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Dr Chermiti M. Sd. N.

Les syndromes néphrologiques


OBJECTIFS éducationnels
1- Savoir les caractéristiques sémiologiques de l’œdème de type rénal
2- Citer les différentes formes de protéinurie, leur mécanisme et leur signification.
3- Reconnaître les techniques de recherche d’une protéinurie.
4- Savoir classer l’hématurie en néphrologique et urologique
5- Citer les principes utilisés pour mesurer le débit de filtration glomérulaire chez
les patients.
6- Reconnaître le pouvoir de concentration et de dilution du rein ainsi que le
pouvoir d’acidification.
7- Reconnaître les principaux syndromes en néphrologie.
8- Reconnaître les principales étiologies des néphropathies glomérulaires,
vasculaires et tubulo-interstitielles.
9- Reconnaître les indications et les contre-indications de la ponction biopsie
rénale.
10-Préciser les précautions à prendre avant les précautions à prendre
avant la pratique d’une ponction biopsie rénale et les
éléments de surveillance après.
A) LA SÉMIOLOGIE RÉNALE
1- Œdème
 Les œdèmes constituent la circonstance de découverte la plus fréquente des
maladies rénales.
 L’œdème est dit de type rénal : blanc, mou, prenant le godet, indolore,
bilatérale, déclive, (jambe et cheville en position debout, les lombes chez un sujet en
décubitus dorsal).
 Leur intensité est variable, réalisant au maximum un tableau d’anasarque.
 La constatation d’œdème impose l’examen des urines aux bandelettes
réactives à la recherche de protéinurie

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2- Protéinurie
Elle est silencieuse. Sa découverte peut être :
- fortuite lors d’un examen systématique (médecine du travail, médecine
scolaire…)
- due à une recherche de principe devant la constatation d’œdème ou au cours
d'une maladie quelconque.
- Examen des urines aux bandelettes réactives : Méthode simple: (Labstix);
Bandelettes réactives imprégnées de « tétrabroméphénol citraté » et leur coloration
se modifie (du jaune au vert) en présence de protéine.
Lorsque le résultat est positif, on le quantifie grossièrement de traces (~ 150 mg/l)
à 4 croix.
- Dosage pondéral ou protéinurie de 24 h
 Collection des urines de 24 heures
 Adresser toute la quantité d’urines collectée au labo.
 Examen clé en néphrologie.
 Doit être toujours complétée par l’EPP
 Permet d’objectiver une protéinurie non détectable au labstix (chaine légère
d’IG)
3- Hématurie
 Elle peut être Macroscopique ou Microscopique (découverte fortuite par
bandelettes)
 Néphrologique (indolore, sans caillots, GR déformés avec présence dans les
urines de cylindres hématiques) ╪ hématurie urologique.
4- Hypertension artérielle
- L’hypertension artérielle est très fréquente au cours des maladies rénales.
- Elle est définie par une (PAS) ≥ 140 mmHg et/ou une (PAD) ≥ 90 mmHg.
- La constatation d’HTA impose la recherche d’anomalies urinaires aux
bandelettes réactives afin de rattacher cette HTA à la néphropathie
glomérulaire avec protéinurie.

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5- Oligurie - anurie
- Oligurie: diurèse inférieure à 500ml/24h.
- Anurie: diurèse inférieure à 100ml/24h.

B) Les syndromes néphrologiques


Les principaux éléments sémiologiques sont la présence ou non :
- d’une hypertension artérielle.
- d’œdèmes.
- ou d’un syndrome urinaire : protéinurie, hématurie, cylindres hématiques,
leucocyturie.

I- Syndrome de néphropathie glomérulaire


Est variable dans sa présentation. Ils sont diversement associés:
 Hématurie: fréquente.
 Protéinurie constante: généralement >2g/24 H et peut être responsable d’un
syndrome néphrotique si elle est abondante.
 Œdèmes: en fonction de l’importance de la protéinurie.
 L’hypertension artérielle : fréquente.
 L’insuffisance rénale : fréquente et sa progression est rapide par rapport aux
autres types de néphropathies.
Le diagnostic repose sur l’analyse histologique du tissu rénal obtenu par une
ponction biopsie rénale
La néphropathie glomérulaire peut se présenter sous différents formes cliniques.
Parmi les présentations cliniques des NG, nous citons en particulier les 03 syndromes
suivants : le SN, le SNA et la GNRP. Ces trois syndromes (formes cliniques) sont
particuliers par leur gravité et par leur prise en charge thérapeutique.

I-a- Syndrome néphrotique


 A définition biologique : Protéinurie ≥ 3 g/24 h chez l’adulte +protidémie <
60 g/l + albuminémie < 30 g/l

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 Il s'agit d'un syndrome correspondant à diverses étiologies, et non d'une


maladie.
 03 signes d’impureté: Hématurie, HTA et insuffisance rénale
- SN pur= absence de ces 3 signes
- SN impur= présence d’au moins 01 de ces signes
 étiologies
 SN secondaires: En rapport avec une néphropathie glomérulaire
secondaire.
- Maladies de système: diabète, amylose, lupus.
- Toxiques et médicaments: D-pénicillamine, anti-inflammatoires non stéroïdiens,
sel d’or.
- Néoplasies: tumeurs solides, hémopathies.
- Infections: hépatite B et C, SIDA.
- Grossesse: toxémie gravidique.
 SN primitifs: En rapport avec une néphropathie glomérulaire primitive:
LGM, HSF, GEM, GNMP…

 Complications
 Insuffisance rénale fonctionnelle: expliquée en partie par l’hypovolémie, peut
être aggravée par les diurétiques.
 Thromboses veineuses: le plus souvent au niveau des membres inférieurs,
parfois au niveau des veines rénales, avec risque d’embolie pulmonaire.
 Infections bactériennes: favorisées par la fuite des immunoglobulines et la
dénutrition.
 Anomalies métaboliques: déficit en protéines transportant fer, zinc, cuivre, vit
D, thyroxine.
 Complications du traitement: corticothérapie prolongée,
immunosuppresseurs.
 Traitement

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Il est d’abord symptomatique et comporte:


- La restriction sodée avec ou sans diurétiques en fonction des œdèmes et de la
pression artérielle
- La restriction hydrique en fonction de la diurèse
- Le traitement antihypertenseur (souvent représenté par les diurétiques)
- La restriction protéique en cas d’élévation de la créatinine et de l’urée
- Le traitement des complications et éventuellement l’épuration extra-rénale
Le traitement étiologique des syndromes néphrotiques secondaires.

I-b- Syndrome néphritique aigu ou glomérulonéphrite aiguë


(GNA)
Tableau à début brutal, associant les troubles suivants:
- Rétention sodée marquée, avec œdèmes et HTA.
- Syndrome urinaire comportant: oligurie, protéinurie et hématurie.
- Altération aiguë de la fonction rénale (Insuffisance rénale)
Son étiologie est dominée par la GNA post-streptococcique.

I-c- Glomérulonéphrite rapidement progressive (GNRP)


- Tableau clinique caractérisé par un début subaigu avec installation en 2 à 8
semaines d’une protéinurie variable, hématurie, insuffisance rénale
rapidement progressive (IRRP) et Oligurie.
- Elle constitue une urgence néphrologique ++++.
- Son évolution spontanée se fait constamment et rapidement vers
l’insuffisance rénale chronique terminale.
- Un traitement précoce est susceptible d'enrayer son évolution.

II- Syndrome de néphropathie vasculaire


- L’HTA est constante
- Hématurie rare.
- Protéinurie faible: généralement <1g/24 H

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- L’insuffisance rénale : fréquente en cas de N Vx aigue.


- Étiologie selon le type: chronique= néphroangiosclérose bénigne, Aigue =
plusieurs étiologies

III- Syndrome de néphropathie tubulo-interstitielle


 Hématurie rare.
 Protéinurie faible
 L’hypertension artérielle : rare sauf au stade avancé d’IR.
 Signes urinaires: polyurie, nycturie, miction en deux temps…
 Glucosurie sans hyperglycémie
 Acidose hyperchlorémique
 Progression lente vers l’insuffisance rénale

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