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Cours L3Med- Dr Stéphane Diop

Onco-hématologie - Institut de Cancérologie


22/11/2022
objectifs

• Définir une leucopénie


• Proposer une orientation diagnostique
PLAN

I – Généralités

II – Diagnostic clinique

III – Diagnostic étiologique

IV – Diagnostic biologique
I - Généralités
1/ Définition

- Leucopénie = baisse du nombre de leucocytes totaux (GB =


globules blancs) dans le sang (<4000 éléments/mm³ ou 4
milliards/litre)
- Leucopénie: caractérisée par un déficit du taux d'un type de
cellules sanguines circulantes
- Leucopénie peut être la conséquence d'une baisse de
chacune de ces catégories cellulaires
- Elle révèle souvent une pathologie hématologique
2/ Rappels physiologiques

GB: constituants du système immunitaire chez l'homme et sont de


plusieurs types :
- PNN: qui permettent de se défendre contre les bactéries et les
mycoses
- Lympho : qui sont producteurs d'anticorps permettant de lutter contre
les éléments étrangers du corps humain
- Monocytes : qui participent à la défense immunitaire (macrophages)
- Eosinophiles : qui permettent de lutter contre les agents infectieux
(parasites)
- Basophiles : qui répondent aux éléments allergènes
2/ Rappels physiologiques

• Si déficit du nombre de GB dans l’organisme→ système immunitaire


du sujet est affecté → entraînant donc un risque infectieux plus
important.
• Taux "normal" de leucocytes sanguins ne doit, généralement, pas être
moindre que 3,5*10 9 /litre de sang ou 3500/mm3 .
• Leucopénie est souvent confondue avec la neutropénie.
• Neutropénie est caractérisée par une diminution des PNN lors de la
prise de médicaments (chimiotoxicité), ou dans certaines tumeurs
malignes (envahissement médullaire)
II. Diagnostic clinique
- Symptômes associés à une leucopénie sont divers selon le type
de GB qui se trouve être déficients
• L'anémie reste le symptôme le plus souvent associé à la
leucopénie
• Saignement associé: exemple une ménorragie ceci peut
également être le signe d'un cancer
• D'autres symptômes, tels que de la fatigue intense, irritabilité,
des céphalées et des migraines sont parfois associés à une
leucopénie
• le patient souffrant de leucopénie se voit courir un risque
plus important de développer certaines infections
• Dans les cas plus sévères de leucopénie, on peut également
observer de la fièvre, des ADP, des pneumonies, des
thrombocytopénies, ou encore des abcès hépatiques
• Ces infections peuvent être d'origine bactérienne, virale,
parasitaire ou mycosique
• Des gastrites (inflammation de l'estomac), des entérites
(intestins), etc. peuvent également être des symptômes
associés à une leucopénie
III. Diagnostic étiologique
- La leucopénie peut être causée par de nombreux facteurs

Il peut s'agir d'une maladie, congénitale ou acquise, affectant la


moelle osseuse.
La moelle osseuse étant affectée, les cellules souches qui y sont
produites (les cellules souches hématopoïétiques), à l'origine de la
fabrication des cellules sanguines, ne peuvent donc plus être
produites
Il se crée un déficit dans la production des cellules sanguines chez le
sujet atteint et cela peut provoquer des conséquences graves
Certaines de ces maladies sont caractéristiques du
développement d'une leucopénie, c'est le cas notamment :
- du syndrome myélodysplasique
- du syndrome de Kostmann (neutropénie sévère d'origine
génétique)
- d'une hyperplasie (production anormalement importante de
cellules constituant un tissu ou un organe)
- des maladies du système immunitaire, dont la plus courante est
le Syndrome de l'Immunodéficience Acquise (SIDA)
- des infections impactant la moelle osseuse
- des insuffisances hépatiques ou une atteinte de la rate
• La leucopénie peut également être provoquée par la prise de certains
médicaments. Parmi ces derniers on retrouve généralement les
traitements contre le cancer (principalement ceux utilisés contre la
leucémie)
• De plus, nous pouvons citer les antidépresseurs, certains antibiotiques,
des antiépileptiques, des immunosuppresseurs, des corticoïdes ou encore
des antipsychotiques.
• D'autres facteurs peuvent aussi être à l'origine d'une déficience en
leucocytes. Il s'agit des carences en vitamines et/ou en minéraux, de la
malnutrition ou encore du stress.
• Les facteurs de risque de développer ce type de maladie sont les
maladies citées précédemment, touchant principalement la
moelle osseuse ou encore le foie et la rate
• D'autres facteurs : vie sédentaire, une alimentation
déséquilibrée (régime alimentaire particulier)
• Le diagnostic de la leucopénie peut être réalisé à partir d'un
simple examen physique, au travers d'anomalies au niveau de la
rate et/ou des ganglions (lieux de production des leucocytes)
IV. Diagnostic biologique

• Grâce à un hémogramme: valeurs absolues +++


• Son interprétation: doit être bien maitrisée
• Voire une aspiration de la moelle osseuse (=
myélogramme) ou une biopsie des ganglions
lymphatiques
La numération des leucocytes sanguins
• Elle varie en fonction de l'âge :
● Naissance : 10 à 26 G/L
● 3 mois : 6 à 12 G/L
● 1 an : 6 à 15 G/L
● 3 à 6 ans : 10 à 15 G/L
● 10 à 12 ans : 4,5 à 13,5 G/L
● Adulte : 4 à 10 G/L

• Leucocytes (chez l'adulte) :


• > 10 G/L = hyperleucocytose
• < 4 G/L = leucopénie
La formule leucocytaire

• La formule leucocytaire, exprimée en %, n'a aucun intérêt prise


isolément.
• Il faut privilégier les valeurs absolues.
• Les normes de la numération-formule leucocytaire sont les suivantes
chez l'adulte
Les lymphopénies
• Lymphocytes < 1,5 G/L chez l'adulte
• Les étiologies les plus fréquentes sont :
● Les infections bactériennes ou virales (HIV)
● Les cancers / radiothérapie / chimiothérapies / traitements
immunosuppresseurs.
● La corticothérapie
● Les maladies auto-immunes (lupus)
● L'insuffisance rénale chronique
● Les déficits immunitaires primitifs
● Les formes idiopathiques
Les neutropénies

• PNN < 1,5 G/L chez l'adulte


• Le risque d'une neutropénie, quelle qu'en soit l'étiologie, est
l'infection (bactérienne et mycosique) : il est majeur au-
dessous de 0,5 G/L ou 500/𝑚𝑚 3 (= agranulocytose)
• Les sujets d’origine africaine (quel que soit l'endroit où ils
vivent dans le monde) ont de façon physiologique une valeur
normale de polynucléaires neutrophiles plus basse, pouvant
aller jusque 1 G/L.
Les neutropénies
• Dans les neutropénies modérées, la notion d'évolution
quantitative à plusieurs hémogrammes successifs, sera
importante dans la décision d'explorations complémentaires.
• Les neutropénies isolées et transitoires évoquent en premier
une étiologie médicamenteuse ou virale.
• Les neutropénies isolées, asymptomatiques et fluctuantes,
évoquent prioritairement un trouble de margination des
polynucléaires neutrophiles.
• Les neutropénies d'aggravation progressive ou associées à d'autres anomalies
(macrocytose, anémie) doivent faire évoquer une hémopathie et consulter un
spécialiste

• Principales étiologies des neutropénies :


● Médicaments (anticancéreux, etc) ● Hypersplénisme
● Hémopathies malignes ● Autres :
● Infections : ○ trouble de répartition
○ typhoïde, brucellose ○ congénitales
○ septicémies graves ○ connectivites
○ hépatites virales ○ radiations ionisantes
Intérêt du myélogramme dans l'exploration d'une leucopénie

Le myélogramme permet d'orienter vers :


● l'origine centrale (présence de cellules anormales dans la moelle
osseuse)
● ou périphérique (moelle riche, pas de cellule anormale dans la
moelle osseuse)
Conclusion
• Signe biologique qui impose la recherche d’une pathologie
• Causes multiples hématologiques et non hématologiques
• Bilan sanguin à visée diagnostique et PEC spécialisée
• Traitement fonction de l’étiologie
Cours L3Med- Dr Stéphane Diop
Onco-hématologie - Institut de Cancérologie
22/11/2022
objectifs
• Définir une thrombopénie
• Proposer une orientation diagnostique
Hématopoïèse
Mégacaryocytes
MECANISMES DE LA THROMBOPOIESE
THROMBOCYTOPENIE

• Thrombocytopénie = diminution du taux de plaquettes


• < 150 000 / mm3
• Normal : 150 000 – 400 000 / mm3
• Durée de moyenne des plaquettes: 8 à 9 jours

• Thrombocytes = fragments cellulaires anucléés


• Dérivent des mégacaryocytes situés dans la moelle osseuse
THROMBOCYTOPENIE

• Toujours être vérifiée par un examen du frottis sanguin qui confirme


• la rareté en plaquettes
• et l’absence d’agrégats plaquettaires

• Rôle des plaquettes est majeur dans l’hémostase primaire

• Est soit isolée soit associée à d’autres anomalies de l’hémogramme


• Tous les patients ne saignent pas il faut identifier les patients à risque,
c’à-d estimer le risque hémorragique
THROMBOCYTOPENIE: risque vital élevé

- Purpura rapidement extensif


- Existence d’un saignement muqueux : petites bulles hémorragiques dans
la bouche (face interne des joues), hémorragies viscérales, intracrâniennes
(céphalées), rétiniennes (fond d’œil) sont rares (5%) mais de risque vital
+++
- Comorbidités associées : lésions viscérales pré existantes, âge > 60 ans,
pathologies associées (myélodysplasies, insuffisance rénale), traitements
médicamenteux (anticoagulants, antiagrégants, AINS, aspirine)
PHYSIOPATHOLOGIE DES THROMBOPÉNIES

2) Séquestration
4) Hémodilution

1) Baisse de la production 3) Augmentation de la destruction


ETIOLOGIE DES
THROMBOPENIES
1) Insuffisance de production

• Nutritionnelle
• Déficit en vit B12 et B9
• Congénitale
• Anémie de Fanconi
• Syndrome d’Alport
• Atteinte médullaire
• Aplasie médullaire
• Chimiothérapie et radiothérapie
• Médicamenteuse
• Cancers
• Myélodysplasie
3) Destruction accrue
2) Séquestration
• Immunologique
• Splénomégalie • PTI
• Maladies hépatiques • Viral
• Cancers • Maladie de système
• Myélofibrose • Allo-immune
• Non immune
• CIVD
• PTT
4) Hémodilution
• HELLP
• Transfusion massive • PRE-ECLAMPSIE
• Pontage
cardiopulmonaire N.B: éliminer une pseudo-thrombopénie par
agrégation plaquettaire. Utilisation d’un
tube citraté.
ASPECTS CLINIQUES
ASPECTS CLINIQUES

• Symptômes:
• Hémorragie cutanéo-muqueuse (gingivorragie, ecchymose)
• Epistaxis
• Hémorragie post-opératoire et
• Hémorragie du péri-partum
• Signes:
• Ecchymose
• Pétéchies
• Purpura
EXPLORATION D’UNE THROMBOPENIE
TDC (DAT) / Syndrome d’Evans
association simultanée ou séquentielle d'une anémie hémolytique auto-
immune (AHAI ; un trouble dans lequel les anticorps sont dirigés contre les
globules rouges, causant une anémie de gravité variable), d'un purpura
thrombocytopénique
Traitement et précautions

• Hémorragie mettant en jeu le pronostic vital: transfusion en paquettes


• PTI: corticoïdes
• Traitement de la cause: hépatopathies, infections
• Thrombopénie < 50 G/L: risque hémorragique spontané
(→hématologiste)
• Eviter les injections intramusculaires, la chirurgie non indispensable, les
biopsies (nécessitent des précautions particulières), les sports
traumatisants.
• Thrombopénie < 20 G/L: avec ou sans syndrome hémorragique →
hospitalisation, contre-indication en plus à la chirurgie, aux ponctions
lombaire, pleurale, péricardique.
Conclusion

• Thrombopénie peut être liée à : insuffisance de production médullaire,


séquestration et ou hémodilution
• Thrombocytopénie + anémie peut être non immune
• Thrombopénie isolée est très souvent liée à une réaction immune
• Patient hospitalisé → origine médicamenteuse et/ou infectieuse

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