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Définition
comporte des troubles vasomoteurs et trophiques sur des structures cutanées, sous-cutanées,
articulaires, périarticulaires et osseuses d’un segment de membre faisant suite à un facteur
déclenchant, assez souvent un traumatisme (modéré ou important ) se traduisant typiquement par
trois phases :
Données épidémiologiques
La survenue d’une algodystrophie est possible à tout âge. Les formes des enfants,
adolescents, adultes jeunes sont assez fréquentes.
Incidence 5,4 pour 100 000
prévalence 20,5 pour 100 000.
Le sex-ratio femme/homme 4/1.
L’atteinte du membre supérieur est deux fois plus fréquente que celle du membre inférieur
Données physiopathogéniques
les signes locaux dans l’aire affectée au stade I suggèrent une inflammation vasculaire
gonflement, oedème marqué, augmentation de la température locale, rougeur.
une augmentation de la perméabilité microvasculaire dans la zone algodystrophique pour les
protéines de haut poids moléculaire explique l’oedème des parties molles, assez ferme (car
riche en protéines), et l’oedème (inconstant toutefois) de structures plus profondes :
osseuses ,articulaires (épanchement articulaire, oedème de la membrane synoviale), et des
structures périarticulaires
Les signes autonomiques (modifications du flux sanguin, hyperhidrose, oedème) traduisent
ou évoquent un dérèglement localisé, intense et durable du système nerveux végétatif
Clinique
Facteurs déclenchant :
Une algodystrophie post-traumatique est évoquée sur le segment de membre lésé et à son
voisinage:
• sur un œdème assez ferme persistant au-delà du délai de guérison du traumatisme initial
(souvent moins de 6 semaines, rarement plus de 12 semaines), rendant une contention
douloureuse ;
• une douleur après un intervalle libre de quelques jours ou semaines à la reprise de la
fonction articulaire, ou au repos, parfois la nuit ;
• une impotence fonctionnelle parfois majeure ;
• des troubles vasomoteurs avec changements de coloration et de température localement
• une hyperhidrose ;
• un enraidissement articulaire actif, passif.
Troubles vasomoteurs
Stade 1
Les troubles vasomoteurs dans le territoire douloureux sont nets, (dans les régions
articulaires superficielles) : peau rouge ou cyanotique, hyperthermie locale, ou alternances
rapides hyper-/hypothermie locales, œdème assez ferme des tissus mous périarticulaires,
majoration à l’essai modéré d’activité du membre affecté ou en charge des signes
vasomoteurs, épanchement articulaire
le stade II
Imagerie
Radiographie standard
Montrent une hypertransparence osseuse locale puis régionale, après un délai d’au moins 3
à 4 semaines, hétérogène. (mouchetée micro- ou macropolygéodique.
Scintigraphie osseuse
La fixation locale du radiotraceur du côté algodystrophique aux temps précoces est accrue
chez les patients en phase d’hyperperméabilité locorégionale, mais diminuée dans la forme
froide d’emblée.
Elle est indiquée au stade initial s’il existe un doute pour le diagnostic
Elle est utile en cours d’évolution
TDM :
- Déminéralisation régionale.
- Epaississement des structures para-articulaires (capsule, tendons, ligaments, parties
molles).
IRM :
- Les anomalies sont aussi fréquentes et plus spécifiques que celles de la scintigraphie.
- Présence d’un oedème médullaire touchant plusieurs pièces osseuses (hyposignal T1 et
hypersignal T2).
- Anomalies transitoires, localisées, parfois migratrices et régressives.
- Une IRM normale ne permet pas de rejeter le diagnostic (épaule++).
Formes cliniques
Formes étiologiques :
- Causes médicamenteuses :
Le rhumatisme gardénilique : phenobarbital , Iode radioactif.
- Causes métaboliques :
Formes topographiques
Au rachis, au gril costal, au sternum la face, les régions thoracique, périnéale, fessière («
syndrome de la fesse froide »).
Diagnostic positif
• une douleur continue, une allodynie, ou une hyperalgésie, avec une douleur disproportionnée
par rapport à l’événement initiant ;
• la preuve, à une certaine période d’oedème, de modifications dans le flux sanguin, ou d’une
activité sudoromotrice anormale dans la région douloureuse (exemples : modification de la
température cutanée, de la couleur de la peau, hyperhidrose)
Diagnostic différentiel
La douleur diminue, mais elle peut rester vive, en particulier à la fonction articulaire.
L’ostéoporose régionale est souvent marquée. La scintigraphie parfois hyper ou hypofixante peut
être normalisée.
La guérison est obtenue le plus souvent en quelques mois ou une année, parfois plus, avec ou
sans séquelles. Les formes du genou et de la hanche évoluent plus rapidement que celles de la
main, épaule, pied et cheville.
Traitement :
Buts :
TRT physique
Comportent de nombreuses possibilités toujours utiles dans la prise en charge d’un patient
algodystrophique
Mise au repos en décharge ou hors contrainte du segment de membre atteint, marche avec
pas simulé ou port de cannes anglaises, repos au lit, membre affecté surélevé, contention
élastique en cas de verticalisation pour les atteintes distales (main, pied),
physiothérapie à visée circulatoire
hydrokinésithérapie antalgique et facilitatrice,
massage de drainage de l’œdème,
mobilisation kinésithérapie douce, active, assistée, analytique, luttant contre la raideur et
restant en deçà des amplitudes provoquant ou exacerbant la douleur (règle classique de non
douleur).
_ Les injections locales de corticoïdes retard non fluorés sont parfois utilisées, dans les formes
articulaires accessibles.
Beaucoup de médicaments ont été proposés Les bêtabloquants, les alphabloqueurs nifédipine
(antagoniste du calcium)et de façon plus récente, dans un autre registre, la gabapentine, de
même que la prégabapentine
Approche psycho-sociale :
- Dédramatiser l’affection.
- Rééducation douce.