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REPUBLIQUE DU NIGER

CABINET DU PREMIER MINISTRE

Mémoire de fin de cycle pour l’obtention du diplôme du niveau II

Sujet :

PASSATION ET EXECUTION DES MARCHES DE


FOURNITURES AU MINISTERE DES FINANCES
DE 2019 A 2022.

Présenté par : Directeur de mémoire :

Nom : GARBA NOMA Nom : MADOU

Prénom : Abass Prénom : Mahamadou

Niveau : II Grade : Professeur principal adjoint

Section : Finances-Trésor Fonction : Enseignant vacataire

Promotion : 2019

Année scolaire : 2022-2023


DEDICACE

Je dédie ce travail à mon défunt père


REMERCIEMENTS

Je remercie tout d’abord le bon Dieu qui est au début et à la fin de toutes
œuvres humaines.
Mes remerciements vont à l’endroit de :
 Notre Directeur de mémoire, M. MADOU Mahamadou enseignant
vacataire à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) qui, malgré ses
multiples préoccupations, a accepté de nous encadrer et de nous suivre
pour présenter ce travail. Nous voudrions ainsi lui témoigner toute notre
reconnaissance et notre gratitude ;
 Monsieur ALIO DAOUDA, enseignant vacataire à l’ENA qui, grâce à ses
expériences à bien voulu nous guider du début jusqu’à la fin de ce
travail ;
 Monsieur…… ;
 Monsieur……. ;
 Monsieur HAMZA AYA, Directeur des Marchés Publics et des
Délégations de Service Public du Ministère des Finances pour ses
conseils et orientations ;
 Monsieur ABDOURAHAMANE CHAIBOU BATOURE cadre à la
DMP/DSP, au Ministère des Finances pour ses contributions
constantes ;
 Monsieur ISSOUFOU HAROUNA et ALI IDRISSA cadres à la DMP/DSP
Ministère des Finances pour leur soutient remarquable ;
 Tout le corps professoral de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA)
dont nous nous réjouissons de la qualité de l’enseignement, qu’il reçoive
tous nos remerciements et notre profonde reconnaissance.

Enfin, dans l’impossibilité de tous les citer, j’exprime toute ma profonde


reconnaissance à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à
la réalisation de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS

AOO : Appel d’Offres Ouvert


AOON : Appel d’Offres Ouvert National
AOR : Appel d’Offres Restreint
ARCOP : Agence de Régulation des Marches Publics
CMP/OB : Contrôleur des Marchés Publics et des Opérations Budgétaires
DGCMP/OB : Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics et des
Opérations Budgétaires
DAO : Dossier d’Appel d’Offres
DC : Demande de Cotation
DGMG : Direction Générale des Moyens Généraux
DMP/DSP : Direction des Marchés Publics et des Délégations de Service
Public
DRP : Demande de Renseignement et des Prix
ENA : Ecole Nationale l’Administration
M/F : Ministère des Finances
PPM : Plan Prévisionnel des Marchés
PV : Procès-Verbal
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION................................................................................................1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE.......................4
1.1 Cadre théorique........................................................................................4
1.1.1 La justification du choix du sujet.........................................................4
1.1.1.1 Raisons subjectives......................................................................4
1.1.1.2 Raisons objectives........................................................................4
1.1.2 Revue de la littérature.........................................................................5
1.1.3 Problématique.....................................................................................8
1.1.4 Hypothèses.......................................................................................11
1.1.5 Objectifs............................................................................................11
1.1.6 Définitions des concepts...................................................................12
1.2 Cadre pratique........................................................................................12
1.2.1 Méthodologie de recherches.............................................................12
1.2.1.1 Recherche documentaire............................................................13
1.2.1.2 Entretiens....................................................................................13
1.2.2 Difficultés rencontres........................................................................13
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES MARCHES PUBLICS ET CADRE
JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL.................................................................14
2.1 Généralités sur les marchés publics.......................................................14
2.1.1 Les modes de passation des marchés de fournitures au cours de
cette période..............................................................................................16
2.1.1.1 Les sollicitations de prix (SOLPRIX)...........................................16
2.1.1.2 l’Appel d’Offres............................................................................17
2.1.1.3 Les marchés négociés par entente directe (MNED)...................19
2.1.1.4 Marchés passés sur simples factures.........................................19
2.1.2 exécutions des marchés publics de fournitures au cours de cette
période.......................................................................................................20
2.1.2.1 l’organisation du suivi de l’exécution des marchés.....................20
2.1.2.2 Gestion des aspects juridiques...................................................21
2.1.2.3 Gestion des aspects financières.................................................24
2.1.2.4 Opérations de réception..............................................................24
2.1.3 Cadre Juridique.................................................................................24
2.1.4 l’organisation institutionnelle du système national de passation des
marchés publics.........................................................................................26
2.1.4.1 l’autorité contractante (AC).........................................................26
2.1.4.2 La Direction Générale Du Contrôle Des Marchés Publics Et Des
Opérations budgetaires (DGCMP/OB)....................................................27
2.1.4.3 l’organe de régulation : (ARCOP)...............................................29
2.1.4.4 les candidats ou soumissionnaires.............................................30
2.1.5 La Direction des Marches Publics et des Délégations de Service
Public du Ministère des Finances..............................................................31
2.1.5.1 Le Secrétariat..............................................................................31
2.1.5.2 La Division Passation des Marchés Publics...............................31
2.1.5.3 La Division de Suivi et d’Exécution des Marchés Publics...........32
2.1.5.4 La Division de l’Information et Statistiques.................................32
CHAPITRE III : ANALYSE DES DONNEES DES MARCHES DE
FOURNITURES AU MINISTERE DES FINANCES DE 2019 A 2022.............34
3.1 Analyses des données des marchés de fournitures au Ministère des
Finances au cours de la période...................................................................34
3.1.1 Situation des marchés de fournitures au cours de la période...........34
3.2.2Analyse comparative des marchés publics de fournitures entre 2019,
2020, 2021 et 2022....................................................................................38
3.2.4 Manquements relevés lors des audits de 2019 à 2022 (contrôle a
priori)..........................................................................................................40
CHAPITRE IV : perspectives d’amélioration des procédures de passation
et d’exécution des marchés publics de fournitures...................................44
4.1 Renforcement des compétences des acteurs impliqués........................44
4.1.1 professionnalisation des acteurs.......................................................44
4.1.2 changements de mentalité................................................................45
4.1.3 Réforme des lois règlementant les marchés publics........................46
4.1.4 Amélioration du système de contrôle et des organes.......................47
4.2 La lourdeur de processus au niveau de l’administration.........................48
4.2.1 Création d’une cellule de marché public...........................................48
4.2.2 La suppression des barrières à l’entrée des PME............................49
Conclusion......................................................................................................51
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................54
1

INTRODUCTION

La quête permanente de l’efficacité dans la gestion du secteur public a


toujours été une préoccupation majeure des pouvoirs publics, surtout ceux des
pays en voie de développement, qui doivent désormais rationaliser leur
gestion des finances publiques pour une meilleure allocation des ressources.

Les marchés publics, au Niger, comme partout ailleurs couvrent


l’ensemble des marchés attribués par les services de l’Etat (Etat,
établissements publics et collectivités locales) pour acquérir des biens et
services et réaliser des travaux.

Ils représentent de véritables enjeux économiques et financiers,


puisque chaque année la moitié du budget de l’Etat fait l’objet de passation de
marchés (PIB Niger). Ils sont donc stratégiques pour impulser et soutenir la
croissance à travers des projets d’investissement et d’équipement, qui sont
lancé et financés par l’administration, et réalisés par les acteurs du marché.

Compte tenu des enjeux financiers, la passation et l’exécution des


marchés publics sont fortement exposées à des risques divers, constituant
ainsi des défis majeurs pour la bonne gouvernance.

Donc les Etats doivent avoir un système de passation et d’exécution


des marchés fiable et performant.

C’est dans cette lancée que la plupart des pays concernés par la
commande publique dans l’espace UEMOA ont décidé d’unifier et d’approcher
leurs activités à travers l’adoption de la Directives nº 4/2005/CM/UEMOA du
09 décembre 2005, portant procédures de passation, d’exécution et de
règlement des marchés publics et des délégations de service public dans
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, et la Directive
N°05/CM/UEMOA Portant contrôle et Régulation des Marchés Publics et des
délégations de service public , puis transposer dans le code des marchés
publics au Niger.
2

En effet il existe plusieurs types de marchés, quant aux marchés publics


de fournitures ils jouent un rôle crucial dans le fonctionnement des
administrations publiques, garantissant l’approvisionnement en bien et en
services nécessaire à la réalisation des missions de l’Etat. Au Niger le
Ministère des Finances est l’une des entités gouvernementales centrales
responsable de la passation et de l’exécution de ces marchés

La période 2019 - 2022, a été marque par des défis et des opportunités
dans le domaine de la passation et de l’exécution des marchés de fournitures
au sein du ministère, du fait des différents réforme adopter.

Ainsi pour mieux appréhender les enjeux qui entourent la passation et


exécution des marchés de fournitures au ministère des finances, notre étude
se propose de décrire la passation et exécution des marchés publics,
de présenter et d’analyser les données et enfin proposer des
recommandations.

Nous avons articulé notre travail en deux parties :

La première partie, constituée de deux (2) chapitres : le cadre théorique et


méthodologique de l’étude (chapitre I) ; et généralité, cadre juridique et
institutionnel des marchés de fournitures (chapitre II) ;

La deuxième partie, constituée également de deux (2) chapitres : analyse


des données de passation des marchés de fournitures au Ministère des
Finances de 2019 à 2022 (chapitre III) ;et les perspectives d’amélioration des
procédures (chapitre IV).
3

PREMIERE PARTIE

L’APPROCHE THEORIQUE DE L’ETUDE

Deux aspects essentiels de l’approche théorique de cette étude sont


développés :
- le cadre théorique et méthodologique de l’étude (chapitre I) ;
4

- et généralité, cadre juridique et institutionnel des marchés de fournitures


(chapitre II).
-

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Ce chapitre présente les aspects théorique et méthodologique de notre


travail

1.1 Cadre théorique

Ce point concerne la justification du choix du sujet, la revue de la


littérature, la problématique, les hypothèses, la définition des concepts et les
objectifs de l’étude.

1.1.1 La justification du choix du sujet


Le choix de notre sujet a été motivé par des raisons subjectives et objectives.

1.1.1.1 Raisons subjectives


L’idée d’aborder ce sujet découle de notre désir de mettre en
pratique les nombreuses connaissances théoriques reçues dans le domaine
des finances publiques, notamment en matière de dépenses.

1.1.1.2 Raisons objectives


Par ce travail nous répondons à l’exigence académique de l’Ecole
Nationale d’Administration qui fait obligation à chaque élève en fin de cycle
d’élaborer et de présenter un mémoire pour l’obtention du diplôme du niveau
II.

De plus, la commande publique est plus que jamais d’actualité avec


l’avènement des nouvelles politiques de gestion. Il s’agit particulièrement pour
les administrations publiques, dans leur quête de bonne gouvernance, de
contribuer à une meilleure allocation des ressources du secteur public. Nous
comptons alors apporter notre modeste contribution.
5

1.1.2 Revue de la littérature


Comme son nom l’indique la revue de la littérature est un exercice qui
permet de faire le point des connaissances acquises sur le sujet à travers la
documentation exploitée (guide méthodologique de l’ENA). La démarche
privilégiée pour faire ce constat est basée sur la recherche documentaire à
travers les textes législatif et réglementaire.
En effet les enquêtes et réflexions sur les marchés publics pour son
développement économique et social afin de créer l’efficacité et une bonne
gestion des ressources pour les Etats sont nombreuses. ?

Ainsi, le code des marchés publics du 29 septembre 2022 et ses décrets


d’application constituent le noyau de notre documentation, ensuite viennent
s’ajouter les différents mémoires sur les marchés publics, les ouvrages, des
études, les audits, les rapports,

S’agissant des ouvrages :

Selon Camile Fontaine (2022, P 370), la passation est une étape essentielle
de la vie du contrat, en ce sens qu’elle détermine en grande partie la bonne
exécution du marché. Il propose de nombreux tableaux récapitulatifs de la
réglementation, des exemples didactiques et des conseils pratiques illustrent
l’ouvrage et permettent de comprendre et de maitriser la réglementation des
marchés publics. Une analyse comparative est faite en proie avec les
nouvelles réformes liées notamment à la crise sanitaire et à la loi « climat de
résilience »,

François Lichère et Xavier Lagarde (2009, P16) co-auteurs soulignent le


respect de la mise en application intégrale des bonnes pratiques tout en
proposant un examen qui vérifie les impacts des innovations sur la
performance des marchés de fournitures,

Paul Horace Crecel quant à lui, soutient que : « la réussite d’un projet de
développement est tributaire de la maitrise par tous les acteurs du processus
et des procédures de la passation des marchés » et que pour l’atteinte de cet
6

objectif ,il est important de divulguer à une grande échelle les connaissances
essentielles et les bonnes pratiques dans ce domaine ,notamment les
réformes dans le domaine des marchés publics, les modes de passation des
marchés publics de fournitures, la lutte contre la fraude et la corruptions etc.

Nicolas Thirion (2014, P20), montre à quel point les marchés publics
représentent dans la plupart des Etats un pourcentage non négligeable du
produit intérieur brut (PIB). Partant de ce constat il suggère la création des
mécanismes permettant d’abroger les anciennes pratiques (prix élevé, qualité
inférieure, népotisme, procédures bureaucratiques lourdes) afin d’atteindre les
objectifs de développement et d’améliorer la gouvernance.

Christophe Lajoye (2022, P4) explique comment la loi d’accélération, et de


simplification de la vie publique du 7 décembre 2020 rentrant dans le cadre de
la modernisation et l’assouplissement de la commande publique a adapté le
droit de la commande public pour permettre à ses acteurs, en cas de crise, de
pouvoir poursuivre les procédures de passation et d’exécution de leurs
contrats. il propose à ce niveau des reformes dans les procédures de
passation et d’ exécution pour une meilleur optimisation des ressources,

Fréderic Allaire (2019, P136) présentes en neufs (9) chapitres l’ensemble


des connaissances nécessaires à la compréhension de ce qu’est le droit des
marchés publics tout en faisant des analyses afin de montrer les obligations
qui pèsent sur l’administration lorsqu’elle conclut des contrats pour satisfaire
certain de ses besoins. Il s’agit du respect de la commande publique, des
garanties de transparences etc., qui visent à promouvoir la concurrence et
l’efficacité dans la passation des marchés publics,

Adamou Issoufou (2017) tome 1, a fait ressortir la persistance de nombreux


manquements dans l’exécution des marchés publics, rajoute que ceux-ci
tournent autour des retards dans l’exécution des prestations des livraisons
fictives de l’exécution partielle ou de la mauvaise exécution il propose à ce
niveau une réforme et une unification des procédures,
7

Les auteurs soulignent l’importance d’une planification minutieuse et d’une


définition claire des besoins, ils mettent également l’accent sur la nécessité
d’une communication transparente entre les parties prenantes.

Selon le « Rapport provisoire de diagnostic de la Gestion des Finances


Publiques du Niger » les retards de paiement par l’administration sont le
principal point d’achoppement régulièrement soulevé par les opérateurs privés
(fournisseurs) en matière d’exécution des marchés publics l’impact des retards
dans le cas de l’assistance à maitrise d’ouvrage publique est encore plus
négatif. Les impayés se répercutent sur toute la chaine de contractualisation,
ce qui entraine parfois la non-exécution du contrat à terme ou la non livraison
définitive des fournitures (RPDGFPN , 2017),

Aussi le « rapport de la conférence sur la réforme des marches publics en


Afrique, organisé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et le
CCI/CNUCED/OMC », à Abidjan en côte d’ivoire du (30 Novembre au 4
Décembre 1998) propose en effet d’introduire le management dans la gestion
des marchés public avec les méthodes de prévision adéquates afin de réduire
les coûts, il apparait là que l’efficacité dans les dépenses relatives aux achats
publics doit être rapportée aux résultats atteints.

L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine a entrepris des réformes à


travers la Directive n°04/2005/CM/UEMOA portant procédures de passation,
d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service
public dans l’UEMOA,

Cette directive a fait l’objet d’une transposition dans les règlementations


nationales à travers les textes notamment, décret n° 2016-641/PRN/PM du 1 er
décembre 2016, modifié et complété par le décret n° 2022-743/PRN/PM du 29
septembre 2022 portant Code des marchés publics et des délégations de
service public du Niger.
8

1.1.3 Problématique

Les marchés publics sont définis comme « un contrat conclu à titre


onéreux par une autorité contractante pour répondre à ses besoins en matière
de travaux, de fournitures ou de services ». (Article 7 du code des marchés
publics du 29 septembre 2022).

Il s’inscrit dans le cadre des missions de service public de l’autorité


contractante.

En ce qui concerne les marchés publics de fournitures, ils sont


constitués des moyens nécessaires au bon fonctionnement des services de
l’Autorité contractante et/ou relatifs aux investissements à prévoir dans le
cadre de l’exécution de ses missions de service public (carburant nécessaire
au fonctionnement des services, équipements informatiques pour les services,
acquisition de véhicule, fauteuils, chaises, ordinateurs, achats de fournitures
de bureaux, de consommables informatiques etc.).

Les marchés publics de fournitures représentent plus de 60% des


marchés prévu dans le plan prévisionnel des marchés publics initial du
Ministère des Finances au titre des années 2019 à 2022.

Compte tenu des enjeux financier, économique, les Etats doivent se


doter d’un système de passation des marchés publics performant pour une
meilleure allocation des ressources publics.

En effet les mécanismes de passation des marchés publics constituent


l’un des éléments clés de l’optimisation et de la gestion efficiente des
ressources publiques. Ils doivent contribuer de ce fait à une meilleure
allocation des ressources permettant d’atteindre les objectifs de
développement et d’améliorer la gouvernance dans le secteur public.
9

Au Niger, comme partout ailleurs, le processus de passation des


marchés publics est hautement encadré par des textes aussi bien législatifs
que règlementaires.

De ces derniers, nous pouvons rapporter le code des marchés publics et


des délégations de service public, texte le plus récent en matière de marché
public. L’un des points importants dont il est fait mention dans ce dernier est
l’apport des similitudes dans le processus de passation et d’exécution des
marchés publics comme les réformes initier par UEMOA afin d’unifier leurs
procédures en la matière.

C’est le cas de la directive nº 4/2005/CM/UEMOA du 09 décembre


2005, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des
marchés publics et des délégations de service public dans l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine.

Et naturellement, cette directive a été transposée au Niger par la loi n°2011-37


du 28 Octobre 2011, portant principes généraux, contrôle et régulation des
marchés publics et des délégations de service public au Niger, puis par le
décret n° 2022-743/PRN/PM du 29 septembre 2022 portant Code des
marchés publics et des délégations de service public.

Toutefois ,malgré les diverses réformes entreprises dans le cadre des


procédures de passation des marchés publics , les rapports définitifs des
audits des marchés publics et de délégations de service public du projet de
capacité et de performance du secteur public pour la prestation de service
(PCPSPPS) au titre des années 2019 et 2022 et le rapport d’audit des
marchés publics commandité par l’ARCOP au titre de l’année 2017 à 2022 a
fait par exemple ressortir presque les mêmes anomalies notamment les
problèmes liés à la problématique d’articulation des besoins et des allocations
des ressources , des motifs de recours à la procédure d’entente directe non
justifier ; la surfacturation ;la lourdeur administrative liée au délai réglementaire
,le retard dans les règlements au trésor qui s’explique par une absence
10

d’articulation entre les Plan Engagement les PPM et le Plan de


trésorerie ,pour ne citer que ceux-là.

Au sein du Ministère des Finances, les marchés de fournitures revêtent une


importance considérable car, les marchés de fournitures concernent
l’acquisition de biens et services nécessaires à la réalisation des activités
administratives et opérationnelles, les marchés de fournitures sont essentiels
pour garantir la continuité des services publics, la réalisation des projets
d’investissement et le bon fonctionnement des institutions étatiques. Une
gestion efficace de ces marchés permet non seulement d’assurer un
approvisionnement adéquat, mais également de promouvoir la transparence,
la concurrence et l’utilisation efficience des ressources publiques.

néanmoins la passation et l’exécution des marchés de fournitures au


Ministère des Finances de 2019 à 2022 a été confrontée à des problèmes
tels que la lourdeur administratives , les retard dans les processus , les
risques de corruption le manque de transparences des commandes
répéter, coûts excessifs des dépenses , des retards dans la livraison et
une qualité insatisfaisante des biens et services acquis, ces problèmes
ont entrainé des conséquences telles que les entorses à la légalité en
matière d’acquisition de prix, de qualité et de traçabilité de la transaction
et donc de mauvaise allocation des ressources.

Les conséquences de cette situation mettent l’autorité contractante


sous la pression du personnel et des usagers d’abuser des commandes
exceptionnelles d’urgence, sous forme de gré à gré, causées par les
ruptures de fournitures.

En tout état de cause la mise en place d’un système efficace passe


nécessairement par une observation de la règlementation d’abord et
ensuite par l’adoption de bonnes pratiques.

Ce qui nous amène à poser la question suivante :

Comment améliorer la passation et l’exécution des marchés de


11

fournitures au Ministère des Finances ?

Afin d’y parvenir les hypothèses suivantes sont formulées.

1.1.4 Hypothèse
Un renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la passation et
l’exécution des marchés de fournitures au Ministère des Finances conduirait à
une meilleure application des règles et des bonnes pratiques pour une
optimisation des ressources et la responsabilité dans l’utilisation des fonds
publics.

Pour la conduite de notre étude, nous nous sommes fixé un objectif


général et des objectifs spécifiques.

1.1.5 Objectifs
Objectif général

L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la


passation des marchés publics de fournitures au Ministère des Finances pour
une meilleure allocation des ressources publiques

Objectifs spécifiques

 Faire l’état de lieux des marchés de fournitures au Ministère


des Finances de 2019 à 2022 ;

 Faire l’état des manquements relevés lors des contrôles (a


priori et a posteriori) ;

 Faire des suggestions pour améliorer les procédures de


passation des marches au Ministère des Finances.
12

1.1.6 Définitions des concepts

La définition consiste à ce niveau de faire le point sur les différentes


définitions données aux concepts et le sens que l’élève leur donne dans le
mémoire (guide méthodologique de l’ENA).

Passation : action de rédiger dans la forme juridiquement prescrite ;

Exécution : action d’exécuter, d’effectuer, de réaliser ;

Marchés publics : contrat écrit conclu à titre onéreux par une autorité
contractante pour répondre à ses besoins en matière de travaux, de
fournitures ou de services au sens du présent code. Les marchés publics sont
des contrats administratifs ;

Marchés publics de fournitures : est défini comme « un marché qui a pour


objet l'achat, le crédit-bail, la location ou la location-vente avec ou sans option
d'achat de biens de toute nature y compris des matières premières, des
produits, des équipements et des objets sous forme solide, liquide ou
gazeuse, ainsi que les services accessoires à la fourniture de ces biens si la
valeur de ces services ne dépasse pas celle des biens eux-mêmes ».
(DEC_CAB-PM_2022-743_portant Code des Marchés Publics et des Délégations de Service
Public_)

1.2 Cadre pratique


Le cadre pratique développe la méthodologie, de la collecte des
données, les entretiens et les difficultés rencontrées dans l’élaboration du
mémoire.

1.2.1 Méthodologie de recherche


La méthodologie que nous avons utilisée pour notre étude repose
essentiellement sur la recherche documentaire, la recherche internet les
entretiens des personnes ressources.
13

1.2.1.1 Recherche documentaire


C’est une étape au cours de laquelle nous avons parcouru plusieurs
documents (anciens mémoires, des ouvrages…), relatifs à notre sujet.

Aussi nous avions eu à consulter des sites internet afin d’avoir plus
d’informations pour élaborer la revue littéraire.

1.2.1.2 Entretiens
Nous avons également eu des entretiens avec certains responsables
…………………….

-
-

1.2.2 Difficultés rencontres


Antoine de Saint-Exupéry disait : « l’homme se découvre quand il se mesure à
l’obstacle », ainsi dans la quête d’informations utiles à l’élaboration de ce
travail, les difficultés auxquelles nous avons été confrontés lors des
recherches sont :

 L’insuffisance de certaines informations qui traduit notre difficulté à


trouver des données pour étudier ce sujet ;
 La difficulté d’obtenir une documentation adaptée du fait de l’émergence
du sujet et des caractères désuète ou obsolètes des informations ;
 L’indisponibilité des personnes ressources du fait de l’indisponibilité
temporelle et du caractère sensible du sujet ;
 La difficulté de déplacement qui a représenté une contrainte en
particulière surtout lorsqu’il s’agissait d’une destination éloignée ;
 L’insuffisance de temps pour l’élaboration du mémoire, il est fréquent de
sentir dépasser par le délai, en particulier si l’on doit concilier d’autres
engagement académique.
Cependant, toutes ces difficultés ne nous ont pas empêché d'aller
jusqu'au bout.
14

CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES MARCHES PUBLICS ET CADRE


JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

Dans le cadre de ce chapitre nous allons présenter d’une part les


généralités sur les marchés publics et d’autre part le cadre juridique et
institutionnel.

2.1 Généralités sur les marchés publics

Les marchés publics constituent un des outils de gestion des finances


publics. En effet depuis quelques années, la gestion des finances publiques
prend une place de plus en plus importante dans la vie des Etats.

L’intervention de l’Etat est devenue indispensable pour atteindre les objectifs


de l’allocation optimale des ressources et ceux des politiques publiques.

Dans le cadre de la gestion des finances publiques, notamment des dépenses


publiques, les marchés publics sont devenus un sujet d’étude important de par
les implications qu’ils ont sur la gestion des dépenses publiques, voire même
l’atteinte de l’efficience et l’optimalité des choix publics, étant donné que les
ressources étatiques sont limitées.

Ainsi, les marchés publics sont devenus un instrument par l’intermédiaire


duquel l’Etat exerce les politiques qu’il a énoncées. Il est à noter que les
pouvoirs publics recherchent le meilleur rapport qualité-prix. Dans le cadre de
cet objectif, il faut établir une concurrence pure et parfaite pour utiliser les
ressources étatiques de la manière la plus efficace possible. Cette
15

concurrence doit être mise en place dans la mesure où elle permet d’atteindre
un optimum d’objectif ou du moins une situation qui s’en rapproche.

En effet, elle permet d’établir non seulement une utilisation efficiente des
ressources mais aussi une situation dans laquelle les soumissionnaires se
retrouvent sur le même pied d’égalité.

A cet effet, la nécessité de la transparence au niveau de la passation des


marchés publics doit être prise en compte. Cela constitue un des principes de
base qu’il faut établir pour avoir une meilleure efficacité de la gestion des
dépenses publiques. annoncer le point suivant

2.1.1 Les modes de passation des marchés de fournitures au cours de


cette période (à synthétiser en commençant par le mode essentiel)
Au cours de cette période il est essentiel de comprendre et de connaitre
les différentes procédures utilisées au sein du Ministère des Finances, car
elles jouent un rôle primordial dans l’organisation, la gestion et l’allocation des
ressources financières.
Pour les marchés publics de fournitures, quatre (4) modes de passation
peuvent être utilisées :
2.1.1.1 Les sollicitations de prix (SOLPRIX)
La sollicitation des prix (SOLPRIX) est une procédure de mise en concurrence
allégée, incluant les Demandes de Renseignements et de Prix (DRP) et les
Demandes de Cotation (DC).
 La Demande de Renseignements et de Prix (DRP)
C’est une procédure qui est appropriée pour l’acquisition de fournitures en
dessous des seuils d’appel d’offres tels que fixés par l’arrêté n°139, modifié
par les arrêtés n°155 (2017) et 107 (2019). Elle impose à l’autorité
contractante :
- de publier un Avis d’Appel Public à Candidatures (AAPC) ;
- de fixer un bref délai, compris entre sept (7) et quinze (15) jours
calendaires, pour le dépôt des offres ;
16

- de mettre en place une Commission d’Ouverture des plis et d’Evaluation


des Offres (COPE) de trois (3) membres qui établit un procès-verbal
d’évaluation des offres.
Le seuil de la DRP pour l’Etat, se situe entre vingt millions (20 000 000) et
cinquante millions (50 000 000) FCFA ;
 La Demande de Cotation (DC)
Les procédures de demande de cotation concernent les marchés dont la
valeur estimée en hors taxes sur la valeur ajoutée est inférieure aux seuils
fixés par l’arrêté n°139, modifié par le n°155. Dans la mise en œuvre de cette
procédure, les autorités contractantes doivent :
- inviter les candidats par lettre d’invitation à soumissionner ;
- impartir un bref délai, compris entre 4 et 7 jours calendaires, pour le
dépôt des soumissions ;
- respecter la règle des (03) trois devis de prestataires distincts ;
- mettre en place une Commission d’Ouverture des plis et d’Evaluation
des Offres (COPE) de deux (2) membres qui établit un procès-verbal
d’évaluation des offres.
Le seuil de la DC pour l’Etat, pour l’acquisition des fournitures se situe entre
dix millions (10 000 000) et vingt millions (20 000 000) FCFA
2.1.1.2 l’Appel d’Offres
C’est la procédure normale par laquelle est choisie l'offre conforme aux
spécifications techniques évaluée la moins distante, sans négociation, sur la
base de critères portés à la connaissance des candidats dans le dossier
d'appel d'offres.
L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint, national, communautaire ou
international.
 L’appel d’offres restreint
Procédure dans laquelle seuls les candidats consultés par la personne
responsable du marché en raison de leurs références professionnelles ou
techniques particulières sont autorisés à participer à l’appel à la concurrence.
Elle est admise dans quatre (4) cas:
17

- Nombre de fournisseurs limité;


- Relance après appel d’offres ouvert infructueux;
- Marché de substitution pour remplacer un fournisseur ;
- Marchés exécutés à titre de recherches, d'essais, d'expérimentation ou
de mise au point.
Le dossier d’appel d’offres (DAO) restreint doit être adressé à au moins trois
(3) candidats.
En effet, Le recours à la procédure d'appel d'offres restreint doit être, dans
tous les cas, motivé et soumis à l'autorisation préalable de l'entité
administrative chargée du contrôle a priori des marchés publics, sauf
dérogation autorisée par l’entité administrative chargés du contrôle à priori, le
délai de réception des offres ne peut être inférieur à 21 jours calendaires à
compter de la date de réception de la lettre d’invitation à soumissionner
 L’appel d’offres ouvert
Procédure par laquelle les candidats sont invités, à travers un journal à large
diffusion nationale et/ou internationale, un bulletin des marchés publics, une
revue spécialisée, par affichage ou publicité électronique, à concourir, C’est
«le mode normal de passation des marchés» (article 27 du CMP/DSP), les
autres étant des exceptions.
Le seuil pour les appels d’offres ouverts pour l’Etat, en cas de marchés de
fournitures est supérieur ou égal à cinquante millions de FCFA (≥ 50
000 000fcfa)
 L’Appel d’Offres Ouvert direct sans préqualification
Procédure au cours de laquelle la qualification des candidats, la conformité
des offres et la détermination de l’offre évaluée conforme la moins disante
sont appréciées en une seule étape, le délai de réception des offres est au
moins 30 jours calendaires si national et 45 jours calendaires si international.
L’Appel d’offres ouvert précédé de préqualification (articles 40 à 42
CMP/DSP).
Appel d’offres de préqualification au cours duquel est jugée uniquement la
qualification des candidats.
18

Procédure également en deux (2) étapes:


- Première étape: Lancer un appel d’offres provisoire limité à une
demande de proposition technique sans indication de prix sur la base de
principes généraux de conception ou de normes de performance;
- Deuxième étape: Réviser le DAO sur la base des choix retenus à la
suite de la réception des propositions techniques. Des offres techniques
et financières sont sollicitées dans le DAO révisé.
 L’appel d’offres national
Approprié pour les marchés ne devant pas intéresser les étrangers en raison :
- des montants en jeu qui sont peu élevés;
- du fait que les travaux sont dispersés ou étalés dans le temps;
- du fait que les travaux demandent une main d’œuvre nombreuse;
- du fait que les biens ou travaux peuvent être fournis localement à des
prix inférieurs à ceux du marché international.
 L’appel d’offres international
Approprié pour les marchés pouvant intéresser les étrangers en raison :
- des montants importants qui sont en jeu;
- du fait que les biens ou travaux ne peuvent pas être fournis localement
à des prix inférieurs à ceux du marché international.
 L’appel d’offres communautaire
Approprié pour les marchés dont le montant prévisionnel atteint le seuil
communautaire de publicité.
- Publicité au moyen d’un avis communautaire dont le contenu, le mode
de communication et les modalités de publication sont définis par
décision de la Commission de l’UEMOA.
- Tout candidat (national ou étranger) peut présenter une offre.

2.1.1.3 Les marchés négociés par entente directe (MNED)


Procédure exceptionnelle qui laisse une certaine liberté à l’Administration
qui peut déterminer librement la personne avec laquelle elle va contracter ;
Procédure qui requiert l’autorisation préalable de la structure centrale de
19

l’entité administrative chargée du contrôle a priori des marchés publics. On


distingue les marchés négociés par entente directe :
 Sans mise en concurrence
 Avec mise en concurrence
2.1.1.4 Marchés passés sur simples factures
C’est des marchés qui sont passés sur simple factures comme son nom
l’indique par les agents du Ministère des Finances en raison de leur objet ou
de leurs montants presque insignifiants contrairement au commande égale ou
supérieure à 10 millions HT qui doivent faire l’objet d’un contrat.
Si la réglementation autorise le recours à la procédure d’acquisition sur simple
facture, elle interdit cependant de procéder, au cours d’une même gestion, sur
une même rubrique budgétaire, à plusieurs achats successifs par DC pour des
fournitures identiques, portant sur le même objet et dont le montant cumulé
atteint le seuil. Ça existe ? Il faut relire le code
Et c’est pour les généralités ?
Comment passe-t-on un marché de fournitures ?
2.1.2 exécutions des marchés publics de fournitures au cours de cette
période
Sauf dispositions contraires, la phase d’exécution d’un marché
commence à partir de la notification du marché.

L’exécution d’un marché nécessite l’intervention de plusieurs acteurs, dont la


Personne Responsable du Marché (PRM) et ses services administratifs,
techniques, financiers et juridiques, le titulaire, les sous-traitants, le bailleur de
fonds pour les marchés financés sur fonds extérieurs, les banques, les tiers
détenteurs de créances du titulaire, l’ARCOP et/ou les tribunaux en cas de
litige, la DGCMP en cas de modifications, etc.

Après notification du marché, plusieurs étapes sont constatées dans


l’exécution des marchés publics de fournitures, il s’agit notamment de :

2.1.2.1 l’organisation du suivi de l’exécution des marchés


Le suivi de l’exécution d’un marché s’articule autour de trois (3) opérations :
20

 Suivi technique

Le suivi technique vise à contrôler l'avancement de l'exécution physique du


marché : le respect des délais et la conformité des fournitures, aux différentes
étapes de réalisation du marché.

Dans le cas des marchés de fournitures, le suivi technique vise à vérifier et


évaluer la conformité des biens fournis avec les spécifications techniques et
les exigences contractuelles, il s’agit d’un processus de surveillances et de
contrôle effectuer par l’entité publique ou l’acheteur pour s’assurer que les
fournitures livrées répondent aux normes et aux critères de qualités définis.

 Suivi financier

Il a pour objectif de garantir une exécution conforme du marché sur le plan


budgétaire et du respect des règles des finances publiques mais aussi sur le
plan du respect des obligations contractuelles figurant dans le marché.

Le suivi financier vise à :

- Vérifier la conformité et l'exactitude des factures et décomptes des


titulaires et de leur sous-traitant ;

- Assurer en conséquence les opérations de paiement dans les délais


prévus par le contrat en les augmentant, le cas échéant, des intérêts
moratoires et des effets de révision de prix ;

- Suivre l'apurement des avances et acomptes et des retenues de


garantie et ;

- Appliquer au titulaire les pénalités prévues en cas de retards, de


défaillances ou de malfaçons.

 Suivi administratif

Il est destiné à :

- Assurer les échanges de correspondances et d'informations avec le


titulaire, notamment lorsqu'il s'agit de lui rappeler ses obligations et,
21

- Gérer toutes les opérations juridiques et administratives qui peuvent


intervenir au cours de l'exécution d'un marché (production des pièces
nécessaires aux nantissements, préparation des avenants, vérification
des PV de réception, etc.).

2.1.2.2 Gestion des aspects juridiques


La gestion des aspects juridiques tourne au tour des, des modifications,
des ajournements et résiliations et des mesures coercitives.

 Modifications

Lorsque des modifications doivent être apportées aux conditions initiales


du marché après son approbation, elles font l’objet d'un avenant.

Lorsque des modifications doivent être apportées aux conditions initiales du


marché après son approbation, elles font l’objet d'un avenant.

Toutefois, un avenant ne peut bouleverser l’économie du marché ni en


changer fondamentalement l’objet. II ne peut porter que sur les objets suivants
:

- La modification de clauses du marché initial n'ayant aucune incidence


sur son montant ni sur la quantité des fournitures, services ou travaux et
nécessaires à son exécution ;

- L’augmentation ou la diminution de la quantité des fournitures, services


ou travaux non prévus au marché mais apparus nécessaires à
l’exécution et ayant une incidence sur le montant dudit marché.

En ce qui concerne les marchés de fournitures ces modifications peuvent être


nécessaires pour diverses raisons telles que des ajustements de prix, des
modifications des spécifications techniques des extensions de délais ou des
ajouts de qualités.

Il ne peut en aucun cas dépasser 30% du montant du marché calculé sur la


base des prix initiaux et requiert l’autorisation de l’entité administrative
chargée du contrôle a priori des marchés publics. ?
22

 Ajournements et résiliations

Ajournements c’est la rupture du lien contractuel qui met fin aux obligations et
responsabilités découlant du marché.

Les marchés publics peuvent faire l’objet d'une résiliation dans les conditions
stipulées aux cahiers des charges :

- Soit à l’initiative de la PRM ;


- Soit à l’initiative du titulaire du marché ;
- Soit à l’initiative de chacune des parties contractantes.
L’ajournement ouvre droit au paiement au titulaire du marché d’une indemnité
couvrant les frais résultants de l’ajournement.
Quant à la résiliation c’est la suspension temporaire de l’exécution des
prestations décidée par la PRM. Elle ne peut excéder 3 mois ou un cumul de 3
mois en cas d’ajournement successifs. Ces définitions sont-elles tirées du
code ?

 Mesures coercitives
- Pénalités de retard
En cas de dépassement des délais contractuels fixés par le marché, le titulaire
du marché est passible de pénalités après mise en demeure préalable.

Le taux de la pénalité varie entre : 1/2000 ème et 1/1000ème du montant du


marché par jour calendaire de retard pour les marchés de fournitures.

Le paiement des pénalités de retard ne libère en rien le titulaire des autres


obligations et responsabilités qu’il a souscrites au titre du marché ; Lorsque les
pénalités de retard atteignent le montant plafond de 10% du montant du
marché, la PRM peut prendre l’initiative de la résiliation du marché.

- Intérêts moratoires

Les intérêts moratoires sont des ‘pénalités’ applicables à l’AC pour


dépassement du délai de paiement.
23

Le délai de paiement des acomptes et du solde ne pouvant dépasser soixante


(60) jours (article 157 du CMP/DSP), tout dépassement donne droit au titulaire
du marché, sans autre formalité, au paiement d’intérêts moratoires à compter
du jour suivant l’expiration du délai à un taux fixé par le Ministre chargé des
Finances, et qui ne pourra en aucun cas être inférieur au taux d’escompte de
la Banque Centrale augmenté d’un (1) point (article 158 du CMP/DSP).

- Mise en œuvre des garanties

Lorsque la nature et le délai d’exécution le requièrent, les titulaires de marchés


de fournitures sont tenus de fournir une garantie de bonne exécution qui ne
peut excéder cinq pour cent (5%) du prix du marché.

La PRM peut effectuer des prélèvements sur cette garantie, afin de remédier
aux mauvaises livraisons, après mise en demeure du titulaire, restée sans
suite.

En cas de prélèvement sur la garantie, pour quelque motif que ce soit,


l’Entrepreneur doit aussitôt la reconstituer.

2.1.2.3 Gestion des aspects financières


Dès lors qu’il a livré un bien ou effectué une prestation objet d’une
commande publique, le titulaire est en droit d’être payé et de ce fait détient
une créance sur l’autorité contractante jusqu’à paiement.

Le règlement s’effectue par paiement avances forfaitaires de démarrage ;


d'acomptes ou par règlement pour solde.

2.1.2.4 Opérations de réception


La réception est l’acte par lequel l’autorité contractante constante que
l’exécution des prestations est conforme aux prescriptions du marché.

La réception peut s’effectuer en plusieurs phase : réception partielle, réception


provisoire et réception définitive.
24

Pour les marchés de fournitures Le maitre d’ouvrage prononce la réception


des fournitures après avoir effectué les inspections et essais pour s’assurer
qu’elles sont bien conformes au marché.

Si l’une quelconque des fournitures inspectées ou essayées se révèle non


conforme aux spécifications, le maître d’ouvrage peut la refuser.

Le fournisseur devra alors, soit remplacer les fournitures refusées, soit y


apporter toutes modifications nécessaires pour les rendre conformes aux
spécifications, sans frais à la charge du maître d’ouvrage qui renouvellera les
essais et/ou l’inspection.

Les généralités dépendent du cadre juridique et institutionnel. Il serait mieux


indiqué de mettre les textes en annexe

2.1.3 Cadre Juridique


Au Niger, le cadre juridique des Marchés publics est régi par des textes
parmi ceux-là on peut citer :

 Directives
- Directive N°05/CM/UEMOA Portant contrôle et Régulation des Marchés
Publics et des délégations de service public dans l'UEMOA ;
- Directive N°04/2005/CM/UEMOA Portant procédures de Passation,
d'Exécution et de Règlement des Marchés Publics et des Délégations
de service public dans l'UEMOA ;

 Lois
- LOI N°2011-37 du 28 Octobre 2011, portant principes généraux,
contrôle et régulation des marchés publics et des délégations de service
public au Niger

 Décrets
25

- Décret N°2018-495/PRN/PM du 20 Juillet 2018 portant Code d'Ethique


et Déontologie des Marchés Publics et des Délégations de Service
public ;
- Décret N° 2013-002/PRN/PM du 04 Janvier 2013 Portant création
Délégations de Service Public au sein des Directions des Marchés
Publics et des Ministères ;
- Décret N°2013 - 570/PRN/PM du 20 décembre 2013 portant modalités
particulières de passation des marchés de travaux, d'équipements, de
fournitures et de services concernant les besoins de défense et de
sécurité nationales ;
- Décret N° 2022-743/PRN/PM du 29 septembre 2022 portant Code des
MP/DSP ;
- Décret nº 2004-194/PRN/MEF du 6 juillet 2004, portant
dématérialisation des procédures de passation des marchés publics.

 Arrêtés
- Arrêté N°085/CAB/PM/ARCOP du 13 juin 2018 portant approbation du
dossier type de Demande de Renseignements et des Prix ;
- Arrêté N°084/CAB/PM/ARCOP du 03 Mai 2017 Portant approbation du
Dossier Type d'Appel d'Offres pour la passation des marchés de
services courants ;
- Arrêté N°082 /CAB/PM/ARCOP du 03 Mai 2017 Portant approbation du
Dossier Type d'Appel d'Offres pour la passation des marchés de
fournitures et /ou de services connexes ;
- Arrêté N°144/CAB/PM/ARCOP du 29 Juin 2012 Portant attributions des
Divisions Marchés Publics ;
- Arrêté N°0107/PM/ARCOP du 1er Août 2019 fixant les seuils dans le
cadre de la passation des marchés publics ;
- Arrêté N°0104 /PM/ARCOP du 26 Juillet 2019 modifiant l'Arrêté
N°137/CAB/PM/ARCOP du 24 juillet 2019 portant liste des pièces à
26

fournir par les soumissionnaires / candidats pour être éligibles aux


marchés publics et délégations de service public.

2.1.4 l’organisation institutionnelle du système national de passation des


marchés publics
Quatre (4) acteurs interviennent dans le processus de passation des marchés
publics :

 Une autorité contractante ;


 Un organe de contrôle a priori ;
 Un organe de régulation ;
 Les candidats ou soumissionnaires.

2.1.4.1 l’autorité contractante (AC)


Elle prépare, attribue et suit l’exécution du marché, l’autorité contractante
est seule responsable de l’attribution du marché. Ses compétences portent sur
:

 L’expression des besoins ;


 L’élaboration du plan prévisionnel annuel de passation des marchés ;
 La préparation des dossiers d’appel d’offres ;
 L’attribution du marché ;
 La signature et l’approbation du marché ;
 Le suivi de l’exécution du marché.
Les services techniques, les Directions des Marchés Publics ou responsables
des marchés publics, les commissions d’ouverture des plis et d’attribution, les
commissions/comités d’experts qui participent à la préparation, à l’évaluation,
à l’attribution et à l’exécution des marchés relèvent de son autorité.

Au sein de chaque autorité contractante, il y a les personnes responsables


des marchés : c’est la personne physique dûment mandatée pour représenter
l’AC dans la passation et l’exécution de ses marchés publics. Cette personne
27

peut se faire représenter dans l’exercice de ses fonctions, sauf pour le choix
de l’attributaire et la signature du marché ou de la DSP (art 11 du CMP-DSP).

2.1.4.2 La Direction Générale Du Contrôle Des Marchés Publics Et Des


Opérations budgétaires (DGCMP/OB)
Placée sous l’autorité du Ministre chargé des finances, elle a pour
principale attribution de contrôler l’application de la législation et de la
réglementation en matière des marchés publics et des délégations de service
public.

Aux termes de l’article 2 du décret n°2014-070/PRN/MF du 12 février 2014


déterminant les missions et l’organisation de la Direction Générale du Contrôle
des Marchés Publics et des Opérations budgetaires et fixant les attributions
des Contrôleurs des Marchés Publics et des Opérations budgetaires cette
structure a reçu pour missions :

 Dans le domaine des marchés publics et des délégations de service


public :

- contrôler l’application de la législation et de la réglementation sur les


marchés publics, sans préjudice des pouvoirs généraux de contrôle
des autres organes de l’Etat ;

- assurer, en relation avec l’Agence de Régulation des Marchés Publics,


la formation, l’information et le conseil de l’ensemble des acteurs de la
commande publique sur la règlementation et les procédures
applicables ;

- contribuer, en relation avec l’Agence de Régulation des Marchés


Publics, à la collecte d’informations et des documents en vue de la
constitution d’une banque de données des marchés publics.

 Dans le domaine des Opérations budgétaires :

- le contrôle de la régularité, de la légalité et de l’efficience des


propositions de dépenses publiques ;
28

- le conseil financier auprès des structures dans le cadre de son champ


de compétence ;

- la tenue de la comptabilité des dépenses engagées, contradictoirement


à celle des structures entrant dans son champ de compétence ;

- le suivi de la tenue de la comptabilité matière.

Pour mener à bien ces missions, la DGCMP/OB est organisée en trois (3)
directions centrales et des postes de contrôle.

Les 3 directions centrales sont :

 La Direction des Autorisations et des Dérogations ;

 La Direction des Etudes, de la Réglementation, des Appuis Conseils et


de la Formation ;

 La Direction des Systèmes d’Information et du Suivi des PPM.

Les postes de contrôle sont classés en deux (2) catégories :

 Les postes de Contrôleurs des Marchés Publics et des Opérations


budgétaires Centraux ;

 Les postes de Contrôleurs des Marchés Publics et des Opérations


budgétaires Régionaux.

Avant leur entrée en fonction, les CMP/OB centraux et régionaux prêtent le


serment professionnel devant la Cour d’Appel (art 20 du décret
n°2014-070/PRN/MF du 12 février 2014).

Les attributions du CMP/OB s’étendent sur l’ensemble des dépenses des


départements ministériels, des Etablissements publics, des Institutions, des
régions, des départements et des communes dont il assure le suivi, sans
distinction de l’origine, de la catégorie des crédits.

Il exerce aussi ses attributions sur les recettes générées par les structures
contrôlées. A cet effet, il peut requérir de tout service administratif, la
29

communication de tous documents financiers et comptables nécessaires à


l’accomplissement de sa fonction (art 8 du décret n°2014-070/PRN/MF).

Le CMP/OB a plénitude de compétence sur tous les actes de dépense ou les


actes à incidence financière. Il s’assure de la légalité, de la régularité et de
l’efficience des propositions des dépenses. Dans ce cadre, il donne un avis
motivé sur les projets d’arrêté, contrat, mesure ou décision comportant des
incidences financières et soumis à la signature ou à l’avis du Ministre chargé
des Finances, ainsi que sur les propositions budgétaires, les virements et les
demandes de crédits additionnels.

Il joue également le rôle de Conseiller financier auprès des structures relevant


de son champ de compétence.

Sauf dispositions conventionnelles, légales ou règlementaires, tout acte de


dépense pris sans le visa du CMP/OB engage la responsabilité personnelle et
civile de son auteur.

2.1.4.3 l’organe de régulation : (ARCOP)


Il a pour mission d’assurer la régulation, le suivi et l’évaluation du système
des marchés publics.

A ce titre, elle est chargée notamment :

 De proposer des réformes de la réglementation en matière de marchés


publics et des délégations de service public ;

 D’assurer le traitement des plaintes des soumissionnaires ;

 De conduire des audits indépendants ;

 D’assurer, en relation avec la DGCMP/OB, la formation des intervenants


du système sur la réglementation et les procédures applicables aux
marchés publics ;

 De prononcer les exclusions temporaires de participation à la


commande publique ;
30

 De contribuer, en relation avec la DGCMP/OB, à l’information des


intervenants et d’assurer le suivi et l’évaluation du système national de
passation des marchés publics.

Pour assurer ces attributions, l’ARCOP est composée de :

 Conseil National de Régulation qui est l’organe d’orientation et de


décision. Il dispose des pouvoirs les plus étendus pour administrer
l’Agence, définir et orienter sa politique générale, et évaluer sa gestion.
Il comprend les Comités ad’ hoc dont le CRD (Comité de Règlement
des Différends) et le Comité ad’ hoc d’arbitrage.

 Secrétariat Exécutif, qui est composé des directions techniques


suivantes :

- la direction de la formation et des appuis techniques ;

- la direction de la réglementation et des affaires juridiques ;

- la direction de l’information et du suivi et évaluation ;

- la direction des affaires administratives et financières.

2.1.4.4 les candidats ou soumissionnaires


Ce sont les candidats et soumissionnaires possédant les capacités techniques
et financières requises qui participent aux procédures de passation des
marchés publics :

 En qualité de candidat individuel ;

 En groupement solidaire ;

 Avec des sous-traitants.

2.1.5 La Direction des Marches Publics et des Délégations de Service


Public du Ministère des Finances
Il a été créé au sein de chaque département ministériel une
Direction des Marchés Publics et des Délégations de service public, en
application du Décret N° 2013-002/PRN/PM du 04 Janvier 2013 Portant
31

création des Directions des Marchés Publics et de Délégations de Service


Public et plus précisément en son article premier.

Ainsi selon l’Arrêté N° 0188/MF/SG/DGMG du 25 Mai 2017, complété par


l’Arrêté N° 0110/MF/SG/DGMG du 14 Mars 2022 portant organisation de la
Direction Générale des Moyens Généraux et fixant les attributions des
responsables, la DMP/DSP du Ministère des Finances est organisée ainsi
qu’il suit :

 Le Secrétariat de ladite Direction ;


 La Division Passation des Marchés Publics ;
 La Division Suivi et Exécution des Marchés Publics ;
 La Division Informatique et Statistiques

2.1.5.1 Le Secrétariat
Le Secrétariat est constitué par un seul bureau. Il est occupé par une
secrétaire de Direction, mise à la disposition de la DGMG pour servir à la
DMP/DSP.

2.1.5.2 La Division Passation des Marchés Publics

Elle est organisée ainsi qui suit et comprend :

 Le Service Prévision des Marchés Publics : il se charge de


l’actualisation des plans prévisionnels annuels du code de
passation des marchés publics.
 Le Service Procédures des Marchés Publics : il se charge de la
mise en œuvre des différentes étapes de préparation des cahiers
des clauses prévues par le code des marchés publics.

2.1.5.3 La Division de Suivi et d’Exécution des Marchés Publics


Cette Division est organisée ainsi qui suit et comprend :

 Le Service Suivi des Marchés Publics : il est chargé du respect


des règles dans les délais par les textes en vigueur.
32

 Le Service Exécution des Marchés Publics : il se charge de


l’application des pénalités de retard en cas de défaillance
constatée dans l’exécution d’un marché public.

2.1.5.4 La Division de l’Information et Statistiques


Elle est organisée et comprend également :

 Le Service de l’Information sur les Marchés Publics : se


charge de publier dans le journal d’annonce légal, ici le journal
« Le Sahel », tous les résultats d’ouverture et d’informatiser les
données sur la passation des marchés publics.
 Le Service des Statistiques des Marchés Publics : il est chargé
de collecter toutes les données numériques et les indicateurs sur
les marchés publics passés par le Ministère.
33

DEUXIEME PARTIE

Cette partie est subdivisée en deux chapitres à savoir :

- L’analyse des données de passation des marchés de fournitures au


Ministère des Finances de 2019 à 2022 (chapitre III) ;
- et perspectives d’amélioration des procédures (chapitre IV).
34

CHAPITRE III : ANALYSE DES DONNEES DES MARCHES DE


FOURNITURES AU MINISTERE DES FINANCES DE 2019 A 2022

Au niveau de ce chapitre nous allons analyser les données des marches


de fournitures au Ministère des Finances au cours de la période 2019 à 2022.
3.1 Analyses des données des marchés de fournitures au Ministère des
Finances au cours de la période
Cette étude rigoureuse vise à évaluer les tendances, des schémas et
les modèles émergeant dans le contexte des achats et des dépenses du
Ministère des Finances, d’où la nécessité d’une analyse pour en comprendre
les facteurs et en tirer des enseignements.
3.1.1 Situation des marchés de fournitures au cours de la période
Sur la base des rapports relatifs aux activités menées par la (DGCMP/OB)
durant les quatre dernières années de 2019 à 2022 la DGCMP/OB a reçu de
la part des PRM au compte du Ministère des Finances, environ 600 plans
prévisionnels annuels de passation des marchés pour approbation dont 130
initiaux, dont plus de la moitié des PPM conçu concerne les marchés de
fournitures avec un pourcentage de plus de 41,72 % des marchés passer au
cours de cette période.

 Situation des marchés de fournitures passés au cours de cette


période 2019 - 2022

L’évolution des marchés de fourniture passés au cours de cette période


peuvent être résumer de cette manière :
35

Référence Nombre total des Marchés de Taux de


marchés public marchés inscrits fournitures passés passation en
Ministère des (PPM &Additif) Fournitures
Finances
2019 190 90 47,37%

2020 178 84 47,19%

2021 133 76 57,14%

2022 92 50 54,34%

Ce tableau révèle qu’en 2019, les marchés de fournitures passés représentent


en termes de nombres 47,37% des marchés prévu dans le PPM. Cela signifie
que près de la moitié des dépenses au ministère étaient consacrés à l’achat
de biens et services, en 2020 ce pourcentage est passé de 47,19% ce qui
représente une légère baisse par rapport à l’année précédente, contre 54,34%
en 2022 après avoir observé une diminution en 2021.

 Situation des marchés de fournitures exécutés au cours de cette


période 2019 - 2022
Au cours de la période allant de 2019 à 2022, les marchés de fournitures
exécutés ont connu une série d’évolutions significative reflétant à la fois les
opportunités et les défis auxquels le Ministères des Finances est confronté.
Ainsi nous pouvons résumer l’exécutions au cours de cette période comme
suit :

Référence Marchés de Marchés de Taux d’exécution en


marchés public fournitures fournitures
36

Ministère des passés exécutés fournitures


Finances
2019 90 85 93,33%

2020 84 80 95,23%

2021 76 60 78,94%

2022 50 45 90%

Ce tableau révèle qu’en 2019 les marchés de fourniture exécutés représentent


93,33% en nombre totale de l’ensemble des marchés de fournitures passer
cela indique que la majorité des marchés prévus ont été réalisés avec succès
cette année-là.
Quant à l’année 20220, ils représentent 95,23%, cette amélioration suggère
une amélioration de l’exécution des marchés de fourniture par rapport à
l’année précédente, cependant le pourcentage a chuté de manière
significative à 78,94%, cette baisse est due à des facteurs entre autres comme
l’infructuosité des marchés ( offres non-confirme au spécificité technique ;
aucune offre reçue ) à des évènements imprévisibles et inévitables (rupture de
la chaine pénurie de la matière ou les catastrophes naturelles ; à une
mauvaise planification à la crise du covid qui a impacté d’une manière ou
d’une autres à l’exécution définitive de certain marchés etc.
Heureusement, en 2022 le pourcentage est remonté à 90% bien qu’il ne soit
pas aussi élevé que celui de 2020 cela montre une amélioration par rapport à
l’année précédente.

 Situation par mode de passation au cours de cette période 2019 - 2022


Considérant les 270 marchés de fournitures exécutés une répartition par mode
de passation peut- être faite :
37

MODE NOMBRE MONTANT TAUX


APPEL D’OFFRES
NATIONAL 79 29,25%
APPEL D’OFFRES
INTERNATIONAL 59 21,85%
APPEL D’OFFRES
RESTREINT 22 8,14%
ENTENTE DIRECTE 30 11,11%
SOLPRIX 80 29,62%

TOTAL 270 100%


Ce tableau révèle qu’en 2020, les marchés passés par appel d’offres ouvert
représentent 34% en nombre, mais 31% en valeur totale de l’ensemble des
modes de passation utilisés.
Quant aux marchés négociés par entente directe, ils représentent 42% en
valeur mais 20% en nombre.
Par contre, les marchés par appel d’offres restreints, demandes de
renseignements et de prix et demandes de cotation représentent
respectivement 24%, 1% et 2% du montant total des marchés en valeur mais
2%, 15% et 29% en nombre………………….

3.2.2Analyse comparative des marchés publics de fournitures entre


2019, 2020, 2021 et 2022
Les tableaux ci-dessous permettent d’apprécier la situation des marchés
publics de fournitures au cours des quatre (4) dernière année.

En effet au cours des quatre (4) dernières de 2019 à 2022 le Ministère des
Finances a connu une évolution significative sur les marchés de fournitures,
avec une diminution des transactions, selon les données disponibles le
volume des marchés de fourniture a diminution de façon constante, passant
de (178) PPM et additifs compris en 2020 et à (92) en 2022 représentant ainsi
une décroissance de plus de 48,31% sur cette période, cette situation
38

témoigne de l’importance de rationalisation des processus tendant à


améliorer la gestion des fournitures au sein du ministère.

• Par rapport au nombre total des marchés de fourniture passés en


2019 et 2020, respectivement 90 et 84, la situation du recours aux
modes dérogatoires se présente comme suit :

MODE 2019 2020


DEROGATOIRE DE
Nombre Ratios Nombre de Ratios
PASSATION DE
de marchés
MARCHE
marchés
Ententes directes 9 25,52% 220 9,90%

Appel d’Offres 12 2,31% 39 1,75%


Restreint

L’analyse de cette situation permet de faire les constats suivants :

Ce tableau fait ressortir une diminution du taux de recours aux procédures


dérogatoires en 2018 par rapport à 2017, ce qui nous rapproche de la mise
en œuvre du principe de transparence dans la gestion des finances publiques,
lorsqu’on sait que le taux communautaire maximal recommandé est de 5%.

• Par rapport au montant total des marchés passés en……….


respectivement pour 291 930 500 044 F CFA et 618 932 304 340F
CFA, la situation du recours aux modes dérogatoires se présente
comme suit :

2021 2022
MODE
DEROGATOIRE Montant des Ratios Montant des Ratios
DE PASSATION marchés marchés
39

DE MARCHE
Ententes directes 131.700.410.53 45,11% 228 150 112 36,86%
8 098

Appel d’Offres 8.024 674 951 2,75% 8 228 467 1,33%


Restreint 077
Total 139 725 085 47,86% 236 378 579 38,19%
489 175

L’analyse de cette situation permet de faire les constats suivants :

• La valeur financière des marchés publics passés par entente directe


représente////////.

• La valeur financière des marchés publics passés par appel d’offres


restreint représente ///////////.

• Le montant total des marchés passés par procédures dérogatoires


représente 38,19% en 2018 contre 47,86% en 2017.

Concernant les avenants, 41 ont été passés en 2018 contre 20 en 2017,


représentant respectivement 2,26% et 5,09% en montants des marchés.

Aux cous de cette période il ressort que, les cumules des marchés de
fournitures ont reçu la deuxième plus grande allocation budgétaire (avec plus
de 35%).
40

3.2.4 Manquements relevés lors des audits de 2019 à 2022 (contrôle a


priori)
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’amélioration de la gestion de
ses dépenses publiques, le Gouvernement de la République du Niger a
entrepris, entre autres, depuis les années 2011, une réforme en profondeur de
son système de passation des marchés publics.

Pour marquer l’amorce de ces changements irréversibles de ce système, et


conformément à son mandat, l’Agence de Régulation de la commande Publics
(ARCOP) a sollicité des propositions pour la sélection de consultants dans le
cadre de la réalisation de l’audit des marchés publics et des Délégations de
Service Public des années 2019, 2020 et 2021.

Cet audit a permis de vérifier la conformité des procédures de passation,


d’exécution et de règlement des marchés aux dispositions du Code des
Marchés Publics et des textes en vigueur.

En effet les termes de référence indiquent que sur l’échantillon de base


(échantillon de l’audit de conformité), le consultant a sélectionné, pour l’audit
physique, un lot de marchés représentant 15% en nombre, en excluant les
marchés non éligibles à la vérification matérielle auxquels s’ajouteront tous les
marchés ayant fait l’objet de recours et ceux passés par entente directe.

 Constitution de l’échantillon

L’échantillon considérer au Ministère des Finances obtenu, comprend 42


marchés, d’un montant de quatre-vingt-un milliards six cent vingt un millions
huit cent quinze mille cent soixante-deux (81 621 815 162) FCFA pour
lesquels la mission a estimé un certain nombre d’éléments réunis devant lui
permettre de donner une opinion. Il est composé de :

- Dix-sept (17) dossiers de fournitures (40%) d’une valeur de 21 134 484


682 FCFA soit 26% de l’échantillon ;
 Pratiques de collusion entre candidats
41

La mission a constaté la présence de soumissions fictives dans le cadre de


l’attribution des marchés ci-après :

- Marchés N°648_2019_MF_DGCMP_OB Acquisition de matérielles


sécurités incendie pour l'Ecole Nationale des Sous-officiers d'Active au
profit du MDN : les deux soumissionnaires évincés sur ce marché
présentent tous au niveau de leur papier entête, les numéros de
téléphone respectifs 20 72 56 19 et 20 73 65 41 or ces deux (02)
numéros sont tous attribués au service des impôts. Le numéro 20 72 56
19 appartient au DPME/DCD qui est un service fiscal de rattachement
logé dans le Bâtiment Ex douane BP 217. Le numéro 20 73 65 41
appartient au CDI COM NIAMEY qui est un service fiscal de
rattachement logé dans le Bâtiment RIVOLI. Il s’agit des ETS DAN
BALE Tél 20 72 56 19 et ETS MAI GUIWA Tél 20 73 65 41 –
- Non-pertinence de l’attribution caractérisée par l’introduction de
soumissions fictives : dans le cadre de l’attribution du marché
N°242/2019/MF/DGCMP/OB portant fourniture de la pneumatique au
profit des FDS (MISPDACR) la mission a constaté la présence d’une
soumission fictive parmi les 3 sollicités par le MISPDACR. En effet,
l’ETS NASSIHA a fourni comme adresse téléphonique le numéro 20 72
56 19 or, ce numéro appartient au DPME/DCD qui est un service fiscal
de rattachement logé dans le Bâtiment Ex douane BP 217.

 Niveau de conformité : audit des marches publics et des délégations


de service public 2021

Désignation Nombre Pourcentag Montant Pourcentage


e (%) en (%) en
nombre montant

Marchés 231 74% 94 577 575 781 78%


conformes
42

Marchés non 68 22% 24 680 772 033 21%


conformes
Marchés « non 11 4% 1 608 754 795 1%
audités et à risque
»
Total 310 100% 120 867 102 609 100%

On est parvenu à conclure que sur les 310 marchés passés par les 85
Autorités Contractantes, pour :

- 74% des Autorités Contractantes auditées, les marchés passés sont


conformes aux procédures de passation et d’exécution telles que
prévues par le Code des Marchés Publics et ses textes d’application ;
- 22% des Autorités Contractantes auditées, les marchés passés ne
sont pas conformes aux dispositions prescrites par le Code des
Marchés Publics ;
- 4% des Autorités Contractantes auditées, les marchés passés sont
non audités et à risque.

NIVEAU DE CONFORMITE
80%
74%
70%

60%

50%

40%

30%
22%
20%

10%
4%
0%
1 2 3
43

CHAPITRE IV : perspectives d’amélioration des procédures de passation


et d’exécution des marchés publics de fournitures

Dans ce chapitre nous allons proposer des pistes de solutions quant à


l’amélioration des procédures de passation et d’exécution des marchés publics
de fournitures.

4.1 Renforcement des compétences des acteurs impliqués


Il est important de renforcer les compétences des acteurs impliqués en
mettant en place des programmes de formation adéquats.

Ces programmes devraient enseigner tous les aspects liés aux marchés
public, tels que les connaissances juridique technique, financière et éthique
44

nécessaire pour garantir une compréhension approfondie des bonnes


pratiques et des procédures à suivre

4.1.1 professionnalisation des acteurs


La professionnalisation de la fonction de DMP/DSP est justifié par les
recommandations des l’audits des marchés publics de 2016 à 2020, car on
constatera qu’elle est de nature à garantir une sécurisation des personnes
concernés.

En général, les DMP/DSP n’ont pas de profil requis pour assurer une bonne
conduite de la passation et exécution des marchés publics. Cette situation
s’explique par le fait qu’il n’y a pas de critères de sélection des DMP/DSP.
Pour ce fait ARCOP envisage de soumettre un texte à l’instar de celui relatif
aux Directions des Etudes et de la Programmation (DEP) qui fixera les
conditions et les critères de sélections des personnes appelées à occuper les
postes de marchés publics, ce qui permettra, par la même occasion de régler
le problème lié à la forte mobilité constatée au niveau des DMP/DSP, du fait
de l’absence de cadre juridique et des enjeux liés au poste.

Néanmoins au cours de nos investigations, il a été observé que la


professionnalisation des acteurs est déjà bien amorcée, car plusieurs acteurs
intervenant dans la chaine de passation des marchés publics ont été formé en
commande publique. Ainsi, depuis 2019, plusieurs acteurs ont bénéficié des
formations organisées par l’ENA dans le cadre de certain projet mais
beaucoup reste à accomplir.

Toutefois pour plus d’impact et un bon rapport qualité -coût des formations, le
Niger devrait se doter d’une école ou institution de formation de la commande
publique chargée d’alimenter l’administration publique en ressources humain
avec des profils-type.

Cette spécialisation du métier est une nécessité pour la maitrise des


techniques d’achat et partant, la rationalisation des ressources publiques. Une
telle structure viendrait en appui aux formations déjà offertes par les
45

formateurs de l’ARCOP et pourrait donc s’intégrer à cette agence en tant que


son centre principal de formation à vocation nationale. En cette matière
l’ARMP du Sénégal pourrait servir d’exemple avec son Institut de formation de
l’autorité de Régulation des Marchés Publics (IRMAP).

4.1.2 changements de mentalité


L’instauration d’une gestion axée sur les résultats et la performance
passe obligatoirement par le changement de mentalités à tous les niveaux à
travers des compagnes de sensibilisations sur les nouvelles réformes et
pratique au Niger.

En effet au Niger, l’administration est réticente aux réformes et nous sommes


dans une société ou les gens n’aimes pas du tout adhérer au changement qu’il
soit immédiat, à court ou long terme. Ce qui s’oppose nettement aux nouvelles
règles de passation et exécution des marchés publics conformément au
Directive de UEMOA.

Le constat qui se dégage dans notre administration c’est que l’innovation est
source de problème chez la plupart des gens.

4.1.3 Réforme des lois règlementant les marchés publics


Etant donné que le domaine des marchés publics est une science qui
progresse au fur et à mesure des innovations techniques, technologiques et
scientifiques. En effet la régulation et le contrôle sont les piliers de l’efficacité
de la commande publique.

Dans cette optique, la situation actuelle permet de dire qu’il est utile d’alléger
et d’adapter les textes du code des marchés publics à la pratique, l’Etat doit
envisager la révision et la consolidation des décrets, facile à comprendre et
reflétant la réalité qui existe actuellement tout en tenant compte d’un nouveau
cadre juridique et réglementaire plus clair et toujours basé sur les pratiques
internationales.
46

Il est alors nécessaire d’entamer des réformes des textes publics en se basant
sur les textes et les pratiques internationaux.

Le cadre institutionnel doit être éclairci en respectant la séparation des


différentes étapes de la passation et de l’exécution des marchés, à savoir la
planification, l’attribution, le contrôle, la régulation, les suivis , le recours et la
réception.

En sus, la responsabilité et les attributions des différentes structures de la


gestion et de contrôle survenant dans la passation des marchés doivent être
fortifiés. Ayant pour mission de réguler les marchés publics, l’ARCOP
s’applique à diffuser le code et à former les intervenants concernés par la
procédure de passation des marchés.

Les formations concernent les responsables de l’administration centrale et


aussi ceux des services décentralisés et s’étend au secteur privé et à la
société civile. Dans la même optique, l’ARCOP doit fournir des efforts pour
renforcer l’efficacité de ses actions.

La critique incessante exposée à l’égard de l’ARCOP concerne le programme


de formation des sessions précédentes qui semble trop théoriques, et de ne
pas pouvoir résorber les complications auxquelles les techniciens font face
dans la réalisation de leurs fonctions. Il faudrait de ce fait opter pour une
formation axée sur la pratique et la simulation de cas.

L’ARCOP doit alors opter pour une approche plus thématique, mais surtout qui
scrute soigneusement les plaintes exprimées par les participants dans leurs
fiches d’évaluation. Il est nécessaire que les organes de régulation des
marchés publics penchent pour une démarche de proximité. Tant dans le
cadre de la formule formation assistance destinée aux intervenants de la
chaîne de la passation, qu’avec les formations classiques comportant une
partie théorique.
47

4.1.4 Amélioration du système de contrôle et des organes


Les marchés publics forment l’une des marges de manœuvre par lesquels le
pouvoir central acquiert les moyens nécessaires à son fonctionnement et à
l’exercice de ses fonctions.

La réglementation des marchés publics doit s’adapter à la mondialisation de


l’économie et au respect d’un ordre concurrentiel réel. Les contrôles doivent
être réguliers afin de prévenir les possibles infractions quant au respect de la
réglementation et occasionnellement inopinés, effectués a priori ou a postériori
ne convoitant plus exclusivement à défendre les intérêts de l’administration
vis-à-vis de ses contractants mais aussi les droits des secteurs privés
d’accéder à toute commande publique.

Il est également nécessaire de mettre en place et de promouvoir une politique


de transparence et de bonne gouvernance afin de fortifier les organes de
contrôle dans les domaines institutionnel, organisationnel, managérial,
techniques et budgétaire.

Vu les défaillances du présent système, on peut proposer les axes de


recommandations suivants dans un souci de ces politiques :

-Mettre en place un dispositif adéquat de contrôle et d’audit qui ne se


transforme pas en pratique bureautique abusive ;

-Doter les structures de contrôle des moyens matériels et financiers adaptés à


l’accomplissement de leur mission ;

-Renforcer la publicité des manquements ou négligences constatés et assurer


la mise en œuvre des sanctions ;

-Disposer d’un corps de fonctionnaires expérimentés et compétents capables


de mètres en place des cellules d’enquêtes spécialisées ;

-Mettre en place des programmes de sensibilisation assurant l’interface entre


le secteur public et le secteur privé.
48

4.2 La lourdeur de processus au niveau de l’administration


La passation d’un marché public passe par plusieurs entités et un circuit
interminable qui paraît peser dans le processus de décision, et qui provoque le
retard dans la prise de décision administrative.

4.2.1 Création d’une cellule de marché public


Vu la multitude des structures intervenant dans le processus de décision, la
lourdeur du processus dans l’administration centrale est une situation à
laquelle il faut trouver une solution rapide, et devrait être analysée dans toutes
les affaires qu’on doit conclure.

Dans cette alternative, il se trouve être mieux de créer au sein des organismes
publics intervenant dans le processus de passation et exécution une cellule de
marché qui doit se charger uniquement de tous les problèmes et les affaires
relatifs aux marchés (marchés des prestations et des fournitures).

La cellule rend le coût moins élevé, ne dépense que peu de temps et ne


mobilise que peu de personnel purement professionnel en la matière. Et que,
cette cellule soit un poste technique. A cet effet ce poste autant que possible
rend le service plus léger que d’habitude.

4.2.2 La suppression des barrières à l’entrée des PME


Quoique le projet de retenir pour les petites et moyennes entreprises une
partie des marchés publics semble hors des réalisations possibles, beaucoup
d’autres mesures sont toutefois concevables, notamment ceux qui cherchent à
réduire les coûts de transaction précédemment énoncés.

Dans le cadre de cette analyse, il est préférable de se référer au système


utilisé au niveau de l’Union Européenne qui semble actuellement être le plus
efficace.
49

Des mesures pourraient être prises afin de réduire les coûts fixes liés aux
réponses aux appels d’offre, qui frappent les PME et ne les permettent pas de
concurrencer les entreprises de plus grande taille.

Cet effet taille des marchés semble pouvoir être un facteur considérable de la
capacité des PME à répondre et remporter les appels d’offre. Malgré cela, la
dimension financière, ainsi que les qualifications des PME, souvent
spécialisées, peuvent diminuer les éventualités de réponses.

Les marchés publics doivent être passés en lots séparés excepté dans
l’éventualité où l’acheteur peut expliquer qu’il ne peut y recourir pour des
raisons d’ordre pécuniaires ou techniques ou qu’il ne peut garantir les
fonctions d’organisation, de pilotage ou de coordination de son opération.

La politique gouvernementale au Niger en faveur des PME doit identiquement


porter ses fruits sur la détermination et l’estimation des capacités exigibles des
candidats aux marchés.

Les garanties professionnelles, techniques et financières ainsi que les niveaux


de capacités demandés doivent être pondérés à l’objet du marché. De ce fait,
l’ouverture aux entreprises sans références est obtenue. Il ne peut y avoir,
dans le cadre de la mise en concurrence, d’obligation de référence à de
précédents marchés de nature analogue.

De plus, le code des marchés publics prévoit l’usage des groupements


momentanés d’entreprises, qui permet de regrouper les atouts des deux types
d’attribution que sont les marchés uniques et les marchés en lots séparés.
Avec ce mode d’organisation, le client public ne fait face qu’à un seul
interlocuteur, le « mandataire commun » solidaire chargé de l’organisation, du
pilotage et de la coordination comme dans le cas d’un marché unique.

Ces mesures ont pour conséquences directes de réduire les barrières à


l’entrée liées à la taille des marchés. Une des portées positives, qui s’ajoute à
l’ouverture des marchés publics aux PME, est l’établissement d’un contexte de
concurrence pure et parfaite et la possibilité accrue pour les autorités
50

adjudicatrices de vraiment faire jouer la concurrence lors des appels d’offres.


Cet effet « secondaire » n’est pas négligeable aussitôt que l’on sait que, dans
les appels d’offre pour les délégations de services publics dans certains
secteurs d’activités pour lesquels ces délégations donnent lieu à des contrats
impliquant de forts montants, le nombre moyen d’enchérisseurs est très faible
(par exemple, pour le transport urbain en France, plus de 65% des appels
d’offre donne lieu à une réponse unique – Amaral‐Saussier‐Yvrande 2009).
L’effet compétition peut donc apporter de réelles conséquences favorables,
notamment au niveau des prix obtenus par les autorités adjudicatrices.

4.2.3

Conclusion
Le Niger à l’instar des autres pays membres de l’UEMOA s’est engagé
depuis quelques années dans le processus de la réforme des finances
publiques en général et dans la commande publique en particulier à travers
diverses actions en matière d’assainissement et de bonne gestion des denier
51

publics. D’où les Directives n°04/2005/CM/UEMOA et n°04/2005/CM/UEMOA


visant à apporter une certaine similitude dans les processus de passation et
exécution des marchés publics.

En effet, compte tenu des analyses précédemment entamées, le premier


constat qui nous apparaît être le plus évident que la situation actuelle de la
passation et exécution des marchés au Niger se trouve encore dans un état
qui ne permet pas totalement l’allocation optimale des ressources publiques,
et cela malgré les efforts et les évolutions significatives observées quant aux
nombres de marchés passés et exécutés de 2019 à 2022.

Dans le cadre de cette étude, on a pu démontrer l’évidence du


professionnalisme des acteurs au niveau de la procédure de passations des
marchés. L’existence de ce caractère conduit non seulement à une meilleure
utilisation des dépenses effectivement utilisées mais aussi mais aussi à
l’établissement d’un contexte de concurrence parfaite qui ne peut qu’améliorer
la situation économique des entreprises soumissionnaires au niveau des
marchés publics.

Dans cette même optique, on peut énoncer le fait que l’efficience des
dépenses publiques dépend essentiellement de l’efficience de la passation et
d’exécution des marchés publics. Cela suggère qu’il faut avant tout chercher
un moyen d’atteindre l’efficacité de la passation des marchés publics.

Pour rappel, l’objectif général de notre étude est de contribuer à l’amélioration


de la passation et de l’exécution des marchés publics de fournitures au
Ministère des Finances pour une meilleure allocation des ressources
publiques.

Au regard des résultats de notre étude on peut affirmer notre hypothèse de


recherche de départ selon laquelle « un renforcement des capacités des
acteurs impliqués dans la passation et l’exécution des marchés de fournitures
au Ministère des Finances conduirait à une meilleure application des règles et
52

des bonnes pratiques pour une optimisation des ressources et la


responsabilité dans l’utilisation des fonds publics »

Les solutions précédemment énoncées quant à elle fait appel à l’intervention


du pouvoir public, ou du moins à l’attention des organes intervenant dans le
cadre des marchés publics.

Il a été démontré de même que pour atteindre l’efficacité de la passation et


l’exécution des marchés publics de fournitures, il est nécessaire de
démanteler la corruption possible dans le cadre de ce dernier. Il faut ainsi
prévenir les trucages des offres et les versements de pots-de-vin afin d’établir
un contexte de concurrence pure et parfaite stipulé comme étant une
nécessité dans le code des marchés publics Nigérien.

On remarque en effet que les procédures et les pratiques vont actuellement de


pairs, ce qui ne facilite pas l’atteinte de l’objectif poursuivi par le code des
marchés publics.

Bref, toute une panoplie de raisons va à l’encontre de la mise en place d’un


cadre de concurrence au niveau des marchés publics.

En sus, les coûts de transaction présents au niveau des marchés publics se


dressent comme obstacle pour les PME de gagner dans les marchés publics.
Les asymétries d’informations sont elles aussi un facteur non négligeable de
l’efficacité de la passation des marchés publics.

Enfin, une réforme de grande envergure doit être entamée au niveau des
organes de passation et d’exécution des marchés publics qui sont les
principaux responsables de tout changement garantissant une optimisation
des ressources au sein du Ministère des Finances .

Cela doit s’accompagner d’une modification des textes régissant les marchés
publics. Il est nécessaire de simplifier ces textes pour permettre une
interprétation pertinente de ces derniers par les organes concernés et les
entreprises soumissionnaires.
53

BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux :

1. Guide méthodologique pour l’élaboration du mémoire à l’ENA, 3 ème


édition octobre 2015 ;
2. Camile Fontaine, « passation des marchés publics » (2022, P 370) ;
54

3. François Lichère et Xavier Lagarde, « tout sur les marchés publics de


fournitures » (2009, P16) ;
4. Fréderic Allaire, l’essentiel du droit des marchés (2019, P136) ;
5. Paul Horace Crecel, « la réussite d’un projet de développement est
tributaire de la maitrise par tous les acteurs du processus et des
procédures de la passation des marchés » Edition Dalloz,
Connaissance du Droit, 2000 ;
6. Adamou Issoufou, « le nouveau droit des marchés publics et la
rationalisation de la dépense publique au Niger et au Sénégal » (2017)
tome 1 ;
7. Christophe Lajoye, la modernisation et l’assouplissement de la
commande publique (2022, P4) ;
8. Olivier FROT & Corinne LEPAGE, « Développement durable et marchés
publics », AFNOR, 2008 .

Rapports

1. Rapport-de-synthese-audit-de-conformite-marches-2019-ARCOP_niger-
version-finale ;
2. Rapport-synthese_audit-materialite_2020_vf ;
3. Rapport_de_synthese_definitif_d_audit_de_conformite_2021
ARCOP/Niger ;
4. Rapport DGCMP 2021.

Mémoires

1. M.yerima Yaya Oumarou, niveau II de l’ENA, Finances/Trésor,


promotion 2003, ayant soutenu en 2007 : la transparence dans la
passation des marchés publics au Tchad » ;
55

2.
3. ;
4.

Textes législatifs et règlementaires

1. Directive N°05/CM/UEMOA Portant contrôle et Régulation des Marchés


Publics et des délégations de service public dans l'UEMOA ;
2. Directive N°04/2005/CM/UEMOA Portant procédures de Passation,
d'Exécution et de Règlement des Marchés Publics et des Délégations
de service public dans l'UEMOA ;
3. Décret N° 2013-002/PRN/PM du 04 Janvier 2013 Portant création
Délégations de Service Public au sein des Directions des Marchés
Publics et des Ministères ;
4. Décret N° 2022-743/PRN/PM du 29 septembre 2022 portant Code des
DMP/DSP ;
5. Cadre harmonisé de la gestion des finances publiques, févier 2019 ;
6. Décret n°2011-687/PRN/PM, portant attributions, composition et
modalités de fonctionnement de l'ARCOP .

Site Internet
http://www.finances.gouv.ne
httpss://www.ena.fr
http://www.memoireonline.com
https://www.marchéspublics.com
http://www.larousse.fr
56

Annexes

Listes des annexes


Annexe 1 : guide d’entretien
Annexe 2 : personnes ressources
Annexe 3 : PPM
Annexe 4 :situations des marchés
57

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