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I- PHARMACOTHERAPIE
1.1 Introduction
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• Psychodysleptiques ou hallucinogènes ne sont pas utilisés en thérapeutique
médicale.
Classification
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On distingue la classification chimique :
➢ Tricycliques
Classification thérapeutique :
Pipothiazine (Piportil*)
Lévomépromazine (Nozinan*)
Loxapine (Loxapac*)
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Polyvalent Chlorpromazine (Largactil*)
Indications thérapeutiques
➢ Indications psychiatriques
− Délires chroniques
− Vomissements rebelles
Effets indésirables
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➢ Neurologiques
− Les effets aigus apparaissant dès le début du traitement sont : les dyskinésies
aiguës
− dyskinésies tardives
− Dans tous les cas, l’apparition d’un état fébrile sous neuroleptiques nécessite une
surveillance constante, horaire, en réanimation médicale si le diagnostic de
syndrome malin des neuroleptiques est porté. Symptomatologie : hyperthermie
maligne (supérieure à 40 °C) ; hypertonie généralisée ; pâleur, transpiration
importante avec déshydratation massive. Sur le plan biologique :
rhabdomyolyse.
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− L’hypothermie seule est plus fréquente. Impose un bilan thyroïdien
systématique.
➢ Neuropsychiques
➢ Autres
− Endocriniens.
− Prise de poids.
− Potomanie
− Aménorrhée.
− Baisse de la libido.
− Troubles de l’éjaculation.
− Galactorrhée.
− Hyposialorrhée.
− Constipation.
− Troubles de l’accomodation.
− Hypersensibilité et toxicité.
− Hépatiques
− Hématologiques
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− Oculaires surtout avec la chlorpromazine
Contre-indications
Chez les sujets normaux, elles n’entraînent pas d’effet euphorisant. Dans les troubles
bipolaires, cet effet peut dépasser son but en entraîner une inversion de l’humeur dans
le sens du pôle maniaque.
Classification
CLASSIFICATION THERAPEUTIQUE
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Minalcipran
(Ixel*)
Mirtazapine (Norset*)
Inhibiteurs de
la monoamine IMAO non sélectifs, IMAO sélectifs MAO-A
oxydase
(IMAO)
Indications thérapeutiques
✓ Episodes dépressifs :
Effets indésirables
➢ Anticholinergiques:
• Périphérique
− constipation
− rétention urinaire
• Central
− tremblement
➢ Cardiovasculaires:
− Hypotension orthostatique
➢ Effets psychiques:
− activation délirante
➢ Autres:
− ictère, agranulocytose
− Digestif : diarrhées
Contre-indications
✓ Absolues:
− Adénome de la prostate.
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− Troubles cardiaques, notamment les troubles du rythme et de la conduction,
l’infarctus du myocarde récent et l’insuffisance cardiaque.
✓ Relatives :
− Insuffisance hépatique.
− Insuffisance rénale.
− Epilepsie.
− Association à l’alcool.
L’action tranquillisante se définit par son effet sédatif sur l’anxiété. Les tranquillisants
ont, en outre, un effet hypnogène (variable selon les molécules). Quant aux
benzodiazépines, elles sont par ailleurs myorelaxantes et anticonvulsivantes. Comme la
plupart des psychotropes, les benzodiazépines potentialisent l’effet de l’alcool et celui
des barbituriques.
Classification
Les tranquillisants/Anxiolytiques/hypnotiques
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Les hypnotiques
Indications et contre-indications
Effets indésirables
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manipulation de machines nécessitant des réactions vives. La conduite automobile est
déconseillée, surtout au début de traitement.
Troubles mnésiques – Quasi constants chez les patients traités par benzodiazépines. Il
s’agit d’amnésies antérogrades partielles, qui n’apparaissent patentes qu’en cas de
pathologie organique associée, chez les sujets âgés ou en cas de traitement prolongé.
Risque de dépendance et d’abus – Il est très important, sauf pour les antihistaminiques.
– La dépendance est d’abord psychique, mais la dépendance physique s’installe très
rapidement, surtout chez les sujets impulsifs ou toxicomanes (alcooliques) et pour les
benzodiazépines à demi-vie d’élimination courte. – Les manifestations de sevrage ne
surviennent qu’après des traitements à fortes doses et/ou prolongés (supérieurs à 3
mois). Les accidents de sevrage sévères avec crises convulsives, confusion mentale sont
rares. Les manifestations mineures de sevrage sont plus fréquentes : sensation de
malaise, manifestations somatiques d’angoisse, insomnie, sensations vertigineuses,
anorexie, troubles digestifs. Il est parfois difficile de les distinguer d’un simple rebond
anxieux à l’arrêt du traitement.
Effets paradoxaux – Ils sont à type d’agitation et d’anxiété massive et observés lors de
l’administration de benzodiazépines chez le jeune enfant et le sujet âgé.
Allergies
Intoxications aiguës – Très fréquentes et généralement sans risque vital pour les
benzodiazépines, en l’absence de prise d’alcool concomitante. En revanche, les
intoxications aux carbamates mettent en jeu le pronostic vital.
Modalités de prescription
Arrêt
− Elle doit être diminuée de moitié toutes les cinq demi-vies de la molécule
prescrite.
Définition et indications
Les thymorégulateurs sont des psychotropes normothymiques. Ils ont pour action
principale la régulation de l’humeur. Ils sont indiqués dans le trouble bipolaire, dans la
dépression récurrente et dans la schizophrénie dysthymique.
Anticonvulsivants Carbamazepine Grossesse, allaitement, allergie, NFS, bilan hépatique complet, ECG
thymorégulateurs (Tégrétol*) cp LP 200 mg, troubles de la conduction
cp LP 400 mg cardiaque, insuffisance
hépatique, glaucome, adénome
Valproate de sodium de la prostate,
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(Dépamide*)
Valpromide (Dépamide*)
divalproate de sodium
(Dépakote*)
Lamotrigine (Lamictal*)
Éducation
➢ Du patient
N.B. : La dysthyroïdie iatrogène peut être une cause de déstabilisation d’un patient
bipolaire !!! * hygiénodiététique : hydratation régulière et suffisante (au moins 1,5 litre
d’eau par jour, voire 3 si exposition à une chaleur importante ou un effort intense). Si la
consommation d’eau augmente de façon excessive avec un syndrome polyuro-
polydypsie, il faut évoquer un diabète insipide distal secondaire au traitement par
lithium (ne contre-indique pas la poursuite du traitement mais nécessite une
surveillance multidisciplinaire). * contre-indications absolues : au régime sans sel ; aux
diurétiques ; * contre-indications relatives : AINS et aspirine (si absolument nécessaire :
surveillance rapprochée de la lithiémie) ; * les femmes en âge de procréation : si une
grossesse est désirée, elle doit être programmée, et le lithium doit être arrêté un mois
avant la conception et réintroduit à l’accouchement (pas d’allaitement). Collaboration
multidisciplinaire.
– Dans le cadre d’un traitement par valpromide ou valproate: * savoir que, chez la
personne âgée, ce traitement peut donner un tableau confusionnel avec des troubles du
comportement et de l’équilibre, même à des concentrations plasmatiques comprises
dans la fourchette thérapeutique; * le dosage plasmatique n’est demandé qu’en début
de traitement pour équilibrer la posologie ou si doute de surdosage ou de mauvaise
observance; * chez la femme enceinte: substitution en vitamine K (risque de spina
bifida) et surveillance échographique rapprochée.
➢ De l’entourage
– Signes de surdosage.
– Règles hygiénodiététiques.
Toujours se rappeler qu’en psychiatrie, les traitements sont longs et souvent à vie (la
durée minimum d’un traitement médical est de 6 mois). Nécessité d’une bonne
psychoéducation pour augmenter les chances d’une bonne observance.
Les traitements symptomatiques sont à proscrire car ils sont sans intérêts, aggravent
parfois la maladie, augmentent le nombre de médicaments sur l’ordonnance (coût, ES et
inobservance). Il faut miser sur une psychothérapie de soutien et une psychoéducation.
Beaucoup de patients psychiatriques dans notre contexte africain sont sans emplois et
n’ont pas les moyens pour honorer les ordonnances.
Vouloir étouffer tous les symptômes entraine souvent une mauvaise prescription.
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Un bon examen physique et des examens complémentaires sont nécessaires avant un
traitement psychotrope de fond.
Un bilan rénal, hépatique et sanguin est nécessaire avant tout traitement psychotrope.
Ce bilan doit être systématiquement répété en fonction du psychotrope et des moyens
du patient.
Du fait que notre population est non fumeuse et prend très peu de café, elle est sensible
aux psychotropes.
Psychothérapies individuelles
➢ Psychothérapie de soutien
➢ Hypnose
Psychothérapies de groupe
➢ Psychodrame
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➢ Psychothérapies institutionnelles
Au sens large, les psychothérapies regroupent toutes les méthodes de traitement des
désordres psychiques, voir des désordres somatiques, utilisant des moyens
psychologiques, et d’une manière plus précise, la relation du thérapeute et du malade.
Action concentrée, méthodique, et animée par une intention thérapeutique précise « A .
Berge ». On a souvent tendance à parler de la psychothérapie de soutien comme une
démarche qu’exclurait la compétence, il est vrai que dans de tels entretiens, une
disponibilité plus ouverte, de plusieurs façons de répondre s’intègrent à une action
psychiatrique quotidienne. Sont des psychothérapies non codifiées, sans référence
théorique précise, ni technique spécifique. Bien qu’elles soient largement pratiquées,
dans des indications très diverses, elles n’ont guère donné lieu à des élaborations
poussées. On doit cependant se garder de les assimiler au soutien que n’importe qu’elle
personne peut apporter à un autre ; elles doivent en effet comporter des buts relativement bien
définis, être pratiquées par des thérapeutes relativement bien formés au maniement de la
relation interpersonnelle pour en éviter les écueils et les enlisements et utiliser des moyens
thérapeutiques qui différent en fonction de la personne et de la pathologie du patient. C’est
une forme de thérapeutique relationnelle, la plus employée, elle utilise des mécanismes
définis pour aider le malade et exige un certain nombre de critères pour sa réussite.
C’est une technique psychologique permettant une action concentrée méthodique et
animée pour une intention thérapeutique précise.
La relation de soutien
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− Dialogue se situe sur un plan de réalité, au fil d’une relation médecin – malade
complémentaire et directive de durée non limitée.
− Schneider distingue thérapie de soutien et psychothérapie de soutien, dans cette
dernière le support offert par le médecin tient compte de la situation
conflictuelle, interpersonnel et intrapsychique, et de ses aspects inconscients.
− Il y a une différence entre la psychothérapie « découverte » proche de la thérapie
analytique et la psychothérapie de soutien qui est dite « recouvrante » ou
« supportative » où le conflit inconscient est laissé dans l’ombre, on s’en prend
uniquement à ses répercussions dans la vie du patient.
− La psychothérapie de soutien ne vise aucun remaniement psychothérapique
profond.
Buts de la psychothérapie de soutien
Moyens
L’aide relationnelle :
Si la relation entre le patient et le thérapeute n’est pas l’objet d’une élucidation qui
mettrait au jour des processus inconscients, elle peut servir d’illustration et de modèle
explicatif aux difficultés relationnelles que le patient éprouve avec son entourage
familial ou professionnel.
La sensibilisation du sujet à la psychologie d’autrui et aux interactions affectives et
comportementales dont il est le centre ne mène pas seulement à une certaine pédagogie
de la relation mais peut aboutir à une meilleure prise de conscience de ses mouvements
internes.
Une certaine identification au thérapeute fait partie du processus thérapeutique.
Attitude semi-directive :
Pouvant être d’un grand secours chez les patients immatures, mais renforçant l’image
du thérapeute tout puissant.
Intervention sur l’environnement :
Selon le cas, l’action thérapeutique concerne le milieu social ou professionnel
« aménagement de conditions de travail, orientation, reclassement professionnel » ou
familial.
Lorsqu’une séparation provisoire s’impose « hospitalisation par exemple », le choix de
ces modalités est une tâche délicate.
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Mécanismes permettant de structurer la psychothérapie de soutien
Abréaction :
Le fait de raconter au médecin ses conflits, sa souffrance, les stress subit, permet au
malade une décharge émotive qui diminue l’intensité de ses tensions internes, ceci peut
aller jusqu'à la catharsis.
La compréhension :
La description des conflits, leur tendance répétitive au-delà des circonstances et des
personnes permet au sujet de trouver des solutions ou des compromis qui vont
diminuer l’intensité de son anxiété.
Le partage :
L’intérêt pris par le médecin aux souffrances du patient peut lui donner une impression
de partage même s’il ne manifeste les sentiments éprouvés par le patient.
Un choc affectif pouvant entraîner une dramatisation des affects, le seul intérêt entraîne
une sorte de dilution du sentiment en dehors du sujet et une charge moins lourde.
L’appui :
La régression au moment de l’entretien et le transfert, peuvent transformer le médecin
en une image parentale sécurisante, dont le risque une fois passée la souffrance, à
l’origine de la demande, sera l’instauration d’une relation de dépendance stable.
L’éducation ou l’apprentissage :
Elle se situe au plan des habitudes de vie, des consommations de toxiques et de
médicaments, de l’hygiène mentale et physique, de l’adaptation au stress, à l’exclusion
de conseils concernant la vie familiale, amoureuse ou professionnelle, vis à vis
desquelles l’interventionnisme a plus d’inconvénients que d’avantages.
Les indications
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Une thérapie de soutien est plus indiquée pour aider le sujet à intégrer et dominer les
réalités auxquelles il doit faire face, quitte à envisager ultérieurement si cela est
nécessaire un autre mode de traitement.
Il en est de même à certains âges critiques « adolescents, retraite, 3ème âge » où le poids
de la réalité intervient autant que les conflits intrapsychiques.
Certaines personnalités :
Certaines personnalités présentent des mécanismes de défense trop fragiles ou au
contraire trop rigides, pour qu’on envisage des remaniements profonds de leur
personnalités au risque d’une décompensation psychotique ou d’une dépression
intense.
La faible tolérance à la frustration ou la méconnaissance de l’origine psychologique des
troubles sont également des arguments en faveur d’une psychothérapie de soutien.
Choix de traitement :
Enfin il n’est pas rare que des sujets, qui seraient parfaitement accessibles à un travail
d’investigation de type analytique, ne le souhaitent pas et préfèrent être aidés et
conseillés dans les aspects de leurs difficultés sans en aborder les aspects inconscients.
Une telle attitude n’a pas à être considérée systématiquement comme une résistance ou
un refus ; il importe plutôt de l’accepter comme une nécessité du moment, quitte à la
voir évoluer par la suite.
2.3.3 Hypnose
Induction d’un état modifié de conscience (transe hypnotique) par différentes
techniques (procédés d’induction), modifiant l’attention au réel et augmentant la
suggestibilité, l’hypnose permet une approche thérapeutique inductive, visant à faire
disparaître un symptôme
Indications : Troubles conversifs, Troubles psychosomatiques, Autres troubles
anxieux: stress aigu et post-traumatique, TAG… ; Conduites addictives : tabagisme+++
2.3.5 Psychodrame
Le psychodrame est une forme de psychothérapie collective utilisant le jeu, la
représentation en acte et parole pour élucider et traiter certains processus psychiques
difficilement abordables autrement.
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De plus en plus fréquemment proposée à toute catégorie d’individu...il peut être utilisé
en thérapie de groupe, familiale ou individuelle. Représentation théâtrale d’une
expérience vécue, Analyse en groupe de la problématique et des stratégies d’adaptation
Elles visent à utiliser l’ensemble des soignants et des intervenants d’une institution
d’une institution pour analyser et contenir le fonctionnement des patients les plus
graves, le plus souvent les psychotiques. Dans ce dispositif, le médecin reste dans une
neutralité qui lui permet d’analyser les interactions et les transferts émotionnels entre
les différents membres de l’institution et le patient. Une institution est un ensemble
social hiérarchisé, avec plusieurs niveaux de divisions du travail. Une institution
psychiatrique a pour particularité d’accueillir la pathologie psychique (en général
grave), ce qui a des répercussions sur les personnes y travaillant et sur le
fonctionnement collectif.
Objectifs :
Bases théoriques
Techniques
Outils
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- Réunions soignants/soignés et/ou soignants/soignants ;
- Les clubs intra et/ou extrahospitaliers comme les ateliers d’ergométrie mobilisant
les affects autour de la création ou encore les clubs de quartier à l’extérieur de
l’hôpital ;
Activités
- Mettre en évidence les relations entre les patients et l’équipe soignante et les
conséquences pour les uns et pour les autres ;
Par sociothérapie on entend toutes les formes d'activité de groupe organisées pour les
malades dans un but thérapeutique d'occupation, de réadaptation au travail,
d'amélioration ou de restauration des communications interpersonnelles. C'est l'une
des activités spécifiques des auxiliaires médicaux. Ils ont la possibilité d'initier, de
mener et de prescrire les activités socio-thérapeutiques en raison du rôle que leur confie
la législation. En psychiatrie, les activités sociothérapiques font partie du projet
thérapeutique individuel. Ces activités sont des soins à part entière nécessitant des
techniques particulières. Les activités sociothérapiques peuvent être à visée
occupationnelle et se définissent comme : « un ensemble d'actions offertes au malade
dans le cadre de sa prise en charge thérapeutique pour préserver ses capacités de vie
(travaux artisanaux, activités de la vie quotidienne, de culture ou de loisir). Elles
peuvent être à visée thérapeutique et se définissent comme : « un ensemble d'actions
inscrites dans un projet thérapeutique individualisé qui vise à conserver, développer ou
instaurer l'autonomie du malade et de ses capacités relationnelles, physiques, gestuelles
et/ou créatives »
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3.1.3 Le patient face à l'activité
- d'un groupe fermé, c'est-à-dire d'un groupe déterminé une fois pour toutes;
Cadre et l'organisation
Quand les soignants désirent organiser une activité en groupe, ils doivent penser tout
d'abord au cadre. Il semble que l'activité elle-même, l'unité de lieu et de temps soient
importantes, néanmoins le cadre est garanti avant tout par le ou les soignants référents
de l'activité et du groupe.
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Les 7 critères que doit prendre en compte une activité :
Le temps : déterminer le rythme des séances, leur durée, la durée d'une session et ses
éventuelles coupures durant les vacances des référents. En effet, l'équipe peut décider
qu'il est nécessaire qu'il existe une coupure dans le temps, structurante pour les patients
car elle pointe le manque ou le fait que la continuité est indispensable.
Le lieu : Prévoir une salle adaptée et disponible pour réaliser l'activité en groupe,
l'existence d'une salle de sport, la proximité d'une piscine, etc. Parfois « être obligé » de
changer de lieu, de modifier les horaires si les raisons en sont données aux patients,
permet une ouverture, une verbalisation et surtout de repositionner le cadre. Une
exception est faite pour les ateliers qui s'adressent aux patients atteints de troubles
cognitifs : pour eux l'unité de lieu et de temps est un repère indispensable.
La médiation utilisée : L'impact recherché tant sur un plan relationnel qu'au niveau de
la tâche à réaliser : les objectifs globaux de l'activité et les objectifs individualisés à
chaque patient ; Le public auquel elle s'adresse; Les référents de cette activité
(profession, formations complémentaire) ; la procédure d'évaluation et de transmission
qu'est-ce que j’observe ? qu'est-ce que je mets par écrit ?
L'impact recherché : entrer en relation avec un patient taciturne qui se livre peu, qui
exprime un sentiment de persécution, recueillir des données autour de sa façon de
jouer, de se référer à la règle du jeu, de supporter une relation brève autour d'un jeu de
société, référence au besoin de communiquer et de se divertir.
Diagnostique infirmier : isolement social lié à la crainte d'une intrusion de l'autre dans
son espace intérieur.
3.2.1 Définitions
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sur sa maladie et propose une approche globale incluant la réadaptation au travail, le
logement, les loisirs sociaux, l’éducation et l’adaptation personnelle (Cnaan, 1998). Elle
est un ensemble de pratiques " en attente de théorie "(Saraceno dans Vidon, 1995).
En France, il existe une difficulté de traduction. Il n’est pas rare d’entendre réadaptation
psychosociale, réinsertion psychosociale. En réalité, la réhabilitation psychosociale est
l’association de la réadaptation« l’ensemble des mesures ayant pour objet de rendre au
malade ses capacités antérieures et d’améliorer sa condition physique et mentale, lui permettant
d’occuper par ses moyens propres une place aussi normale que possible dans la
société (Organisation Mondiale de la Santé) » et de la réinsertion« processus permettant
l'intégration d'une personne au sein du système socio-économique par l'appropriation des
normes et règles de ce système ».
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3.2.2 Les grands principes de la réhabilitation psychosociale
1er principe : L’utilisation maximale des capacités humaines (Full Human Capacity)
Chaque personne est capable d’améliorer son niveau de fonctionnement. La vie est un
processus de croissance et de changement et chaque individu, même sévèrement
handicapé, est capable de croissance et de changement. C’est de la responsabilité des
professionnels de développer le niveau d’attentes que les patients ont pour eux-mêmes,
de les aider à se percevoir comme capable de progrès et de les soutenir dans ce
processus de croissance. Il convient pour cela d’exploiter les forces de la personne, de
travailler avec les parties saines de son Moi.
2ème principe : Doter les personnes d’habiletés (Equipping People with Skills)
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Il s’agit de permettre aux personnes souffrant de maladie mentale de vivre et de
fonctionner dans les mêmes lieux que les autres (logements, loisirs, éducation, travail)
ou en tout cas dans les lieux les moins restrictifs possibles. Ce principe s’oppose à la
ségrégation. L’objectif idéal de la réhabilitation psychosociale est une vie indépendante
dans la communauté avec le minimum de soutien professionnel.
Les intervenants ne doivent pas se cacher derrière une couverture professionnelle. Les
barrières artificielles doivent être enlevées. L’élément humain de la personne de
l’intervenant est crucial dans le processus de réhabilitation. De même les intervenants
doivent appréhender la personne comme un être humain avec toutes ses dimensions
plutôt que sous l’angle d’un seul type de service. Une attitude de "neutralité" ne
convient pas. L’intervenant répond, de façon positive ou négative, à ce que la personne
dit ou fait, même au sujet de problèmes non-thérapeutiques.
Il est essentiel d’intervenir le plus précocement possible dès les premiers signes avant-
coureurs de rechute ou de dysfonctionnement. Le but est d’éviter les rechutes et les
réhospitalisations et de préserver les acquis en compétences et en liens sociaux (travail,
logement, contacts sociaux,...).
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10ème principe : Changer l’environnement plus large (Changing the Environment)
Une partie des interventions doit viser à changer l’environnement plus large de la
personne, c’est-à-dire les attitudes et les modes de fonctionnement d’une société qui
peuvent nuire à l’adaptation de personnes souffrant de maladie mentale sévère
(informer le public, modifier les services médicaux, les structures d’accueil,...).
13ème principe : Priorité au social par rapport au médical (Social Rather Than Medical
Supremacy)
Dans un second temps, l’usager bénéficiera tout au long de sa prise en charge, avec son
accord, d’une ou plusieurs approches, en lien avec les objectifs visés. À ce jour, il n’y a
pas d’étude stipulant par quelle approche débuter le parcours de réhabilitation.
L’important est de partir des besoins et des souhaits de prise en charge de l’usager afin
de développer une accroche, une alliance thérapeutique. Il n’est pas rare, pour de jeunes
usagers qui présentent un déni de leurs troubles, de proposer des stratégies spécifiques
comme la remédiation cognitive ou l’entrainement aux habiletés sociales utilisant le
sport comme support de médiation. Mais chaque usager est différent de par sa
pathologie, sa symptomatologie et ses difficultés. Par conséquent, chaque prise en
charge est différente. Nous avons pris le parti de pointer trois approches : l’Éducation
Thérapeutique du Patient, la remédiation cognitive et l’entrainement aux habiletés
sociales.
Modèle s’appuyant « sur une conception biopsychosociale de la santé centrée sur les
soins où l’éducation thérapeutique est au cœur de cette conception pour développer le
processus d’observance, le coping, l’alliance avec le patient ainsi que l’intégration d’un
savoir-faire à partir de procédures de soins (Jean-Marie Revillot). Cette conception
permet au patient de se constituer comme sujet parce que l’urgence vitale est gérée et
qu’il s’agit alors de construire un projet de soin avec lui. Modèle médical (centré sur la
maladie), modèle psychologique (centré sur le bien-être), modèle psychosocial (centré
sur le développement), avec hétérogénéité des approches modélisées par trois champs
d’interventions : l’intervention comportementaliste centrée sur les connaissances et les
acquisitions, l’intervention constructiviste centrée sur la connaissance de soi du patient
et l’intervention socioconstructiviste centrée sur les potentialités du groupe. En fonction
de l’approche, l’ETP travaille des visées différentes et la pédagogie diverge. La position
du patient évolue au fur et à mesure du processus d’éducation passant d’objet de soin
(modèle biomédical) à co-créateur (modèle biopsychosocial) à sujet dans sa vie (modèle
biopsychosocial développemental). Dans cette dernière visée, on est proche des
conceptions exposées sur la réhabilitation psychosociale. L’ETP ne peut que se situer
dans une notion plurielle celle d’enseigner, de former, nourrir, développer des
capacités, accompagner le patient dans la construction d’un projet de soin, d’un projet
de vie dans un processus de changement.
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La Haute Autorité de Santé (HAS) en France propose une planification de l’ETP en 4
étapes : élaboration d’un diagnostic éducatif, la définition d’un programme d’éducation
thérapeutique du patient avec des priorités d’apprentissage, la planification et la mise
en œuvre des séances d’éducation thérapeutique du patient en groupe et/ou en
individuel, ainsi que la réalisation d’une évaluation des compétences acquises et du
déroulement du programme. L’ETP est encadrée par des injonctions législatives
décrivant les compétences à acquérir et à valider pour dispenser l’ETP et pour
coordonner et accompagner les équipes ainsi les programmes à mettre en œuvre ratifiés
par les Agences Régionales de Santé.
« Ensemble des techniques rééducatives visant à restaurer les fonctions cognitives défaillantes
(mémoire, attention, fonction exécutive, cognition sociale) » (Nicolas Franck). Son efficacité
ayant été démontrée par une amélioration des fonctions déficitaires, de la
symptomatologie, de l’estime de soi, de l’adaptation sociale et de la réinsertion
professionnelle. Selon différentes études (Heinrichs et Zakzanis, 1998, Aleman et al,
1999), 70 à 80% des patients souffrant de schizophrénie, présentent des troubles
cognitifs. Les troubles cognitifs associés aux symptômes ont pour conséquences un
isolement social et une baisse de l’estime de soi. Avant de débuter une prise en charge
en remédiation cognitive, en préambule, il est nécessaire d’effectuer un bilan
neuropsychologique. Ce bilan permet de dégager le profil cognitif de chaque usager en
pointant leurs points faibles et leurs points forts. Différents outils individuels ou
groupaux, ayant fait l’objet de validation scientifique, existent. La remédiation cognitive
s’appuie sur le développement, par l’usager, de stratégies alternatives permettant de
contourner une difficulté, un apprentissage sans erreur et une valorisation tout au long
de la prise en charge. Il est proposé à l’usager des tâches à effectuer à domicile lui
permettant de mettre en œuvre des stratégies spécifiques. Il est également possible de
mettre en place de la remédiation cognitive en milieu écologique c’est-à-dire
directement dans la vie quotidienne de l’usager comme par exemple, lorsque l’usager
prend les transports en commun, effectuer ses courses, un repas. L’idée étant de
l’observer dans ces tâches de la vie quotidienne qu’il juge difficiles et ensuite, pouvoir le
faire verbaliser une stratégie alternative lui permettant de contourner une difficulté et
ensuite qu’il puisse la tester pour voir si elle est plus efficace.
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habiletés réceptives (capacités à percevoir et à comprendre les différents paramètres
d’une interaction sociale), les habiletés décisionnelles (capacités à trouver une réponse
appropriée à une situation sociale donnée après avoir envisagé les alternatives
possibles) et les conséquences de celles-ci, les habiletés émettrices (capacités à adopter
une réponse comportementale adaptée : verbal et non-verbal : posture, ton,
mimiques…).
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