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C O N S T R U C T I O N DE L’OBJET ET

E T H I Q U E D E L A RECHERCHE

Dr. YEBOUE CYRILLE


INSTITUT INTERNATIONALE POLYTECHNIQUE DES ELITES D’ABIDJAN

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OBJECTIF DE LA SESSION

• Dans un environnement scientifique marqué par un fort ascendant


des sciences de la nature…
• … Besoin pour les sociologues et anthropologues de marquer leur
identité disciplinaire, leur différence…
• … Pour être sûr d’apporter une valeur ajouter à la connaissance
produite…
• … Tout en ayant la posture éthique du chercheur en sciences sociales sur
le terrain de la collecte des données d’enquête

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QU E S T I O N S I N T R O D U C T I V E S ?

• Qui sommes-nous? Que pouvons-nous et devons-nous apporter dans


ce milieu?
• Qu’est-ce qui fait notre spécificité?
• Notre façon d’appréhender notre objet
• La particularité de notre objet
• Notre démarche
• Nos postulats.

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C O M M E N T APPRÉHENDER N O T R E
OBJET?

• Démarche en trois étapes


• Conquête
• Passer de la définition du fait à la conceptualisation. Coller l’une des trois dimensions au fait de société
étudié.
• Mettre la clé sociologique dans la porte d’une société c’est cela la conceptualisation. Ouvrir la
porte de la société.
• Le fait social ne de donne pas ; il se conquiert par des concepts de différents niveaux
• Construction
• Problématiser (premier niveau, c’est la question de depart/définir les objectifs de la recherche) la
question. (observation –les sens vers question initiale-/lecture/entretien)
• Finalité : affinement de la question. Etudier une question universelle avec une méthodologie
universelle dans un contexte local
• Constatation: travail de terrain.
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AU DÉPART DE TOUTE RECHERCHE, LA
C O N S T R U C T I O N DE L’OBJET

• Se donner un sujet
• Façon de sentir
• Façon de penser
• Façon d’agir
• Formuler une question de recherche
• Expliquer ?
• Comprendre?
• Décrire?
• Formuler le sujet
• Situation contradictoire
• Nouveau champ à explorer
RAPPEL DE LA DÉFINITION D U FAIT
SOCIAL

« Les manières d’agir, de penser et de sentir qui


présentent cette remarquable propriété qu’elles existent
en dehors des consciences individuelles. Non seulement
ces types de conduite ou de pensée sont extérieurs à
l’individu, mais ils sont doués d’une puissance impérative
ou coercitive en vertu de laquelle ils s’imposent à lui, qu’il
le veuille ou non. »
Emile Durkheim, 2007, Les règles de la méthode sociologique,
Paris: PUF, page 5
LES D I M E N S I O N S D U FAIT S O C I A L

Manière d’agir? Manière de penser? Manière de sentir?


Comportement Représentations sociales Sentiments
Réactions sociales Perceptions sociales Imaginaires sociaux
Manifestations Croyances sociales Motivations
Pratiques Valeurs sociales
Usages Normes sociales
Habitudes Logiques sociales
Itinéraires sociales Opinions sociales
Stratégies Attitudes
Idéologies
Aspirations
Objet Fait
d’étud social
e
Manière de Manière d’agir
Dimensions penser et de (Action
sentir (collectif) collective)

. Représentation sociale
. Pratiques
. Perception sociale sociales
. Croyance sociale
. Comportements
Concept . Valeur sociale
. Norme sociale
sociaux
s liés . Opinion (publiques) . Habitudes
sociales
. Attitudes sociales
. Idéologies . Stratégies
. Sentiments sociales
SE D O N N E R U N SUJET

• Tout part d’une intuition, un constat, une observation empirique, un


intérêt personnel, un présupposé…
• ... Qu’il faut traduire en questionement conscient et explicite par un
processus intellectuel de délimitation du champ, sorte de démarche en
entoinoir qui consiste à:
• Identitifier le thème
• Choisir le sujet
• Poser le problème.
C O M M E N T APPRÉHENDER N O T R E
OBJET?

• Démarche en trois étapes


• Conquête
• Passer de la définition du fait à la conceptualisation. Coller l’une des trois dimensions du fait social au
fait de société étudié (exemple, fait religieux).
• Mettre la clé sociologique dans la porte d’une société, c’est cela la conceptualisation. Ouvrir la porte de
la société.
• Le fait social ne de donne pas ; il se conquiert par des concepts de différents niveaux
• Construction
• Problématiser (premier niveau, c’est la question de départ/défini les objectifs de la recherche) la
question. (observation –les sens vers question initiale-/lecture/entretien)
• Finalité : affinement de la question. Etudier une question universelle avec une méthodologie
universelle dans un contexte local
• Constatation: travail de terrain.

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LA Q U E S T I O N DE RECHERCHE

• Elle est le fil rouge de la recherche.


• Elle permet de définir le thème, l’objet d’étude et le champ d’analyse.
• Elle doit présenter:
• 3 criteres̀
• Clarté (précise - concise et univoque)
• Faisabilité (réaliste)
• Pertinence (vraie question)
• 6 qualiteś
• 1. Precise (ni vague, ni confuse)
2.Concise (pas trop longue)
3.Univoque (ni embrouillee,́ ni "à tiroirs")
4.Reaĺ iste (en rapport avec les moyens)
5.Explicative (permettant de comprendre)
6.Travaillable (possibilité d'y apporter une reponse)́
POUR AFFINER SA Q U E S T I O N DE
RECHERCHE

Constats empiriques ou issus d’un Choisir un objet /le


travail de lecture initial (lorsque l’on circonscrire en posant
a aucune idée sur la question une question précise
(repérer la zones de tension ou les
contradictions)

Réaliser des
Se donner un entretiens
programme exploratoires (non
de lectures directifs)

Spécification de la problématique
et des hypothèses
ETHIQUE DE LA RECHERCHE
L’éthique de la recherche désigne un ensemble de règles ayant pour objet de soumettre l’activité
scientifique au respect de valeurs jugées plus hautes que la liberté du chercheur. Cet ensemble
est formé de lois propres à l’éthique (par exemple en France les lois bioéthiques adoptées en
1994), mais aussi d’institutions spécialisées (tel le Comité national d’Éthique, ou les comités
consultatifs de protection des personnes dans la recherche biomédicale) et de procédure.
L’éthique de la recherche vise la protection des êtres humains qui prennent part à la recherche
scientifique. Elle est fondée sur le respect des personnes, le souci de leur bien-être et de la
justice. C’est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux et dont le concept
est donc très proche de celui de la morale. Elle constitue une réflexion fondamentale de tout
peuple afin d'établir ses normes, ses limites et ses devoirs.
Posture du chercheur en sciences sociales
–La posture éthique qui est recommandée au chercheur en sciences sociales met en relief :
– d’abord les principales caractéristiques du terrain social ;
– ensuite les différentes postures :
o - posture processuelle (l’éthique dans l’institution qui accompagne la recherche, dans la
démarche qui conduit aux résultats, dans l’application des résultats de la recherche) ;
o - posture réflexive (auto-questionnement du chercheur : qui me finance? Suis-je autonome
vis-à-vis du bailleur? Pourquoi est-ce que je fais cela ? Comment m’adapter aux défis éthiques
du terrain?)
o - posture de responsabilité (dialoguer avec le sujet : interlocuteur valable ; Être critique vis-
à-vis de ce que l’on attend de moi ; Rendre compte du pouvoir de « rechercher »).
Principes de l’éthique de la recherche en sciences
sociales

L'éthique, la déontologie et l'intégrité scientifique sont au cœur des valeurs de l'établissement.


L'éthique nous invite à réfléchir aux valeurs qui motivent nos actes et à leurs conséquences et
fait appel à notre sens moral et à celui de notre responsabilité. De ce principe général découle
trois principes fondamentaux de l'éthique de la recherche que sont :
- Le respect de la personne.
- La bienfaisance.
- La justice
Le respect des personnes, des animaux et de l'environnement, le mieux-être de la collectivité,
l'utilisation honnête et rationnelle des fonds publics. Le FRQNT présume d'abord que les
chercheurs, les étudiants et les établissements qu'il finance se conforment aux lois et
règlements applicables à leur recherche.
Rôle de l’éthique de la recherche en sciences
sociales
L'éthique de la recherche, pourrait donc être considéré comme une responsabilité collective, alors que
l'intégrité scientifique et la déontologie sont des responsabilités d'abord individuelles, et donc sur lesquelles
chacun est à même de pouvoir agir immédiatement, dans son quotidien de chercheur. L'éthique est une
réflexion sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions.
Cette réflexion s'intéresse à nos rapports avec autrui et peut être menée à deux niveaux. Au niveau le plus
général, la réflexion éthique porte sur les conceptions du bien, du juste et de l'accomplissement humain.
Elle représente de la sorte la matérialisation des convictions individuelles et collectives dans la manière
d'agir et de réagir au sein de la société.
Les comités d’éthique de la recherche

- Un Comité d'éthique de la recherche (CER) est un comité multidisciplinaire qui veille à


assurer la sécurité et le bien-être des participants aux projets de recherche. Il s'assure que
la recherche se déroule conformément aux principes scientifiques et éthiques.

- C’est aussi une instance démocratique et décisionnelle qui opère sur la base d'un quorum
composé d'un panel d'experts scientifiques, éthiques et juridiques et de membres de la
communauté. Le CER est également un comité institutionnel relevant directement du
Conseil d’administration de l’établissement.

Il reçoit cependant un support administratif de la Direction de la recherche pour


l’implantation des plans ministériels et est attentif à la validité scientifique du projet, la
faisabilité, la pertinence du projet, aux modes de recrutement des participants, au respect de
la liberté de participation, aux risques et bénéfices du projet, aux mécanismes assurant la
confidentialité des données personnelles des participants et à la qualité du formulaire de
consentement.
Missions
Il a pour principal mandat d’évaluer la validité éthique des projets de recherche avec ou
concernant des sujets humains.
En effet, le but de ces comités est de vérifier, avant le commencement de la recherche,
qu’elle ne va pas nuire aux intérêts des personnes qui vont y participer. Ce souci s’inscrit dans
une longue histoire d’abus de leur position dominante par des médecins expérimentateurs,
comme par exemple lors de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, ou lors du scandale de
l’étude de Tuskegee aux États-Unis, révélé en 1972.
De tels abus ont aussi eu lieu dans les recherches en sciences humaines : on peut citer les
traumatismes subis par les personnes ayant participé à une étude menée par Stanley Milgram,
psychologue de l’université de Yale, portant sur l’obéissance à l’autorité. Parmi les étudiants
recrutés pour être sujets de l’étude, ceux qui suivirent les ordres du chercheur, crurent qu’ils
étaient en train d’infliger des douleurs extrêmes, voire la mort, à d’autres personnes
participant à la recherche.
Lectures conseillées

Amiel P. (2011). « “Code de Nuremberg” : texte original en anglais, traductions et


adaptations en français », in Des cobayes et des hommes : expérimentation sur l’être
humain et justice, Paris, Belles Lettres, URL :
http://descobayesetdeshommes.fr/Docs/NurembergTrad.
Burton-Jeangros, Claudine (éd.). (2017). L’éthique (en) pratique : la recherche en
sciences sociales. Genève: Université de Genève (Sociograph - Sociological Research
Studies, 34).
Chan-Lambert M. (2012). Petit guide de survie des étudiants : Qu’est-ce que l’éthique de
la recherche ?, Montréal, Presse Universitaire de Montréal.
Desclaux, A., & Sarradon-Eck, A. (2008). Introduction au dossier-L’éthique en
anthropologie de la santé: conflits, pratiques, valeur heuristique. Ethnographiques. org,
17. URL : https://www.ethnographiques.org/2008/Desclaux-Sarradon-Eck

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