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Dermato-Vénérologie Dr.

Abi Ayad

Un ulcère de jambe (UJ) est une perte de substance chronique des membres inférieurs, sans tendance
spontanée à la cicatrisation. Dans la grande majorité des cas, les UJ sont la conséquence d’une
insuffisance circulatoire des membres inférieurs :
ulcères veineux >> artériels > angiodermite > causes plus rares

 1ère étape : Interrogatoire :


- Antécédents obstétricaux et les autres antécédents médicaux et chirurgicaux
- Signes d’insuffisance veineuse essentielle ou post-thrombotique : lourdeur de jambes, phlébalgies,
œdème vespéral, crampes au repos
- Signes d’artériopathie : claudication intermittente, douleurs de décubitus
- Antécédents personnels ou familiaux (hérédité) : de varices, thromboses veineuses profondes,
superficielles ou embolie pulmonaire
- Facteurs de risque vasculaire : diabète, HTA, tabagisme, antécédents d’accident vasculaire cérébral ou
d’ischémie myocardique
- Profession, prise médicamenteuse: Contraception …….

 2ème étape : Examen clinique :


- Etat général : TA, Poids / Taille / IMC ; les caractères de l’ulcère et du tégument péri ulcéreux
- Examen dermatologique : aspect de l’ulcère et de la peau ulcereuse permettant de préciser la cause et
de guider la prise en charge
 Caractères de l’ulcère : Siège, Dimensions,
Aspect du fond : rose-rouge, fait de bourgeons charnus (c’est la bonne situation que l’on s’efforcera
d’obtenir), blanc-jaunâtre, fibrineux, dur, atone (aspect habituel des ulcères non encore traités),
surinfecté, malodorant, nécrotique (zones noirâtres),
Aspect des bords souples, en continuité avec le fond de l’ulcère (c’est la situation favorable) ou durs,
scléreux, surélevés, à pic (la cicatrisation sera plus lente)
 Caractéristiques de la peau peri ulcereuse :
 Origine veineuse :
- dermite ocre (lésion de capillarite) : macules malléolaires internes ou face antérieure des tibias
rouge violacé initialement puis devenant brunes
- atrophie blanche (lésion de capillarite) : plaques de petite taille, irrégulières, atrophiques et de
couleur ivoire Souvent douloureuses et tendance à l’ulcération
- eczéma de stase : plaques prurigineuses, débutant souvent dans la région malléolaire interne et
pouvant s’étendre au reste de la jambe
- hypodermite subaigüe : grosse jambe rouge et douloureuse, d’apparition progressive, non fébrile.
Après plusieurs récidives, le mollet devient dur avec peau scléreuse réalisant la lipodermatosclerose
(hypodermite scléreuse)
 Origine artérielle : Peau dépilée, lisse, froide (baisse de la température cutanée) pâleur à la
surélévation du pied ; cyanose de déclivité

- Examen vasculaire :
 Artériel : palpation de tous les pouls périphériques.
Auscultation de tous les axes vasculaires, mesure temps de recoloration cutané (allongement du
temps de recoloration pulpaire)
 Veineux : œdème déclive, varices, mise en évidence d’une incontinence veineuse par la réalisation
de certaines manœuvres spécialisées
Enfin on s’assurera de l’absence de troubles de la sensibilité des membres inférieurs (ulcérations
neurotrophiques)
 3ème étape : Bilan :
- Écho-Doppler artériel et/ou veineux : Arteriopathie oblitérante des membres inferieurs,
insuffisance ou thrombose veineuse
- Orientées par la clinique, essentiellement si écho-Doppler négatif : biopsie péri ulcereuse ; NFS,
VS, CRP, électrophorèse des protéines sériques, prélèvements bactériologiques; bilan
immunologique, autres suivant orientation
- Recherche Facteurs de risque vasculaire: bilan lipidique, glycémie à jeun

 4ème étape : Préciser la Cause :


1. Ulcère de jambe veineux :
- Terrain surtout Femme de plus de 50 ans et en Surpoids
- L’ulcère veineux est plutôt unique, ancien, relativement grande taille, de siège péri malléolaire
jusqu’au 1/3 inférieur du mollet, peu profond, peu douloureux associé à des anomalies du tégument
péri ulcéreux
- L’échographie Doppler veineuse permet de faire le bilan lésionnel et préciser l’origine variqueuse
et/ou post-phlébitique de l’insuffisance veineuse
2. Ulcère artériel :
- Terrain : Homme de plus de 50 ans, Tabac++, HTA, diabète, obésité, dyslipidémie
- Ulcère unique ou multiple, de grande taille creusant, pouvant mettre à nu les structures sous-jacentes
topographie suspendue ou distale (orteils)
- Peau péri-ulcéreuse lisse, froide, dépilée
- Abolition d’un ou plusieurs pouls périphériques
- Douleur habituellement intense écho-Doppler artériel va confirmer l’artériopathie

3. Angiodermite nécrotique :
- Terrain : patients hypertendus et/ou diabétiques +++
- Début brutal par une plaque purpurique du tiers moyen de la jambe qui devient rapidement
nécrotique va progressivement s’éliminer pour laisser place à une ulcération superficielle entourée
d’un liseré livédoïde caractéristique. La Douleur est intense
- Examen histologique élimine en cas de doute diagnostique avec une vascularite ou autre cause et ne
retrouve que des lésions d’artériosclérose non spécifiques

4. Ulcères de causes non vasculaires : Il faut se poser la question d’une étiologie non vasculaire de
l’ulcère comme par exemple une origine infectieuse, néoplasique (carcinome epidermoide),
neurologique ou autre devant des examens artériel et veineux normaux n’expliquant pas la
symptomatologie ulcéreuse, évolution rapide, absence d’évolution favorable vers la cicatrisation après
2-3 mois de traitement bien conduit, anomalie du fond (bourgeonnement...) siège atypique

Conclusion :
• L’ulcère de jambe est une pathologie fréquente dont la prise en charge doit être multi disciplinaire.
• L’origine est principalement vasculaire.
• Un bilan vasculaire clinique et para clinique pour la meilleure prise en charge étiologique est
fondamental
• L’évolution stagnante d’un ulcère malgré des soins bien conduits doit faire pratiquer une biopsie à
la recherche d’un carcinome cutané ou autre etiologie par la realisation d’autres bilans guidés par
la clinique.
Rosacée
 Dermatose faciale chronique qui évolue pendant de nombreuses années par poussées successives.
 Elle prédomine chez la femme avec un Pic de fréquence entre 40 - 50 ans le plus souvent à peau
claire, aux yeux clairs et aux cheveux clairs
 La maladie est liée à un dysfonctionnement vasculaire au niveau de la face (se traduisant
cliniquement par les bouffées vasomotrices et la présence de vaisseaux dilatés (télangiectasies)
associée à des manifestations inflammatoires chroniques mettant en jeu l’immunité innée.
 Les papulo pustules comme l’érythème sont associés à une colonisation accrue par Demodex, parasite
qui héberge des bactéries ayant un rôle pro-inflammatoire propre possible.

I. Aspects cliniques :
A. Signes vasculaires :
 érythème de fond permanent de localisation évocatrice, Centro
faciale (zones malaires, nez, centre du front, et le menton. Les zones péri
oculaires et péribuccales sont épargnées
 télangiectasies ou couperose : situées dans les régions malaires et
sur le nez. Le plus souvent, on a un tableau mixte associant un érythème
de fond et des télangiectasies, qu’on qualifie d’érythro couperose
 Les bouffées vasomotrices (flush) déclenchées par les changements de température liés au climat ou à
l’activité professionnelle, le stress, ou par l’absorption de boissons chaudes, d’alcool et d’aliments épicés
 Signes fonctionnels : la peau est très sensible, les patients se plaignent de sensation de sécheresse, ou
de brûlure.

B. Lésions inflammatoires papulopustuleuses : Les patients ont pratiquement toujours un fond


vasculaire, sur lequel se développent des papules et des pustules généralement confinées aux zones
atteintes par l’érythème .Elles évoluent par poussées successives, avec des phases d’amélioration
spontanée contrairement à l’érythème de fond qui est permanent.
C. Lésions hyper trophiques (Rhinophyma et autres phymas) : La peau progressivement, devient dure,
hypertrophique avec des formations nodulaires pseudo tumorales. L'aspect caractéristique est celui du
gros nez rouge et bosselé ou Rhinophyma qui affecte essentiellement les hommes.
D. Signes oculaires : Les deux tableaux les plus communs sont les conjonctivites et les blépharites..Les
signes fonctionnels les plus fréquents sont des brûlures ou sensations de corps étranger dans l’œil.

II. Diagnostic : repose sur des critères cliniques définis.


La classification actuelle (2017) distingue les
signes cliniques en 03 catégories, ceux qui permettent
le diagnostic, les signes majeurs et les signes mineurs.
On ne parle plus de sous-type mais de phénotype
associant un, deux ou tous les symptômes majeurs
(érythème centro facial permanent, bouffées
vasomotrices, télangiectasies, papulo pustules, phymas
et signes oculaires) ;.
On peut y ajouter les signes mineurs.

- Le Diagnostic différentiel peut se poser avec


l’Acné qui se voit plutôt chez un sujet plus jeune et qui
associe une séborrhée constante et comédons aux
lésions papulopustuleuses et absence d’atteinte
oculaire.
- On peut citer également la Rosacée stéroïdienne
Dermite séborrhéique(DS) chez l’adulte :
- Dermatose chronique et récidivante.
- Caractérisée par des lésions érythémato squameuses survenant dans les régions où l’activité sébacée
est maximale.
- Sa prévalence est augmentée au cours de certaines affections telles que l’infection au virus(VIH).
- 02 phénomènes jouent un rôle clé dans la physiopat : la séborrhée et les levures du genre Malassezia.
- Fréquence accrue des formes profuses et rebelles de DS chez les patients séropositifs pour le VIH +++,
chez les parkinsoniens et chez les alcooliques chroniques.

I. Clinique :
1. Atteinte de la face :
- Terrain : hommes (18-40ans)
- Sous forme de plaques légèrement érythémateuses, recouvertes de petites squames non adhérentes,
de topographie caractéristique : prédominent dans la partie médiane du visage, au sillon nasogeniens,
au pli sous-labial, aux sillons inter sourciliers, aux plis des pavillons auriculaires et à la lisière du cuir
chevelu avec généralement une distribution symétrique.
- En cas d’atteinte étendue, et plus particulièrement chez les jeunes patients, pensez à l’association
avec le virus (VIH)

2. Atteinte du tronc : Plaques érythémateuses, annulaires avec une bordure squameuse de la région pré
thoracique et inter scapulaire

3. Atteinte du cuir chevelu : Dans la forme la plus discrète, le patient a des squames fines ou pellicules
avec un cuir chevelu non érythémateux. Dans la forme inflammatoire, sur un érythème plus marqué, les
squames sont plus épaisses et collent au cuir chevelu ; l’érythème peut s’étendre à la bordure frontale
du cuir chevelu constituant la classique « couronne séborrhéique

- Signe fonctionnel : les lésions sont asymptomatiques parfois prurigineuses

II. Evolution : par poussées entrecoupées de rémissions.


- Ces poussées peuvent survenir spontanément ou être déclenchées par un stress, un effort ou un topique
irritant.
- À l’inverse les expositions solaires ont plutôt un effet bénéfique

III. Diagnostic :
- Repose majoritairement sur le mode évolutif et l’examen clinique.
- Une biopsie cutanée peut être parfois utile pour exclure d’autres affections.
- Le principal Diagnostic différentiel est le Psoriasis de la face l’existence de lésions de psoriasis à
distance sur les coudes, les genoux ou les ongles ou les muqueuses, les antécédents familiaux aident à
confirmer le diagnostic.

Dermite séborrhéique nourrisson : début entre 2 semaines et 3 mois


- Aspect Clinique :
 Plaques érythémateuses recouvertes de squames épaisses, grasses jaunâtres, au cuir chevelu (croûtes
de lait)
 Les lésions peuvent s’étendre à la face.Il peut s’y associer un érythème rouge vif du siège (atteinte
bipolaire), une atteinte plis axillaires parfois quelques éléments à distance.
 Plus rarement, érythrodermie (érythrodermie de Leiner-Moussous).
 état général conservé
 Pas de prurit
 Lésions disparaissent spontanément en quelques semaines à quelques mois
I. Définition : Sensation déplaisante qui provoque le besoin de se gratter, il peut survenir au cours de
nombreuses circonstances

II. Démarche Diagnostique Etiologique :


1ère étape : Interrogatoire du patient permettant de préciser :
1. date et mode de début (brutal ou progressif
2. caractère localisé ou diffus du prurit
3. facteurs déclenchants (stress, irritants, etc.)
4. évolution (aiguë, paroxystique ou chronique)
5. chronologie (heure de la journée, période de l’année)
6. intensité (gêne dans le travail, la vie quotidienne, la vie affective ou le sommeil)
7. contexte associé (maladies associées, prise médicamenteuse)
8. existence ou non d’un prurit collectif…

2ème étape : Examen clinique du patient pour rechercher :


A. Rechercher des lésions cutanées spécifiques :
1. Lésions papuleuses évocatrices de gale, lésions vésiculeuses en cas de varicelle ou d’eczéma de contact
2. Lesion erythematosquameuse :psoriasis ,mycoses
3. Erythrodermie :psoriasis ,lymphome cutané
4. Lésion polymorphe : toxidermie (effet secondaire cutané suite à une prise médicamenteuse

B. En l’absence de lésions cutanées spécifiques on est face à un prurit sine materia et donc
rechercher d’autres éléments qui peuvent contribuer à faire le diagnostic étiologique :
1. œdème (insuffisance rénale, hypothyroïdie)
2. ictère (cholestase)
3. érythrose (maladie de Vaquez)
4. pâleur et chute de cheveux (carence martiale)
5. hypersudation (hyperthyroïdie), etc.
6. L’examen neurologique peut également apporter des informations utiles

3ème étape : Proposer de faire un bilan en l’absence d’éléments d’orientation : NFS , Glycémie à jeun,
hémoglobine glycosylée, Calcémie corrigée, Fer sérique, ferritinémie, Électrophorèse et
immunoélectrophorèse des protéines, Urée, créatininémie, TSH, Bilan hépatique complet, Sérologie VIH,
VHA, VHB, VHC, VS, CRP, Radiographie pulmonaire, échographie abdominale, biopsie cutanée avec IF
(notamment chez le sujet âgé), parasitologie des selles
III. Les causes : elles sont schématiquement individualisées en :
 Dermatoses spécifiques classées en :
a) Prurits localisé : Teigne, pédiculose, psoriasis (Cuir chevelu), eczéma, acné (Visage), Psoriasis,
balanite/vulvite infectieuse (génital)
b) Prurits diffus : Dermatite atopique, Eczéma de contact, Psoriasis, pemphigoide bulleuse, gale,
pédiculose, lymphome cutané, toxidermie

 Maladies générales :

 Aucune cause identifiée : prurit sénile ,psychogène, etc


I. Introduction : Les toxidermies sont les complications cutanéomuqueuses secondaires à l’administration
par voie entérale, intraveineuse, sous-cutanée ou intramusculaire de médicaments. Seules les toxidermies
relevant d’un mécanisme immunoallergique seront abordées.

II. Principales toxidermies :


Nécrolyse épidermique toxique (NET) (Syndrome de lyell) :
Le syndrome Steven Johnson et le syndrome de Lyell sont une seule et même maladie qui n’est
distinguée que par la surface d’épiderme nécrosé.
* Dans le SSJ, le décollement épidermique atteint < 10 % de la surface cutanée,
* Dans le syndrome de Lyell, il touche > 30 % de cette surface : C’est un syndrome grave, surtout
observé chez l’adulte et survient 7-21 jours après le début du traitement inducteur (en cas de première
prise médicamenteuse et ce delai sera plus court en cas de prise antérieure)
- L’affection commence souvent par des symptômes non spécifiques (Fièvre, syndrome grippal, brûlures oculaires,
énanthème, conjonctivite, douleur à la déglutition) qui précèdent de 1-3 jrs la survenue des lésions cutanéo
muqueuses.
- L’atteinte Cutanée débute le plus souvent par des éléments maculopapuleux arrondies rouge sombre
atteignant le visage et la partie supérieure du tronc puis s’étendant rapidement à l’ensemble du tégument ,elles
peuvent s’ associer à des lésions en pseudo-cocardes. Ces lésions vont rapidement être le siège de bulles et
de décollements épidermiques avec un signe de Nikolsky positif réalisant l’aspect typique de linge mouillé
plaqué sur la peau.
**Signe fonctionnel : Ces lésions sont douloureuses.
- L’atteinte muqueuse : présente dans > 90 % des cas , habituellement inaugurale
 Elle est multifocale : conjonctivite puis kératite avec ulcération, érosions buccales, nasales et génitales.
 Les lésions oculaires nécessitent une attention particulière en raison du risque de séquelle.
- Une atteinte systémique notamment hématologique, pulmonaire et digestive qui peut aggraver le pronostic.
- Les désordres hydro électrolytiques sont rapidement Importants identiques à ceux observées dans les brûlures
étendues.
- L’examen histologique, indispensable montre la nécrose totale de l’épiderme sur toute sa hauteur.
- La prise en charge comprend l’identification et l’arrêt rapide du médicament imputable, ceci ayant démontré un
impact sur le pronostic et le transfert en unité de soins intensifs
- Le pronostic reste sévère, avec une mortalité de l’ordre de 30 % et un risque important de séquelles, en
particulier oculaires .

Toxidermie maculopapuleuse : Exantheme maculopapuleux (EMP)


 Constitue la forme la plus fréquente et Cliniquement est très polymorphe.
 Le délai entre l'introduction du médicament et les symptômes est de 2 à 3 jours chez les malades déjà
sensibilisés. En l'absence de sensibilisation antérieure, le pic d'apparition est au 9e jour, avec des
extrêmes de l'ordre de 7-21 jours.
 L’éruption est constituée de lésions maculopapuleuses, qui débutent souvent au tronc, et s'étendent à
la majeure partie du corps. Ces lésions pouvant confluer en larges placards et sont parfois légèrement
purpuriques en particulier aux membres inférieurs. Le prurit est fréquent.
 L’aspect histologique n’est pas très spécifique. Une hyper éosinophilie sanguine peut être présente
 L'évolution est le plus souvent favorable, en général < 1semaine avec fine desquamation secondaire

Pustulose Exanthematique Aiguë Generalisée


 Elle apparaît dans les 10 jours qui suivent la mise en route du traitement responsable, ce delai est plus court
< 2 jours si prise antérieure du médicament.
 Caractérisée par la survenue soudaine et simultanée d’une fièvre élevée, d’une éruption érythémateuse
disséminée œdémateuse, rapidement couverte de centaines de pustules non folliculaires superficielles de petite
taille fugaces, prédominant au tronc et aux grands plis, et laissant place à une desquamation superficielle.
 Hyperleucocytose est quasi constante, à polynucléaire neutrophile.
 Histologie : pustule intra-épidermique, souvent multiloculaire.
 Diagnostic différentiel : psoriasis pustuleux généralisé.
 Evolution généralement favorable en moins de 15 jours.
Syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS)
 Ensemble d’arguments cliniques et biologiques qui permet d’évoquer cette forme sévère de toxidermie
 le délai d'apparition habituel est plus long que dans les autres réactions cutanées retardées, en
moyenne 6-8 semaines après l'introduction du médicament responsable.
 Ce syndrome associe des manifestations cutanées et une atteinte systémique à des degrés variables :
Atteinte cutanée : exanthème maculopapuleux ou érythrodermie infiltrée présents dans 87 % cas
- œdème ferme, persistant du visage
Atteinte systémique :
- malaise général, une fièvre une pharyngite, poly adénopathie
- atteinte viscérale (hépatique, néphropathie pneumopathie interstitielle…)
- hyper éosinophilie souvent majeure
 L’évolution du DRESS peut être prolongée de quelques mois - 1an, même après arrêt du médicament inducteur.

III. Que faire en cas suspicion de toxidermie ?


1- Examiner le patient.
2- Décrire la toxidermie, en déterminer le type sémiologique, l’extension et si possible la photographier.
3- Rechercher des signes de gravité : Devant un exantheme maculo papuleux, les signes de gravité à
rechercher sont : une extension à plus de 60 % de la surface cutanée, fièvre au-delà de 38,5 °C,
œdème du visage, poly adénopathies, érosions muqueuses, des bulles , des décollements cutanés , un
signe de Nikolsky , altération de l’état général. De telles manifestations cliniques font craindre une
éruption médicamenteuse grave notamment syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson et syndrome
d’hypersensibilité multisytemique (DRESS).En l’absence de signe de gravité, le bilan à demander devant
un exanthème maculopapuleux n’est pas codifié, une Nfs, bilan hépatique peuvent être réalisés.
4- Faire un schéma chronologique de toutes les prises médicamenteuses .Sur ce schéma, tous les
médicaments pris dans les semaines qui précèdent l’éruption sont strictement reportés avec leur date de
début et d’arrêt de prescription en recherchant systématiquement les prises oubliées d’antalgiques,
traitements antigrippaux,…
5- Interrompre tous les médicaments imputables, les remplacer par d’autres d’une classe chimique
Différente si le traitement est indispensable. Le retard d’interruption du médicament responsable
entraîne une gravité accrue de la toxidermie.
6- Remettre au patient une lettre précisant toutes les classes médicamenteuses interdites jusqu’à un
éventuel bilan ultérieur.
7- Dire au patient de ne pas jeter les médicaments suspects mais de les conserver jusqu’au bilan ultérieur
8- Programmer si possible et nécessaire un bilan allergologique dans un centre spécialisé, dans les 6
mois qui suivent.
9- Déclarer tout accident iatrogène grave ou inattendu au centre de pharmacovigilance.

IV. Critères d’imputabilité :


- Imputabilité : est la Probabilité que les manifestations cliniques soient d’origine médicamenteuse plutôt
que d’une autre origine.
- imputabilité intrinsèque : le degré d’imputabilité de chaque médicament pris par le patient est
mesuré par un score qui intègre des critères chronologiques et des critères sémiologiques.
- imputabilité extrinsèque : repose sur la connaissance d’accidents identiques attribues a un
médicament donné, fondée sur les publications préalables ou sur l’accumulation des données dans les
dossiers de pharmacovigilance.

V. Conseils aux patients ayant presenté une toxidermie :


- Automédication est interdite
- Avoir le double du courrier médical sur lequel figure le type de toxidermie, la liste des classes de
médicaments interdits.
- Porter toujours avec soi une carte d’allergie médicamenteuse .
- Penser à signaler son hypersensibilité médicamenteuse à tout nouveau médecin consulté.
- Tumeur bénigne la plus fréquente chez le nourrisson.
- Elle est plus fréquente chez les filles, les prématurés et les nouveau-nés de faible poids de naissance.
- Elle peut être unique ou multiple et elle est plus fréquente sur le visage et le cou

Cliniquement :
- Il s’agit de tuméfaction non soufflante à l’auscultation sans battement ni frémissement à la
palpation ; de consistance élastique (non indurée)
- 03 aspects cliniques :
 hémangiomes superficiels (angiomes tubéreux) se caractérisent par une tumeur rouge vif comme
posée sur la peau
 hémangiomes profonds (ou sous-cutanés) se caractérisent par une tuméfaction molle bleutée ou de la
couleur de la peau normale avec parfois des télangiectasies en surface
 hémangiomes mixtes : association des 2 composantes superficielle et profonde

Mode Evolutif : Leur histoire naturelle est stéréotypée et


constitue un élément important du diagnostic :
- Apparition en général après quelques jours de vie
- Augmentation pendant 3-12 mois
- Stabilisation vers 10-12 mois
- Involution spontanée lente avant 5-7 ans, plus ou
moins complète

Explorations para cliniques :


Le diagnostic d’hémangiome est essentiellement clinique,
Il repose tout autant sur les données de l’inspection que sur l’histoire évolutive écho-Doppler en 1ère
intention et l’IRM sont réalisés en cas de doute diagnostique

Formes cliniques : Risque Vital ou fonctionnel


 Localisation à Risque d’obstruction : risque d’amblyopie si lésion de la paupière , dyspnée laryngée
si localisation sous glottique
 Hemangiomatose miliaire : éruption de nombreux petits hémangiomes tubéreux, Ils peuvent être
associés à des hémangiomes essentiellement hépatiques. S’ils sont volumineux, les hémangiomes
hépatiques peuvent provoquer une insuffisance cardiaque
 Hémangiome étendu du visage : association à des malformations (cérébrale, œil, aorte)
 Forme ulcérées à l’origine de douleur +++ et saignement parfois important

Diagnostic différentiel : notamment avec les Malformations vasculaires


1.Angiome plan : Lésion congénitale, plane, rose pale ou lie de vin, bien limitée Sans souffle ni
frémissement ayant la même température que la peau normale
2.Angiome veineux : Tuméfaction bleutée sous-cutanée froide,
Molles sans battement ni souffle dépressible ;
Se vidant à la pression ou à la surélévation du membre ;
Gonflant en position déclive, ou des cris(visage)
3.Malformation arterioveineuse : initialement une simple tache rouge, plane, simulant un angiome plan
mais plus chaude, extensive et battante, avec un frémissement à la palpation et souffle à l’auscultation
et évolue vers une tuméfaction ou une déformation localisée .

Prise en charge :
- La majorité des hémangiomes régresse totalement et ne nécessite donc aucun traitement. Il faut
l’expliquer aux parents
- En cas d’hémangiome évolutif volumineux, ou mettant enjeu le pronostic fonctionnel ou vital ou faisant
craindre des séquelles esthétiques, le traitement de première intention fait appel à l’hemangiol (B.
BLOQUANT) en milieu hospitalier +++++ avec suivi étroit de l enfant

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