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Cancérologie 1 ère

partie
Les agents anticancéreux
et médicaments
adjuvants
IFSI décembre 2019
Mathieu BOULIN
Définition

CANCER : latin et grec = « crabe »


Tumeur maligne formée par la multiplication
désordonnée des cellules d’un tissu
ou d’un organe

CANCEROLOGIE = ONCOLOGIE :
« science des cancers »
Définition
TUMEUR : latin : tumor; tumerer :
« enfler »

« Gonflement » pathologique résultant de la


multiplication excessive des cellules
- déséquilibre entre la mort
des cellules et leur renouvellement
- échappe aux systèmes de régulation
contrôlant la division des cellules
- peut être maligne ou bénigne
Thérapeutiques
 La thérapeutique en cancérologie implique la prise en charge
de :
 la tumeur
 la prévention des récidives et métastases
 des effets induits par la tumeur (douleur, compressions…)
 des effets iatrogènes (médicamenteux, post chirurgicaux…)

 Actuellement, on guérit près de 50% des cancers

 Les modalités thérapeutiques incluent :


 Chimiothérapie et thérapies ciblées
 chirurgie
 radiothérapie
 hormonothérapie
Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments
La chimiothérapie en pratique

2. Les médicaments adjuvants


Généralités
Il faudrait idéalement :

• détruire toutes les cellules tumorales en prolifération ou


quiescentes sans détruire les tissus et cellules saines

• empêcher l’apparition de résistance

• éviter les toxicités, les effets indésirables et maintenir la


qualité de vie
Généralités

La plupart des molécules ne sont que de


vulgaires poisons…

Exemples : dérivés synthétiques des baies de l’if (paclitaxel Taxol®,


docétaxel Taxotère®), arsenic, alcaloïdes de la pervenche de
Madagascar (vincristine Oncovin®, vinorelbine Navelbine®,
vinblastine, vindésine)
Généralités
Il n'y a pas de drogues cytotoxiques spécifiques aux cellules cancéreuses :
tous les médicaments utilisés sont plus ou moins toxiques pour les
cellules normales.

La plupart des médicaments atteignent la cellule cancéreuse au moment


où elle se divise, en faussant le mécanisme délicat de la division
cellulaire. Les tumeurs peu proliférantes seront donc peu touchées. A
l'inverse, les tissus sains très actifs (cellules sanguines, muqueuses,
peau) seront atteints facilement, et devront donc se régénérer.
Beaucoup de cytotoxiques ont donc une toxicité hématologique plus
ou moins forte, et le plus souvent une toxicité non hématologique.
Plus une tumeur se multiplie vite, plus elle est radio et/ou
chimiosensible : notion de cinétique tumorale…et plus le patient
présentera de toxicités sévères à priori
Chimiosensibilité

Exemple de la leucémie aiguë, de certains


lymphomes à renouvellement cellulaire très très
rapide

La « trop » grande efficacité de la chimiothérapie


va entraîner des complications aiguës chez les
patients (engageant le pronostic vital) =
syndrome de lyse tumorale….
Polychimiothérapie
La plupart du temps, l'utilisation d'un seul médicament anti-
cancéreux n'est pas suffisant pour obtenir une guérison ou
même une réponse clinique de longue durée. L'apparition rapide
de résistances entraîne un échec du traitement.

La théorie de Goldie et Coldman repose sur le fait qu'au moment


du diagnostic la plupart des tumeurs possèdent des clones
résistants (hétérogénéité tumorale).

Pour un gramme de tumeur, soit 109 cellules, le taux de mutation


par gène est probablement de 10-5 : 104 clones sont
potentiellement résistants à une drogue donnée dans cette
tumeur.
Polychimiothérapie

 Est très souvent la règle !!!!!

Sextachimiothérapie dans le
traitement des leucémies
aiguës lymphoblastiques
Polychimiothérapie
L'utilisation de plusieurs médicaments repose

- sur l'utilisation de molécules ayant des mécanismes


d'action différents,

- parfois une réelle synergie entre deux familles


thérapeutiques,

- des toxicités différentes permettant d'augmenter la


dose intensité du traitement anti-cancéreux sans
augmenter les effets toxiques
Types de chimiothérapie
4 « buts » différents dans la prescription de
chimiothérapie :

- visée curative (maladie de Hodgkin)

- visée adjuvante et néoadjuvante

- visée palliative

- chimiothérapie expérimentale (essais cliniques


phase I)
Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments

2. Les médicaments adjuvants


Mécanismes d’action

Les agents anticancéreux « classiques » ou


« conventionnels » ou cytotoxiques agissent tous
sur l’ADN situé dans le noyau de chaque cellule
quelle que soit la cellule…

Expliquant les effets délétères sur potentiellement


tout l’organisme
L'ensemble de l'information génétique transmise par chacun des parents à un enfant
(génome haploïde) peut s'écrire ainsi en 3 milliards de lettres (une bibliothèque de
7000 livres de 300 pages chacun !)
Mécanismes d’action des anticancéreux
cytotoxiques

-agents alkylants (moutardes


azotées, platines)
poisons du fuseau
- inhibiteurs topo-isomérase II
(vinca-alcaloïdes,
(anthracyclines,étoposide)
taxanes)

Cytotoxiques phase de cycle


dépendants

Point de
restriction

- antimétabolites (5-FU)
- inhibiteurs topo-isomérase I
Cytotoxiques phase de cycle
indépendants

Action au niveau du cycle cellulaire Interaction directe


avec l’ADN
Classification des médicaments (1)
1. Agents alkylants
• Ajout d’un groupement alkyle sur les bases de l’ADN A, G, C et T
…induisant la mort cellulaire
• Phase du cycle indépendants
• Moutardes à l’azote (cyclophosphamide Endoxan®, melphalan
Alkeran®…)
• Aziridines (mitomycine C Ametycine®…)
• Nitroso-urées (carmustine Bicnu®…)
• Dérivés du platine (cisplatine, carboplatine, oxaliplatine)
• Autres (dacarbazine…)

2. Médicaments induisant ou stabilisant des coupures de l’ADN


• Inhibiteurs de la topoisomérase 1 (camptothécines Irinotecan)
• Inhibiteurs de la topoisomérase 2
• Anthracyclines (adriamycine=doxorubicine, epirubicine, daunorubicine…)
• Dérivés (amsacrine, mitoxantrone)
• Epipodophyllotoxines (etoposide)
• Bleomycine
Irinotécan bloque la fourche de réplication

La réplication ou la transcription de l’ADN nécessite une fusion partielle de la


double hélice et modifie l'enroulement des deux brins.
Classification des médicaments (2)

3. Antimétabolites = inhibiteurs de la synthèse de l’ADN

• Inhibiteurs d’enzymes essentielles à la synthèse de l’ADN


ou analogues des constituants de l’ADN
• Antagonistes foliques (methotrexate, raltitrexed;
inhibiteurs)
• Antagonistes puriques (6 mercaptopurine, 6 thioguanine;
analogues)
• Antagonistes pyrimidiques (5FU, gemcitabine, cytarabine,
+/- inhibiteurs et analogues)
Guanine
R Gemcitabine
empêche
Pt
l’elongation
R des brins
R d’ADN
naissants

Cytosine
arabinoside
Classification des médicaments (3)

4. Médicaments interagissant avec la tubuline : poisons


du fuseau

• Inhibiteurs de la polymérisation de la tubuline =


alcaloïdes de la pervenche de Madagascar

• Inhibiteurs de la dépolymérisation de la tubuline =


taxanes extraits de l’if
Conclusion mécanismes d’action

 La prise en charge reste très empirique…


on ne sait pas vraiment « comment
marche la chimiothérapie conventionnelle »

 Exemples : thalidomide, cetuximab


Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments
La chimiothérapie en pratique

2. Les médicaments adjuvants


1. Les choses à savoir
La voie IV reste la plus utilisée
encore

Mais il existe nombreuses voies :


intraartérielle, intrathécale, SC, IM et
orale ; 50% en 2025
Les choses à savoir
 Vérifier adéquation de la prescription médicale à
ce qui est écrit sur la poche de chimiothérapie !!!!

- Nom, prénom, date de naissance


- Molécule, dose, voie d’administration, durée
perfusion
- Solvant et volume de perfusion

+ péremption écrite sur la poche


Les choses à savoir

Car la grande majorité des chimiothérapies est


très très toxique notamment en aigu

Exemple : vincristine = poison du fuseau, 2 mg


à ne pas dépasser par injection, 1 injection par
semaine
Les choses à savoir

 Respecter l’ordre de passage des produits

Car cet ordre n’est pas toujours anodin

Exemples : cyclophosphamide après 1ere dose


mesna ou antiémétique avant
chimiothérapie…
Les choses à savoir
 Manipuler les poches, seringues ou
infuseurs… selon des règles strictes

 d’hygiène (risque vis-à-vis du patient


immunodéprimé par la chimiothérapie)

 de protection de vous même et du patient vis-à-


vis du risque toxique = ce risque est
principalement « dans les toilettes »
Les risques …

 Sont donc extrêmement minimes, n’existent


plus avec
1. Unité centralisée

La manipulation par les IDEs dans les services se rarefient


Dispositifs de prélèvement sans aiguille limitent les risques de « piqûre »
2. Dispositifs « sécurisants »

Purge et rinçage avec SOLVANT et pas


d’exposition au produit !
2. Voie orale et précautions d’emploi
pour le patient et vous…
Avantages de la voie orale
 Evite les risques liés à l’administration IV (risques
d’extravasation ou d’infection, …)

 Libère les patients des contraintes liées aux


hospitalisations (stress et inconfort) et améliore leur
qualité de vie (poursuite des activités …)

=> Meilleure acceptation de la maladie


Inconvénients de la voie orale

 La nature de l’alimentation (fibres,


graisses) peut GRANDEMENT
interférer avec l’absorption du
médicament

 « Croyances » des patients en


l’injectable + efficace ET « je vois CYP450

moins mon cancérologue »


Interactions médicamenteuses

[substrats] sg [substrats]sg

CYP 34A

+ -

anticonvulsivants, cimétidine, antifongiques azolés,


antituberculeux,… + inhibiteurs des protéases du VIH,
millepertuis macrolides, … +
jus de pamplemousse
Précautions d’emploi
 Essayer de prendre le médicament aux
mêmes heures tous les jours pour ne
pas l'oublier

 En cas d'oubli d’une prise, continuer à


suivre normalement le traitement (ne
jamais doubler la dose!)

 Prévenir le médecin en cas de dose


doublée pour compenser un oubli
Précautions d’emploi
 Avaler les médicaments tels quels avec
un verre d’eau sans les sucer ni les
mâcher ni les croquer

 Ne pas couper ni écraser les


comprimés, ne pas ouvrir les gélules,
ne pas ouvrir ni écraser les capsules

 Ne pas laisser les médicaments à la


vue ni à la portée des enfants
Précautions d’emploi
 Manipuler de préférence les médicaments
avec des gants. Sinon, se laver
soigneusement les mains avant et après
chaque manipulation
 En cas de contact avec la peau, laver
abondamment avec de l'eau et du savon.
En cas de contact avec les yeux, rincer
sous l'eau courante pendant au moins 15
minutes
 Ne jamais jeter les médicaments dans la
poubelle mais dans DASRI y compris
« fonds » de poche
3. Interactions générales et prise en
charge des effets indésirables
Interactions médicamenteuses
communes à tous les cytotoxiques
 Vaccins vivants atténués (risque de maladie vaccinale mortelle)
 Association contre-indiquée avec le vaccin anti-amarile
 Association déconseillée avec les autres (utiliser un vaccin inactivé
lorsqu’il existe)

 Phénytoïne (association déconseillée)


 Diminution de l'absorption digestive par les cytotoxiques
 Augmentation du métabolisme hépatique des cytotoxiques

 Anticoagulants oraux
 Co-prescription fréquente en raison de l’augmentation du risque
thrombotique et hémorragique au cours des affections tumorales
 Contrôle plus fréquent de l'INR en cas d’interaction entre les AVK et la
chimiothérapie anticancéreuse

 Immunosuppresseurs (ciclosporine NEORAL, tacrolimus PROGRAF) :


 Immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif
Effets indésirables des agents
anticancéreux
 Différents selon les mécanismes d’actions

 A prendre en compte +++


 altération de la qualité de vie
 risques de moindre observance
Toxicité hématologique
 Anémie (fatigue, essoufflement)

 Neutropénie (risque infectieux)


 Lymphopénie (immunodépression)

 Thrombopénie (risque hémorragique)

Anticancéreux (hémato)toxiques +++


par action directe sur cellules sanguines

Thrombopénie
Il n’existe aucun traitement de la thrombopénie (EI potentiellement mortel)
hormis transfusion plaquettes

- Respect NFS (2-3/sem)


- Appeler médecin selon
recommandations soit < 50 000/µl, < 30
000/µl
- Rappeler aux patients 1ers signes d’alerte
= pétéchies (petites tâches), ecchymoses
(bleus), hémorragies des muqueuses (nez,
gencives)
Leuconeutropénie
Tout patient « immunodéprimé » peut décéder d’une banale infection
(bactérienne, virale, fongique)
PNN
Neutropénie fébrile sévère
------------------
- PNN < 500/µl
- Fièvre
> 38,3-38,5°C 1 fois ou > 38°C 2
fois à 12 h d’intervalle
5 15 Jours
HOSPITALISATION
Chimiothérapie
Prévention des infections

Suivi ++ NFS
(même si 2-
3x/semaine) Se laver régulièrement les
mains Eviter contact
personnes « infectées »
Surveillance T°
(éviter voie rectale) Aliments cuits
Rappeler aux patients les signes d’infection = fièvre,
frissons, toux, maux de gorge, nez qui coule, éruptions
cutanées…

Appeler urgemment le médecin…


Prévention des infections
Etre strictement anti-opportunistes (pneumocystose,
toxoplasmose)
observant vis-à-
vis des traitements
anti-infectieux + Speciafoldine® acide
d’autant plus folique
1 cp 3 x / sem
qu’ils seront pris
plusieurs mois (fin anti-herpétiques
immuno-
dépression) Remarque :
Prophylaxie antifongique en
cas de neutropénie <
1000/µl prolongée
500 mg matin et soir
Fluconazole en 1er
Chimiothérapie neutropéniante

Facteurs de croissance hématopoïétique (G-CSF)

Diminuent durée et profondeur neutropénie Prophylaxie Iaire et IIaire


Administration > 24h chimiothérapie jusqu’à Douleurs
fin nadir Sous
osseuses
cutanée

PEG Filgrastim / Frigo


Filgrastim / Frigo
Neulasta®
Neupogen®
Forme pégylée
+ biosimilaires (Biograstim,
Nivestim, Ratiograstim, 1 seule injection / cycle
Lenograstim / T° amb
Tevagrastim, Zarzio)
12 j entre 2 injections

+ antibiothérapie type Orelox® cefpodoxime en cas de symptômes…


Anémie

Par la fatigue, essoufflement engendrés, elle altère


la qualité de vie du patient

Toxicité directe de l’agent anticancéreux

Inflammatoire (cancers bronchiques)


Anémie

Agents stimulant l’erythropoïèse (ASE, EPO)

N’agissent pas immédiatement…pas toujours… Sous


cutanée
Différents schémas (/sem, /3 sem)
Hb cible 10-12 g/dl, au-delà
Bien prendre le fer si coprescrit !!!!! risque HTA, thrombose…

40 000 UI / sem 30 000 UI / sem 500 µg / 3 sem

+ Eporatio et autres biosimilaires (Eprex) = Abseamed, Binocrit, Retacrit


Alopécie
- Chute des cheveux, des
cils et des sourcils débutant
10 à 20 jours après le début Effet indésirable fréquemment
traitement observé notamment avec

- Toujours réversible à l’arrêt


du traitement
- Début repousse 1 mois
après fin traitement, 1 cm /
mois
Alopécie
- Prévention / conseils :
- casque réfrigérant ne sert à rien
(ils vont tomber)
- Coupe courte avant traitement
- Bandeaux, foulards
- Prothèses capillaires : prise en
charge forfait sécurité sociale (se
renseigner avec mutuelle, asso
type Ligue contre le cancer pour
compléter), acheter après essais
dès début traitement
Nausées et vomissements
- Les vomissements peuvent être
liés au fait que l’estomac est vide!

- Pas d’interdit alimentaire strict


mais « adaptation » individuelle du
patient = éviter les aliments qu’ils ne
supportent pas Potentiel émétogène des
agents cytotoxiques oraux

- Fractionner les repas plutôt que de


manger de grandes quantités en
une fois
Nausées et vomissements
- Règles diététiques habituelles
(éviter les boissons chaudes et les
aliments frits, gras ou épicés)

- En cas de vomissements :
• Se rincer la bouche à l’eau froide
et attendre 1 à 2 heures avant de
manger
• Ne pas reprendre le médicament
ni doubler la prise suivante
• Prise des antiémétiques
prescrits 15 mn avant les cp
Diarrhées
- Règles diététiques habituelles
mais surtout hydratatation +++
(> 2 litres / jour)

- Conseiller Tiorfan®, Smecta®,


[lopéramide (jusqu’à 16 mg / j)]
Les diarrhées sont fréquentes
avec nombreux agents
- Contacter l’oncologue si ≥ 4 anticancéreux comme
selles / jour ( dose 75% - 50%),
50%
risque IR, hypokaliémie…
Mucites
• Inflammation des muqueuses
digestives (cellules à renouvellement
rapide)
• Mucite buccale = stomatite (aphte)
• Peut aller jusqu’à la nécrose
• Difficultés voire impossibilité
d’avaler cp et alimentation Les mucites sont fréquentes
avec de nombreux agents
• état nutritionnel = majoration anticancéreux
toxicité chimiothérapie
Mucites
Prévention :
-Envoyer le patient chez le dentiste
pour bilan bucco-dentaire (remise en
état, détartrages, avulsions…)
- Maintenir salivation
- Hygiène buccale stricte
- Brossage soigneux des dents
¤ après chaque repas
¤ de la gencive à la dent
¤ sans appuyer + brosse à dents souple
Mucites

« Interdits » alimentaires :
En réalité à éviter trop régulièrement

Agrumes
Alcools
Epices dont moutarde, Ketchup, sauce tomate
Fruits crus
Tomates
Croûtes de pain
Mucites

Bains de bouche :
- Dès début traitement
- Bicarbonate de sodium 1,4% seul
(voire avec un peu Eludril mais
toujours dilué) Chlorhexidine
¤ minimum 3-6 / jour (rinçage après Bicarbonate +
brossage) Xylocaïne +
Fungizone + …
¤ en gargarisme 30-60 secondes
¤ recracher
Candidose oro-pharyngée
Une des complications des mucites…

Si mycose : BdB bicarbonaté +


Fungizone® 10% susp buv OU
Triflucan® / Mycostatine®
- 3-4 BdB x / jour
- doit être avalé (mycose non
strictement oropharyngée)
OU Loramyc® cp gingival
- gencive au dessus de l’incisive
- le matin après brossage des dents
Syndrome main-pied

• Picotements puis
engourdissement, gonflement
et rougeur au niveau de la
paume des mains et de la
plante des pieds

Souvent accompagnés de douleurs importantes


qui handicapent le patient

Atteintes réversibles
Toxicité sur la reproduction

 Utiliser une contraception efficace durant le


traitement et plusieurs mois après (environ 6
mois…)
Spécialités orales
disponibles en ville
 Busulfan - MYLERAN®
 Capécitabine - XELODA®
 Chlorambucil - CHLORAMINOPHÈNE®
 Cyclophosphamide - ENDOXAN®
 Étoposide - CELLTOP®
 Fludarabine - FLUDARA®
 Hydroxyurée - HYDREA®
 Melphalan - ALKERAN®
 Mercaptopurine - PURINETHOL®
 Méthotrexate - NOVATREX®
 Pipobroman - VERCYTE ®
 Procarbazine NATULAN ®
 Topotécan - HYCAMTIN®
 Vinorelbine - NAVELBINE®
 …
Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments cytotoxiques
La chimiothérapie en pratique
Les thérapies ciblées

2. Les médicaments adjuvants


Mécanismes d’action des
thérapies ciblées

(HER1)

antiangiogéniques
En pratique
 Si en théorie, ces médicaments « ciblent » un
type de cellules (la cellule cancéreuse du côlon
ou un lymphocyte B) car ce type de cellules
possède un récepteur spécifique à sa surface par
exemple…

 En pratique, ils atteignent d’autres cellules et ont


donc aussi des toxicités générales comme la
chimiothérapie IV…
Exemples de toxicité des thérapies ciblées
Diapositive C Di Martino
Thérapies ciblées orales
disponibles en ville

 Dasatinib Sprycel® • Lapatinib Tyverb®

 Erlotinib Tarceva® • Nilotinib Tasigna®

 Everolimus • Sunitinib Sutent®


Afinitor®
• Sorafénib Nexavar®
 Gefitinib Iressa®
• Vémurafénib
 Imatinib Glivec® Zelboraf®
• …
Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments cytotoxiques
La chimiothérapie en pratique
Les thérapies ciblées
L’hormonothérapie

2. Les médicaments adjuvants


HORMONES ET CANCER

 25% de cancers en relation directe avec les hormones :


 cancer du sein

 cancer de l'endomètre (et vagin)

 cancer de la prostate

 Ces traitements sont remarquablement actifs


Comment agir ?

 Bloquer la liaison de l’hormone à son récepteur


 SERM : Selective Estrogen Receptor
Modulator
 SERD : Selective Estrogen Receptor Down
regulator

 Supprimer la synthèse hormonale


 Au niveau central : agoniste de la LHRH,
castration
 Au niveau périphérique : anti-aromatase
Tamoxifène (SERM)

 Découvert en 1960

 Dérivé oestrogénique, modifié pour avoir une


activité oestrogénique minimum (antagoniste
partiel)

 Liaison au recepteur à l’estrogène au niveau


cytoplasmique
Les anti-aromatases
Les anti-aromatases

o Anti-aromatases de type I
 Stéroïdiens
 inhibiteurs suicides
 exemestane (Aromasine ™) voie orale
quotidienne

o Anti-aromatases de type II
 Inhibition réversible et temporaire de la
réductase du cytochrome P450
 anastrozole (Arimidex®), létrozole (Fémara®)
voie orale quotidienne
Cancer de la prostate

 Castration chirurgicale pour les cancers métastatiques :


 effet thérapeutique parfois spectaculaire

 disparition des douleurs métastatiques dans les 24 H

 chute très rapide du taux de PSA

 Efficacité 2 ans environ

 Effets secondaires = hypogonadisme


 bouffées de chaleur

 diminution disparition de la libido

 impuissance sexuelle
Cancer de la prostate et agonistes de la LH-RH

 Hypogonadisme sans traumatisme de la castration


 traitement coûteux Zoladex®, Decapeptyl®, Enantone®
 mêmes conséquences physiologiques
 Traitement transitoire (retour à la normale dès l'arrêt de
l'administration du médicament).
Anti-androgènes

 Anti-androgènes non stéroidiens


 Inhibition translocation du récepteur androgéniques du cytoplasme vers le
noyau
 Nilutamide (Anandron®)
 Bicalutamide (Casodex®)
 Flutamide (Eulexine®, Flutamide® )

 Pas de diminution de testostérone


 Pas de bouffée de chaleur
 Pas ou peu d’atteinte de la libido
 Atteinte variable de la puissance sexuelle
Anti-androgènes

 Les anti-androgènes stéroidiens


 Bloquent réaction des cellules tumorales aux androgènes
 Acétate de cyprotérone (Androcur®)
 Action supplémantaire au niveau de l’hypothalamus : rétrocontrôle sur la
sécrétion d’androgènes par le testicule

 Effets secondaires :
 Perte libido
 Impuissance, asthénie
 Gynécomastie
 Thrombose veineuse
 Toxicité hépatique
Plan

1. La chimiothérapie
Généralités
Les médicaments cytotoxiques
La chimiothérapie en pratique
Les thérapies ciblées
L’hormonothérapie

2. Les médicaments adjuvants


Cas cliniques
 Cancer du rectum

 Myélome multiple

 Cancer du sein

 Cancer bronchique non à petites cellules

 Cancer du côlon
Cas clinique 1
 M X, 50 ans est atteint d’un cancer du rectum

 Traitement prévu : chimiothérapie néoadjuvante


puis chirurgie du rectum

 Chimiothérapie hebdomadaire type XELOX 1ère


cure le 29/01/18
Ordonnance 29/01/18
DAFALGAN® 500 mg : 2-2-2 si besoin
SPASFON® 80 mg cp : 2-2-2 si besoin
TARDYFERON® 80 mg cp : 1-0-0
PRIMPERAN® 10 mg cp : 1-1-1 si nausées
* ZOPHREN® 8 mg lyoc : 1-0-1 si nausées
pdt 48h

Qsp 7 jours
Ordonnance 29/01/18
 DAFALGAN® 500 mg :
paracétamol, antalgique, douleurs rectales, le paracétamol
peut « suffire », n’est même pas obligatoire si le patient n’a
pas de douleurs, à prendre uniquement en cas de besoin

 SPASFON® 80 mg cp :
phlorogucinol, antispasmodique, dl rectales, jusqu’à 6/jour

 TARDYFERON® 80 mg cp
 Fumafer, Venofer IV
 sulfate de fer, correction de l’anémie ferriprive (saignement lié au
cancer digestif)
 en moyenne 1 à 2/j à prendre en dehors des repas (car sinon est peu
resorbé)
 Mal au ventre, colore les selles en noir
Ordonnance 29/01/18
 PRIMPERAN® 10 mg cp
 métoclopramide, antiémétique NEUROLEPTIQUE, nausées et
vomissements retardés
 Schéma usuel 1-1-1 à prendre avant les repas
 Accélère la vidange gastrique
 Toujours garder en tête qu’il s’agit d’un neuroleptique= moins on
en prend mieux c’est (y compris pour une gastroenterite): risque de
syndrome malin, syndrome extrapyramidal, allongement espace QT

 ZOPHREN® 8 mg cp
 ondansétron, antiémétique de la classe des sétrons
 ordonnance d’exception
 lyoc +++ à prendre matin et soir
 n et v aigus et retardés
 EI constipation
Myélome multiple
 Eprex 40 000 UI 1 inj sc tous les jeudis
 Durogesic 100 µg/72 h
 Paracetamol 500 mg max 6/j
 Zometa 4 mg : 1 perfusion de 15 mn dans 100 ml de sérum
physiologique
 Bactrim Forte : 1 cp les lundi, mercredi, vendredi
 Speciafoldine 0,4 mg 1cp les lundi, mercredi, vendredi
 Lenalidomide 10 mg/j à prendre le soir
 Duphalac 1/j
 Dexamethasone 40 mg/sem qsp 1 mois
Thérapeutique symptomatique
 Zometa: biphosphonates réduisent de moitié les évènements
osseux (fractures, compression médullaire, hypercalcémie, recours
à la radiothérapie, chirurgie osseuse); à débuter quand le patient
devient symptomatique et à continuer au long cours…

 Eprex: erythropoïetine améliore la qualité de vie des patients, le


recours aux transfusions; à debuter obligatoirement qd Hb<
10g/100ml et si traitement avec valeur cible de 12g/100ml (à
arrêter si Hb> 12g/100ml ou si l’augmentation est < 1 g/100ml à
8 semaines)**
 Très coûteux, NFS systématique avant injection
Thérapeutique symptomatique
 Durogesic, Fentanyl: Antalgiques morphiniques (palier III) sont privilégiés
pour lutter contre la douleur dans le cadre d’un cancer souvent très
importantes (lésions osseuses +++)
 les patchs sont intéressants quand les douleurs sont stabilisées
 Possibilité d’ajouter morphiniques à action courte Actiskenan
 Skénan est une forme à action longue, LP
 Pas de dose max pour la morphine et apparentées
 Constipation, dépression respiratoire

 Prévention des infections opportunistes : 1 cp de Bactrim Forte 3x/sem en


prévention des infections à Pneumocystis carinii et Toxoplasma gondii
 Antibiotique de la famille des antifolates donc nécessité de prendre de la vitamine B9 en
même temps pour éviter carence en folates
 Réactions cutanées et anémie par carence en folates

 Duphalac : constipation induite par le lénalidomide, morphine


Centre Georges François Leclerc
PROTOCOLE
 KYTRIL® 3mg 1 injection à J1 en 15’
 SOLUMEDROL® 40mg 1 IVD à J1
 VOGALENE® 10mg/1ml 1 IV lente à J1
 POLARAMINE® 1ml 1 IVD à J1
 RANITIDINE® 1 IVD à J1
 TAXOL® 107 MG / 15j sur 3h
 VOGALENE® 15mg de J2 à J3
KYTRIL®
 Granisétron
 Antagoniste serotoninergique  contre les
nausées et vomissements aigus et retardés
 Synergie d’action avec les corticoïdes
 Principaux EI:
 Céphalées
 Constipation

 Administration IV évidemment avant la


chimiothérapie dans 50 cc 10 min
 Attendre 15 minutes avant « brancher »
chimiothérapie
SOLUMEDROL®
 Methylprednisolone, corticoïde
 Action antiémétisante en synergie avec les
sétrons + très bon « antiallergique » (prévention
de l’hypersensibilité liée au produit de
chimiothérapie) + anti-inflammatoire +
psychostimulant donc à prendre le matin
 Peu d’EI car administration ponctuelle
 Administration avant le TAXOL®
VOGALENE®
 Métopimazine
 Antiémétique de la famille des phénothiazines
(neuroleptiques)
 A posologie 10mg en IV et 15 mg per os

 nausées et vomissements rebelles induits par


les chimiothérapies anticancéreuses
Triple association antiémétique est « relativement »
classique
VOGALENE® (Suite)

 Administration :

 IV: 10mg 30 minutes avant TAXOL®


Injection lente et chez un sujet couché (Hypotension
orthostatique)

 Per os: 1 gélule de 15mg matin et soir à J2 et J3


POLARAMINE®
 Dexchlorphéniramine
 Antihistaminique H1 sédatif  prévention des
réactions secondaires allergiques (induites par le
paclitaxel)
 Principaux EI, rares à cette posologie :
 Somnolence
 Effets anticholinergiques: secheresse buccale, constipation

 Administration 30 minutes avant le TAXOL®


RANIPLEX®
 Ranitidine

 Antihistaminique H2/Antisécrétoire gastrique


 prévention des lésions gastro-duodénales liées au stress + ici
utilisé comme antiallergique

 Pas d’effets indésirables en perfusion unique

 Administration IVD 30 minutes avant le TAXOL®


TAXOL®
 Paclitaxel
 Cytotoxique poison du fuseau mitotique
 inhibition division cellulaire par inhibition
dépolymérisation tubuline
Perfusion IV 1 à 3 h
 Principaux EI:
 Ongles cassants (vernis protecteurs + Avibon®)
 Alopécie
 Asthénie
 Nausées, vomissements
 Hématotoxicité
 Réaction d’hypersensibilité
Cas clinique cancer bronchique
 Glucidion = G5% 2l/6H, prévention de la
néphrotoxicité du cisplatine, 2l avant la chimiothérapie
puis 2 l après

 Chlorazepate dipotassique = Tranxene® : prévention


des nausées et vomissements anticipés

 Prednisolone ou Méthylprednisolone = corticotherapie


1 mg/kg (cf précédemment)

 Acide folique : carence en folates induits par


pemetrexed = antifolate, se prend en continu par voie
orale
Cas clinique cancer bronchique
 Glucidion = G5% 2l/6H, prévention de la
néphrotoxicité du cisplatine, 2l avant la chimiothérapie
puis 2 l après

 Chlorazepate dipotassique = Tranxene® : prévention


des nausées et vomissements anticipés

 Prednisolone ou Méthylprednisolone = corticotherapie


1 mg/kg (cf précédemment)

 Acide folique : carence en folates induits par


pemetrexed = antifolate, se prend en continu par voie
orale
Cas clinique cancer bronchique
 Lasilix (furosémide) : si diurèse insuffisante (néphrotoxicité du
cisplatine), 40 mg IVD

 H6 = début réel de passage des 2 agents anticancéreux avec


rinçage +++

 Branchement seconde hydratation

 Antiémétique à la demande (questionner le patient !)

 Ordonnance de sortie + NIVESTIM 1 SC à faire pratiquer par


IDE pdt 5 j consécutifs et contrôle NFS
Merci de votre attention

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