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Titre :
L’Administration publique burkinabè à l’épreuve de
la gestion axée sur la performance : cas du
Ministère de l’enseignement supérieur, de la
recherche et de l’innovation
Sous la direction de
Robert HERTZOG
Agrégé de droit public et science politique
Président d’honneur de la Société Française de Finances Publiques (SFFP)
Mes remerciements vont à toutes les personnes qui, d’une façon ou d’une autre, ont
apporté leur contribution et leur soutien à la réalisation de ce mémoire.
Je pense notamment :
i
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°2 : Les réalisations du programme 062 entre 2017 et 2022 ............................................ 32
Tableau n°3 : Les réalisations du programme 063 entre 2017 et 2022 ............................................ 33
Tableau n°4 : Les réalisations du programme 064 entre 2017 et 2022 ............................................ 34
Tableau n°5 : Les réalisations du programme 065 entre 2017 et 2022 ............................................ 35
Tableau n°6 : Les réalisations du programme 066 entre 2017 et 2022 ............................................ 37
ii
LISTE DES FIGURES
Figure n°7: La chaîne de résultats de la gestion axée sur les résultats ................................................ 60
iii
SOMMAIRE
iv
INTRODUCTION
S’il y a une thématique qui a su amener, ces dernières décennies, les organismes
publics à revoir de façon substantielle leur mode de gouvernance, c’est bien celle de
la gestion axée sur la performance. Son apparition dans le secteur public s’explique,
entre autres, par les mutations économiques, les défis sociétaux, environnementaux
et du numérique, la nécessaire maîtrise des finances publiques et surtout la quête de
leur efficacité en termes d’impacts sur les conditions de vie des citoyens. C’est dans
un tel contexte que s’inscrit l’adoption, par l’Union économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA) le 26 juin 2009, de la directive n°06/2009/CM/UEMOA portant lois
de finances au sein de l’UEMOA1. L’objectif étant de promouvoir la culture du résultat
et de la performance au sein des institutions des pays membres.
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays membres de l’UEMOA, a intégré cette
directive dans son ordonnancement juridique à travers la loi organique n°073-2015/AN
du 6 novembre 2015 relative aux lois de finances.
Avec l’adoption de cette loi, l’Etat est passé d’une logique de gestion par les moyens
à une logique de gestion par objectifs et par résultats à travers le budget-programme2.
1 L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a été créée par le Traité signé à Dakar
le 10 janvier 1994 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des sept pays de l’Afrique de l’Ouest ayant
en commun l’usage d’une monnaie commune, le F CFA. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte
d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Le Traité est entré en vigueur le 1er août 1994, après
sa ratification par les États membres. Le 02 mai 1997, la Guinée-Bissau est devenue le 8ème État
membre de l’Union.
L’Union poursuit les objectifs ci-après :
renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans le
cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et
harmonisé ;
assurer la convergence des performances et des politiques économiques des Etats membres par
l'institution d'une procédure de surveillance multilatérale ;
créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes,
des biens, des services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant une
activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique
commerciale commune ;
instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en œuvre d'actions
communes et éventuellement de politiques communes notamment dans les domaines suivants :
ressources humaines, aménagement du territoire, transports et télécommunications,
environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;
harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les
législations des Etats membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
2 Selon le Règlement financier n°01/2018/CM/UEMOA adopté en mars 2018, le budget-programme est
un cadre de dépense sectoriel à court et à moyen termes liant les ressources aux résultats attendus
des divers centres de responsabilité de la Commission. C’est un outil de planification et de gestion qui
vise à renforcer la capacité à formuler, exécuter, suivre et évaluer les programmes de développement.
Le budget-programme est un outil de planification qui utilise le budget pour assurer la mise en œuvre
des programmes, renforçant ainsi les liens entre les ressources et les résultats et permettant de passer
1
Il s’agit désormais de veiller à ce que les ressources de l’Etat, de plus en plus
sollicitées, soient utilisées de façon efficace et efficiente afin de produire des résultats
positifs pour les populations. C’est la raison pour laquelle on parle d’efficacité de la
dépense publique. A cette exigence d’efficacité de la dépense publique, à travers une
gestion axée sur la performance, s’ajoute la quête de performance des structures de
l’administration publique dont les modalités d’évaluation ont fait l’objet d’un décret en
20173. Dans le même ordre d’idées a été adoptée, par arrêté, la Stratégie nationale de
modernisation de l’administration publique (SNMAP) 2021-20254 dont l’objectif général
est d’accroître la performance de l’administration publique dans la production des
biens et services publics de qualité pour la satisfaction des usagers/clients.
du budget de moyens au budget axé sur les résultats. Il participe au renforcement du rôle du budget
dans la mise en œuvre des politiques et stratégies.
3 Le décret n°2017-0625/PRES/ PM/MFPTPS du 18 juillet 2017 portant modalités d’évaluation de la
performance des structures de l’Administration publique est le dispositif qui permet d’analyser, chaque
année, la performance des structures publiques afin de proposer des actions visant à accroître
l’efficacité, l’efficience, la gouvernance et l’impact des services publics.
4 Arrêté conjoint 2021-016/MFPTPS/MINEFID du 12 mars 2021 portant adoption de la Stratégie
2
l’organisation sociale et ses valeurs d’efficacité, de performance et de compétition
imprègnent progressivement l’ensemble de la société, y compris la sphère publique 5.
L’une des conséquences majeures de l’adoption des règles du NPM est que le citoyen
est devenu « un consommateur à satisfaire ». Il est, en effet, considéré comme un
consommateur de services publics pour lequel l’État doit rendre le meilleur service au
moindre coût. Les concepts de « citoyen » et d’ « usager » impliquent donc un
changement de paradigme dans la relation que l’administration entretient avec les
populations qui, autre fois, étaient appelés « administrés ». D’où l’utilisation d’autres
concepts tels que « concertation », « consultation », « co-production », « co-
développement » pour indiquer que les citoyens participent désormais à la conception,
à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques publiques.
Il est à noter que la gestion axée sur la performance implique également une ouverture
et une réflexibilité dans les règles d’organisation et de fonctionnement des organismes
publics. Ce qui n’est pas sans poser de problème, compte tenu des spécificités des
administrations publiques en tant que garant de la promotion et de la protection de
l’intérêt général.
Dès lors se pose la question de savoir quelles peuvent être les implications et surtout
les impacts des nouvelles règles de la gestion publique sur l’organisation et le
fonctionnement des administrations publiques qui les adoptent. Qu’en est-il pour un
ministère comme celui de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
du Burkina Faso depuis que la LOLF a été adoptée comme outil d’orientation de
l’action publique vers la performance et plus spécifiquement vers l’atteinte de
résultats ?
5 SILICANI Jean-Ludovic, « Livre blanc sur l'avenir de la fonction publique : faire des services publics et
de la fonction publique des atouts pour la France », Ministère du Budget, des comptes publics et de la
fonction publique ; Secrétariat d'État à la fonction publique, La Documentation française, Avril 2008,
p.56 https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/084000231.pdf
3
d’organisation, de fonctionnement et de ses méthodes de travail, car la seule
modification des techniques budgétaires est largement insuffisante.
Autrement dit :
Pour ce faire, la réflexion est organisée autour de deux principaux axes. Le premier va
montrer pourquoi et comment la performance est devenue une exigence pour les
administrations publiques (partie I). Le second, quant à lui, va démontrer que la gestion
4
axée sur la performance au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et
de l’innovation est largement acceptée dans son principe (partie II). De façon concrète,
il s’agira de, dans un premier temps, de préciser le contenu, les fondements, les outils,
les modalités de pilotage et d’évaluation de l’approche de la gestion axée sur la
performance ainsi que les défis et les enjeux qu’elle soulève surtout pour les
organismes publics et, partant, pour l’action publique. Il s’agira, dans un second temps,
d’analyser les dispositifs de pilotage et d’évaluation de la performance mis en place
par le Ministère pour en déterminer la pertinence et l’efficacité.
Pour les besoins de simplification, le terme « Ministère » sera utilisé pour désigner le
« Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ».
6
Des enquêtes de terrain auprès d’un certain nombre de personnes ressources, de responsables de programmes
budgétaires, de responsables de services et d’agents du Ministère avaient été initialement prévues pour étoffer
l’analyse. Le nombre de personnes ayant répondu aux questionnaires administrés n’était assez significatif. C’est
la raison pour laquelle nous n’avons pas fait allusion à ces enquêtes.
5
PREMIERE PARTIE : LA PERFORMANCE, UNE EXIGENCE POUR LES
ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
Que recouvre le concept de performance, quels en sont les fondements et les enjeux
et comment la mesure-t-on (chapitre I) ?
Comment l’approche de gestion axée sur la performance a-t-elle fait son entrée dans
l’administration publique burkinabè (chapitre II)?
Dans cette partie, nous nous attellerons à apporter des éléments de réponse à ces
questions.
6
CHAPITRE I : L’APPARITION DE LA PERFORMANCE COMME APPROCHE DE
GESTION DANS LE SECTEUR PUBLIC
Après avoir évoqué les questions liées à la clarification et aux fondements du concept
de performance (section I), il sera ensuite question de ses outils et de son pilotage
(section II).
Après avoir défini ce qu’est la performance (A) et évoqué le lien entre performance et
évaluation (B), il sera ensuite question des différentes formes de performance (C).
7
de ces objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat,
aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat (action)9».
8
monde de l’entreprise, la création de valeur est généralement associée à
l’accroissement du profit, elle doit être entendue dans le secteur public comme une
optimisation des services rendus aux citoyens. La performance consiste donc à savoir
combiner, à partir d’objectifs fixés, les facteurs ou ressources (humaines, financières,
matérielles, temps, facteurs institutionnels, etc.) mis à disposition pour produire le
résultat optimal. Elle ne se mesure pas uniquement par le niveau d’activité de l’Etat,
ou par le volume de ses prestations. Elle se rapporte aussi aux conséquences de cette
activité et de ces prestations, c’est-à-dire d’une part au niveau de son utilité effective
pour les citoyens et les usagers, d’autre part à la maîtrise des coûts13.
9
œuvre concrète d’une culture de la performance. Elle permet de comprendre et d’agir
sur les causes des résultats constatés. De ce fait, c’est un outil privilégié pour
progresser et donc pour mieux satisfaire les besoins16.
16 FRANCE QUALITE PUBLIQUE, Evaluer la qualité et la performance publiques, guide pratique, Paris,
La documentation française, 2006, p.19-21
17 GRANDJEAN Philippe, « La performance, contenus et formes », dans : FERMON Béatrice éd.,
notions clés. Sous la direction de BRANGIER Éric, VALLéRY Gérard. Paris, Dunod, « Univers Psy »,
2021, p. 389-393. URL : https://www-cairn-info.ena.idm.oclc.org/ergonomie-150-notions-cles--
9782100822126-page-389.htm
19 CHATENAY Yves http://www.yccf.fr/conseil.htm#intr , op. cit.
20 CHATENAY Yves, Management : fiches pratiques n°2, disponible sur
http://www.yccf.fr/fichespratiques2.pdf, p.20
10
individuelles des membres du groupe21. Elle est construite par l’organisation du travail
au sens large, par l’animation.
11
et mondiales présentes à Washington telles que la Réserve fédérale, la Banque
mondiale ou le Fonds monétaire international23.
Le New public management (NPM), ou la Nouvelle gestion publique, est l’une des
modalités de gestion appliquées au secteur public pour doter ce dernier des « qualités
» d’organisation et de gestion du secteur privé.
On s’interrogera sur les origines du NPM et sur son rayonnement à travers le monde.
Le NPM trouve ses origines dans une théorie économique, à savoir celle du Public
choice initiée par l’Ecole de Chicago dans les années 196024. Selon cette théorie, les
hommes politiques et les fonctionnaires qui incarnent l’Etat sont animés par la même
recherche de leur intérêt personnel que les autres acteurs économiques. D’où la
nécessité, toujours selon elle, d’assimiler l’Etat à n’importe quel acteur économique.
Cette théorie sert d’appui au NPM pour justifier la réduction du rôle de l’Etat, dans une
optique néo-libérale. Les principales idées véhiculées par le NPM peuvent se résumer
ainsi : rationalisation des grandes structures administratives monolithiques en les
fractionnant en unités autonomes, séparation du niveau stratégique du niveau
opérationnel, recours à la contractualisation et à l’externalisation, mise en place d’une
véritable gestion des ressources humaines, développement d’une culture de la
performance liée aux résultats et d’une approche « client ».
23 Séminaire en ligne, Le sens de l’action publique : crise de sens, disponible sur https://lms.fun-
mooc.fr/asset-
v1:CNFPT+87013+session04+type@asset+block/SEANCE_1_docA_crise_de_sens_texte_detaille_2
eme_edition_definitif_fr.pdf
24 CLUZEL-METAYER Lucie, Cours de science administrative, Université Paris Nanterre, disponible sur
https://cours.unjf.fr/repository/coursefilearea/file.php/211/Cours/07_item/indexI0.htm consulté le
11/05/2023
12
C. Le rayonnement du NPM
25CLUZEL-METAYER Lucie, Cours de science administrative, Université Paris Nanterre, op. cit.
26https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9marche_qualit%C3%A9 (consulté le 19 mai 2023). Une «
démarche qualité » est un projet d'entreprise mis en œuvre pour maîtriser la qualité, assurer la qualité,
13
En dépit du succès rencontré dans sa mise en œuvre, le NPM s’est parfois heurté à
des résistances, compte tenu de l’idéologie qui le sous-tend27.
planifier la qualité et/ou améliorer les produits et services, les processus, les procédés de production,
la satisfaction client et plus largement améliorer la performance d'un organisme et la satisfaction de
toutes les parties intéressées (fournisseurs, personnels, actionnaires, etc.). La démarche qualité
s’appuie sur un système de management de la qualité (SMQ). Il s'agit d'un ensemble d'éléments
corrélés qui poursuit des objectifs définis par l'organisme. La démarche de qualité s'appuie sur
l'ensemble des fonctions de l'organisme, pour être mise en place et entretenue. Généralement les
fonctions sont regroupées en activités et en processus. Elle est portée par une politique qualité (ou une
stratégie) qui donne les orientations à l'organisme et au système de management. La norme la plus
utilisée pour la mise en place de système de management est l'ISO 9001.
27 MATYJASIK Nicolas, GUENOUN Marcel (dir.), En finir avec le New Public Management, Paris, Institut
14
Processus de
Ressources Résultats
transformation
Cette vision synthétique ajoute une dimension nouvelle reliant les moyens et les
objectifs. Il s’agit de la « pertinence » qui renvoie à la manière dont l’organisation fixe
ses objectifs en fonction des moyens dont elle dispose ou à la manière dont elle ajuste
ses moyens pour les adapter à ses ambitions. La performance, pour le contrôle de
gestion, peut donc être résumée ainsi : « se donner des buts atteignables compte tenu
30ANTHONY R. N. Planning and Control Systems : A Framework for Analysis, Boston, Division of
Research, Harvard University, 1965, p.17
15
des moyens dont on dispose et/ou adapter ses moyens à ses ambitions, consommer
les ressources nécessaires et suffisantes et atteindre les buts qu’on s’est fixés31.
L’analyse montre que le modèle s’intéresse plus aux capacités de l’institution à faire
ce qu’elle doit faire, c’est-à-dire aux moyens de son action, plus qu’à l’atteinte des
résultats32.
Le Balanced Scorecard (BSC) ou « tableau de bord équilibré » est né dans les années
1990 après le constat de la prédominance des indicateurs financiers dans les tableaux
de bord de pilotage des dirigeants d’entreprises américaines. Le BSC est composé de
16
quatre axes que sont l’axe « client », l’axe « financier », l’axe « processus internes »
et l’axe « apprentissage organisationnel33».
Client
Processus
Financier
internes
Apprentissage
organisationnel
Il ressort de l’analyse que le BSC n’est pas adapté aux organismes publics dont la
mission revêt un caractère d’intérêt public. Son adaptation nécessite de déterminer
clairement les besoins et les attentes de la collectivité en général (citoyens) et des
usagers en particulier (clients), puis de mesurer la satisfaction de ces besoins, tout en
améliorant sans cesse l’organisation (processus, personnel) et en optimisant
l’utilisation des budgets alloués34.
17
Figure n°6 : Le modèle du Common Assessment Framework
Piloter la performance, c’est identifier les bons leviers de l’action et agir dessus pour
obtenir les résultats souhaités.
La différence des finalités poursuivies par les entreprises privées, d’une part et par les
organismes publics, d’autre part, fait que le modèle décrivant la fonction de production
pour caractériser la production du secteur public rencontre un certain nombre de
difficultés. S’il est vrai, par exemple, que les produits fabriqués par une entreprise sont
conçus par rapport à des clients potentiels ou existants et supposés conformes à leurs
attentes et le résultat de l’entreprise pouvant se mesurer directement en fonction des
ventes qu’elle réalise. Il en va autrement, pour ce qui est des politiques publiques, car
18
leur résultat ne peut souvent pas être mesuré immédiatement et la notion de «
bénéficiaire » peut se révéler assez floue35.
La question qui se pose est celle de savoir comment appliquer au public des règles du
privé, en sachant surtout que les deux ne poursuivent pas les mêmes finalités. La
gestion publique se distingue de la gestion privée par les objectifs plus complexes de
l’action publique et par la multiplicité des parties prenantes. A cela s’ajoutent ses
propres valeurs qui traduisent les choix relatifs à la manière dont le service public et
ses employés doivent œuvrer. Elles servent de fondement à l’organisation et à la
gestion des services publics et de la fonction publique37.
et de la fonction publique des atouts pour la France », Ministère du budget, des comptes publics et de
la fonction publique, Secrétariat d'État à la fonction publique, La Documentation française, Avril 2008,
p.55, disponible sur https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/084000231.pdf
19
B. La difficile mesure de la performance dans le secteur public
publiques.com/actualite-fonction-publique-pourquoi-la-performance-bouleverse-la-fonction-publique-d-
312
40 Pourquoi la performance bouleverse la fonction publique?, disponible sur https://www.carrieres-
publiques.com/actualite-fonction-publique-pourquoi-la-performance-bouleverse-la-fonction-publique-d-
312
20
Au Burkina Faso, à l’exception de quelques services au sein desquels des primes de
rendement existent, le système de rémunération est presque le même pour tous les
agents à catégorie égale. Il repose sur un traitement de base auquel s’ajoutent des
indemnités, des avantages en nature. C’est dire que la rémunération à la performance
n’est pas encore à l’ordre du jour.
21
l’adoption de concepts d’efficacité socio-économique pour le citoyen, d’efficience pour
le contribuable et de qualité de service pour l’usager44.
Les enseignements qu’on peut tirer de la LOLF sur la notion de performance sont
nombreux. Quatre d’eux seront mis en exergue.
Le premier est la diversité des regards sur la performance qui signifie que la
performance publique ne peut s’apprécier que du point de vue de son évaluateur
(citoyen, contribuable ou usager)45.
Partie du privé, la gestion axée sur la performance a fini par être érigée en règle de
gestion des administrations publiques. Qu’en est-il du Burkina Faso ?
22
CHAPITRE II : L’ADOPTION DE LA GESTION AXEE SUR LA PERFORMANCE
COMME MODALITE DE GESTION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
BURKINABE
L’adoption de la gestion axée sur la performance au Burkina Faso est la résultante des
réformes budgétaires initiées au niveau communautaire et qui se sont enracinées par
la suite au niveau national (section I). Les dispositifs de pilotage et d’évaluation mis en
place à cet effet seront passés en revue (section II).
Elle est le siège de la gestion axée sur la performance au sein des Etats membres.
Elle consacre le passage d’une logique de moyens à une logique de résultats. Son
objectif est d’améliorer l’efficacité de la dépense publique et partant celle des politiques
publiques. L’une des conséquences majeures de la réforme budgétaire c’est le
changement du mode d’organisation et de fonctionnement des administrations
publiques.
23
gestion par les ministères et institutions constitutionnelles concernés. Les programmes
sont gérés par des responsables de programme nommés par ou sur proposition du
ministre sectoriel dont ils relèvent.48
D’autres notions non moins importantes ont été également introduites par la directive
à l’effet toujours d’optimiser l’utilisation des ressources financières mobilisées. Il s’agit,
entre autres, du « dialogue de gestion », du « contrôle interne », du « contrôle de
gestion », du « projet annuel de performance » et du « rapport annuel de
performance ».
48
Article 13 de la directive n°06/2009/CM/UEMOA, op. cit.
49 Disponible sur https://faolex.fao.org/docs/pdf/bkf147140.pdf
50 Disponible sur https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers17-09/010029355.pdf
51 Disponible sur https://www.preventionweb.net/files/SCADD.pdf
24
résultats escomptés. Tirant leçons des insuffisances et des contraintes dans la mise
en œuvre de la SCADD et surtout des opportunités qui se présentaient au pays, le
Gouvernement a adopté le Plan national de développement économique et social
(PNDES) en tant que référentiel national des interventions de l’État et de ses
partenaires sur la période 2016-202052.
25
sein du ministère, de la réalisation périodique d’enquêtes de satisfaction sur les
prestations spécifiques du ministère, de la promotion de la performance et de la
productivité des structures du ministère, du suivi des dialogues de gestion des
programmes budgétaires, etc. Le deuxième décret porte sur les modalités d’évaluation
de la performance des structures de l’administration publique sur la base de critères
d’efficacité, d’efficience, de gouvernance et d’impact55. Le troisième décret porte
adoption de la charte de la qualité du service public56.
26
démarche de performance, de la réforme de l’exécution du budget, des nouvelles
méthodes de budgétisation et le renforcement des contrôles57.
27
recherche de l’efficacité, la reddition des comptes mais aussi et surtout de motiver les
agents publics et de redonner confiance à l’usager du service public, au citoyen et au
contribuable.
La prise en compte de la qualité des services étant désormais au cœur des démarches
de performance de l’action publique, il a été jugé nécessaire d’étoffer le dispositif de
pilotage et d’évaluation de la performance avec un autre texte, à savoir le décret
n°2017-0824/PRES/PM/MFPTPS du 19 juillet 2017 portant Charte de la qualité du
service public au Burkina Faso. Au sens de ce décret, on entend par qualité du service
public, la manière dont sont fournies les prestations ou exécutées les missions d’intérêt
général de façon à satisfaire les besoins des usagers. Elle implique l’accessibilité,
l’accueil, la célérité et la transparence dans les prestations. Le but recherché étant
28
d’amener les structures investies de mission de service public à prendre toutes les
mesures techniques et pratiques pour améliorer la qualité de leurs prestations. En
d’autres termes, la charte joue le rôle d’instrument de promotion des valeurs de
transparence, de professionnalisme et d’éthique dans le service public. Elle représente
pour l’ensemble des services publics un outil de référence permettant d’orienter leurs
actions pour plus de satisfaction des usagers63. Le service public doit veiller à
l’adaptation de ses prestations aux besoins évolutifs des usagers64 tout en les servant
dans le respect des normes de proximité, d’accessibilité, d’efficacité, d’efficience, de
célérité et de subsidiarité65.
Pour ce qui est de l’évaluation de la performance des agents et des services publics,
le décret introduit la notion de productivité, en plus de celle d’efficacité. L’évaluation
de ces deux critères doit se faire sur la base d’objectifs et de programmes d’activités
préalablement définis, assortis d’indicateurs et de critères de performance 66. Pour ce
faire, des mécanismes d’évaluation doivent être mis en place dans le service public
pour permettre l’évaluation périodique des prestations et services offerts au public67.
Eriger l’approche de gestion par la performance en mode de gestion est une chose,
créer les conditions nécessaires pour son succès en est une autre.
29
DEUXIEME PARTIE : LA GESTION AXEE SUR LA PERFORMANCE AU MESRI :
UNE APPROCHE LARGEMENT ACCEPTEE DANS SON PRINCIPE
30
CHAPITRE I : LE BUDGET-PROGRAMME DU MESRI, UN MECANISME
PERFECTIBLE
Instituée en 2015 à travers la loi organique relative aux lois de finances, ce n’est qu’à
partir du 1er janvier 2017 que l’approche budget-programme a véritablement pris forme
dans les ministères. Suivant cette approche, le budget de l’État est organisé en
missions, en programmes et en actions. Les programmes sont définis en stratégies,
en objectifs et en indicateurs de performance. Le mécanisme du budget-programme
du Ministère est construit autour de cinq programmes budgétaires qui seront présentés
(section I) puis analysés dans leur organisation et leur fonctionnement (section II).
Les objectifs, les indicateurs ainsi que les réalisations du programme 062 entre 2017
et 2022 sont présentés dans le tableau ci-après :
31
Tableau n°2 : Les réalisations du programme 062 entre 2017 et 2022
Les objectifs, les indicateurs ainsi que les réalisations du programme 063 entre 2017
et 2022 sont présentés dans le tableau ci-après :
32
Tableau n°3 : Les réalisations du programme 063 entre 2017 et 2022
33
Le programme 064 est placé sous la responsabilité du Directeur général de la
recherche et de l’innovation.
Les objectifs, les indicateurs ainsi que les réalisations du programme 064 entre 2017
et 2022 sont présentés dans le tableau ci-après :
34
Paragraphe IV : Le renforcement des capacités stratégiques et opérationnelles
du Ministère
35
Action 3 : Gestion des ressources financières
Objectif opérationnel 3 : Indicateur 1 : Taux d’exécution
Assurer une gestion du Plan de passation des 100 100 97 92 92 98
optimale des ressources marchés
financières Indicateur 2 : Taux d’exécution 81,44 93,68 99,74 94,2 79,76 89,83
du budget hors salaire
Action 4 : Gestion de la comptabilité matière
Objectif opérationnel 4 : Indicateur 1 : Taux de
Assurer une dotation couverture des besoins arbitrés ND 80 90 95 97 100
conséquente des structures
en ressources matérielles
Action 5 : Planification et suivi évaluation
Objectif opérationnel 5 : Indicateur 1 : Taux de
Suivre et évaluer la renseignement des indicateurs 91 95,34 96 100 100 100
performance des du ministère
programmes du ministère Indicateur 2 : Proportion de 100 100 100 100 100 100
rapports d’activités produits
Action 6 : Communication, Information et Technologies de l'information et de la communication
Objectif opérationnel 6 : Indicateur 1 : proportion des
Améliorer la visibilité des grandes manifestations 100 100 100 100 100 100
actions du MESRSI couvertes médiatiquement
Indicateur 2 : taux d'exécution ND 0 10 35 10 60
du plan de communication
Action 7 : Gestion de la mémoire documentaire du Ministère
Objectif opérationnel 7 : Indicateur 1 : Proportion d’actes
Gérer de manière efficace administratifs répertoriés 40 80 100 100 100 100
les archives et les Indicateur 2 : Proportion 40 93,33 50 100 100 100
documents du Ministère d’archives numérisées
Action 8 : Renforcement des capacités institutionnelles
Objectif opérationnel 8 : Indicateur 1 : Proportion de
Renforcer les capacités structures ayant bénéficié des 0 0 90 93,48 100 100
institutionnelles des services de la DDII
structures du MESRSI
36
transférer les technologies, innovations et inventions ;
améliorer la diffusion et l’utilisation des résultats de la recherche.
Le programme 066 est placé sous la responsabilité du Directeur général de l’Agence
nationale de valorisation des résultats de la recherche et des innovations (ANVAR).
Les objectifs, les indicateurs ainsi que les réalisations du programme 066 entre 2017
et 2022 sont présentés dans le tableau ci-après :
Un accent particulier sera mis sur le rôle des responsables de programme à travers
l’analyse du dialogue de gestion dont ils ont la charge (II). Les insuffisances,
dysfonctionnements ou autres difficultés relevées feront l’objet de recommandations
en vue de l’amélioration du dispositif (III).
37
répartition des allocations par rapport à la réalisation d’objectifs définis préalablement
pour chaque poste de dépense. En d’autres termes, l’orientation de la gestion vers des
résultats prédéfinis constitue le cœur de la performance et devra conduire les
administrations publiques à reformer leur organisation et leur fonctionnement71.
Le budget du Ministère est organisé autour de cinq programmes qui sont bâtis à partir
de missions déjà définies. La mission renvoie à l’idée de politique publique.
La mise en œuvre de chaque programme fait l’objet d’une stratégie. Il s’agit d’une
réflexion globale qui préside au choix des objectifs présentés dans les projets annuels
de performance. La stratégie décrit également comment les moyens seront mis en
œuvre pour atteindre les objectifs. Elle s’inscrit dans une perspective pluriannuelle.
Pour la concrétisation de chaque stratégie, des objectifs sont formulés.
71 TOUNKARA Moriba, Vers une administration publique performante, un défi pour les pays africains,
Paris, L’Harmattan, 2020, p. 128
72 La démarche de performance – Guide méthodologique de la LOLF française – 2004
38
C. La fixation des objectifs
L’analyse des objectifs des différents programmes ne fait pas clairement apparaître
cette distinction. Pour la plupart, ces objectifs sont des objectifs d’efficacité. Les
objectifs tendant à mettre en exergue l’utilisation optimale des ressources et la qualité
des services fournis aux usagers demeurent absents de la chaine des objectifs et des
résultats. Il en va de même pour la perception qu’ont les agents publics sur
l’organisation et le fonctionnement de leurs services qui non plus ne ressort pas.
Pourtant, leur perception peut servir de baromètre permettant de se faire une idée sur
« l’état de santé » des services vu que la mise en œuvre des politiques publiques
dépend en grande partie d’eux.
Vis-à-vis des citoyens73, la question à se poser est la suivante : compte tenu de notre
stratégie, quels changements prioritaires voulons-nous générer au sein de la société?
Il pourrait s’agir d’éléments liés à l’égalité de traitement parmi les citoyens, à une
meilleure prise en compte de populations défavorisées, au fait de favoriser certains
comportements citoyens, etc.
Vis-à-vis des usagers74, les questions à se poser sont les suivantes : compte tenu de
notre stratégie et des attentes de nos clients, quelles sont les caractéristiques clés de
nos produits et services et quelles cibles pouvons-nous définir pour ces
caractéristiques ? Concernant nos relations avec les usagers, pouvons-nous
73 IRIBARNE Patrick, VERDOUX Stéphane, La haute performance publique, comment piloter et évaluer
les performances des organismes publics, AFNOR Editions, 2008, p. 18
74 IRIBARNE Patrick, VERDOUX Stéphane, op. cit., p. 19
39
également définir des cibles ? De manière globale, que souhaitons-nous changer dans
notre qualité de service ? Selon les cas, il pourrait s’agir d’augmenter la réactivité, de
renforcer la proximité, de réduire les temps d’attente, de faciliter l’accès, d’augmenter
la transparence, etc.
Comme on l’a vu, il peut arriver que dans la réalisation de ces trois types d’objectifs
que l’on soit confronté à des contradictions qui ne sont pas insurmontables. La
question sera de savoir lequel des objectifs (efficacité, efficience et qualité) faut-il
privilégier. D’où la nécessité de les prioriser.
Une autre remarque qui mérite d’être soulignée est relative aux exigences qui pèsent
sur les responsables de programmes. En effet, il leur est demandé de s’engager à
mettre en œuvre des politiques publiques devant produire des impacts positifs, alors
même que ceux-ci ne disposent pas de tous les leviers et les marges de manœuvre
nécessaires pour actionner le dispositif en vue de la réalisation des changements
attendus. Etant entendu que l’atteinte des objectifs stratégiques ne dépend pas d’eux,
mais plutôt de la conjugaison de facteurs qui, le plus souvent, n’ont pas grand-chose
à voir avec leurs actions.
A cette difficulté, s’ajoute celle de l’horizon temporel des programmes budgétaires qui
est annuel, c’est-à-dire le court terme. Pourtant, nous savons pertinemment que les
impacts des politiques publiques ne peuvent être raisonnablement évalués que dans
le long terme. D’où la nécessité soit, de décharger les responsables de programme de
l’atteinte des objectifs stratégiques en prévoyant un dispositif d’évaluation spécifique
à cet effet, soit de déconnecter leur évaluation du cycle annuel du budget.
Il convient donc de mettre également l’accent sur les objectifs d’efficience et de qualité
des services offerts aux usagers dont l’atteinte peut être imputée aux responsables de
programme. Cela vaut également pour les indicateurs qui leur sont liés.
40
D. La définition des indicateurs
L’atteinte des objectifs est mesurée par un ou plusieurs indicateurs, définis comme des
représentations chiffrées qui mesurent la réalisation d’un objectif et permettent
d’apprécier le plus objectivement possible l’atteinte d’une performance.
Deux types d’indicateurs sont retenus pour chaque programme budgétaire. D’un côté,
il y a les indicateurs d’impact ou indicateurs de résultat final qui sont associés aux
objectifs stratégiques et de l’autre, les indicateurs d’effets ou indicateurs de résultat
intermédiaire qui sont associés aux objectifs opérationnels.
Les premiers mesurent les changements effectifs à long terme. En règle générale, ces
types de changement ne peuvent entièrement être imputés de manière certaine à tel
ou tel programme. Ils résultent, le plus souvent, de la conjugaison de plusieurs facteurs
souvent externes à un programme donné. C’est la raison pour laquelle certaines
personnes76 conseillent généralement de ne pas les prévoir dans le cadre des
programmes budgétaires ou à défaut de limiter leur nombre.
Les seconds, quant à eux, mesurent les effets à court et à moyen terme des politiques
publiques qui peuvent être directement imputés à un programme donné. C’est ce type
d’indicateurs qu’il convient de privilégier, étant donné qu’ils permettent de mesurer les
résultats qui intéressent directement les citoyens. Le Ministère en a retenu au total
trente-six (36) contre sept (7) indicateurs d’impact.
Un type d’indicateur non moins important reste tout de même absent de la liste. Il s’agit
des indicateurs de produit. Les produits sont des résultats générés à court terme par
les activités. Il s’agit d’un ensemble de production de biens et de services. Leur
réalisation dépend directement des actions des pouvoirs publics. D’où l’importance de
définir d’abord dans la chaine des résultats des produits susceptibles d’apporter une
contribution concrète et significative au succès des effets. Autant il est important de
définir des produits dans la chaine des résultats, autant il est nécessaire de leur
associer des indicateurs à la fois quantitatifs et qualitatifs. Comme nous l’avons
précédemment souligné, ces derniers sont soit absents dans les différents
programmes, soit réduits à leur plus petite expression au profit des indicateurs
41
quantitatifs. Pourtant, ils permettent de prendre en compte les points de vue des
parties prenantes. En effet, les indicateurs qualitatifs reflètent ce que les individus
pensent, leurs opinions, leurs perceptions et leurs attitudes à l’égard d’une situation
ou d’un sujet donné. Ils peuvent signaler des changements dans la sensibilité, la
satisfaction, l’influence, la sensibilisation, la compréhension, les comportements, la
qualité, la perception, le dialogue ou le sentiment de bien-être. Ils mesurent les
résultats en termes de respect de…, qualité de…, mesure de…, niveau de …, etc.77.
Leur évaluation se fait par des enquêtes de satisfaction auprès des parties prenantes.
Les activités désignent les mesures nécessaires pour obtenir les produits énoncés. Il
s’agit de processus utilisés pour générer des biens et des services.
La mise en œuvre des programmes se fait à travers des activités qui sont du ressort
des structures. Chaque structure élabore son programme d’activités triennal glissant
et l’ensemble de ces programmes d’activités donne le programme d’activités du
Ministère. Celui-ci, en milieu d’année, peut faire l’objet d’ajustements pour prendre en
77 Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Guide de la planification, du suivi et
de l’évaluation axés sur les résultats du développement, Chapitre 2, Section 2.4.
http://web.undp.org/evaluation/handbook/french/ch2-
4.html#:~:text=Les%20indicateurs%20des%20effets%20%C3%A9valuent,niveau%20mondial%2C%2
0r%C3%A9gional%20ou%20national. Consulté le 3 août 2023
42
compte certaines évolutions. En fin d’année, les structures font le bilan de mise en
œuvre de leurs activités, à travers des rapports d’activités qui vont alimenter le Rapport
annuel de performance du Ministère.
Les moyens sont les éléments à mettre en place ou à investir afin que les activités
puissent être menées à bien. Leur allocation se fait en adéquation avec les objectifs
préalablement fixés (pertinence).
G. L’organisation du contrôle
Le contrôle consiste à évaluer les résultats atteints au regard des objectifs fixés. Il
permet de mesurer la performance à travers un pilotage permanent. Il repose
principalement sur un système de pilotage des activités (tableaux de bord) et un
processus d’animation et de suivi (réunions, concertations).
43
responsabilisation des gestionnaires publics, pourtant présentée comme l’une des
innovations phares de la réforme budgétaire de 2015.
1. De la pertinence de la démarche
2. De l’efficacité de la démarche
44
indépendante pourra démontrer de façon objective si le budget-programme du
Ministère est efficace et que les changements souhaités ont été réalisés.
45
entière. Il faut que les services du Ministères soient perçus par toutes les parties
prenantes comme des « Services qui rendent véritablement service ».
Certes, le Ministère s’est engagé dans une logique de gestion par les résultats, mais
il ressort que toutes les réformes nécessaires pour lui donner corps n’ont pas encore
été mises en place. Sans oublier la persistance des problèmes de procédure,
notamment ceux liés au contrôle des actes et des engagements financiers censé avoir
été simplifié. A cela s’ajoutent l’ingérence du politique dans la programmation et
l’exécution des activités des structures et les résistances au changement. De tels
comportements ne peuvent que contribuer à ralentir la mise en place d’une dynamique
d’ensemble vers plus de performance, donc plus d’efficacité des services.
L’une des innovations majeures introduites par la loi organique relative aux lois de
finances est la responsabilisation des gestionnaires publics et avec elle le dialogue de
gestion qui est censée améliorer la gouvernance des programmes budgétaires, voire
celles des structures. Il en sera question dans les lignes qui suivent.
Ne dit-on pas que les choses ne valent que par leur finalité ? Il en va de même pour la
performance qui, on le sait, n’est pas une fin en soi. Le dialogue de gestion est un
moyen pour parvenir à une bonne gestion des services. Pourquoi est-il nécessaire de
mettre en place un système de suivi de la performance dans une administration
publique ? Il s’agit, très probablement, de permettre à l’administration de bien gérer
les moyens mis à sa disposition et de rendre des comptes sur la qualité de sa gestion.
En d’autres termes, ce qui est visé ici c’est la démonstration des capacités de
l’administration à améliorer ses prestations pour la satisfaction des citoyens dans leur
ensemble. Pour y arriver, une gestion axée sur la performance doit être observée à
tous les échelons de l’administration. L’expression pour désigner un tel système de
gestion est le dialogue de gestion.
46
et des modes d’action de l’administration, le bon usage de l’ensemble des ressources
publiques, la cohérence entre ces ressources, les activités, les résultats et les objectifs
des services78.
Force est de constater que cette disposition n’est malheureusement pas mise en
œuvre et ce, pour plusieurs raisons.
47
B. L’absence d’outils nécessaires à la conduite du dialogue de gestion
79
République tunisienne, Ministère des finances, op. cit., p.27-28
80
République tunisienne, Ministère des finances, op. cit., p.28
48
sont pas pleinement opérationnels, sans oublier la nécessité de formalisation du
concept de contrôle interne auquel il faut donner non seulement un contenu mais aussi
et surtout des méthodes et des outils pour son déploiement.
Mais, comme on a pu l’établir, toutes les réformes ainsi que les méthodes et outils
nécessaires à la mise en place d’un dialogue de gestion fructueux n’ont pas encore
été réalisés. Il s’ensuit qu’il ne peut être question de la qualité du dialogue de gestion,
d’autant plus que celui-ci n’a pas encore pris forme. Il pourrait en être ainsi le jour où
toutes les conditions nécessaires à son succès seront réunies. En attendant ce jour, il
faut envisager des ajustements pour consolider le dispositif de budget-programme.
D’où la nécessité en prendre en compte les recommandations ci-après.
50
CHAPITRE II : L’EVALUATION DE LA PERFORMANCE DES STRUCTURES DU
MESRI, UN DISPOSITIF A REORGANISER
Le niveau d’appréciation de ces critères se fait à partir d’une échelle ordinale selon les
codifications ci-après :
Au sens du décret ci-dessus cité, on entend par efficacité la capacité d’une structure
à produire les résultats attendus dans les délais. L’efficacité apprécie donc le degré de
réalisation des objectifs, des actions ainsi que leurs éventuels effets non attendus.
L’efficacité se subdivise en deux sous-critères, à savoir le taux global de réalisation
51
des objectifs (TGRO) et le coefficient temps (CT). Le TGRO traduit le niveau d’atteinte
des résultats conformément aux objectifs qui ont été fixés à la structure. Quant au
coefficient temps (CT), sa prise en compte permet de donner de la valeur et un sens
au calendrier des activités. Le TGRO est pondéré à 60% et le CT à 40%. La formule
de calcul du TGRO = (somme des taux de réalisation des activités/nombre total des
activités) x100. Celle du CT= nombre d’activités réalisées à temps (NART)/nombre
d’activités programmées (NAP).
52
40. UNZ 75,87 82,48 78,76 65,49 59,91 72,50 Satisfaisant
41. UOHG 79,90 88,98 78,39 85,65 53,22 77,23 Satisfaisant
42. UTS 73,52 86,74 74,81 67,95 60,01 72,61 Satisfaisant
43. UV-BF 87,14 80,40 89,79 ND ND 85,78 Satisfaisant
Source : tableau construit à partir du Rapport d’évaluation de la performance
des structures du Ministère, mars 2023
L’efficience traduit la capacité d’une structure à produire les résultats attendus avec
moins de ressources financières prévues. L’efficience étudie donc la relation entre les
coûts et les avantages. Elle s’intéresse au rendement et aux économies à travers
l’étude des ratios « résultats/ressources » et « résultats/organisation du travail ».
L’Efficience (Ei) = (coût prévu des activités réalisées à 100% - coût effectif des
activités réalisées à 100%) / montant total dépensé.
53
23. DR_ESRSI/SAHEL 0 0 0 0 0,85 0,17 Très faible
24. DRH 29,11 0,67 0 11,05 0 8,17 Très faible
25. DSI 0,69 0,29 0 0,06 1,28 0,46 Très faible
26. ENS 19,91 39 ND ND ND 29,46 Très faible
27. EPO 12,13 19,23 13,16 0,55 ND 11,27 Très faible
28. FONER 0,03 -7,84 -8,77 -2,11 0 -3,74 ND
29. FONRID 20,42 18,13 -13,15 22,87 -0,15 9,62 Très faible
30. ITS 5,28 1,51 31,06 28,53 0,18 13,31 Très faible
31. PCU 28,40 6,71 1,58 1,64 45,28 16,72 Très faible
32. SP/ANCAC 1,69 0 0 20,77 0 4,49 Très faible
33. SP/CONAGREP 8,67 0,50 0 0 100 21,83 Très faible
34. SP/EA 0,34 44,56 0 42,65 5 18,51 Très faible
35. SP/PNADES 0,05 0 3,68 -0,63 0,91 0,80 Très faible
36. UDDG 22,37 34,59 10,87 19,59 0 17,48 Très faible
37. U-FDG 35,95 69,87 11,74 0 28,62 29,24 Très faible
38. UJKZ 49,61 36,20 33,48 9,57 -7 24,37 Très faible
39. UNB 1,97 -9,91 6,30 41,46 20,13 11,99 Très faible
40. UNZ 36,30 6,99 6,34 25,97 6,82 16,48 Très faible
41. UOHG 18,58 14,84 20,05 23,83 53,22 26,10 Très faible
42. UTS 8,60 39,95 0 8,59 0 11,43 Très faible
43. UV-BF 10,51 13,83 48,08 ND ND 24,14 Très faible
Source : tableau construit à partir du Rapport d’évaluation de la performance
des structures du Ministère, mars 2023
L’analyse du tableau montre qu’à l’exception d’une seule structure, toutes les autres
ont, en moyenne, un niveau d’efficience très faible sur la période concernée. Cela
signifie que les coûts effectifs des activités réalisées sont légèrement inférieurs à leurs
coûts prévisionnels. Autrement dit, les structures ont réalisé leurs activités avec moins
de ressources que prévu. Quant à celle qui a une efficience négative (-3,74%), sa
situation s’explique par le fait que les coûts effectifs des activités réalisées sont
supérieurs aux coûts prévisionnels. Dit simplement, la réalisation de ses activités a
nécessité plus de ressources que prévu. Il est à signaler que le critère d’efficience est
celui dont la pertinence est régulièrement remise en cause par les structures qui ne
perçoivent pas, en l’état actuel, son utilité.
54
Tableau n°10 : Les indicateurs de gouvernance
55
37. U-FDG 56,62 76,67 92,75 93,65 63,38 76,61 Satisfaisant
38. UJKZ 85,71 85,71 85,71 85,63 64,32 81,42 Satisfaisant
39. UNB 96,95 76,82 81,95 85,71 81,03 84,49 Satisfaisant
40. UNZ 81,39 83,42 51,05 46,06 62,47 64,88 Satisfaisant
41. UOHG 79,15 91,35 76,81 85,85 64,71 79,57 Satisfaisant
42. UTS 98,25 98,25 97,20 99,63 82,26 95,12 Excellent
43. UV-BF 85,71 73,53 73,59 ND ND 77,61 Satisfaisant
Source : tableau construit à partir du Rapport d’évaluation de la performance
des structures du Ministère, mars 2023
L’analyse du tableau montre que plus de la moitié des structures ont, en moyenne, un
niveau de gouvernance satisfaisant, soit au total 32. Une dizaine de structures ont un
niveau de gouvernance jugé excellent et une seule a un niveau jugé moyen. Ce qui
signifie la qualité de la gouvernance des structures est assez appréciable.
En raison des difficultés liées à la détermination du niveau d’impact des activités des
structures de façon annuelle, ce critère n’a jamais été calculé.
Efficacité : 60% ;
Efficience : 20% ;
Gouvernance : 15% ;
Impact: 5%.
56
Cette pondération s’explique par le fait que la mission première de la structure publique
n’est pas la rentabilité, mais surtout la satisfaction du citoyen/usager.
La performance globale d’une structure (PGS) est la somme des quatre critères.
Au cas où l’impact n’est pas calculé, c’est la formule suivante qui est appliquée :
57
40. UNZ 68,78 67,52 60,12 54,67 49,67 60,15 Satisfaisant
41. UOHG 67,53 74,50 66,49 73,31 44,66 65,30 Satisfaisant
42. UTS 64,24 79,11 63,20 60,83 51,34 63,74 Satisfaisant
43. UV-BF 71,60 66,06 79,02 ND ND 72,23 Satisfaisant
Source : tableau construit à partir du Rapport d’évaluation de la performance
des structures du Ministère, mars 2023
Critères Années
2022 2021 2020 2019 2018 Moyenne Appréciation
Efficacité (%) 88,62 91,65 91,47 87,9 78 87,53 Satisfaisant
Efficience (%) 12,51 9,44 6,83 7,9 11,1 9,56 Très faible
Gouvernance 87,58 88,53 80,80 82 70 Satisfaisant
81,78
(%)
Performance 73,24 74,74 72,94 71,62 62,91 Satisfaisant
71,09
(%)
Source : Rapport global d’évaluation de la performance du Ministère, mars
2023
Les critères ainsi que les modalités d’évaluation de la performance seront passés en
revue en vue d’en déterminer non seulement la pertinence mais aussi l’efficacité. Pour
ce faire, l’analyse portera sur les modalités de détermination des objectifs et des
indicateurs de performance au sein des structures.
58
pilotage et d’évaluation de la performance au sein du Ministère, si tant est que ces
dispositifs concourent au même but.
Un accent particulier sera mis sur la détermination des indicateurs de qualité au sein
des structures, afin de savoir si les structures tiennent compte, lors de la détermination
de leurs objectifs de performance, des préoccupations supposées ou connues de leurs
parties prenantes, notamment les agents et les usagers (I). Ce qui permettra
d’apprécier la qualité du dialogue de gestion au sein des structures (II).
Les insuffisances ainsi que les difficultés relevées feront l’objet de recommandations
en vue d’une amélioration continue de la performance des structures (III).
59
de mener une activité ne constitue pas en soi une performance, car les activités
désignent les processus utilisés pour générer des biens et des services tangibles, à
savoir les produits (extrants). Ces derniers contribuent, à leur tour, à la réalisation des
effets (résultats intermédiaires) et des impacts (résultats finals).
Une démarche de performance implique la fixation d’objectifs sur la base des missions
assignées aux structures ou de tout autre document de politique (sectoriel, ministériel,
national ou international) et la détermination d’un certain nombre d’indicateurs
permettant de mesurer l’atteinte ou non des résultats escomptés, le tout dans une
dynamique d’amélioration continue.
81Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Guide de la planification, du suivi et
de l’évaluation axés sur les résultats du développement, Chapitre 2, Section 2.4., op. cit.
60
composante du processus visant à réaliser des résultats qui sont les changements
attendus en vue de l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
61
Quelques remarques sur le tableau :
En formulant leurs objectifs, les structures doivent avoir présent à l’esprit les
destinataires des changements qu’elles souhaitent réaliser (résultats). Il s’agit à la fois
des citoyens (efficacité), des usagers (qualité) et du contribuable (efficience). Pour
chacun des destinataires, il y a lieu de se poser la question suivante : « que devons-
nous apporter et comment voulons-nous être perçus ?»
Quant aux résultats, ils sont de deux types. Il y a les résultats intermédiaires (effets)
qui peuvent être directement imputés aux actions des structures et les résultats finals
(impacts) qui ne peuvent être directement imputés aux structures, car découlant de la
conjugaison de plusieurs facteurs. Les premiers ne sont généralement atteints que
dans le moyen terme alors que les seconds relèvent du long terme. Il convient donc
que les structures se concentrent sur les résultats intermédiaires en laissant le suivi et
62
l’évaluation des résultats finals se faire soit au niveau des programmes budgétaires,
soit au niveau ministériel.
Dans la chaîne des résultats, les produits constituent les résultats les plus immédiats
générés par les activités. Ils font partie des éléments sur lesquels les structures ont le
plus d’influence. D’où la nécessité pour elles de concentrer leurs efforts sur la
réalisation des produits.
Les objectifs, les résultats et les produits doivent nécessairement être assortis
d’indicateurs, sinon ils resteront des vœux pieux82.
La formule retenue dans le dispositif pour calculer l’efficience semble n’avoir pour seul
but que d’amener les structures à réaliser des économies lors de l’exécution de leurs
programmes d’activités. Réduire la recherche de l’efficience seulement à cet effort
serait inefficace.
Là où se pose la difficulté avec cette méthode, c’est que pour des raisons
indépendantes de la volonté des responsables des structures, certaines activités
peuvent être réalisées à 100% avec des coûts effectifs inférieurs aux coûts
prévisionnels. Ces structures seront jugées efficientes, pourtant cela ne faisait pas
partie de leurs objectifs initiaux. C’est un concours de circonstances qui les a
contraintes à supprimer, par exemple, certains postes de dépenses. C’était le cas,
notamment pendant le covid-19, où les structures avaient été contraintes de réduire
les effectifs des agents dans les bureaux, de faire du télétravail, de réduire ou d’annuler
leurs déplacements à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
La recherche de l’efficience se fait aussi bien en amont qu’en avale. L’efficience doit
traduire les efforts des structures à aller vers une bonne gestion économique et
financière de leurs ressources lato sensu. D’où la nécessité de revoir les modalités
d’évaluation de l’efficience des structures. Pour ce faire, les structures doivent se fixer
dès le départ des objectifs et des indicateurs d’efficience tels que la maîtrise ou la
82IRIBARNE (P) et VERDOUX (S), La haute performance publique : comment piloter et évaluer les
performances des organismes publics, Editions AFNOR, 2008, p.20
63
réduction de leurs dépenses, une meilleure utilisation de leurs ressources financières,
tout en maintenant le même niveau de résultat. La réduction des coûts pourrait
concerner les coûts transverses (coûts des infrastructures, coûts relatifs aux achats,
etc.) ou bien les coûts liés directement à la production des prestations. Une fois les
objectifs d’efficience définis, il faut choisir les indicateurs permettant de mesurer le
niveau de progression.
Un autre constat qui peut être fait concerne l’absence à la fois d’objectifs et
d’indicateurs de qualité des services rendus aux usagers. Il est vrai que l’indicateur de
gouvernance aurait pu permettre de mettre en exergue des aspects liés à la qualité
des services rendus aux usagers, mais ce n’est pas cas. En effet, les objectifs et les
indicateurs de qualité de service permettent de traduire la perception que les usagers
ont par rapport aux prestations qui leur sont fournies. Cela peut inclure les questions
liées à l’accessibilité, à l’acceptabilité et à l’adaptabilité des services. De façon
concrète, il peut s’agir, entre autres, d’augmenter la réactivité des agents, de renforcer
la proximité des services, de réduire les temps d’attente, de faciliter l’accès aux
services, d’augmenter la transparence dans les parcours des usagers, d’adapter les
coûts des prestations aux conditions économiques et sociales de certaines catégories
d’usagers (personnes vulnérables), etc.
Ces aspects n’apparaissent pas dans le choix des indicateurs de gouvernance qui sont
au nombre de sept et concernent plus le côté institutionnel des services, à savoir
l’organisation et le fonctionnement internes des services.
A quoi renvoie la qualité dans le service public ? Autrement dit c’est quoi la qualité
publique ?
83 France Qualité Publique, Guide pratique : évaluer la qualité et la performance publiques, op. cit.,p.28
64
L’évaluation de la qualité publique requiert la mise en place d’une démarche qualité
dont le but est d’orienter toutes les activités de service ou de production vers un
bénéficiaire. Cette évaluation consiste à demander au destinataire de la prestation s’il
en est satisfait. Pour bien comprendre comment fonctionne la qualité publique, un
autre concept mérite d’être connu. Il s’agit de la notion de « juste coût » qui signifie «
ne pas dépenser plus que nécessaire pour ne pas gaspiller l’argent public. Le rapport
qualité/prix doit être le plus élevée possible, c’est-à-dire qu’il faut avoir un niveau de
qualité le plus proche du besoin, pour le coût que la société accepte de consentir 84
».Comme, l’a dit quelqu’un les citoyens recherchent la fiabilité bien plus que des
records85.
Le critère n°6 du CAF (résultats auprès des client/citoyen) est consacré à l’évaluation
de la satisfaction des client/citoyen, entendus comme étant les destinataires, les
bénéficiaires ou les utilisateurs des services. Il se décompose en deux sous-critères,
à savoir le sous-critère 6.1 (mesures de perception) et le sous-critère 6.2 (mesures de
performance).
84 France Qualité Publique, Guide pratique : évaluer la qualité et la performance publiques, op. cit.,p.29
85 France Qualité Publique, Guide pratique : évaluer la qualité et la performance publiques, op. cit.,p.30
86 European institute for public administration, Cadre d'auto-évaluation de la fonction publique : Le
modèle européen pour l'amélioration des organisations publiques via l'auto-évaluation, 2020, p. 39-45
65
Les mesures de performance concernent la qualité des services fournis aux citoyens
et aux clients à travers des indicateurs internes objectifs.
66
Tableau n°18 : Le sous-critère 7.1: exemples de mesures de perception
67
D. Les indicateurs de performance, de véritables leviers d’action
Il ressort, dans les faits, que le dialogue de gestion est loin d’être ce qu’il aurait dû être
et ce, pour plusieurs raisons.
68
A. L’absence d’un contrôle de gestion adéquat
Aujourd’hui, il est unanimement admis qu’il n’est de performance que par des hommes
compétents, car la performance ne peut être atteinte sans la mise en place d’une
véritable gestion des ressources humaines en vue du développement des
compétences des agents. Le développement des compétences du personnel des
structures doit donc être au cœur du dispositif de pilotage de la performance. La
mobilisation du personnel autour d’objectifs et d’indicateurs de performance ne doit se
faire qu’avec des outils et des techniques appropriés de pilotage et d’évaluation de la
performance au nombre desquels figure le contrôle de gestion. L’animation de ce
dispositif doit se faire à travers ce qu’il convient d’appeler « des rituels managériaux »
individuels et collectifs. Il s’agit essentiellement de réunions visant à donner vie au
dispositif en lui insufflant toute l’énergie dont il a besoin pour aller de l’avant.
S’il est vrai que la culture du résultat est acceptée dans son principe au sein des
structures, les conditions pour sa mise en œuvre effective ne sont pas encore réunies.
De façon concrète, il ressort que les structures du Ministère travaillent toujours sur la
base de programmes d’activités qui ne remplissent pas, comme nous l’avons
démontré plus haut, toutes les exigences que requiert une démarche de performance.
Etant donné que ces conditions ne sont pas encore remplies, l’on ne peut
véritablement pas parler de contrôle de gestion, encore moins de dialogue de gestion.
Les réformes visant à changer de culture managériale, à mettre en place de nouveaux
modes d’organisation et de fonctionnement des services et à élaborer de nouveaux
outils piétinent toujours, même s’il convient de reconnaitre que des efforts sont faits à
plusieurs niveaux.
La mise en place d’un dialogue de gestion fécond nécessite donc une gestion des
ressources humaines de proximité, comme cela est préconisé dans la littérature. Elle
suppose également l’adaptation du système de la fonction publique de carrière aux
besoins de la performance, en mettant en place un système dit de « département ». Il
s’agit d’un système hybride qui donne de larges responsabilités en matière de gestion
des ressources humaines aux directeurs de départements, c’est-à-dire aux directeurs
généraux. Plusieurs, parmi les pays qui l’ont adopté (Autriche, Belgique, République
69
Tchèque, Allemagne, Pays Bas,…), ont vu leurs règles de gestion des ressources
humaines clairement améliorées89.
Une fois évaluée, la performance doit être reconnue dans le respect des finalités du
service public et la culture administrative qui en découle. Cette reconnaissance peut
inclure des éléments d’intéressement financier et non financier. Pour les premiers, il
s’agit des éléments variables de la rémunération des agents qui matérialisent les
efforts supplémentaires consentis par les agents publics pour résultats atteints, la
qualité du service rendu, etc. Les seconds, quant à eux, s’articulent autour de
l’amélioration des conditions de vie au travail (fonctionnement des services,
bureautique, actions sociales, etc.) et la rationalisation des processus de travail qui
permet de valoriser les agents publics (clarification des responsabilités dans des
démarches de délégation, de contrôle, reconnaissance des efforts, etc.)91.
70
La prise en compte de la performance dans la rémunération des agents publics n’est
pas encore à l’ordre du jour et les instances pour célébrer et récompenser les
structures et les agents qui s’illustrent le mieux par des performances exceptionnelles
demeurent toujours absents.
71
Paragraphe III : La nécessité d’instaurer une gestion administrative et
financière flexible des structures
72
CONCLUSION
Au-delà des divergences sur sa définition, la performance publique, plus qu’un besoin,
est considérée aujourd’hui comme une obligation, voire un impératif.
93TOUNKARA Moriba, Vers une administration publique performante : un défi pour les pays africains,
L’Harmattan, 2020, p.34
73
défis doivent nécessairement être relevés afin de doter le Ministère des outils et des
techniques à mêmes de le transformer en une administration performante. Ce qui lui
permettra de faire face avec efficacité aux exigences des citoyens de plus en plus
nombreuses face à l’inefficacité, l’inefficience et la non qualité des services publics
fournis et celles des partenaires techniques et financiers qui attendent du
gouvernement la définition de politiques publiques claires, mesurables, mises en
œuvre, suivies et évaluées et dont les résultats contribueront à l’amélioration des
conditions de vie des populations.
74
objectifs et les indicateurs de performance sont limités dans leur nombre pour des
raisons d’efficacité. Ce qui fait qu’à eux seuls, ils ne peuvent pas couvrir toutes les
missions des structures.
Ce qui est en jeu à travers l’adoption de la gestion par la performance c’est l’impulsion
d’une dynamique d’amélioration continue des structures afin de faire du Ministère une
administration performante capable de mettre en œuvre des politiques publiques
pertinentes susceptibles de résoudre les problèmes des citoyens.
75
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
76
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Guides
77
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l’administration publique : spécificités helvétiques », Gestion et management
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https://www.leaders.com.tn/article/1007-performance-publique-la-boite-a-outils
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78
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01883107v1/file/M%C3%A9moire%20HDR%20SRB.pdf
Séminaire en ligne, Le sens de l’action publique : crise de sens, disponible sur
https://lms.fun-mooc.fr/asset-
v1:CNFPT+87013+session04+type@asset+block/SEANCE_1_docA_crise_de
_sens_texte_detaille_2eme_edition_definitif_fr.pdf
SILICANI Jean-Ludovic, « Livre blanc sur l'avenir de la fonction publique : faire
des services publics et de la fonction publique des atouts pour la France »,
Ministère du budget, des comptes publics et de la fonction publique, Secrétariat
d'État à la fonction publique, La Documentation française, Avril 2008, p.55.
disponible sur https://www.vie-
publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/084000231.pdf
79
ANNEXES
1. Cabinet du Ministre :
Comité ministériel de santé (CMS) ;
Commission nationale burkinabè pour l’UNESCO (CNU) ;
Direction de la communication et des relations presses (DCRP) ;
Direction de la gestion financière (DGF) ;
Inspection technique des services (ITS) ;
Secrétariat permanent de l’Autorité nationale pour la mise en œuvre de la
Convention sur les armes chimiques (SP/ANCAC) ;
Secrétariat permanent de la Commission nationale de gestion des
ressources phytogénétiques (SP/CONAGREP) ;
Secrétariat permanent à l’énergie atomique (SP/EA) ;
Secrétariat permanent du Plan national d’action de développement de
l’enseignement supérieur (SP/PNADES).
2. Secrétariat général
2.1. Structures centrales
2.1.1. Directions générales spécifiques
Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et des
innovations (ANVAR) ;
Direction générale du Conseil à l’orientation universitaire et des bourses
(DGCOB) ;
Direction générale de l’enseignement supérieur (DGESup) ;
Direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRSI)
2.1.2. Structures transversales
Bureau comptable matières principal (BCMP) ;
Direction des affaires juridiques et de la coopération (DAJC).
Direction des archives et de la documentation (DAD) ;
Direction de la communication et des relations presses (DCRP) ;
Direction du développement institutionnel et de l’innovation (DDII) ;
Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS)
Direction des marchés publics (DMP) ;
80
Direction de la solde et de l’ordonnancement (DSO) ;
Direction des ressources humaines (DRH) ;
Direction des systèmes d’information (DSI) ;
Trésorerie ministérielle (TM).
2.2. Structures rattachées
Agence nationale de biosécurité (ANB) ;
Centre national des œuvres universitaires (CENOU) ;
Centre nationale de la recherche scientifique et technologique (CNRST) ;
Ecole normale supérieure (ENS) ;
Ecole polytechnique de Ouagadougou (EPO) ;
Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER).
Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement
(FONRID) ;
Université de Dédougou (UDDG) ;
Université de Fada N’Gourma (U-FDG) ;
Université Joseph KI ZERBO (UJKZ) ;
Université Nazi BONI (UNB) ;
Université Norbert ZONGO (UNZ) ;
Université de Ouahigouya (UOHG) ;
Université Thomas SANKARA (UTS) ;
Université virtuelle du Burkina Faso (UV-BF).
2.3 Structures déconcentrées
Directions régionales de l’enseignement supérieur, de la recherche et de
l’innovation (DR_ESRI) au nombre de 13.
81
Annexe n°2 : Liste des structures du MESRI par programme budgétaire
82
Secrétariat permanent de la Commission nationale de gestion des
ressources phytogénétiques (SP/CONAGREP) ;
Secrétariat permanent à l’énergie atomique (SP/EA).
4. Programme 065 : Pilotage et soutien aux services du MESRSI
Bureau comptable matières principal (BCMP) ;
Comité ministériel de santé (CMS) ;
Commission nationale burkinabè pour l’UNESCO ;
Direction des affaires juridiques et de la coopération (DAJC).
Direction des archives et de la documentation (DAD) ;
Direction de la communication et des relations presses (DCRP) ;
Direction du développement institutionnel et de l’innovation (DDII) ;
Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS)
Direction de la gestion financière (DGF) ;
Direction des marchés publics (DMP) ;
Direction de la solde et de l’ordonnancement (DSO) ;
Direction des ressources humaines (DRH) ;
Direction des systèmes d’information (DSI) ;
Inspection technique des services ;
Trésorerie ministérielle (TM).
5. Programme 066 : Valorisation des résultats de la recherche et de
l’innovation :
Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et des
innovations (ANVAR).
83
84
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .......................................................................................................................................i
LISTE DES TABLEAUX ...............................................................................................................................ii
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................. iii
SOMMAIRE .................................................................................................................................................. iv
INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : LA PERFORMANCE, UNE EXIGENCE POUR LES ADMINISTRATIONS
PUBLIQUES .......................................................................................................................................................... 6
CHAPITRE I : L’APPARITION DE LA PERFORMANCE COMME APPROCHE DE GESTION DANS LE
SECTEUR PUBLIC .............................................................................................................................................. 7
SECTION I : LA PERFORMANCE, UN CONCEPT AUX MULTIPLES DIMENSIONS ..................................................... 7
Paragraphe I : La performance, une approche au contenu et aux formes variées ........................... 7
A. Le caractère polysémique de la performance ............................................................................................. 7
B. Le nécessaire lien entre performance et évaluation ................................................................................... 9
C. Les différentes formes de performance...................................................................................................... 10
85
Paragraphe I : Le dispositif du budget-programme .............................................................................. 26
Paragraphe II : Les modalités d’évaluation de la performance des structures de l’administration
publique ....................................................................................................................................................... 27
DEUXIEME PARTIE : LA GESTION AXEE SUR LA PERFORMANCE AU MESRI : UNE APPROCHE
LARGEMENT ACCEPTEE DANS SON PRINCIPE...................................................................................... 30
CHAPITRE I : LE BUDGET-PROGRAMME DU MESRI, UN MECANISME PERFECTIBLE ................. 31
SECTION I : LE DECOUPAGE DU MINISTERE EN PROGRAMMES BUDGETAIRES ................................................ 31
Paragraphe I : La promotion d’un enseignement supérieur de qualité .............................................. 31
Paragraphe II : L’accroissement de la fourniture des services sociaux aux étudiants .................... 32
Paragraphe III : Le développement de la recherche scientifique et technologique ......................... 33
Paragraphe IV : Le renforcement des capacités stratégiques et opérationnelles du Ministère ..... 35
Paragraphe V : La promotion des résultats de la recherche, des inventions et des innovations .. 36
SECTION II : LE BUDGET-PROGRAMME, UN DISPOSITIF DE PERFORMANCE A CONSOLIDER ............................ 37
Paragraphe I : Une démarche de performance à redéfinir .................................................................. 37
A. La mise en place des programmes ............................................................................................................. 38
B. La définition des stratégies .......................................................................................................................... 38
C. La fixation des objectifs ................................................................................................................................ 39
D. La définition des indicateurs ........................................................................................................................ 41
E. La détermination des activités ..................................................................................................................... 42
F. L’allocation des moyens ............................................................................................................................... 43
G. L’organisation du contrôle ............................................................................................................................ 43
H. De la pertinence et de l’efficacité du budget-programme ........................................................................ 44
1. De la pertinence de la démarche ........................................................................................................... 44
2. De l’efficacité de la démarche ................................................................................................................. 44
86
2. Concernant les résultats .......................................................................................................................... 62
3. Concernant les produits ........................................................................................................................... 63
B. L’efficience, un critère dont les modalités de détermination sont à revoir ............................................. 63
C. La gouvernance, un critère qui ne prend pas en compte la qualité des prestations aux usagers ..... 64
D. Les indicateurs de performance, de véritables leviers d’action .............................................................. 68
Paragraphe III : La nécessité d’instaurer une gestion administrative et financière flexible des
structures .................................................................................................................................................... 72
CONCLUSION ........................................................................................................................................... 73
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... 76
ANNEXES ................................................................................................................................................... 80
TABLE DES MATIERES .......................................................................................................................... 85
87