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Module de Gérodontologie.
4éme année de médecine dentaire
02/2020
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**Au niveau périphérique : la sensation est déclenchée par :
Libération des substances algogènes et abaissement du seuil
douloureux = phénomène d’hyperalgésie primaire.
**Au niveau central : centres de terminaison des voies de la
douleur sont : cortex frontal (nociceptif), cortex pariétal
(localisation), l’hypothalamus (réactions neuro-végétatives)
système limbique (émotion) .
• Modulation des voies de la douleur : ≠ paliers:
**médullaire : corne post de la moelle
« gate control » (WALL et MELZACK).
**central :libération des endorphines,
5-hydroxytryptamine =5 HT = sérotonine (carrefour biologique)
Diminution passage + intense de l’influx (dépression)
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DEFINITIONS
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Cet aspect peut contribuer à favoriser une
évolution de la douleur vers la chronicité
(Chapman et Gavrin 1999; Price 2000;
Lavigne et al. 2005).
Réduire la composante émotionnelle de la
douleur présente un double intérêt
thérapeutique:
- soulager la douleur aiguë
- prévenir l’apparition de la douleur chronique
(maladie).
La prise en charge psychologique des sujets
âgés est d’une importance capitale
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ETUDE CLINIQUE DES DOULEURS ORO-
FACIALES
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*incidence faible 4,5 /100.000 personnes (Rozen 2004)
*incidence atteint 25,6/100.000 après 70 ans
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*douleurs = spontanées mais surtout déclenchées après
stimulation ou attouchement muqueux ou cutané = Trigger
zone ou zone gâchette
*excitation de cette zone se fait : fonction, stimulation
sensorielle (lumière, bruit).
*pendant la crise : patient reste figé, immobile, crispé =
« tic douloureux de Trousseau »
* La douleur = strictement unilatérale, intéressant 1 branche du V
souvent le V2, rarement le V3, exceptionnellement le V1
(Navez M. 2005)
*signes d’accompagnement:
- crispation de la face = tic
- des phénomènes vaso-moteurs: rougeur cutanée, congestion du
nez, de l’oeil (éphémères).
*examen clinique = sans particularité, sensibilité = Normale
*examen neurologique = Normal pas de déficit neurologique
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c-Etiologie
+ probable = artère cérébelleuse comprime la racine du
nerf à la zone d’entrée au niveau du pont
*conflit vasculo-nerveux au niveau du ganglion trigéminal
détecté lors des séquences angiographiques de l’IRM
=douleur par compression vasculaire.
(Fukuda TT. Surg Neurol. 2003).
*Mécanisme épileptogène par analogie aux décharges
électriques expliquant l’efficacité des anti-épileptiques.
Carbamazépine = valeur test thérapeutique.
d- Diagnostic :
*Diagnostic positif = facile, repose sur clinique : âge, sexe,
sémiologie de la douleur
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**Diagnostic différentiel:
*autres névralgies à localisation autre que le V (IX)
*névralgies symptomatiques pouvant être attribuées à une
pathologie donnée : douleur continue, avec paroxysme,
pas de zone gâchette, un déficit sensitif est possible,
patient de tt âge.
*algies vasculaires: crise douloureuse + longue à horaire
fixe
*sinusite maxillaire unilatérale: douleur continue à la
pommette, mouchage unilatéral, opacification du sinus
*douleurs d’origine dentaire.
*douleurs liées au DAM (édentation importante,
perturbation de l’occlusion, la DVO, …..) 14
e-Traitement
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1-2-NEVRALGIE SYMPTOMATIQUE DU V
a-Sémiologie
*douleurs intenses + persistance d’un fond douloureux
*douleur à type de brûlure, d’arrachement ou dysesthésies
*pas de zone gâchette
*présence de signes vasomoteurs
*examen neurologique : diminution ou abolition du réflexe
cornéen, hypoesthésie territoire du V, parésie et
amyotrophie des muscles temporaux et masséter, atteinte
neurologique extra-trigéminale : surdité, atteinte
vestibulaire.
*examens Rx standard + TDM + IRM + Angiographie =
indispensables. 16
b-Etiologies
• Causes centrales: lésions bulbaires, protubérantielles:
tumeurs, AVC, sclérose en plaques.
• Causes périphériques:
*Mononeuropathie: de causes fréquentes:
-névralgies post-zostériennes ou herpétiques: brûlures ou
dysesthésies persistant + de 3 mois après l’éruption
cutanée, intéresse le V1 ( anti-viraux= insuffisants).
*Névralgie symptomatique d’une lésion expansive (tumorale
ou infectieuse) du rocher, du ganglion de Gasser
*Anesthésies douloureuses du V (tronc) lors des traumas
faciaux, chirurgies ORL, après Radiothérapie.
*Polyneuropathies trigéminées de mécanisme inflammatoire
ou dysimmunitaire (lupus, sclérodermie)
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c- Diagnostic et traitement
* Dgc + : douleur continue, pas de « zone
gâchette », anomalie neurologiques
*TTT = étiologique (accessible) ou
neuro-chirugie
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1-3- NEVRALGIE ESSENTIELLE DU IX
GLOSSO-PHARYNGIEN
a-Epidémiologie
• Moins fréquente que la NFE
• 1 cas pour 70 à 100 de NFE
• Touche l’adulte + de 60 ans
b- Sémiologie
Très analogue à la NFE, seule la topographie change
*douleur par crises
*unilatérale, le + souvent gauche
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• localisation: amygdale, base de la langue irradiation
dans l’oreille et angle mandibulaire, CAE.
*forme otalgique isolée confondue avec la forme
otitique
• « zone gâchette » : base de la langue, muqueuse
pharyngée, région amygdalienne (CA, pavillon =
rare)
• Facteurs déclenchants: déglutition, toux, rotation de
la tête (pas la mastication = NFE)
• Signes d’accompagnement: toux, hyper sialorrhée,
trouble du rythme (hypotension, syncope)
• Douleur dans l’arrière gorge lors de la déglutition +
syncope signent le diagnostic
• Examen neurologique = normal 20
c- Etiopathogénie
boucles vasculaires artérielles ==) microtraumatismes
sur le IX dans la fosse postérieure.
d-Diagnostic :
Basé sur la clinique + typologie de la douleur
*Dgc + : localisation (territoire du IX) + syncope
Examens complémentaires = Sans particularités,
examen Neurologique = Normal.
*Dgc différentiel: NFE du V, Glossodynie, pathologie
tumorale==) névralgie du pharynx, cavum, langue.
e- Traitement
*même schéma que NFE : Carbamazépine
*infiltration et alcoolisation du IX
*neurotomie par voie endocrânienne ou cervicale. 21
2- ALGIES FACIALES Stomato- ORL- Ophtalmiques « des
spécialistes »
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2-1-7-Douleurs osseuses
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2-3- Douleurs oro- faciales ophtalmiques
Douleurs périorbitaires avec altération de l’acuité
visuelle, photophobie, autres affections ophtalmiques
(névrite optique, glaucome….)
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**signes extra-manducateurs: par diffusion des spasmes
-douleurs de la nuque et des épaules
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*thérapies adjuvantes : kiné, acupuncture,
acupressure
RESC = résonance énergetique par stimulation
cutanée = principe de l’acupuncture Inverse
(retrait du doigt ==) transfert d’énergie et
action thérapeutique.
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•Traitements occlusaux
recréer des conditions harmonieuses possibles de
l’engrènement dentaire==) port de gouttière temporaire
modulable (évolution de la maladie).
Buts : -stabiliser la mandibule lors des mouvements
-reconditionnement musculaire : relaxation ,
correction des para fonctions.
-recentrage articulaire : réaménager relations
disco-condyliennes.
==) résolution des douleurs, diminution claquements en
quelques semaines.
-orthèse en résine dure en position mandibulaire
recouvrant ttes les dents
-thérapeutiques occlusales définitives.
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3- ALGIES ORO- FACIALES IDIOPATHIQUES
Mécanisme imparfaitement identifié donc traitement
difficile
Woda et Pionchon (2001) classent dans ce cadre de
douleurs oro-faciales idiopathiques :
Algie faciale atypique, odontalgie atypique,
glossodynie, myalgies oro-faciales idiopathiques.
**profil psycho de ces patients incompris, dans un
besoin pressant de soulagement et l’impossibilité au
praticien d’y répondre amène un « nomadisme
médical » compliquant encore plus la situation.
**prévalence féminine dominante ( anxiété, stress,
onychophagie).
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3-1- Algie Faciale Atypique
-intéresse la bouche, le maxillaire et la face
-dite « horrible » par le patient
-type de brûlure, serrement, constriction, mouvement
dans l’os
-uniquement diurne, pas de zone gâchette
-à la longue les douleurs s’étendent sans respect du V
- se bilatéralisent
- Dysesthésies, paresthésie
- Précédée par micro-traumatisme accidentel ou
chirurgical (dentaire, ORL, maxillo-facial)
- Facteurs psychologiques : dépression, anxiété,
cancérophobie. 33
3-2- Odontalgie Atypique
-correspond à la localisation dentaire d’une algie
atypique
-l’algie concerne des dents saines (PM, M sup)
-douleur continue, sourde, profonde
-non déclenchée par les stimuli thermiques ou
chimiques
-résiste à l’anesthésie locale
-migre vers une autre dent si celle-ci est extraite
-notion de « dent fantôme »: persistance de la douleur
après avulsion
-étiologie neuropathique = possible (non confirmée).
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3-3- Stomatodynie et Glossogynie
« Burning mouth syndrome »
-patient : femme + 60 ans (post ménopause) ou 50-70
ans
= sensation anormale à type de brûlure ou de picotement
d’origine fonctionnelle psychogène se limitant à la langue =
glossodynie (2/3) ou gencive, lèvres, palais = stomatodynie.
= paresthésie buccale (Demange1996).
*description se fait avec un luxe de détails: picotements,
gonflements, démangeaisons, brûlures…
*gène permanente, sourde empêchant tte activité professionnelle
*chronique, continue, bilatérale, sans cause organique
*sécheresse buccale, troubles gustatifs
*début = rattaché à des soins dentaires, contexte affectif
*antalgiques = effet nul. 35
3-4-Myalgie Oro-faciale Atypique
-douleurs myo-faciales (tte la face) surtout muscles
manducateurs
**2 tableaux cliniques:
-céphalées idiopathiques = céphalées de tension
-arthromyalgies idiopathiques.
- Phases de rémission = fréquentes
- Examen retrouve des cordes de tension et des points
gâchettes
- Étiopathogénie probable : ischémie par effort soutenu
par les muscles masticateurs induirait une
désensibilisation du système vasodilatateur, réduction
de la perfusion sanguine, altérations métaboliques et
tissulaires des muscles.
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3-5- Traitement
-prise en charge pluridisciplinaire : neurologue,
psychologue, psychiatre
-antalgiques classiques : effet nul
-écouter le patient, stopper son « nomadisme médical»
-suggérer des thérapies comportementales: techniques de
relaxation, des loisirs
-anti-dépresseurs inhibiteurs sélectifs du recaptage de la
sérotonine = efficaces
-anti-convulsivants
-neuroleptiques, anxiolytiques, analgésiques = inutiles
-actuellement : topiques locaux : Clonazépam = efficace
-antihistaminiques : certaine efficacité pour les glossodynies.
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-Démarche Diagnostique — Examen clinique
1-ANAMNESE : écouter le patient raconter son « histoire
douloureuse » préciser la sémio de l’algie
*relever : âge, profil psycho, profession, antécédents généraux,
stomatologiques (exo abusives) « nomadisme »
*douleur: date d’apparition, mode début: brutal, progressif,
spontané, provoqué,
-évolutivité: aiguë, chronique(6mois= douleur chronique =
maladie)
-sémiologie: décharge électrique, «éclair»,pulsatile ,
paresthésique , brûlure
-continue , en salves avec ou sans accalmie
-aggravation récente
-durée de la crise : seconde, mn, heure
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-topographie: tronc, terminaisons, plusieurs territoires
-causes déclenchantes: fonctions, insomnie, anxiété,
stress
-existence de « Zone gâchette »
-présence de prodromes annonciateurs: instabilité,
troubles d’humeur (aura des migraines)
-signes d’accompagnement: phénomènes
vaso-moteurs et sécrétoires, signes digestifs
(nausées, vomissements)
-Thérapeutiques déjà instituées, efficacité?
- Impact de la douleur sur la vie du patient ++
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2- Examen clinique : minutieux, bon éclairage
-inspection : rechercher toute anomalie faciale, érythème,
éruption cutanée, tuméfaction
-palpation : douce , précise : de la face et du cou suivant les contours
osseux, ATM, muscles faciaux, la nuque , les épaules...
-sensibilité : V, IX, VII
-adénopathies
-structures artérielles et veineuses
-examen endo-buccal : ouverture buccale (trismus),
chemin de fermeture, hygiène, état dento-parodontal,
Langue, palais, replis muqueux, l’oro-pharynx.
- Cavités: sinus, fosses nasales, orbites.
==) un diagnostic de grande probabilité est établi.
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3-Examens complémentaires
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Comparatif des 4 principales algies faciales (D.Valade EMC 2011)
NFE NEV d’Arnold AVF Sinusite
Fréquence des 5à100/ ts les 5à100/ ts les jours 1à8/ J ts les jours Douleur
crises jours constante
Latéralité D Strictement Strictement Strictement unilat Uni-bilatéral
unilatérale unilatérale e
Topographie V2/ V3/V1 Occipito-frontale Orbito-temporale
douleur frontale-max
Type douleur Décharge Décharge Broiement pression
électrique électrique arrachement
sévérité Très sévère Modérée à sévère Très sévère Modérée à
sévère
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Suite tableau
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CONCLUSION
Si la douleur oro-faciale est un motif de consultation très fréquent,
elle est un élément clinique de très nombreuses étiologies.
Souvent le médecin-dentiste est le 1er interlocuteur devant des
phénomènes algiques faciaux. Comme ils siègent dans le
territoire du V, ils sont confondus avec des douleurs dentaires.
Toute douleur impose un examen clinique stéréotypé tant
exobuccal qu’endobuccal qui orientera au mieux un bilan
para-clinique adapté évitant la lancée dans des soins non justifiés
(extractions) n’apportant aucun soulagement au patient.
La connaissance des diverses sémiologies classiques permet la
prise en charge rapide de ces algies.
Toute lésion suspecte de la cavité buccale doit être biopsiée afin d’
éliminer un processus malin.
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