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L’OEIL ROUGE

Pr KERBOUA

Dr. FERRAH
INTRODUCTION
 Symptôme fréquent

 Diagnostic positif simple

 Signes d’accompagnement +++

 Bilan complet indispensable (interrog + examen clinique )++


+  étiologie  PEC

 Traduit une pathologie


- bénigne (conjonctivite,…) ou
- grave (glaucome,…)  urgence
ANAMNÈSE

 ATCD ophtalmologiques et généraux


 Chirurgie oculaire ou traumatisme
 instillation de collyre, lentilles de contact
 infection ORL simultanée, allergie

 Circonstance d’apparition:
 brutale ou après stress: glaucome aigü
 progressive: inflammation
 accidentelle: traumatisme oublié ou ancien
 contexte épidémique: conjonctivite
SIGNES FONCTIONNELS
D’ACCOMPAGNEMENT
 Douleur oculaire = gravité

 Baisse d’acuité visuelle

 Agglutination matinale des cils par sécrétions

 Photophobie + spasmes palpébraux + larmoiement (signes


irritatifs)

 Rougeur observée par l’entourage


EXAMEN OCULAIRE

 Acuité visuelle OD et OG + comparatif

 Examen des annexes:

 Paupieres
 Conj tarsale > corps étranger !!
 culs-de-sac  conjonctivite
 Conj bulbaire : topographie et l'étendue de la
rougeur
 cercle périkératique  glaucome aigü, kératite,
uvéite
 Segment antérieur : Cornée, Iris, Pupille (forme +
réflexe photomoteur)
Recherche corps étranger
CPK
EXAMEN OCULAIRE

 Examen segment antérieur :


 cornée:
- sans fluoréscéine : opacités
-avec fluoréscéine : ulcération épithéliale
- PRC
 chambre antérieure: profondeur, dépôts
(hypopion, hyphéma)
 pupille: déformée, réflexe (absent?)
 tonus oculaire: bidigital, comparatif
Hyphéma

Hypopion
ŒIL ROUGE :
CRITÈRES DE GRAVITÉ
 Baisse d’acuité visuelle
 Douleur
 Cercle périkératique
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
 Les conjonctivites
 L’hémorragie sous conjonctivale
 Le ptérygion
 ŒIL ROUGE DOULOUREUX
 Traumatique: Les corps étrangers
 Les kératites
 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle
 L’uvéite antérieure aigue
LES CONJONCTIVITES
* Inflammation localisée ou diffuse de la muqueuse
conjonctivale,
 Inspection : chémosis + hyperhémie conj.
diffuse.
Follicules: (hyperplasie papillaire entouré par
vaisseax)  virale ++
Papilles: (infiltrat leucocytaire centré par un
vaisseau)  bactéries et allergie
Membranes et fausses membranes  virales

 Kératite, Blépharite, dacryocystite, lentilles de


contact, corps étrangers associés ?
 Tonus oculaire normal, chambre antérieure
calme
 Adénopathies prétragiennes  Virus
CONJONCTIVITES BACTÉRIENNES:
 après conj. virales, ou d’emblée (bilat), pus et sécrétions
collantes

 antibiotique local /pedant 7 jours + hygiène cils et


paupières

 Evolution favorable++ avec guérison complète sous


traitement
Inflammation du cul-de-sac conjonctival inférieur
CONJONCTIVITES VIRALES À
ADÉNOVIRUS
 Bilatérales, symétriques, incubation 2-8J
 Epidémie conj. aigues, folliculaires contagieuses
 Adénopathies prétragiennes, Σ grippal
 Kératite sous-épithéliale : opacités nummulaires
 baisse d’acuité visuelle

Traitement: Antiseptique et corticoïdes au service d’ophtalmologie (K. sous-


épithéliale ), prévention +++
Infiltrats sous-épithéliaux invalidants (adénovirus)
CONJONCTIVITES À
HERPÈS

 Vésicules palpébrales
 Conjonctivite folliculaire aigue
 Adénopathies
 Kératite épithéliale dendritique

Traitement: Acyclovir 5x/jour


CONJONCTIVITES ALLERGIQUES

PRURIT, rougeur, larmoiement et photophobie

 Saisonnière
 Sensibilisation aux pneumallergènes
 Allergie de contact
 Kerato-conjonctivite vernale
 8-15 ans, saison, poussées, terrain allergique
 Signes intenses, hypersécrétion visqueuse
 Pavés  kératite ponctuée superficielles, ulcération cornéenne
 Guérison spontanée à la puberté

Traitement :
 collyres corticoïdes, antihistaminiques
 antidégranulants mastocytaires,
 éviction allergène
 immunosuppresseurs
papilles géantes : kératoconjonctivite vernale

Conjonctivite palpébrale printanière


L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX

 Les conjonctivites

 L’hémorragie sous conjonctivale

 Le ptérygion

 ŒIL ROUGE DOULOUREUX

 Traumatique: Les corps étrangers

 Les kératites

 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle

 L’uvéite antérieure aigue

 ORIENTATION DIAGNOSTIC SANS TRAUMATISME OCULAIRE


- Œil rouge sans douleur ni BAV
- Œil rouge douloureux avec BAV
HEMORRAGIE SOUS
CONJONCTIVALE
 Œil rouge sans douleur ni baisse d’acuité visuelle
 placard rouge en nappe localisé ou étendu, soulevant
la conjonctive.
 cornée, chambre antérieure et pupille normaux
 étiologie: -traumatisme
- spontanée
- HTA
- troubles de la coagulation
- anticoagulants
 résorption spontanée en quelques jours sans
traitement
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
 Les conjonctivites
 L’hémorragie sous conjonctivale
 Le ptérygion
 ŒIL ROUGE DOULOUREUX
 Traumatique: Les corps étrangers
 Les kératites
 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle
 L’uvéite antérieure aigue
PTERYGION
 repli conjonctival empiétant horizontalement sur la cornée, en
nasal++ mais aussi temporal

 Tête (cornée) + corps en éventail (conj)+ Vx (tête)


 Progression lente, selon facteur favorisant:
 Génétique (asiatiques)
 UV, vent, poussière, air sec

 Problèmes :

- Esthétique
- Qualité de vie: pterygion inflammatoires, signes irritatifs
- BAV Astigmatisme + baisse d’acuité visuelle (axe visuel)

 Traitement
 Dans les stades avances  chirurgie
 Ablation simple: récidive
 Résection + autogreffe cornéo-conj: récidives 
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX

 Les conjonctivites

 L’hémorragie sous conjonctivale

 Le ptérigyon

 ŒIL ROUGE DOULOUREUX

 Traumatique: Les corps étrangers

 Les kératites aigues

 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle

 L’uvéite antérieure aigue

 ORIENTATION DIAGNOSTIC SANS TRAUMATISME OCULAIRE


- Œil rouge sans douleur ni BAV
- Œil rouge douloureux avec BAV
LES CORPS ETRANGERS
 Œil rouge, douloureux, AV effondrée?

 Corps étranger?
 conjonctival : retourner paupière>,
culs-de-sac conjonctivaux, coton tige
 cornéen: visible.
 intraoculaire: Rx orbite, écho, TDM
orbite (coupe coronale et axiales)

 Plaie perforante ou non du globe


oculaire?
CORPS ETRANGER SUPERFICIEL
 Cornée/Conjonctive (accident de travail)

 Douleur, hyperhémie, larmoiement,


photophobie, blépharospasme

 Acuité visuelle conservée sauf corps


étranger dans l’axe visuel

 lumière: corps étranger cornéen (fluo)?


Retourner paupière >

Traitement: ablation du corps étranger,


antibiothérapie, pansement (! penser au
vaccin antitétanique)
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX

 Les conjonctivites

 L’hémorragie sous conjonctivale

 Le ptérigyon

 ŒIL ROUGE DOULOUREUX

 Traumatique: Les corps étrangers

 Les kératites aigues

 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle

 L’uvéite antérieure aigue

 ORIENTATION DIAGNOSTIC SANS TRAUMATISME OCULAIRE


- Œil rouge sans douleur ni BAV
- Œil rouge douloureux avec BAV
KERATITES AIGUES

Œil rouge douloureux avec baisse d’acuité visuelle


 Douleur vive (si gravité) photophobie, blépharospasme,
larmoiement, acuité visuelle  non effondrée.
 Cercle périkératique  corps étranger?
 Test à la fluorescéine
 Kératites épithéliales : ulcère superficiel (fluo+)
 Kératites interstitielles: fluo-, opacités stromales, œdème cornéen sans
perte de substance épithéliale
KERATITES AIGUES

Kératites épithéliales

 L’érosion cornéenne
 Kératite herpétique
 Kératite zostérienne
 Kératite bactérienne
L’ÉROSION CORNÉENNE
 Détachement avec soulèvement de
l’épithélium cornéen (ou scalp cornéen)
 Traumatismes bénins: coups d’ongles,
branches d’arbres, lentilles de contact
 Douleur ↑ (terminaisons nerveuses)+
photophobie, larmoiement + sensation
corps étranger. Baisse d’acuité visuelle
(axe visuel).
 Anesthésique topique => examen mais
toxique
 Test Fluo + : plage désépithélialisation
 ? paupière sup CE

Traitement : collyre antiseptique, onguent


ophtalmique antibiotique / quelques jours
+/-cicatrisant cornéen
LUBRIFIER ≠ kératalgies épithéliales
récidivantes.
KÉRATITE ÉPITHÉLIALE
HERPÉTIQUE
 Pronostic visuel (opacification)
mis en jeu
 Isolée / att cutanéo-muq
(antécédents).
 Lampe + test fluo: ulcère
dendritique, carte géographique ou
kératite punctiforme superficielle.
 Facteurs déclenchants:
traumatisme, soleil, froid, stress,
immunodépression, corticoïdes.
 Diagnostic: clinique, cultures
cellulaires, PCR si doute
(polymerase chain reaction)

Traitement: Acyclovir onguent


ophtalmique, collyre
antibiotique. ! Corticoïdes contre-
indiqués (extension, perforation)
KÉRATITE ÉPITHÉLIALE
ZOSTÉRIENNE

 si V1 (branche naso-ciliaire du trijumeau) atteinte cornéenne 


Kératite+++ (Signe de Hutchinson)
(anesthésie cornéenne associée)

Kératite pseudodendritique
au cours d’un zona ophtalmique
KÉRATITE ÉPITHÉLIALE
BACTÉRIENNE
 Suite à ulcère traumatique ou conjonctivite microbienne, et
surtout port de lentilles de contact
 Facteurs favorisants: infection de voisinage ORL ou des voies
lacrymales ou port de lentilles de contact
 Complication: ulcère à hypopion  perforation cornéenne,
panophtalmie
 prélévement local  antibiogramme

Traitement: collyre antibiotiques.


et seulement après examen ophtalmologique
+/- corticoïdes (inflammation).
KÉRATITE ÉPITHÉLIALE
BACTÉRIENNE
 Staphylocoque Aureus, epidermidis, Streptococcus, Propionibacterium
acnes et Pseudomonas aeruginosa
 Bacilles Gram (+) présents indépendamment lentilles de contact
 Bacilles Gram (-) multirésistants (pyocyanique,..) quasi-exclusivement
isolés chez les porteurs de lentilles de contact
 Pneumocoque + Pyocyanique = risque ↑ d’évolution rapide et fonte
cornéenne.
Abcès sous lentille de contact Ulcère à hypopion

Abcès cornéen mycotique Kératite ulcérante périphérique en gouttière


dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoide
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
 Les conjonctivites
 L’hémorragie sous conjonctivale
 Le ptérigyon
 ŒIL ROUGE DOULOUREUX
 Traumatique: Les corps étrangers
 Les kératites aigues
 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle
 L’uvéite antérieure aigue
GLAUCOME AIGU PAR
FERMETURE DE L’ANGLE
Œil rouge douloureux + baisse d’acuité visuelle
 50 ans, urgence thérapeutique  hospitalisation
 Douleurs violentes à irradiation périorbitaire, larmoiement,
photophobie et acuité visuelle  
+signes digestifs (vomissements, nausées) égarant le diagnostic
 Lampe: cercle périkératique, semi-mydriase aréflectique,
chambre antérieure étroite, oedème de cornée
 Hypertonie oculaire+++ (bille de verre)
 Gonioscopie : angle irido-cornéen fermé sur 360°

 Examen oeil adelphe


 (chambre antérieure étroite, angle fermé?)
GLAUCOME AIGU PAR
FERMETURE DE L’ANGLE

Traitement:  tonus oculaire et


ouvrir angle irido-cornéen

 Acétazolamide IV et per os
 Myotiques en collyres ODG
 Iridotomie au laser ODG
L’ŒIL ROUGE
 ORIENTATION ETIOLOGIQUE
 Anamnèse
 Signes fonctionnels d’accompagnement
 Examen oculaire
 ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX

 Les conjonctivites

 L’hémorragie sous conjonctivale

 Le ptérigyon

 ŒIL ROUGE DOULOUREUX

 Traumatique: Les corps étrangers

 Les kératites aigues

 Le glaucome aigu par fermeture de l’angle

 L’uvéite antérieure aigue

 ORIENTATION DIAGNOSTIC SANS TRAUMATISME OCULAIRE


- Œil rouge sans douleur ni BAV
- Œil rouge douloureux avec BAV
UVEITE ANTERIEURE
AIGUE
 Uvée antérieure = iris et corps ciliaire
 Signes fonctionnels:
 douleur profonde  temporale ou frontale,
 baisse d’acuité visuelles importante
 photophobie+++
 Lampe: cercle périkératique, précipités rétro-descemétiques
(parfois visibles), tyndall, hypopion, synéchies irido-
cristalliniennes, séclusion pupillaire (iris tomate), hypertonie
oculaire.
  réflexe photomoteur, nodules iriens
UVEITE ANTERIEURE AIGUE

 Evolution: poussées, séquelles (synéchies irido-


cristalliniennes, trouble cornéen, cataracte)
 Etiologies: 80% aucune
 infection ou inflammation locale: plaie, corps étranger,
chirurgie
 auto-immune: uvéite phako-antigénique, ophtalmie
sympathique
 maladies générales rhumatismales : spondylarthrite
ankylosante, polyarthrite rhumatoïde
 maladies inflammatoire: sarcoïdose
 Traitement : mydriatique, cycloplégique, corticoïdes collyres
et sous-conj + traitement étiologique
Œil rouge = CI corticothérapie

Merci pour votre attention


A RETENIR
Orientation étiologique

Causes traumatique :
 érosion cornéenne superficielle
 plaie perforante ? corps étranger (superficiel ou intraoculaire)  Rx
Causes non traumatique (voir arbre décisionnel)
- Œil rouge, indolore, sans baisse d’acuité visuelle
 conjonctivite,
 ptérygion
 hémorragie sous conjonctivale
- Œil rouge, douloureux, avec baisse d’acuité visuelle
 kératite,
 uvéite antérieure,
 glaucome aigü par fermeture de l’angle
CONCLUSION

• L’ œil rouge représente un symptôme fréquent de consultation en


ophtalmologie
• L’ enquête étiologue est guidée par l'interrogatoire mais surtout par les
signes accompagnateurs oculaires et généraux
• L'examen ophtalmologique est la clef d’une bonne prise en charge
thérapeutique qui dépendra du diagnostique étiologique

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