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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28S (2009) S160–S163

Intoxications médicamenteuses et urgences cardiologiques

R346 R347
Les émulsions lipidiques n’antagonisent pas les effets Mécanismes de l’insuffisance respiratoire induite par une
électrophysiologiques et hémodynamiques du flécaïnide forte dose de méthadone chez le rat
dans un modèle de porc anesthésié mécaniquement ventilé L. Chevillarda*, B. Mégarbaneb, P. Risèdea, F. Baudb
a
*
L. Mattatia , G. Louart, L. Muller, J.-E. de la Coussaye, J. Lefrant Inserm U705, CNRS UMR 7157, université Paris-Descartes ; b service de
Service d’anesthésie–douleur–réanimation–urgences, centre hospitalier réanimation médicale et toxicologique, hôpital Lariboisière, Paris, France
universitaire de Nı̂mes, Nı̂mes, France * Auteur correspondant.
* Auteur correspondant.
Introduction.– Le mécanisme de la dépression respiratoire induite par la
Introduction.– L’intoxication massive par le flécaïnide présente une létalité méthadone à forte dose est encore mal compris. Notre objectif était d’étudier
forte. Les solutions lipidiques ont montré leur intérêt pour reverser les effets chez le rat la réponse ventilatoire à l’administration de méthadone ainsi que le
cardiovasculaires des anesthésiques locaux, autres anti-arythmiques de rôle exact des différents récepteurs opioïdes.
classe I. Le but de la présente étude était de tester l’effet électrophysio- Matériel et méthodes.– Étude expérimentale chez le rat Sprague-Dawley après
logique et hémodynamique d’une solution lipidique après injection administration intrapéritonéale (IP) de méthadone à 1,5, 5 et 15 mg/kg (80 % de
intraveineuse de 5 mg/kg de flécaïnide, chez le porc anesthésié mécanique- la DL50), avec étude pléthysmographique sur animal vigil (n = 8 rats/groupe) ;
ment ventilé. contrôle de la température par sonde de télémétrie implantée en IP 72 h avant
Matériel et méthodes.– Douze porcelets recevaient 5 mg/kg de flécaïnide en l’expérimentation ; prétraitement le cas échéant par des antagonistes spécifiques
intraveineux sur 30 secondes. En fin d’injection, ils recevaient, soit du sérum des récepteurs opioïdes en IV (naloxonazine [récepteurs mu] 10 mg/kg, 5 min
salé isotonique (groupe contrôle), soit une solution lipidique (Intralipide1 avant l’injection de méthadone 15 mg/kg) ou en sous-cutané (naloxonazine
20 %, Fresenius) à raison de 1,5 ml/kg sur 30 secondes suivis d’une [récepteurs mu-1] 30 mg/kg, Nor-BNI [récepteurs kappa] 5 mg/kg et
perfusion continue de 0,2 ml/kg par minute. Les paramètres de conduction naltrindole [récepteurs delta] 3 mg/kg, respectivement 24 h, 6 h et 45 min
cardiaque (RR, PQ, QRS, JTc, AH et HV) et les paramètres hémodyna- avant la méthadone ; mesure des concentrations plasmatiques des 2 énan-
miques (pression artérielle moyenne [PAM], pression télédiastolique du tiomères de la méthadone par HPLC ; calcul des AUC pour chaque paramètre en
ventricule gauche (PTDVG) et maximum de la dérivée première de la fonction du temps ; comparaison des données par Anova à 2 facteurs pour
pression ventriculaire gauche [LVdP/dTmax]) étaient ensuite monitorés mesures répétées avec post-tests de Bonferroni.
pendant 30 minutes. Résultats.– L’injection IP de méthadone en dose unique (1,5, 5 et 15 mg/kg)
Résultats.– Dans les 2 groupes, l’injection de flécaïnide induit une induisait de façon rapide mais transitoire une dépression respiratoire
augmentation du RR, du HV, du QRS, du JTc, du PQ et du AH associés à caractérisée par une augmentation significative ( p < 0,001) dose-dépendante
une chute de la PAM et du LVdP/dTmax sans modification significative après du temps inspiratoire (TI). Pour la plus forte dose, elle s’associait à une
injection de solution lipidique. Il n’a pas été mis en évidence de différence augmentation significative ( p < 0,01) du temps expiratoire (TE). Le
significative sur les paramètres hémodynamiques. prétraitement par naloxonazine i.v. reversait complètement tous les effets sur
Discussion.– Dans notre modèle, l’administration d’émulsion lipidique ne la ventilation induits par la méthadone, tandis que la naloxonazine sous-cutanée
diminue pas les effets électrophysiologiques et hémodynamiques d’un bolus de réduisait significativement ses effets sur le TE ( p < 0,001) et seulement
5 mg/kg de flécaïnide. partiellement sur le TI ( p < 0,001). Le naltrindole réduisait significativement les
effets de la méthadone sur le TE ( p < 0,001) alors que la nor-BNI n’entraînait pas
de modification significative. Les effets respiratoires exprimés en fonction des
concentrations plasmatiques de R-méthadone ont montré que l’augmentation du
TI (EC50 : 0,501 mg/ml) était obtenu pour des concentrations inférieures à celles
nécessaires à l’augmentation de TE (EC50 : 4,83 mg/ml).
Discussion.– Le mécanisme moléculaire de la dépression respiratoire centrale
induite par la méthadone à dose toxique chez les rats implique surtout les
récepteurs mu-1 et pour une moindre mesure les récepteurs delta, avec une
modulation possible par les récepteurs kappa.

R348
Étude comparative de la tolérance aux effets analgésiques et
respiratoires de la morphine chez la souris
W. Mohammada*, B. Mégarbaneb, F. Tardya, L. Chevillarda, P. Risèdea,
N. Mariea, F. Baudb

0750-7658/$ – see front matter # 2009 Publié par Elsevier Masson SAS.
doi:10.1016/j.annfar.2009.07.041
Intoxications médicamenteuses et urgences cardiologiques / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28S (2009) S160–S163 S161
a
Inserm U705, CNRS UMR 7157, université Paris-Descartes ; b service de Résultats.– Une baisse des paramètres spirométriques a été observée dès la fin
réanimation médicale et toxicologique, hôpital Lariboisière, Paris, France de l’exposition, superposable à celle des mesures réalisées à 24 heures (VEMS
* Auteur correspondant. 0,53 L.s-1 ; CVF 0,59 L ; DEP 53 L.min-1) et persistante au retour de la
campagne (VEMS 0,28 L.s-1 ; CVF 0,34 L ; DEP 45 L.min-1). Aucun
Introduction.– La morphine est un analgésique puissant, à l’origine cependant symptôme respiratoire n’a été rapporté après exposition. La comparaison des
d’une dépression respiratoire parfois fatale. Ces effets respiratoires délétères, groupes fumeurs et non-fumeurs ne retrouve pas de différence significative lors
survenant chez certains patients traités au long cours par morphine, pourraient des différentes mesures ni sur l’importance de la baisse des volumes
être liés au développement d’une tolérance plus faible que celle apparue aux pulmonaires.
effets analgésiques.
Matériel et méthodes.– Étude expérimentale comparative chez la souris Swiss Tableau 1.
des effets analgésiques (par la technique de la plaque chaude, n = 10 par VEMS, L.s-1 CVF, L Tiffeneau DEP,
groupe) et respiratoires (en pléthysmographie sans et sous 4 % de FiCO2, (%) L.min-1
n = 8 par groupe) de la morphine administrée par voie intrapéritonéale ; mise
au point d’un protocole d’administration induisant une tolérance ; calcul des Valeurs théoriques 4,27  0,4* 4,77  0,47* 83  1* 581  48
AUC pour chaque paramètre en fonction du temps et mesure de la dose- (n = 108)
efficace 50 % (ED50) ; étude de la liaison in vitro au 3H-DAMGO sur Mesures avant 4,58  0,83* 5,33  1,09* 86  7* 592  146
coupes de cerveau des régions périaqueducale et du tronc cérébral ; campagne
comparaison des données par des Anova pour mesures répétées avec post- (n = 108)
tests de Bonferroni. Mesures en fin 4,19  0,79* 4,93  0,97* 86  10 560  146*
Résultats.– Les effets analgésiques de la morphine étaient dose-dépendants. d’exposition
Une tolérance a été obtenue après un traitement répété par 2,5 mg/kg par jour de (n = 78)
morphine pendant 10 jours, avec une augmentation de la dose efficace 50 % Mesures avant 4,59  0,78* 5,32  1,01* 87  7 595  145*
(ED50) d’un facteur 13 par rapport aux souris témoins. Les effets respiratoires campagne
après administration de 2,5 mg/kg de morphine SC étaient précoces (dès (n = 78)
10 min) et de courte durée (jusqu’à 60 min), selon une cinétique superposable à Mesures à 24 heures 4,04  0,88* 4,75  0,97* 86  11 539  150*
l’analgésie. Il existait un allongement significatif du temps expiratoire et du (n = 108)
temps inspiratoire à 30 et 40 min après l’injection de morphine ( p < 0,01), sans Mesures avant 4,57  0,83* 5,34  1,09* 86  7 592  146*
modification significative du volume courant. Le prétraitement par une forte campagne
dose de morphine (100 mg/kg, SC) la veille entraînait une réduction (n = 108)
significative ( p < 0,05) des effets de la morphine 2,5 mg/kg sur le temps Mesures au retour 4,22  0,78* 4,94  0,83* 86  9 550  150*
expiratoire. En utilisant le même protocole de traitement répété, seule une de campagne
tolérance négligeable (à j10 par rapport à j1) mais sans modification (n = 54)
significative de l’ED50 a été obtenue pour les effets respiratoires. L’amplitude Mesures avant 4,5  0,8* 5,28  1,09* 86  7 595  143*
de la tolérances aux effets analgésiques était donc largement supérieure à celles campagne
des effets respiratoires à j10 d’un traitement répété. Cette différence ne s’est pas (n = 54)
accompagnée d’une modification d’expression membranaire des récepteurs
mu-opioïdes étudiée par liaison in vitro au 3H-DAMGO entre région Valeurs en moyenne  écart-type ; *p < 0,05.
périaqueducale et tronc cérébral. Discussion.– Nous avons observé une altération précoce de la fonction
Discussion.– La tolérance aux effets respiratoires à j10 de la morphine sont de pulmonaire au sein d’une population homogène de pompiers, persistante 2 mois
plus faible amplitude que celle aux effets analgésiques chez la souris. Notre après le retour de campagne. La précocité des troubles sur les petites voies
modèle permet donc d’étayer l’hypothèse selon laquelle les effets respiratoires aériennes et de l’hyperréactivité bronchique restent à évaluer. De même,
délétères observés chez les patients traités au long cours par morphine l’altération des échanges gazeux n’est pas démontrée chez l’homme.
pourraient être liés à une plus faible tolérance respiratoire. D’autres mécanismes
explicatifs complémentaires de la variabilité de la réponse à la morphine
devront aussi être considérés. R350
Brûlures caustiques de l’œsophage : évaluation
thérapeutique de la diphotérine chez la chèvre
R349 J. Coquina*, V. Perriera, A. Rodriguezb, J. Jougonb, L. Mathieuc, F. Burgherc,
P. Dos Santosd, J. Calderona, G. Janviera
Influence à court terme de l’exposition aux fumées a
SAR 2, hôpital Ht-Lévêque, CHU de Bordeaux, Pessac ; b service de chirurgie
d’incendie de forêts sur la fonction respiratoire des thoracique,hôpital Ht-Lévêque, CHU de Bordeaux ; c Prevor, moulin de
pompiers Verville, Valmondois ; d laboratoire IFR 4, université Bordeaux-2, Bordeaux,
L. Jacquina*, J.-P. Auffraya, J.-P. Carpentierb, Y. Jammesc, P. Micheleta France
a
Pôle de réanimation urgences Samu Hyperbarie, hôpital de La Timone, * Auteur correspondant.
Marseille ; b formations militaires de la sécurité civile, sécurité civile, Paris ;
c
laboratoire de physiopathologie respiratoire, institut fédératif Jean-Roche, Introduction.– Il n’existe à ce jour aucun traitement efficace des brûlures
faculté de médecine, Marseille, France caustiques de l’œsophage. La Diphotérine1, molécule amphotère, fait référence
* Auteur correspondant. pour les brûlures chimiques cutanées et oculaires. Le but de l’étude est d’évaluer
son effet neutralisant sur les lésions œsophagiennes (Diphogel1 [DGI] : forme
Introduction.– L’influence à court terme de l’exposition aux fumées d’incendies gélifiée), en fonction des temps d’action des dérivés caustiques.
de forêts sur la fonction respiratoire des pompiers n’a été que rarement étudiée. Matériel et méthodes.– L’expérimentation animale est conduite sur 5 chèvres
Nous proposons d’évaluer les modifications des volumes pulmonaires sur le sous anesthésie générale (AIVOC, propofol, rémifentanil). Après cervicotomie
terrain, juste après une exposition aux fumées durant la campagne de feux de chirurgicale, l’œsophage est ouvert et mis à plat sur 10 cm. Cinquante
forêts 2007 en Corse. microlitres de soude à 5 M sont déposés par spots, à des temps différents, seuls
Matériel et méthodes.– Étude prospective et observationnelle incluant ou en présence de DGI. La lésion macroscopique, sur muqueuse et musculeuse,
108 pompiers des formations militaires de la securite civile exposés à une et son pH (pendant 30 minutes de neutralisation par DGI), sont évalués. Une
essence de végétation homogène et évalués pour les données spirométriques analyse anatomopathologique complète l’étude.
avant le début de la campagne, en fin d’exposition, à 24 heures et 2 mois après la Résultats.– En moins de 3 minutes, des lésions apparaissent sur la muqueuse.
campagne. La soude diffuse et atteint la musculeuse après 12 à 13 minutes. Une atteinte
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sévère (stade III) apparaît macroscopiquement après 30 minutes environ. psychotropes et en l’absence d’intubation ainsi qu’un lien statistiquement
Administré précocement à 5 et 10 minutes, le DGI évite la diffusion de la significatif positif entre la morbidité et l’hospitalisation aux urgences.
soude dans la musculeuse et préserve son intégrité. Au delà de 20 minutes, Discussion.– Sur notre série, l’état de conscience du patient intoxiqué n’est pas
la musculeuse est déjà lésée : le DGI semble permettre de freiner l’évolution un critère discriminatif de risque majoré de mortalité par contre l’hospitalisa-
naturelle vers la perforation (stade IV), mais sans effet majeur sur la pH tion aux urgences de patient conscient, non intubé, la prise de dose toxique et
étrie. l’ingestion de médicaments cardiotoxiques semblent augmenter le risque de
Discussion.– Par ses propriétés amphotères, le DGI apparaît séduisant pour décès à court terme. La morbidité est accrue en cas d’hospitalisation aux
traiter les brûlures caustiques digestives. Administré très précocement, urgences. Les IMV prises en charge en préhospitalier ont une morbimortalité
il empêche le développement de lésions graves ; au-delà de 20 minutes, son élevée. La décision d’orienter le patient aux urgences devrait être entourée des
efficacité est moindre. Des études humaines pourraient rapidement débuter, dès précautions suivantes : GSC > 13, absence de doses toxiques ingérées,
que l’innocuité de ce gel aura été évaluée (étude en cours). absence de médicaments cardiotoxiques. Avec ces critères, l’admission en
réanimation des IMV régulées et prises en charge en préhospitalier
augmenterait de 13 %.

R352
Utilisation du diltiazem dans la maladie de Bouveret
M. Khalid*, H. Lai Chan, P. Jabre, A. Pelissier, L. Lepage, X. Combes,
A. Margenet, J. Marty
Samu-Smur 94, CHU Henri-Mondor, Créteil, France
* Auteur correspondant.

Introduction.– La maladie de Bouveret (MB) est une pathologie fréquente en


médecine d’urgence dont la prise en charge ne répond à aucun protocole précis.
L’intérêt du diltiazem (Tildiem1) utilisé depuis quelques années, est peu évalué
dans la littérature.
Objectif.– Évaluer l’efficacité et la tolérance du diltiazem dans la prise en
charge de la MB.
Matériel et méthodes.– Sur 22 mois, un recueil prospectif observationnel
monocentrique sur la prise en charge des MB au Smur a été mis en place. Les
R351 données sociodémographiques et cliniques des patients ayant bénéficié d’une
Morbimortalité des intoxications médicamenteuses injection de diltiazem, les résultats (réduction ou échec), les effets secondaires
volontaires prises en charge en préhospitalier ainsi qu’une échelle visuelle analogique évaluant le ressenti du patient (ERP)
A. Beltramini*, M. Pessoa, A. Munch Andersen, R. Ruiz Almenar, C. Schmit, allant de 0 à 10 (10 : perception très désagréable du traitement) ont été colligés.
S. Da Costa, K. Milojevic, J.-L. Ricôme Les résultats sont présentés sous forme de moyenne  DS ou médiane
Service de réanimation polyvalente-Smur, CHG Saint-Germain-en-Laye, Saint- (quartiles) pour les variables quantitatives et n (%) pour les variables
Germain-en-Laye, France qualitatives.
* Auteur correspondant. Résultats.– Cinquante-neuf patients dont l’âge médian est de 46 (35–71) ans avec
un sex-ratio de 48F/11H ont été inclus. Trente-six patients (61 %) ont bénéficié en
Introduction.– Le but de ce travail était de mettre en évidence des facteurs première intention avant injection de diltiazem, d’une tentative de réduction par
prédictifs de mortalité et de morbidité parmi les intoxications médica- manœuvres vagales (MV) se répartissant ainsi : 29 (49 %) pour la manœuvre de
menteuses volontaires (IMV) régulées par un Samu et prises en charge par Valsalva, 25 (42 %) pour l’eau froide, 13 (22 %) pour le massage sinocarotidien et
un Smur. 10 (17 %) pour la compression des globes oculaires. En l’absence de tentative de
Matériel et méthodes.– Cette étude était rétrospective et unicentrique. Tous les MVou après échec de MV, un traitement par diltiazem i.v. a été tenté avec un taux
patients pris en charge par un Smur primaire entre janvier 1999 et de succès de 88 %, 7 échecs ont été enregistrés. La dose moyenne de diltiazem
décembre 2008 ont été inclus. Les données ont été recueillies à partir des utilisée est de 20  9 mg en titration : par bolus dans 93 % des cas ou à la seringue
dossiers informatisés, des fiches du Smur et des comptes rendus d’hospitalisa- électrique sur une durée moyenne de 8  4 minutes dans 7 % des cas. Aucun effet
tion. Les principales données relevées étaient : âge, sexe, médicaments pris, secondaire n’a été noté hormis une hypotension artérielle, rapidement résolutive
paramètres cliniques, dose ingérée, thérapeutiques instaurées, destination, après remplissage. Les échecs de réduction par diltiazem ont conduit à l’utilisation
durée d’hospitalisation, complications, décès. . . Deux analyses univariées ont avec succès de Striadyne1 en IVD. Le ressenti du patient a été vécu comme peu
été réalisées (test de Chi2), l’une sur la mortalité des IMV, l’autre sur leur désagréable en cas de réduction avec le Tildiem8 (ERP médian = 1 [0–2])
morbidité. Ensuite des régressions logistiques (morbidité et mortalité) ont été contrairement à celui observé après échec du Tildiem1 et recours à la Striadyne
effectuées avec les facteurs les plus pertinents (logiciel Statview1). Le lien a été (ERP médian = 7 [1–9]).
estimé significatif lorsque le p était < 0,01. La morbidité a été définie par Discussion.– Le diltiazem par voie intra veineuse en titration semble être un
l’existence de complications. médicament très efficace et sûr dans la gestion aigue des tachycardies
Résultats.– Six cent trente-huit patients ont été inclus (incidence de 4 %). L’âge supraventiculaires de type Bouveret, induisant peu d’effets secondaires et une
médian était de 42 ans. Le sex-ratio homme/femme était de 0,5. Vingt-six pour très bonne tolérance du patient.
cent des patients ont été intubés, 27 % présentaient une instabilité
hémodynamique. Une IMV sur 4 bénéficiait de l’administration d’un antidote.
Trente-cinq pour cent avaient ingérés une dose toxique. La mortalité était de 7 %, R353
la morbidité de 24 % et la durée d’hospitalisation moyenne était de 3  1,7 jours. Impact de la position assise sur l’électrocardiogramme
En analyse univariée, il existait un lien statistiquement significatif positif entre la J. Sendea*, Y. Aouatea, S. Coirier-Fauchéa, N. Bailhachea, M. Loppéa,
mortalité et les déterminants suivants : hospitalisation aux urgences, existence V. Hinaulta, P. Jabreb, C. Bongranda, A. Campos-Richarda
d’antécédents psychiatriques, ingestion de médicaments cardiotoxiques, prise a
Service des urgences, clinique de l’orangerie, Le Perreux ; b SAMU 94, hôpital
d’une dose toxique, niveau CCMU supérieure à II et intubation préhospitalière. Et Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France
il existait un lien statistiquement significatif positif entre la morbidité, * Auteur correspondant.
l’hospitalisation aux urgences et un score de Glasgow inférieur à 12. Les
analyses multivariées mettaient en évidence un lien statistiquement significatif Introduction.– La position standard de réalisation d’un électrocardiogramme
positif entre la mortalité et l’hospitalisation aux urgences, en cas de prise de (ECG) est le décubitus dorsal. Pour diverses raisons en urgence, l’ECG est
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souvent réalisé en position assise. Nous avons voulu évaluer l’impact de cette R354
position sur l’ECG obtenu. Utilité de l’ECG de référence lors de la prise en charge
Matériel et méthodes.– Nous avons mené une étude prospective monocentrique préhospitalière des patients présentant une douleur
sur un mois aux urgences. Tous les patients bénéficiant d’un ECG en position
thoracique
allongée ont eu, si possible, un ECG en position assise, au bord du brancard,
jambes pendantes. Outre l’âge, le sexe, la qualité de l’ECG (lisibilité des lignes, C. Penet*, J. Sende, C. Jbeili, M. Khalid, M. Barghout, H. Auger, X. Combes,
graduées de 0 : bon à 4 : mauvais) et la zone de transition, des données mesurées J. Marty
a
par l’électrocardiographe étaient notées : amplitude de P en D2, axe de l’onde P, Samu 94, hôpital Henri-Mondor AP–HP, 94000 Créteil, France
* Auteur correspondant.
amplitude de R en V5, axe des QRS, QTc. Le test de Student pour séries
appariées a été utilisé pour les données normalement distribuées et le test de Introduction.– L’ECG est un examen indispensable dans la prise en charge des
Wilcoxon pour séries appariées pour les données non normalement distribuées. douleurs thoraciques et la possibilité de comparer le tracé réalisé par le Smur à
Résultats.– Nous avons enregistré 40 paires d’ECG de patients, âgés de un ECG de référence est une aide supplémentaire au diagnostique. Nous avons
59  19 ans. Le sex-ratio était 1:1. Les paires étaient de qualité comparable voulu en évaluer la disponibilité chez les patients pris en charge par le SMUR à
( p = 0,12). Les résultats de la comparaison des paramètres analysés sont leur domicile pour douleur thoracique.
présentés dans le Tableau 1. Matériel et méthodes.– Nous avons mené une étude descriptive, prospective,
Discussion.– La position du patient impacte significativement la fréquence, monocentrique sur une période de 5 mois en 2008 dans un Smur urbain. Pour
l’amplitude des ondes P et R, la zone de transition et le QTc. L’interprétation chaque patient pris en charge pour douleur thoracique, les antécédents
d’un ECG réalisé en position assise devra donc en tenir compte. cardiaques, la notion de suivi hospitalier, la présence d’un ECG de référence,
Tableau 1. son « auteur », son utilité, la comparaison à l’ECG du jour étaient colligés.
Résultats.– Nous avons inclus 369 patients sur cette période. Le sex-ratio est de
Variable Moyenne Écart-type p value 3 hommes pour 2 femmes, avec une moyenne d’âge de 62,5 ans (extrêmes 22–
100 ans). Sur 369 patients, 80 % avaient déjà eu un ECG. Seuls 58 % de ces
Fréquence
patients s’étaient vus remettre le tracé. Quatre-vingt-sept pour cent des patients
(1) 73,750 12,782 < 0,0001
vus par le cardiologue de ville repartaient avec leur ECG, contre seulement
(2) 79,900 12,880
42 % des patients dont le tracé avait été réalisé en milieu hospitalier. Concernant
Transition les 130 patients ayant une cardiopathie ischémique, tous avaient déjà eu un
(1) 3,625 2,047 ECG, mais il ne leur avait été remis que dans 72 % des cas. Le cardiologue de
(2) 4,225 2,326 0,0006a ville le leur avait remis dans 94% des cas, contre seulement 61 % si le patient
avait été vu à l’hôpital.
Taille R en V5 L’ECG de référence d’un patient sur 2 était porteur d’anomalies et l’ECG du
(1) 12,045 4,971 < 0,0001 jour comparé à cet ECG était modifié dans 47 % des cas. La présence d’un tracé
(2) 10,572 4,994 de référence au domicile a été jugée utile par le médecin transporteur dans 64 %
QT c des situations. Chez les patients coronariens, l’ECG de référence comportait des
(1) 430,425 24,852 0,0009 anomalies dans 60 % des cas, le tracé ECG du jour était modifié par rapport à ce
(2) 440,579 27,305 dernier dans 50 % des cas. Chez ces patients, la présence d’un tracé de référence
a été jugée utile dans 60 % des situations.
(1) : decubitus dorsal ; (2) : position assise. Discussion.– La présence d’un ECG de référence est utile au diagnostique chez
a
Test de Wilcoxon les patients pris en charge pour douleur thoracique en médecine pré hospitalière.
Référence Les patients sortant de l’hôpital devraient tous se voir remettre un dossier type
[1] Circulation 2007;115:1306–24. de sortie incluant le dernier tracé ECG.

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