Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ANNEE 2005 N°
THESE
Pour le
DOCTORAT en MEDECINE
(Diplôme d’Etat)
par
Praticien Hospitalier
Chef de service du SMUR de Gonesse
Praticien Hospitalier
Du service du SMUR de Gonesse
I – INTRODUCTION……………………………………………………………………. 4
II – BUT DE L'ÉTUDE…………………………………………………………………... 6
IV – ASPECTS CLINIQUES……………………………………………………………. 14
IV – 1 – 1 – Physiopathologie……………………………………………..14
IV – 1 – 2 – Signes cliniques……………………………………….…….. 15
IV – 1 – 3 – Examens cliniques…………………………………….…….. 16
IV – 1 – 4 – Réglementatio ns…………………………………………….. 18
IV – 1 – 5 – Epidémiologie……………………………………………….. 18
IV – 2 – Organisation du prélèvement…………………………………………….19
V – 1 – En Europe………………………………………………………….…….. 24
1
V – 2 – En France………………………………………………………………… 25
VI – MATERIEL ET METHODES……………………………………………………… 31
VI – 1 – Conception du questionnaire……………………………………………. 31
VI – 5 – Analyses statistiques……………………………………………………. 35
VII – RESULTATS………………………………………………………………………. 36
VII – 2 – 1 – Age………………………………………………………… 37
VII – 2 – 2 – Activité professionnelle……………………………………. 37
VII – 2 – 3 – Patientelle concernée par le don d’organes………………… 39
VII – 2 – 4 – Relation des médecins sondés avec le don d’organes……… 40
2
VIII – DISCUSSION…………………………………………………………………….. 50
IX – CONCLUSION…………………………………………………………………….. 57
X – BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………….. 58
XI – RESUME…………………………………………………………………………… 61
XII – ANNEXES…………………………………………………………………………..62
3
I - INTRODUCTION
4
déculpabilisant et apaisant a aussi été soulignée. Tous ces éléments semblent avoir été
déterminant dans l’accord de prélèvement donné par les familles.
5
II - BUT DE L’ETUDE
6
III - HISTORIQUE DU DON D’ORGANES
Les vrais débuts du don d’organes voient le jour au XXe siècle, l’école de Vienne et
Lyon avec CARREL et ULMAN qui pratiquent sans succès les premières greffes animales.
En 1906, JABOULAY effectue la première greffe chez l’homme à partir d’un rein de chèvre
qui se solde par un échec ; puis VORONAY en 1933 publie la première greffe de rein à partir
d’un cadavre qui entraîne le décès du patient dans les jours suivant l’intervention. En 1952,
une mère demande à ce qu’on lui prélève son rein pour le donner à son enfant atteint d’une
hyalinose segmentaire et focale, nouvel échec.
En 1952, Jean DAUSSET permet de faire un grand pas dans le domaine de la greffe
avec la découverte du système HLA expliquant la compatibilité d’un organe et un receveur.
La même année, MERILL et MURRAY réussissent la première greffe de rein entre jumeaux
homozygotes.
En 1956, la première greffe de rein entre jumeaux hétérozygotes est un succès de part
l’adjonction d’un traitement par corticoïdes et irradiation du greffon. La même année, la
première greffe que réalise HUME à partir d’un cadavre est une réussite.
En 1959, MOLLARET décrit la mort cérébrale qu’il nommera coma dépassé (1)
nouvelle grande avancée pour la greffe, on peut désormais prélever sur cœur battant et les
problèmes de conservation d’organes se résolvent, permettant à COLLINS et BELZER de
réaliser la première greffe hépatique, et en décembre 1967 BARNARD effectue la première
greffe cardiaque.
7
En 1980 l’utilisation de la cyclosporine par SHUMWAY et CABROL limite encore
les phénomènes de rejet et donne un élan supplémentaire aux greffes augmentant nettement la
survie des greffons et de par là même des patients (Figure 1).
4000
3500
3000
2500
2000 Prélevés
1500
1000
500
0
76
78
80
82
84
86
88
72
74
90
92
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
Années
Figure 1
8
d’attente de greffe est créée par organe et par priorité. De par cette organisation et
l’engouement pour la greffe, des lois sont promulguées notamment celle du 22 décembre
1976 loi Caillavet du code de la santé publique (annexe 1) sur le consentement présumé lors
du décès d’un patient, première grande avancée sur le plan légal.
Dès lors le problème du don d’organes, qui permet de sauver des vies, devient un réel
problème de santé publique qui incite ainsi l’Etat à créer un établissement public national,
l’établissement français des greffes (EFG) et donc reprendre à son compte cette organisation
qu’était France Transplant.
C’est en 1994, au lendemain de l’affaire du sang contaminé, que l’Etat reprend à son
compte l’organisation de tout ce qui concerne le prélèvement d’organes et fonde l’EFG (qui
remplace France Transplant) s’appuyant sur les lois de bioéthiques du code de la santé
publique (2). L’EFG devient ainsi l’interlocuteur des tutelles, des professionnels du
prélèvement et de la greffe (3) mais également l’interlocuteur de la société civile sur toutes les
questions touchant à ces activités. Avec le temps, l’expérience et à la suite d’une enquête de
l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) (4), un contrat d’objectif et de moyens est
engagé entre les tutelles et l’EFG. Ce dernier recentre ses activités sur l’égalité d’accès à la
greffe, ce contrat engage les deux parties sur la période 2000-2003 et prévoit notamment de
lutter contre la pénurie d’organes, d’assurer la sécurité et l’égalité d’accès à la greffe.
Ainsi l’EFG se doit désormais de répondre à un certain nombre de missions qui
s’orientent selon deux axes.
Le premier est un rôle d’appui aux établissements de santé autorisés à réaliser des
prélèvements ou des greffes. Cette mission se traduit par la prise en charge d’un certain
nombre de fonctions telles que :
• la gestion du registre national des refus,
• la coordination des prélèvements et des greffes 24 h/ 24,
• la répartition des greffons,
• la gestion du système d’informations permettant, notamment l’évaluation des résultats
des greffes,
• la notification des incidents ou dysfonctionnements dans le domaine de la
biovigilance,
9
• le soutien financier des équipes de recherche,
• la formation de personnels hospitaliers.
Le rôle d’appui de l’EFG aux hôpitaux se traduit par : une mobilisation des
établissements de santé afin qu’ils s’engagent dans l’activité de prélèvement en
sollicitant une autorisation et une facilitation à la constitution de réseaux inter hospitaliers
destinés à améliorer l’organisation des prélèvements.
Le second rôle de l’EFG est d’être tourné vers la société française et ses représentants
ainsi que tous ceux qui participent à l’information du grand public afin de promouvoir au
mieux le don d’organes auprès de la population française.
L’EFG est organisée en six inter régions chacune étant le siège d’un service de
régulation et d’appui (carte 1) : Lille, Nancy, Lyon, Marseille, Paris et Rennes toutes en
relation directe et permanente avec l’unité de régulation nationale et de gestion du
registre national des refus.
L’inter région est l’unité territoriale dans laquelle s’organise le prélèvement et se
répartissent les organes selon des règles de répartition et d’attribution élaborées avec les
professionnels et publiées au journal officiel.
Une inter-région comprend de deux à six régions administratives, ce qui se traduit
par une hétérogénéité à la fois en matière de bassin de population, de nombre de décès et
par conséquent de donneurs potentiels. Mais cette organisation a pour objectif de :
diminuer le temps d’ischémie des greffons, assurer un meilleur appariement HLA et
mieux répartir les greffons sur l’ensemble du territoire.
10
Carte 1 : Carte des Interrégions (EFG 2002)
Depuis le milieu du XXeme siècle les lois se succèdent, la première est la loi Laffay de
1949 relative à la greffe de cornée (5)
Puis suite à la description du coma dépassé par Mollaret en 1959, est promulguée en
1968 une circulaire sur le diagnostic purement clinique de mort cérébrale. Dès lors la greffe
devient un acte thérapeutique à part entière, supporté en cela par la création de France
Transplant en 1969 par Jean Dausset.
11
L’année 1976 représente le grand tournant de la greffe et du don d’organes. En effet,
la loi Caillavet (Annexe 1) fait de toute personne en état de mort cérébrale un donneur
d’organes potentiel en l’absence d’expression d’un refus de son vivant.
En 1978, nouvelle description de la mort cérébrale qui n’est plus simplement clinique
mais qui doit être confirmé par un EEG plat (6).
En 1994 :
Les lois bioéthiques (2) déterminent :
• Les conditions de prélèvement d’organes,
• L’interdiction de toute publicité pour le don d’organes,
• La gratuité et Anonymat du don d’organes,
• La sécurité sanitaire des éléments de prélèvement du corps humain,
• Le respect du corps humain inviolable et qui ne peut faire l’objet d’un droit patrimonial.
Mise en place de l’établissement français des greffes (L 94-43 du 18 janvier 1994), qui
remplace France Transplant et qui reprend pour le compte de l’Etat les missions de gestion et
d’organisation des prélèvements d’organes.
Le 2 décembre 1996, l’état de mort encéphalique est défini par les arrêtés R 671-7-1
(7) et R 671-7-2 (8), qui précisent les trois critères cliniques requis pour ce diagnostic :
- Absence totale d’activité motrice,
- Absence de tous les réflexes du tronc cérébral,
- Absence de ventilation spontanée après une épreuve d’hypercapnie.
Et un des deux examens complémentaires entre l’angiographie bi-carotidienne et deux EEG
plats à 4 heures d’intervalle.
De plus la même année sont définis les examens biologiques nécessaires avant le
prélèvement.
L’arrêté du 2 juillet 1996 et la circulaire D.G.S n° 96-733 du 4 décembre 1996 (9) définissent
les documents nécessaires au constat de mort encéphalique.
En 1997, le registre national automatisé des refus est créé et sa gestion est confiée à
l’EFG (10).
12
Le 6 Août 2004, une nouvelle loi demande aux médecins généralistes et médecins de
famille d’informer tout patient âgé de seize à vingt cinq ans sur le don d’organes et le registre
national des refus (11). La même loi renomme l’EFG qui s’appelle désormais l’Agence de
Biomédecine qui prend effet le 10 mai 2005.
13
IV – ASPECTS CLINIQUES
IV – 1 – 1 – Physiopathologie :
L’état de mort encéphalique (EME), décrit pour la première fois par MOLLARET, est
défini par un arrêt de la circulation du cerveau et du tronc cérébral. La vascularisation
cérébrale est sous la dépendance des deux artères carotides internes en avant et du tronc
basilaire en arrière formé de la confluence des deux artères vertébrales. L’anastomose entre
ces deux systèmes antérieur et postérieur est réalisée par le polygone de Willis (schéma 1).
Schéma 1
14
Lors de l’EME, l’arrêt circulatoire cérébro-bulbaire conduit à la destruction irréversible de la
substance blanche et de la substance grise. Ces lésions irréversibles se traduisent par la
disparition des fonctions cérébrales et bulbaires. La persistance, pendant quelques heures de
l’activité cardiaque chez un patient en EME est due à l’automatisme cardiaque.
IV – 1 – 2 – Signes cliniques :
15
- Une instabilité hémodynamique ou des troubles du rythme cardiaques
surviennent.
En France, le législateur impose la réalisation d’un examen complémentaire afin de confirmer
la mort encéphalique clinique.
IV – 1 – 3 – Examens complémentaires :
La loi française impose un examen complémentaire afin de confirmer cet EME (12), là
deux choix sont proposées :
- L’électroencéphalogramme (EEG)
- L’angiographie bicarotidienne
Les résultats de l’un ou l’autre des examens paracliniques doit immédiatement être
consigné par le médecin l’ayant réalisé (Art R 671-7-3) (13)
16
Photo 1 :
Angiographie
Normale
Photo 2 :
Angiographie
d’Etat de mort
encéphalique
17
IV – 1 – 4 – Réglementations :
Le constat de mort encéphalique fait l’objet d’un décret en Conseil d’Etat publié au
journal officiel le 2 décembre 1996. Avant la parution de ce décret, le diagnostic de mort
encéphalique était réglementé par voie de décret N°78.501 du 31 mars 1978.
En 1991, une circulaire précisant les conditions d’autorisation de prélèvement, donne
les conditions du diagnostic et apparaît alors la nécessité de réaliser deux EEG à 6 heures
d’intervalle.
En 1996, le diagnostic de mort encéphalique repose réglementairement sur un examen
clinique (cf III-1-2) et un des deux examens complémentaires, EEG ou angiographie (III-1-
3) ; de plus le constat de mort doit être signé par deux médecins n’ayant aucun rapport avec la
greffe (15) selon un modèle déterminé par un arrêté du 2 décembre 1996 (Annexe 5).
Après la constatation de l’EME, le procès-verbal du constat de la mort, mentionné à l'article
L. 671-7, est établi sur un document dont le modèle est imposé.
Le procès-verbal de constat de la mort encéphalique indique les résultats des constatations
cliniques concordantes des deux médecins répondant à la condition mentionnée à l'article
L. 671-10. Il mentionne, en outre, le résultat des examens définis, ainsi que la date et l'heure
de ce constat. Ce procès- verbal est signé par les deux médecins sus- mentionnés.
Le procès- verbal du constat de la mort doit être signé concomitamment au certificat de décès
prévu par arrêté du ministre chargé de la santé.
Le ou les médecins signataires du procès-verbal du constat de la mort en conservent un
exemplaire. Un exemplaire est remis au directeur de l'établissement de santé dans lequel le
constat de la mort a été établi. L'original est conservé dans le dossier médical de la personne
décédée. Art. R. 671-7-4 (16).
IV – 1 – 5 – Epidémiologie :
En France, on enregistre chaque année environ 500 000 décès. La mort encéphalique
ne représente que 0,3 % du total des décès et 0,9 % des décès survenant à l’hôpital (17). Ces
chiffres de recensement ne sont probablement pas exhaustifs et l’incidence de la mort
encéphalique semble en pratique plus élevée ; en fait, une seule étude faite en Angleterre, qui
possède les même chiffres de recensement des EME que la France, montre que l’incidence
des patients en EME représenterait entre 1,25 et 10 % des décès hospitalier (18).
18
Pour comparaison, en Espagne, le recensement des EME représente 2 % des causes de
décès hospitalier.
IV – 2 - ORGANISATION DU PRÉLÈVEMENT
19
Carte 2 :
Taux de donneurs recensés et prélevés par
million d’habitants dans les régions administratives
en France en 2002
20
Dans l’activité de prélèvement d’organes sur donneurs décédés, plusieurs acteurs,
plusieurs établissements peuvent coordonner leurs efforts pour aboutir à un résultat optimal et
créer ainsi un réseau de prélèvements. Les personnes décédées sont fréquemment identifiées
dans un établissement et prélevées dans une autre structure ; les chirurgiens préleveurs se
déplacent d’un établissement à l’autre. Ces échanges sont fondés sur des relations privilégiées
entre professionnels, sur une organisation territoriale et sur des règles qui conditionnent
l’attribution et la répartition des organes (20). Ainsi, deux réseaux indépendants fonctionnent :
les réseaux de prélèvement dans lesquels des établissements de santé s’associent pour
optimiser le nombre, la qualité et la sécurité des prélèvements et les réseaux de greffe à
l’intérieur desquels se répartissent les organes selon des règles admises de tous et publiés au
journal officiel. Entre ces réseaux, l’interface est assurée par l’EFG qui aide à la mise en place
de réseaux de prélèvement dans lesquels s’organisent les transferts de donneurs et de
personnel compétent, ainsi l’organisation du don d’organes fait appel à d’importants moyens
humains.
21
Fin 2003, la France dispose de 2,8 équivalents temps plein de coordination par million
d’habitants ce qui est au-dessus des estimations de 1998, mais largement en dessous des
moyens humains mobilisés par l’Espagne qui recense 6,5 équivalents temps plein de
coordination par million d’habitants fin 2002.
Mais comment tous ces moyens se coordonnent- ils afin d’aboutir à la greffe ?
IV – 2 - 3 - Organisation :
22
au prélèvement et contrôle la restitution du corps dans le respect de son intégrité (21). Tous
les actes, gestes et examens réalisés dans le cadre du diagnostic de l’état de mort encéphalique
sont à la charge financière de l’EFG et donc de l’Etat.
23
V – DONNÉES CHIFFRÉES DE L'EFG
V – 1 – EN EUROPE :
La politique de don d’organes en Europe est très variable, ainsi les données sont très
disparates. En 2002, la France, l’Italie et le Portugal ont enregistré un accroissement de leur
activité de prélèvement, la France passant de 16 p.m.h en 1998 à 20 p.m.h en 2002 et l’Italie
de 14 p.m.h à 18 p.m.h durant la même période ; alors que la zone Eurotransplant
(Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Luxembourg, Slovénie) et le Royaume Uni
connaissent une stabilité de leur activité dans cet intervalle (22).
L’Espagne qui a mis en place une politique très active en faveur du prélèvement est le chef
de rang européen des pays préleveurs. Ce pays démontre une grande stabilité depuis 1998
avec 34 p.m.h., soit une incidence très supérieure à ses voisins européens (22) (Figure 2).
35
prélèvements
(pmh) 30
25
20
15
1996
1997 10
1998 5
1999 0
eurotransplant
Royaume Uni-
Portugal
France
Italie
Espagne
2000
Irlande
2001
zone
2002
Figure 2
24
Cette différence entre l’Espagne et le reste de l’Europe ne s’explique pas par une
épidémiologie particulière de l’état de mort encéphalique. En effet, la mortalité par accidents
de la voie publique et par AVC qui sont les deux principales origines des états de mort
encéphaliques est comparable à celle de la France (309 accidents mortels de la voie publique
p.m.h en 2002 pour l’Espagne versus 339 par million d’habitants pour la France). D’autre
part, comme dans toute l’Europe, et indépendamment d’un consentement présumé au don
d’organes, l’avis de la famille est aussi recherché et suivi en Espagne.
Le modèle espagnol de prise en charge des patients en état de mort encéphalique
diffère de celui des autres pays européens et notamment celui de la France sur de nombreux
points : les coordinations hospitalières sont plus importantes quantitativement (2,8 p.m.h en
France versus 6,5 p.m.h en Espagne) composées principalement de médecins. Un
intéressement financier à l’activité de prélèvement est versé en complément de salaire à ces
médecins traqueurs des états de mort encéphalique et préleveurs d’organes, ce qui revient à un
paiement à l’acte ce qui est légalement interdit en France. Enfin et surtout il existe des
programmes intensifs de détection de la mort encéphalique et de signalement des donneurs
potentiels avec des formations spécifiques portant sur la communication avec les familles.
L’Espagne a par ailleurs développé un programme de prélèvement sur les donneurs
caractérisés de « limites » en France et notamment des donneurs âgés. 30 % des donneurs
prélevés ont plus de 60 ans en Espagne contre 10 % en France. Certains hôpitaux espagnols
ont mis en place des prélèvements de reins sur cœur arrêté, alors que cette activité reste
marginale en France pour des problèmes théoriques de survie de greffons. Une étude montre
que la survie à long terme des greffons n’est pas différente chez les donneurs à cœur arrêtés
par rapport à celle les donneurs en EME (23).
V – 2 - EN FRANCE :
En 2002, le nombre de patients en état de mort encéphalique, déclarés par l’EFG est de
2 335 et celui des donneurs prélevés de 1198 soit 39 donneurs recensés et 20 prélevés pmh
(24) (figure 3).
25
Nombre de sujets en état de mort encéphalique recensés à partir de
1991 et prélevés de 1982 à 2002
3000
2000
recensés
c
prélevés
1000
0
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
82
83
98
99
00
01
02
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
Figure 3
26
Cette diminution du nombre de greffons ayant pour conséquence une augmentation du
nombre de décès de patients en attente de greffe qui passe de 248 en 2002 à 252 en 2003.
De manière similaire, il existe une augmentation régulière du nombre de patients en
attente de greffe. Au 1er janvier 2004, 6 592 patients sont en liste d’attente, soit une hausse de
2,6 % par rapport au 1er janvier 2003 (6 425 patients inscrits) (25).
Les inscriptions au registre national des refus ne correspondent qu’à une faible partie
de la population générale, soit moins de 1 % (Tableau 2). Ce chiffre est paradoxalement bas.
En effet, les différentes études sur le don et le refus démontrent que seule une faible
proportion de la population est a priori opposée au don.
Tableau 2 :
Evolution des inscriptions au registre national des refus
et demandes d’interrogations
L’enquête publique nationale fait état en 1998 d’un taux de refus strict (excluant ainsi les
indécis) de 11 % (26), alors qu’il était de 5 % en 2000 (27). Cinquante-quatre pourcents des
personnes interrogées acceptent sans hésitation de donner leurs organes, 41 % des sondés sont
indécis. Cette difficulté à se positionner est confirmée dans d’autres études. Il se dégage de
ces travaux que la greffe, comme moyen thérapeutique des défaillances d’organes n’est pas
intégrée par la population (28) et que le public souffre d’un manque d’information pratique et
compréhensible sur les techniques thérapeutiques de la défaillance d’organe (29). Par
exemple, en 1997, seuls 30% des Français s’estiment bien informés (sondage sofres 1997).
Ces chiffres n’ont pas évolué depuis dix ans (sofres 1987).
27
V - 2 – 3 - L’opposition au prélèvement
En 2002, 49 % des patients français en EME n’ont pas été prélevés. Plusieurs raisons
expliquent l’absence de prélèvement: les obstacles médicaux et les oppositions judicaires et
familiales. Les contre- indications médicales au prélèvement représentent 5 % (problème de
réanimation, CIVD) des cas, les antécédents du donneur 11 % et les oppositions familiales
32 % des patients recensés en état de mort encéphalique (alors même que le patient de son
vivant ne s’y opposait pas ou n’avait pas pris position) (Figure 4)
Obstacle logistique ou
autre
51%
Antécédents du
donneur
1% Obstacle médical
11% Prélevés
5%
Figure 4
Le pourcentage d’opposition familiale est stable depuis 1996 (30) et participe de façon
active à la pénurie d’organes puisque chaque année 500 donneurs potentiels ne sont pas
prélevés de son fait, ce qui représente en moyenne 1 500 à 2000 organes non greffés (un
prélèvement donnant en moyenne 3,4 organes).
Ce taux d’opposition familiale est comparable aux autres pays européens en dehors de
l’Espagne ou il est divisé par deux. Par contre les enquêtes d’opinion réalisées en France
semblent en complet déphasage avec le chiffre de 32% mesuré en 2002. En effet, la greffe
d’un organe bénéficie auprès de 80 % des sondés d’une image très positive, véritable acte
solidaire et thérapeutique (31).
28
Plusieurs travaux ont tenté d’analyser les raisons d’un tel taux d’opposition familiale
qui représente tout de même, 65 % des patients éligibles au prélèvement d’organes. Une étude
faite par sondage d’un collectif de médecins généralistes à qui il était demandé de prendre
position : pour ou contre le don d’organe en général, pour ou contre le don de leurs propres
organes et enfin, pour ou contre le don des organes d’un de leur proche. Ce travail démontre
qu’une grande majorité (90%) des médecins généralistes est favorable au don d’organe en
général (figure 5a), que près de 70% accepteraient de donner leurs organes (figure 5b), par
contre seuls 58% d’entre eux approuveraient le prélèvement d’un de leur proche (figure 5c)
(32).
5% 5%
Pour
Contre
Je ne sais pas encore
90%
Figure 5a
16%
15% Favorable
Non favorable
Je ne sais pas encore
69%
Figure 5b
29
Favorable au prélèvement d'organes sur vos
proches après la mort
23%
Favorable
Non favorable
58% Je ne sais pas encore
19%
Figure 5c
Même si ce travail est réalisé sur une population ciblée de professionnels de santé, il
semble refléter une tendance exprimée par la population française qui accepte mal de prendre
position sur le prélèvement d’un proche. Par ailleurs, il ressort de deux autres études que
l’acceptation du prélèvement lors de la rencontre avec la coordination hospitalière dépendrait
de la perception par la famille du professionnalisme démontré par le personnel médical et
paramédical. Il est démontré une augmentation du taux de prélèvement proportionnelle à
l’expérience professionnelle de l’équipe hospitalière de coordination de prélèvement (33).
30
VI - MATERIEL ET METHODES
VI – 1 – CONCEPTION DU QUESTIONNAIRE
31
patients, dans les domaines du don d’organe, de la mort encéphalique, du prélèvement et de la
greffe.
La seconde partie du questionnaire nous permet d’évaluer le niveau des connaissances
des praticiens dans les domaines de la mort encéphalique, du don et du prélèvement
d’organes. Les connaissances testées sont d’ordre scientifique, réglementaire mais aussi légal.
Cette partie du questionnaire nous permet de fournir au praticien des connaissances dans les
domaines des questions qui lui sont posées. Ainsi, après avoir répondu à chaque question, le
praticien reçoit les réponses accompagnées d’une explication. À la fin de cette partie, les
praticiens sont interrogés sur leurs désirs de formations et d’information dans les domaines
concernés par notre travail, ils en choisissent les supports.
La troisième partie du questionnaire commence par une information. Le
fonctionnement de la coordination hospitalière est présenté. Les praticiens « médecin de
famille » sont alo rs interrogés sur leur implication potentielle auprès de la coordination
hospitalière. Différents types d’implication leur sont alors proposés.
La dernière partie du questionnaire décrit d’après notre expérience l’intérêt de
l’intervention du médecin de famille lors de la demande de don. Il est alors demandé aux
praticiens si l’exposé de notre expérience est susceptible d’influencer leur investissement
futur dans le cadre d’une relation tripartite : coordination hospitalière, médecin de famille et
famille du défunt, et si oui de quel ordre.
La conclusion est un exposé explicatif des objectifs de l’étude. Elle nous permet de
remercier le praticien pour sa participation et lui donne accès à des statistiques descriptives
sur l’ensemble des réponses du panel de l’échantillon sondé.
Le questionnaire a été soumis pour correction à deux médecins du service de
régulation et d’appui (Ile de France, Centre et Antilles) les Dr Patrice GUERRINI et Dr
Elisabeth LEPRESLE. Leurs remarques ont été prises en compte dans la version définitive du
questionnaire.
Pour réaliser le sondage nous avons décidé de créer un site Internet hébergeant le
questionnaire
Un site Internet est créé afin de faire un recueil des réponses au questionnaire via
Internet.
32
Un espace Internet gratuit est souscrit auprès de la société Free. Le nom de
« GenOrg » est choisit pour l’abréviation de Généraliste Organes. Le site est accessible à
l’adresse http://genorg.free.fr.
Les données sont stockées dans une base de données libre de droit «MySQL ». Un
langage de script, libre de droit est utilisé ; le « PHP » pour créer les pages du site, de manière
dynamique et instantanée en fonction des informations stockées dans la base de donnée. Ce
langage véritable outil de programmation permet de respecter les contraintes suivantes :
- Accession sécurisée au site,
- Utilisation de mot de passe et de nom d’identifiant,
- Impossibilité de retour en arrière dans le questionnaire,
- Reprise du questionnaire à l’endroit où il a été arrêté,
- Création des statistiques en temps réel et gestion de leur accès.
Pour fidéliser le médecin interrogé, une correction des questions est donnée au fur et à
mesure de l’avancement dans le questionnaire.
Pour respecter ce choix et obtenir des réponses spontanées fiables, le médecin
interrogé, s’il est influencé par les corrections et le reste du questionnaire, ne doit pas pouvoir
corriger ses réponses.
C’est pour respecter cet objectif que le questionnaire est proposé à travers une
interface « Internet », seul outil permettant au médecin interrogé de ne pas retourner en arrière
dans le questionnaire.
Pour bien montrer que le but de l’étude est d’interroger la population « médecin de
famille » et non d’interroger les connaissances individuelles de chaque médecin le
questionnaire est anonyme. Un système d’attribution de numéro d’identifiant et de mot de
passe aléatoire par ordinateur est effectué pour chaque médecin.
L’accès du site est limité aux médecins ayant un mot de passe et un nom d’identifiant.
Une correspondance entre le numéro d’identifiant et le médecin est gardée en mémoire
pour éviter qu’un même médecin ne puisse répondre deux fois au questionnaire et pour
pouvoir corriger d’éventuelles dysfonctions de l’interface.
Le recours à cette sécurité n’est utilisable que par l’administrateur du site et ne sera
pas nécessaire.
Les médecins répondant au questionnaire doivent pouvoir le faire en plusieurs fois, un
système de reprise automatique du questionnaire à l’endroit où ils avaient arrêté leur sais ie
précédemment est mis en place.
33
Les statistiques des réponses au questionnaire sont accessibles par les médecins
interrogés dès que ces derniers ont complètement rempli le questionnaire.
Un message de remerciements et d’explication de l’étude fait suite au questionnaire
dès lors que le questionnaire est terminé par le médecin.
Une information auprès de la CNIL a jugé qu’aucune autorisation n’était requise pour
réaliser notre travail.
Une évaluation de faisabilité de ce questionnaire sur Internet est effectuée auprès
d’une dizaine de médecins généralistes préalablement à la mise en route de notre travail. Nous
avons décidé de sélectionner les médecins par téléphone.
L’étude porte sur l’ensemble du département du Val d’Oise qui comprend 986
médecins généralistes. Nous avons décidé de questionner 10 % de ces médecins de ce
département. Les médecins interrogés ont été sélectionnés de manière aléatoire par un tirage
au sort dans les pages jaunes de l’annuaire professionnel. Les quatre derniers chiffres du
numéro de téléphone ont été retenus. Tous les médecins qui avaient le chiffre 2 parmi les
quatre derniers chiffres de leur numéro de téléphone ont été appelés. Il était prévu de réaliser
un second tirage au sort en cas d’inclusions insuffisantes, c’est-à-dire moins de cent
répondeurs sélectionnés par le premier tirage. Les médecins sélectionnés pour le second tirage
devaient avoir le chiffre 9 dans les quatre dernie rs chiffres de leur numéro de téléphone. Les
médecins contactés mais n’ayant pas d’adresse Internet ont été exclus.
Les médecins désignés par la randomisation ont été contactés par téléphone afin de les
informer de notre étude, de s’assurer de leur consentement oral de participation, et de fournir
leur adresse Internet. Suite à cette intervention, un courriel leur était envoyé, leur délivrant un
mot de passe, un identifiant choisi de manière aléatoire par l’ordinateur ainsi qu’un lien direct
pour accéder au questionnaire.
Un message Internet de rappel est envoyé chaque semaine à tous les médecins
consentants mais non répondeurs.
34
Une adresse Internet pointant sur une messagerie a été mise à la disposition des
médecins pour nous informer de leurs difficultés d’accès au site ou de renseignements du
questionnaire. Les messages ont été régulièrement consultés afin de répondre aux problèmes
rencontrés par les médecins répondeurs, problèmes d’accès au site, de mot de passe et
d’identifiant, voire mécontentement des médecins. Un numéro de téléphone portable était mis
à leur disposition afin de répondre au mieux à leurs problèmes.
VI – 5 – ANALYSES STATISTIQUES
Des statistiques descriptives ont été réalisées. Un test de X2 a permis les comparaisons
entre les groupes. Une correction pour les effectifs réduits était appliquée. Les valeurs de
p<0,05 étaient considérés comme significatives.
35
VII – RESULTATS
33%
Pas internet
Ne veut pas
49% N'exerce plus
Ordinateur en panne
Non joignable
5%
4%
9%
Figure 6
Dans la rubrique « non joignable » sont comptabilisés les médecins dont l’appel est filtré par
une secrétaire et les médecins ne répondant pas à cinq appels.
À l’issue du premier tirage au sort (chiffre 2 parmi les 4 derniers chiffres du numéro
de téléphone) 147 médecins ont été sélectionnés à partir de l’annuaire téléphonique. Seuls 35
ont répondu au questionnaire. Après des relances sans réponse sur une période de trois mois,
le code d’accès au site devenait invalide. Le second tirage au sort (chiffre 9 parmi les 4
derniers chiffres du numéro de téléphone) a sélectionné 210 autres médecins parmi les 986
médecins généralistes du département. 65 ont répondu.
36
VII – 2- CARACTÉRISTIQUES DES MÉDECINS SONDÉS
VII – 2 - 1 - Age
L’âge des médecins sondés est répertorié dans le tableau suivant (figure 7).
Figure 7
37
VII – 2 - 2 – Activité professionnelle
Sur 100 médecins généralistes répondeurs, 87 % ont une activité libérale seule en cabinet les
chiffres sont représentés dans le tableau suivant.
90%
80%
70% 87%
60%
Réponses 50%
40%
30% 5% 8%
20% 0%
10%
0%
Urgence /
Autres
Réanimation
Pratique en
ville seule
SMUR
Figure 8
38
VII – 2 – 3 – Patientelle concernée par le don d’organes :
Les médecins de famille suivent- ils des patients en attente de don ou des patients
ayant bénéficié d’une greffe ? Les réponses à ces deux questions sont répertoriées dans
l’histogramme suivant (figure 9)
80%
Réponses 70%
76%
60%
50%
Oui
40% 54%
46% Non
30%
20%
24%
10%
0%
Patients en attente de greffe Patients ayant bénéficiés
d'une greffe
Figure 9
39
VII – 2 – 4 - Relation des médecins sondés avec le don d’organes
A la question, « parlez vous du don d’organes durant votre consultation ? », les médecins ont
répondu de la manière suivante :
De quelle
OUI 51%
façon ?
Pourquoi ?
NON 49%
Difficulté de parler de la mort 13,85%
Manque de temps pendant la consultation 32,31%
Manque de support pour le dialogue 53,85%
40
Les médecins généralistes ont donné leur position sur le don d’organes, à travers les deux
questions représentées dans les figures suivantes (figure 10 et 11).
10% 1%
Favorables
Indécis
Opposés
89%
Figure 10
14%
rre Donneurs
Reffus
86%
Figure 11
41
VII – 3 – CONNAISSANCES DES MÉDECINS SUR LE DON D´ORGANES
Pour cette partie les réponses justes sont représentées en jaune sur les diagrammes.
A la question «est-ce que vous pensez que l’absence d’inscription au registre national des
refus signifie que le citoyen est favorable au don de ses organes ? », 76 % des médecins
répondent « non ».
Figure 12
42
Quand on leur demande de choisir parmi trois propositions explicatives du paradoxe existant
entre le peu d’inscriptions au registre des refus et la carence de greffons, les médecins
généralistes répondent en majorité (87 %) « le prélèvement n’aboutit pas », et 13 %
répondent « l’EME devient plus rare ».
Le pourcentage de patients en EME non prélevés selon les médecins généralistes se répartit
selon l’histogramme suivant (figure 13).
42
45
40
35 29
30
25 16
Réponses
20
15 8
10 5
5
0
5% 10% 15% 30% plus de
50%
Patients en EME non prélevés
Figure 13
Sur l’ensemble des patients en EME non prélevés le pourcentage de refus familiaux, selon les
médecins généralistes sondés, se répartit selon le diagramme suivant :
43
Pourcentage de refus familiaux
53%
60%
50%
40% 20%
Réponses 15%
30%
4% 8%
20%
10%
0%
10 20 30 60 ne sais
pas
Pourcentage de refus
Figure 14
Lorsqu’on interroge les médecins sur l’avis de la famille pour un prélèvement d’organes,
voici comment se répartissent les réponses au trois questions ; en violet sont représentées les
bonnes réponses.
A la question « est-ce qu’un mineur peut donner ses d’organes ? », 80 % des médecins
répondent oui.
Si l’on interroge les médecins généralistes sur la notion de mort encéphalique, 69 %
répondent que ce terme leur est familier. A la question : « connaissez vous les deux examens
qui permettent de diagnostiquer l’EME » 32 % répondent oui.
44
VII – 3 – 2 – Besoin d’information :
Lorsque on interroge les médecins généralistes sur leurs besoins d’information, 35% estiment
avoir besoin d’informations sur l’EME et 79% jugent avoir besoin d’information sur le don
d’organes. (figures 15 et 16).
Mort encéphalique
35%
Oui
Non
75%
Figure 15
Don d'organes
21%
Oui
Non
79%
Figure 16
45
La qualité de l’information que les médecins généralistes souhaitent est présentée dans le
tableau si dessous.
De quel ordre ?
- Légal 41,53 %
- Statistiques, données chiffrées 19,13 %
- Organisation des prélèvements 39, 34 %
- CD Rom 27,80 %
- Revue, documentation 30,56 %
- Formation pratique 12,50 %
- Internet 27,28 %
- Autres 1,39 %
Nous avons sondé les médecins afin de savoir s’ils étaient prêts à demander aux patients
de prendre position sur le don d’organes lors de leurs consultations, question à laquelle ils ont
répondu à 77 % « Oui » et 33 % « Non ».
Et si un de leur patient était en EME, seraient- ils d’accord pour témoigner de la volonté de
leur patient, la réponse « Oui » est majoritaire à 79 % contre 21 % de « Non ».
46
VII – 5 - Place du médecin de famille face à l’EME d’un de leur patient
Les médecins répondent qu’ils pensent avoir une place auprès de la famille dans sa
relation avec la coordination hospitalière pour 84 % d’entre eux, contre 16 % qui ne le
pensent pas.
Interlocuteur représentant la
famille auprès de la CH
3,57%
13,10%
Interlocuteur auprès de la CH
en tant que représentant de la
volonté du défunt
44,05%
Médiateur entre la famille et
la CH
39,15%
Conseiller familial en dehors
de toute relation avec la CH
Figure 17
Lorsque l’on interroge les médecins de famille qui estimaient ne pas avoir de place dans la
situation d’EME d’un de leur patient, pour savoir si l’exposé de notre expérience a modifié
leur position, ils répondent :
47
Oui 43,75%
Non 56,25% Pourquoi ?
Ne voit pas l'intérêt 37,50%
N'a pas le temps 25%
Ne se sent pas capable 37,50%
La figure 18 présente les formes d’intervention des médecins de familles dans les situations
d’EME d’un de leur patient
En vous déplaçant à
25,27% l'hôpital avec la famillle et
28,57%
la CH
En acceptant de recvoir à
votre cabinet famille et
CH
Intervenant par téléphone
46,15%
Figure 18
48
VII – 7 – RESULTATS STATISTIQUES:
Afin d’avoir si l’âge et l’activité professionnelle influencent les réponses des médecins
sondés trois sous groupes d’âges croissants 25-34 ans, 35-49 ans et 50-59 ans sont comparés.
L’activité professionnelle n’influe pas sur la qualité des réponses. Par contre, il apparaît que
l’âge influence les réponses aux questions suivantes :
- « Vous considérez vous comme un médecin de famille ? », les plus jeunes répondent
Oui à 83 % contre 100 % pour les 50-59 ans,
- « Parlez vous du don d’organes pendant votre consultation ? », les plus vieux
répondent Oui à 62 % contre 38 % pour les 35-49 ans,
- « A votre avis l’avis de la famille prime-t-il toujours sur toute autre considération ? »,
là une différence est révélée entre les 25-34 ans (Oui à 50 %) et les 35-49 ans (Oui à 79%)
- « Connaissez vous les deux examens permettant de confirmer l’EME ? », où les plus
jeunes répondent Oui à 67 % contre 29 % pour les plus vieux.
49
VIII - DISCUSSION
Nous nous sommes interrogés sur la qualité de notre échantillon à être représentatif de
l’ensemble des médecins généralistes du Val d’Oise. Plusieurs arguments suggèrent la validité
de notre démarche méthodologique, ce qui nous permettrait alors d’extrapoler nos résultats à
l’ensemble de la population des médecins généralistes de ce département.
La première réside dans la méthode de sélection de la population étudiée. Nous nous étions
fixé pour objectif d’interroger 10% de la population des médecins généralistes du département
qui en compte 985, soit prés de 100 médecins. Nous avons réalisé un tirage au sort des
médecins interrogés dans l’annuaire téléphonique selon une méthode validée. Il est admis en
statistique qu’un échantillon est représentatif d’une population si chaque individu de la
population a la même probabilité connue de faire partie de l’échantillon. Le tirage au sort dans
un annuaire professionnel permet de satisfaire cette exigence. Les impératifs de taille
d’échantillons sont beaucoup moins bien définis, il est admis pour les populations d’effectif
50
moyen (1000 sujets) qu’un échantillon de 10% soit représentatif de la population à étudier.
Nous avons relancé les médecins ayant donné un accord de participation téléphonique, mais
n’ayant pas répondu au questionnaire électronique, et continué de solliciter de nouveaux
médecins généralistes jusqu’à l’obtention de 100 questionnaires dans notre base de donnée.
Pour obtenir 100 dossiers informatiques exploitables nous avons contacté 272 médecins
généralistes, ce qui représente près d’un tiers des médecins du département. D’autre part en
comparant, la distribution des âges déclarés par les médecins questionnés dans ce travail avec
celle de l’ensemble des médecins généralistes du département, il s’avère qu’elle est quasiment
superposable à celle qui nous a été fournie par le conseil départemental de l’ordre des
médecins du Val d’Oise. Finalement, nous avons interrogé un nombre important de médecins
généralistes qui ont été sélectionnés selon une méthode rigoureuse. Cette démarche nous a
permis de cibler une population médicale dont un des paramètres démographiques est
superposable à celle de l’ensemble des autres professionnels du département. Dans ces
conditions, nous assumons de fait que l’échantillon que nous avons étudié est représentatif de
l’ensemble des médecins généralistes du Val d’Oise.
51
les médecins généralistes du Val d’Oise sont inévitablement plus impliqués dans la greffe que
certains médecins de départements plus ruraux. D’ailleurs les chiffres que nous avons relevés
concernant les patients greffés et en attente de greffe sont deux fois plus importants que dans
un sondage SOFRES de 1995 portant sur un vaste panel de médecins généralistes européens
(34). Au vu de ces informations, on comprend que les médecins que nous avons sondés soient
massivement favorables au don d’organes. Des résultats similaires ont déjà été retrouvés dans
deux sondages (32)(34).
Alors que les médecins généralistes du Val d’Oise sont tout naturellement sensibilisés
par la greffe et le don d’organes, il est surprenant que la moitié d’entre eux n’abordent pas la
question du don d’organes avec leur clientèle. C’est moins que les 62 % de médecins
généralistes qui déclaraient en 1995 parler du don lors de leur consultation de routine (34).
Deux raisons principales semblent s’y opposer : le manque de temps et l’absence de support
pour discuter de ce sujet.
L’age des praticiens influence l’information qui est donnée à la patientelle. Dans notre
sondage, les médecins les plus jeunes parlent moins du don d’organes que les plus âgés. 62%
des médecins géné ralistes appartenant à la classe d’âge 50-59 ans parlent du don d’organes
contre seulement 38% s’ils sont âgés de 35 à 49 ans. De manière intéressante, 30% des
médecins généralistes qui ont abordé la question du don d’organes avec leurs patients l’ont
fait à leur propre initiative sans support particulier. Prés de la moitié des autres utilisent un
support affiché dans leur salle d’attente existant pour faciliter la communication sur ce sujet.
Notre travail souligne l’intérêt d’un support facilitant la communication sur le don d’organes.
Quand il n’est pas disponible, les médecins interrogés ne communiquent pas, mais quand il
est présent, il sert de support à l’information de la clientèle. À noter que 7% des médecins
interrogés expriment une difficulté à parler de la mort avec un patient et le double
s’opposerait au don de leurs propres organes pour des raisons diverses. Finalement, même
s’ils ne communiquent pas assez, les médecins généralistes du Val d’Oise sont
professionnellement concernés par la greffe et le don d’organes. Ce niveau élevé
d’implication est certainement à rapprocher de l’investissement potentiel qu’ils semblent prêts
à consentir au coté des familles dans leur dialogue avec la coordination hospitalière de
prélèvements.
Malgré cette apparente sensibilisation, les médecins généralistes expriment un besoin
d’informations sur le don d’organes. Cette requête est justifiée au vu des réponses au
questionnaire. En effet, 44% des médecins consultés ne connaissent pas le pourcentage
national de personnes inscrites au registre des refus. Quand les médecins sont appelés à
52
s’interroger sur le paradoxe du faible taux d’inscription au registre national des refus associé à
une pénurie d’organes, ils répondent en majorité que le prélèvement d’organes n’aboutit pas
ou que l’état de mort encéphalique se raréfie. Les causes d’échec du prélèvement ne sont pas
connues. Environ la moitié des médecins interrogés ne connaît pas la première cause d’échec
du prélèvement d’organes. De manière similaire, lorsque l’on analyse les connaissances des
médecins généralistes sur l’importance de l’avis familial pour la décision de prélèvement, la
moitié des réponses est erronée. Près d’un quart des médecins interrogés estiment que
l’absence d’inscription au registre national des refus équivaut à une présomption de don
d’organes, or celle-ci n’existe pas en Europe. Les médecins généralistes du Val d’Oise sont
impliqués dans le suivi thérapeutique de la greffe, ils accompagnent des malades en attente de
greffons et ils sont favorables au don d’organes. Cependant, les connaissances sur la pratique
du don d’organes sont insuffisantes. Ce manque d’information est certainement à l’origine du
défaut de communication sur le don d’organes que près de la moitié des médecins sondés
expriment.
Alors que les médecins qui ont accepté de répondre à notre questionnaire perçoivent
leurs lacunes en matière de connaissance sur le don d’organes, ils semblent beaucoup plus à
l’aise avec la notion de mort encéphalique. Seul un tiers des sondés juge avo ir besoin
d’informations sur l’état clinique de mort encéphalique. Les aspects légaux de l’état de mort
encéphalique ainsi que des renseignements sur l’organisation des prélèvements d’organes se
partagent la majorité des demandes d’information sur des supports variés. Paradoxalement,
les deux tiers des médecins interrogés ne connaissent pas les deux examens qui permettent de
confirmer l’état de mort encéphalique clinique. Ce résultat nous paraît inquiétant. Il témoigne
de la carence en connaissances des médecins généralistes du Val d’Oise dans les domaines de
la mort encéphalique, du don d’organes et du prélèvement d’organes. Il s’agit probablement
d’un manque de formation médicale post-universitaire.
En effet, les connaissances requises pour répondre à notre questionnaire sont
relativement récentes, publiées ces 15 dernières années. Or la pyramide des âges des médecins
généralistes qui ont répondu à notre questionnaire démontre que plus de la moitié d’entre eux
étaient déjà sortis du milieu universitaire lo rs de leur parution. D’ailleurs dans notre travail,
l’âge du praticien influence son niveau de connaissance sur la problématique de l’avis familial
et sur le diagnostic de l’état de mort encéphalique. Les réponses erronées et l’absence de
connaissances sont deux fois plus fréquentes chez les praticiens de la classe d’âge 50-59 que
chez les plus jeunes âgés de 35 à 49 ans. Pourtant le législateur impose à tout médecin de se
tenir informé de l’évolution des pratiques médicales et le texte de loi d’Août 2004 demande
53
d’informer leurs patients de 16 à 25 ans sur le don d’organes et le registre national des refus,
et de les sensibiliser au problème de santé publique qu’est la pénurie d’organes. Les médecins
généralistes du Val d’Oise seraient- ils hors la loi ? Non certainement pas, les impératifs
professionnels ne sont pas toujours compatibles avec les exigences de la formation continue
notamment en matière de temps consacré à cette activité. Nos observations remettent aussi en
question la pertinence des campagnes d’informations ciblées sur les professionnels de santé.
La communication organisée par l’EFG autour de cette problématique semble épargner une
cible importante : le médecin généraliste. Cette catégorie de médecins proches des familles
devrait être le premier maillon d’une longue chaîne de professionnels de santé impliqués dans
le succès de la greffe d’organes.
Si notre objectif était de chercher des pistes qui permettraient de diminuer le nombre
de refus familial, de promouvoir le don d’organes et de réduire ainsi le risque de décès en liste
d’attente de greffe, alors la formation ciblée des médecins généralistes sur la mort
encéphalique, l’épidémiologie du don d’organes et l’incidence des refus familiaux est une
première étape nécessaire. Comment parler sur du don d’organes sans parler de la
mort encéphalique? Comment parler de la mort encéphalique sans en connaître
l’épidémiologie et les critères légaux de diagnostic? Comment parler de greffe d’organes sans
sensibiliser au don d’organes? Comment discuter du don d’organes sans aborder le problème
du consentement familial ? Enfin, comment solutionner la pénurie de greffons sans témoigner
de l’incidence dramatiquement élevée des refus familiaux en France ? Les médecins
généralistes devraient tous êtres capables de formuler et surtout de répondre à ces questions.
54
du Val d’Oise pour favoriser le don d’organes constituent certainement le résultat le plus
important de notre étude. Nous n’avions pas imaginé une telle implication potentielle des
médecins généralistes pour cette cause.
Quand on interroge plus précisément les praticiens sur la forme que pourrait prendre
cet investissement si un de leur patient était en état de mort encéphalique, les résultats sont
variables. Si 25% des médecins sondés accepteraient de se déplacer à l’hôpital pour participer
à l’entretien ou la coordination hospitalière annonce le décès et demande le prélèvement
d’organes, la moitié d’entre eux accepteraient de recevoir la coordination hospitalière et la
famille dans leur cabinet de consultation. Enfin, le quart restant ne s’impliquerait qu’en
conseillant la famille à sa demande. Nos résultats diffèrent radicalement des précédentes
enquêtes qui s’étaient intéressées aux médecins généralistes. En 2002 un sondage (34) révélait
qu’une petite majorité (55%) des médecins interrogés étaient prêts à s’investir auprès de leur
clientèle en répondant aux questions des patients mais qu’ils leur semblaient difficiles d’être
sollicité pour jouer un rôle actif. De manière similaire, une autre investigation réalisée en
1995 (36) démontrait qu’une majorité (77%) des médecins généralistes interrogés étaient
prêts à s’investir mais uniquement dans le cadre d’une campagne de sensibilisation. Alors,
comment expliquer une telle différence avec nos observations ? Pourquoi en 2005 les
médecins généralistes du Val d’Oise se disent- ils prêts à s’investir personnellement de
manière active pour la noble cause du don d’organes ?
Nos résultats plaident en faveur d’une véritable prise de conscience des médecins
généralistes qui retrouvent peu à peu leur véritable place au sein des familles. D’ailleurs, ne se
considèrent- ils pas de plus en plus comme des médecins de famille ? Ce sentiment devrait
encore se renforcer avec l’avènement du médecin référent. Le développement de la greffe
d’organes dont les progrès thérapeutiques ont fait l’objet de nombreuses campagnes
d’information toutes plus spectaculaires les unes que les autres. L’arrivée récente des
nouveaux traitements antirejet plus puissants mais avec toujours moins d’effets secondaires
crédibilisent encore plus la greffe d’organe. Il y a encore vingt ans la greffe d’organes était
considérée comme une solution ultime, contraignante et dangereuse témoignant toujours d’un
échec thérapeutique. Les patients étaient greffés tardivement dans l’évolution de leur
déchéance organique. Malheureusement des défaillances viscérales induite par la déchéance
de l’organe transplanté étaient à l’origine de la mortalité postopératoire importante. En 2005,
la greffe d’organe bénéficie d’une image beaucoup plus valorisante. Les patients sont greffés
alors qu’ils sont encore en bonne santé générale. La survie post-greffe est longue et la
morbidité des thérapeutiques immunosuppressives diminue. Le suivi thérapeutique des
55
patients transplantés est devenu simple, accessible à des non-spécialistes. Les médecins
généralistes peuvent actuellement évoquer et discuter de la greffe d’organes avec leurs
patients alors qu’auparavant ce dialogue était principalement une affaire des
« grands» spécialistes. C’est probablement pour toutes ces raisons que les médecins
questionnés se sentent si impliqués dans la problématique du don d’organes. En effet, quel
médecin généraliste pourrait envisager et proposer une greffe d’organe à un patient s’il risque
de décéder en liste d’attente faute de greffon ? Probablement pas un médecin généraliste du
Val d’Oise.
Notre objectif était de rechercher des pistes qui permettraient de diminuer le nombre
de refus familial, de promouvoir le don d’organes et de réduire ainsi le risque de décès en liste
d’attente de greffe. Nous pouvons proposer deux pistes intéressantes. La première consiste à
informer de manière ciblée les médecins généralistes sur les problématiques de la mort
encéphalique et du don d’organes. Les praticiens démontrent des lacunes importantes dans ces
deux domaines. La seconde doit nous faire réfléchir sur l’investissement que les médecins
généralistes sont prêts à consentir envers leur patient. Nous devrons tenter de répondre à ces
questions. Le médecin de famille peut- il officiellement devenir le dépositaire de la volonté de
son patient concernant le don d’organes ? Pourquoi ne pas systématiquement faire appel au
médecin de famille (quand il existe), dès lors qu’un de ses patients est en état de mort
encéphalique. Peut-on missionner et rétribuer un médecin de famille pour assister une famille
dans sa relation avec la coordination hospitalière ?
Nous avons le sentiment que les réponses à ces questions permettront d’apporter des
éléments constructifs pour solutionner ce paradoxe français associant pénurie d’organes et
taux de refus familial de prélèvement élevé.
56
IX - CONCLUSION
En 2005, en France, si tous les malades en état de mort encéphalique étaient prélevés,
les besoins d’organes liés à la greffe seraient pratiquement couverts et les malades ne
mourraient plus en liste d’attente de greffe. Pourquoi tant d’échecs du prélèvement
d’organes ? Principalement à cause des refus familiaux.
Le but de notre travail était de rechercher des pistes permettant de réduire l’incidence
des refus familiaux en sollicitant les médecins de famille. Vu leur position centrale dans le
système de soins actuel, nous leur avons demandé s’ils étaient prêts à s’investir auprès de leur
patientelle, dans une démarche de promotion du don d’organes, et au coté des familles dans
leur relation avec les équipes hospitalières.
Nous avons pu observer à travers ce travail que les médecins généralistes du Val
d’Oise se considèrent majoritairement comme des médecins de famille. Ils sont sensibilisés
aux problèmes de la greffe mais démontrent certaines lacunes dans leurs connaissances sur la
mort encéphalique et le don d’organes. Ils expriment une réelle volonté de mobilisation pour
la promotion du don et pour l’assistance aux familles.
Notre travail suggère que le médecin de famille pourrait jouer un rôle déterminant
dans l’aboutissement de la démarche de prélèvement d’organes. Par son action
promotionnelle du don, il pourrait être le dépositaire de la volonté de ses patients. En tant que
conseiller familial et témoin personnel de la volonté d’un patient en état de mort
encéphalique, il pourrait simplifier les relations entre les préleveurs hospitaliers et une famille
en détresse.
Dans notre pratique hospitalière nous avons pu observer que les médecins généralistes
pouvaient jouer un rôle facilitateur du prélèvement d’organes lorsqu’ils étaient impliqués, à la
demande de la famille dans sa relation avec la coordination hospitalière. Dans la mesure ou
les médecins généralistes confirment cette volonté d’engagement, cette piste mérite d’être
sérieusement étudiée.
57
X - BIBLIOGRAPHIE
2- Loi n° 94-653 du 29 juillet 1994 du code de la santé publique relative au respect du corps
humain.
Loi n° 94-654 du 29 juillet 1994, relative au don et à l’utilisation des éléments et produits
du corps humain, à l’assistance médicale, à la procréation et au diagnostic prénatal.
17- Consensus conference on indications of liver transplantation. Paris, juin 1993. Hepatology
1994 ; 20 :1S-68S
18- Gore SM, Cable DJ, Holland AJ. Organ donation from intensive care units in England and
Wales : two year confidential audit of death in intensive care. BMJ 1992 ; 304 : 349-355
58
19- Décret n° 97-306 du 1er avril 1997, relatif aux conditions d’autorisation des établissements
de santé effectuant des prélèvements d’organes et de tissus à des fins thérapeutiques et
modifiant le code de la santé publique.
20- Arrêté du 27 février 1998 du code de la santé publique, portant sur l’homologation des
règles de bonnes pratiques relatives au prélèvement d’organes à finalité thérapeutique sur
personne décédée
21- Art 16 de la loi du 29 Juillet 1994 du code civil ; relative à la primauté de la personne
27- Carvais R, Sasportes M. Enquête nationale sur le don et la greffe d’organes. La greffe
humaine : certitudes éthiques : du don de soi à la tolérance de l’autre. PUF. Science
histoire et société 2000 ; 1000-1065
28- Girard A, Verges P. Les représentations du « don » d’organes dans leur rapport avec les
situations de précarité ou d’intégration à la société. Rapport de recherche pour
l’Etablissement de greffes, janvier 1998 ; 114-116
29- Couteau MJ. Les représentations de la mort chez la personne et dans son entourage
familial. Un dialogue familial est- il nécessaire pour « se sentir concerné » par le
prélèvement et la greffe d’organes ? Rapport à l’Etablissement Français des Greffes, mai
2001 ; p 44
31- R . Waissman. Les représentations et les conceptions du don d’organes chez les profanes :
analyse sociologique de comparaison entre deux groupes : les familles effectivement
sollicitées, un groupe de personnes qui n’ont jamais été confrontées à la demande.
Rapport pour l’EFG, 1998 ; p 77
32- Sondage Louis Harris. Bilan d’impact de la campagne du don d’organes sur les médecins
généralistes. Octobre 2002
33- Noury D, Tuppin P, Lesant JN, et al. Facteurs associés au refus du don d’organes et de
cornée : étude prospective dans l’ouest de la France. Presse Med 2003 ; 32 :197-202
59
34- Sondage Sofres. Le Médecin Généraliste en Europe : place, rôle et attentes vis à vis du
don d’organes et transplantations. Sofres Septembre 1995
35- Chalumeau D. Enquête judiciaire et don d’organes, comment préserver les indices
médico- légaux ? Mémoire de Diplôme Universitaire de criminalistique de l’institut
médico légal de Paris 1999
36- Sztil E. Greffe de cornée et service mobile d’urgence et de réanimation. Thèse de doctorat
en médecine 1987
37- Berri N. DEA d’éthique médicale et biologie. Faculté de Lille. sept 2000
39- Siminoff LA, Arnold RM, Caplan A. Health care professional attitudes toward donation :
effect on practice and procurement. J Trauma 1995 ; 39 : 553-9.
60
XI - RÉSUMÉ
61
XII – ANNEXES
62
Annexe 2 : Score de Glasgow et Liège
Score de Glasgow
63
Annexe 3 : Recommandations de neurophysiologie
• Les résistances inter-électrodes doivent avoir moins de 10 000 ohms mais plus de 100
ohms
• La sensibilité doit être de 7,0 à 2,0 microvolts par mm pendant la majeure partie de
l’enregistrement
• Des constantes de temps de 0,3 à 0,4 secondes doivent être utilisées pendant une partie de
l’enregistrement
• Des dispositifs de monitoring sont recommandés pour évaluer les artefacts extra-
cérébraux (ECG : électrodes sur le dos de la main droite)
• Des tests pour apprécier la réactivité à la douleur, aux bruits intenses, à la lumière doivent
être appliqués
• L’enregistrement doit être répété si un doute existe sur le silence électrique cérébral
64
Annexe 4 : Condition de réalisation de l’Angiographie
Recommandations Techniques
Picard L et Coll., Bull Acad, Natle.Med., 1995, 179 (1), 27-40
• Veine brachiale
• 60 à 80 mL de produit de contraste
• Durée 60 secondes
• Cadence des clichés : 1 / seconde pendant 15 secondes puis 1/10 secondes pendant
45 secondes restantes
• Mise en apnée pendant la prise des clichés pour diminuer les artéfacts
65
Annexe 5 : Constat de mort
66
Annexe 6 : Questionnaire
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
Au moment d’être admis (e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle
aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver
ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et
sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune
discrimination selon leur état ou leur convictions. J’interviendrai pour les protéger si
elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité.
Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de
l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de
leurs conséquences.
Admis (e) dans l ’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.
Reçu (e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite
ne servira pas à corrompre les mœurs.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l ’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses ; que je sois déshonoré (e) et méprisé (e) si j’y manque.
XI - RÉSUMÉ