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1. Introduction
Céphalées, migraine et algies
Définition : Céphalée = Douleur de l’ extrémité
faciales céphalique crânienne ou faciale ; est un symptôme
subjectif qui motive de fréquentes consultations.
4. Etiologies de céphalées secondaires une céphalée intense au cours des 3 derniers mois.
2. Démarche diagnostique
Interrogatoire : doit rechercher
- Le caractère aigu: « récent » et « inhabituel » → une
céphalée secondaire jusqu’à preuve du contraire et
qui nécessite donc une exploration.
Une douleur récente est une douleur de quelques
heures, au maximum quelques jours.
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CEPHALEES, MIGRAINE ET ALGIES FACIALES Neurologie –FARAH HOUKAN
Une douleur inhabituelle est une douleur qui n’a des signes de focalisation : (moteur, sensitif, du
jamais été ressentie par le patient, parfois une langage, syndrome cérébelleux, hémianopsie).
douleur intense peut être habituelle, l’intensité (signe d’atteinte systématisée, qui peut être un AVC surtout
- Les caractères de la douleur: type (pulsatile en cas de taille des pupilles (atteinte tronculaire ??)
migraine, décharge électrique en cas de névralgie, l’acuité visuelle (floue visuel qui peut être un signe
d’HTIC)
oppression…) siège (hémi-crânienne, en casque…),
le fond d’œil (œdème papillaire ??).
intensité (signes subjectif), durée (qui peut aller de
Général:
quelque minutes jusqu’à plusieurs jours), facteurs
PA : (la céphalée liée à une poussée hypertensive
aggravants ou calmants.
est un diagnostic d'élimination).
- Les signes accompagnateurs : pouvant otienter vers
Température : (fièvre ?) puis, si fièvre, examen
l’étiologie : photophobie par exemple.
cutané (purpura ?).
- Evolution dans le temps (aggravation ou
auscultation cardiaque,
diminution).
examen cutané (rechercher un purpura fulminant
- Antécédents et contexte de survenue.
signe d’une méningite à méningocoque).
- Retentissement sur la qualité de vie ; un
Locorégional:
retentissement important est témoin d’une gravité.
Palpation des artères temporales après 50 ans :
- Antécédents (céphalées gênantes, HTA non équilibrée…) et
maladie de Horton ?: une vascularite qui
fréquence des prises médicamenteuses (abus
survient chez les patient âgés de plus de 50ans,
médicamenteux, qui peut être à l’origine de
et entraine des AVC, suite à l’inflammation de la
céphalées : un cercle vicieux, la prise importante
paroi vasculaire, une atteinte temporale se
d’antalgique peut renforcer les céphalées)
traduit par l’absence du pouls temporale
L’Interrogatoire conditionne le raisonnement ultérieur. Les deux
(pulsatilité temporale) secondaire à une induration
questions pour déterminer le degré d'urgence sont :
Avez-vous déjà eu ce type de mal de tête ? (Caractère inhabituel) inflammatoire de cette artère,
Depuis quand avez-vous ce mal de tête ? (Caractère récent ??) auscultation cervicale (dissection artérielle cervicale).,
En pratique : examen des sinus, examen oculaire, palpation
- Les céphalées perçues par le patient comme récentes et
des muscles cervicaux (recherche d'une cause locale,
inhabituelles (« aigües ») sont des céphalées secondaires
zona ?).
jusqu'à preuve du contraire et nécessitent des examens en
NB : Un examen clinique anormal peut orienter le
urgence. Leur mode de début, brutal ou progressif, oriente
vers diverses étiologies possibles. diagnostic. Mais un examen clinique normal n'élimine
- Les céphalées reconnues par le patient comme anciennes et pas une cause grave et ne doit pas faire retarder les
habituelles (« chroniques ») sont des céphalées primaires ;
examens complémentaires.
leur prise en charge s'effectue sans urgence. Elles peuvent
Diagnostic positif :
être paroxystiques (crises) ou permanentes.
- Toute modification récente d'une céphalée ancienne et Repose sur un faisceau d’arguments recueillis à
habituelle fait suspecter une céphalée secondaire. l’interrogatoire, l’examen clinique et les examens
paracliniques à la recherche des critères ICHD.
Examen clinique:
3. Identifier les situations d’urgence
Neurologique :
Deux syndromes sont des situations d'urgence vitale ; le
une raideur méningée (syndrome méningé),
syndrome méningé et le syndrome d'hypertension
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intracrânienne. Ils se résument parfois à une céphalée d'une minute) la rupture d’anévrysme est la cause la
isolée, surtout au début. plus fréquente.
Un syndrome méningé: - Syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible :
- Céphalée en casque, (SVCR) associe des céphalées sévères et une
- vomissements en jets (voire même de simples vasoconstriction segmentaire des artères cérébrales
nausées), réversible en un à trois mois. L’âge de début moyen
- photophobie et attitude en chien de fusil ». est proche de 45 ans avec prédominance féminine.
- A l’examen: raideur méningée manœuvres Environ 60 % des cas sont secondaires, le plus souvent au post-
partum et/ou à la prise de substances vasoactives (dont la prise
méningées positives.
de drogues). Le tableau clinique typique comprend des
- Température corporelle élevée ou normale
céphalées en coup de tonnerre répétées sur une à
Deux hypothèses diagnostiques sont possibles :
trois semaines. Les hémorragies sous-
Hémorragie sous-arachnoidienne Si la température
arachnoïdiennes corticales (HSAc) et les accidents
est normale et la céphalée a eu un début brutal, le
vasculaires parenchymateux hématome ou
scanner cérébral doit être en urgence.
infarctus, sont les complications les plus fréquentes.
Méningite en cas fièvre, qui nécessite pour sa
Les différents évènements cliniques et radiologiques surviennent
confirmation une étude du LCR en urgence(sauf
avec un délai particulier : les hémorragies (HSAc et hématomes)
contre-indication). et les syndromes d’encéphalopathie postérieure réversible
Devant un syndrome d’hypertension (PRES) surviennent précocement au cours de la première
intracrânienne sans signes méningés: semaine, alors que les complications ischémiques (accident
ischémique transitoire et infarctus) surviennent
- Céphalées : progressives, matinales, exagérées par toux, effort,
significativement plus tard, au cours de la seconde semaine
décubitus, résistantes aux antalgiques, parfois brutales
- Vomissements : inconstants ; typiquement sans effort, en jets et d’évolution. Le diagnostic nécessite la mise en évidence
- Œdème papillaire bilatéral au fond d'œil 12 semaines du début. La nimodipine (inhibiteur calcique)
Un processus expansif intra crânien est suspecté et semble réduire les céphalées en coup de tonnerre en 48heures.
Les récidives sont possibles. Il semble préférable de contre-
impose la réalisation d’une imagerie cérébrale en
indiquer définitivement les sympathomimétiques ; les
urgence (et contre-indique la PL). sérotoninergiques et les agents qui semblent être responsables
du déclanchement de cette vasoconstriction.
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- Céphalée post ponction durale (céphalées en casque alors qu'il s'agit bien du résultat d'une perturbation
sans œdème papillaire baisse de la pression du LCR, du système nerveux central.
étant à l’origine d’une hypotension intracrânienne). Physiopathologie
- Céphalée post traumatique. La physiopathologie de la migraine fait intervenir des
- Maladie de Horton. facteurs génétiques complexes entraînant une
Toute céphalée brutale (maximale en moins d'une heure) hyperexcitabilité neuronale avec dysfonction des voies
doit faire suspecter une cause vasculaire et en neuromodulatrices dans l'hypothalamus et le tronc
premier lieu une hémorragie sous-arachnoïdienne. cérébral, qui prédisposent le patient à faire des crises
Toute céphalée progressive doit être gérée comme spontanées ou provoquées par certains déclencheurs.
une hypertension intracrânienne. L’aura: en rapport avec une vague de dépolarisation
Toute céphalée fébrile doit être gérée comme une (dont les facteurs déclenchants ne sont pas encore connus) qui
Les céphalées primaires ne sont pas graves et évoluent dysfonctionnement métabolique neuronal
bien avec un traitement adéquat; mais peuvent être transitoire responsable des symptômes cliniques de
graves engageant le pronostic vital si elles ne sont pas l’aura, des prodromes subjectifs qui précédent la
prises en charge. crise migraineuse. La migraine avec aura est un facteur de
Migraine. risque indépendant d'infarctus cérébral surtout chez la femme
de moins de 45 ans. Le risque augmente encore en cas de
Céphalées de tension.
cofacteurs (tabagisme et contraception oestro-progestative).
Algie vasculaire de la face.
La céphalée: liée à l’activation du système
Névralgie du trijumeau
trigémino-vasculaire responsable d'une
Migraine :
inflammation péri-vasculaire qui déclenche la
- La migraine est une céphalée « primaire » sans
libération de neuropeptides vaso-actifs entrainant
lésion sous-jacente, évoluant par crises.
une vasodilatation artérielle et une libération de
- Le diagnostic est basé sur l’interrogatoire et la
cytokines et de médiateurs pro inflammatoires dont
normalité de l’examen clinique (le diagnostic de la
le neuromédiateur algogènes : le CGRP (qui a un effet
migraine est clinique et ne nécessite aucun examen
vasculo-protecteur) ; responsables de la céphalée.
complémentaire).
Diagnostic
- C’est une pathologie du sujet jeune avec une
- Essentiellement clinque
prévalence comprise entre 10 et 15 % de la
- Repose sur les critères de l’ICHD-3 recueillis à
population mondiale et une prédominance féminine
distance des crises par l’interrogatoire.
(surtout avant la quarantaine).
- On distingue:
- Il existe des traitements efficaces pour soulager les
La migraine sans aura
crises d’une part et pour en diminuer la fréquence
La migraine avec aura : typique, migraine
d’autre part.
hémiplégique familiale, migraine basilaire et migraine
- La migraine est souvent faussement attribuée à un ophtalmique.
trouble des sinus, des dents, de la réfraction, du cou, Migraine sans aura
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L'imagerie cérébrale est indiquée seulement pour éliminer une (scotome scintillant, phosphènes (mouches volantes),
pathologie autre lorsque les céphalées :
zigzags) et parfois des signes déficitaires (vision
se modifient notablement (céphalée inhabituelle) ;
floue comme à travers un verre dépoli, hémianopsie
ou s'accompagnent d'une anomalie à l'examen clinique;
ou débutent après l'âge de 50 ans. latérale homonyme).
- La plus fréquente (80%-90%). Les troubles sensitifs, moins fréquents, comportent
- Céphalée spontanément résolutive des paresthésies unilatérales avec ou sans
- La céphalée: hypoesthésie,
o S’installe de manière progressive. Les troubles du langage sont plus rares : manque du
o A n’importe quel moment de la journée (la nuit, mot, dysarthrie, parfois aphasie totale.
le petit matin surtout) - Chaque symptôme dure 5 à 60 minutes puis
o Paroxysmes en 2-4H et peut atteindre les 72h,(si disparaît.
elle dépasse les 72h , il faut s’inquiéter) - Parfois la céphalée est absente. Dans ce cas, on parle
o Typiquement unilatérale à bascule (elle change d'aura isolée sans céphalée.
de coté, elle n’est fixe que dans de rares cas ; - Des auras atypiques avec troubles « basilaires » (vertige, ataxie,
diplopie) ou troubles moteurs (migraine hémiplégique) doivent
mais la douleur fixe fait évoquer autres
donner lieu à des examens systématiques et un avis spécialisé.
étiologies)
« Diagnostic posé si au moins 2 crises répondant aux
o Topographie surtout fronto-temporale, parfois
critères ICHD-3 »
occipitale
NB :
o Caractère pulsatile.
- Un aura qui dure moins de 5min fait suspecter une
o Intensité variable même chez le même sujet
crise d’épilepsie (d’ailleurs toute manifestation transitoire
(légère, sévère…)
qui dure quelques minutes, fait suspecter une épilepsie).
o Durée: 4-72 h, elle cède spontanément sans
- Un aura qui dure plus de 60min, fait suspecter un
traitement dans la forme non compliquée.
AVC.
- Signes d’accompagnement:
- L’association d’une migraine avec un AVC, ou une
o nausées dans 90% des cas.
crise d’épilepsie est possible le pauvre migraineux, il est foutu
o vomissements dans 50% des cas.
Complications de la migraine
o Photophobie, la phonophobie, Pâleur du visage
La migraine chronique : les Céphalées durent
(chez l’enfant surtout), hypotension
pendant plus de 15jours/mois pendant plus de 3
orthostatique, impression d’instabilité.
mois.
« Le diagnostic est posé s’il existe au moins 5 crises
État de mal migraineux : Persistance de la crise au-
répondant aux critères ICHD-3 ».
delà de 72h.
Migraine avec aura
L’infarctus migraineux: Très rare, évoqué lorsque
- La céphalée est précédée ou accompagnée d’une
l’aura typique dure plus d’ 1heure;le diagnostic
aura d’installation progressive sur 5-60 min
repose sur la neuro-imagerie qui montre une
(marche migraineuse).
hypodensité correspondant à la zone infarcie.
- Les auras typiques sont:
- Crise d’épilepsie déclenchée par une aura
Les troubles visuels : sont les plus fréquents et
migraineuse.
intéressent les deux yeux. Ils comportent des
Facteurs déclenchant une crise migraineuse
phénomènes positifs associés à une tache aveugle
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Facteurs psychologiques: anxiété, émotion, choc Les Triptans : agonistes des récepteurs sérotoninergiques 5-HT1B/1D
sont des vasoconstricteurs contre-indiqués en cas d'antécédent
psychologique
vasculaire.
Facteurs hormonaux: période menstruelle (migraine
La posologie est d'une unité en début de crise, à renouveler en cas de
cataméniale), contraceptifs oraux récurrence (maximum
Modification du mode de vie: déménagement, 2 unités par jour).
changement de travail, vacances, voyage. Chez les patients ayant une intolérance ou une contre-indication aux
AINS, il est conseillé de prescrire un triptan d'emblée et vérifier la
Facteurs sensoriels: lumière, bruit, odeurs,
prise précoce (au stade de la céphalée légère).
vibrations... Les patients ayant des crises sévères peuvent prendre le triptan
Aliments: alcool, chocolat, graisses cuites, d'emblée ou associer AINS et triptan d'emblée.
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NB : La migraine n'est pas associée à une mauvaise gouvernés par un générateur hypothalamique, avec altération des
rythmes circadiens.
évolution de la grossesse et la grossesse entraîne souvent
Caractéristiques
une rémission des crises
- Durée: 15 min à 3 heures.
- Unilatérale.
Céphalées de tension
- Orbitotemporale.
La céphalée de tension épisodique (< 15 jours par mois)
- Très sévère à type d’arrachement, broiement
a une prévalence plus élevée que la migraine. Elle est
- Signes congestifs homolatéraux (injection
souvent associée à la migraine. Elle n'a rien à voir avec
conjonctivale, rhinorrhée…) secondaire à la
l'hypertension artérielle.
vasodilatation
Ces céphalées surviennent souvent dans un contexte
- Agitation
psychologique particulier:
- Non modifiée par l’effort.
Caractéristiques
« Au moins 5 crises répondant à ces critères sont
- Durée: 30 min à 7 jours.
nécessaires pour poser le diagnostic » ;
- Bilatérale.
L’imagerie systématique :
- Intensité légère à modérée.
- Devant toute première crise d'algie vasculaire de la face, une
- Type compression ou étau. cause secondaire doit être exclue, notamment une lésion
- Peu de signes d’accompagnement. hypothalomo-hypophysaire ou une dissection de la carotide
- Non aggravées par l’effort. homolatérale, par une IRM cérébrale avec angio-IRM des troncs
supra-aortiques ou avec un angioscanner.
Il faut au moins au moins 10 crises répondant à cette
- Il est recommandé de réaliser systématiquement une IRM
description pour poser le diagnostic. cérébrale chez tout patient atteint d'algie vasculaire de la face,
Le diagnostic est clinique sans aucun examen même depuis des années, pour exclure une forme secondaire
complémentaire. (tumeurs hypophysaires).
Traitement Traitement
- Première intention: Antalgique simple (Paracétamol - Deux traitements de crise ont une AMM
1 g) ou d’un AINS (Ibuprofène 400 mg ou o le sumatriptan injectable 6 mg/ml par voie sous-
- L’adjonction de métoclopramide pour son effet minutes. La dose maximum est de 2 injections
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