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CENTRE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE D’ANNABA

SERVICE DE NEPHROLOGIE

Les syndromes en néphrologie

Introduction :
Le néphron qui est l’unité fonctionnelle du rein est constitué de :
- Glomérules
- Tubules et interstitium
- Vaisseaux
Toute atteinte de l’un de ces éléments réalise un type de néphropathie bien définie
qui se présente sous différents syndromes

I/ Les Syndromes de Néphropathies glomérulaires :


- révèlent les néphropathies glomérulaires ou glomérulonéphrites chroniques
(GNC), ce sont des affections fréquentes, représentent 30% des causes des
insuffisances rénales chroniques terminales (IRCT).
- Les néphropathies glomérulaires peuvent être primitives ou secondaire ( à un
diabète , lupus , amylose).
- Elles sont révélées par plusieurs syndromes :
 Le syndrome de glomérulonéphrite chronique
 Le syndrome néphrotique
 Le syndrome néphritique aigu
 Le syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive(GNRP)
 Le syndrome d’hématurie macroscopique récidivante
Le diagnostic histologique est fait par la ponction biopsie rénale (PBR) .

I-1/ Le syndrome de glomérulonéphrite chronique (GNC ) :


Peut révéler n’importe qu’elle néphropathie glomérulaire, ces signes principaux sont :
- La protéinurie, l’hématurie, HTA et les œdèmes.
a) Signes cliniques :
- Les œdèmes : mous, blanc indolore gardant le godet, prédomine au niveau des
zones déclives (les membres inférieurs), apparaissent le matin surtout.
Parfois associés à des épanchements des séreuses (péricarde, plèvre, péritoine)
Réalisant le tableau d’anasarque.

- L’hématurie : c’est la présence de sang dans les urines, elle peut être totale, indolore,
sans caillots, macroscopique ou microscopique décelée par bandelette urinaire.
La présence de l’hématurie est un signe en faveur de la prolifération cellulaire
au cours des néphropathies glomérulaires

- L’HTA ; est fréquente et secondaire à la rétention hydrosodée :


b) Signes biologiques :
- La protéinurie : c’est la présence de protéines dans les urines, signes révélateur
habituel des glomérulonéphrites chroniques (GNC), elle est permanente, abondante ,
supérieur à 2g/24h , riche en albumine
La protéinurie peut être sélective : faite de plus de 80% d’albumines
Ou non sélective : faite de moins de 80% d’albumines.
La protéinurie est mise en évidence par examen à la bandelette urinaire et quantifiée
par la protéinurie des 24 h.
- L’insuffisance rénale : c’est un déficit de la fonction rénale, marquée par
l’augmentation de l’urée et la créatinine plasmatique, avec baisse du débit de
filtration glomérulaire évaluée par la clairance de la créatinine.
L’insuffisance rénale est la complication majeure à redouter au cours des GNC.

I-2/ Le Syndrome néphrotique :


a) Définitions :
le syndrome néphrotique à une définition purement biologique :
C’est une protéinurie supérieure à 3 g/24h avec hypo- protidémie inférieur à 60 g/l.
et hypo- albuminémie inférieur à 30 g/l.
Parfois on a une hypertriglycéridimie avec hypercholestérolémie.
- le syndrome néphrotique est dit pur si on note :
* l’absence d’HTA
* l’absence d’hématurie
* l’absence d’insuffisance rénale
* la protéinurie est sélective (faite de plus 80% d’albumine)
Devant la présence de l’un de ces éléments, on parle du syndrome néphrotique
impur.
b) signes cliniques :
- Œdèmes : signe le plus fréquent, blancs, mous, gardant le godet prédominent au
membre inférieur, symétriques et bilatéraux,parfois réalisant un tableau d’anasarque.
- HTA : fréquente
- Prise de poids : permet d’évaluer l’importance des œdèmes
- Hématurie : signes révélateur au cours des GNC prolifératives (prolifération
cellulaire) .
c) Signes biologiques :
Diagnostic de certitude :
- protéinurie supérieur à 3 g/24h, parfois très importante ( 20-30g/24h), riche en
albumine , permanente , sélective ou non .
- hypo-protidémie inférieur à 60g/l avec hypoalbuminimie inférieur à 30g/l,
augmentation des α2 globulines, baisse des ϒ globulines.
- Hypertriglycéridimie et hypercholestérolémie
- VS accélérée, natriurèse basse avec un rapport un NA/k urinaire inférieur à 1.
- L’insuffisance rénale est la complication à redouter.
d) Etiologies :
- GNC primitives : sans causes décelables, on a les :
* LGM : lésions glomérulaires minimes
*GEM : glomérulonéphrite extra- membraneuse
* HSF : hyalinose segmentaire et focale
* GNMP : glomérulonéphrite membrano-proliférative
- GNC secondaire :
* Diabète
* Amylose
* lupus systémique
e)Complications :
* Accidents thrombo-embolique
* Infections
* Dénutrition
* Retard staturo-pondéral chez l’enfant
* Insuffisance rénale chronique, complication majeure

I-3/ Le syndrome néphritique aigu :


a) Définition :
C’est un syndrome clinique défini par :
- l’installation brutale d’œdèmes d’HTA, hématurie, oligurie et insuffisance rénale
modérée, après une infection ORL.
La GNA (glomérulonéphrite aigue post infectieuse et sa forme la plus typique ,elle
survient surtout chez l’enfant.
b) Signes cliniques :
- 10 à 21 jours après une infection ORL (angine) on a l’apparition brutale :
 d’hématurie macroscopique
 œdèmes au membre inférieur et la face, OAP (œdème aigu du poumon),
parfois convulsions (liée à un œdème cérébral)
 HTA
 Oligurie (diurèse inférieur à 500 cc/24h) avec urine foncée.
Le syndrome néphritique aigu est rapidement réversible.
Il est causé par une infection streptococcique
c) Signes biologiques :
- Protéinurie abondante de 2 à 3g/24h
- Hématurie avec cylindres hématiques
- natriurèse basse
- Protidémie et albuminémie sont normaux
- les fractions du complément sérique : CH 50, C3 et C4 sont abaissés de façon
constante mais transitoire (inférieur à 8 semaine)
I-4/ Le Syndrome de Glomérulonéphrite rapidement progressive
( GNRP) :
C’est la plus grave des GNC, il comporte l’installation rapide en 02 à 08 semaines, des
signes suivants :
- Protéinurie supérieur à 2 g/24h
- Hématurie micro ou macroscopique
- Insuffisance rénale sévère et rapide
Ce syndrome correspond à la glomérulonéphrite extra- capillaire ( GNEC)
Peut être primitive ou secondaire à une vascularite ( lups

I-5/ Le syndrome d’hématurie macroscopique Récidivante :


Apparition d’hématurie macroscopique après ou pendant des épisodes d’infection
ORL( angine)
Ces hématuries sont récidivantes, capricieuses, totale indolore associé à des
douleurs lombaires.
Ce syndrome est le mode révélateur le plus fréquent de la maladie de Berger ( GNC
dépôts d’IgA) ou de la maladie d’Alport.

II) le Syndrome de Néphropathie tubulo-interstitielle


Ce syndrome est le mode révélateur des Néphropathies tubulo-interstitielles ; qui sont
caractérisées par une atteinte du tissu interstitiel prédominante associée plus ou
moins à une atteinte tubulaire.
Les Néphropathies tubulo-interstitielles peuvent être aigues ou chroniques elle
présentent des caractères cliniques et biologiques communs.

a) Signes cliniques on note :


- Une HTA souvent absente liée à une fuite urinaire de sodium.
- Des épisodes d’ infections urinaire fréquentes et récidivantes.
- Une polyurie (Diurèse ›3 l/24h ) par diminution du pouvoir de concentration des
urines.

b) Signes Biologiques : on note


- Une protéinurie faible ‹ 1g/24h
- L’insuffisance rénale est modérée et lentement progressive sur plusieurs
années.
- Une Acidose métabolique hypochlorémique
- Une fuite urinaire de sodium ( Natriurèse élevée)
- Une leucocyturie Aseptique ( présence de leucocyte dans les urines avec
absence de germe)
C) Etiologies :
- Les Néphropathies interstitielles aigues :
*infectieuse (pyélonéphrite aigue)
*Médicamenteuse (AINS, Antibiotiques)
*Métabolique (hypercalcémie, hyperuricémie)
- Les Néphropathies tubulo-interstitielles chroniques :
* Les pyélonéphrites chroniques

III) le Syndrome de Néphropathie vasculaire :


Révèle les néphropathies vasculaires aigues et chroniques ; caractérisé par des
éléments cliniques et biologiques communs :
 HTA au premier plan
 Protéinurie faible inférieur à 1g/24h
 Insuffisance rénale souvent sévère et rapidement progressive

Les principales néphropathies vasculaires sont :


 Les néphropathies vasculaires aigues :
* La néphroangiosclérose maligne
* Microangiopathie thrombotique

 Les Néphropathies vasculaires chronique :


* La sténose de l’artère rénale
* la néphro-angiosclérose bénigne
BIBLIOGRAPHIE :

1) Marie-Noëlle Peraldi, Néphropathies glomérulaires: Glomerular diseases,


Néphrologie et Troubles Hydro-électriques (3e édition), 2014.
2) NÉPHROLOGIE, 7 e édition. Collège Universitaire des Enseignants de
Néphrologie. Chapitre 17 – Item 263.

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