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Pédiatrie
Faculté de médecine Taleb Mourad Pr. Benallel
Syndrome néphrotique
I. Généralités
a. Définition
Le syndrome néphrotique (SN) associe :
○ des o edèmes,
○ une protéinurie ≥ 50 mg/Kg/24 h,
○ une hypoprotidémie avec h ypoalbuminémie, et hyperlipidémie avec
hypercholestérolémie.
On parle alors de syndrome néphrotique pur.
S'il s'y associe une h
ématurie, une h ypertension artérielle ou une i nsuffisance rénale,
c'est un syndrome néphrotique impur.
b. Intérêt
Il est le plus souvent acquis, primitif ou idiopathique. C'est la n
éphrose lipoïdique ou
syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes (LGM). Il peut être congénital
(exemple : le syndrome néphrotique type finlandais)
Lorsqu'il est secondaire (cas assez rare), il est souvent impur et survient après :
■ une infection
■ une prise médicamenteuse
■ une allergie
■ un cancer
■ une maladie de système
■ une maladie métabolique
Nous étudierons exclusivement dans ce cours le SN à lésions glomérulaires minimes ou néphrose
lipoïdique car c'est de loin le plus fréquent.
Le syndrome néphrotique est la deuxième glomérulopathie après les GNA
post-infectieuse. Il atteint plus le garçon que la fille.
De plus le syndrome néphrotique pose beaucoup de problèmes quant à sa prise en
charge.
II. Pathogénie
La protéinurie dans le syndrome néphrotique est de type glomérulaire, elle résulte de :
certaines modifications biochimiques et anatomiques de la paroi glomérulaire.
Nous avons actuellement deux hypothèses pour expliquer la disparition des charges. Il
pourrait s'agir de :
III. Physiopathologie
A.OEdèmes
La protéinurie est responsable d'une hypoalbuminémie d'où baisse de la pression
oncotique et passage de l'eau vers le milieu interstitiel avec parallèlement baisse du
volume plasmatique et intervention du système rénine angiotensine entraînant une
rétention hydrosodée. Ces différents mécanismes aboutissent à la formation des
oedèmes.
B. Hyperlipémie
L'hyperlipémie est secondaire à l'augmentation compensatoire des synthèses hépatiques
du fait de la fuite rénale de l'albumine.
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C. Accidents thromboemboliques
Ils s'expliquent par :
■ l'augmentation des facteurs V, VII, VIII, X et fibrinogène.
■ l'augmentation modérée des plaquettes.
■ l'augmentation de l'agrégabilité plaquettaire.
■ la baisse de l'antithrombine III.
D.Infections : dues à :
➭ diminution globale des immunoglobulines.
➭ baisse franche des IgG; les IgA, IgE, et IgM sont normales ou augmentées
➭ le complément sérique (C3 ) est normal.
IV. Anatomopathologie
a. Microscopie optique
● Le glomérule apparaît normal.
● Parfois une hypertrophie des cellules épithéliales et épaississement des axes
mésangiaux.
● L'immunofluorescence est :
○ négative…………….………………...⅓ des cas.
○ dépôts d’IgM………….…………..⅓ des cas.
○ dépôts : C, q, C3 + IgM……...⅓ des cas.
b. Microscopie électronique
En microscopie électronique en observe la fusion des pédicelles (lésions glomérulaires
minimes).
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V. Signes cliniques et biologiques
TDD : Syndrome néphrotique à LGM ou néphrose lipoïdique.
A.Phase de début
Les symptômes apparaissent sans cause évidente ou après un épisode infectieux
rhinopharyngé, avec des oedèmes accompagnés ou non de fièvre, céphalées,
vomissements ou diarrhée.
Il peut s'agir d'une protéinurie de découverte fortuite ou après la régression d'une anurie
aïguê ou dune GNA.
B. Phase d'état
Les oedèmes sont habituellement importants, ils sont de type rénal, blancs, mous,
gardant le godet. Une ascite peut être retrouvée associée ou non à d'autres épanchements
des séreuses.
Les urines sont rares, troubles, parfois en "bouillon sale", la tension artérielle est
normale ou parfois élevée au début. Le tout est accompagné de pâleur du visage,
d'asthénie, anorexie et fébricule.
C. Biologie
a/ Dans les urines
➩ Protéinurie massive > 50 mg/kg/24h ou 40 mg/m2/h.
➩ C'est une protéinurie qui est sélective (albumine et molécules de petit poids
moléculaire).
➩ Lipurie avec aspect opalescent des urines.
➩ Parfois hématurie (au début).
➩ La natriurèse est basse voir nulle en période de poussée.
➩ Le potassium quant à lui est normal ou augmenté.
b/ Dans le sang
● Les protides : les protides totaux sont bas avec inversion du rapport
Albumine/Globulines, l'électrophorèse montre :
○ Albumine basse < 30 g/l.
○ α 1 globulines : normales.
○ α 2 globulines : très élevées.
○ β globulines : légèrement augmentées avec sidérophiline basse.
○ Immunoglobulines : IgG basses, IgA basses ou normales, IgM légèrement
augmentées, IgE parfois très élevées.
○ C3 normal.
○ Fibrinogène augmenté.
○ VS accélérée (inversion A/G).
● Les lipides : lipides totaux augmentés, cholestérol augmenté.
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● Urée et créatininémie sont normales ou augmentées (en fait la fonction rénale
varie selon le degré d'oligo-anurie).
● La natrémie est légèrement basse (dilution) ou normale.
● La kaliémie est normale ou légèrement augmentée.
● La calcémie est normale ou légèrement basse.
● La NFS montre parfois une anémie modérée, une hyperleucocytose avec
éosinophilie et une hyperplaquettose.
● L'hémostase est normale ou pathologique.
VI. Diagnostic
1. Diagnostic positif
Il est envisagé devant des oedèmes et affirmé par une protéinurie massive > 50 mg/Kg/j,
une hypoprotidémie < 60 g/L avec h
ypoalbuminémie <25 g/L, une hyperlipidémie avec
hypercholestérolémie. Sa nature idiopathique n'est envisagée qu'après élimination des
étiologies possibles.
2. Diagnostic différentiel
Les critères qui définissent le syndrome néphrotique permettent d'éliminer :
- Les oedèmes d'autres causes (allergiques, cardiaques, hépatiques ou
nutritionnels).
- Les protéinuries sans syndromes néphrotiques (GNA, infection urinaire).
VII. Evolution
a) Evolution immodiale
Une évolution favorable, spontanée ou après 7 à 15 jours de traitement se manifeste par
une crise polyurique et la régression des oedèmes.
b) Evolution secondaire
Il est utile de connaître certaines définitions qui caractérisent les modalités évolutives
secondaires du syndrome néphrotique :
➢ La rémission : c 'est l'absence de signes cliniques et de protéinurie pendant au
moins 1 mois.
➢ La rechute : c'est une protéinurie > 50 mg/Kg/j après une rémission supérieure à 3
mois. Elle, peut être spontanée ou provoquée par une vaccination, une prise
médicamenteuse une infection.
➢ La guérison : elle se définit par l'absence de signes cliniques ou biologiques
pendant 3 ans dont au minimum 2 ans sans stéroïdes.
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c) Les complications
➥ Les accidents infectieux sont au premier rang : infections cutanées sévères
infections respiratoires ou péritonite à pneumocoque. La rougeole et le paludisme
peuvent améliorer un syndrome néphrotique, le guérir ou au contraire l'aggraver.
➥ Les crises de tétanie.
➥ Le collapsus par hypovolémie.
➥ Le goitre.
➥ Les crises néphrotiques
➥ L'hyper-Coagulabilité sanguine avec risque de thromboses.
➥ L'insuffisance rénale.
d) Evolution finale
Il existe plusieurs variétés évolutives : guérison / rémission / rechutes.
Il existe un problème réel concernant la croissance des enfants atteint de syndrome
néphrotique non contrôlés.
VIII. Traitement
A.But du traitement
- Obtenir une rémission voir la guérison.
- Prévenir et traiter les rechutes.
B. Armes thérapeutiques
1. Les mesures générales et hygiéno diététiques
■ Le repos est conseillé en période d'oedème mais il ne sera pas trop prolongé en
raison du risque d'accidents thrombo-emboliques.
■ L'apport liquidien doit être normal sauf en cas d'oedèmes importants ou d’oligurie.
■ Un régime sans sel est impératif en phase oedémateuse et durant la corticothérapie
■ γ globulines standards ou mieux spécifiques en cas de comptage (varicelle) et on
diminuera la dose de corticoïdes.
■ Les vaccins vivants atténués sont interdits au moins pendant 2 ans après l'arrêt des
corticoïdes.
■ Il ne faudra pas négliger la scolarité.
■ Penser à la prise en charge psychologique de l'enfant et de ses parents.
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3. Traitement des infections
Les infections éventuelles seront traitées or fonction de leur type et localisation. En cas
de péritonite (pneumocoque le plus souvent) en prescrit de l'amoxicilline à raison de 50 à
100 mg/Kg/j en 4 prises pendant 10 jours.
C. Conduite du traitement
La conduite du traitement varie selon qu'il s'agit d'une première poussée de syndrome
néphrotique ou bien d'une rechute :
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Si il n'y a pas de rémission au bout de I mois, on donne 3 bolus de solumédrol. Si la
rémission est obtenue, on continue le schéma de Royer normalement. En cas d'échec,
c'est une indication à la PBR.
2L Traitement des rechutes peu fréquentes Un malade qui fait mois de 2 rechutes en 6
mois sera traité comme pour la première poussée par, le schéma de Royer
D.Surveillance
Pendant la durée du traitement, on surveillera quotidiennement : le poids, la diurèse, la
tension artérielle, le température.
Tous les 3 jours : en recherchera la protéinurie au Labstix® et une lois par semaine, la VS
et la protéinurie des 24 heures.
Un bilan sanguin doit être fait au début et à la fin du traitement.
E. Résultats
93% des syndromes néphrotiques à lésions minimes sont des répondeurs initiaux à la
corticothérapie. L'évolution par la suite peut varier selon les différents modes évolutifs
décrits et environ 5% deviennent des non répondeurs tardifs.
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IX. Indications de la ponction biopsie rénale
● Tableau atypique : débute avant un an ou après 10 - 12 ans.
● Début progressif avec notion de protéinurie ancienne.
● Hématurie macroscopique
● Insuffisance rénale ou hypertension artérielle.
● Corticorésistance
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