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Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Université de Constantine 3 Faculté de médecine de Constantine

ENSEIGNEMENT DES EXTERNES S6


Unité d’ophtalmologie

Œil et maladies générales


Préparé et présenté par Pr Ag BENLARIBI. M

Année universitaire 2023-2024

Introduction :
• L’œil est le miroir de l’organisme

• il reflète les atteintes systémiques et permet de juger de la prise en

charge des patients.

• Les affections oculaires générales (vasculaires, inflammatoires, infectieuses et même rares)


sont des exemples de collaboration

efficace entre les ophtalmologistes et les autres confrères (internistes, rhumatologues,


endocrinologues, neurologues, pédiatres…)impliqués dans La prise en charges de ces différentes
pathologies.

• Cette collaboration permet de contribuer à la démarche diagnostique et

thérapeutique des patients.

1.L’hypertension intracranienne :
A/Les tumeurs cérébrales

▹ Les tumeurs du système nerveux sont de nature et de siège variés.

▹ Leurs expressions cliniques neuro-ophtalmologiques sont variables et souvent intriquées.


▹ L’ophtalmologiste peut être le premier à faire le diagnostic d’une tumeur cérébrale.

▹ La symptomatologie oculaire comporte :

▸ l’oedème papillaire, bilatéral, conséquence de l‘hypertension

Intracrânienne (HIC) ;

▸ les paralysies oculomotrices ;

Manifestations ophtalmologiques des TC :

_L’oedeme papillaire :

▹ Toujours bilatéral, parfois asymétrique, plus important d’un côté.

▹ Dans l’oedème papillaire(OP) débutant, l’acuité visuelle est normale.

_POM :

localise la lésion sur le trajet du nerf crânien concerné

VI est généralement un signe d’HIC.

_Les atteintes périmétriques :

▹ De grande valeur localisatrice.

▹ Les déficits les plus caractéristiques sont :

▹ - L’hémianopsie bitemporale : signe l’atteinte du chiasma.


▹ - L’hémianopsie latérale homonyme : signe l’atteinte des voies

optiques retrochiasmatique.

B/Les craniosténoses

Fermeture précoce d’une ou de plusieurs sutures des os du crane (synostose) Caractérisée par : HIC+
hydrocéphalie , retard staturopondéral et psychomoteur

_Manifestations ophtalmologiques :

▹ BAV : OP, atrophie optique, kératopathie d’exposition

▹ Troubles oculomoteurs : strabisme divergent

2. La Sclérose en plaque :
Généralités :

Définition : Affection inflammatoire, démyélinisante du SNC d’origine auto-immune d’évolution


chronique

-Cause la plus fréquente des NOI chez l’adulte, NORB plus fréquente que NOa.

-L’atteinte ophtalmique est fréquente et parfois inaugurale (20% des cas)

-Unilatérale dans 2/3 des cas; bilatéralisation possible

Etude clinique :

▹ Terrain : adulte jeune (30-35ans), 3F/1H

Signes fonctionnels :

• Douleurs oculaires à la mobilisation du globe (90%)

• BAV souvent unilatérale, variable et rapidement progressive

• Diplopie binoculaire

• Phénomène d’Uhthoff.

Signes physiques :

• DPAR ou pupille de Marcus Gunn.

• FO : normal (2/3des cas : NORB) ou œdème papillaire (1/3 )

Autres signes : Uvéite intermédiaire, Périphlébite périphérique, Troubles oculo-moteurs, Atteintes


chiasmatique ou rétro chiasmatique
_Signes extra-oculaires de la SEP :

▹ TROUBLES MOTEURS : syndrome pyramidal

▹ TROUBLES SENSITIFS : tactiles et proprioceptifs (paresthésies, syndrome de Lhermitte)

▹ TROUBLES CEREBELLEUX : statiques et dynamiques

▹ TROUBLES VESTIBULAIRES : vertiges, nystagmus

▹ TROUBLES GENITO-URINAIRES.

_Examen complémentaires :

▹ Champ visuel : scotomes Centraux ou Centro-coecaux, parfois déficit diffus

▹ PEV : très altèrés au stade aigu : la latence du pic P100 est typiquement prolongée

▹ Vision des couleurs : dyschromatopsie d’axe Rouge -Vert

▹ IRM cérébrale : Zones d’hyper signal en T2 Flair légèrement hétérogène ; parfois zones d’hypo
signal en T1 se rehaussant après injection

▹ Biologie : Pas de syndrome inflammatoire biologique.

▹ PL : Pleiocytose lymphocytaire ; Hyper protéinorachie modérée ; Synthèse locale D’IgG oligoclonale

_Diagnostic positif :

▹ La démarche diagnostique faisceau d’arguments clinique, biologiques, électro physiologiques et


radiologiques.

▹ Dissémination temporo spaciale :

▸ Dans l’espace : critères de Barkhof

▸ Dans le temps : critère de Mc Donald(2011)

▹ L’inflammation chronique du SNC

▹ Absence de Syndrome inflammatoire systémique

▹ Absence d’ explication aux anomalies clinique et para clinique

▹ Anti corps anti MOG et AQP4 négatifs.

_Evolution :

▹ 75% des patients récupèrent 10/10 à 6 mois.

▹ L’AV finale est indépendante du traitement ; Elle dépend de l’AV initiale mais les patients traités
récupèrent plus vite
▹ Des séquelles peuvent persister

▹ Des Récidives homo ou controlatérales dans 30% des cas à 5ans.

Le risque de survenue d’une SEP après une NOI : 30% à 5ans

Traitement :

A la phase aigue:CTC +/- échanges plasmatiques

Traitement de fond : Immunomodulateurs (Interféron B, cyclospoqrine)

3. La maladie de Behcet :
Introduction :

-Vasculite systémique d’origine inconnue. évoluant par poussées :

-Inflammation intraoculaire.

-Ulcérations buccales et/ou génitales. (Aphtose bipolaire)

-Lésions cutanées.

-Atteintes viscérales (Tube digestif, SNC, vaisseaux et articulations )

-La prévalence la plus élevée est en Turquie

-L’incidence mal connue

_Manifestations ophtalmologiques de la maladie de Behcet :

Fréquente (40 à 70 % ) et grave (potentiellement cécitante) L’atteinte oculaire est inaugurale dans
20% des cas (ou 2 à 3 ans après)

Inflammation intraoculaire (Uvéite ) est l’atteinte ophtalmologique la plus fréquente.

peut être antérieure, postérieure ou totale (Panuvéite).

D’autres manifestations sont moins fréquente: o Épisclérite, sclérite, kératite périphérique ou névrite
optique isolée

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_Manifestation extra-oculaire de la ma aldie de Behcet :

Signes cutanéomuqueux

Signes neurologiques

Signes ostéo-articulaires

Atteinte vasculaire

_Diagnostic positif de la maladie de Behçet

▹ Il n’existe pas d’éléments cliniques, biologiques ou histologiques spécifiques de la maladie de


Behçet.

_Traitement :

Etroite collaboration avec un interniste

Basé sur : corticoides par voie locale ou générale Immunosupresseurs ( atteinte postérieure meme
minime) Biothérapie

Autres :

Laser en cas d’atteinte postérieure ischémique étendue la colchicine pour l’atteinte cutanée et
articulaire

_Diagnostic positif de la maladie de Behçet


4. La sarcoïdose :
Introduction :

▹ La sarcoïdose ou maladie de Besnier-Boeck-Schaumann est une granulomatose systémique


d’étiologie inconnue

▹ Caractérisée : la formation de granulomes immunitaires au niveau des organes atteints.

▹ Le diagnostic : un faisceau d’arguments cliniques, paracliniques et anatomopathologiques


(granulome épithélioïde et gigantocellulaire sans nécrose caséeuse.)

▹ Organes touchés : système lymphatique médiastinal, les poumons, la peau et les yeux (20-50%).

Manifestations ophtalmologiques de la sarcoïdose

▹ Toutes les tuniques peuvent être touchées, même les annexes


A B C
Image A :Précipités rétrocornéens granulomateux

Image B/C : Volumineux granulome de l’angle iridocornéen.

Manifestations extra oculaires de la sarcoïdose :

▹ Atteinte pulmonaire : 90% des patients

▹ Atteinte cutanée : érythème noueux

▹ Atteinte cardiaque : 5% des patients

▹ Atteinte neurologique

▹ Autres organes : foie, rate, os, articulations et VAS

Examens complémentaires dans le cadre de la sarcoïdos :


Diagnostic de la sarcoïdose
Classification diagnostic de la
sarcoïdose oculaire

Traitement de la sarcoïdose

▹ Le traitement de référence de la sarcoïdose est la corticothérapie

▹ Immunosuppresseurs

▹ Biothérapie

▹Toutes les sarcoïdoses ne requièrent pas de traitement systémique.

5.L’arthrite juvénile idiopathique :


Introduction

L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) :

▹ atteintes inflammatoires du sujet âgé de moins de 16ans évoluant depuis au moins six semaines, en
dehors de toutes autres causes d’arthrite.

▹ La première description fut publiée par Still en 1897.

Manifestations ophtalmologiques de l’AJI

▹ L’uvéite antérieure : + fréquente.

-De fins précipités rétro-cornéens dont le nombre dépend de l’intensité de l’inflammation,

-Un tyndall de la chambre antérieure,

-Des synéchies iridocristaliniennes.

Complications :

▹ La kératite en bandelette

▹ La cataracte

▹ Les synéchies iridocristaliniennes ▹ Le glaucome


Traitement de l’AJI

▹ Corticoïdes par voie locale ou systémique (complications iatrogènes)

▹ Immunosuppresseurs (MTX)

▹ Biothérapie

▹ Autres : traitement des complications

6. Le lupus érythémateux systémique :


Introduction

▹ Le lupus érythémateux systémique est une maladie inflammatoire du tissu conjonctif chronique,
qui peut toucher les articulations, les reins, la peau, les muqueuses et les parois des vaisseaux
sanguins.

Manifestations ophtalmologiques du Lupus

▹ Il peut se manifester par l'occlusion d'artérioles rétiniennes ou choroïdiennes.

▹ Il n'existe pas d'atteinte veineuse associée.

▹ C'est une cause classique de rétinopathie dysorique.

▹ Autres manifestations : kératoconjonctivite séche, Syndrome de Gougerot – Sjögren IIiaire, sclérite,


épisclérite, kératite, uvéite antérieure ou postérieure

Les autres atteintes extra ophtalmologiques : Pleuro-péricardique, cardiaque, rénale et


neurologique.

Critères diagnostiques du Lupus :

Quatre de ces critères doivent être présents pour affirmer un diagnostic de lupus. Ils sont présents
dans 96 % des LED :

- éruption sur le visage en aile de papillon,

- éruption du lupus discoïde,

- photosensibilité,

- ulcérations buccales ou nasopharyngées,

- polyarthrite non érosive,

- pleurésie ou péricardite,

- néphropathie : protéinurie > 0,5 g/24 h ou cylindrurie,

- crises comitiales ou psychose


- atteintes hématologiques : Anémie hémolytique ou leucopénie < 4000/mm³ ou lymphopénie
< 1500/mm³ ou thrombopénie < 100 000/mm³,

- anomalie immunologique : présence de cellules LE (cellules de Hargrave) ou anticorps anti-


ADN natifs ou anticorps anti-sm ou fausse sérologie syphilitique positive,

- présence d’un taux élevé anticorps antinucléaires.

Traitement du Lupus :

▹ Les antipaludéens de synthèse :Anti-inflammatoires et antalgiques :permettent de contrôler les


phénomènes articulaires

▹ La corticothérapie

▹ Les immunosuppresseurs

▹ Les plasmaphérèses

▹ Biothérapie

7. Autres pathologies générales :


Maladie de Horton

Artérite à cellules géantes.

Plus fréquente en occident (Europe et nord de l'Amérique)

Elle concerne surtout les sujets de plus de 50 ans.

Touche les artères de moyen et gros calibre (les Branches de la carotide externe).

C’est une URGENCE OPHTALMOLOGIQUE.

Gravité fonctionnelle : Bilatéralisation, cécité définitive.

_Les plus fréquentes

-Neuropathie optique ischémique antérieure.

-Occlusion de l’artère ciliorétinienne.

-Occlusion de l’artère centrale de la rétine.

_signes prodromiques:

-Amaurose fugace,

-Eclipse visuelle régressive,

-amputation du CV.
Maladies infectieuses :

▹ VIH

▹ Zona

▹ Herpes

▹ Toxoplasmose

▹ TBC

▹ Syphilis

Conclusion :

▹ L’ophtalmologie est la fenêtre de la médecine internes vis avis certaines pathologies.

▹ Une bonne connaissance des manifestations ophtalmologiques dans certain nombre de pathologies
générales est un atout majeur pour un diagnostique, classification et une prise en charge adéquate.

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