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Les Barbituriques

présenté par: Dr SADOU


année universitaire: 2020/2021
• Les barbituriques:
Plan - Définition
- Relation structure activité
• Psychotrope: - Propriétés physicochimiques
- définition - Etiologie des intoxications
- classification des - Toxicocinétique
psychotropes - Mode d’action
- Symptomatologie
- Traitement des intoxications
- Détection des barbituriques
Psychotrope
Le terme psychotrope signifie littéralement « trope: qui agit en direction) « psycho: de l'esprit »

Un psychotrope est une substance qui agit principalement sur l'état du système nerveux
central en y modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux, sans préjuger
de sa capacité à induire des phénomènes de dépendance, ni de son éventuelle toxicité.

Selon Jean Delay, « On appelle psychotrope, une substance chimique d'origine naturelle ou
artificielle, qui a un tropisme psychologique, c'est-à-dire qui est susceptible de modifier l'activité
mentale, sans préjuger du type de cette modification »
Classification

La classification des psychotropes qui a été généralement adoptée est celle de


J. Delay et P. Deniker. Elle est fondée sur les effets dominants au point de vue
clinique et expérimental,
Les substances
Psychotrope ( Delay et Deniker 1961) perturbant de
façon diverse le
psychisme
Leur classification repose sur la notion de « tonus psychique » qui comporte 2 composantes :
la vigilance et l’humeur. NOO ( vigilance) THYMO ( humeur)

Les sédatifs ou Les excitants ou Les régulateurs du


psychodysleptiques psychisme
psycholeptiques psychoanaleptiques

 hypnotiques ( action sur


la vigilance ex:  stimulants de la vigilance  hallucinogènes
barbituriques) (amphétamines), (mescaline, kétamine)
les sels de lithium
 Neuroleptiques (action  stimulants de l’humeur  stupéfiants (morphine,
sur l’humeur) (antidépresseurs), héroïne, opium)
 tranquillisants mineurs et
sédatifs(benzodiazépines)
Les barbituriques
• les barbituriques forment une classe chimiquement et
pharmacologiquement homogène.
• Leur action est dépressive sur le système nerveux central
• Ils furent parmi les premiers médicaments utilisés pour traiter les troubles
du sommeil mais ils ont aussi d'autres indications telles que anti-
convulsivant et anesthésique général. A faibles doses ils agissent comme des
tranquillisants.
• Leur utilisation fut une véritable révolution en thérapeutique, notamment
dans le traitement de l’épilepsie.

• Tolérance pharmacodynamique et phénomènes de sevrage


Relation structure-activité
1 6
2 5
Dérivés de l’acide malonylurée 3 4

X = oxygène(O) ou soufre(S)
R = hydrogène ou groupement alkyle
R1, R2 = radicaux alkyles saturés ou insaturés, aliphatiques ou aromatiques
La Substitution en C5 pour une activité thérapeutique
La Substitution en C2 est responsable de l’effet anesthésique.
R1 et R2 :
Phényl → ↑ De l’activité anticonvulsivante
Chaine alkyl insaturée → Augmente l’effet hypnotique
Chaine alkyl ramifiée → Favorise une action rapide et brève
Le groupe X:
Présence d’un soufre → la liposolubilité qui conditionne l’induction du sommeil et
sa durée d’action Ex : Thiopental en Anesthésiologie
Cliniquement, les barbituriques sont classés comme suit:

1. Barbituriques à action prolongée 8-12h: Barbital; Phénobarbital

2. Barbituriques à action intermédiaire 4-8h: pentobarbital.

3. Barbituriques à action courte 1-4h: secobarbital.

4. Barbituriques à action brève 20min-1h: thiopental, hexobarbital.


Propriétés physico-chimiques
Physiques:
* Cristallisés
* Incolores, inodores.
* Peu solubles dans l’eau.

Chimique:
* Acides faibles.
* la forme lactame: Plus stable et la plus fréquente en milieu neutre ou acide
* En milieu alcalin, les barbituriques sont instables et vont se comporter comme un diacide et acquérir la
structure tautomère correspondante ; doublement chargée :

H O
O
N R1
N R1
O +
2H
N R2
O +
N R2
H O
O

forme lactame (cétonique) forme lactime (énolique)


Etiologie des intoxications:

• Effets de surdosage.
• Volontaire suicidaire.
• Accidentelle.

Rq: pour le phénobarbital:


Dose thérapeutique: 0.1-0.3g
Dose toxique: adulte: 500 mg, enfant: 20 mg/kg
Cinétique
Absorption:
VO: + fréquente (Estomac) Complète au bout de 3h

À doses toxiques: coma ralentit le péristaltisme intestinal absorption(+) lente.


Action dépressive centrale=stagnation dans le tractus digestif, puis reprise de l’absorption.
(taux sanguin 2-3j).
V. Rectale: abs + rapide
Distribution:
Fixation sur l’albumine (20-50% phénobarbital/70-90% thiopental)
Liposolubilité fixation sur tissu nerveux et adipeux phénomène de redistribution
(thiopental)
Diffusion le rein, le foie et la barrière placentaire
Métabolisme:
Intéresse surtout les barbituriques à action courte.
Biotransformation en métabolites inactifs s’effectue au niveau des microsomes hépatiques.

BARs peu liposolubles : stables et peu métabolisés donc action lente à se manifester mais
prolongée. Phénobarbital
BARs très liposolubles : peu stables, très métabolisés donc action rapide mais brève ex:
thiopental

Exp: phénobarbital para-hydroxy phénobarbital


Elimination:

 Essentiellement urinaire
 s/forme inchangée pour BAR à action longue
 Elimination accélérée par alcalinisation des urines
L’élimination se fait également dans la salive, le lait maternel et la
sueur
Elle est de 50 à 140 h pour PhénoBAR chez l’adulte et 40 à 70 H
chez l’enfant
3 à 8 h pour le penthiobarbital ( thiopental)
Mode d’action:

À doses thérapeutiques:
Dépresseurs du SNC
Ils agissent sur le système GABA.
GABA: acide gamma aminobutyrique, neurotransmetteur
inhibiteur, il réduit l’hyperactivité neuronale.

Agonistes des Rc GABA A favorisent l’ouverture du Le Rc GABA A:


canal chlore même en l’absence du GABA contrairement
aux BZD qui en absence de GABA n’ont pas d’effet.
À doses toxiques: atteinte des autres centres végétatifs:

Dépression du SNC
Cortex ↓
cérébral Troubles de la conscience

Coma

Dépression
Bulbe
respiratoire

Thermorégulation Hypothermie
→Ralentissement du péristaltisme intestinal
→ Stagnation au niveau du tractus gastro-
Gastro-intestinal
intestinal (reprise de l’absorption 2à3J)
↘ du tonus
musculaire

Système Vasodilatation → Hypotension


cardiovasculaire →diminution de la perfusion rénale
→ insuffisance rénale fonctionnelle

Foie Effet inducteur enzymatique


Symptomatologie:
1. Toxicité aigue:
Apparition des symptômes: 30min -2h après ingestion.
 Troubles digestifs: nausée, vomissements, douleurs abdominales
 Troubles nerveux: céphalées, vertige, coma profond hypotonique aréflexique
avec mydriase, dépression respiratoire
Evolution: mort en quelques heures ou 2-3 jrs après ingestion par collapsus
vasculaire
Dans les cas favorables (trt précoce) le malade sort du coma, généralement pas
de séquelles .
2. Toxicité chronique:
Dans le cas d'un abus chronique se développe très rapidement:
Tolérance = due à une désensibilisation des Rc GABA-A
Cette tolérance est accompagné d’une dépendance physique et
psychique.

Elle peut se caractériser par des troubles divers:


• Troubles neurologiques : ataxie, troubles de caractère
• Troubles psychiques: ébriété, manque de concentration, amnésie,
délire
Traitement des intoxications aux barbituriques:
Traitement évacuateur:
- Lavage gastrique.
- Aspiration du contenu gastrique.
- Administration du charbon activé.
Traitement symptomatique:
- Réanimation respiratoire (ventilation assistée).
- Surveillance cardiorespiratoire.
- Maintien de l’équilibre hydro-électrolytique.
Traitement épurateur:
- Diurèse forcée alcaline.
- Hémodialyse.
- Dialyse péritonéale.
- Sous stricte surveillance: Ionogramme/2H.
Réserve alcaline.
pH.
Detection des barbituriques:
Peut être effectuée dans le sang, les urines, le contenu gastrique.
comporte trois étapes:
1. Extraction
2. Identification
3. Dosage

1. Extraction:
Extraction par un solvant organique : éther diéthylique ou dichlorométhane après
acidification
2. Identification:
A- Réaction générale:
 La réaction de Parri : caractéristique de la séquence –CO-NH-CO-
elle est fondée sur la formation de complexe métalliques avec les sels de cobalt
La présence de barbituriques se traduit par une coloration violette stable
Cette réaction n’est pas spécifique au barbiturique elle est aussi positive avec les hydantoines
et elle est perturbée par les salicylés
B- technique différentielles:
 par chromatographie sur couche mince:
Révélation : sous lampe UV à 254nm
Lemaire(oxyde jaune de mercure) : taches blanchâtres
 Tests immunologiques :
techniques FPIA et EMIT
3. Dosage:
- Technique par spectrophotométrie d’absorption dans l’ultraviolet :
Après leur extraction, les barbituriques sont placés en solutions aqueuses à pH 10,5 et à
pH 13.
A pH 10, l'absorption est maximale à 238nm. Ceci est dû à l'ionisation de la première
fonction acide.
A pH 13, on voit apparaître une deuxième bande d'absorption présentant un maximum
vers 260 nm et qui témoigne de l'ionisation de la seconde fonction acide.
L’étude des variations de densité optique de la solution, pour ces deux valeurs du pH,
est un élément de caractérisation des dérivés barbituriques.
- CPG- SM ( après dérivatisation par méthylation)
- HPLC
- Test immunologiques ( EMIT, polarisation de fluorescence) sont des méthodes
sensibles,

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