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Introduction :
Définition
Amylose rénale
Classification des amyloses :
Amylose AA = amylose secondaire
Amylose AL
Amyloses héréditaires
Amylose β2-microglobuline
Néphropathie amyloïde :
Anatomo-pathologie
Clinique (5 phases)
Biologie
Radiologie
Diagnostic positif
Complications
Formes cliniques
Traitement :
Symptomatique
Etiologique
Introduction :
Définition :
o L’ensemble d’affections caractérisées par des dépôts toujours extracellulaires
d’une substance protéique insoluble
o Aspect fibrillaire en microscopie électronique
o Conformation spatiale : β-plissée lui confinant des propriétés tinctoriales
o Rouge congo : à la lumière polarisée, donne une biréfringence = coloration à la
fois jaune et verte (caractéristique +++)
Amylose rénale :
o Substance amyloïdogène déposée au niveau du rein (localisation la plus
fréquente des dépôts amyloïdes)
o Dans notre pays : la plus fréquente = amylose secondaire aux infections
chroniques
o Une fois installée, si l’amylose touche le rein, elle est irréversible et évolue de
façon inéluctable vers l’insuffisance rénale chronique
o Avant l’ère de la dialyse, les malades porteurs d’amylose mourrait d’insuffisance
rénale chronique
o Actuellement, ils meurent d’atteinte cardiaque, d’état de dénutrition sévère
Classification des amyloses :
Amylose AA = amylose secondaire :
o La plus fréquente au Maroc
o Substance AA est une protéine de 8000 DA contenant 75 acides animés
o Précurseur : protéine SAA (protéine d’inflammation chronique)
o Augmente de façon considérable au cours des inflammations chroniques
o Dégradation par protéases
o Dépôts au niveau des tissus
Amylose AL :
o Se voit particulièrement au cours du myélome multiple ou amyloses primitives
o Le précuseur : immunoglobuline, chaine légère K ou λ
o Action des protéases
o Fibrilles (dépôts tissulaires)
Amyloses héréditaires : amylose AA secondaire à la maladie périodique ou fièvre
méditerranéenne familiale AA
Amylose β2-microglobuline :
o Syndrome du canal carpien : nerf médian
o Atteinte au niveau des articulations
Néphropathie amyloïde :
Anatomo-pathologie :
o Macroscopie :
Reins augmentés de taille
Aspect à la coupe : blanc nacré
o Microscopie : dépôts amyloïdes intéressant la totalité des structures du néphron
Clinique (5 phases) :
o Phase infra-clinique :
Dépôts se font sans manifestations cliniques ni biologiques = constitution
des dépôts
Peut durer 2 ans et commence en mésangium
o Phase de protéinurie intermittente : peut durer 2 ans
o Phase de protéinurie permanente :
S’aggrave au fur et à mesure de l’évolution
Non sélective
Peut durer 2 à 3 ans
o Phase de syndrome néphrotique :
Massif : protéinurie > 5 g/j
Hypoprotidémie et hypoalbuminémie < 10 g/l
o Phase d’insuffisance rénale : évolution se fait en quelques mois vers l’insuffisance
rénale
Biologie :
o Protéinurie +++ > 5 g/j
o Hypoprotidémie < 50 g/l
o Hypoalbuminémie < 18 g/l
o Syndrome inflammatoire très marqué :
VS très accélére
α 2 globuline augmentée
hyperfibrinémie > 5 g/l
Radiologie : Echographie rénale +++
o Taille souvent normale des reins au stade d’insuffisance rénale chronique
o Dédifférenciation cortico-médullaire +++
o Deux étiologies : diabète et amylose +++
o Glomérulopathie : protéinurie diminue au cours de l’évolution entrainant une
fibrose des glomérules
Diagnostic positif :
o Devant tout syndrome néphrotique massif (protéinurie > 5 g/l), penser à
l’amylose et chercher les maladies amyloïdiennes :
Tuberculose pulmonaire mal ou non traitée
Ostéomyélite chronique
Suppurations pulmonaires chroniques
Fistules anales suppurées
Maladies inflammatoires chroniques rhumatismales : PR, SPA, AJI…
Entéropathies exsudatives : RCH, crohn
o Diagnostic plus porté par l’histologie :
Ponction biopsie rénale (Coloration rouge Congo) : diagnostic 100 % des
cas ++
Biopsies rectale, sous-cutanée, des glandes salivaires…
Classification : test au permanganate de K+
Disparition à la coloration rouge Congo = AA
Persistance à la coloration rouge Congo = AL
Technique d’immuno-histochimie : Ac anti-AA ou anti-AL
Complications :
Throbo-emboliques
Infectieuses
Dénutrition (perte de protéines plasmatiques)
Formes cliniques :
Amylose au cours de la fièvre méditéranéenne familiale = AA
o Autosomique récessive
o Caractérisée par accès fébriles et douleur paroxystique
Introduction :
C’est une inflammation de la paroi des vaisseaux sanguins (artérioles et veinules)
d’origine primitive et de cause inconnue
C’est la vascularite la plus fréquente chez l’enfant
Henoch et Schölein décrivent ce syndrome qui associe :
o Purpura aigu
o Arthrites
o Manifestations douloureuses abdominales
o Atteinte rénale
Facteurs favorisants :
Infections des voies aériennes supérieures, virales ou bactériennes (80-90 % des cas)
Varicelle, rubéole, hépatite B, parovirus B19 et mycoplasme pneumoniae
Piqûre d’insecte
Vaccination
Déficit congénital en fraction du complément : C2
Diagnostic :
Début aigu en quelques jours à 2-3 semaines
Signes cliniques :
o Atteinte cutanée :
Purpura des membres inférieurs et des fesses, précédé ou accompagné de
lésions urticariennes
Parfois : macules, papules, nodules, pétéchies, ecchymoses et ulcérations
nécrotiques
Œdèmes fugaces et migrateurs touchant les extrémités, les paupières, le
front, le pavillon des oreilles et les organes génitaux externes
o Atteinte articulaire :
Arthrites et arthralgies touchant les genoux et les chevilles
Transitoires, non migratrices et disparaissent en quelques jours sans laisser
de séquelles
o Manifestations digestives :
Crises douloureuses abdominales, paroxystiques, diffuses ou localisées
Omissements
Troubles de transit
Hématémèses et méléna rares :
Invagination intestinale aigue
Perforation digestive
Hémorragies hautes ou basses
Ces 3 complications sont secondaires à l’œdème et aux hémorragies de la
paroi digestive
o Atteinte rénale : bandelette urinaire +++
Se voit dans 20-50 % des cas
Hématurie macroscopique
Protéinurie modérée
Syndrome néphrotique
Hypertension artérielle
Insuffisance rénale réversible en général
o Autres signes :
Neurologiques : céphalées, confusion, convulsions, névrite optique
Cardio-pulmonaires : péricardite, myocardite, hémorragies pulmonaires
Uro-génitaux : orchite, œdème de scrotum, urétérite sténosante
Examens complémentaires :
o Examens utiles au diagnostic :
NSF :
Plaquettes : taux normal ou augmenté
Elévation modérée des globules blancs
Anémie normochrome
Bilan d’hémostase normal
Complément normal
Echographie abdominale à la recherche d’une invagination et de la
morphologie rénale
Urée, créatininémie, protidémie
Biopsie cutanée inutile au diagnostic = vascularite leuco-cytoclasique avec
dépôts d’IgA en IFD
o Examens utiles à la surveillance :
Labstix : 2 fois par semaine
Bilan hydro-électrolytique si troubles digestifs
Protéinurie des 24 heures + fonction rénale
Fibroscopie digestive si douleurs abdominales intenses et prolongées
Hémorragies digestives
Ulcérations qui contre-indiquent la corticothérapie
C’est une glomérulonéphrite avec dépôts d’IgA en IFD. Biopsie rénale si :
Protéinurie > 1 g/24h ou 50 mg/Kg/j
Insuffisance rénale et HTA
Evolution :
Favorable en quelques jours à quelques semaines
Poussées répétées de purpura avec risque d’aggravation des lésions rénales
L’atteinte rénale est l’élément déterminant à long terme. Insuffisance rénale chronique
si :
o Hématurie ou protéinurie avec syndrome néphrotique
o Ou HTA + insuffisance rénale
o Ou protéinurie > 1 g/24h plusieurs mois
Traitement :
1. Hospitalisation et repos au lit
2. Traitement symptomatique :
o Correction des troubles hydro-électrolytiques et nutritionnels
o Antalgiques : Paracétamol
3. Corticoïdes :
o Indications : après une fibroscopie
Atteinte digestive douloureuse persistante
Orchite
o 1 à 1.5 mg/Kg/j pendant 8 à 15 jours puis régression sur 2 à 3 semaines
4. Autres alternatives thérapeutiques :
o Bolus de méthyl-prédnisolone et immunosupresseurs si atteinte rénale sévère
o Transplantation rénale si insuffisance rénale terminale
Maladie de Behcet
Diagnostic et traitement
Introduction
Pathogénie
Symptomatologie clinique :
Signes cutanéo-muqueux
Signes oculaires
Manifestations articulaires
Manifestations vasculaires
Manifestations neurologiques
Autres atteintes
Biologie
Diagnostic positif
Traitement :
Local
Général
Conclusion
Introduction :
Maladie systémique : aphtose buccale/génitale avec manifestations oculaires,
articulaires, vasculaires, neurologiques, digestives
Substratum : vascularite
Fréquente au Maroc, adulte jeune 20-40 ans
Pronostic fonctionnel : cécité ; pronostic vital : atteint vasculaire et neurologique
Pathogénie :
Cause infectieuse : virale, streptococcique ; Facteurs d’environnement ; Cause dys-
immunitaire :
1. Activation des monocytes
2. Sécrétion des cytokines (II8-INF)
3. Recrutement des PNN intratissulaires
4. Hyperactivation des PNN
5. Lésions tissulaires
Susceptibilité génétique HLA B51 :
1. Réponse T cytotoxique
2. Lymphocytes T cytotoxiques
3. Lésions tissulaires
Symptomatologie clinique :
Signes cutanéo-muqueux :
o Aphtes :
Aphtes buccaux : 100 %
Ulcération douloureuse de 2 à 5 mm de diamètre, et un fond blan-
jaunâtre, bords nets avec bourrelet inflammatoire
Aphtes géantes de 1 à 2 cm
Siège : face interne des joues, pourtour de la langue
Evolution par poussées de 7 à 10 jours
Favorisés par les fruits secs et chocolat
Aphtes génitaux : 70 %
Même aspect que l’aphtose buccale
Homme : bourse et verge ; Femme : vulve et vagin
Cicatrice après guérison
Diagnostic rétrospectif
Autres localisations : amygdales, larynx, œsophage, rectum, peau
o Signes cutanés :
Hypersensibilité cutanée (pathergy test) : réaction cutanée aux ponctions
Pseudo-folliculite nécrotique : lésions papuleuses, vésiculeuses,
pustuleuses non centrées par un poil qui siègent au niveau du dos et fesses
Erythème noueux au niveau des membres inférieurs
Signes oculaires : 60 à 70 %
o Peut être inaugurale
o Evolution vers la cécité dans 30 %
o Uvéite antérieure avec ou sans hypopion
o Uvéite postérieure : hyalite, choroïdite
o Périphlébites rétiniennes
Manifestations articulaires : 50 à 60 %
o Peut être inaugurales
o Arthralgies, mono ou oligo-arthrite (Genou et cheville)
Manifestations vasculaires : 30 à 40 %
o Vascularite à tropisme veineux
o Atteinte veineuse : fréquente et révélatrice
Superficielle : trajets vasculaires, ressemble à l’érythème noueux
Profonde : tous les troncs
Siège : membres inférieurs, VCS et VCI, veine cérébrale
Embolie pulmonaire ===» décès
o Atteinte artérielle : rare
Anévrysme (hémoptysie), sténose, thrombose
Pronostic sévère (décès)
Manifestations neurologiques : 10 à 30 %
o Atteinte parenchymateuse : Plus fréquente
Céphalée, méningo-encéphalite ou méningo-encéphalo-myélite (Pc vital)
Séquelle : handicap
o Atteinte non parenchymateuse : hypertension intracrânienne dite bénigne
(angéite cérébrale)
Autres atteintes :
o Digestives : Rares mais sévères
Non spécifiques : douleurs et ballonement abdominal
Colite ulcéreuse, atteinte œsophagienne rares
o Cardiaques (rares) : péricardite, infarctus du myocarde
o Pulmonaires : infiltrats diffus, adénopathies, embolie pulmonaire
o Rénales : glomérulonéphrite, amylose
o Epididymite
Biologie :
Syndrome inflammatoire lors des poussées : articulaire, vasculaire, neurologique
NFS : hyperleucocytose à PNN lors des poussées
Ag d’histocomptabilité HLA B5 : HLA B51 serait plus présent au cours de l’atteinte
oculaire et les atteintes sévères
Diagnostic positif (Revised international criteria dor BD)
Aphtose buccale (1 point)
Manifestations cutanées : (1 point)
o Pseudo-folliculite
o Aphtose cutanée
o Erythème noueux
Lésions vasculaires : (1 point)
o Phlébite superficielle
o Thromboses cave ou d’un gros tronc
o Anévrysme artériel
o Thromboses artérielles
Pathergy test (1 point)
Aphtose génitale (2 points)
Lésions oculaires : (2 points)
o Uvéite antérieure ou postérieure
o Périphlébites rétiniennes
o Aphtose conjonctivale (oculaire)
Introduction :
Définition Maurice Raynaud 1862 « trouble vasomoteur ischémique paroxystique des
doigts des mains, souvent déclenché par le froid et caractérisé par une décoloration
suivie de cyanose »
Il est la conséquence d’un spasme des artères des extrémités, notamment des mains,
occasionné par le refroidissement, parfois le stress
phénomène de Raynaud idiopathique ou maladie de Raynaud (artères saines).
Phénomène de Raynaud secondaire (altérations artérielles)
Prédomine toujours au niveau des mains, mais les pieds peuvent également être
concernés, plus rarement d’autres extrémités comme le nez, les oreilles…
Le rôle du médecin est dans un premier temps de reconnaître le phénomène de
Raynaud, et de le distinguer des autres acrosyndromes vasculaires, puis de repérer ces
phénomènes de Raynaud secondaires et d’en retrouver l’affection causale
Epidémiologie :
Prévalence élevée : pays froids
4 à 16 % de la population
Sexe : 4 femmes pour un homme
Facteurs déclenchants :
o Froid +++
o Stress psychique
o Cycle menstruel
Diagnostic positif :
Le diagnostic est clinique +++
Atteinte bilatérale et symétrique
Interrogatoire :
o Prise d’un médicament pouvant être à l’origine d’un phénomène de Raynaud
o Tabagisme
o Facteurs de risque professionnel ou occupationnel :
Traumatismes répétés de la paume de la main
Utilisation d’engins vibrants
o Rechercher de risques en faveur d’une maladie systémique :
Arthralgies, Myalgies
Eruption cutanée
Syndrome sec
o Trois phases successives :
Phase syncopale :
Pâleur, refroidissement et impression de doigts morts (indolores)
Quelques minutes à > 1 heure
Phase asphyxique :
Cyanose et dysesthésies
15 à 30 min
Phase d’hyperhémie réactionnelle : (Inconstante)
Erythrose, réchauffement, picotements et brulures
Quelques minutes
Examen clinique :
o Examen des mains :
Recherche de signes d’ischémie digitale :
Cyanose douloureuse et froide persistante d’1 ou de plusieurs doigts
Cicatrices de micro-infarctus pulpaires
Plissement de la peau, un aspect infiltré des doigts, boudiné ou fuselé est
en faveur d’une sclérodermie systémique débutante
o Examen vasculaire :
La manœuvre d’Allen :
Rechercher une obstruction des artères digitales, de l’arcade
palmaire ou de la partie distale des artères radiales et cubitales
Elle consiste à décolorer la main par plusieurs flexions-extensions des
doigts alors que les artères cubitales et radiales sont comprimées
Le retard de recoloration d’un ou de plusieurs doigts lors de la levée
de la compression est en faveur d’une obstruction
Prise de la tension artérielle des deux côtés ainsi que la palpation du pouls
Diagnostic étiologique :
Enquête étiologique :
o Clinique : interrogatoire, examen clinique général
o Biologie : NFS, VS, électrophorèse des protéines, glycémie, cholestérolémie, Ac
anti-nucléaires, facteur rhumatoïde, cryoglobulinémie…
o Radiologie : radiographies du rachis cervical, des mains, des poumons…
o Explorations vasculaires : capillaroscopie (1 seul critère majeur : mégacapillaire),
doppler artériel, artériographie…
Etiologies :
o Médicaments : ergot de seigle, béta-bloquants, bléomycine, vinblastine,
ciclosporine, interféron alpha et béta, bromocriptine
o Maladies professionnelles :
Maladie des engins vibrants
Maladie du marteau (anévrysme de l’artère cubitale)
Microtraumatismes localisés chroniques
Maladie des décrotteurs d’autoclave
o Connectivites :
Sclérodermie systémique 90 %
Lupus 10-45 %
Sharp 30 %
Sjögren 33 %
Polymyosite 20 %
Polyarthrite rhumatoïde
o Vascularites : cryoglobulinémie, maladie des agglutinines froides
o Artériopathies :
Gros troncs :
Syndrome du hile du membre supérieur
Athérosclérose
Artériopathies inflammatoires (Takayashu, Horton)
Artériopathies digitales : Léo Buerger
o Hémopathies et cancers :
Polyglobulie
Thrombocytose
Myélome, Waldenström
Syndrome lympho-prolifératifs
Tumeurs solides
o Causes endocriniennes : myxodème, Hashimoto, Acromégalie
o Autres : fibromyalgie, tumeur glomique, infections (parvovirus B19)
o Maladie de Raynaud idiopathique (Raynaud primitif) :
Primitif Secondaire
Maladies associées Non Oui
Cas particuliers :
Raynaud unilatéral : toujours secondaire
Raynaud inclassé (10-15 %) : surveillance annuelle
Diagnostic différentiel :
L’acrocyanose :
o Acrosyndrome permanent, touchant souvent les quatre extrémités
o Se caractérise par un aspect cyanique, bleu des doigts, aggravé par le
refroidissement
L’érythermalgie :
o Acrosyndrome vasculaire paroxystique
o Facteur déclenchant : la chaleur
o Souvent la nuit, accès de rougeur avec chaleur cutanée, souvent très
douloureuse, avec sensation de brulures intenses et de lancement
Traitement :
Etiologique
Symptomatique :
o Mesures hygiéno-diététiques
o Eviter le froid, tabac, certains médicaments
Chirurgical : sympathectomies en cas de formes sévères
Conclusion :
Diagnostic positif facile
Diagnostic étiologique :
o L’anamnèse
o L’examen clinique
o Quelques explorations
Orienter la prise en charge
Spondylo-arthrite ankylosante et les autres spondylo-arthropathies
Diagnostic et traitement
Introduction
Type de description : la spondyloarthrite ankylosante
Définition
Etude clinique
Radiologie
Biologie
Formes cliniques
Diagnostic différentiel
Evolution
Formes étiologiques :
Arthrites réactionnelles
Rhumatisme psoriasique
Rhumatisme des entéro-colopathies (Crohn et RCH)
SAPHO
Spa indifférenciées
Critères diagnostiques des spondyloarthrites (AMOR)
Traitement :
Objectifs
Moyens
Introduction :
Les spondyloarhtropathies ont en commun :
o Début souvent précoce chez l’adulte jeune 20-30 ans
o Lésion élémentaire : enthésopathie
o Atteinte axiale ± articulations périphériques
o Manifestations extra-articulaires (uvéite antérieure, cardite…)
o Terrain génétique (HLA B27, antécédents familiaux)
0.47 à 1.9 % de la population générale
Pathogénie mal connue
Intérêt Diagnostique :
Diagnostic précoce ++
Meilleure prise en charge
Meilleur pronostic
Intérêt thérapeutique : mode de présentation (axial vs périphérique ou extraarticulaire)
Type de description : la spondyloarthrite ankylosante
Définition : La SPA est un rhumatisme inflammatoire chronique caractérisé par :
o Une atteinte pelvi-rachidienne
o Une tendance à évoluer tardivement vers l’ankylose articulaire
o Une association fréquente à une poly-enthésopathie périphérique
o Une forte association au groupe HLA B27 (90 % des cas)
Etude clinique :
o Syndrome pelvien :
Douleurs fessières inflammatoires, unilatérales, puis bilatérales
A l’examen clinique : douleur des sacro-iliaques
o Syndrome rachidien :
Rachialgie inflammatoire au niveau de la charnière dorso-lombaire,
thoracique antérieure et cervicale
Examen physique : recherche d’une raideur rachidienne
Lombaire : distance doigts-sol, indice de Schöber +++
Dorsal : ampliation thoracique, cyphose dorsale, respiration
abdominale
Cervical : menton-sternum, occiput-mur
o Syndrome articulaire périphérique :
Oligo-arthrite asymétrique des membres inférieurs
Parfois des membres supérieurs
Atteinte de la hanche et de l’épaule redoutables
o Syndrome enthésique :
Douleur des enthèses au niveau des talons ++, articulations sterno-costales,
tubérosité tibiale antérieure, rotule, olécrane, condyles
Examen : douleur provoquée par la palpation et la mise en tension
o Syndrome extra-articulaire :
Atteinte oculaire : iridocyclite (uvéite antérieure) récidivante
Atteinte cardiaque (rare) : insuffisance aortique, troubles de conduction
Atteinte pulmonaire : syndrome restrictif, syndrome interstitiel
Atteinte digestive : lésions intestinales inflammatoires
Atteinte rénale : néphropathie à IgA
Radiologie :
o Incidences :
Grand cliché dorso-lombo-pelvi-fémoral (cliché de Sèze)
Incidence des sacro-iliaques
Cliché dorso-lombaire face et profil
TDM des sacro-iliaques et IRM des sacro-iliaques et du rachis en cas de
formes débutantes et âge < 18 ans
o Sacro-illite :
Typiquement bilatérale, parfois asymétrique +++
Passe par 4 stades de Forestier EF.I.C.A :
Sade I : élargissement et flou
Stade II : irrégularités
Stade III : condensation
Stade IV : ankylose
o Signes rachidiens :
Syndesmophytes
Spondylite antérieure
Squaring
Ossification des ligaments
Spondylodiscite
Ankylose des articulations inter-apophysaires postérieures
Ostéoporose et tassement vertébral
o Enthésopathies : épines calcanéennes postérieures et postérieures, bassin herissé
ou ischion barbu
o Arthrites : hanches +++ ===» Coxites
Biologie :
o Syndrome inflammatoire inconstant : VS et CRP élevée, anémie
o HLA B27 : valeur diagnostique dans les cas douteux
o Bilan immunologique négatif
Formes cliniques :
Topographiques : formes axiale, périphérique, enthésique
Selon le sexe : formes masculine ou féminine (fruste)
Selon l’âge : SpA juvéniles, SpA à révélation tardive (> 50 ans)
Diagnostic différentiel :
Formes débutantes :
o Autres rhumatismes inflammatoires
o Scintigraphie, TDM et IRM des sacro-iliaques, et Ag HLA B27
Devant une sacro-illite :
o Unilatérale : sacro-illite infectieuse (tuberculose, brucellose…)
o Bilatérale :
Ostéose iliaque condensante
Arthrose de sacro-iliaques
Sacro-iliaques normales (adolescent)
Devant des syndesmophytes :
o Arthrose
o Hyper-ostose vertébrale ankylosante
Evolution :
Progressive sur des années
Par poussées et rémissions ± complètes
Mode habituellement ascendant
Schématiquement, 3 étapes :
o Etape initiale : douleurs +++, raideur +
o Etape d’extension : douleurs +++, raideur ++
o Etape d’ankylose : douleurs ±, raideur +++
Formes étiologiques :
Arthrites réactionnelles :
o Arthrites aseptiques déclenchées par les infections à distance transmise par voie
sexuelle ou digestive
o Forme typique : syndrome oculo-urétro-synovial
o Germes les plus fréquents :
Urétrites et cervicites non gonococciques : chlamydiae ++, mycoplasme
Infections digestives : shigella, yersinia, salmonella
o Clinique :
Oligo-arthrite asymétrique prédominant aux membres inférieurs, moins de
1 mois après urétrite ou diarrhée
Conjonctivite, iridocyclite
Signes cutanés et muqueux
o HLA B27 dans 35 – 50 %
o Radiologie normale
Rhumatisme psoriasique :
o Plusieurs formes depuis la forme mono-articulaire jusqu’aux formes axiales,
périphériques et mixtes
o Intérêt de l’atteinte des inter-phalengiens distales si elle existe
o Psoriasis
Rhumatisme des entéro-colopathies (Crohn et RCH) : dans 10 à 20 %, atteinte soit
périphérique, soit sacro-illite radiologique asymptomatique soit forme axiale
SAPHO :
o S : synovite
o A : acné fulminans ou conglobata
o P : pustulose palmo-plantaire
o H : hyperostoe sterno-claviculaire
o O : ostéite amicrobienne
Spa indifférenciées : formes incomplètes
Critères diagnostiques des spondyloarthrites (AMOR) :
Signes cliniques :
1. Lombalgie inflammatoire et/ou raideu (1 point)
2. Oligo-arthrite asymétrique ou membre inférieur (2 points)
3. Douleur fessière sans précision (1 point) ou à bascule (2 points)
4. Doigt ou orteil en saucisse (2 points)
5. Talalgie ou autre enthésopathie (2 points)
6. Iritis (1 point)
7. Uréthrite ou cervicite dans le mois précédent l’arthrite (1 point)
8. Diarrhée aigue dans le mois précédent l’arthrite (1 point)
9. Psoriasis ou entérocolopathie inflammatoire (2 points)
Signes radiologiques : sacro-illite (3 points)
Terrain génétique : HLA B27 ou antécédents familiaux (2 points)
Sensibilité au traitement : amélioration sous AINS en moins de 48 heures (2 points)
Introduction :
Maladie auto-immune non spécifique d’organes
Définition de Dubois « syndrome clinique de cause inconnue, caractérisé par une
atteinte systémique et par une évolution par poussées atteignant un ou plusieurs
appareils, entrecoupées de rémissions multiples. Le diagnostic est le plus souvent
confirmé par la découverte de cellules de Hargraves ou d’anticorps anti-nucléaires »
La plus fréquente des connectivites
Prédominance féminine ; 20 – 30 ans
Polymorphisme clinique, physiopathologie complexe et mal connue
Manifestations cliniques :
Circonstances de découverte :
1. Cas typique : altération de l’état général fébrile + localisations viscérales
2. Début mono-symptomatique : diagnostic difficile
Polyarthrite non destructrice
Pleuro-péricardite
Néphropathie glomérulaire
Fièvre isolée
3. Ailleurs :
Purpura thrombopénique
Anémie hémolytique
Syndrome des anti-phopholipides
Phase d’état : succession de poussées évolutives avec apparition de nouvelles
localisations
1. Signes généraux : amigrissement, fièvre
2. Manifestations cutanéo-phanériennes : très évocatrices (80 %)
Erythème en Verspertilio ou en ailes de papillon +++ : ailes du nez,
pommettes, respecte le cuir chevelu, et aggravée par UV
Lupus discoïde : rétro-auriculaire
Eruption de photosensibilisation (lucites)
La biopsie cutanée n’est caractéristique que dans le lupus discoïde : révèle
dépôts d’Ig et de complément au niveau de la jonction dermo-épidermique
3. Manifestations muqueuses :
Ulcérations buccales (pas d’aphtes)
Ulcérations naso-pharyngiennes
4. Manifestations articulaires : (80 à 90 %)
Arthralgies inflammatoires migratrices
Polyarthrite, aigue/subaigue/chronique, non érosive et non déformante
Ostéonécrose aseptique (fémur +++)
Ténosynovite + rupture tendineuse
5. Manifestations musculaires : myalgies et myosite
6. Manifestations cardiaques :
Péricardite +++
Myocardite interstitielle
Endocardite verruqueuse de Libman-Sachs
Insuffisance coronarienne aigue ou chronique
7. Manifestations vasculaires :
Phénomène de Raynaud (20 %)
Hypertension artérielle
Thromboses veineuses profondes (Ac anti-phopholipide)
Artérite inflammatoire
8. Manifestations pleuro-pulmonaires :
Pleurésie séro-fibrineuse +++
Pneumonie lupique
Fibrose pulmonaire interstitielle diffuse
Hypertension artérielle pulmonaire
Hémorragie alvéolaire massive
9. Manifestations rénales :
Signes biologique 50 %
La biopsie rénale révèle des anomalies dans 70-80 % : dépôts d’Ig et
complément dans 100 %
Atteinte rénale = élément pronostique majeur
Absence de parallélisme entre la biologie et l’histologie de néphropathie
Biopsie rénale pour toute protéinurie > 0.5 g/24h
Toutes les structures peuvent être atteintes
Types de lésions :
Néphropathie glomérulaire
Lésions de néphropathie interstitielle
Lésions d’angéite des artérioles rénales
10.Manifestations neuro-psychiatriques : complication grave du lupus
Manifestations neurologiques centrales :
Epilepsies généralisées
Syndromes focaux
Syndrome extrapyramidal
Manifestations psychiatriques : fréquentes
Aigues : désorientation, confusion, délire, hallucination
Chroniques : dépression, détérioration mentale progressive
Manifestations plus rares : neuropathies périphériques, méningite
lymphocytaire
11.Manifestations ophtalmologiques : rétinite, occlusion de l’artère centrale de la
rétine, neuropathie optique
12.Manifestations hématologiques : adénopathie, splénomégalie
Manifestations biologiques :
Anomalies de l’hémogramme :
o Leucopénie (50%)
o Lymphopénie
o Anémie, inflammatoire +++, hémolytique auto-immune +++, centrale
o Thrombopénie
Syndrome inflammatoire : élévation de la VS, fibrinogène, CRP, γ-globulines
Anticorps anti-nucléaires :
o Cellules de Hargraves ou cellules LE
o Recherche d’anticorps anti-nucléaires :
Par immunofluorescence sur lignée HEP2
Une fluorescence homogène traduite la présence d’anticorps anti-DNA
95 % des AAN sont dépisté par cette méthode
o Anticorps-anti-DNA natifs ou bicatenaires :
Deux méthodes : dosage radio-immunologique de Farr et immuno-
fluorescence
Spécifiques, retrouvés dans 60 à 80 %
o Anticorps anti-Sm : spécifiques et retrouvés dans 30 %
o Autres anto-anticorps :
Facteur rhumatoïde 30 %
Test de Coombs 50 %
Sérologie syphilitique : anticorps cardiolipidique
o Anticorps anti-phopholipides dans le cadre de syndrome des anti-phopholipides :
Thromboses veineuse récidivantes
Thromboses artérielles (AVC, coronaire, rétine, artères viscérales)
Avortements à répétition
Divers : migraine, livedo, choré, épilepsie, valvulopathie, ulcères
Thrombopénie, anémie hémolytique (test coombs +)
Ac anti-phospholipides sont détectés par 3 méthodes :
Réaction de Western-Blot
Recherche d’un anticoagulant circulant de type anti-prothrombine
Méthodes immunologiques
Complémentémie :
o ↘ CH50, C1q, C3, C4
o Intérêt triple :
Diagnostique : ↘C + Ac anti-DNA
Pronostique : prédictif de complications viscérales
Surveillance
Diagnostic positif critères de l’ARA 82 (modifié) :
1. Eruption malaire en aile de papillon
2. Eruption du lupus discoïde
3. Photosensibilité
4. Ulcérations buccales ou naso-pharyngées
5. Polyarhtrite non érosive
6. Pleurésie ou péricardite
7. Atteinte rénale : protéinurie ≥0.5 g/24h et/ou cylindurie
8. Atteint neurologique : convulsion ou psychose
9. Atteinte hématologique :
o Anémie hémolytique
o Leucopénie < 4000 / mm3
o Lymphopénie < 1500 / mm3
o Thrombopénie < 100 000 / mm3
10.Désordre immunologique :
o Cellules de LA
o Ac anti-DNA natifs
o Ac anti-Sm
o Fausse sérologie syphilitique
o Ac anti-phospholipides
11.Présence d’un titre anormal d’Ac anti-nucléaire > 1/80e
Pronostic :
Survie à 10 ans : 80 à 90 %
Facteurs de mauvais pronostic :
o Survenue dans l’enfance
o Néphropathie grave
o Atteinte neurologique centrale
o Anticoagulant circulant symptomatique
o Complications
Causes de décès :
o Infections spécifiques et opportunistes
o Accidents neurologiques
o Insuffisance coronarienne
o Insuffisance rénale chronique
Complications :
Infectieuses : liées au traitement et à la maladie
Tuberculose ++
Viroses graves ++
Infections à germes opportunistes
Gynéco-obstétricales :
Retentissement de la grossesse sur la maladie : risque de poussée
Retentissement du lupus sur la grossesse : avortement, prématurité,
hypotrophie fœtale, BAV néonatal
Traitement :
Méthodes :
o Règles hygiéno-diététiques :
Eviction du soleil
Repos au moment des poussées
Contraception au moment des poussées
o Traitements locaux : photo-protecteurs, corticoïdes locaux
o Traitement par voie générale :
AINS : forme articulaire
Anti-paludéens de synthèse :
o Chloroquine et surtout hydroxychloroquine
o Dose 200 à 400 mg
o Surveillance oculaire (toxicité oculaire)
Corticothérapie +++ :
o Par voie orale (traitement adjuvant)
o Par voie parentérale : bolus de 15 mg/Kg/j de méthyl-prédnisolone
durant 3 j de suite en cas de forme grave
Immunosuppresseurs :
o Alkylants (cyclophosphamide) : 600 mg/m2
o Anti-métabolites (azathioprime) 2-4 mg/Kg per os
o Méthotrexate
o Surveillance hématologique, hépatique et rénale
Autres :
o Plasmaphérèse
o Immunoglobulines intraveineuses
Indications :
o Formes bénignes : AINS, Nivaquine, Plaquenil, corticoïdes à faible dose
o Formes graves : corticoïdes à forte dose + cyclophosphamide en bolus
o Anémie hémolytique : corticoïdes à forte dose + traitement adjuvant
o Néphropathies : corticoïdes per os, cyclophosphamide en bolus
o Atteinte neurologique centrale : corticoïdes à forte dose
o Pleuro-péricardite : AINS, corticoïdes 0.5 mg/Kg
Syndrome de Gougerot-Sjogrën
Etude clinique et paraclinique
Introduction
Type de description : syndrome sec primitif
Clinique :
1. Atteintes glandulaires
2. Manifestations extra-glandulaires
Paraclinique
Critères diagnostiques :
Cliniques
Histologiques et biologiques
Syndrome de Gougerot-Sjogrën secondaire
Conclusion
Introduction :
Maladie auto-immune systémique caractérisée par une infiltration lymphoïde de
glandes exocrines, principalement salivaires et lacrymales, responsable d’un syndrome
sec, avec manifestations extra-glandulaires et production d’auto-anticorps
Soit primitif, soit secondaire (associé à une autre maladie auto-immune)
Retard diagnostique : 8 ans en moyen
Prédominance féminine avec 2 pics d’âge : 20-30 ans et 50 ans
Terrain génétique
Type de description : syndrome sec primitif
Clinique :
3. Atteintes glandulaires :
Syndrome sec :
Xérophtalmie : sècheresse oculaire
Kérato-conjonctivite sèche : sensation de corps étrangers,
brulures, paupières collées au réveil
Moyens d’explorations :
Test de Shirmer : positif si < 5 mm
Brick-up time : < 10 secondes
Coloration au rose Bengale
Xérostomie : sécheresse buccale :
Sensation de langue pâteuse
Langue géographique
Prise plusieurs gorgées d’eau/jour
Caries dentaires
Autres glandes exocrines :
Vaginale : sécheresse, démangeaisons, brulures, dyspareunie
Cutanée : peau sèche, rougeurs
Bronchique : toux sèche persistante, hyperréactivité
bronchique
Tuméfactions glandulaires : parotidomégalie
4. Manifestations extra-glandulaires :
Asthénie (50 %)
Polyarthrite non érosive (50 %)
Phénomène de Raynaud (30 %)
Lésions de photosensibilité
Vascularite :
Purpura vasculaire (10-30 %)
Manifestations neurologiques :
Syndrome neurologique périphérique (10-30 %) :
Poly neuropathie axonale sensitivo-motrice (> 50%)
Nerfs crâniens V, VII, VIII (10 %)
Mononévrite multiple (10-15 %)
Neuronopathie sensitive pure, poly-radiculopathie (rare)
Syndrome neurologique central (1-30 %) :
Diffuses :
Méningo-encéphalite
Troubles cognitifs, démences
Epilepsie
Manifestations psychiatriques
Focales ou multifocales :
AVC
Sclérose en plaques
Myélites aigues
Myélites chroniques
Névrites optiques
Syndrome extra-pyramidal
Manifestations pulmonaires :
Trachéo-bronchite séche
Pneumopathies interstitielle fibrosante
Pneumonie interstitielle lymphocytaire
Pneumonie organisée
Maladie kystique pulmonaire
Localisation de lymphome u de pseudo-lymphome
Manifestations rénales :
Néphropathie interstitielle :
Trouble de concentration
Acidose tubulaire
Insuffisance rénale
Néphropathie glomérulaire :
Glomérulonéphrite membrano-proliférative
Glomérulonéphrite mésangiales prolifératives
Cryoglobulinémie
Cystite interstitielle
Paraclinique :
5. Syndrome inflammatoire :
VS accélérée, hyper-gamma-globulinémie
CRP souvent normale
Anémie inflammatoire, leucopénie, thrombopénie, lymphopénie
6. Anomalies immunologiques :
Ac anti-nucléaires :
Plus de 2/3 des cas dans le SG primitif
½ des cas dans le SG secondaire
Facteur rhumatoïde : 2/3 des cas
Ac les plus caractéristiques :
Anti SSA
Anti-SSB
Caractéristique du GS primitif
50-70 %
Associé à Ac anti-SSA dans 50 %
Détection des 2 Ac : évocatrice du syndrome sec +++
7. Biopsie des glandes salivaires :
En ambulatoire
Incision et prélèvement au niveau de lèvre
Quantifier l’infiltrat lympho-plasmocytaire
Classification Chisholm et Masson en 5 stades (stades 3 et 4 évocateurs ++)
Stade 0 : pas d’infiltrat
Stade 1 : infiltrat léger
Stade 2 : infiltrat moyen (< 4/mm3)
Stade 3 : 1 foyer / mm3
Stade 4 : ≥ 2 foyers / mm3
1 foyer = agrégat de plus de 50 cellules mononuclées
Critères diagnostiques :
Cliniques
o Manifestations subjectives :
Oculaires (I)
Buccales (II)
o Manifestations objectives :
Oculaires (III) : Shirmer, Rose Bengale
Buccales (V) : parotidomégalie, débit salivaire, sialographie
Histologiques et biologiques :
o Infiltration glandulaire de cellules mononuclées (IV) : stades 3 et 4
o Présence d’anticorps anti SSA anti SSB (VI)
Syndrome sec secondaire :
Polyarthrite rhumatoïde :
o Forme associée la plus fréquente
o Recherche systématique
o Anticorps anti-CCP
Lupus érythémateux disséminé : Ac anti-SSA +, anti Sm +, anti-DNA +
Sclérodermie : syndrome de CREST, syndrome sec buccal, Ac anti-SCL 70
Connectivite mixte (syndrome de Sharp)
Cirrhose biliaire primitive : Ac anti-mitochondries
Thyroïdite et hépatite auto-immune (Ac anti-muscle lisse)
Polymyosite
Vascularites
Cryoglobulinémie mixte
Conclusion :
Syndrome de Sjögren= carrefour des maladies auto-immunes
Isolé = primitif ; associé = secondaire
Maître symptôme : syndrome sec oculaire et buccal
Biopsie labiale : examen primordial ++
Complications : lymphome
Polyarthrite rhumatoïde
Diagnostic et traitement
Introduction
Diagnostic :
Positif
Différentiel
Traitement :
Buts
Moyens
Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune, inflammatoire de l’ensemble
du tissu conjonctif à prédominance synoviale
Maladie à deux visages :
o Rhumatisme inflammatoire chronique évoluant par poussées (destruction et
déformation articulaires » » » invalidité)
o Maladie systémique (connectivite) : manifestations extra-articulaires
Plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques
Age de survenue > 15 ans, max : 30 à 50 ans
Pronostic fonctionnel
Prise en charge pluridisciplinaire
Diagnostic :
Positif :
o Critères ACR 1987 :
1. Raideur matinale : articulaire ou péri-articulaire
2. Arthrite d’au moins 3 articulations :
Gonflement simultané d’au moins trois articulations constaté par un
médecin et dû à une hypertrophie des tissus mous ou à un
épanchement articulaire (et non pas une saillie osseuse)
14 articulations ou groupes articulaires sont à prendre en compte :
Inter-phalangiennes proximales
Métacarpo-phalangiennes
Poignets
Coudes
Genoux
Chevilles
Métatarso-phalangiennes
Epaules, hanches et rachis cervical ne sont pas pris en compte
3. Arthrite touchant la main : gonflement d’au moins un des :
Inter-phalangiennes proximales
Métacarpo-phalangiennes
4. Arthrite symétrique :
Atteinte simultanée et bilatérale des articulations ou groupes
d’articulations définis en 2
L’atteinte bilatérale des IPP, MCP et MTP est acceptable même en
l’absence de symétrie parfaite
5. Nodules rhumatoïdes : nodosités sous-cutanées constatées par un médecin
Crêtes osseuses
Surface d’extension
Situation péri-articulaire (avant-bras)
6. Présence de facteur rhumatoïde
7. Signes radiologiques :
Anomalies radiologiques typiques de polyarthrite rhumatoïde sur des
clichés des mais et des poignets
Erosions osseuses
Déminéralisation en bande
Les critères 1 à 4 doivent être présents depuis au moins 6 semaines
Pour retenir le diagnostic de PR, il faut un minimum de 4 critères
Il n’y a pas de critères d’exclusion
o Critères ACR/EULAR 2010 :
1. Atteinte articulaire :
1 grosse articulation (0 point)
2 à 10 grosses articulations (1 point)
1 à 3 petites articulations (2 points)
4 à 10 petites articulations (3 points)
2. Sérologie :
Absence de facteur rhumatoïde ou d’Ac anti-CCP (0 point)
Faible taux de facteur rhumatoïde et/ou anti CCP moins de 3 × la
limite supérieure de la normale (1 point)
Forte positivité du facteur rhumatoïde et/ou anti-CCP plus de 3 × la
limite supérieure de la normale (3 points)
3. Durée des symptômes de synovite :
< 6 semaines (0 point)
≥ 6 semaines (1 point)
4. Biologie inflammatoire :
CRP et VS normales (0 point)
CRP et/ou VS élevée (1 point)
Le diagnostic est retenu si le score ≥ 6
Différentiel :
o Lupus érythémateux disséminé :
Age jeune et sexe féminin
Leucopénie et/ou lymphopénie
Absence de signes radiologiques après un certain temps d’évolution
Atteinte poly-viscérale
Présence d’anticorps anti-nucléaires à un taux élevé et surtout la présence
d’anticorps anti-DNA
Pronostic grave
o Périartérite noueuse :
Altération profonde de l’état général
Syndrome de vascularite cutané
Neuropathie périphérique
Atteinte rénale
o Rhumatisme psoriasique :
L’atteinte articulaire survient après l’atteinte cutanée dans 80 %
Psoriasis s’accompagne dans 5 % des manifestations
Asymétrie de la polyarthrite
Atteinte des interphalangiennes distales et des sacro-iliaques
Absence de facteur rhumatoïde
o Spondylo-arhtropathie :
Sexe masculain
Syndrome pelvi-rachidien
Atteinte lombaire, sacro-illite radiologique
HLA B27
o Pseudo-polyarthrite rhizomélique :
Age avancé
Atteinte des ceintures, scapulaire et pelvienne
VS très accélérée
Absence d’érosion osseuse
o Formes atypiques :
Polyarthrite aigue : RAA, Lupus, arthrite réactionnelle
Polyarthrite subaigue : infections virales, maladie de Lyme
Monoarthrite aigue : arthrite infectieuse ou métabolique
Traitement :
Buts :
o Lutter contre la douleur
o Arrêter le processus évolutif de la maladie
o Prévenir ou corriger les déformations
o Prévenir les effets secondaires des médicaments
Moyens :
o Traitement médical :
Traitement symptomatique :
Général :
Antalgiques (paracétamol 3 à 4 g/j)
AINS (doses pleines)
Corticoïdes :
Bolus de méthyl-prédnisolone (Solumédrol) 250-1000
mg ×3/j
A faibles doses par voie orale 7.5-10 mg/j prédnisolone
Local :
Infiltrations de corticoïdes
Synoviorthèses
Traitement de fond :
Méthotrexate :
Traitement de référence : 7.5 à 25 mg/ semaine IM ou VO
Bilan pré-thérapeutique : NFS, transaminases, créatinine, radio
thorax, sérologie hépatitique B et C
Suivi : NFS, transaminases, créatinine tous les mois pendant 3
mois puis tous les 3 mois
Tératogène : arrêt au moins 3 mois avant la conception
Sulfasalazine (Salazopyrine) :
2 à 3 g/l
Surveillance NFS, transaminases
Anti-paludéens de synthèse :
Chloroquine (Nivaquine) et surtout hydroxychloroquine
(Plaquénil)
Surveillance oculaire (toxicité oculaire)
Immunomodulateurs :
Léflunomide (Arava)
Surveillance NFS, créatininémie, transaminases, TA
Sels d’or : allochrysine
o Orthèse et règles d’économie articulaire : ergothérapie (attelles posturales)
o Physiothérapie et rééducation :
Réduction des phénomènes inflammatoires locaux
Kinésithérapie active assistée
o Traitement chirurgical :
Ablation de la membrane synoviale (synovectomie)
Arthrodèses, arthroplasties totales
Sarcoïdose
Physiopathologie, diagnostic, pronostic et traitement
Introduction
Physiopathologie
Diagnostic :
Clinique
Examens paracliniques
Evolution et pronostic
Traitement
Introduction :
La sarcoïdose est une granulomatose diffuse bénigne d’étiologie et de pathogénie
encore inconnues
Son diagnostic repose sur des arguments cliniques, radiologiques, histologiques
(présence de granulomes tuberculoïdes sans nécrose caséeuse) et étiologiques
(absence de mise en évidence d’un agent infectieux ou non, susceptible d’induire une
maladie granulomateuse)
Elle peut atteindre tous les organes, avec une prédominance médiastino-pulmonaire,
suivie par les ganglions périphériques, le foie et la rate, les yeux, la peau, le muscle, le
rein, les articulations et le système nerveux
Elle touche avant tout les sujets jeunes, de tout sexe entre 20-40 ans
Physiopathologie :
1. Exposition à un ou plusieurs antigènes (mycobactérium tuberculosis, catalase
peroxydase protéin…)
2. Phagocytose par une cellule présentatrice d’antigène (macrophage ou cel. dendritique)
3. Transformation en lymphocytes Th1 et Treg
4. Recrutement cellulaire
5. Formation de granulome
Ce schéma engage l’interrelation entre l’antigène, les molécules HLA II et les récepteurs
des cellules T
La raison pour laquelle la sarcoïdose disparait spontanément chez certain et progresse
chez d’autres
Diagnostic :
Clinique :
o Souvent asymptomatique
o Adénopathies, altération de l’état général, fièvre
o Toux sèche, dyspnée d’effort
o Nodules dermiques ou hypodermiques, rouge foncé, à guérison centrale: sarcoïde
o Uvéite antérieure ou postérieure
o Poly-arthralgies
o Troubles de conduction (BAV, myocardite), insuffisance cardiaque, cœur
pulmonaire chronique
o Néphrite interstitielle, néphrocalcinose
o Multi-neuropathie, paralysie faciale périphérique, méningo-encéphalite
o Syndrome de Löfgren :
Erythème noueux
Fièvre
Adénopathies hilaires bilatérales
Anergie tuberculinique
Arthralgies (genoux, chevilles)
o Syndrome de Heerfordt :
Fièvre
Iridocyclite bilatérale
Parotidite bilatérale
Paralysie faciale périphérique
Examens paracliniques :
o Biologie :
Lymphopénie modérée, hyper-γ-globulinémie polyclonale et VS normale
Hypercalcémie, hypercalciurie
Enzyme de conversion élevé (par hyperproduction lymphocytaire)
o Fibroscopie bronchique + lavage bronchiolo-alvéolaire :
Hyper-lymphocytose avec rapport CD4/CD8 élevé corrélé à l’histologie
CD4/CD8 > 2
o Radiographie pulmonaire :
Type 0 : normale
Type I : adénopathies (opacités) hilaires, bilatérales, symétriques, non
compressives, de siège interbronchique (à différencier du lymphome hilaire
bilatéral bénin)
Type II :
IIa : adénopathies médiastinales + atteinte interstitielle
IIb : atteinte interstitielle pure sans fibrose
Type III : fibrose interstitielle (images denses, rétractiles, péri-hilaires avec
attraction des hiles et distension compensatrice)
o TDM thoracique : adénopathies non visualisés, syndrome interstitiel ++
o EFR :
Normale au début
Syndrome restrictif (fibrose)
Syndrome obstructif possible (granulome endo-bronchique)
o Gaz du sang :
Hypoxie, hypocapnie avec désaturation à l’effort
Diminution de DLCO et de la compliance si fibrose
o ECG : BAV…
o IDR : négativation récente
o Histologie :
Biopsie ganglionnaire, bronchique, glandes salivaires, hépatique
Existence de granulome épithélio-giganto-cellulaire sans nécrose caséeuse
Evolution et pronostic :
Spontanément favorable dans la majorité des cas (80 % en 2 ans)
Löfgren toujours régressif
Type I : 80 % de guérison
Type II et III : apparition d’une fibrose dans 10-15 % des cas
Evolution vers :
o Insuffisance respiratoire
o BPCO
o Hypercalcémie
o Greffe aspergillaire
Traitement :
Abstention thérapeutique si évolution simple +++
AINS pour le stade aigu (atteinte articulaire ou syndrome de Löfgren)
Corticothérapie :
o En cas de :
Localisation grave : oculaire, cardiaque, neurologique, rénale,
hypercalcémie menaçante, dermatologique
Evolution avec signes généraux (fièvre, amaigrissement)
Aggravation de l’atteinte respiratoire
o Schéma thérapeutique :
Prédnisone 05-1 mg/Kg × 3 mois
Réduire de 5 mg tous les 3 mois jusqu’à atteindre une dose croisière de 10
mg/j à maintenir jusqu’à la fin des 2 ans
Mesures associées :
o Eviter l’exposition au soleil et au polluant aérien
o Arrêt du tabac
o Régime pauvre en calcium
Surveillance : tous les 3 mois
o Bilan radio-clinique
o EFR avec DLCO et gaz du sang
o Enzyme de conversion
o Lavage bronchiolo-alvéolaire
Erythème noueux
Diagnostic et traitement
Définition
Orientation diagnostique :
Diagnostic positif
Diagnostic étiologique
Diagnostic différentiel
Etiologies (SYSTEM ABO)
Traitement
Conclusion
Définition :
Dermo-hypodermite nodulaire aigue, localisée essentiellement aux jambes, d’évolution
contusiforme et résolutive
L’érythème noueux est une symptomatologie uniforme pouvant relever de multiples
étiologies qui font le pronostic de l’affection
Orientation diagnostique :
Diagnostic positif :
o Clinique +++ :
Terrain : jeune femme, entre 20-40 ans
Nodosités dermo-hypodermiques :
Inflammatoires : rouge, chaude, douloureuse à la palpation, à
l’orthostatisme et spontanément
Mal limitées, environ 2-3 cm de diamètre
Bilatérales et plutôt symétriques
2-3 éléments à plusieurs dizaines
Non mobilisables
Prédominant aux faces d’extension des jambes (pré-tibiales) +++,
puis cuisse, avant-bras
Phase prodromique aspécifique précédent et concomitant à l’apparition de
la lésion :
Fièvre
Arthralgie, myalgie et asthénie
Douleur abdominale modérée
Evolution contusiforme en 3 semaines sans cicatrice avec disparition de la
fièvre et des signes associés plus rapidement que les signes cutanés
o Histologique
En cas de doute clinique
L’histologie est non spécifique de l’étiologie
Diagnostic étiologique :
o En 1ère intention :
VS, CRP
Radiographie thoracique
IDR à la tuberculine
Examen stomato-ORL
o En 2ème intention :
Prélèvement bactérien
ASLO
Enzyme de conversion
Lavage bronchiolo-alvéolaire
Biopsies
Diagnostic différentiel :
o Ce qui n’est pas hypodermite nodulaire :
Phlébite superficielle (cordon inflammatoire)
Erysipèle
Syndrome de Sweet (infiltration dermique par PNN formant des placards
fébriles au relief montagneux)
o Ce qui n’est pas une hypodermite septale :
Panniculites
Hypodermites infectieuses (gommes tuberculeux et syphilitique)
o Ce qui est une vascularite :
Périartérite noueuse
Vascularite leucocytoclasique
Etiologies (SYSTEM ABO) :
Sarcoïdose :
o Syndrome de Löfgren : érythème noueux + arthralgie + adénopathies
médiastinales bilatérales + IDR négative
o Radiographie pulmonaire, TDM thoracique, IDR à la tuberculine, ECG, examen
ophtalmologique, EFR, enzyme de conversion, fibroscopie bronchique
Yersiniose :
o Pseudo-tuberculosis : adénite mésentérique aigue et périphérique
o Entérocolitica : adénite mésentérique aigue + diarrhée fébrile type syndrome
gastro-entérique
o Sérologie, coproculture
o Traitement par cyclines ou Fluoroquinolones
Streptocoque :
o Angine
o ASLO, antistreptodomase, radiographie des sinus, protéinurie
o Epreuve à la pénicilline
Primo-infection Tuberculeuse :
o Terrain : enfant, transplanté, contage récent
o Autres signes : kérato-conjonctivite phlycténulaire, typhobacillose de Landouzy
o IDR : virage récent ou phlycténulaire
o Radiographie pulmonaire : adénopathies médiastinales asymétriques
Entérocolopathies (RCH, maladie de Crohn) : signes digestifs, coloscopie
Médicaments (PASBO) : toxidermies
o Pillule
o Aspirine
o Sulfamide
o Brome
o Or (sels d’or)
Leucémie Aigue, lymphome, leucémie myéloïde chronique (pas LLC)
Behcet : lésions hypodermiques
o Aphtose bipolaire récidivante
o Uvéite
o Arthrite
o Phlébites profondes et viscérales
Ornithose psittacose
Infections : virus (MNI, HBV, VIH), toxoplasmose, paludisme, histoplasmose, brucellose,
leptospirose, tularémie, pasteurellose, typhoïde, rickettsiose, M. des griffes des chats
Traitement :
Etiologique +++
Symptomatique :
o Repos au lit
o Arrêt de travail
o AINS (aspirine en 1ère intention)
o Antalgiques
Surveillance
Conclusion :
L’érythème noueux est une affection bénigne en elle-même
Sa constatation doit entraîner une enquête étiologique ± exhaustive selon le contexte
cherchant à éliminer une tuberculose, une affection streptococcique ou une sarcoïdose,
les causes les plus fréquentes
La pathologie en cause fait le pronostic de l’affection