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ISABELLE TÊTU

THÉORIE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ POUR


EXPLIQUER L'INTENTION DES INFIRMIÈRES
D'URGENCE D'AGIR SELON LE MOTIF DE
CONSULTATION DES PERSONNES
UTILISATRICES DE DROGUES INJECTABLES

Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l' Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en santé communautaire
pour l' obtention du grade 'de maître ès sciences (M.Sc.)

DÉP ARTEMENT DE MÉDECINE SOCIALE ET PRÉV~NTIVE,


FACUL TÉ DE MÉDECINE, FACULTÉ DES SCIENCES INFIRMIÈRE
UNIVERSITÉ LAV AL
QUÉBEC
#1

2009

© Isabelle Têtu, 2009


Résumé
Il est fréquent que les personnes utilisatrices de drogues injectables (UDI) n'aient souvent
d'autres choix que de consulter les professionnels de la ~anté des établissements publics.
Lors de ces lTIOments" leur ' porte d'entrée dans le système est l'unité des soins d'urgence
des hôpitaux. Cette étude avait pour but d'identifier les facteurs sous-jacents de l'intention
d'infirmières oeuvrant dans trois de ces unités de centres hospitaliers de la ville de Québec
d'agir selon les motifs de consultation des personnes UDI. La théorie du comportement
planifié de Ajzen (1988) a servi de cadre théorique. Des 195 questionnaires auto
administrés distribués sur les unités, 43 ont été retournés et 40 ont pu être considérés pour
les analyses. La lTIajorité des répondantes étaient des femlnes avec une moyenne d'âge de
33,7 ans (é.t. 10,07 ; étendue: 20 - 55). En termes de scolarité, un peu plus de la llloitié
avait un collégial. Le nonlbre d'années d'expérience COlnnle infirmière 1 était en nloyenne
de 10,78 ans (é.t., 8,7 ; étendue: 1 - 34). Près des deux tiers avaient 5 ans ou 1110ins
d'expérience dans une unité de soins d'urgence. Les analyses de corrélation lient
significativelnent SeUlelTIent deux variables théoriques à l'intention soit l'attitude (r = 0,50,
p<O,OO Il) et la n0f111e morale (r = 0,48 p<0,0038). Pour sa part, l'analyse de régression
révèle que ces deux construits théoriques expliquent 51 % de la variance de l'intention du
comportement à l'étude (attitude: r=,O,41,p<.0017; norme morale: r =0,17,p<0,0140).
Les résultats permettront d'élaborer des stratégies ayant le potentiel d'influencer l'intention
des infirmières oeuvrant sur des unités de soins d'urgence d'agir selon les lTIotifs de
consultation des personnes UDI.

1 Le genre féminin a été utilisé ici pour alléger la fonne du texte.


11

Abstract
The study population consisted of nurses in three emergency rooms (ER) froln Québec
City. This study's purpose was to identify the detenninants of nurses' intention to provide
care based on intravenous drug using (IDU) patients' chief complaint. The Theory of
planned behaviour (Ajzen, 1988) was used as a theoretical framework. A total of 195 seIf-
administered questionnaires was distributed. Of those, 43 were returned and 40 were used
for analysis. The majority of respondents were women with a mean age of 33.7 years old
(S.D.: 10.1 ; range: 20 - 55). Less than half had a university degree. The nlean work
experience as nurses was 10.8 years (S.D.: 8.7 ; range: 1 - 34). About 2/3 had worked in .
the ER for 5 years or less. In correlation analysis, 2 theoretical variables were associated
with intention (attitude: r = 0.50, p<O.OOll and moral norm: r = 0.48, p<0,0038).
Regression analysis further showed. that those variables explained 51 % of intention
variance (attitude: r=0.41, p<0.0017; moral norm: r=0.17, p<0.0140). These results
might prove useful in elaborating strategies aimed at influencing ER nurses' intention to
provide care based on IDU patients' chief complaint.
III

Avant-Propos
Je tiens à remercier en prenlier lieu Docteure Françoise Côté, Ina directrice de recherche.
Voilà plusieurs années que je travaille avec Mme Côté dans divers projets de recherche
concernant les utilisateurs de drogue's injectables et pour le Bureau de transfert et d'échange
des connaissances de la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval. Elle a su
gagner ma confiance et mon admiration en s'impliquant auprès des clientèles démunies
ainsi qu'auprès des intervenants. Elle a su mettre la recherche au service des moins nantis et
l'intégrer dans la pratique des intervenants communautaires. Sans son encadrelnent, son
enseignement, sa patience et sa passion, ce mémoire n'aurait jalnais vu le jour.

Je désire également remercier Ina co-directrice Docteure Johanne Gagnon alnSI que
Docteure Diane Morin pour leurs précieux conseils quant à mes outils de collecte de
données. De plus, sans leur aide, l'accès aux centres hospitaliers pour pouvoir faire l'étude
aurait été beaucoup plus ardu. C'est grâce à leur travail acharné des dernières années, ainsi
qu'à leur crédibilité, que j'ai pu sans problèlne, réaliser mon projet dans les trois hôpitaux.

Merci à M.nle Marie-Cécile Bertard et M. Koffi Philippe HOUlne pour leur aide précieuse et
leur patience dans l'analyse statistiques des résultats.

Un clin d'œil particulier à Mmes Anne-Marie Allard et Anne-Marie Turcotte pour les
nOInbreuses discussions sur le travail infirnlier à l'unités de soins d'urgence. À travers ces
échanges, j'ai pu cOlnprendre davantage le contexte actuel de soins dans ce mi lieu. Elles
ont aussi sensibilisé leurs collègues de travail à leur participation dans la présente étude.

Merci aux infirmières chefs des unités de soins d'urgence des centres hospitaliers concernés
par ce présent projet: Mlnes Lyne Mercier, Lyne Minville, Mélanie Dupont ainsi que M.
Bernard Gagnon. Grâce à leur disponibilité et les nombreuses relances faites auprès de leur
personnel, cette étude a pu se réaliser. Merci égalelnent au Docteure Chantal Viens et
Docteur Nicolas Vornax qui m'ont aidé lors de la phase de validation de nlon
questionnaire.
IV

Merci aux infirmières des centres hospital iers qui ont bien voulu participer aux groupes de
discussion focalisée et au questionnaire. La disponibilité ainsi que l'audace d'aller au bout
de leur pensée durant les groupes de discussion focalisée ont permis des échanges
intéressants qui j'espère, ne font que commencer.

Je désire lnentionner l'aide des Instituts de Recherche en Santé du Canada pour l'apport
financier à mon projet de recherche ce qui 111 'a pef111is de prendre mon souffle durant l11es
études.

Et en terminant, je voudrais remercier l'équipe de Point de Repères, Sarah-Al11élie Mercure


et Maureen Guthrie pour m'avoir supportée et encouragée à aller jusqu'au bout de ce

périlleux chelllinement.
v

Aux personnes utilisatrices de drogues par injection ...

pour qu'elles retrouvent la dignité et le respect

dans les soins de première ligne.


VI

Table des matières

Résumé ............................................................................................................................................................... i

Abstract .................................................................................................... ~ ........................................................ ii

Avant-Propos ................................................................................................................................................... iii

Table des matières ........................................................................................................................................... vi

Liste des tableaux et figures ............................................................................................................................ ix

Introduction ....................................................................................................................................................... 1

·1 Problématique ................................................................................................................................ 3

1.1 La toxicon1anie : description ............ ........... .. ......... ......... ....... .... ........................ .... ...... .. ........... ...... 3
1.2 Données épidémiologiques en lien avec la consommation de drogues injectables ... .... ..... ... .... ...... 4
1.3 La situation des unités de soins d'urgence au Québec : rappel .............................. ... ...... ... ........ .... 6
1.4 Fréquentation des unités de soins d'urgence par les personnes UDf: état de la situation ...... .. ... . 6
1.5 Le personnel soignant des unités de soins d 'urgence et les personnes UDf ........................... .. .. ... . 8
1.6 But, question et objectifs de l'étude ...... .. ........ ................................................... ................... .. .. .. ... la
2 Recension des écrits ..................................................................................................................... Il

2.1 Quelques clarifications sur le choix de la littérature ........ .. ........................................ .. ..... .... .. ..... Il
2.2 1nfirmières et populations marginales .... .......................... ..... .................. ....... ............ ... .. ....... ...... . Il
2.3 Caractéristiques sociodémographiques ........................................... .. ................................... ...... ... 12
2.4 Connaissances ............................................. ................................... .......... ............... ...... ... .. ..... ... ... 12
2.5 Attitude .. ...... ...................................... ................................................................. .......... ......... ...... .. 13
2.6 Norine morale ......................................................... :................................................ ....... .. ... .. .. ...... 14
2.7 Théorie de prédiction du comportement ........................................................ ................... ........ ...... 15
2.8 Conclusion de la recension .................................................................. ............................ .......... .... 15

3 Cadre théorique ........................................................................................................................... 16

3.1 Présentation des théories psychosociales ............ .......................................................................... 16


3.1.1 Théorie de l 'action raisonnée ................. :.................................................................................. 16
3.1.2 Théorie du cOlnportement planifié ............................................................................................ 18
3.2 Ajout de deux variables au modèle .... ~ .................................................................................... ....... 19
3.3 Variables externes .......................................................................................................... ... ............ 20
Vll

4 Mét hodologie ................................................................................................................................ 22

4. 1 Devis de recherche ... .. ... ................ ... ..... .... .... .. .... ... ....... ... .... ... ... .... .... ......... .. .. .... .. ... ... ....-...... ... .. ... 22
4.2 Population cible..... ...... ... ...... ...... ... ..... .. .... ... .... .. ... ... ...... .... .. .. ....... .. .. .. ......... ... .... .. ... .. ...... .. ... ......... 22
4.3 Recruten1ents ...... .... .. .... .. .... ..... ...... ....... .. ... .. ...... ..... .. ........... .. .. ............ .. ... ... .. .. ..... ... ..... ... ... ..... .. ... . 23
4.4 Collecte de données p our le développement de l'outil ..... .. .. .. .. :... ....... .. .... ... ... .. .. ... ... ... .. .. ... .. .... ... . 23
4.5 Collecte de données p our la validation du questionnaire .... ... .. .. .. ...... ....... .. .... .. .. ............ .. ........... 24
4.6 Questionnairefinal .. ... .. .. ..... .. .. ........ ..... ..... ... .. ... .... ....... ....... ... .. .... .. .. ... ...... ... .... .... ... ......... ... .......... 25
4. 6.1 Variabl es théori ques .. ... .... .. ......... ...... ............ ... .. ..... ..... ...... ...... ......... .... ... ..... ... ... .. .. .... ... ... .... .. . 25
4.6.2 Vari abl es externes au nlodèle théorique ...... .... ..... ...................... ............ . ~ ....... .. ...... .. ... ............ 28
4.7 Collecte de données de 1'étude principale ... ... ... ...... ... ....... .... ..... ........... .... ...... ... ... ... ..... ...... .. ...... .. 29
4.8 COl1sidérations éthiql,les .. .... .. ... ..... ...... .... ......... .... ...... ........ .... .. ... ........ ... .... ....... ....... .. ... ... .... ......... 29
4.9 Analyse des données ...... ... ..... ..... .. .... ....... ... .... .. .... .... .... ... ........ .. ..... ....... .... ...... ... ....... .. .... ... ... ........ 30
4.9.1 Analyses descriptives ..... .... ...... ..... .... ... .. .... ...... .... ..... ... ... ..... .... .......... .... .. ... ......... ... .. ..... ........... 30
4.9 .2 Analyses inférentielles .. .. ........ .. ... ........ ... ........... ... .... ..... ....... .... ... ....... .......... .. .. .. ...... ........ .... .. .. 30

5 Résultats ....................................................................................................................................... 32

5.1 Résultats descriptifs ..... .. ..... ... ....... ....... ... .. .... ..... .. ... .. .... ..... ..... .... ........ ... ...... ......... ....... .... .... ... .... ... 32
5.1.1 Caractéri stiques sociodémographiq ues ............ .. ... ....... .. .. ..... .. ....... .. ........ .. ...... ....... .. ................ 32
5.1 .2 Analyses de corrélation ..................... .......... .. ..... ... ..... ....... .. ...... :... ..... ...... ....... ........ .... ....... ....... 34
5.1.3 Analyses nlultivariées ..... .................. ................................ ............ .. ... ............. ...... ........... ... ... ... 37

6 Discussion ..................................................................................................................................... 38

6.1 Rappel des obj ectifs de la présente étude ...... .... .... ... ... .. ..... .. ..... .... ........... ............. ... ...... ... .. ..... ... .. 38
6.2 Les caractéristiques des particip antes .. .... . ... .... .. .. ..... ... ........ .. .. ......... .......... ... ..... ... ... .. ....... .. .. ... .... 39
6.3 Facteurs sous-jacents à la prédiction de l'intention. .. ....... .... ..... ... .... ..... .. .. ..... .. .. .. ..... .. .. ... ............ 40
6.4 Points f orts et lim ites de l 'étude .. ... ... .... .. .. .. .... .. .. ........ .. .. .. ............ .. .. .. .. .. ....... .. .. .. .. ... .... ... .... .... ..... 41
6.5 Pistes d'intervention et de recherche ........ ... ... .. ......... ............ ... ... ..... .. ...... .. .... ....... .. .. ........ .. .. .. .. ... 42

Conclusion ....................................................................................................................................................... 44

Bibliographie .................................................................................................................................................... 45

ANNEXES ....................................................................................................................................................... 50

Annexe 1 : Feuillet d'information et formulaire de consentement ............................................................. 51

Annexe 2 : Questionnaire sur les croyances saillantes individuelles .......................................................... 65

Annexe 3 : Croyances saillantes individuelles .............................................................................................. 70

Annexe 4 ,: Croyances modales ...................................................................................................................... 78


Vlll

Annexe 5 : Lettre d'introduction et message aux participantes pour la validation du questionnaire .... 81

Annexe 6 : Feuillet d'information au participant pour le questionnaire auto-rapporté .......................... 84

Annexe 7 : Questionnaire étude principale .................................................................................................. 94

Annexe 8 : Rappel ..... ~ ................................................................................................................................... 108

Annexe 9 : Lettres d'acceptation des comités d'éthique ........................................................................... 110

Annexe 10 : Lettre d'acceptation du programme de santé communau1aire ........................................... 115


lX

Liste des tableaux et figures

Tableaux:
Tableau 1: Statistiques descriptives des construits du modèle théorique ..... ; ............ 28
Tableau 2 : Caractéristiques des participantes selon le genre et la scolarisation . ... . .... 32
Tableau 3: Caractéristiques des participantes selon l'expérience et le nombre
d'heures travaillées ................................................... . .............. 33 -
Tableau 4 : NOlllbre de personnes UDI à qui les répondantes ont donné des soins au
cours des quatre dernières semaine ............................................ ... 34
Tableau 5: Corrélation de rang (Speannan) entre l'intention et les variables
théoriques ............................................. . .............................. 36
Tableau 6 : Résultats estimés des paramètres pour le modèle final de prédiction
de l'intention ......................................................................... 37

Figure:

Figure 1 : Modèle théorique du comportement planifié (Ajzen) avec l'ajout de

deux variables* de la théorie des comportelllents planifiés

(Triandis) ........................................................................... 21
x

Liste des sigles et abréviations

UDI: Utilisateur de drogues injectables


VHC: Virus de l'hépatite C
VIH: Virus d'immunodéficience humaine
ASPC: Agence de Santé publique du Canada
MSSS: Ministère de la santé et des services sociaux
OIIQ: Ordre des infirmiers et infirmières du Québec
TCP : Théorie du comportement planifié
TAR : Théorie de l'action raisonnée
TCI : Théorie des cOlnportements interpersonnels
1: Intention
Aact : Attitude
CC : Croyances comportementales
NS : Nonne subjective
Cn : Croyances normatives
Nm: Norme morale
PCC: Perception de contrôle comportemental
Cc : Croyance de contrôle
Nm : Norme morale
H: Habitude
Introduction

À l'heure actuelle, l'accès aux soins pour les personnes utilisant des drogues par
injection (UDI) représente un enjeu majeur de santé publique (Braitstein et al., 2006).
Effectivement, plusieurs problèmes sociaux et sanitaires, en lien avec ce mode de
consommation, sont empreints de complications graves (e.g., infection au vIrus de
l'immunodéficience humaine (VIH), infections de la peau et des tissus mous, psychose
toxique) (Stein, 1994; Tobin & Latkin, 2003; Shanti & Lucas, 2003). Qui plus est à
Québec, les substances les plus consommées par ces personnes sont la cocaïne et les
opiacés (ministère de la Santé et des Services sociaux, 2005; Parent, Alary, Morissette, Roy
& Leclerc, 2007; Bertard et al., 2008). 'Ainsi conjugués, substances et mode de
consommation engendrent souvent des pathologies (e.g., abcès, cellulites, endocardites,
overdoses, etc.) qui nécessitent le recours aux services de santé. Il est fréquent alors que les
personnes UDI n'aient d'autres choix que de consulter les professionnels de la santé des
établissements publiques. Lors de ces mOlnents, leur porte d'entrée dans le système est
l'unité des soins d'urgence des hôpitaux. Pour des raisons encore mal expliquées, il arrive
que des frictions én1ergent entre soignants et soignés (Gerada & Betterson, 2005; Hoskins,
Sahnon, Dinks, Moody & Berger, 2005). Les personnes UDl se plaignent alors de ne p'as
recevoir des soins en lien avec la raison de leur con,s ultation, mais plutôt en lien avec leur
toxicomanie (Côté, Mercure & Têtu, 2005). Dans un tel contexte, il s'avère itnportant de
mieux comprendre les facteurs sous-jacents à l'intention des infirmières d'agir auprès de
ces personnes selon le motif de leurs visites à l'unité des soins d'urgence.

À cette fin, l'utilisation d'une théorie s'avère un outil précieux pour identifier les
facteurs sous-jacents à l'intention d'adopter ou non un comportement. En ce sens, la théorie
du comportement planifié (Côté & Godin, 2006) a déjà été utilisée avec succès pour
comprendre l'intention cOlnportementale de professionnels de la santé, dont des infirmières
(Valois, Turgeon, Godin, Blondeau & Côté, 2001; Godin, Bélanger-Gravel, Eccles &
Grimshaw, 2008; Légaré et al., 2005).

- - - - - - --
2

Le but de la présente recherche est donc d'identifier des facteurs sous-jacents à


l'intention des infirmières de l'urgence d'agir selon le nlotif de consultation de personnes
UDI et ce, à partir de la théorie du comportement planifié.

Le contenu du présent mémoire comporte SIX chapitres. Dans le premIer, nous


décrivons l'aInp1eur du problèIne du point de vue épidémiologique et des conséquences sur
la santé des individus. Ce premier chapitre traitant de la problématique se termine par le but
et la question spécifique de recherche. Le second chapitre expose la recension des écrits qui
permet de visiter des études qui ont identifié des facteurs pouvant découvrir les
caractéristiques favorables à l'adoption du comportement étudié con1me la fonnation en
toxicomanie, l'expérience de soins aux personnes UDI et le "nombre d'heures travaillées à
l'urgence par semaine. Le troisième chapitre présente le cadre théorique de la recherche, à
savoir la théorie du C0111portement planifié de Ajzen [Fishbein & Azjen, 1975, 1980]. Le
quatrième chapitre expose la méthodologie utilisée, c'est-à-dire les caractéristiques de
l'échantillon, les Inéthodes de collecte et d'analyse des données, le dérou1enlent et les
considérations éthiques. Le chapitre cinq dévoile les résultats. Enfin, le dernier chapitre
discute de ces résultats, présente les forces et les limites de la présente "étude "ainsi que des
pistes possibles d'intervention et de futures recherches. Ce mémoire se termine par une
conclusion qui contient l'essentiel de son contenu.
3

1 Problématique

Le présent chapitre a pour objet de situer la problématique générale de l'accès aux soins
pour les personnes utilisatrices de drogues par injection (UDI). Pour ce faire , il y aura
d'abord une brève description de la toxicomanie puis un rappel épidélniologique du
phénomène de l'injection de drogues par voie intraveineuse chez des personnes
consommatrices. Par la suite, la situation des unités de soins d'urgence québécoises et les
difficultés rencontrées par les personnes .UDI qui s 'y présentent seront exposées. Enfin, les
conditions de travail du personnel soignant seront abordées. Cette première partie se
terminera par la présentation du but, de la question de recherche et des objectifs de l'étude.

1.1 La toxicomanie: description

La toxicon1anie est un phénolnène qui peut toucher n '1tllporte qui, nonobstant son rang
social, sa sco larité, son âge ou son sexe. Pour la définir, le ministère de la ' Santé et des
Services sociaux du Québec (2008) souligne qu'il s'agit d'un

«( ... ) terme générique pour identifier toute dépendance à une substance


psychotrope, soit l'alcool, les médicaments psychotropes ou les drogues
illicites. La dépendance est un éiat physique et psychologique qui conduit la
personne à conson1mer bien qu'i! puisse en résulter des conséquences
négatives pour elle-mêl11e ou pour son entourage»

En effet, la consomn1ation abusive de substances psychotropes peut entraîner divers


problèmes sociaux, économiques et de santé. Toutefois, selon les modes de conson1111ation,
certains effets délétères seront plus présents. Il en va ainsi de l'injection de drogues.
Souvent perçue con1me la plus désastreuse des dimensions de la toxicolnanie, ses
conséquences sont graves. En effet, l'usage chronique de substances injectables est associé
4

à' de nombreux problèmes de santé physique (Stein, 1994) et mentale (Tobin & Latkin,
2003; Shanti & Lucas, 2003). L'action physiologique directe des produits (e.g., overdose)
(Shanti & Lucas, 2003; Fischer et al., 2004; Powis et al., 1999; Thompson, 2003), des
conséquences de comportements liés à la voie de consommation (e.g., virus de l'hépatite C
(VHC), VIH, infections cutanées et systémiques) (Contoreggi, Rexroad & Lange, 1998;
Spijkerman, Van Ameijden & Mientjes, 1996; Calder & Severyn, 2003; Binsvanger, Kral
& Bluthenthal, 2000; Cicarrone, Banberger & Kral, 2001; Grund, Friedman & Stem , 1996;
Vlahov, Sullivan & Astemborski, 1992; Morrison, Elliott & ,Gruer, 1997; Del Giudice,
2004; Dore & Tholnas, 2005; Réseau juridique canadien VIH/sida, 1999) ainsi que des
problèmes de santé aigus et chroniques (e.g., complications pulmonaires, troubles
cardiaques, maladies infectieuses) (Lange & Hillis, 2001; Ghuran & Nolan, 2000) sont
panni les pathologies fréquentes des personnes UDI (Tholnpson, 2003; McCoy, Metsch,
Chitwood & Miles, 2001). Toutefois, il delneure difficile d'obtenir des renseignelnents
fiables sur l'utilisation de drogues injectables, compte tenu de la nature illicite de ce mode
de consommation et de la réprobation sociale qu'elle suscite (Agence de Santé publique du
Canada (ASPC), 2008). Ainsi, la plupart des renseignements disponibles viennent de
données recueillies auprès de populations relativement accessibles comme les participants
aux programnles d'échange de seringues (Réseau SurvUDI, 2008). Par ailleurs, il existe des
populations désaffiliées ou d'autres qui ne correspondent pas ,au profil type des personnes
UDI. Dès lors, les données épidémiologiques demeurent souvent en-deça de la réalité.

1.2 Données épidémiologiques en lien avec la consommation de drogues injectables

L'ampleur exacte du phénolnène de l'utilisation de drogues par injection au Canada n'est


pas connue, mais on évalue entre 75 000 et 125 000 le 'nombre de personnes qui utilisent ce
lTIode de consommation (ASPC, 2008). Les femmes représentent le tiers. Les drogues les
plus couralll1nent injectées sont l'héroïne et la cocaïne. Cette dernière substance est
particulièrelllent préoccupante puisqu'elle comporte un risque particulier: sa fréquence
d'injections. En effet, les personnes qui la consomnlent peuvent s'injecter plus de 20 fois
par jour, ce qui auglnente passablement les risques sanitaires. De plus, le partage de

- -- - -- - - - -- -
5

seringues souillées demeure encore trop fréquent. Des études publiées par l'Institut national
de Santé publique du Québec (Contoreggi, Rexroad & Lange, 1998; Parent, Alary,
Morissette & Roy, 2004; Edlin et al., 2005) ont mis en évidence que l'emprunt de seringues
reste le principal facteur de risque de séroconversion au VIH chez les personnes UDI
québécoises.

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (2005), il y aurait environ 23 000
personnes qui consomment des drogues par injection au Québec. Le tiers s'injecterait de
1'héroïne et les deux tiers de la. cocaïne (MSSS, 2005; Parent, Alary, Morissette, Roy &
Leclerc, 2007). La plupart cl' entre elles consommeraient également cl' autres substances.

Parmi les 2 000 nouveaux cas de VHC dépistés chaque année au Québec, plus des deux
tiers sont des UDI (Noël, Laforest & Allard, 2007; Shenllan et al., 2007).

Dans la ville de Québec en 2005, l'injection de substances est rapportée COlnme étant
hebdomadaire pour la grande majorité des personnes interrogées (82 %), dont 390/0 sur une
base quotidienne. Presque tous s'injectaient de la cocaïne et 66 % des narcotiques (Bertard
et al., 2008). Dans cette même étude, la prévalence auto-révélée ' au VIH chez les
répondants était de 15 %, celle au VHC de 66 % et 12 % disait être co-infecté.

Ces données permettent d'entrevoir que la condition de santé des personnes UDI est à
risque de précarité. Tôt ou tard, elles devront consulter un professionnel. Cependant, la
place centrale qu'occupent l'acquisition et la consommation de drogues dans leur vie serait
suffisamment importante pour occulter tout autre aspect de leur existence. Ainsi, d'un
problème nlineur de santé facilelnent gérable par le biais de soins de première ligne, ces
personnes attendront que la situation se soit passablement dégradée, devenant un problème
l11ajeur, avant de réagir. Par exemple, les femmes UDI, et qui sont également travailleuses
du sexe, attendront que leurs problèllles de santé les empêchent de se prostituer pour réagir
(Jeal & Salisbury, 2004). Les personnes UDI ont donc tendance à ne consulter les services
de santé qu'au moment où il leur devient inévitable de le faire. Ainsi, en l'absence du suivi
et de la gestion des dossiers qu'offrent les services de première ligne, un nombre plus grand
6

de ces personnes devront se rendre dans les urgences pour des raisons qui auraient pu être
évitées (Pollack, ·Khoshnood, ~lankenship, Altice,2002).

1.3 La situation des unités de soins d'urgence au Québec: rappel

L'unité des soins d'urgence des centres hospitaliers québécois reste encore la porte d'entrée
dans le systèlne de santé pour une majorité de personnes. Dans ce service, leur condition est
évaluée. Au besoin, elles y reçoivent des soins ou elles sont ' orientées vers les services '
appropriés. Or, selon l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (2008), ce secteur
hospitalier est souvent débordé. En ce sens, il semblerait qu'une large proportion des visites
en ces lieux de soins ne soit pas appropriée. Alors que plusieurs facteurs explicatifs sont
bien connus (e.g., vieillissement de la population, absence de lnédecin de fal11ille , etc.),
d'autres le sont moins. Ainsi, la situation géographique d'un centre hospitalier, sa mission
ou la population qu'il dessert sont autant de eOlnposantes qui peuvent aggraver une
situation déjà précaire (OIIQ, 2008). Il en est ainsi de certains hôpitaux situés dans des
secteurs à forte défavorisation matérielle ou sociale où se concentrent des clientèles aux
prises avec des situations complexes, dont les personnes toxicomanes UDl.

1.4 Fréquentation des unités de soins d'urgence par les personnes UDI : état de la
situation

Une proportion non négligeable des visites dans les unités de SOIns d'urgence est
directement ou indirectement liée à la consommation de drogues illégales et plusieurs de
ces consultations résultent en une hospitalisation (Binks, Hoskins, Sahnon & Benger, 2005;
Small, Wook, Lloyd-Dmith, Tyndall & Kerr, 2008). Pour les personnes UDI, les unités de
soinsd 'urgence représentent souvent le seul accès au système de soins, beaucoup plus
accessibles que les services de désintoxication (Gerada & Betterson, 2005). Elles s'y
rendent généralement après une longue .série de détériorations de leur santé. D'une part, le
Inode de vie adopté par ces personnes, d'autre part leurs caractéristiques propres, font en
sorte qu'on observe chez elles des conditions de santé significativement plus pauvres que
7

celles de la population générale (e.g., VIH, VHC, problèmes de santé mentale) (Côté,
Mercure & Têtu, 2005). Pour l'ensemble de leurs problèmes de santé, la littérature suggère
qu'ell~s remettent systématiquement à plus tard le recours à des soins (McCoy, Metsch,
Chitwood & Miles, 2001). Cette situation les conduit à faire un usage inapproprié des
unités de soins d'urgence.

Parmi toutes les causes de visites dans lesdites unités, les abcès, cellulites et autres
infections de la peau et complications reliées sont les diagnost{cs les plus fréquents (Stein
& Sobota, 2001; Palepu, Tyndall & Leon, 2001; Kerr et al., 2005). Également fortenlent
prévalentes se retrouvent des plaies, des lacérations, des contusions, des overdoses ou des
intoxications. Les personnes UDI co~sultent par ailleurs pour toute une série de conditions
quj ne sont directement reliées ni à la consollllllation de drogues proprement dite ni à des
infections découlant de leur mode d'administration. Parmi ces diagnostics, Inentionnons les
troubles respiratoires, les blessures Inusculo-squelettiques; les infections virales et
bactériennes variées, les troubles psychiatriques, le renouvellement de médicanlents, les
nialaises gastro-intestinaux, les problèlnes dentaires, les fractures ou dislocations et" les
désordres neurologiques (Stein & Sobota, 2001; Pa]epu, Tyndall & Leon, 2001; Kerr et al.,
2005).

À leur arrivée dans ce service; elles souhaitent être soignées pour leur problème ponctuel et
s'attendent à recevoir des soins de qualité (Happell & Taylor, 2001). Or, à cette étape, il est
fréquent que les personnes . UDI se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le
personnel, notamlllent par les infirmières (Altice, Springer, Bitrago, Hunt & Friedland,
2003; McLaughlin, McKenna & Leslie, 2000). Elles deplorent l'absence de continuulll
dans les soins, des bris de confidentialité et déclarent faire l'objet de stigm,atisation en étant
étiquetées comme toxicomanes (Côté, Mercure & Têtu, 2005; Cunninghanl, Solher,
McCoy, Heller & Selwyn, 2005). Ces perceptions deviennent ainsi une barrière lnajeure à
une consultation ultérieure en temps opportun. Bien que les personnes UDI soient parnli les
clientèles dont les besoins de santé sont les plus importants, elles cOlnptent égalel11ent au
nombre de personnes recevant le moins de services (Côté, Mercure & Têtu, 2005). Elles
remettent souvent à plus tard la consultation médicale et elles ont tendance à tenter de se
8

SOIgner elles-mêmes. Ces barrières sont le reflet des facteurs personnels, SOCIaux et
contextuels. On fait référence ici à la faible estime qu'elles ont d'elles-mêmes, au refus
d'être étiquetées comme toxicomanes, à la perception de leurs problèmes de santé comme
des conséquences nOf1nales découlant de leur Inode de vie, aux les difficultés d'accès (e.g.,
distances) et aux difficultés logistiques (e.g., heures d ' accès).

Cette situation est délicate, car se rendre volontairement dans un centre hospitalier sous-
entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la décision de demander des soins.
Une personne toxicomane rencontrée à l'urgence devrait donc être perçue comme
effectuant une démarche positive. Ainsi, ce contact dans le système de santé pourrait être
vu comme crucial et souvent déterminant pour l'établissement d'une relation thérapeutique.
Des interventions infirmières opportunes auprès de cette clientèle sont non seulelnent
susceptibles d'améliorer leur qualité de vie et de favoriser l'adoption de comportenlents
plus sains, mais également potentiellement essentielles à leur survie (Côté, Mercure &
Têtu, 2005). Toutefois, il s'avère que ,de nombreux Inalentendus contribuent à ce que cette
démarche soit rarement reconnue par les professionnels de la santé des unités de soins
d'urgence. Le malaise n'est pas à sens unique.

1.5 Le personnel soignant des unités de soins d'urgence et les personnes UDI

Du côté du personnel soignant, les patients UDI sont loin d'être des patients populaires.
Certains les voient comlne Inanipulateurs, peu patients, non adhérents aux traitements,
violents et agressifs (Gerada & Better~on, 2005; Hoskins, Salmon, Dinks, Moody &
Berger, 2005). En plus des complications reliées au sevrage, d'autres problèlnes davantage
d'ordre technique surgissent et rendent le travail des infif1nières plus ardu. Il peut en être
ainsi de l'accès veineux pour l'installation d'un cathéter ou encore de l'anxiété par crainte
de se piquer sur une aiguille souillée (Hoskins, Salmon, Dinks, Moody & Berger, 2005).
Certains professionnels de la santé, comme les médecins et les infirnlières de prelnière
ligne, préfèrent même les référer directement à des spécialistes (e.g., toxicologues).
Éprouvant un grave nlalaise en leur présence (Gerada & Betterson, 2005) ils évitent ainsi
9

de les côtoyer. En effet, un patient toxicomane est certes plus difficile à gérer qu'un
diabétique ou un hypertendu, mais cette difficulté réside souvent dans le manque de
ressources, de soutien et de formation, toutes choses qui peuvent faire naître un sentiment
de peur chez les infirmières à l'égard de ces patients (Gerada & Betterson, 2005; Hoskins,
Sahnon, Dinks, Moody & Berger, 2005; Altice, Springer, Buitrago, .Hunt & Friedland,
2003; McLaughlin, McKenna & Leslie, 2000). La littérature fait donc clairement ressortir
l'inconfort, voire l'aversion, de certains professionnels de la santé envers ces personnes,
(Happell & Taylor, 2001; Altice, Springer, Buitrago, Hunt & Friedland, 2003; Pinikahana,
Happell & Carta, 2002; Finkelstein & Ramos, 2002) et des croyances pessimistes envers les
résultats du traitement (Hoskins, Salmon, Dinks, Moody & Berger, 2005). Elle illustre de
lnanière éloquente les difficultés perceptuelles et de communication entre les UDl et les
professionnels de la santé (McLaughlin, McKenna& LesIie, 2000).

Toutefois, les études recensées concernent davantage le volet médical. Peu de données à
jour sont disponibles quant aux perceptions, attitudes ou comportements des infirmières des
unités de soins d'urgence par rapport aux' toxicomanes et plus précisélnent aux personnes
UDI (Minick, Kee, Borkat, Cain & Oparah-Iwobi, 1998). Or, une bonne relation
thérapeutique, Inêlne brève, pourrait aider à développer la motivation de ces patients à
prendre en charge leur propre santé et à être davantage . adhérents aux traitements. En ce
sens, les infirmières sont particulièrement bien placées pour initier ce changenlent de
pratique (MSSS, 2005, Gerada & Betterson, 2005, Jones & Owen, 1996). Quand le
personnel de l'urgence est réceptif et ne porte pas de jugenlent, le patient, ainsi que les
personnes qui l'accompagnent, sont plus enclins à fournir des infonnations sur l'état réel de
la personne (e.g., produit consomlné, fréquence de consomlnation, etc.). Ces élélnents sont
essentiels pour aider les infirmières des unités de soins d'urgence à évaluer la condition de
santé du patient (Jones & Owen, 1996) et à agir selon le motif de consultation.
10

1.6 But, question et objectifs de l'étude

Le but de cette étude est d'identifier les facteurs psychosociaux qui peuvent expliquer
l'intention des infirmières d'agir selon le motif de consultation de personnes UDT se
présentant dans une unité de soins l'urgence. La question de recherche est: Quels sont les
facteurs sous-jacents à l'intention des infinnières pratiquant aux unités de soins d'urgence
de trois hôpitaux de la ville de Québec d'agir selon le motif de consultation de personnes
UDI?

Cette étude a C0111iTIe objectifs de a) d'identifier quelques caractéristiques propres aux


infirmières travaillant à l'unité d'urgence et, b) de lnanière exploratoire, identifier les
facteurs qui vont prédire l'intention des infirmières d'intervenir selon le moti f de
consultation auprès des personnes UDI qui consultent à l'urgence.

La connaissance de ces facteurs permettra d'améliorer nos connaissances et d'informer les


infirmières des unités de soins d'urgence dans la révision de leurs pratiques à l'égard de
cette clientèle. Pour en arriver à comprendre notre phénomène d'intérêt, il est inlportant de
se référer aux résultats de recherches antérieures concernant ce sujet, objet de notre chapitre
suivant.
Il

2 Recension des écrits

Ce deuxième chapitre dresse un état des connaissances concernant le comportement à l'étude des
infirnlières soit d'agir selon le motif de consultation de la personne UDI qui se présente à l' urgence
pour y recevoir des soins. Toutefois, étant donné le peu de recherches sur le sujet, la synthèse des
écrits présentée ici portera davantage sur les facteurs en jeu lors de la rencontre des infirmi ères et
des personnes toxicomanes. Au préalable, quelques clarifications par rapport au choix de la
littérature sont apportées.

2.1 Quelques clarifications sur le choix de la littérature

Dans la littérature recensée, force est de constater le Inanque de recherches sur les conlportelnents
des infinnières à l'égard des personnes UDI. Par contre, il est possible de recenser plusieurs
recherches liant les infirmières aux clientèles vivant des situations de vulnérabilité (e.g. , VIH ,
itinérance, etc.). Ces études visent principalelnent à comprendre les stigmates ainsi que les
préjugés et portent surtout sur les caractéristiques sociodénlographiques, les connaissances, les
attitudes, la nornle Inorale, les perceptions et attitudes des infinnières. C'est donc cette littérature

qui a été revue.

2.2 Infirmières et populations marginales

Une revue de littérature américaine a recensé les écrits sur les droits des personnes et les
responsabilités des infirmières à l'égard des populations Inarginales (Maze, 2005). Selon cette
synthèse, la discrimination se baserait sur les différences dues à l'âge, les habiletés, le genre, la
race, la religion, l'orientation sexuelle ou autres caractéristiques qui font que les personnes
dérogent des normes principales de la société. À ce titre, il faut penser aux itinérants, réfugiés,
prisonniers, personnes vivant avec le VIH ou ayant des problèmes de santé mentale. L'auteur
ll1entionne également que l'écart entre les croyances des patients et celles des infinnières peuvent
12

mener à un échec du traitement ainsi qu'à des frustrations de part et d'autre. À titre d' exelllple,
Maze (2005) relate l'apparition du tatouage et du perçage corporel. ' Ces pratiques, quasi absentes
il y deux décennies, sont devenues courantes. Or, lorsque les infinllières ont comlnencé à soigner
les premières infections en lien avec ces procédés, elles étaient incapables d'intervenir de
Inanière appropriée et sans jugement auprès de ces patients.

2.3 Caractéristiques sociodémographiques

11 est intéressant de constater que les études relatant les caractéristiques sociodémographiques
sont nombreuses dans la littérature concernant les attitudes des professionnels de la santé à
l'égard des toxicomanes et des clientèles marginalisées. Des études menées auprès des
professionnels de la santé incluent des caractéristiques comme le niveau socioéconomique, l'âge,
le genre et les attributs professionnels (éducation et expérience) (Monnickendam, M.,
Monnickendam, S.S., Katz & Katan, 2007; Chan & Reidpath, 2007, Chan, Stoové,
Sringemyuang & Reidpath, 2008) comIne facteurs pouvant influencer leurs interventions auprès
des personnes vulnérables. En ce sens, le fait d'avoir de l'expérience en psychiatrie et d'avoir eu
de la formation en conséquence affectent positivement l'attitude des infinllières ainsi que leur
confiance à travailler auprès de ces patients (Pinikahana, Happell & Carta, 2002; Zrinyi &

Balogh, 2004).

2.4 Connaissances

Pour Happell et Taylor (2001), les professionnels de la santé se voient peu fonllés et peu
habiletés à travailler avec cette clientèle. Pour Maze (2005), ce nlanque de connaissances serait à
la base de la stigmatisation. Les infirmières sensibles aux problèmes découlant de pratiques
Inarginales, telles l'injection de drogues par voie intraveineuse, et celles qui sont bien infonnées
pourraient approcher le patient avec une attitude honnête et non jugeante. Pour Zrinyi et Balogh
(2004), le manque de connaissances chez les étudiantes en soins infinlliers sur les alternatives
qu'elles peuvent offrir à leurs patients sans donlicile fixe peuvent leur causer une certaine
détresse, ce qui aurait comme conséquence l'évitement de l'action.
13

Pour McLaughlin et ses collaborateurs (2006), le refus des professionnels de la santé d' être
ilnpliqués dans le traitement et le soin des toxicomanes pourrait être en lien avec un Inanque
d'éducation lors de la formation. Dans cette étude, certains répondants allaient InêIne jusqu'à
craindre une meilleure formation. Ainsi pour eux, le fait d'être mieux formés sur ces
problématiques pouvait être dangereux pour eux. Ils craignaient que les retombées d'une tell e
fonnation leur confèrent une certaine reconnaissance d'expertise. En corollaire, ils anticipai ent un
achalandage plus élevé de toxicomanes à l'urgence de leur hôpital.

2.5 Attitude

Minick et ses collaborateurs (1998) rappellent que les personnes marginalisées sont souvent
perçues comme des patients indésirables par les professionnels de la santé. Les croyances à
propos de ces personnes affectent souvent les interactions entre elles et les professionnels de la
santé. Les résultats de Chan et Reidpath (2007) corroborent cette assertion. Ces auteurs rappell ent
que la perception qu'ont les infirmières d'une situation ou du statut d'une personne peut
influencer leurs actions. Ils ont étudié l'interrelation entre le VIH/sida et les stigInates associ és
aux nl0des de transmission. Ils ont identifié plusiel:lrs facteurs qui · influençaient les attitudes des
infirmières (n = 144) à l'égard des patients. Le fait pour une personne d'être infectée du VIH , être
UDI et travailleur( euse) du sexe avait un impact négatif important contrairement à celle qui était
VIH suite à une transfusion sanguine. En effet, les deux variables, être UDI et travailleur( euse)
du sexe, avaient un effet synergique sur la stigmatisation. Dans cette étude corrélationnelle, les
consommateurs de drogues ont été décrits par les infirmières comme étant des Inauvaises
personnes, irresponsables, ayant un manque de conscience, impardonnables, dangereuses,
effrayantes et autodestructrices. Plusieurs infirmières interrogées ne se sentaient pas une
obligation professionnelle envers ces gens. Ces mêmes auteurs ont mené une autre étude (Chan,
Stoové, Sringernyuang & Reidpath, 2008) auprès d'étudiantes universitaires en sciences
infirmières. Leurs résultats Inontraient que le fait d'être UOl était un facteur davantage
stign1atisant que le fait d'être VlH positif seul.
14

Une autre étude, celle de McLaughlin et ses collaborateurs (2006), conclut à une forte présence
d'attitudes négatives de la part des soignants à l'endroit des toxicomanes. Vingt personnes
utilisant des drogues ont été interrogées à l'intérieur d'un groupe de discussion focalisée pour
comprendre leur expérience avec le systèlne de santé. Toutes ont vécu un épisode de soins
eJnpreint de jugement et d'hostilité. Les auteurs suggèrent que des actions doivent être prises
pour combler le manque au niveau des connaissances, des habiletés ainsi que des valeurs des
professionnels de la santé envers les personnes consommatrices de drogues. À défaut de quoi , ces
patients devraient être référés directement à des services spécialisés.

Buck et al. (2005) ont tenté d'évaluer l'attitude des professionnels de la santé envers les itinérants
dans une étude expérimentale à l'aide d'un instrument de mesure développé pour la présente
étude. Grâce à la validité de l'instrument, ils ont déJnontré que le fait d'avoir été exposé à des
personnes itinérantes favorisait davantage une attitude positive chez les soignants que le simple
fait d'avoir reçu de l'éducation dans le domaine.

2.6 Norme morale

Maze (2005) fait ressortir dans son étude 1'Ï1nportance de la norme morale au sein des infirmières
et Inentionne que ces dernières ont des obligations et des responsabilités envers leurs patients. Cet
auteur divise les professionnels de la santé en trois catégories soit ceux qui ne reconnaissent pas
les différents besoins culturels mais qui traitent tous les patients de la Inêlne manière; ceux qui
reconnaissent les différents besoins culturels mais qui ne sont pas enclins à changer leurs façons
de faire et ceux qui ' sont sensibles aux différences culturelles et qui travaillent à adapter les soins
de santé selon les besoins des patients.

Zrinyi et Balogh (2004) mentionnent que le clÎlnat de changement dans le système de soins et les
contraintes de travail font ressortir les divergences entre l'éthique et la norme morale dans la
pratique. Les incertitudes reliées à la morale affectent les infirmières et les résultats chez les

patients.
15

2.7 Théorie de prédiction du comportement

Une seule étude utilisant la théorie du comportement planifié a pu être répertoriée dans les écrlts
en lien avec l'intention des infirmières d'intervenir auprès d'une clientèle marginalisée. Valois et
ses collaborateurs (2001) ont interrogé -deux groupes d'étudiantes (n = 27 et n = 47) de troisième
année en soins infirmiers sur les soins à prodiguer aux personnes vivant avec le VIH. Le but de
cette étude était de vérifier l'effet de messages persuasifs sur les croyances et attitudes des
étudiantes en sciences infirmières en regard de la dispensation des soins aux personnes vivant -
avec le VIH/Sida. L 'hypothèse de départ était qu'une stratégie de -comlllunication persuasive
provoquait un changement dans les croyances et les attitudes. Les soixante-quatorze étudiantes
ont été interrogées à l'aide d'un questionnaire auto-administré. Leurs résultats montrent que
l'intention de ces futures infirmières selnblaient influencées par trois construits de la théorie du
COlllportement planifié à savoir les croyances comportementales, les construits indirects des
attitudes et la perception de contrôle.

2.8 Conclusion de la recension

Min.ick et ses collaborateurs (1998) rappellent que les systèmes de santé existants -sont. orientés
vers la résolution de problèmes aussi efficace et rapide que possible. Intervenir auprès d' une
clientèle aussi marginalisée est c0111plexe et requiert plusieurs champs de cOlnpétence.

Afin de mieux cOlnprendre les facteurs sous-jacents à l'intention des infirmières oeuvrant sur des
unités de sa'ins d'urgence d'agir selon les motifs de la consultation des personnes UDI, r'el11ploi
d'un cadre théorique s'avère important. En ce sens, le cadre de la théorie du comportelnent
planifié, incluant l'attitude et la perception de contrôle, semble un bon choix.
16

3 Cadre théorique

Dans ce chapitre, le cadre théorique de la présente recherche sera exposé, soit la théorie du
cOlnportement planifié (TCP). En premier lieu, la théorie de l'action raisonnée (TAR) de Fishbein
et Ajzen (1975, 1980) sera présentée, car la TCP en découle. Par "la suite, cette théorie sera
présentée suivie de l'identification des variables utilisées pour cette étude.

3.1 Présentation des théories psychosociales

Plusieurs théories visent "à identifier et à mIeux comprendre les facteurs psychosociaux qUI
pennettent de prédire l'intention comportelnentale ou les conlportements liés à la santé. C'est le
cas, entre autres, de la théorie de l'action raisonnée et de la Tep.

3.l.1 Théorie de l'action raisonnée

C'est vers la fin des années 70 que Fishbein et Ajzen délnontrent l'itnportance de définir
comlnent les individus prennent des décisions à propos de l'adoption ou non de certains
comportements. Leur théorie, la TAR, vise à prédire des comportements spécifiques et volitifs
dans une situation précise (Godin, 1991; Côté & Godin, 2006) par l'étude de trois construits :

l'intention, l'attitude et la norme subjective.

L'intention.' L'intention est en quelque sorte l'expression de la motivation de la personne à


adopter ou non un comportement. Elle est déterminée par les attitudes et les normes subjectives.
L'influence de ces deux variables sur l'intention varie selon le comportement visé et la personne.
Par exelnple, dans la présente étude, plus l'intention d'une infinnière des unités de soins
d'urgence est forte quant au fai,t d'agir selon le motifde consultation des personnes UDI, plus elle

aura tendance à adopter ce cOlnportement.


17

L'attitude: L'attitude dépend du jugement de la personne envers l'action selon qu'elle est
favorable ou non quant à l'adoption du comportement visé. La mesure de l'attitude peut se faire
de façon directe ou indirecte. La mesure directe peut être cognitive ou affective
(ex. : insécurisant/sécurisant, imprudent/prudent). Par exemple, une infirmière peut croire que
c'est prudent/imprudent de soigner des personnes UDI. La mesure indirecte de l'attitude est faite
à partir des croyances comportementales et l'importance accordée à ces croyances. Ils' agit en
fait des croyances des personnes multipliées par les conséquences ,perçues. Par exemple, une
infirnlière peut croire que' « Agir selon le motif d~ con~ultation de la personne UDI » pourrait
améliorer son approche envers elles (croyance) et que c'est important pour elle d'améliorer son
approche (conséquences).

Norme subjective: Ce construit réfère à la perception qu'a un individu quant à l'approbation ou


non de personnes importantes pour elle d'adopter ou non un cOlnportement donné. Direct, il
regroupe des personnes en général. Par exemple, une infirmière peut penser que les personnes
importantes pour elle voudraient qu'elle agisse selon le nl0tif de consultation de la personne UDl.
Indirect, il est formé par des croyances nonnatives lTIultipliées par la motivation d'un individu à
se conformer (Godin, 1991). À ce titre, il englobe toutes les croyances qu'a une personne des
attentes des personnes significatives pour elle. Par exelnple, une infirmière peut croire que son
infirnlière chef souhaite qu'elle agisse selon le motif de consultation de la personne UDI et
qu'elle est motivée ou non à agir selon les attentes de sa supérieure.

Limite de la TAR. Ce modèle postule un contrôle volitif des personnes sur l'adoption ou non d'un
cOlnportement. Or, le contrôle réel serait plutôt rare dans la plupart des cas. Ainsi, des conditions
pourraient nuire à l'intention d'une infirmière d'agir selon le motif de consultation de la personne
UDI, notamment la charge de travail ou encore l'organisation des lieux: C'est en pensant à de
telles situations que Ajzen a ajouté à cette théorie une nouvelle variable et la renolTImée TCP
(Côté & Godin, 2006).
18

3.1.2 Théorie du comportement planifié

La théorie du comportement planifié [TCP] a fait son apparition en 1985, afin de pallier aux
limites de la TAR. Selon cette théorie (Figure 1, p. 21), les comporteIllents ne sont pas tous
volitifs et leur réalisation nécessite la présence de conditions particulières. Au modèle de la T AR,
Ajzen a ajouté une troisièl11e variable, soit la perception du contrôle compo"rtemental (PCC) (Côté
& Godin, 2006). De plus pour cet auteur, un comportement est non seulement prédit par
l'intention, mais égalel11ent par la perception du contrôle comportemental (PCC). Ce nouveau
construit, à l'instar de i 'attitude et de la norme sociale, peut être direct et indirect. Direct, il décrit
la facilité ou la difficulté pressentie lors de l'adoption d'un COlllportement. Par exelnple, une
infirmière pourrait croire qu'il lui sera facile/difficile d'agir selon le motif de consultation de la
personne UDI. Indirect, il sera formé des croyances de contrôle multipliées par l'iInportance
desdits facteurs. Par exelllple, une infirmière peut croire qu'elle rencontrera des barrières (e.g.,
agressivité) lui rendant difficile d'agir selon le Illotif de consultation de la personne UDI, 111ais
qu'elle serait capable de sunnonter cet obstacle. À ce moment, la croyance de contrôle est une
estimation de la probabilité qu'un facteur qui facilite ou nuit à l'adoption du conlportement soit
présent ou non, alors que l'importance de ce facteur représente son degré d'influence sur
l'intention d'adopter ou non le comportement.

L'intensité d'association entre les quatre variables (intention, attitude, norme subjective et
perception de contrôle) dépend de quatre dimensions du comportement soit l'action, la cible, le
contexte et le teInps. Par exel11ple dans la présente étude, il s'agit de prédire l'intention des
infirmières d'agir (action) selon le motif de consultation de la personne UDI (cible) qUI se
présente à l'urgence (contexte) au cours des trois prochains mois (temps).

Dans la TCP, tout comme dans la TAR, les variables dites 'externes' conlme l'âge, le sexe, le
niveau de scolarité influenceraient indirectenlent l'intention. Par exemple, ce n'est pas parce
qu'une infinnière a 20 ans d'expérience que son intention serait plus élevée, l11ais bien que cette
expérience lui a apporté des outils nécessaires pour donner des soins aux personnes UDI.
19

Modifications de la Tep. Reprenant 16 études, Godin et Gagné (1999) ont démontré que le
Inodèle « expectancy-value » n'était pas nécessairement pertinent pour envisager les croyances de
la théorie du comportement planifié. Ainsi, l'emploi seul des croyances pour 'l' attitude, la nonne
sociale et la PCC permet d'égaler, voire d'am.éliorer, la prédiction de ces variables tout en
réduisant sensiblement la longueur des questionnaires et évitant l'effet de redondance souVent
noté dans ce type d'échelles multiplicatives. Cette procédure sera utilisée dans la présente étude.
De plus, elle a l'avantage de réduire le temps requis pour compléter le questionnaire, avantage
non négligeable dans le présent contexte.

3.2 Ajout de deux variables au modèle

La TCP est, par essence, ouverte à l'insertion d'autres variables. Dans la présente étude, les deux
variables ajoutées ont été elnpruntées au modèle de la théorie des comportelnents interpersonnels
(TCl) de Triandis (1980). Ils' agit de la nonne Inorale et de l'habitude.

Dans la TCI, on définit l'intention comme é't ant une directive personnelle que la personne se
donne pour adopter un comportement (Triandis, ] 980). L'intention est composée de quatre
variables soit la ditnension cognitive et la composante affective de l'attitude, la cOlnposante
sociale et la norme morale. Elle se réfère aux règles de 'c onduites personnelles. Elle se distingue
de la norme sociale, car elle ne dépend pas du jugement des autres mais bien de principes
personnels. On y mesure le sentiment d'obligation morale envers le comportement. Par exemple,
une infirmière peut croire que d'agir selon le motif de consultation de la personne UDT fait partie
de ses principes, de son éthique et de sa morale. Bien qu'il existe très peu d'études ' concernant les
infirmières par rapport à la toxicomanie, donc peu de données sur les ' modèles de changement de
comportement, la norme morale est u construit majeur dans plusieurs recherches concernant les
infirmières et autres professionnels de la santé (Lavoie, Blondeau & Godin, 1999; Godin,
Bélanger-Gravel, Eccles & Grinlshaw, 2008; Légaré et al., 2005), c'est pourquoi elle sera
intégrée à la présente recherche.
20

Également dans cette théorie, la probabilité d'adopter une action est influencée par la SOlTIme de
l'intention comportelnentale et de l 'habitude, pondérée par les conditions facilitant l'action
(Triandis, 1980). Le poids de l'intention et de l 'habitude varie d'une personne à l'autre. Plus le
comportement est nouveau, plus c'est l'intention qui a du poids et plus ce comportement est
répété, plus c'est 1'habitude qui prédomine. L 'habitude est présente chez les infinnières lorsqu' il
s'agit d'adopter certains comportements. Cela est dû- au fait qu'elles évoluent dans un n1ilieu
professionnel empreint de directives et de protocoles qu'elles doivent suivre (Kingston, Evans,
Simth & Berry, 2004).

3.3 Variables externes

Suite à une recension exhaustive de la littérature, des variables externes ont été intégrées au
lTIodèle. À ce titre se retrouvent le · niveau de scolarité, les expériences de travail comme
infirmière, le nOlnbre de personnes UDI auxquelles elles ont donné des soins au cours des quatre
dernières semaines, la formation reçue en toxicomanie, l'âge et le sexe.
21

Figure 1. Modèle théorique adapté de la TCP avec l'ajout de deux variables* de la TCI

Variables externes Construits indirects Construits directs

FORMATION Croyances cOlnportelnentales Attitude


-Niveau de scolarité
-Chalnp de spécialisation

EXPÉRIENCE DE TRAVAIL Norme


-Nb d'années d'expériencecomtne infirmière Croyances normatives subjective
-Nb d'années de travail à l'urgence
-Nb moyen d'UOI auxquels elles ont donné des Intention
soins au cours des 4 dernières semaines Perception du contrôle~
-Nb d'heures travaillées au cours des 6 Croyances de contrôle
derniers mois

CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES Norme morale*


-Âge
-Genre Habitude*
22

4 Méthodologie

Ce quatrième chapitre décrit le processus ayant permis de réaliser la présente étude. Dans cette
partie du mémoire sont présentés les éléments suivants: 1) le devis de recherche, 2) la population
cible, 3) les recrutelnents, 4) le développement de l'outil, 5) les variables et ] 'instrument de
Inesure, 6) la procédure de collecte de données, 7) les considérations éthiques et, 8) le plan des
analyses.

4.1 Devis de recherche

Il s'agit d'une étude transversale, corrélationnelle prédictive qui s'est déroulée en milieu naturel ,
en l'occurrence dans les unités de soins d'urgence de trois hôpitaux de Québec reconnues pour
recevoir des personnes DDI.

4.2 Population cible

La population cible est constituée de l'ensemble des infirmières des trois hôpitaux qui travaillent
dans les unité d'urgence, peu importe leur statut d'emploi (e.g., occasionnel, partiel ou plein
temps), leur quart de travail (e.g., jour, soir, nuit) leur genre (e.g., homme, femme), leur.âge, leur
fonnation (collégi~l1e ou universitaire) ou leur niveau d'ancienneté. Ce choix a été dicté par le
nombre restreint de participantes potentielles, soit 195, données évaluées avec l'aide des
infirmières-chefs de chacune des unités de soins d'urgence visées. De plus, selon les infirnlières
chefs des trois unités de soins d'urgence, les infirmières seraient peu enclines à participer à des
projets de recherche en raison d'un horaire chargé ou par manque de motivation. Il a donc été
décidé d'inclure l'ensemble des infirmières des plutôt qu'un échantillon de celles-ci.

- - - - - - -- - - - - -- - - -- - - - - - -- - - -- - -- - -- - -
23

4.3 Recrutements

Trois recrutements ont été nécessaires pour cette étude. Le premier concerne les groupes de
discussion focalisée pour le volet qualitatif, le second a trait à la validation de l'instrulnent et le
troisième pour l'étude principale par questionnaire auto-administré. Les premier' et troisième
recrutements ont été faits en collaboration avec chacune des infinnières chefs des unités de soins
d'urgence ou une infirmière déléguée pOll;r cette tâche. Le second recrutement, soit celui pour la
validation du questionnaire, a été fait en collaboration avec des professeures de la Faculté des
sciences infirmières (FSI) de l'Université Laval.

4.4 Collecte de données pour le développement de l'outil

Pour élaborer l'outil final, une étape qualitative a été nécessaire. Trois rencontres de gro~pe se
sont déroulées dans des locaux de chacun des CH ilnpliqués dans l 'étude. Elles se sont tenues
entre le 5 juillet et le 2 août 2007. Ces groupes étaient Inenés par l'étudiante chercheure,
accolnpagnée de sa directrice en deux des trois occasions.

Onze infirmières ont été rencontrées soit 5 hOlnmes et 6 felTIlnes. Trois répondantes travaillaient
de soir et les autres de nuit. Ces quarts de travail ont été privilégiés à la suggestion des infirnlières
cadres qui soulignaient que les patients UDI consultent principalelnent à ces Inoments. Au début
de chaque groupe, une lettre expiicative a été relnise aux participantes et un fornlulaire de
consentement a été signé (Annexe 1). Les répondantes nous ont confinné recevoir des personnes
UDI dans leurs services. Avant le début des échanges, les répondantes remplissaient un court
questionnaire portant sur leurs 1) leur formation, 2) leur expérience de travai l, 3) leurs
caractéristiques personnelles, 4) leurs caractéristiques de la pratique infirmière, 5) leurs besoins
de formation et, 6) leurs croyances individuelles à l'égard du cOlnportement soit de donner des
soins selon le motif de consultation (Annexe 2). Cette précaution permet d'amoindrir l'effet de
désirabilité sociale souvent présent lors de groupes de discussion.
24

Avec la permission des répondantes, les rencontres ont été enregistrées. Le contenu a été par la
suite retranscrit et les bandes détruites. Les échanges débutaient fréquemJllent sur un nlode
défensif, alors que les répondantes affirmaient ne p~s avoir de préjugés et considérer « tout le
l110nde égal ». Le climat redevenait serein après quelques minutes d'~coute. Compte tenu que les
rencontres étaient souvent prévues à la fin des heures travaillées, tôt le matin, un goûter était
offert (café, muffins, fruits, jus).

L'analyse de contenu a permis d'identifier les croyances modales utilisées lors de l'élaboration
des items du questionnaire final. Pour ce faire, les croyances individuelles (Annexe 3) les plus
fréquemment mentionnées, jusqu'à ce que la somme des fréquences atteigne 75 % des mentions

(Gagné & Godin, 1999), ont été retenues (Annexe 4). Ces informations en main, une première
version du questionnaire quantitatif a été élaborée.

4.5 Collecte de données pour la validation du questionnaire

L'outil de collecte de 'données pour l'étude principale est un questionnaire auto-administré


préparé à partir des croyances saillantes modales des infinllières pour les construits indirects et
selon les recommandations de Ajzen (1991) pour les construits directs. Sa mise au point a 1

nécessité deux étapes. Ainsi, une prelnière version du questionnaire a été sounlise à trois
infirmières, afin d'en vérifier un premier niveau de validité de contenu.

Après modifications mineures, et pour examiner les qualités métrologiques, une seconde version
du questionnaire a été administrée à trois groupes d'étudiantes en sciences infinnières de
l'Université Laval (n = 21) avec la collaboration de professeures de la Faculté (Annexe 5). Cette
étape a permis de vérifier l 'homogénéité ,des échelles qui se sont révélées satisfaisantes (a de
Cronbach allant de 0,61 à 0,90).
25

4.6 Questionnaire final

Dans 1e questionnaire final, les items ont. été formulés en respectant. les quatre critères: action,
objet, contexte, temps. Une échelle de Likert à six niveaux a servi pour mesurer les construits
indirects et des différentiateurs sémantiques pour les construits directs. Trois à sept itenlS par
construit ont été mesurés. Les variables externes au Illodèle sont: âge, sexe, niveau de scolarité,
nOl11bre d'années d'expérience comme infirmière, nOlllbred'heures travaillées par senlaine,
spécialités, expériences de travail auprès des clientèles UOI ainsi que formation en toxicomanie.

Au tout début du questionnaire, une définition du comportement à l'étude était inscrite dans une
vignette, afin de s'assurer d'une compréhension la plus unifof111e possible et alléger le libell é des
questions. Ainsi, on pouvait lire que:
, ... 1' expression Agir selon le motif de consultation de la personne UDf
signifie lui fournir les soins pour son problème actuel de santé.'

Afin de maXImIser le nombre de questionnaires répondus, nous avons choisi de faire un


questionnaire court qui demandait environ 15 Illinutes pour être complété et où les choix
s'inscrivaient à l'aide d'un siInple crochet. Ils étaient iInpriInés sur papier blanc ordinai re.

4.6.1 Variables théoriques

Intention. L'intention (1) a été nlesurée à partir du cunlul des réponses à quatre énoncés. Les
questions étaient formulées ainsi: Au cours des trois prochains mois, 1) j'ai l'intention d'agir
selon le motif de consultation de la personne UOI; 2) j'agirai selon le motif de consultation de la
personne UOI; 3) j'évalue que mes probabilités d'agir selon le motif de consultation de la
personne UOI sont très faibles/très fortes; 4) je planifie d'agir selon le motif de consultation de la
personne UOL

Attitude directe. La Inesure directe de l'attitude (Aact) a été réalisée à l'aide d'une échelle ayant
plusieurs sous questions dont les options de réponse offraient une série d'adjectifs opposés. Par
26

exeInple, la personne devait répondre à la question suivante: « Pour moi, agir selon le motif de
consultation de la personne UDI au cours des trois prochains mOlS serait
... insécurisant/sécurisant, inlprudent/prudent, inconfortable/confortable, déplaisant/plaisant,
irresponsable/responsable et, frustrant/gratifiant.

Croyances comportementales (CC - attitude indirecte). Par ailleurs, la mesure indirecte de


l'attitude, composée de 3 items, a été effectuée au moyen des énoncés élaborés à p.artir des
croyances obtenues lors de la phase qualitative. Ces énonc,és permettaient de mesurer les
croyances comportementales en posant la question suivante: « Pour 'moi, agir selon le motif de
consultation de la personne UDI au cours des trois prochains mois pourrait ... » a) ln 'aider à
lnieux comprendre leurs souffrances, b) auglnenter la qualité de mes SOIns, c) améliorer mon
approche envers eux.

Norme subjective directe. La mesure directe de la -nonne subjective (NS) a été obtenue par la
somme de six énoncés. Les participantes devaient se prononcer sur une échelle allant de très en
désaccord à très d'accord en répondant aux questions suivantes: a) La plupart des personnes qui
sont importantes pour moi pense que je devrais agir selon le Inotif de consultation de la personne
UDI, b) Les personnes dont l'opinion compte pour moi pensent que je devrais agir selon le lnotif
de consultation de la personne UDI, c) On s'attend à ce que j'agisse selon le moti f de
consultation de la personne VOl, d) Je sens une pression sociale pour agir selon le nl0tif de
consultation de la personne UD l, e) Les personnes Îlllportantes pour moi pensent que c'est correct
d'agir selon le motif de consultation de la personne UDI.

Croyances normatives (en - norme subjective indirecte). La nlesure indirecte de la nonne


subjective a été effectuée à l'aide de quatre énoncés élaborés à partir des croyances saillàntes
exprimées lors de la phase qualitative. Ces énoncés portaient sur la perception de la participante
des attentes des personnes significatives sur le fait qu'elle adopte ou non le cOlnportelnent. La
question relative aux attentes était libellée de la manière suivante: «Les personnes suivantes
approuveraient que j'agisse selon le motif de consultation de la personne VOl ». Les référents
normatifs proposés étaient: a) Les infirmières cadres *infirmière chef, chef d'unité, DSI, b) Les
infinnières de plancher et les assistantes infinnières chefs, c) Les travailleuses sociales, d) Les
27

Inédecins de mon hôpital. Les participantes devaient indiquer leur désaccord ou leur accord selon
une échelle à six niveaux.

Perception du ·c ontrôle comportemental (Pcc). La mesure directe de la trolsiètne composante


du modèle a été effectuée à l'aide de six énoncés. La participante devait répondre à la question
suivante: «Pour ITIoi, agir selon le motif de consultation de la personne UOI au cours des trois
prochains mois serait ... » très difficile à très facile. Elle devait ensuite indiquer son accord ou
son désaccord aux affirmations suivantes: «Je suis confiant/e de pouvoir agir selon le nlotif de
consultation de la personne UOl au cours des trois prochains mois »; «Au cours des trois
prochains mois, a) si je le veux, j'agirai selon le motif de consultation de la personne UOI , b) il
n'en tient qu'à Inoi d'agir selon le motif de consultation de la personne DDT, c) je me sens
capable d'agir selon le motif de consultation de la personne VOl, d) au cours· des trois prochains
ITIois, la décision d'agir selon le motif de consultation de la personne UOI est sous Inon contrôle.

Croyances de contrôle (Cc - mesure indirecte de la perception de contrôle). La mesure de ces


croy~nces s'est faite à partir de cinq énoncés. La participante devait indiquer son accord ou son
désaccord aux affirmations suivantes: « J'agirai selon le motif de consultation de la personne
UOl au cours des trois prochains mois même si ... » a) elle n'adhère pas à son traitelnent, b) elle
est agressive, c) je crains de me piquer sur une aiguille contaminée, d) l'urgence est achalandée,
e) elle est intoxiquée. Ici aussi, l'échelle comptait six niveaux.

Norme morale (NIn). La Inesure du construit propre à la TCI de Triandis a été effectuée à l'aide
de trois énoncés. Les participantes devaient indiquer leur accord ou désaccord avec les
affirmations suivantes: «Au cours des trois prochains mois, a) il est dans mes principes d'agir
selon le motif de consultation de la personne ·UOI, b) je crois que d'un point de vue éthique, il
serait souhaitable que j'agisse selon le motif de consultation de la personne UDI, c) Je pense que
ce serait mOralelTIent inacceptable de ne pas agir selon le motif de consultation de la personne
UOI.

Habitude (H). La mesure de l'habitude a été effectuée à l'aide d'un énoncé. Les participantes
avaient à encercler sur une échelle de 0 à 10, le nombre de fois qu'elles estimaient avoir agi selon
28

le motif de consultation de la personne UDI sur les dix dernières situations cliniques rencontrées
dans le dernier mois avec ces patients.

Lors de la collecte de l'étude principale; les analyses de fidélité des différentes échelles montrent
des qualités métrologiques avec des a de Cronbach allant de 0,50 à 0,95 (Tableau 1). Dans ce
dernier cas, cette valeur indique qu'il peut y avoir redondance entre les énoncés.

Tableau 1 Statistiques descriptives des construits du ITIodèle théorique (n = 40)

Variables N items Min max moy Écart -types a


1ntention (1) 4 2,25 6,00 5,46 1,03 0,85
Attitude (Aact) 7 2,42 6,00 5,38 0,71 0,91
Nonne sociale (NS) 5 3,40 6,00 5, Il 0,64 0,71
Perception du contrôle 6 3,00 6,00 5, Il 0,69 0,50
(PCC)
Croyances 3 2,00 6,00 4,86 1,04 0,73
comportementales (ca)
Croyances .normati ves (cn) 3 1,00 6,00 5,45 1,05 0,95
Croyances de contrôle (cc) 3 3,00 6,00 4,82 0,93 0,70
Norme morale (nlTI) 3 3,33 6,00 5,66 0,57 0,72

4.6.2 Variables externes au modèle théorique

Les variables sociodémographiques. La deuxièlne section de l'instrument traitait des


caractéristiques individuelles. Ces donnés sociodémographiques concernaient: le nIveau de
scolarité a) collégial, b) universitaire (1 er, 2e ou 3 e cycle, autre oui/non); le champ de
spécialisation (oui/non), le nonlbre d'années d'expérience comlne infirmière (réponse en chiffres
absolus); le nombre d'années d'expérience à l'urgence a) moins de 1 an, b) entre 1-2 ans, c) entre
3-5 ans, d) entre 6-10 ans, e) plus de 10 ans; le nombre de personnes UDI auxquelles elles ont
donné des soins au cours des quatre dernières semaines 1) 1-2,2) 3-5, 3) 6-10, 4) plus de 10; le
nOlnbre d 'heures travaillées par semaine 1) 7 heures/selnaine, 2) 14 heures/semaine 3) 21
heures/semaine, 4) 28 heures/semaine, 5) 35 heures/semaine, 6) plus de 35 heures/semaine; si
29

elles ont travaillé dans le domaine de la santé mentale (oui/non); si elles possèdent une formation
en toxicomanie (oui/non); l'âge (réponse en chiffres absolus); le sexe (féminin / masculin).

4.7 Collecte de données de l'étude principale

Pour l'étude principale, chaque unité d'urgence des trois hôpitaux a ~eçu une boîte de
questionnaires insérés dans ~es enveloppes. Chacune des enveloppes contenait le questionnaire
(Annexe 6) et un fonnulaire d'information destiné aux participantes (Annexe 7). Le nombre de
questionnaires distribué dans chaque établissement à été prédéterminé avec les infirmières-chefs
soit 40 pour le CH l, 80 pour le CH 2 et 75 pour le CH 3 pour un total de 195 questionnaires.
Une fois le questionnaire complété, les infinnières devaient le déposer dans une boîte identifiée à
cet effet près du poste. Afin de maximiser la participation, ùn rappel était affiché aux postes des
infirmières (Annexe 8). La collecte s'est tenue en décelnbre. 2007 et janvier 2008.

4.8 Considérations éthiques

Ce projet de recherche a été approuvé par les Conlités d'éthique des trois centres hospitaliers et
par le Comité d'éthique de l'Université Laval (Annexe 9). Il a fait l'objet d'appréciation et
d'autorisation par la direction du programme de maîtrise en santé communautaire (Annexe 10).
Pour sauvegarder la confidentialité, aucune information ne pouvait permettre de relier le
questionnaire au répondant. La lettre de présentation (Annexe 6) indiquait que la personne était
libre de participer ou non à l'étude, son refus ne pouvant causer aucun préjudice. Les conditions,
la durée de conservation et l'accessibilité des données brutes et leur finalité étaient spécifiées et
bien garanties.
30

4.9 Analyse des données

Des 195 questionnaires distribués, 43 ont été retournés. De ce nombre, 40 ont pu être considérés
pour les résultats, les autres ont été rejetés puisque plus de 25 % des données étaient manquantes
sur certains construits théoriques. Mis à part les trois questionnaires supprimés, il y avait quatre
autres données lnanquantes dans les questionnaires retenus (une pour les croyances
cOlnportementales, deux pour les normes sociales directes et une pour les indirectes). Elles ont
été reluplacées par la moyenne du répondant à l'échelle concernée. L'analyse des données a été
faite à l'aide du"logiciel SAS (version 9). Deux types d'analyses ont été conduits: descriptives et
inférentielles.

4.9.1 Analyses descriptives

Les statistiques descriptives ont été menées sur les variables sociodémographiques et ainsi que
sur les variables théoriques. Il s'agit des mesures de position (moyenne, médiane), d'étendue
(écart-type), de fréquence et d'association (corrélation).

4.9.2 Analyses inférentielles

Pour les statistiques inférentielles, les variables indépendantes soit l'attitude directe, la nornle
morale et le nombre d'heures de travail par semaine, ont été sélectionnées sur la base des résultats
de la corrélation r de Pearson entres elles et l'intention. Les variables ont été rentrées une à une "
dans le modèle. Elles étaient conservées dans le nlodèle multiple à un seuil de p = 0.05. En ce qui
a trait aux analyses de régression lTIultiple, les postulats de base ont été vérifiés: 1) la linéarité de
la relation entre la variable dépendante et chacune des variables prédictives; 2) la distribution
normale des résidus autour de la droite de régression; 3) la constance de la variance de ces résidus
autour de la droite de régression.
31

Toutes ces vérifications ont été faites graphiquement. À l'inspection, trois sujets semblaient
influer très fortelnent sur les résultats. Deux avaient exprimé une intention très faible et une
attitude très positive et le troisième une intention élevée mais une norme morale faible . Avec un
échantillon aussi petit que le nôtre, la déviation d'un petit nombre de participantes est très
perceptible. Aussi, la décision a été prise de les retirer pour ces dernières analyses. Ce faisant,
seule la normalité des résidus n'est pas respectée. Le modèle construit avait pour variable
dépendante l'intention d'agir selon le motif de consultation de la personne UDI.
32

5 Résultats
Ce cinquième chapitre porte sur les résultats des analyses descriptives et inférentielles.

5.1 Résultats descriptifs

5.1.1 Caractéristiques sociodémographiques


La 1110yenne d'âge des participantes est de 33, 7 ans (é.t. 10,07 ; étendue: 20 - 55). Les femmes
sont largell1ent majoritaires et cela reflète bien leur représentation réelle. En termes de scolarité,
un peu plus de la 1110itié a un collégial. Six répondantes avaient étudié dans un champ de
spécialisation (e.g., cardiologie ou soins de 1è re ligne) et trois spécifiquell1ent en toxiconlani e
(Tableau 2).

Tableau 2 Caractéristiques des participantes selon le genre et la scolarisation (n = 40)

Variables Fréquence 0/0 fréq cumulée % cUl11ulatif

Genre
Masculin 6 15 6 15

Féminin 34 85 40 roo
Scolarité

Collégial 23 57,5 23 57,5

Université 1er cycle 17 42,5 40 100

Spécialisation a

Non 32 84,2 32 84,2]

Oui 6 15,8 38 100

FOflllation en toxico b

Non 36 92,3 36 92,3

Oui 3 7,7 39 100

b
a deux données manquantes; une donnée manquante
33

Le nombre d'années d'expérience comme infirmière est en moyenne de 10,78 ans (é.t., 8,7 ;
étendue: 1 - 34). Près des deux tiers ont 5 ans ou moins d'expérience à l'urgence. Plus de quatre
infirmières 'sur cinq n'ont jamais travaillé dans le domaine de la santé mentale. Plus de la moitié
d'entre elles ont travaillé plus de 35 heures sur une base hebdomadaire au cours des six derniers
mOlS.

Tableau 3 Caractéristiques des participantes selon l'expérience et le nombre d'heures travail1ées


(n = 40)

fréquence
Variables Fréquence 0/0 % cumulati f
cumulée

Nb ans à l'urgence
<1 an 5 12,5 5 12,5

1-2 an(s) 7 17,5 12 30

3-5 ans 12 30 24 60

6-10 ans 10 25 34 85

>10 ans 6 15 40 100

Travail en santé nlentale

Non 33 82,5 33 82,5

Oui 7 17,5 40 100

Nb hres travaillées/sem

21 2 5 2 5

28 4 10 6 15

35 . Il 27,5 17 42,5

>35 23 57,5 40 100


34

Finalement, au cours des quatre dernières semaines, 60 % des répondantes (n = 24) rapportent
avoir donné des soins entre 1 et 5 personnes UDI, alors que les autres (n = 16) l'auraient fait pour
6 personnes et plus.

Tableau 4 NOlnbre de personnes UDI à qui les répondantes ont donné des soins au cours des
quatre dernières semaine (n = 40)

fréquence
Variables Fréquence % % cumulati f
cumulée

Nb d'UDI
1-2 11 27,5 Il 27,5

3-5 13 32,5 24 60

6-10 5 12,5 29 72,5

>10 Il 27,55 40 100

5.1.2 Analyses de corrélation

Cotnme le montre le Tableau 5, les analyses de corrélation lient significativement seulelnent deux
variables théoriques à l'intention soit l'attitude et la.norme morale. Les corrélations significatives
avec l'intention sont l'attitude (r = 0,50 p<.OO Il) suivi de la nonne morale (r = 0,48 p<0,0038).
Pour leur part, les croyances cOlnportelnentales étaient près du seuil de 0,05 (r = 0,29 p<0,0690).

Par ailleurs, la nonne morale corrèle significativement avec l'enselnble des variables théoriques,
qu'elles soient directes ou indirectes. On a également mis en évidence des corrélations positives
entre l'attitude directe et ses croyances (r = 0,36 p<0,02) ainsi que pour la nonne sociale et ses
croyances (r = 0,41 p<0,0083).
35

Toutefois, certaines corrélations attendues selon les prémisses de la TCP sont abséntes . P"ar
exemple, la mesure de PCC n'est pas corrélée significativelnent avec ses croyances
(r = 0,28 p< 0,08), mais elle l'est avec les croyances comportelnentales (r = 0,40 p<O,OI) . Ces
résultats seront discutés dans la section suivante.

Quant aux variables externes au modèle, deux sont en corrélation avec] 'intention. La prelni ère
est le nombre de personnes UDI auxquelles les infinnières ont donné des soins au cours des
quatre dernières selnaines (r = 0,32 p<0,0412). La seconde est le nombre d ' heures travaill ées par
senlaine (r = 0,31 p<0,0535). Ni la formation ni l'expérience ni l ' âge ou le genre n'étai ent en lien
avec l'intention (non illustrées).
36

Tableau 5 Corrélation de rang (Speannan) entre l'intention et les variables théoriques (n = 40)2,3

Variables 1 Aact Ca NS en PCC cc nm habitude

1 1,0000
Aact 0,4987 1,0000
0,0011
Ca 0,11110 0,36318 1,0000
0,4949 0,0213
NS 0,18073 0,23488 0,13955 1,0000
0,2644 0,1446 0,3904
Cn 0,24382 0,23936 0,31055 0,41155 1,0000
0,1295 0,1369 0,0511 0,0083
PCC 0,16651 0,30564 0,40209 0,38561 0,25451 1,0000
0,3045 0,0551 0,0101 0,0140 0,1130
Cc 0,29053 0,53045 0,43844 0,22158 0,47799 0,28030 1,0000
0.0690 0,0004 0,0047 0,1694 0,0018 0,0798
Nm 0.44734 0,45860 0,40190 0,41483 0,48827 0,42239 0,61042 1,0000
0,0038 . 0,0029 0,0102 0,0078 0,0014 0,0066 <,0001
Habitude 0,03598 0,24046 0,09025 -0,02334 0,16673 0,19443 0,30218 0,15338 1,0000
0,8255 0,1350 0,5797 0,8863 0,3038 0,2293 0,0581 0,3447
2 . L e g ras si g nifie qu e la corré lati o n est s ig nifi cati ve. 3. Les va leurs p so nt rappo rtées po ur c hac une des va ri ab les.
37

5.1.3 Analyses multivariées

Prédiction de l'intention. En régression multiple, l'attitude est la variable contribuant le


plus à prédire l'intention des infinnières pratiquant dans les urgences d'agir selon le motif
de consultation de la personne UDI. Elle est suivie de la norme morale. ' Ces deux variables
expliquent 51 % de la variance de l'intention. Aucune variable externe n'était significative.

Tableau 6

Résultats estimés des paramètres pour le modèle final de prédiction de l'int,ention a

Variables EstÏInation ES P r partiel

Intercepte

Attitude directe
0,24587

0,15732
0,24980

0,04626
0,98

3.40
0,3319

0,0017 0,4]
°
Norme morale 0,10646 0,04107 2.59 0,0140 0, 17
a Trois sujets retirés des analyses
2
R O,51
38

6 Discussion

Ce dernier chapitre permet de discuter des résultats présentés précédemment sous quatre
volets en lien avec les objectifs et la question de recherche. D'abord, nous verrons les
principales caractéristiques des participantes. Par la suite, seront abordés les résultats
relatifs aux composantes de la TCP détenninant l'intention des infinnières d'agir selon le
motif de consultation des personnes UDI qui se présentent à l'urgence. En troisième lieu,
les points forts et les limites de la présente étude seront discutés. Enfin, nous tenterons de
lnentionner quelques implications au niveau de l'intervention et les pistes de futures
recherches.

6.1 Rappel des objectifs de la présente étude

Cette étude avait pour but d'identifier les facteurs psychosociaux sous-jacents à l'intention
des infirmières pratiquant dans trois unités de soins d'urgenée de Québec d'agir selon le .
motif de consultation des personnes UDI. La question de recherche était: Quels sont les
facteurs sous-jacents à l'intention des infirmières pratiquant sur des unités de soins
d'urgence de trois hôpitaux de la ville de Québec d'agir selon le motif de consultation de
personnes utilisant des drogues injectables? Deux objectifs étaient poursuivis à savoir: a)
identifier quelques caractéristiques propres aux infirmières travaillant à l'urgence et, b) de
manière exploratoire, identifier les facteurs qui vont prédire l'intention des infinnières
d'intervenir selon le motif de consultation auprès des personnes UDI qui consultent à
l'urgence. Pour en vérifier l'atteinte, nous passerons rapidement en revue les données
descriptives, avant de nous attarder sur les facteurs sous-jacents à l'intention d'adopter le
comportement à l'étude. Pour chacun, de ceux-ci nous identifierons des pistes
d'intervention · et de recherches. Nous reviendrons égalelllent sur les facteurs non
significatifs de notre l11odèle.
39

6.2 Les caractéristiques des participantes

La présente étude s'est déroulée en milieux hospitaliers. Pour les trois unités ·de SOIns
d'urgence, la population potentiellement admissible à notre étude comptait 195 personnes.
SeuleInent 43 questionnaires furent retournés, alors que 40 ont été conservés pour les
analyses descriptives et 37 pour les analyses inférentielles. Le plus grand nombre de
questionnaires reçus provenait du CH 3. Il est plausible que le haut taux de participation de
cette unité soit attribuable à une relance systématique et intensive effectuée par notre
collaboratrice locale.

En termes de caractéristiques démographiques des répondantes, la moyenne d'âge était de


33, 7 ans et les femmes étaient majoritaires. En tennes de scolarité, un peu plus de la Inoitié
a une scolarité collégiale. Six répondantes avaient étudié dans un champ de spécialisation
(e.g., cardiologie ou soins de 1ère ligne) et trois spécifiquement en toxicolnanie. Le nombre
d'années d'expérience COInme infirmière était en moyenne de 10,78 ans (é.t., 8,7 ; étendue:
1 - 34). Près des deux tiers avaient 5 ans ou moins d'expérience à l'urgence. Plus de quatre
infinnières sur cinq n'avaient jamais travaillé dans le domaine de la santé mentale. Plus de
la moitié d'entre elles avaient travaillé plus de 35 heures sur une base hebdomadaire au
cours des six derniers mois. Finalement, au cours des quatre dernières semaines, 60 % des
répondantes (n = 24) rapportent avoir donné des soins entre 1 et 5 personnes UDI, alors que
les autres (n = 16) l'auraient fait pour 6 personnes et plus. Ces données pennettent de
constater la lourdeur des tâches des infirmières oeuvrant à l'urgence tout en remarquant
leur grande mobilité et leur formation de base.

Il est intéressant de constater que ces variables ne sont pas ressorties comIne explicatives
dans notre modèle final. Plutôt, et tel que le postule la TCP, elles pourraient être lnédiées à
travers les construits théoriques. Ainsi, une fonnation en toxicoInanie ou le fait d'avoir
travaillé en santé mentale pourrait favoriser une attitude favorable à l'égard des personnes
UDI se présentant à l'urgence. Ces constats trouvent écho dans la littérature. Pour différents
auteurs (MSSS, 2005; OIIQ, 2008; Parent et al., 2007) un Inanque de connaissances et de
40

fonnation pourraient être à la base de la stigmatisation dont sont objets les personnes UDr
par le personnel soignant. Pour sa part, Buck et ses collaborateurs (2005) énoncent le
bénéfice prédominant d'être exposés à des personnes marginales sur l'adoption d'une
attitude positive chez les soignants. Le simple fait d'être en contact avec la clientèle ciblée
permettrait aux professionnels de la santé d'intervenir de Inanière plus appropriée que le
simple fait d'avoir reçu de l'éducation dans le dOlnaine . .

6.3 Facteurs sous-jacents à la prédiction de l'intention

Nous cherchions par cette étude à expliquer les facteurs psychosociaux sous-jacents à
l'intention des infinnières d'agir selon le motif de consultation des personnes UDI qui se
présentent à l'urgence. Nos résultats montrent que deux variables théoriques contribuent de
manière substantielle et statistiquement significative à prédire l' intentlon des participantes à
adopter ce cOlnportement. Il s'agit de l'attitude et de la norme morale.

L'attitude. Le premier construit théorique retenu dans notre modèle est l'attitude. Ainsi,
plus une infirmière à une attitude positive quant au fait d'agir selon le motif de
consultations de la personne UDr et plus son intention d'adopter ce comportelllent est
éle.vée. Ce résultat est corroboré par plusieurs études qui mettent en évidence l'attitude
comme facteur pouvant influencer le comportelnent des infirmières envers les personnes
UDI (McLaughlin, McKenna & Leslie, 2000; Minick, Kee, Borkat, Cain & Oparah-Iwobi,
1998, Chan & Reidpath, 2007; Chan, Stoové, Sringernyuang & Reidpath, 2008). Ainsi, les
infinnières qui ont une perception négative envers cette clientèle adoptent Inajoritairement
une attitude négative en leur présence (Minick, Kee, Borkat, Cain & Oparah-Iwobi, 1998,
Chan & Reidpath, 2007; Chan, Stoové, Sringernyuang & Reidpath, 2008), alors que les
professionnels de la santé exposés aux populations marginales adoptent davantage une

attitude positive à leur égard (Buck et al., 2005).

La norme morale. Le second construit théorique retenu est la norme morale. Pour ce
facteur, ce résultat signifie que p~us une personne a une norme morale élevée et plus elle a
41

l'intention d'agir selon la raison de consultation des personnes UDI à .l 'urgence. Certains
auteurs énoncent aussi l'iIllportance de cette variable au sein des infirmières comlne faisant
partie de leurs obligations et responsabilités envers leurs patients (Maze, 2005).

Pour faciliter la tâche en ce sens, il serait intéressant de travai'ller à briser les mythes
entourant la consommation de drogues par injection et la perception des infirmières envers
le patient ayant ces pratiques. Parfois, la peur de certains comportements envers ces
patients prédol11ine sur la norme morale (Gerada & Betterson, 2005; Hoskins, salmon,
Binks, Moody & Benger, 2005; Altice, Springer, Buitrago, Hunt & Friedland, 2003).

Les autres variables de l'étude. Finalement, aucune autre variable ne prédisait l'intention
des infirmières d'adopter le comportelnent à l'étude. Malgré le fait qu'on retrouve d'autres
éléments ÏJnportants dans la littérature qui expliquent les barrières des infirmières à
prodiguer des soins aux clientèles marginalisées, ces variables n'ont pas été significatives
dans la présente étude. Étant donné le faible taux de participation (n= 40), l'échantillon ne
permettait probablel11ent pas de faire ressortir d'autres variables ce qui ne veut pas dire pour
autant qu'elles sont absentes chez les infirmières d'urgence.

6.4 Points forts et limites de l'étude

Le premier point fort que nous souhaitons souligner est le comportel11ent à l'étude. Très peu
de données ont été publiées sur ce sujet qui n'est pourtant pas sans intérêt dans le contexte
actuel du systèm"e de santé. Le second est la dénlarche rigoureuse tant dans l'identification
des croyances saillantes individuelles par des groupes de discussion focalisée dans trois
urgences de centres hospitaliers que la préparation du questionnaire, sa validation puis sa
distribution dans les CH. Étant donné que la recherche s'effectuait dans trois centres
hospitaliers, le projet a dû être soumis à trois comités d'éthique. Les responsables cliniques
des trois établissements ont été impliqués et consultés pour le recrutelllent ainsi que le
l110de de fonctionnenlent. Plusi~urs relances ont été faites auprès de ces derniers pour
l11aximiser le taux de participation.
42

La plus importante lÏlnite de notre étude est sans conteste la petite taille de l' échanti 11on, ce
qui ne permet pas de généraliser les résultats à d'autres infirmières oeuvrant dans des
conditions similaires. Cette situation a conduit à une faible puissance statistique. Les Inotifs
qui peuvent expliquer la non-réponse au questionnaire sont nombreuses: le nlanque
d'intérêt pour la question, la période de l'année très occupée au cours de laquelle ceux-ci
ont été distribués ou encore le manque de temps ou tout simplement le malaise d ' être
confronté dans sa pratique.

Également, ce faible échantillon a peut-être produit une instabilité dans la matrice de


corrélation, elnpêchant ainsi la vérification d'associations normalement attendues selon les
prémisses de la TCP. Notons également que cette instabilité peut être le fait d ' une
identification partielle des barrières en raison du thème à l'étude ou encore du libel1é des
construits directs. En ce sens, il aurait sans doute été utile de tester le questionnaire auprès
d'un plus grand nOlnbre de participantes avant l'enquête proprelnent dite.

Autre limite, le questionnaire final était bâti à partir des contenus entendus en groupe de
discussion focalisée. Il est possible qu'un biais de désirabilité sociale ait été introduit dans
les données à ce mOlnent. Il se peut égalelnent que ce11aines participantes ne soient pas
allées au bout de leurs commentaires parce que, entre Inembres d'une même unité de soins,
il peut être difficile de faire part de son opinion lorsqu'elle diffère de ses collègues de
travail. Autrelnent dit, on ne se sent pas forcément à J'aise de parler librement et il peut être
délicat de diverger de la norme dans un tel contexte. Les entrevues en tête à tête pourraient
être à privilégier dans ces circonstances.

6.5 Pistes d'intervention et de recherche

Plusieurs pistes d'intervention et de recherche pourraient être explorées suite à cette étude
exploratoire.
43

En termes d'interventions, il serait pertinent d'introduire dès le début de la formation


infinnière des cours relatifs aux clientèles marginalisées. Davantage de stages en santé
communautaire auprès de ces personnes devraient être offet1s aux étudiantes pour les
plonger dans des réalités différentes de celles rencontrées dans des milieux conventionnels.
De plus, de l'éducation aux infinnières en pratique devrait être fournie dans un plan de
fqrmation continue par exemple. Des programmes de Inentorat avec des infirmières
expérimentées dans le domaine pourraient être aussi une piste d'intervention intéressante
ainsi que des occasions de pouvoir échanger avec des personnes qui vivent la
problématique. La situation actuelle mérite que l'on s'en préoccupe.

L'OIIQ (2008) lnentionne qu'il y aura toujours des situations où les valeurs et les
convictions de l'infinnière seront heurtées par rapport à son rôle professionnel. En réponse
à cette affirmation, l 'OIIQ affirme que:
« l'infirmière doit subordonner ses convictions personnelles aux intérêts des
clients et ceux-ci ne doivent en subir aucun préjudice. Elle doit s'assurer qu 'en tout
temps, le client recevra les soins requis par son état de santé ».

Il est donc important d'amorcer un dialogue entre personnes UDI et infinnières d'urgence.
Toutes ces interventions Inentionnées ci-haut ont comme objectif COlnnlun de changer les
perceptions qu'ont actuellement les infirnlières d'urgence à l'égard des personnes UDr et
ainsi, diminuer les frustrations et auglnenter la qualité des soins.

En termes de recherche, cette étude devrait être reconduite afin d'obtenir un nOlnbre de
participantes plus élevé et ainsi identifier d'autres variables déterminantes. Il serait aussi
intéressant de questionner les infirmières trqvaillant sur les autres unités de soins qui
interviennent auprès des personnes UDI lorsqu'elles sont hospitalisées, opérées ou encore
en traitement pour une durée prolongée. La comparaison avec des infirmières qui travaillent
dans un contexte différent que celui hospitalier (e.g. en Inilieu communautaire) pourrait
amorcer une réflexion, voire une confrontation des pratiques, et faire ressortir les élélnents
qui facilitent les soins aux personnes UDI.
44

Conclusion

Lorsque l'on prend le pouls des intervenants communautaires qui travaillent auprès des
toxicomanes et que l'on questionne les professionnels de la santé qui travaillent à
l'urgence, on comprend très rapidement l'importance de se· pencher sur la question. La
. clientèle vulnérable se fait de plus en plus lourde et les services sont de Inoins en l110ins
adaptés à cette réalité. Un écart important existe entre les fournisseurs de soins et les
consommateurs tant au niveau du langage, de la compréhension de la réalité de chaque
ac~eur ainsi qu'au niveau de la définition de la santé.

Le problèlne de con$ommation de substances illicites est en crOIssance dans les pays


développés et les soins pour ces patients ont été documentés dans la littérature comnle
problématiques surtout pour les infirmières de soins courants et de prelnière ligne (Buck et
al. 2005; McLaughlin et al., 2006). Aucune étude n'a été trouvée par rapport au changel11ent
de conlportelnent ou en lien avec l'une ou l'autre de ces théories. Étant donné que l'attitude
s~mble problématique, il faut opérer un changement à ce niveau chez les infirnlières, afin
que ces dernières puissent inter~enir efficacement auprès des UDI.

La profession infirmière est appelée de plus en plus à changer et à s'adapter aux nouvelles
réalités de notre société. Depuis des décennies, les infinnières se sont retrouvées au cœur
des préoccupations de santé des populations. Le défi de cette discipline dépend de son
habileté à répondre aux besoins de santé chez les plus vulnérables et il en va de Inêlne pour
les personnes UDI. Cette population en Inarge de la société a grandelnent besoin que ces
professionnels de la santé les accueillent comme tout autre être humain. Les infinnières ont
peut-être aussi besoin de se sentir acceptées par ces gens trop souvent laissés pour conlpte.
Ce faisant, des interactions plus positives entre patients et infirmières pourraient contribuer
à l'émergence de soins mutuellement satisfaisants et pronlouvoir la santé de citoyens
fortement stigmatisés dans notre société.
45

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67. Triandis, H. C. (1980). Values, Attitudes, and Interpersonal Behavior. Dans H. E. Jr
HOWE (ed.). Nebraska SympoSiUlTI on Motivation 1979, Lincoln, University of
Nebraska Press, 195-259.
68. Valois, P., Turgeon, H., Godin, G., Blondeau, D., & Côté F. (2001). Influence of a
persuasive strategy on nursing students' beliefs and attitude toward provision of
care to people living with HIV/AIDS. Jo.u rnal ofnursing education, 40, 354-358.
69. Vlahov, D., Sullivan, M., & Astenlborski, 1. (1992). Bacterial infections and skin
cle~ning prior to injection among intravenous drug users. Public Health Rep., 107,
595-598.
70. Zrinyi, M., & Balogh, Z. (2004). Student nurse attitudes toward homeless clients: a
challenge for education and practice. Nursing Ethics, 11, 4.
50

ANNEXES
51

Annexe 1 : Feuillet d'information et formulaire de


consentement
52


~ CENTRE HOSPITALI ER
~ UNIVERSITAIR EDEQUË6EC

27 mars 2007

Feuillet d'information au participant pour le groupe de


discussion focalisée
2
Intervenir de manière appropriée auprès des personnes utilisatrices de drogues par
injection: l'importance des infirmières ·de l'urgence

Investigatrices principales:
lsabelle Têtu, infirmière et étudiante à la maîtrise en santé cOlllmunautaire, Françoise Côté, Ph.D.,
Johanne Gagnon, Ph.D. et Diane Morin, PhD., infirmières et professeures à la Faculté des sciences
infirmières de l'Université Laval. .

Organisme subventionnaire :

Aucun

Introduction:
Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables (UD1), la salle d'urgence est souvent la
porte d'entrée du système de soins. Elles s'y présentent généralelnent après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairement dans un
centre hospitalier sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la décision · de
demander des soins. Une personne toxicolllane rencontrée à l'urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une délnarche positive. Toutefois, il s'avère que de nombreux malentendus
contribuent à ce que cette demande soit rarement reconnue par les professionnels des urgences. En
effet, souvent ces personnes UDI se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personnel,
notamment par les infirmières 3 • Ces perceptions deviennent alors une barrière majeure à une
consultation ultérieure en temps opportun, leur état requérant alors des soins plus complexes, voire
une hospitalisation. Dans ce contexte, des efforts pourraient être entrepris par les infinnières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l'égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des

2 Intervenir de manière appropriée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l'objet de la consultation et
non pas s'attarder au problème de consommation.
3 Propos tenus lors des groupes de discussion par les personnes UDI.
53

soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
médicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infirmières des urgences.

Objectif de l'étude :

L'objectifprincipal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
4
infirmières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec d'intervenir de manière
appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

Description de l'étude et procedure:

Pour se faire, deux types de collecte de données sont nécessaires. La prelnière consiste en deux
groupes de discussion focalisée d'une durée d'urie heure, pour identifier oIes croyances saillantes 5
des infirmières en regard du comportement étudié. Cette col1ecte d'infonnations se fera auprès
d'une douzaine d'infinnières oeuvrant dans les urgences. Nous sollicitons votre participation pour
cette première étape. Les groupes de discussion focalisée seront enregistrés sur audio-cassettes. Sur
la base des informations recueillies, un questionnaire auto administré anonyme sera préparé et
distribué à l'ensemble des infirmières des trois urgences dont deux se trouvent au sein du CH UQ
(HDQ et HSF A).

Risques et inconvénients possibles:

Il n 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour un groupe de discussion focalisée. Vous serez questionné sur vos préjugés
à l'égard des utilisateurs de drogues injectables.

Avantages possibles:

À court tenne, les résultats de cette recherche permettront de mieux cOlnprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infinnières à adopter ole comportelnent étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à moyen terme, une formation sur mesure pourrait être préparée puis offerte aux
infimlières œuvrant dans ce secteur d'activités. Également, des recommandations seraient °

transmises à différentes institutions d'enseignelnent qui fonnent de futures infinnières.

Droit de retrait :

Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout temps sans aucune conséquence pour
vous. Un sitnple avis verbal suffira. Toutes les informations sur les participantes qui abandonneront
l'étude seront immédiatement détruites.

Compensation financière:
Les entrevues auront lieu sur les heures de travail. Aucune compensation financière ne sera donnée.

Confidentialité:

4 Les CH concernés sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Enfant-Jésus.


5 Cette étape relève du cadre de référence de Triandis qui sera utilisé dans cette étude.
54

Les normes reconnues par les conseils de recherche, en matière de ' confidentialité et de préservation
des documents confidentiels seront strictement appliquées. En ce sens, toutes les cassettes
d'enregistrement seront gardées sous clé dans le bureau de l'investigatrice principale du projet.
Seules, cette dernière et les deux directrices de maîtrise auront accès à ces docunlents. Ces
documents seront détruits dès que le projet sera terminé au plus tard six Inois après l'analyse et
l'interprétation des données. Par ailleurs, un sernlent de confidentialité des infonnations colligées
sera signé par chacun des interviewers. Un formulaire de consentement pour la participation et
l'enregistrement de l'entrevue sera signé avant de débuter l'entrevue. Les résultats globaux de la
recherche pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu'il ne
soit possible d'en identifier les participantes.

Comité d'éthique de la recherche:


Le Comité d'éthique de la recherche de l'HDQ a approuvé la tenue de cette étude;

Personnes-ressources et questions:
Les personnes désirant plus d'information ou intéressées à partICIper à l'étude peuvent
communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 418-640-8344. Si vous avez des questions à poser
concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHUQ au numéro 418-691-5521.

Déclaration du responsable .du projet:


J'ai bien expliqué à ____________ la nature de l'étude décrite dans ce
protocole et j'ai obtenu le consentement de la participation à l'étude. Par la
présente, je certifie que, pour autant que je sache, le participant qui a signé ce
formulaire est pleinement au courant de la nature, des exigences, des risques et des
avantages relatifs à cette étude ainsi que des autres traitements .possibles dans son
cas. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun problème au
niveau de l'instruction n'est venu empêcher le participant de bien comprendre les
. implications de sa participation à ce projet de recherche.

Signature du responsable du projet: Date:


55

27 mars 2007

~ CENTRE HOSPITALIER
ΞB U IVERSITAIRE DE QUtBEC

Formulairè de consentement pour groupe de discussion focalisée

CONSENTEM"E NT

Je, soussigné(e) accepte librenlent de participer à la recherche portant sur l'identification


des facteurs sous-jacents sous-jacents à l'intention des infirmières pratiquant dans les urgences d'intervenir de
manière appropriée et mutuellelnent satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

1. On m'a expliqué, en français, une langue que je comprends et parle couramnlent, la nature, les buts et les
procédures de ce projet de recherche.

2. On m'a informé s'il y avait des risques et des avantages associés à ma participation.

3. Je comprends que ma participation est volontaire et que je peux lne retirer en tout temps sans préjudice.

4. Je comprends que les données de cette étude seront traitées en toute confidentialité et qu'elles ne seront
utilisées qu'à des fins scientifiques.

5. J'ai en ma possession un exenlplaire du feuillet d'infonllation et du formulaire de consentement que j'ai


lus préalablement. .

6. J'ai pu poser toutes les questions voulues concernant ce protocole et j'ai obtenu des réponses
satisfaisantes.

7. J'ai lu le présent fornlulaire et je consens volontairement à participer à cette étude.

8. Je comprends que ma décision de participer à cette étude ne libère ni "les investigateurs ni le CH UQ de


leurs obligations professionnelles et légales envers moi.

Nom du participant Signature du participant Date

Nom du témoin Signature du témoin Date

Nom du responsable du projet Signature du responsable du projet Date

- - - - - -- - - - -- - - - - - -- - -- - - - -
56

~ CENTREHOSPITALI ER
Hùb UN IVERSITAIREDE QUtBEC
26 avril 2007

Feuillet d'information au participant pour le groupe de


discussion focalisée

Intervenir de manière appropriée 6 auprès des personnes utilisatrices de drogues par


injection: l'importance des infirmières de l'urgence

Investigatrices principales:

Isabelle Têtu, infirmière et étudiante à la maîtrise en santé communautaire, Françoise Côté, Ph.D. ,
Johanne Gagnon, Ph.D. et Diane Morin, PhD., infinnières et professeures à la Faculté des sciences
infimiières de l'Université Laval.
Répondantes de 1'HSF A : Michèle Lafrance et Manon Pelletier.

Organisme subventionnaire :

Aucun

Introduction:

Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables (UDl), la salle d'urgence est souvent la
porte d'entrée du système de soins. Elles s 'y présentent généralement après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairenlent dans un
centre hospitalier sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la décision de
demander des soins. Une personne toxicomane rencontrée à l'urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une dénlarche positive. Toutefois, il s'avère que de nombreux malentendus
contribuent à ce que cette demande soit rarement reconnue par les professionnels des urgences. En
effet, souvent ces personnes UOl se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personnel ,
notamment par les infirmières 7 • Ces perceptions deviennent alors une barrière majeure à une
consultation ultérieure en telnps opportun, leur état requérant alors des soins plus complexes, voire
une hospitalisation . Dans ce contexte, des efforts pourraient être entrepris par les infirmières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l'égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des

6 Intervenir de mani ère appropri ée signitie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l'objet de la consultation et
non pas s'attard er au problème de consommation.
7 Propos tenus lors des groupes de discussion par les personnes UDI.
57

soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
médicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infirmières des urgences.

Objectif de l'étude :

L'objectifprincipal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
infirmières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec 8 d'intervenir de manière
appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

Description de l'étude et procédure:

Pour se faire, deux types de collecte de données sont nécessaires. La première consiste en deux
groupes de discussion focalisée d'une durée d'une heure, pour identifier les croyances saillantes 9
des infirmières en regard du comportement étudié. Cette collecte d'infonnations se fera auprès
d'une douzaine d'infirmières oeuvrant dans les urgences. Nous sollicitons votre participation pour
cette preluière étape. Les groupes de discussion focalisée seront enregistrés sur audio-cassettes. Sur
la base des informations recueillies, un questionnaire auto administré anonyme sera préparé et
distribué à l'ensemble des infirmières des trois urgences dont deux se trouvent au sein du CHUQ
(HDQ et HSFA).

Risques et inconvénients possibles:

Il n 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour un groupe de discussion focalisée. Vous serez questionné sur vos préjugés
à l'égard des utilisateurs de drogues injectables.

Avantages possibles:

À court terme, les résultats de cette recherche permettront de mieux comprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infirmières à adopter le comportenlent étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à moyen terme, une formation sur mesure pourrait être préparée puis offerte aux
infirmières œuvrant dans ce secteur d'activités. Également, des recommandations seraient
transmises à dîfférentes institutions d'enseignement qui forment de futures infirmières.

Droit de retrait:
Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout temps sans aucune conséquence pour
vous. Un simple avis verbal suffira. Toutes les infornlations sur les participantes qui abandonneront
l'étude seront immédiatement détruites.

Compensation financière:
Les entrevues auront lieu sur les heures de travail. Aucune cOlnpensation financière ne sera donnée.

Confidentialité:

8 Les CH concernés sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Enfant-Jésus.


9 Cette étape relève du cadre de référence de Triandis qui sera utilisé dans cette étude.
58

Les normes reconnues par les conseils de recherche, en matière de confidentialité et de préservation
des documents confidentiels seront strictement appliquées. En ce sens, toutes les cassettes
d'enregistrement seront gardées sous clé dans le bureau de l'investigatrice principale du projet.
Seules, cette dernière et les deux directrices de maîtrise auront accès à ces doculnents. Ces
documents seront détruits dès que le projet sera terminé au plus tard six mois après l'analyse et
l'interprétation des données. Par ailleurs, un serment de confidentialité des infonnations coll igées
sera signé par chacun des interviewers. Un formulaire de consentement pour la participation et
l'enregistrement de l'entrevue seront signés avant de débuter l'entrevue. Les résultats globaux de la
recherche pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu'il ne
soit possible d'en identifier les participantes.

Comité d'éthique de la recherche:

Le Comité d'éthique de la recherche de l 'HSF A a approuvé la tenue de cette étude.

Personnes-ressources et questions:

Les personnes désirant plus d'information ou intéressées à partlclper à l'étude peuvent


communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 418-640-8344. Si vous avez des questions à poser
concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHUQ au numéro 418-691-5521.

Déclaration du responsable du projet:

J'ai bien expliqué à la nature de l'étude décrite dans ce


protocole et j'ai obtenu le consentement de la participation à l'étude. Par la présente, je certifie que,
pour autant que je sache, le participant qui a signé ce fonnulaire est pleinement au courant de la
nature, des exigences, des risques et des avantages relatifs à cette étude ainsi que des autres
traitements possibles dans son cas. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun
problème au niveau de l'instruction n'est venu empêcher le participant de bien comprendre les
implications de sa participation à ce projet de recherche. .

Signature du responsable du projet: Date:


59

26 avril 2007

~ CENTRE HOSPITALI ER
rBjÈ UNIVERSITAIRE DEQU t BEC

Formulair~ de consentement pour groupe de discussion focalisée

CONSENTEMENT

Je, soussignée e) accepte librement de participer à la recherche portant sur l'identification


des facteurs sous-jacents sous-jacents à l'intention des infirmières pratiquant dans les urgences d'intervenir de
manière appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

9. On m'a expliqué, en français, une langue que je comprends et parle couramment, la nature, les buts et les
procédures de ce projet de recherche.

10. On m'a informé s'il y avait des risques et des avantages associés à ma participation.

Il. Je .comprends que ma participation est volontaire et que je peux me retirer en tout temps sans préjudice.

12 . . Je c01nprends que les données de cette étude seront traitées en toute confidentialité et qu'elles ne seront
·utilisées qu'à des fins scientifiques.

13. J'ai en ma possession un exemplaire du feuillet d'information et du fonl1ulaire de consentement que j'ai
lus préalablement.

14. J'ai pu poser toutes les questions voulues concernant ce protocole et j'ai obtenu des réponses
satisfaisantes.

15. J'ai lu le présent fornlulaire et je consens volontairement à participer à cette étude.

16. Je comprends que ma décision de participer à cette étude ne libère ni les investigateurs ni le CHUQ de
leurs obligations professionnelles et légales envers moi.

Nom du participant Signature du participant Date

Nom du témoin Signature du témoin Date

Nom du responsable du projet Signature du responsable du projet Date

- - - -- -- - - - - - - - -_ __ _ _ ---1
60

H~.~
--~- --/7 Centre hospitalier
C . affilié universitaire
de Québec
"1
;

3 mars 2007

Feuillet d'information au participant pour le groupe de


discussion focalisée

Intervenir de manière appropriée 1o auprès des personnes utilisatrices de drogues par


injection: l'importance des infirmièrès de l'urgence

Chercheures :
Isabelle Têtu, infirmière et étudiante à la maîtrise en santé communautaire, Françoise Côté, Ph .D. ,
Johanne Gagnon, Ph.D . et Diane Morin, PhD., infinnières et professeures à la Faculté des sciences
infirmières de l' Université Laval.

Commanditaire:

Aucun .

·Renseignements généraux:
Le département de l'urgence des centres hospitaliers reste encore la porte d'entrée dans le systènle
de santé pour une majorité de personnes. Dans ce service, leur condition est évaluée. Au besoin ,
elles y reçoivent des soins ou elles sont orientées vers les services appropriés. Or, ce secteur
hospitalier est souvent débordé. En ce sens, il semblerait qu'une large proportion des visites à
l' urgence ne soit pas appropriée. Alors que plusieurs facteurs explicatifs soient bien connus (e.g.,
vieillissement de la population, absence de médecin de famille, etc.), d'autres le sont moins. Ainsi,
la situation géographique d'un centre hospitalier, sa mission ou la population qu'elle dessert sont
autant de cOlnposantes qui peuvent aggraver une situation déjà précaire. Il en est ainsi de certains
hôpitaux situés dans des secteurs à forte défavorisation matérielle ou sociale où se concentrent des
clientèles plus problématiques, dont les personnes toxicomanes utilisatrices de drogues par injection
(UOI). .

But de l'étude:
L'objectif principal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
infirmières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec Il d'intervenir de nlanière
appropriée et lnutliellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

IOlntervenir de manière appropri ée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l' obj et de la consul tation
et non pas s'attard er au problème de consommation.
61

Déroulement de l'étude:

Pour se faire, deux types de collecte de do~nées sont nécessaires. La première consi ste en deux
groupes, de discussion focalisée pour identifier les croyances saillantes l 2 des infirmières en regard
du comportement étudié. Cette collecte d'informations se fera auprès d'une douzaine d ' infirmières
oeuvrant dans les urgences. Nous sollicitons votre participation pour cette première étape. Sur la
base des informations recueillies, un questionnaire auto adlninistré anonyme sera préparé et
distribué à l'ensemble des infirmières des trois urgences dont celle de l'hôpital l'Enfant-Jésus.

Description de l'étude:

Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables (UDI), la salle d ' urgence est souvent la
porte d'entrée du système de soins. Elles s'y présentent généralement après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairenlent dans un
c~ntre hospitalier" sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la déci sion de
demander des soins. Une personne toxicomane rencontrée à 1~ urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une démarche positive. Toutefois, il s ' avère que de nombreux t11al entendus
contribuent à ce que cette demande soit rarelllent reconnue par les professionnels des urgences . En
effet, souvent ces personnes UDI se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personn el,
notamment par les infinnières 13. Ces perceptions deviennent alors une barrière maj eure à une
consultation ul térieure en temps opportun, leur état requérant alors des soins plus complexes, vo ire
une hospitalisation. Dans ce contexte, des efforts pourraient être èntrepris par les infinllières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l' égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des
soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
médicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infinnières des urgences.

Les risques potentiels et les inconvénients de la participation:

lin 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour un groupe de discussion focalisée d'environ une heure. Les groupes de
discussion focalisée seront enregistrés sur audio-cassettes.

Bénéfices potentiels:
À court terme, les résultats de cette recherche permettront de mieux comprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infirmières à adopter le comportement étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à moyen terme, une formation sur mesure pourrait être préparée puis offerte aux
infirmières œuvrant dans ce ·secteur d'activités. Également, des recolnmandations serai ent
transmises à différentes institutions d ' enseignement qui forment de futures infinllières.

Confidentialité:
Les normes reconnues par les conseils de recherche, en matière de confidentIalité et de préservation
des documents confidentiels seront strictement appliquées. En ce sens, toutes les les cassettes
d'enregistrement seront gardées sous clé dans le bureau de l'investigatrice principale du projet.

II Les CH concern és sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Eniànt-Jésus.


12 Cette étape relève du cadre de référence de Triandis qui sera utilisé dans cette étude.
13 Propos tenus lors des groupes de di scussion par les personnes UDI.
62

Seules, cette dernière et les deux directrices de maîtrise auront accès à ces documents. Ces
documents seront détruits dès que le projet sera terminé au plus tard six mois après l'analyse et
l'interprétation des données . Par ailleurs, un serment de confidentialité des infonnations colligées
sera signé par chacun des interviewers. Un formulaire de consentement pour la participation et
l'enregistrement de l'entrevue sera signé avant de débuter l'entrevue. Les résultats globaux de la
recherche pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu ' il ne
soit possible d'en identifier les participantes.

Compensation financière:

Les entrevues auront lieu sur les heures de travail. Vous serez donc rémunérées. Aucune
compensation financière ne sera donnée.

Droit de retrait :

Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout telllps sans aucune conséquence pour vous
et sans que les soins infinniers n ' en soient affectés. Un simple avis verbal suffira. Toutes les
informations sur les participantes qui abandonneront l'étude seront immédiatement détruites .

Comité d'éthique ·de la recherche:

Le Comité d'éthique de la recherche du CHA a approuvé la tenue de cette étude.

Personnes-ressources et questions:

Les personnes désirant plus d'information ou intéressées à participer à l'étude peuvent


communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 418-640-8344. Si vous avez des questions. à poser
·c oncernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHA au numéro 649-0252 poste 3344.

Signature du responsable du projet: Date:


63

CHA Centr.9 hospitalier


affilié univ'e rsitaire
d:e Qué'b ec

3 mars 2007

Formulaire de consentement pour groupe de discussion focalisée

Intervenir de manière appropriée 14 auprès des personnes utilisatrices de drogues par


injection: l'importance des infirmières de l'urgence

CONSENTEMENT

Je, soussigné( e) accepte librement de participer à la recherche


portant sur l'identification des facteurs sous-jacents sous-jacents à l'intention des
infirmières pratiquant dans les urgences d'intervenir de manière appropriée et
mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

17. On m'a expliqué, en français, une langue que je comprends et parle couramment, la
nature, les buts et les procédures de ce projet de recherche.

18. On m'a informé s'il y avait des risques et des avantages associés à ma participation.

19. Je comprends que ma participation est volontaire et que je peux me retirer en tout
temps sans préjudice.

20. Je , comprends que les données de cette étude seront traitées en toute
confidentialité et qu'elles ne seront utilisées qu'à des fins scientifiques.

21. J'ai en ma possession un exemplaire du feuillet d'information et du formulaire de


~onsentement que j'ai lus préalablement.

22. J'ai pu poser toutes les questions voulues concernant ce protocole et j'ai obtenu des
réponses satisfaisantes.

23. J'ai lu le présent formulaire et je consens volontairement à participer à cette étude.

24. Je comprends que ma décision de participer à cette étude ne libère ni les


investigateurs ni le CHA de leurs obligations professionnelles et légales envers moi.

Déclaration du responsable du projet:

14 Intervenir de manière appropriée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l'objet de la consultation
et non pas s'attarder au problème de consommation .
64

J'ai bien expliqué à _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ la nature de l'étude décrite dans ce'


protocole et j'ai obtenu le consentement de la participation à l'étude. Par la
présente, je certifie que, pour autant que je sache, le participant qui a signé ce
formulaire est pleinement au courant de la nature, des exigences, des risques et des
avantages relatifs à cette étude ainsi que des autres traitements possibles dans son
cas. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun problème au
niveau de l'instruction n'est venu empêcher le participant de bien comprendre les
il'!1plications de sa participation à ce projet de recherche.

Nom du participant Signature du participant Date

Nom du responsable du projet Signature du responsable du projet Date


65

Annexe 2 : Questionnaire sur les croyances saillantes


individuelles
66

Canevas pour groupe de discussion focalisée


Fiche individuelle de l'infirmière

Consignes
Pour répondre aux questions suivantes, il suffit de faire 0' dans la case appropri ée. Il n ' y a
pas de bonne ou de mauvaise réponse. C'est votre opinion qui compte.

Questions

1. FORMATION

1.1 Quel est votre dernier niveau de scolarité?


Collégial
universitaire cycle 1cr
eme
2
Autre (spécifier) 1

1.2 Avez-vous un champ de spécialisation (ex. santé mentale, traumato,. etc.)?

2. EXPÉRIENCES DE TRA VAIL

2.1 Combien d'années d'expérience avez-vous comme infirmière?


moins de 6 mois 'L. -I_-,1
entrè 6 mois~l an 1_---'1
1..--

El
entre 1-2 ans
entre 2-5 ans
entre 5-10 ans
+ de 10 ans
2.2 Depuis combien d'années travai~lez-vous à l'urgence?

moins de 6 mois 1 1

entre 6 mois-1 an 1_----'1


1..--

entre 1-2 ans


entre 2-5 ans
entre 5-10 ans
+ de 10 ans
El
67

Quelle est la nature de votre poste?

infirmière chef · CJ
assistance infirmière chef l ,
infirmière . CJ
infirmière ce pi CJ
autre (préciser) < - ,_ - - ' - -
, _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

3. CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES

3.1 Quel âge avez-vous?

3.2 De quel genre êtes-vous?


masculin D féminin D
4. PRA TIQUE INFIRMIÈRE

4.1 Recevez-vous des personnes utilisatrices de drogue par injection (UDI) à votre
urgence?

oui l , Poursuivre·à la question 4.2


non l , Vous avez terminé

4.2 En vous référant aux soins que vous devez donner aux personnes UDI, quels
sont les facteurs qui influencent positivement ou négativement votre pratique
infirmière à leur endroit?

Facteurs positifs Facteurs négatifs

--- - -- -- - -- - - ._ - - - --
68

4.3 Êtes-vous satisfaite de vos interventions infirmières à l'égard des personnes


UDI?

oui 1 1 Si oui, dire pourquoi en quelques lignes


non 1 1 Sinon, poursuivre à la question 4.4

4.4 Avez-vous déjà songé à modifier votre pratique à l'égard des personnes UDI?

oui 1 1 Si oui, poursuivre à la question 4.5


non 1 1 Sinon, dire pourquoi en quelques lignes

4.5 Quels seraient les avantages et les désavantages de modifier votre pratique à
l'égard des personnes UDI?

Avantages Désavantages

4.6 Quels facteurs pourraient faciliter ou nuire à ce changement de pratique?

Facteurs facilitant Facteurs nuisibles


69

4.7 Quelles seraient les personnes qui seraient d'accord ou en désaccord avec
l'adoption d'une pratique infirmière différente à l'égard des personnes UDI?

Personnes d'accord Personnes en désaccord

5. BESOINS DE FORMATION

5.1 Quels seraient vos besoins en terme de formation quant à un éventuel


changement de pratique à l'égard des personnes UDI?

COMMENTAIRES

Merci de votre collaboration

Isabelle Têtu, inf.


70

Annexe 3 : Croyances saillantes individuelles


71

Croyances saillantes personnelles (n = Il)

Croyances comportementales / attitudinales


o si sûr des résultats;
o facilité d'approche du pt 1 améliorer davantage son approche (2)
o Le triage
o Se faire une carapace
o ça ne provoque pas le pt, ils nous trouvent plus fine que les autres, ça évite
les conflits.
o Aucun avantage (4)
o moins d' impatience
o mieux réaliser dans ma pratique.
o Meilleure collaboration pt-inf (2)
o être encore plus aidant pour éviter les récidives 1 meilleures chances qu 'ils
reviennent et meilleure santé. (2)
o meilleure ambiance de travail, influence positive sur les autres,

o collègues parfois en désaccord mais ne s'en fait plus.


o Aucun désavantage (9)
o Favoriser plus d'efforts de la part des clients qui utilisent UDI.
o pas de collaboration, augmentation de la tension,
o argentino plus fréquent (contentions tout le corps),
o Ne reviendront pas.
o Cépi

Croyances normatives
• personnes d'accord
.0 chef d' unité linf-chef lAIe (2),
o sécurité,
o infirmiers sur le plancher (3),
72

o préposés,
o les répondants eux-même (3),
o md (2),
o ts (2),
o psychiatre,
o DSI,
o jeunes/intérêts particuliers,
o UDI
• Personnes en désaccord
o rnd,

o aucune (6),
o infinnières,
o personnes bornées/blasées (2)
• (Les in! se retrouvent à cheval entre les pers en accord et celles en désaccord).

Croyances de contrôle
• Facteurs positifs
o Aucun facteur positif (4)
o relation d'aide, empathie (2) (empathie envers leurs souffrances, elnpathie
pour leurs proches)
o compréhension,
o *attitude / S'ils sont polis (2)
o patience
o *collaboration
o la compliance aux soins,
o la sincérité du pt.
o Leur besoin d'aide, de s'en sortir, leur désir de s'en sortir nous motive à
les aider, à les référer et faire de la relation d'aide. (3)
o des pts positifs.
o L'épisode (tjs plus facile /d'être ernpathique).
73

a nous informent tjs quand ils ont une infection (VIH ou hépatite).
a le temps
a le travail antérieur car compassion développé (a déjà travaillé à Pdr),
a l'attitude négative des autres (surtout pas faire pareil).
a Si je les ai déjà soigné (rencontré): .
a Si la personne a des ressources, famille
a les jeunes, moins intéressants avec les plus vieux.
a Attitude de l'inf au triage (2)
a Intervenants en toxico (tous à L'HSFA)

• Facteurs négatifs:
a Intoxication (4)
a * Agressifs (verbal et physique) (9)
a argumentation perpétuelle/ marchandage (3)
a sales, 'crottés' (2)
a demandes +++,
a jamais un Ind va appeler un toxicologue et contrairement aux autres
spécial istes on ne va pas adlnettre un pt de soir-nuit ou fin de semaine.
a des manipulateurs, menteurs chroniques (3)
a . peur du VIH et VHC ou risque élevé de contamination (6),

a pas de reconnaissance, travaille dans le vide,


. .
a ne saIS pas pIquer.
a Jugement / préjugés (2)
a sans ressource
a *pas de collaboration (3)
a Pas de patience
a pas confiance en nous.
a lieux physiques (Inanque d'intimité) (2)
a la non-compliance (2)
a la dÎlninution du seuil de dlr.
a Moyens de contentions (argentino) freine les soins et auglnente l'agressivité.
74

o récidivants multiples,
o mutisme.
o Très revendicateurs.
o troubles psychiatriques,
o pas de formation en psychiatrie,
o Ils sont plus sensibles au rejet donc sont agressifs au triage à cause de ça.

• *Facteurs positifs et négatifs (les éléments peuvent se retrouver dans les deux
côtés) : leur attitude, degré de collaboration.

• Facilitants:
o coopérati on
o cOlnpréhension du pt par rapport aux interventions faites avec lui.
o Aucun (3)
o lieux physiques / endroits calmes (2)
o temps, disponibilité.
o augmenter l' elnpathie et augmenter l'écoute du vécu pour les aider.
o une urgence un peu moins achalandée et une diminution de surcharge de
travail.
o fonnation/sensibilisation par professionnels et UDI,
o réorganisation des services,

• Nuisibles:
o retournent dans le même milieu,
o pas compliants aux tt/ne reviennent pas pour les antibio. 'Aide-toi et le.ciel
t'aidera'
o achalandage de l'urgence (2)
o Aucun (2)
o Temps disponible (3)
o surcharge de travail
o Contentions
75

o EnvironneInent de l'urgence
o SI nen ne se passe
o attitudes non-ouvertes.

• 4.6: Ne sait pas.

Plusieurs éléments de réponse de cette section (4.6) ressemblent à 4.2


*Autres
Formations:

• lois
• réagir lorsqu'on est en situation de crise, afin que la situation ne dégénère pas.
• interventions auprès des pts agressifs et/ou intox.
• Peut-être d'en apprendre un plus sur eux, leurs habitudes de vie afin de ll1ieux
cOlnprendre leur problèlne.

• Les nouvelles et les drogues actuelles et leurs effets. Connaître les effets de
certaines drogues, risque sur la santé. (3)
• ressources vers lesquels on peut les diriger. (3)

• Rien (2)
• connaître l'approche priorisée.
• connaître les termes qu'ils utilisent ex. : fix, wash-out.(2)
• témoignages d'UDI, sensibil}sation quant à leur vie, effets physiques, comIllent
fonctionne système, souvent savoir leur chelninement. (2)

4.3 La plupart des répondants sont satisfaits de leurs interventions inf à l'égard des UDI
car ils considèrent qu'ils les traitent cornIne tout autre type de patient.

4.4 Peu de répondants ont aussi songé à modifier leur pratique pour les ll1êmes raisons
que 4.3

Enregistrements :
76

, (éléments autres que ceux retrouvés dans les questionnaires)


• Pas le dada des inf de se retrouver avec udi dans leur .équipe
• lamais soulagés, ont faim, en sevrage
• Moins bien vu que les consommateurs d'alcool
• Refus de traitement/travaillent dans le vide
• Plus agités quand accompagnés de la police, ambulance (souvent pas
vo lontaires)
• Les infne font pas d'éducation avec UDI
• Formati on sur s et sx de sevrage
• Souvent on doit les intuber, ·salle de réanimation
• Pas de ressource hUlnaine dédiée à cette clientèle
• Devrait exister un centre ailleurs que dans un hôpital ,
• Pas de fonnation en ce sens aux inf
• laInais une clientèle bienvenue.
• Pas bonne collaboration avec B8
• Ventiler sur toxico, avoir quelqu'un avec qui.
• Bcp d'infections suite aux injections
• Difficile d'évaluer ce qu'ils ont pris
• Clients volontaires vs non-volontaires
• Seuil de dlr bas
• Ils viennent à l'urgence pour qu'on règle leur problème de santé et non leur
problème de consommation. On ne pense pas qu'ils attendent de nous qu'on.
règle leurs problèmes de consommation. Comme tous les pts, il y en a des
patients d'autres non.
• Frictions que ça amènent avec les autres patients
• Ça vient perturber nos valeurs
• Il faut dédier des gens à ces personnes.
• Organisation des services
77

• Dans les gros centres comme Qc et Mtl, il devrait y avoir des centres pour
accueillir ces gens-là.

• Ce qui influence bcp ce sont les habitués connus par tout le personnel, ils partent
avec deux prises en moins.

• Interventions infirmières appropriées oui car on ne voit pas comment ça se passe


ailleurs dans les hôpitaux et on a pas de feedback, les patients ne reviennent pas
nous dire
• COlnmentaires des collègues
78

Annexe 4 : Croyances modales


79

Croyances cOlnportel11éntales / attitudinales

-
Collaboration patient-infirmière, meilleure 6
approche patient
Qualité /efficacité des soins 3
Triage 3
Peur de contalnination 3
Utilisation des contentions (argentino) 3
Boulverser mes valeurs personnelles
Empathie/c01l1prendre leurs souffrances 3

Croyances normatives

Chef d'unité, infirnlière-chef, AIC, DSI 4


Infirmières de plancher 4
Médecins 4
Travailleurs sociaux 2
Sécurité 1
Préposés 1
Jeunes infirmières ]

UDI ]

Personnes blasées ]

Total 19
80

Croyances de contrôle

Agressivité 9
Environnelnent de travail, achalandage 7
Peur de contamination 6
Collaboration, compréhension du patient 5
face aux soins reçus
Compliance au traitement 5
Ressources disponibles pour les aider 5
Intoxication 4
Temps 4
Patients qui veulent de l'aide, désir de s'en 3
sortir, refus de traitenlent ???
Récidivants 2
Formation du personnel 2
Revendicateurs, argumentation 2
Jugement/préjugés 2
Nous infonnent quand VIH ou VHC 1
Expérience avec UDI antérieurelnent 1
Attitudes négatives des autres infirmières 1

Refus de traitement????
81

Annexe 5 : Lettre d'introduction et message aux


participantes pour la validation du questionnaire
82

Québec, le 8 octobre 2007

Madame Chantale Viens


Professeure
Faculté des sciences infirmières
Université Laval

Objet: questionnaires dans le cadre d'un mémoire de maîtrise

Madame Viens, 1

Tel que discuté avec madame Françoise Côté, je vous JOIns 30 exemplaires de mon
questionnaire. Je vous propose également un petit 111essage à livrer à vos étudiantes, afin de
les informer de la tâche qui leur ait demandé.

Je vous suis très reconnaissante pour le temps consacré,

Sincères salutations,

Isabelle Têtu, inf.


418-640-8344
isatetu@hotmail.com
83

Message pour les étudiantes

L'étudiante qui requiert votre aide est infirmière au CSSS de la Capitale et étudiante à la
maîtrise en santé comlnunautaire. Dans le cadre de son mélnoire, elle s'est intéressée aux
relations des infirmières d'urgence avec les personnes qui utilisent des drogues injectables.
Pour identifier leurs croyances, elle a élaboré un questionnaire sur la base de données
collectées auprès d'infirmières de trois CH. Cependant, avant de le distribuer à une large
échelle, elle doit en faire la validation. C'est ici qu'elle sollicite votre assistance.

Si vous travaillez actuellement à l'urgence, et que vous acceptez de l'aider, il suffit pour
vous de cOlnpléter le questionnaire. Si vous avez travai lIé à l'urgence au cours des deux
dernières années, Inais que vous n'y êtes plus, vous pouvez également y répondre. 11 s' agira
de vous transposer à cette époque puisque plusieurs questions portent sur les troi s prochains
Inois. Vous devez C0111pter environ 20 minutes pour y répondre.

Suite aux analyses que Je ferai à partir de vos réponses, je pourrai vérifier les qualités
Inétrologiques de mon questionnaire, le corriger puis le distribuer aux infinnières d' urgence
des CH sélectiqnnés. Cette étape complétée, je rédigerai un article en français qui , je
l'espère, pourra être consultée par le plus grand nOlnbre d'infirmières intéressées à ce sujet.

Je vous suis reconnaissante de collaborer à Ina formation et vous en relnercie sincèrement,

Isabelle Têtu, inf.


84

Annexe 6 : Feuillet d'information au participant pou.r le


questionnaire auto-rapporté
85


~CENTR E HOSPITALIER
lÈJÈ UN IVERSITAIRE DE QUËBEC

27 mars 2007

Feuillet d'information au pàrticipant pour questionnaire auto-


rapporté
15
Intervenir de manière appropriée auprès des personnes utilisatrices de drogues par
injection: l'importance des infirmières de l'urgence

Investigatrices principales:

Isabelle Têtu, infimlière et étudiante à la maîtrise en santé communautaire, Françoise Côté, Ph.D. ,
Johanne Gagnon, Ph.D. et Diane Morin, PhD. et infirmières et professeures à la Faculté des
sciences infirm ières de l'Université Laval.

Organisme subventionnaire :

Aucun

Introduction:
Pour les personnes qui utilisent des drogues ' injectables (UDI), la salle d'urgence est souvent la
porte d'entrée du systèlne de soins. Elles s 'y présentent" généralelnent après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairetnent dans un
centre hospital ier sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la décision de
demander des soins. Une personne toxiconlane rencontrée à l'urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une dénlarche positive. Toutefois, il s'avère que de nombreux tnalentendus
contribuent à ce que cette detnande soit rarelnent reconnue par les professionnels des urgences. En
effet, souvent ces personnes UOl se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personnel,
notamment par les infirmières 16. Ces perceptions deviennent alors une barrière majeure à une
consultation ultérieure en temps opportun, leur état requérant alors des soins plus · complexes, voire
une hospitalisation. Dans ce contexte, des efforts pourraient être entrepris par les infinnières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l'égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des

15 Intervenir de mani ère appropriée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l' objet de la con sultati on
et non pas s'attarder au problème de consommation.
16 Propos tenus lors des groupes de discussion par les personnes UDI.

- -- - - -- -- -----" ---
86

soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
médicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infinnières des urgences.

Objectif de l'étude :

L'objectif principal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
infirmières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec!7 d'intervenir de Inanière
appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

Description de l'étude .et procédure:

Pour ce faire, deux types de collecte de données sont nécessaires. Une première a été
effectuée auprès d'une douzaine d'infirmières oeuvrant dans les urgences de l 'HDQ et de
l 'HSFA sous forme de groupes de discussion focalisée. Sur la base des informations
recueillies, un questionnaire auto administré a été élaboré et nous demandons votre
participation pour répondre à ce dernier de façon anonyme.

Risques et inconvénients possibles:

Il n 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour remplir le questionnaire de façon anonyme d'environ 20 Ininutes.

Avantages possibles:

À court tenne, les résultats de cette recherche pennettront de Inieux comprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infirmières à adopter le comportement étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à moyen tenne, une formation sur mesure pourrait être préparée puis offerte aux
infirmières œuvrant dans ce secteur d'activités. Également, ' des recommandations seraient
transmises à différentes institutions d'enseignement qui forment de futures infirmières.

Droit de retrait :

Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout temps sans aucune conséquence pour
vous. Un sÎlnple avis verbal suffira. Toutes les informations sur les participantes qui abandonneront
l'étude seront immédiatement détruites.

Compensation financière:

Les questionnaires seront remplis sur les heures de travail. Aucune compensation financière ne sera
donnée. .

Confidentialité:

Les normes reconnues par les conseils de recherche, en nlatière de confidentialité et de préservation
des documents anonynles seront strictenlent appliquées. Les résultats globaux de la recherche
pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu'il ne soit possible
d'en identifier les participantes.

17 Les CH concernés sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Enfànt-Jésus.


87

Comité d'éthique de la recherche:

Le Comité d'éthique de la recherche de l 'HDQ a approuvé la tenue de cette étude.

Personnes-ressources et questions:

Les personnes désirant plus d' information ou intéressées à partIcIper à l' étude peuvent
communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 4 18-640-8344. Si vous avez des questions à poser
concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHUQ au numéro 418-691-55 2 1.

Déclaration du responsable du projet:

J'ai bien expliqué à _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ la nature de l'étude décrite dans ce


protocole. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun
problème au niveau de l'instruction n'est venu empêcher le participant de bien
comprendre les implications de sa participation à ce projet de recherche.

Signature du responsable du projet: Date:


88

~CENTRE HOSPITALIER
~ UNIVERSITAIREDEQUÉBEC

26 avri l 2007

Feuillet d'information au participant pour questionnaire auto-


rapporté

. Intervenir de manière appropriée l8 auprès des personnes utilisatrices de drogues par


injection: l'importance des infirmières de l'urgence

Investigatrices principales:

Isabelle Têtu, infirmière et étudiante à la maîtrise en santé cOlnmunautaire, Françoise Côté, Ph.D. ,
Johanne Gagnon, Ph.D. et Diane Morin, PhD. et infinnières et professeures à la Faculté des
sciences infinnières de l'Université Laval.
Répondantes de l 'HSF A : Michèle Lafrance et Manon Pelletier.

Organisme subventionnaire :

Aucun

Introduction:

Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables (UDJ), la salle d'urgence est souvent la
porte d'entrée du systèlne de soins. Elles s 'y présentent généralement après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairement dans un
centre hospitalier sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur pour prendre la décision de
demander des soins. Une personne toxicolnane rencontrée à l'urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une démarche positive. Toutefois, il s'avère que de nOlnbreux n1alentendus
contribuent à ce que cette demande soit rarement reconnue par les professionnels des urgences. En
effet, souvent ces personnes UOl se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personnel ,
notamment par les infirmières l9 • Ces perceptions deviennent alors une barrière majeure à une
consultation ultérieure en temps opportun, leur état requérant alors des soins plus complexes, voire
une hospitalisation. Dans ce contexte, des efforts pourraient être entrepris par les infirn1ières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l'égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des

18 Intervenir de manière appropriée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l'objet de la con sultati on
et non pas s'attarder au probl ème de consommation.
19 Propos tenus lors des groupes de discussion par les personnes UDI.
89

soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
médicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infirmières des urgences.

Objectif de l'étude :

L'objectifprincipal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
20
infirmières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec d'intervenir de manière
appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

Description de 1; étude et procédure:

Pour ce faire, deux types de collecte de données sont nécessaires. Une première a été
effectuée auprès d'une douzaine d'infirmières oeuvrant dans les urgences de 1'HDQ et de
l 'HSF A sous forme de groupes de discussion focalisée. Sur la base des infonnations
recueillies, un questionnaire auto adlninistré a été élaboré et nous demandons votre
participation pour répondre à ce dernier de façon anonylne.

Risques et inconvénients possibles:

Il n 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour remplir le questionnaire de façon anonyme d'environ 20 n1inutes.

Avantages possibles:

À court ternle, les résultats de cette recherche pennettront de mieux cOlnprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infirmières à adopter le comportelnent étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à moyen terme, une formation sur nlesure pourrait être préparée puis offerte aux
infinnières œuvrant dans ce secteur d'activités. Également, des recomlnandations seraient
transmises à différentes institutions d'enseignement qui forment de futures infirmières.

Droit de retrait :

Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout temps .sans aucune conséquence pour
vous. Un simple avis verbal suffira. Toutes les informations sur les participantes qui abandonneront
l'étude seront immédiatement détruites. .

Compensation financière:

Les questionnaires seront remplis sur les heures de travail. Aucune compensation financière ne sera
donnée.

Confidentialité:
Les normes reconnues par les conseils de recherche, en matière de confidentialité et de préservation
des documents anonylnes seront strictement appliquées. Les résultats globaux de la recherche
pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu'il ne soit possible
d'en identifier les participantes.

20 Les CH concernés sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Entànt-Jésus.


90

Comité d'éthique de la recherche:

Le Comité d'éthique de la recherche de l'HSFA a approuvé la tenue de cette étude.

Personnes-ressources et questions:

Les personnes désirant plus d'information ou intéressées à partIcIper à l'étude peuvent


communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 418-640-8344. Si vous avez des questions à poser
concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHUQ au numéro 418-691-552l.

Déclaration du responsable du projet:


J'ai bien expliqué à ____________ la nature de l'étude décrite dans ce
protocole. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun

problème au niveau de l'instruction n'est venu empêcher le par:ticipant de bien


comprendre les implications de sa participation à ce projet de recherche.

Signature du responsable du projet: Date:


91

CHA Centre hospitalier


affilié universitaire
d,e Québec .

3 mars 2007

Feuillet d'information au participant pour ' questionnaire auto-


rapporté

Intervenir de manière appropriée 21 auprès des personnes utilisatrices de drogues par


injection: l'importance des infirmières de l'urgence

Chercheures :
Isabelle Têtu, infirmière et étudiante à la maîtrise en santé conlmunautaire, Françoise Côté, Ph.O. ,
Johanne Gagnon, Ph.D. et Diane Morin, PhO. et infinl1ières et professeures à la Faculté des
sciences infirmières de l'Université Laval.

Commanditaire:

Aucun

Renseignements généraux:
Le département de l'urgence des centres hospitaliers reste encore la porte d'entrée dans le systèll1e
de santé pour une majorité de personnes. Dans ce service, leur condition est évaluée. Au besoin,
elles y reçoivent des soins ou elles sont orientées vers les services appropriés. Or, ce secteur
hospitalier est souvent débordé. En ce sens, il semblerait qu'une large proportion des visites à
l'urgence ne soit pas appropriée. Alors que plusieurs facteurs explicatifs soient bien connus (e.g.,
vieillissement de la population, absence de médecin de famille, etc.), d'autres le sont moins. Ainsi,
la situation géographique d'un centre hospitalier, sa 111ission ou la population qu'elle dessert sont
autant de composantes qui peuvent aggraver une situation déjà précaire. Il en est ainsi de certains
hôpitaux situés dans des secteurs à forte défavorisation matérielle ou sociale où se concentrent des
clientèles plus problématiques, dont les personnes toxicomanes utilisatrices de drogues par injection
(UDI).

But de l'étude :
L'objectifprincipal de cette étude est d'identifier les facteurs sous-jacents à l'intention des
22
infinnières pratiquant aux urgences de trois hôpitaux de la ville de Québec d'intervenir de nlanière
appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectables.

21 Intervenir de manière appropriée signifie fournir les soins qui correspondent aux problèmes de santé qui fait l'objet de la consultation
et non pas s'attarder au problème de consommation.
22 Les CH concernés sont Saint-François d'Assise, Hôtel-Dieu de Québec et l'Enfant-Jésus.
92

Déroulement de l'étude:

Pour se faire, deux types de collecte de données sont nécessaires. La première consiste en deux
groupes de discussion focalisée pour identifier les croyances saillantes 23 des infirmières en regard
du comportement étudié. Cette collecte d'informations a ,déjà été effectuée auprès d'une douzaine
d'infirmières oeuvrant dans les urgences. Sur la base de ces informations, un questionnaire auto
administré anonyme sera distribué à l'ensemble des infirmières des trois urgences dont celle de
l'Enfant-Jésus.

Description de l'étude :

Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables (UDI), la salle d'urgence est souvent la
porte d'entrée du système de soins. Elles s'y présentent généralement après une longue série de
détériorations de leur état de santé. Cette situation est délicate, car se rendre volontairement dans un
centre hospitalier sous-entend qu'elles s'accordent assez de valeur ' pour prendre la décision de
delnander des soins. Une personne toxicolnane rencontrée à l'urgence devrait ainsi être perçue
comme effectuant une démarche positive. Toutefois, il s'avère que de nOlnbreux lnalentendus
contribuent à ce que cette demande soit rarement reconnue par les professionnels des urgences. En
effet, souvent ces personnes UDI se sentent jugées, non respectées et dévalorisées par le personnel,
24
notamment par les infirmières • Ces perceptions deviennent alors une barrière Inajeure à une
consultation ultérieure en temps opportun, leur état requérant alors des soins plus complexes, voire
une hospitalisation. Dans ce contexte, des efforts pourraient être entrepris par les infirmières pour
rétablir le lien de confiance avec ces personnes. Afin de les assister dans la révision de leurs
pratiques à l'égard de cette clientèle, il faut d'abord comprendre leur motivation à lui fournir des
soins appropriés à sa condition. Bien que de telles études aient été réalisées pour la profession
Inédicale, très peu de données à jour sont disponibles concernant les infimlières des urgences.

Les risques potentiels et les inconvénients de la participation:

Il n 'y a aucun effet secondaire ou risque à participer à l'étude. Le seul inconvénient est de prendre
le temps nécessaire pour remplir le questionnaire de façon anonyme d ~ environ 20 minutes.

Bénéfices potentie Is :

À court terme, les résultats de cette recherche permettront de mieux comprendre les facteurs sous-
jacents à l'intention des infirmières à adopter ' le comportement étudié. Sur la base de cette
connaissance, et à lTIoyen terme, une fonnation sur mesure pourrait être préparée puis offerte aux
infirmières œuvrant' dans ce secteur d'activités. Également, des recomlnandations seraient
transmises à différentes institutions d'enseignenlent qui forment de futures infirmières.

Confidentialité:
Les normes reconnues par les conseils de recherche, en matière de confidentialité et de préservation
des documents anonylnes seront strictement appliquées. Les résultats globaux de la recherche
pourront faire l'objet de diffusion dans des revues scientifiques ou autres, sans qu'il ne soit possible
d'en identifier les participantes.

23 Cette étape relève du cadre de référence de Triandis qui sera utilisé dans cette étude.
24 Propos tenus lors des groupes de discussion par les personnes UDI. '
93

Compensation fi nancière :

Les questionnaires seront remplis sur les heures de travail. Vous serez donc rémunérées. Aucune
compensation financière ne sera donnée.

Droit de retrait :

Vous avez la possibilité de vous retirer de l'étude en tout temps sans aucune conséquence pour vous
et sans que les soins infinniers n'en soient affectés. Un simple avis verbal suffira. Toutes les
informations sur les participantes qui abandonneront l'étude seront immédiatement détruites.

Comité d'éthique de la recherche:

Le Comité d'éth ique.de la recherche du CHA a approuvé la tenue de cette étude.

Personnes-ressources et questions:

Les personnes désirant plus d'information ou intéressées à participer à l'étude peuvent


communiquer avec Isabelle Têtu au numéro 418-640-8344. Si vous avez des questions à poser
concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez vous adresser au directeur des
services professionnels du CHA au nUlnéro 649-0252 poste 3344.

Déclaration du responsable du projet:

J'ai bien expliqué à _______________ la nature de l'étude décrite dans ce


protocol.e. Aucun problème de santé, aucune barrière linguistique ni aucun
problème au niveau de l'instruction n'est venu empêcher le participant de bien
comprendre les implications de sa participation à ce projet de recherche.

Signature du responsable du projet: Date:


l
94

Annexe 7 : Questionnaire étude principale


l
95

M
. . ...... UNIVERSITÉ
• LAVAL

LES SOINS AUX PERSONNES QUI UTILISENT DES DROGUES INJECTABLES


À L'URGENCE: DÉFI POUR LES INFIRMIÈRES?
96

DIRECTIVES POUR RÉPONDRE À CE QUESTIONNAIRE


1. Cette étude s'adresse aux infinnières qUI pratiquent à l'un ou l'autre des
départements d'urgence de l 'Hôpital Enfant-Jésus, l 'Hôpital Saint-François
d'Assise ou de l 'Hôpital 1'Hôtel Dieu et qui ont soigné des personnes qui utilisent
des drogues par injection (UDI) au cours des trois derniers mois.
2. Pour compléter ce questionnaire, prévoir environ 20 minutes.
3. Répondre ce qui vous vient spontanément à l'esprit. Cocher une seule case. Il n'y
a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. C'est votre opinion qui est importante.
4. Certaines' questions peuvent paraître sel11blables. Il s'agit donc de les lire
attentivement et de répondre à toutes.
5. Donner une seule réponse à chaque question, à moins d'indications contraires.
6. Pour répondre à la plupart des questions, il suffit de faire un ./ dans la case qui
correspond le mieux à votre opinion.
7. Nous vous assurons que vos réponses sont strictement confidentielles.
Voici un exemple sur la manière de répondre aux questions

Au cours des six prochains mois, j'ai l'intention de marcher 30 l11inutes, trois fois par sen1aine
après mon travail.

Si vous avez la fenne intention de ne pas adopter ce comportement, vous cocherez la case «très
improbable».

Très Assez Légèrenlent Légèrement Assez Très


improbable improbable Improbable probable probable probable

Si vous avez la ferme intention d'adopter ce comportement, vous cocherez la case «très
probable».

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


improbable improbable Improbable probable probable probable

Si votre intention n'est pas ferme dans un sens ou dans l'autre, vous choisirez l'une des autres cases.
MERCI, VOTRE COLLABORATION EST NOTRE PLUS PRÉCIEUX ATOUT POUR MIEUX
COMPRENDRE LES RELATIONS ENTRE LE PERSONNEL SOIGNANT ET LES
PERSONNES UDI QUI SE PRÉSENTENT À L'URGENCE.

- - -- - -
------- --- --- ------------------------------------------------------------------~
97

SECTION 1

A VANT DE RÉPONDRE AUX PROCHAINES QUESTIONS, LIRE D'ABORD LA MISE EN


SITUATION DANS L'ENCADRÉ.

Hector est un homme de 35 ans qui s'injecte de la cocaïne depuis 10 ans. Il se présente seul
à l'urgence alors que la salle est bondée. Carole, l'infinnière du triage, se souvient de lui ,
car dernièrement il s'était présenté à l'urgence et avait signé un refus de traitement. Ell e lui
demande la raison de sa nouvelle visite. Visiblement en consommation et un peu mêlé, il se
dit fiévreux depuis 24 heures. Il lui montre également une rougeur sur son avant-bras . .À
l'examen, Carole constate effectivement une rougeur importante. Hector lui dit que ça
grossit et que ça fait mal. Elle vérifie sa température. Il fait 38,1 C buccale. Elle le cote
prioritaire.

Ses collègues sont surpris de sa décision. Pour eux, il aurait été plus pertinent de dire à
Hector de revenir le lendenlain matin pour voir un toxicologue ou un psychiatre. Carole
leur répond qu'elle a agi en fonction du problème de santé actuel de Hector et non pas de sa
toxicolnanie.

Pour les prochaines questions, l'expression Agir selon le motif de consultation de la


personne UDf signifie lui fournir les soins pour son problème actuel de santé.
En pensant à cette situation, répondre aux questions suivantes.

AU COURS DES TROIS PROCHAINS MOIS,


1•. J.,.
al l'.ln t en f Ion d' agIr se on e mo ffd
1 e consu It·
at10n de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


improbable iniprobable Improbable Probable probable probable

2
.,
J agirai se on e motI·fd e consu tatIon .de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


improbable improbable Improbable Probable probable probable

3. j'évalue que mes probabilités d'agir selon le motif de' consultation de la personne
UDI sont ...

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très

faibles faibles faibles fortes fortes fortes


98

4. Je p anl"file d' aKlr se on e motI"fd e.con su tatIon de a personne UDr

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


improbable improbable Improbable probable probable probab le

Agir selon le motif de consultation de la personne UDf signifie lui fournir les soins pour
son problème actuel de santé.

5. Pour moi, agir selon le motif de consultation de la personne UDI au cours des trois
" mOlS seraIt """
proc halns

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


inutile inutile Inutile utile utile util e

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


insécurisant insécurisant Insécurisant sécurisant sécurisant sécurisant

Très Assez Légèrell1ent Légèrement Assez Très

imprudent imprudent Inlprudent prudent imprudent prudent

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très

inconfortable inconfortable Inconfortable confortable confortable confortabl e

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très

déplaisant déplaisant Déplaisant plaisant plaisant plaisant

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très

irresponsable irresponsable Irresponsable responsable responsable responsabl e


99

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


frustrant frustrant Frustrant gratifiant gratifiant gratifiant

6. Pour moi, agir selon le motif de consultation de la personne UDI au cours des trois
prochains mois pourrait ..... .

6 1 m '·d
al er a mIeux compren d re eurs sou ffrances.

Très Assez Légèrenlent Légèrement Assez Très


E n désaccord en d ésaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

6. Pour moi, agir selon le motif de consultation de la personne UDI au cours des trois
prochains mois pourrait ......

62 augmen t er a qua Il'


1 e d e mes sOIns.

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


En désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

.
63 ame lorer mon approc h e envers eux.

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


En désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

7. Pour moi, agir selon le motif de consultation de la personne UDI au cours des trois
. mOlS seraIt ...
prochalns

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


difficile difficile Difficile facile facile facile

·8. Je suis confiant/e de pouvoir agir selon le motif de consultation de la personne UDI au
cours d es t
rOIsh
proc ·alns mOlS.

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très

en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord


100

Au cours des trois prochains mois,


.,
9 SI••Je 1e veux, J agIraI se on e motI·fd e consu tatlqn de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

• 1 n ' en f len t
10"1 QU "a mOI. d' agIr se on e motI·fd e con su tatIon de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d ' accord d' accord

· me sens capa bl e d' agIr se on emo(fd


Il . Je 1 e consu tatlon de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d ' accord

Agir selon le motif de consultation de la personne UDI signifie lui fournir les soins pour
son problème actuel de santé.

12. Au cours des trois prochains mois, la décision d'agir selon le motif de consultation de
1a personne UDI es t sous mon con t ro") e.,

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord En désaccord d'accord d'accord d'accord

13. l'agirai selon le motif de consultation de la personne UDI au cours des trois prochains
mois même si ...

13 .1 a ere 1rJas a son t rait emen t .


eIl en 'dh'

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en dés"accord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord
101

13 2 eIl e es t agressive.

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

133"
. Je crains d e me J!lguer sur une aigui11 e con t amlnee.

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

134 l' urgence es t ac h a1an d'ee.

Très Assez Légèrement Légèrenlent Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d' accord

13 5 eIl e es t"ln t OXI~ uee.

Très Assez Légèrenlent Légèrenlent Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d' accord

14. La plupart des personnes importantes pour moi pense que je devrais agir selon le
mo f l f de consu 1taf Ion de 1a personne UD 1

Très Assez Légèrelnent Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord
102

Agir selon le motif de consultation de la personne UDf signifie lui fournir les soins pour
son problème actuel de santé.

15. Les personnes dont l'opinion compte pour moi pensent que je devrais agir selon le
mo f 1[ de consu1taf Ion de 1a personne UD 1

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

.,
16 a en d'a ce que J agIsse se on e motI·[d e consu tatlon de 1a personne UDI
0 n s 'tt

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d ' accord

17. Je sens une pression sociale pour agir selon le nlotif de consultation de la personne
UDI.

Très Assez Légèrenlent Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

18. Les personnes importantes pour moi me recommanderaient d'agir selon le lTIoti f
de consu lt a f Ion de 1a personne UDI

Très Assez Légèrenlent Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

19. Les personnes importantes pour moi pensent que c'est correct d'agir selon le
Ino f1f de consu 1taf Ion de 1a personne UD 1

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

Au cours des trois prochains mois,


20 1-1 est d ans mes prinCipes d' agIr se on e Inoh·[d e consu tatlon de 1a personne UDI

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord "d'accord d'accord
103

21. je crois que d'un point de vue éthique, il serait souhaitable que j'agisse selon le
mor1f de consu ltarIon de 1a personne UD 1

Très Assez Légèrement Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord en désaccord d'accord d'accord d'accord

Agir selon le motif de consultation de la personne UDf signifie lui fournir les soins pour
son problème actuel de santé.

22. Je pense que ce serait moralement inacceptable de ne pas agir selon le motif de
consu lt afIon d e 1a personne UDI au cours des troIs proc halns
' mOlS,

Très Assez Légèrelnent Légèrement Assez Très


en désaccord en désaccord En désaccord d'accord d'accord d'accord

23. Selon moi, la majorité des infirmières de mon urgence agisse selon le motif de
consu ItaIon
t' d e 1a personne UDI

Totalement Très Légèrenlent Légèrement Très Totalement


en désaccord en désaccord En désaccord d'accord d'accord d'accord

24. Les personnes suivantes approuveraient que j'agisse selon le nlotif de consultation
de la personne UD 1.

Très Assez Légèrenlent


Légèrenlent Assez Très
en en en
d'accord d'accord d'accord
désaccord désaccord désaccord

Les infirmières cadres


(infirmière-chef, chef D D D D D 0
d'unité, DSI)
Les infirmières de
D D 0 0 0 0
plancher et AI C
Les travailleuses
D D D 0 0 D
sociales
Les médecins de 0"
D D 0 D 0
mon hôpital
104
- ~

Au cours du dernier mois, ...

25. sur les 10 dernières situations cliniques que vous avez rencontrées, combien de
fois esti.mez-vous avoir agi selon le motif de consultation de la personne UDI
(encercler le chiffre)

. C]]
105

SECTION 2
F AIRE UN ./ DANS LA CASE APPROPRIÉE

26. FOR~IATION

Quel est votre niveau de scolarité terminé comme infirmière? (Cocher une seule
case)

collégial (ex. : technique en soins infinniers)


universitaire (ex. : baccalauréat en sciences infirmières) 1er cycle
è
(ex. : maîtrise en sciences infinnières) " 2 cycle
è
(ex. : doctorat en sciences infirmières) 3 cycle
autre (spécifier) (ex. : maîtrise en santé communautaire,
en éducation, diplôme de second cycle, certificat)

27. Avez-vous étudié dans un champ de spécialisation?


non 1 aller à la question 28
oui C~ spécifier lequel (ex. ": soins de première ligne, cardiologie, etc.)

28. EXPÉRIENCES DE TRAVAIL

28.1 Combien d'années d'expérience totale avez-vous comme infirmière?


___ année(s)

28.2 Depuis combien d'années travaillez-vous à l'urgence?


moins de 1 an 1

entre 1-2 an(s) 1

entre 3-5 ans 1

entre 6-10 ans 1

+ de 10 ans L:=J
28.3 En moyenne, à combien de personnes UDI avez-vous donné des soins au
cours diS quyre dernières semaines?
1-2
3-5
6-10
+ de 10 ~
1L - -
106

28.4 Au cours des six derniers mois, combien d'heures par semaine avez-vous
. travaillé en moyenne?

7 heures/semaine
14 heures/semaine
21 heures/semaine
28 heures/semaine
35 heures/semaine
+ de 35 heures/semaine I~_--J

29. Avez-vous déjà travaillé dans le domaine de spécialité de la santé mentale?

non 1----_--J1aller à la question 30


oui '---_---', spécifier lequel (ex. : soins de première ligne, cardiologie, etc.)

30. Avez-vous déjà reçu une formation en toxicomanie?

non L-:=J aller à la question 31


oui , spécifier laquelle

31. CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES

Quel âge avez-vous?

32. De quel genre êtes-vous?


masculin D féminin D

Merci!
107

Pour toute information, vous pouvez contacter les responsables de l'étude aux coordonnées
suivantes:

Isabelle Têtu, inf.


Étudiante à la maîtrise en santé communautaire
ais Dre Françoise Côté
Faculté des sciences infinnières
Pavillon Agathe Lacerte
Université Laval
Québec, Canada G 1K 7P4
if : 418 656-2131 poste 5666
Télécopie: 418-656-7747
~ : isatetu@hotnlail.com
Téléavertisseur : 418-640-8344

Françoise Côté, Inf., Ph.D.


Professeure
Faculté des sciences infinnières
Pavillon Agathe-Lacerte
Université Laval
Québec, Canada G 1K 7P4
Téléphone: 418 656-2131 poste 5666
Télécopie: 418-656-7747
Courriel : Francoise.Cote@fsi.ulaval.ca

Pour toute plainte ou critique concernant cette étude, vous pouvez cOlnlnuniquer avec
l'Ombudsman de l'Université Laval aux coordonnées suivantes:

Bureau de l'Ombudsman
3320, Pavillon Alphonse-Desjardins
Université Laval
Québec, (Québec)
. G1K 7P4
tél. (418) 656-3081
ombudsman@ombuds.ulaval.ca
108

Annexe 8 : Rappel ·
109

Québec, Il décembre 2007

Objet: questionnaires dans le cadre d'un mémoire de maîtrise

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis infirm ière au CSSS de la Vieille Capitale et étudiante à la maîtrise en santé


communautaire à l'Université Laval. Dans le cadre de mon mémoire, je m'intéresse aux
relations des infirmières d'urgence avec des personnes qui utilisent des drogues
injectables.
J'ai eu le privilège de
rencontrer certains
d'entre vous dans le
cadre de la préparation
de mon outil de collecte
de données. Sur la
base de ces
informations, j'ai
élaboré un
questionnaire.
À présent, je sollicite
votre collaboration pour
répondre à des
questions concernant
votre opinion à l'égard
des soins à donner aux
personnes U DI.

Si vous travaillez actuellement à l'urgence, et que vous voulez m'aider, il suffit pour vous
de remplir le questionnaire. Vous devez compter environ 15 à 20 minutes pour y répondre.
Cette étape complétée, je rédigerai un article en français qui, je l'espère, pourra être
consulté par le plus grand nombre d'infirmières intéressées à ce sujet.

Je vous suis reconnaissante de collaborer à ma formation et vous en remercie "


sincèrement,

Isabelle Têtu, inf.

N.B". Une fois le questionnaire complété, le remettre dans l'enveloppe et


le déposer dans la boîte prévue à cet effet.
110

Annexe 9 : Lettres d'acceptation des comités d'éthique


III

a)=mCENTR E !-I OSPIIALI ER '


è.~ffi UNiVERSITAIRE DE QUÉBEC

ï l , côte du Pa!J i ~
Qu ~ b(:c ~ Q u É'bec ) G i r: ~j b

Québec, le 6 "mars 2007

Docteur Yvan Drolet


Comité d'éthique de la recherche
L'HDQ -.:.. CHUQ

OBJET: Appui de la Direction des soins infirmiers au projet:


Il Intervenir de manière appropriée auprès des personnes

utilisatrices de drogues par ' inJection: l'importance des


infirmières de l'urgence u.

Docteur Drolet.,

La présente est pour vous confirmer que le 26 février ~ern.ier, nous avons
rencontré WIadan1.e Johanne Gagnon, professeure à la, Faculté des sciences
infirrnières de 1Université Laval et Madame Isabelle Têtu, étudiante à , la
Maîtrise, concernant le projet de recher che « InterveniT de manière appropriée
au près des personnes utilisat1~ices de drogues par injection: l'in1portance des
tnfirmières de 1\1rgence ».

Comme ce projet de recherche contribuera à an1.éliorer la qualité ' des soins


offerts dans les services d'urgence du CHUQ , en ' identifiant des sti~atégies
efficaces d'in terv~ntion) -la Direction des soins infirmiers a décidé de soutenir la
réali~ation des activités de recherche (groupe de discussion et questionnaires) .

En contrepartie, l'étudiante s'est engagée à présenter ses résultats de rech erche


à l'automne 2007 et à dispenser une formation auprès des infirmières, si
nécessaire.

Nous souhaitons que le comité d'éthique de la recherche accueille


favorablement ce p r ojet. '

Veuillez accepter, Docteur Drolet, nos salutations distinguées.

_, /!./~-dJ; &;/a-1A/rCf2
f

IvIichelle LaIrance, M. Sc, inf.


Directrice adjointe des soins infirlniers
CHUQ

[J CHU L li L'Hôtel-') jeu de QU!:',)fl : o i-i<:>,.I i ',}i S(l:nl-Fran ,;oÎ' d' ,\ :;~i::: .~
270 :" , boul e 'élrd L'turie: Il, côte. du P<ll.: is 1 (J, r Li· ~ de l ' Esp in;,)'
Sa in :p-Fo .' (QudJC'c! CI V 4C2 QlI{:bec ,Qw.'·!wu Cl R 2 ){', Québt·( ( Quf~ bec \ Ci l. -;L5
112

g~ CENTRE HOSPITALIER .
El)Ë U '1 VERS I TAl f~ E DEQUEBEC

APPROBATION D'UNE ÉTUDE CLINIQUE PAR ·


LE C'OMITÉ D'.ÉTHIQUE O'E LA
R,ECHERCHE DE L'HOQ

Le 28 mars 2007

INVESTIGATRICE' PRINCIPALE: Madafl1e Isabelle Têtu, inf, B.A., étudiante à la Maîtrise


en Santé communautaire

Documents étudiés:

Protocole inédit Daté du 3 nlars 2007

Projet 5.7.07.03

Étude sur l'identification des facteurs sous-jacents à l'intention des infirmières pratiquant à l'urgence,
d'intervenir de manière appropriée et mutuellement satisfaisante auprès des patients utilisant des 'drogues
injectables. J

• les feuillets d'information (au participant pour le groupe de discussion focalisée et pour
questionnaire auto-rapporté) tous deux datés du 3 mars 2007';
• le canevas pour groupes de discussion focalisée;
'. I~ dOCUlllent Exelnple d'items p0u.r le ,q uestionnaire de l'étude principale;

Lors de la réunion plénière (full board) du 27 mars 2007, le Comité d'éthique de la recrlerche
cl inique ' de, L'HOO a procédé à l'étude des dOCUf11ents mentionnés précédemment et a acce pté
à l'unanimité lesdits docunlents, sous réserve de certé;lines corrections à apporter au feui llet
d'information et formulaire de consentement.

La période d'acceptation de ce protocole est d'une durée de un a'n. Le protocole sera donc
reQ.ouvelable en mars 2008, si nécessaire.

Le président du Con1ité d'éthique


de la r~çherche clinique de L'HOO,

. /}{Q' / / ~,-/ .......


Yvah Drolet, MT)-;·"· .
YD/LB/dm
113

â1TB CENTRE1!CSP!T\UER
œ)±i LH '!\ ERSiT/\!PEDE QI :É8EC
L' H<llt'l·flif':; d · Q.,eixc 0

Le 3 Ç1vril 2007

Madame Isabelle Têtu, inf., B.A.


Point de repères
530, St-Joseph Est
Québ",ec (Québec) G1 K 388

OBJET: Projet' 5.7.07.03

Étude sur l'identification des facteurs sous-jacents à l'intention des infirmiè res
pratiquant à l'urgenëe, d'intervenir de manière appropriée , et , mutuellenle nt
satisfaisante auprès des patients utilisant des drogues injectable~,'

Madame,

La prése.nte est en réponse à votre envoi du 27 mars 2007 concernant le projet


en titre.

Suite à la réun ion plénière (full board) du Conlité d'éthique, de la recherche clini qu e
de L'HOO tenue le 27 mars 2007, le Comité accepte les feuillets d'information et
fornlulaires de consentement (Annexes 2 et 3), tous deux co'rrigés et datés du
27 mars 2007 et conformes aux recommandations du Conl ité.

Je vous prie d'agréer, Madame, rexpression de mes sentiments (es meilleurs.

Le président Comité d'éthique du


de la reèherche clinique de L'HOQ,
~
- /0/ /[
(fC-Gif.{{ .C,../
#

1..v
.f. f f!l/v
A ,' lI Yvan Drolet, tv1.D.
{ l
i j '

~l
!

YD/LB/dnl

- - - - --- - - -- --
. - - - - -'- ---- ';--- --- -- --
CHlL Il L'Hôtc!-Dieu de Q!Jéhec
'2705. M U;(-:I'Md L.lurit'i 11, l'ô ;: (lU P:l!.!is
Sain e-Fo\, : Q u~br:c) Ci \' 4 ( ; ~ C)uébe'~, I Q il~ht:C) C; 1R?J{!
114

Cent re : hospitalier
affilié un'iversitaire
, de Québeç

Hôpital de l'Enfant-.Jésus
Cotnité d'éthique de .Ia recherche

APPROBA TlON'DJUN PROJET DE RECHERCHE

Chercheurs: Isabelle Têtu, Ors Diane Morin, Johanne Gagnon, Françoise Côté PEJ-411

Hôpital de J'Enfél llhlés lI s Projet: Intervenir de manjère appropriée auprès' des personnes utilisatric.es de drogues par injection:
140 1, 1&- Rtl !! l'importance des infirmières de l'urgence
O U : ICC G1J 124
(" lB) {)". 9-02 52

Après avoir examiné les informations qui lui ont été sou mises, le sous-comité d'éthique de la recherche dE; l'Hôpital de
Hiip it il ! du Sai llt- acr elllent . l'Enfant-Jésus du CHA a approuvé le projet -de recherche ci-haut mentionné (Protocole de recherche , formulaires de
1050, C ; ~ t /l1 ! n S!l:n!e-F oy
Què !wc GI S ~lB consentement selon la -résolution 2007HEJ- 186-07) pour l'ensemble du Cen.~re hospitalier affilié universitaire de Ouébec.
( ': I ~ !68n5 1l

;\ 1 ~lI1b J'l:.'i d u Climi té ' ;,- Le sous-comité d'éthique de la , recherche a aussi évalué la pertinence scientifique et la qualité méthodologique, en
d ' élhiq u\: ur in r c ~ her r hc
fonction de son impact sur la qualité éthique du projet de recherche, de même qu'en termes de bénéfices a~ tendus pour
.ElCpertise scientifique bioméd.'ccJ!e
Denis Brunet, MD, FRCP(C)
la san té çJu sujet recruté et de la qualifé des informations transmises au sujet pour l'obtention d'un consentement éclairé,
Ctherine Doyle, MD, FRC P( C)
DominiqLlE Goulot, M. Sc.
Le sous-comité d'éthique de la recherche doit être informé advenant toute .modification, ou l'obtention de tcute nouvelle
Anne-Aliette Imbeault, M. Sc.
~a\a l i e
Le Sage, MD, CCMF(MU) information, qui surviendraient à une date ultérieure à celle de la présente approbation et qui comporteraient des
Pierre Nicolo, MD, FRCP(Cl . changements 'dans le choix des sujets, dans la manière d'obtenir leur consenterryent ou dans les risques encourus, Le
Tuong-Vi Tran, M. Sc.
CÉR doit réévaluer et donner son approbation avant l'entrée en vlgueur de ces changements, De plus, le sOLls-comité
Expetûse juridique
doit être informé dans les 48 heures ouvrables de tout événement indésirable grave ayant un lien possible avec la
Jea n-François Morin, LL. B. médication à l'étude, survenu dans le cadre d'un projet de recherche approuvé par le sous-comité et impliquant des
participants recru tés dans notre centre, Le chercheur doit y joindre son évaluation personnelle de la si tuq tion, en
Expertise en éthique préci sant s'il s'agit, selon lui, d'un 'événement relié à l'étude eVau d'un risque jusque-là inconnu. Il devra également
F e rna ~ld e Soucy-Hinte, MD
préciser si les patients déjà inscrits doivent en être informés et si une modification au formulaire de consentement est
Rt!j.rt!!sen!H!lOn de la c!J llec/i~(iré
nécessaire pour les nouveaux sujets. Finalemenl, le sous-comité doit être informé de la fin du recrutemen t pour le projet
Ja cques Coté de recherche ci-haut mentionné.
Germa in Troltier, T. S., Ph. O.

Une copie du formulaire de consentement port~nt le sceau d'approQation du sous-comité doit obligatoiremen t être utilisée
lors du recrutement des participants. Le formulaire de consentement portant la signature originale de chacun des sujets
, de recherche doit être conservé dans les dossiers du chercheur et une copie remise au participant.

La composition du sous-comité d'éthique de la 'recherche est conforme aux exigences définies il ce sujet dans le
Règlement sur les aliments et drog-Lies (Division .5) et le sous-comité assume son rôie en conformité avec les Bonnes
pratique~. c/iniques.

Approuvé lors de la 186e réunion réguliére tenue le 9 mai 2007 en présence de la majorité des membres du sous-comité
d'éthique de la. reche rch~, Cette étu~e ,est approuvée jusqu'au 31 mai 2008.
/; ''h
~(l...A- ( <0"""'--. , ' f'~~~ ,
h - \ .

Fràhçois Pouliot, président


t
\
11 5

Annexe 10 : Lettre d'acceptation du programme de santé


commu"n autaire .
116

~ LAVAL '
'$ . UNIVERSITÉ
Of~
G . .

PROGRAMME DE MAÎTRISE
EN SMJTË COMMUNAUTA IRE
FACÜLTÉ DE MÉDECINE
FACULTÉ DE SCIENCES INFIRMIÈR~S

Cité univers itaire


Québec, Canada G 1K -(P4

Qu ébec, le 25 avril 2006

tv1.adame Isabelle Têtu


8228, rue Trait-Carré est
Charlesbourg

OBJET: É\~aluation du protocole de recherche dans la' cadre du mémoire de maîtrise


Tll1Œ: b1!erven ir de manière appropriée auprès des personnes utilisatrices de .drogues par inje clion :
l'importan ce des injlnnières de l'urgence

Chère Isabelle,

Il nous fàit plaisir de' VOlIS informer que la direction du PrograIllJ11e de ma:itrise en. santé communautaire autorise
vot.re projet de recherche dans le cadre de votre mémoire de maItrise en santé communautaire.

Votre proj et a été soumis à une évaluation exte:rne. L'évaluation conclue qu'il est pertinent et en lien' avec le domaine
de la santé comn1unautaire. Cependant, nous vous incitons à prendre en considération les conm1entaires qui vous
a id e ~.9 nt à en améliorer certains aspects.

Nous espérons que la réalisation de ce mémoire vous perni"ettra d'atteindre les objectifs fixés pour cette activité de
recherche. Ces objectifs sont cie _vous' permettre d'acquérir les habil etés nécessaires à l'utilisation d'une
méthodologie appropriée à l' exploration et à la synthèse d'une problématique de santé cOl11umnautaire et de.
démontrer un e connaissance des écrits et des travaux qui se rapportent à votre objet d'étude .

N ous vous souhaitons une expérienced' apprentissage enJichissante et soyez ~1ssurée de notre soutieIl tout au long de
celle-ci. .

NOllS ~VOUS' prions d'accepter, chère Isabelle, l'expression de nos salutations les plus cordiales.

La directrice du Programme de maîtrise en santé coinmunautaire,

~~> .
j. ?--. c - ~~<---- .-if(
~laria De Kon,inck, Ph.D. "-., .
Professeure titulaire

c .c.. Françoise Côté, directrice de ·techcl'che


Johanne Gag'non, co-directrice de recherche
Diane ty'lorin, conseillère .

Pavi ion dd l' Es! (4 18) 656-213 • poste 72'18


Tà!écopieur : (4 H) 6-ô-77 :i9
Loca l 2 140
Québec (Oi.lébec) G 1K 7P4 ...farI3 .D ~ Ko~ l ck i:.: ms p . u l.JvéJ /.ca
117

Confirmation de l'exemption de votre projet de recherche


De : Chantal Joubert (ChantaIJoubert@vrr.ulaval.ca)
Envoyé: 2 mai 2007 14:48:56
À: isatetu@hotmail.com
Madanle,

Le présent courrie} a pour but de vous confirmer l'exenlption, par le CÉRUL du projet de
recherche intitulé: Intervenir de manière appropriée auprès des personnes
utilisatrices de drogues par injection : l'importance des infirlnières de l'urgence .
réalisé dans le cadre de votre maîtrise en santé communautaire. Donc, pour ce qui est de
l'éthique de la recherche, votre dossier est en règle.

Je vous souhaite une très belle jouTIlée.

Chantal Joubert
Comité d'éthique cie la recherche
Maison Michael-John-Brophy, local 220
Université Laval
Tél. : (418) 656.,2131 poste 13162
Courriel : chantal.joubert@vrr.ulaval.ca

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