mieux calculer les amortissements.

d) Au niveau du système SAP


Au vue de toutes ses anomalies de système la direction de système et de
l’information(DSI) doit penser à la reconfiguration le système SAP pour prendre
en compte les difficultés que rencontrent les utilisateurs dans la réalisation de
leur tâche ;

Former les utilisateurs chaque année sur les différentes applications du système
afin qu’ils puissent les maitriser ;

Améliorer la connexion du service contrôle de gestion et comptabilité afin de


permettre aux comptables de mieux réaliser leurs taches en leur offrant du haut
débit cela permettra de gagner en temps et en efficacité.

84
CONCLUSION
Le stage de production au sein du service contrôle de gestion de l’UAI
SUCRIVOIRE ZUENOULA a porté sur la gestion comptable des actifs
biologiques (la canne à sucre) comme immobilisation.

Il a été question pour nous dans un premier temps, de traiter deux chapitre qui
ont permis de mettre en exergue la gestion des immobilisations et leurs formes
d’acquisition en théorie, mais également de comprendre la notion d’actif
biologique et son traitement comptables préconisé par les normes comptables
internationales.

La seconde partie, qui a porté sur la pratique de la gestion des actifs biologiques
comme immobilisation faite à SUCRIVOIRE ZUENOULA, il paraît opportun
de faire l’analyse du processus du coût de production des actifs biologiques
(canne à sucre).

Cette analyse à consister à décrire le processus des activités du planting, le


calcul du coût du planting et son traitement comptable. Il en ressort de cette
analyse qu’il y a des décalages de date de fin de réalisation de la plantation et sa
mise en service du fait de la lenteur du traitement des factures des sous-traitants,
et cela fausse le calcul des dotations aux amortissements sur la première
période, nous avons faire ressortir l’impact de ce disfonctionnement sur
SUCRIVOIRE ZUENOULA. Ces faiblesses ressorties lors de notre analyse,
nous amener à proposer des solution d’amélioration notamment, le traitement
des factures des sous-traitants au sein même de l’UAI de SUCRIVOIRE
ZUENOULA, la reconfiguration du système SAP, la mise en place d’un audit
trimestriel des immobilisations et la formation annuelle des utilisateurs sur les
applications de SAP permettant à chacun de faire au mieux son travail

Si bien que, que notre travail ne saurait être la panacée de tous les maux que
rencontre l’UAI de SUCRIVOIRE ZUENOULA, cependant il parait être une
solution qui lui permettra de les réduire en partie, tout en tenant compte de la
pertinence de ces suggestions.

Ainsi, notre objectif principal qui est de déterminer le coût de production de ces
actifs biologiques (canne à sucre) et leurs amortissements nous semble atteint.

Nous espérons, que ce travail convaincra la direction de l’UAI de


SUCRIVOIRE ZUENOULA à orienter sa démarche dans ce sens.

85

Vous aimerez peut-être aussi