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LUPUS
SYSTEMIQUE
D HAKEM , N SLIMANI, A TEBAIBIA
MEDECINE INTERNE, EPH Birtraria, El-Biar, Alger
Lupus érythémateux systémique
• Le lupus érythémateux systémique (LES), ou lupus érythémateux disséminé, est une maladie systémique caractérisée
par la production d’anticorps anti-nucléaires dirigés en particulier contre l’ADN natif.
• On estime que 5 millions de personnes à travers le monde ont une forme de lupus.
• Il touche surtout les femmes en âge de procréer (15-44 ans). Les hommes, les enfants, les adolescents plus rarement
atteints
• LES est une maladie chronique auto-immune qui peut toucher toutes les régions du corps humain (peau, articulations,
et / ou organes. Le terme chronique signifie que les symptômes ont tendance à durer plus de six semaines et souvent
plusieurs années.
• Dans le LES est du à un « emballement » du système immunitaire, qui habituellement combat les virus, les bactéries et
les germes. Le système immunitaire crée des auto-anticorps qui attaquent et détruisent les tissus sains. Ces auto-
anticorps provoquent inflammation, douleurs et anomalies observées dans les diverses organes .
• Le LES s’associe parfois au syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL) défini par l’association de thromboses
et/ou d’avortements récidivants et d’anticorps antiphospholipides (aPL).
Symptômes • Les manifestations cliniques sont variables dans leur
expression et leur durée.
• Certaines manifestations dermatologiques sont liées à une mauvaise circulation sanguine : le syndrome de Raynaud (qui
correspond à un changement de coloration de la pointe des doigts ou des orteils, provoqué par le froid ou le stress, avec
une pâleur initiale qui vire au bleu, puis parfois au rouge, accompagnée parfois d’une douleur importante), les marbrures
sur les membres ou le tronc (un livedo) qui se rencontre plus fréquemment chez les patients ayant des anticorps
antiphospholipides.
Les manifestations dermatologiques en
images
Bande
lupique
L’atteinte des articulations
• Elle touche environ 80% des patients. Il s’agit d’une inflammation des articulations (une
polyarthrite), notamment des doigts, des poignets, des coudes, des pieds et des chevilles qui
sont douloureuses, parfois gonflées et chaudes et rarement rouge. Les douleurs prédominent le
matin avec des articulations qui sont raides et mettent un certain temps à « se dérouiller ». Dans
les poussées importantes, les douleurs prédominent la nuit et peuvent gêner grandement le
sommeil. Ces douleurs peuvent être migratrices, ce qui signifie qu’elles peuvent bouger d’une
articulation à une autre ; elles sont souvent symétriques (elles peuvent toucher une même
articulation des deux côtés). Le rachis, les hanches et les épaules sont en général épargnés. Le
lupus n’est pas la seule cause de polyarthrite et d’autres maladies doivent être recherchées tant
que le diagnostic de lupus n’est pas établi. Il faudra par exemple éliminer une polyarthrite
rhumatoïde. Dans le cas du lupus, la polyarthrite est handicapante en raison des douleurs qu’elle
engendre, mais elle ne détruit pas et ne déforme pas les articulations comme cela peut être le
cas dans la polyarthrite rhumatoïde. Dans de rares cas, la déformation des mains peut se voir
(c’est le rhumatisme de Jaccoud) mais elle correspond à une laxité des ligaments et des tendons
et non à une destruction ou déformation de l’articulation en elle-même.
L’atteinte des articulations en images
- Arthralgies inflammatoires
- Arthrites
• Les thromboses sont en rapport avec un vieillissement des vaisseaux comme dans la population générale,
mais survenant de façon plus précoce dans le lupus (athérosclérose) ou en rapport avec la présence
d’anticorps antiphospholipides, dans le cadre d’un SAPL souvent associé au lupus.
• La MVTE nécessite un traitement par anticoagulant et/ou antiagrégant plaquettaire (aspirine par exemple).
Les manifestations neuropsychiatriques « neuro-lupus »
• Peuvent atteinte le cerveau, la moelle épinière ou les nerfs périphériques.
• Les manifestations les plus fréquentes sont par ordre décroissant : les crises d’épilepsie, les troubles de
l’humeur (dépression nerveuse), les manifestations cérébrovasculaires (AVC, fortement associés à la
présence d’anticorps antiphospholipides), une dysfonction cognitive (difficultés à se concentrer, à fixer son
attention, troubles de la mémoire…), un syndrome confusionnel aigu (somnolence, diminution de la
capacité à maintenir son attention envers les stimulations externes, désorganisation de la pensée,
désorientation dans le temps et l’espace par exemple) et les paralysies des nerfs du visage ou des membres.
• Les manifestations peuvent être exclusivement psychiatriques (atteinte mentale avec altération de la
pensée et des sentiments) : l’expression psychiatrique la plus typique associe un délire avec hallucinations
et syndrome confusionnel..
• Le LES est rarement le seul et directement la cause et on doit exclure les complications infectieuses, les
manifestations psychiatriques secondaires à la corticothérapie (excitation psychomotrice ou dépression) et
des états anxio-dépressifs de rencontre.
Les manifestations thrombotiques en
images
Les manifestations hématologiques
• Elles sont présentent chez plus de 90% des patients
• leucopénie est souvent rencontrée, elle est sans conséquence et une lymphopénie.
• Les poussées sont favorisées par l’exposition au soleil, les infections, certaines hormones (pilule, la grossesse)
et par l’arrêt subit du traitement.
• Durant les poussées, les manifestations physiques se multiplient et des perturbations biologiques sont
retrouvées . Puis, les symptômes diminuent peu à peu et disparaissent . Les périodes de rémission sont +/-
longues ( semaines, mois, voire des années.
• Evolution est imprévisible : il n’y a aucun élément qui permette d’indiquer combien de temps vont durer les
rechutes ou les rémissions, ni quand elles vont survenir. La maladie a tendance à s’atténuer après la
ménopause.
• On oppose schématiquement des formes bénignes ambulatoires, principalement cutanéo-articulaires, et des
formes viscérales +/- graves qui nécessitent le recours à un traitement corticoïdes à plus fortes doses et
immunosuppresseurs.
• La vie peut être mise en jeu en cas d’atteinte d’un organe vital (rein, cœur, cerveau).
• Le but des traitements à venir dans le lupus est maintenant de limiter ces séquelles, de limiter les effets
délétères différés du traitement et de préserver l’appareil cardiovasculaire d’une athérosclérose précoce.
DIAGNOSTIC
• NFS et des paramètres rénaux (recherche régulière d’une protéinurie et d’une hématurie et
mesure de la créatinine sanguine qui permet d’évaluer la fonction des reins).
• Recherche des anticorps anti-ADN natif et du complément dans le sang. L’augmentation des
anticorps anti-ADN natif et/ou la baisse du complément incitent à poursuivre la surveillance
régulière de la maladie car ils montrent que la maladie peut rechuter (signes aussi d’activité).
• D’autres examens peuvent être proposés selon le contexte clinique : biopsies du rein et
de la peau, radiographie ou scanner du thorax, échographie ou IRM cardiaque, IRM
cérébrale… Les radiographies d’articulation sont le plus souvent normales au cours du
lupus.
Diagnostic et Evolutivité du lupus
systémique
Comment traiter un LES
• Le traitement médicamenteux repose sur la prise au long cours d’antipaludéens de
synthèse (hydroxychloroquine, Plaquenil® ou chloroquine, Nivaquine®), utilisés dans
pratiquement toutes les formes de lupus comme traitement de fond sauf en cas de contre-
indication (maladie ophtalmologique grave, allergie ou intolérance au Plaquenil®).
• Etant donné que les manifestations du LS sont très variables d’un malade à l’autre, la
combinaison de médicaments doit être élaborée au cas par cas et évoluer en fonction de la
maladie.
• L’arrêt du traitement sans avis médical expose à des rechutes parfois sévères.
Traitement non médicamenteux
• - à diminuer l’exposition aux rayons ultraviolets.
• - arrêter de fumer ;
• - Les règles hygiéno-diététiques à respecter sont les mesures habituelles d’accompagnement de la corticothérapie : restriction
des apports glucidiques et caloriques et exclusion du sodium chez les patients atteints d’une HTA, d’une insuffisance rénale ou
d’un syndrome néphrotique. Un complément en calcium et en vitamine D est recommandé ;
• Une contraception est en général doublement nécessaire : les grossesses des patientes lupiques doivent être planifiées et
certains traitements pourraient donner des malformations si le fœtus était exposé à un traitement comme le
cyclophosphamide, le méthotrexate, l’acide mycophénolique et le thalidomide. L’utilisation d’une contraception contenant des
œstrogènes est encore proscrite par la majorité des médecins car les œstrogènes favorisent les thromboses vasculaires et
favoriseraient les poussées évolutives de la maladie. En dehors des œstrogènes, toutes les contraceptions sont possibles si
elles sont reconnues comme efficaces et fiables, notamment les progestatifs purs, les microprogestatifs et les dispositifs intra-
utérins.