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Abi Ayad
Un ulcère de jambe (UJ) est une perte de substance chronique des membres inférieurs, sans tendance
spontanée à la cicatrisation. Dans la grande majorité des cas, les UJ sont la conséquence d’une
insuffisance circulatoire des membres inférieurs :
ulcères veineux >> artériels > angiodermite > causes plus rares
- Examen vasculaire :
Artériel : palpation de tous les pouls périphériques.
Auscultation de tous les axes vasculaires, mesure temps de recoloration cutané (allongement du
temps de recoloration pulpaire)
Veineux : œdème déclive, varices, mise en évidence d’une incontinence veineuse par la réalisation
de certaines manœuvres spécialisées
Enfin on s’assurera de l’absence de troubles de la sensibilité des membres inférieurs (ulcérations
neurotrophiques)
3ème étape : Bilan :
- Écho-Doppler artériel et/ou veineux : Arteriopathie oblitérante des membres inferieurs,
insuffisance ou thrombose veineuse
- Orientées par la clinique, essentiellement si écho-Doppler négatif : biopsie péri ulcereuse ; NFS,
VS, CRP, électrophorèse des protéines sériques, prélèvements bactériologiques; bilan
immunologique, autres suivant orientation
- Recherche Facteurs de risque vasculaire: bilan lipidique, glycémie à jeun
3. Angiodermite nécrotique :
- Terrain : patients hypertendus et/ou diabétiques +++
- Début brutal par une plaque purpurique du tiers moyen de la jambe qui devient rapidement
nécrotique va progressivement s’éliminer pour laisser place à une ulcération superficielle entourée
d’un liseré livédoïde caractéristique. La Douleur est intense
- Examen histologique élimine en cas de doute diagnostique avec une vascularite ou autre cause et ne
retrouve que des lésions d’artériosclérose non spécifiques
4. Ulcères de causes non vasculaires : Il faut se poser la question d’une étiologie non vasculaire de
l’ulcère comme par exemple une origine infectieuse, néoplasique (carcinome epidermoide),
neurologique ou autre devant des examens artériel et veineux normaux n’expliquant pas la
symptomatologie ulcéreuse, évolution rapide, absence d’évolution favorable vers la cicatrisation après
2-3 mois de traitement bien conduit, anomalie du fond (bourgeonnement...) siège atypique
Conclusion :
• L’ulcère de jambe est une pathologie fréquente dont la prise en charge doit être multi disciplinaire.
• L’origine est principalement vasculaire.
• Un bilan vasculaire clinique et para clinique pour la meilleure prise en charge étiologique est
fondamental
• L’évolution stagnante d’un ulcère malgré des soins bien conduits doit faire pratiquer une biopsie à
la recherche d’un carcinome cutané ou autre etiologie par la realisation d’autres bilans guidés par
la clinique.
Rosacée
Dermatose faciale chronique qui évolue pendant de nombreuses années par poussées successives.
Elle prédomine chez la femme avec un Pic de fréquence entre 40 - 50 ans le plus souvent à peau
claire, aux yeux clairs et aux cheveux clairs
La maladie est liée à un dysfonctionnement vasculaire au niveau de la face (se traduisant
cliniquement par les bouffées vasomotrices et la présence de vaisseaux dilatés (télangiectasies)
associée à des manifestations inflammatoires chroniques mettant en jeu l’immunité innée.
Les papulo pustules comme l’érythème sont associés à une colonisation accrue par Demodex, parasite
qui héberge des bactéries ayant un rôle pro-inflammatoire propre possible.
I. Aspects cliniques :
A. Signes vasculaires :
érythème de fond permanent de localisation évocatrice, Centro
faciale (zones malaires, nez, centre du front, et le menton. Les zones péri
oculaires et péribuccales sont épargnées
télangiectasies ou couperose : situées dans les régions malaires et
sur le nez. Le plus souvent, on a un tableau mixte associant un érythème
de fond et des télangiectasies, qu’on qualifie d’érythro couperose
Les bouffées vasomotrices (flush) déclenchées par les changements de température liés au climat ou à
l’activité professionnelle, le stress, ou par l’absorption de boissons chaudes, d’alcool et d’aliments épicés
Signes fonctionnels : la peau est très sensible, les patients se plaignent de sensation de sécheresse, ou
de brûlure.
I. Clinique :
1. Atteinte de la face :
- Terrain : hommes (18-40ans)
- Sous forme de plaques légèrement érythémateuses, recouvertes de petites squames non adhérentes,
de topographie caractéristique : prédominent dans la partie médiane du visage, au sillon nasogeniens,
au pli sous-labial, aux sillons inter sourciliers, aux plis des pavillons auriculaires et à la lisière du cuir
chevelu avec généralement une distribution symétrique.
- En cas d’atteinte étendue, et plus particulièrement chez les jeunes patients, pensez à l’association
avec le virus (VIH)
2. Atteinte du tronc : Plaques érythémateuses, annulaires avec une bordure squameuse de la région pré
thoracique et inter scapulaire
3. Atteinte du cuir chevelu : Dans la forme la plus discrète, le patient a des squames fines ou pellicules
avec un cuir chevelu non érythémateux. Dans la forme inflammatoire, sur un érythème plus marqué, les
squames sont plus épaisses et collent au cuir chevelu ; l’érythème peut s’étendre à la bordure frontale
du cuir chevelu constituant la classique « couronne séborrhéique
III. Diagnostic :
- Repose majoritairement sur le mode évolutif et l’examen clinique.
- Une biopsie cutanée peut être parfois utile pour exclure d’autres affections.
- Le principal Diagnostic différentiel est le Psoriasis de la face l’existence de lésions de psoriasis à
distance sur les coudes, les genoux ou les ongles ou les muqueuses, les antécédents familiaux aident à
confirmer le diagnostic.
B. En l’absence de lésions cutanées spécifiques on est face à un prurit sine materia et donc
rechercher d’autres éléments qui peuvent contribuer à faire le diagnostic étiologique :
1. œdème (insuffisance rénale, hypothyroïdie)
2. ictère (cholestase)
3. érythrose (maladie de Vaquez)
4. pâleur et chute de cheveux (carence martiale)
5. hypersudation (hyperthyroïdie), etc.
6. L’examen neurologique peut également apporter des informations utiles
3ème étape : Proposer de faire un bilan en l’absence d’éléments d’orientation : NFS , Glycémie à jeun,
hémoglobine glycosylée, Calcémie corrigée, Fer sérique, ferritinémie, Électrophorèse et
immunoélectrophorèse des protéines, Urée, créatininémie, TSH, Bilan hépatique complet, Sérologie VIH,
VHA, VHB, VHC, VS, CRP, Radiographie pulmonaire, échographie abdominale, biopsie cutanée avec IF
(notamment chez le sujet âgé), parasitologie des selles
III. Les causes : elles sont schématiquement individualisées en :
Dermatoses spécifiques classées en :
a) Prurits localisé : Teigne, pédiculose, psoriasis (Cuir chevelu), eczéma, acné (Visage), Psoriasis,
balanite/vulvite infectieuse (génital)
b) Prurits diffus : Dermatite atopique, Eczéma de contact, Psoriasis, pemphigoide bulleuse, gale,
pédiculose, lymphome cutané, toxidermie
Maladies générales :
Cliniquement :
- Il s’agit de tuméfaction non soufflante à l’auscultation sans battement ni frémissement à la
palpation ; de consistance élastique (non indurée)
- 03 aspects cliniques :
hémangiomes superficiels (angiomes tubéreux) se caractérisent par une tumeur rouge vif comme
posée sur la peau
hémangiomes profonds (ou sous-cutanés) se caractérisent par une tuméfaction molle bleutée ou de la
couleur de la peau normale avec parfois des télangiectasies en surface
hémangiomes mixtes : association des 2 composantes superficielle et profonde
Prise en charge :
- La majorité des hémangiomes régresse totalement et ne nécessite donc aucun traitement. Il faut
l’expliquer aux parents
- En cas d’hémangiome évolutif volumineux, ou mettant enjeu le pronostic fonctionnel ou vital ou faisant
craindre des séquelles esthétiques, le traitement de première intention fait appel à l’hemangiol (B.
BLOQUANT) en milieu hospitalier +++++ avec suivi étroit de l enfant