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Revue du Rhumatisme 75 (2008) 162–165

Myopathies toxiques et médicamenteuses (hors corticoïdes


et hypolipémiants)
Myopathies due to toxic agents and drugs (corticosteroids and
lipid-lowering drugs excepted)
Bernard Bannwarth
Service de rhumatologie, Groupe hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux et laboratoire de thérapeutique,
université Victor-Segalen, 33076 Bordeaux, France
Accepté le 21 novembre 2007
Disponible sur Internet le 27 décembre 2007

Mots clés : Myopathies ; Effets indésirables ; Iatrogénie ; Myopathie toxique

Keywords: Myopathies; Adverse drug reactions; Iatrogenic; Toxic myopathies

Les myopathies médicamenteuses et toxiques ont une expres- cadre de rhumatismes induits [2] – qui ne seront pas envisagés
sion polymorphe, allant de banales myalgies ou d’une simple ici.
augmentation de la créatine kinase (CK) aux rhabdomyolyses Ailleurs, les myopathies induites correspondent à une entité
aiguës sévères qui engagent le pronostic vital [1]. Leur tableau nosographique mieux définie.
anatomoclinique est susceptible de varier non seulement d’un
agent causal à l’autre, mais aussi d’un patient à l’autre pour un 1.1. Myopathies nécrosantes
même agent [1].
Il importe de les reconnaître précocement parce que l’éviction Habituellement inaugurées par des myalgies spontanées
de la molécule responsable prévient l’évolution éventuelle vers d’installation aiguë ou subaiguë, exacerbées par la pres-
une forme plus grave et permet en règle générale la régression sion des masses musculaires, les myopathies nécrosantes
des symptômes [1]. s’accompagnent d’une fatigabilité à l’effort ou d’une faiblesse
À côté des produits dûment répertoriés comme étant poten- musculaire [1]. Leur distribution est typiquement rhizomélique,
tiellement myotoxiques, il existe un nombre sans cesse croissant pouvant déborder sur les muscles du tronc [1]. Sur le plan
de substances occasionnellement mises en cause dans la surve- biologique, elles se caractérisent par une élévation de la CK
nue de complications musculaires de sorte qu’il serait illusoire sérique [1]. La poursuite de l’exposition au produit responsable
d’en vouloir dresser l’inventaire [1]. Il s’ensuit qu’en pratique, risque de conduire à la rhabdomyolyse aiguë (augmentation de
l’hypothèse iatrogène ou toxique doit être évoquée de principe la CK plasmatique au-delà de cinq fois la limite supérieure de
dans la discussion étiologique de toute myopathie [1]. la normale, et myoglobinurie) et ses possibles répercussions
cardiaques (troubles du rythme par hyperkaliémie) et rénales
1. Myopathies (insuffisance rénale) notamment [3]. À noter que l’augmentation
de la CK est parfois asymptomatique ; il est alors conseillé de
Les myalgies sont l’une des manifestations d’intolérance contrôler sa valeur et d’arrêter le traitement suspect quand la
médicamenteuse les plus communes, dont une part est associée concentration de CK sérique excède trois à cinq fois la limite
à des arthralgies ou des douleurs osseuses, voire entre dans le supérieure de la normale [1].
Si l’intoxication alcoolique et les hypolipémiants sont les
principaux pourvoyeurs de myopathies nécrosantes, la liste
Adresse e-mail : bernard.bannwarth@u-bordeaux2.fr. des toxiques et médicaments incriminés est impressionnante

1169-8330/$ – see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.rhum.2007.11.006
B. Bannwarth / Revue du Rhumatisme 75 (2008) 162–165 163

Tableau 1 1.2. Myopathies inflammatoires


Principaux toxiques et classes médicamenteuses incriminés dans la survenue de
rhabdomyolyses [1,3]
Environ 1 % (0,5–1,2 %) des patients prenant de la d-
Toxiques pénicillamine pour une polyarthrite rhumatoïde développent
Alcool isopropylène ; éthylène glycol ; monoxyde de carbone ; poisons une polymyosite ou une dermatomyosite qui partagent les
organophosphorés, dont herbicides (tribufos. . .) ; et insecticides
(malathion. . .) ; toluène
traits sémiologiques, anatomopathologiques et parfois immu-
nologiques (anticorps anti-Jo 1) de la maladie idiopathique [1].
Agents toxicomanogène
Les formes induites s’en différencient en revanche par le terrain
Alcool (éthanol), amphétamines, cocaïne, ecstasy, héroïne, LSD
génétique et l’extinction progressive des signes après l’arrêt du
Toxines biologiques médicament [1]. Au reste, cette affection, également imputée
Toxines tétanique et staphylococcique ; venins, dont venin de serpents
(crotales, vipères. . .), d’hyménoptères (abeille, guêpe), diptères
à la tiopronine, est devenue exceptionnelle depuis que l’emploi
(mouches, moustiques), arachnidés (araignées, scorpions) ; huiles des dérivés thiolés est tombé en désuétude dans les rhumatismes
frelatées inflammatoires [3].
Médicaments Des cas semblables ont été attribués de façon anecdo-
Hypolipémiants : acide nicotinique ; ézétimibe ; fibrates ; statines tique à des antithyroïdiens (carbimazole et propylthiouracile),
Anesthésiques généraux (kétamine, propofol, anesthésiques halogénés) des hypocholestérolémiants (fibrates, statines), des cytokines
et curares (interféron ␣, interleukine-2), des antibiotiques (pénicil-
Antalgiques : AINS dont salicylés ; opioïdes ; paracétamol
lines, sulfamides, minocycline), des analogues de la GnRH,
Antibiotiques (cotrimoxazole ; fluoroquinolones ; pyrazinamide) ;
antimycosiques (amphotéricine B, itraconazole) et l’alfuzosine, l’azathioprine, l’hydroxycarbamide, la cimétidine
antiviraux (didanosine ; ritonavir ; zidovudine) et des bronchodilatateurs ␤-2 stimulants [2]. . .
Anticancéreux : cytarabine, mitotranxone, vincristine
Psychotropes : neuroleptiques ; antidépresseurs ; benzodiazépines 1.3. Fasciites
Immunodépresseurs : ciclosporine ; azathioprine ; tacrolimus ; IL-2 ;
interféron ␣
Antihypertenseurs : ␤ bloquants ; diurétiques ; inhibiteurs calciques ; Une épidémie de myalgies diffuses et invalidantes avec de la
inhibiteurs de l’enzyme de conversion fièvre, des arthralgies, des éruptions cutanées, des œdèmes, une
Anti-inflammatoires d’action lente : chloroquine et hydroxychloroquine ; toux et une dyspnée, s’était déclarée vers la fin de la décennie
d-pénicillamine et tiopronine ; sulfasalazine 1980 chez des sujets ayant consommé des préparations à base
Médicaments endocriniens : carbimazole ; lypressine et vasopressine ;
de l-tryptophane [7]. L’existence d’une éosinophilie sanguine
insuline
Antiépileptiques : acide valproïque ; phénytoïne lui valut l’appellation de « syndrome éosinophilie-myalgie ».
Divers : amiodarone ; colchicine ; vitamine B3, B6 et rétinoïdes ; L’évolution vers un tableau chronique était possible, quand
antihistaminiques H1 et antisécrétoires anti-H2 ; méthylxanthines bien même l’ingestion de l’acide aminé avait été interrom-
(caféine, théophylline et thiazides) ; terbutaline pue ; des myalgies, une neuropathie périphérique et des lésions
sclérodermiformes étaient alors au premier plan [7]. L’IRM et
les biopsies ont montré que l’infiltrat inflammatoire concernait
(Tableau 1). Certaines formes méritent d’être individualisées, surtout les fascias sous-cutanés [7,8]. Bien que l’origine du syn-
comme le syndrome malin des neuroleptiques – comportant drome n’ait pas été formellement identifiée, la suspicion s’était
une fièvre, une déshydratation et une hyperactivité musculaire – portée sur des contaminants d’autant que les enquêtes épidé-
auquel s’apparente le syndrome sérotoninergique, attribué aux miologiques menèrent à une source unique, celle d’un fabricant
antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine, surtout japonais [7].
lorsque qu’ils sont coprescrits avec le tramadol, un triptan, le Il est à propos de signaler que la fasciite avec éosinophilie
lithium, le tryptophane ou l’iproniazide, cette dernière asso- due au l-tryptophane est similaire au syndrome des huiles frela-
ciation étant contre-indiquée [3–6]. Mentionnons également tées espagnoles, qui avait défrayé la chronique quelques années
l’existence de rhabdomyolyses métaboliques, en particulier par auparavant [7].
déplétion potassique consécutive à un usage abusif de diuré-
tiques, de laxatifs, d’amphotéricine B, de lithium ou d’acide 1.4. Myofasciite à macrophages
glycyrrhizique, composant du réglisse [1,3].
On a de surcroît rapporté des lésions nécrotiques focales Caractérisée par en microscopie optique, la présence dans
avec augmentation de la CK sérique après des administra- l’épimysium, le périmysium et l’endomysium périfasciculaire,
tions intramusculaires d’anti-inflammatoires non stéroïdiens d’agrégats macrophagiques à contenu granulaire, positif au Per-
(AINS), d’antibiotiques de la famille des ␤-lactamines, de dia- iodic Acid Schiff (PAS) et en microspie électronique (ME) un
zépam ou de chlorpromazine [1]. Outre le traumatisme de la aspect spiculaire, la myofasciite à macrophages a été décrite
piqûre, les propriétés irritantes de la solution favorisent cette chez des patients se plaignant de myalgies chroniques diffuses
complication – à laquelle contribueraient également une injec- commençant volontiers aux mollets, associées à une fatiga-
tion intra-artérielle accidentelle, les intramusculaires réitérées et bilité au moindre effort, une asthénie intense, et souvent des
les fortes concentrations du produit [1]. Certaines nécroses tissu- arthralgies [9,10]. L’augmentation de la CK ou de la vitesse de
laires se surinfectent et aboutissent à un abcès, voire une fasciite sédimentation et des tracés d’allure myogène à l’EMG y sont
nécrosante, à streptocoque A ␤-hémolytique le plus souvent [1]. très inconstants [9,10].
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Dans la plupart des cas, on trouve la notion d’une vaccina- cimétidine, les hypocholestérolémiants, les substances hypo-
tion antérieure (dans un délai moyen de 15 mois), généralement kaliémiantes, en particulier les laxatifs et les diurétiques, les
contre l’hépatite B et le tétanos, avec une spécialité renfer- analogues de la GnRH [16,17]. Les arthromyalgies diffuses, la
mant un adjuvant aluminique (essentiellement de l’hydroxyde, fatigabilité musculaire, l’asthénie, la tendance dépressive, dont
composant constituant les spicules mises en évidence en ME) se plaignent certains patients après une chimiothérapie antican-
[10]. Sachant que la myofasciite à macrophages se limite au site céreuse ou lors du sevrage d’une corticothérapie systémique
de l’injection vaccinale, un lien de causalité avec l’aluminium a prolongée, peuvent également donner le change avec la fibro-
été démontré [10]. Aucune relation entre cette entité histopatho- myalgie [18,19]. M.F. Kahn s’est par ailleurs interrogé sur la
logique et un syndrome clinique spécifique n’a en revanche pu relation entre la fibromyalgie et la privation œstrogénique liée à
être établie de sorte que le rapport bénéfice/risques des vaccins la ménopause, l’arrêt d’un traitement hormonal substitutif ou la
concernés n’a pas été remis en question [10]. prise d’inhibiteurs de l’aromatase pour un cancer du sein [20].
Enfin, des auteurs ont souligné l’analogie des symptômes
1.5. Myopathies mitochondriales décrits au cours de la myofasciite à macrophages et le syn-
drome de fatigue chronique, qui tous deux émaillent parfois les
Des traitements prolongés par la zidovudine ou AZT peuvent suites d’une vaccination, essentiellement contre l’hépatite B et
entraîner une myopathie réversible se traduisant par des douleurs le tétanos [21].
et une faiblesse musculaire proximale touchant préférentielle-
ment la racine des membres supérieurs, cependant la CK sérique 2. Neuromyopathies
est normale ou modérément augmentée [1]. L’implication
d’autres inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transcriptase, Des produits connus pour leur neurotoxicité périphérique
en particulier la lamivudine et la stativudine, plaide en faveur (vincristine, amiodarone) entraînent une authentique neuromyo-
d’un effet indésirable de classe [1]. L’analyse histochimique pathie chez certains patients [1]. Pareillement, une neuropathie
est évocatrice d’une myopathie mitochondriale [1]. De fait, ces peut coexister avec la myopathie due à la ciclosporine ou
antirétroviraux provoqueraient une déplétion des myocytes en aux hypokaliémies iatrogènes [1]. Il est, à l’inverse, des cir-
ADN mitochondrial en inhibant l’ADN polymérase [2]. Mais ces constances où les manifestations musculaires et neurologiques
myopathies procéderaient de mécanismes physiopathologiques sont généralement intriquées. Citons l’hypophosphatémie
additionnels. Ainsi les biopsies révèlent souvent une inflamma- consécutive à une ingestion excessive d’anti-acides à base
tion – dont on ignore si elle est due aux médicaments ou au virus d’hydroxyde d’aluminium ou à des perfusions de solutions
de l’immunodéficience humaine (VIH) [1]. glucosées isotoniques au long cours [1]. De même, les anti-
Différents types de myopathies ont été rapportés chez des paludiques et la colchicine sont volontiers responsables de
malades sous ciclosporine, notamment après une transplanta- neuromyopathies.
tion d’organe [11]. Elles se manifestent habituellement par des
crampes, des myalgies, une faiblesse et parfois une atrophie mus- 2.1. Antipaludiques
culaires, avec ou sans augmentation de la CK sérique [11]. Dans
la plupart des cas, la ciclosporine semblait intervenir comme Les neuromyopathies provoquées par la chloroquine et, à
cofacteur puisqu’elle était associée à des médicaments répu- un moindre degré, par l’hydroxychloroquine s’observent quasi
tés myotoxiques, la colchicine et des statines principalement exclusivement quand ils sont prescrits à posologie élevée comme
[11]. Il est vrai que la ciclosporine, par le biais de son acti- médicaments de fond lors de rhumatismes inflammatoires [1].
vité inhibitrice enzymatique du cytochrome CYP3A4, majore Leur incidence annuelle se situerait aux alentours de 1 % [22,23].
le risque de rhabdomyolyse sous statines [1]. Mais la ciclospo- Précisons toutefois qu’elles ne se voient presque jamais avant
rine per se est également capable d’induire de rares myopathies, six mois de traitement [2].
en perturbant les fonctions mitochondriales [11] ou en antago- Les signes initiaux consistent habituellement en une faiblesse
nisant l’action d’une protéine qui participe à la régénération des musculaire de la racine des membres inférieurs, d’installation
muscles squelettiques, la calcineurine [12]. Ce second méca- insidieuse, que l’on risque d’imputer à tort à l’affection rhu-
nisme sous-tendrait les exceptionnelles myopathies imputées matismale sous-jacente. Ultérieurement, l’atteinte peut gagner
au tacrolimus [13]. Paradoxalement, ces deux immunosuppres- les membres supérieurs, le tronc et, plus exceptionnellement, le
seurs ont été employés avec succès dans des polymyosites myocarde, les muscles oculomoteurs (diplopie) et pharyngola-
« réfractaires » aux thérapeutiques usuelles [14]. ryngés (dysphagie, dysarthrie) [1]. La CK sérique est normale ou
modérément augmentée. La découverte, fréquente, de troubles
1.6. Syndrome fibromyalgique sensitifs et d’une diminution des réflexes ostéotendineux est
évocatrice du diagnostic – qui est assuré par l’examen ultra-
En plus d’une sensibilisation périphérique et centrale aux structural lorsqu’il montre des vacuoles autophagiques avec
stimulus sensitifs et nociceptifs, des anomalies musculaires, enroulements membranaires pseudomyéliniques et des corps
histologiques ou biochimiques semblent jouer un rôle dans la curvilignes [1,22,23].
physiopathologie du syndrome fibromyalgique [15]. Les symptômes s’amendent dans les trois à six mois suivant
Plusieurs médicaments sont à l’origine d’un syndrome fibro- l’arrêt de l’antimalarique, mais leur résolution est quelquefois
myalgique ou, du moins, de tableaux qui le simulent : la incomplète [1].
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2.2. Colchicine [4] Mahlberg R, Kunz D, Sasse J, et al. Serotonin syndrome with tramadol and
citalopram. Am J Psychiatry 2004;161:1129.
Classiquement révélées par une faiblesse musculaire proxi- [5] Wooltorton E. Triptan migraine treatments and antidepressants: risk of
serotonin syndrome. CMAJ 2006;175:874.
male indolore à début subaigu associée à des troubles [6] Adan-Manes J, Novalbos J, López-Rodríguez R, et al. Lithium and ven-
neurologiques distaux (paresthésies, diminution ou abolition des lafaxine interaction: a case of serotonin syndrome. J Clin Pharm Ther
réflexes ostéotendineux et hypoesthésie), les neuromyopathies à 2006;31:397–400.
la colchicine affectent préférentiellement des insuffisants rénaux [7] Varga J, Uitto J, Jimenez SA. The cause and pathogenesis of the
traités pendant des durées allant de quelques semaines à plu- eosinophilia-myalgia syndrome. Ann Intern Med 1992;116:140–7.
[8] Montane de la Roque P, Laroche M, et al. Apport de l’IRM dans l’évaluation
sieurs années, aux posologies recommandées en prophylaxie de la fasciite avec éosinophilie due au l-tryptophane. À propos de trois
des accès goutteux [24]. Quelques cas ont été observés chez nouvelles observations. Rev Rhum 1991;58:887–9.
des patients sans altération rénale, prenant de la colchicine au [9] Gherardi RK, Coquet M, Chérin P, et al. Macrophagic myofasciitis: an
long cours pour une maladie périodique [25] et des myalgies ont emerging entity. Lancet 1998;352:347–52.
été occasionnellement signalées [24]. L’augmentation de la CK [10] Afssaps. Myofasciite à macrophages. Synthèse des débats de la séance
extraordinaire du Conseil scientifique de l’Afssaps du 5 mai 2004 adopté
sérique est très variable d’un sujet à l’autre [24]. À la biopsie au cours de la séance du 2 juin 2004. http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/
musculaire, on note typiquement une accumulation de matériel myofasci/conseil.pdf.
membranaire au sein de vacuoles cytoplasmiques [24]. [11] Breil M, Chariot P. Muscle disorders associated with cyclosporine treat-
Cette complication rare et réversible pourrait sans doute être ment. Muscle Nerve 1999;22:1631–6.
évitée si l’on ajustait la posologie de la colchicine à l’état rénal [12] Wahie S, Megitt SJ. Myotoxicity occurring with ciclosporin in a patient
with atopic dermatitis. Br J Dermatol 2005;153:1238.
[24]. [13] Orlandi V, Campieri C, Mosconi G, et al. Tacrolimus-associated myositis:
a case report in a renal transplant patient. Transplant Proc 2004;36:708–10.
3. Conclusion [14] Mastaglia FL, Zilko PJ. Inflammatory myopathies: how to treat the difficult
cases. J Clin Neurosci 2003;10:99–101.
De ce survol nécessairement incomplet, on retiendra qu’une [15] Staud R, Rodriguez ME. Mechanism of disease: pain in fibromyalgia syn-
drome. Nat Clin Pract Rheumatol 2006;2:90–8.
origine médicamenteuse ou toxique doit faire partie des hypo- [16] Kahn MF, Vitale C. Les traitements de la fibromyalgie (syndrome polyal-
thèses étiologiques de toute myalgie, perturbation des enzymes gique idiopathique Diffus) sont-ils efficaces ? In: Kahn MF, Kuntz D, Dryll
musculaires ou myopathie. Il faut néanmoins se garder de A, Meyer O, Bardin T, Guérin C, editors. L’actualité rhumatologique 1996.
tout excès qui consisterait à systématiquement entériner cette Paris: Expansion Scientifique Française; 1996. p. 297–305.
hypothèse au prétexte que le patient est exposé à un agent exo- [17] Toussirot E, Wendling D. Fibromyalgia developed after administration of
gonado-releasing hormone analogue. Clin Rheumatol 2002;20:150–2.
gène réputé myotoxique. En d’autres termes, on n’écartera pas [18] Loprinzi CL, Duffy J, Ingle JN. Postchemotherapy rheumatism. J Clin
la possibilité d’une association fortuite et l’on vérifiera qu’il Oncol 1993;11:768–70.
n’y a pas une explication plus plausible aux symptômes du [19] Margolin L, Cope DK, Bakst-Sisser R, et al. The steroid withdrawal syn-
patient. drome: a review of the implications, etilogy, and treatment. J Pain Symptom
Il est cependant des situations difficiles à dénouer, en particu- Manage 2007;33:224–8.
[20] Kahn MF. Does hormone replacement therapy discontinuation cause mus-
lier quand une myopathie admet plusieurs causes éventuelles. Il culoskeletal pain ? Joint Bone Spine 2006;73:488–9.
convient alors de discuter l’indication d’une biopsie musculaire. [21] Papo T. Myofasciite à macrophages : paradigme de nouvelle maladie ? Rev
Med Interne 2005;26:175–8.
Références [22] Avina-Zubieta JA, Johnson ES, Suarez-Almazor ME, et al. Incidence of
myopathy in patients treated with antimalarials. A report of three cases and
a review of the literature. Br J Rheumatol 1995;34:166–70.
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[23] Casado E, Gratacos J, Tolosa C, et al. Antimalarial myopathy: an under-
2002;1:65–70.
diagnosed complication ? Prospective longitudinal study of 119 patients.
[2] Bannwarth B. Drug-induced musculoskeletal disorders. Drug Saf
Ann Rheum Dis 2006;65:385–90.
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tations of rhabdomyolysis. Joint Bone Spine 2005;72:382–91.

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