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L’ÉPISTÉMOLOGIE POUR UN

CHERCHEUR

Présenté par:
Mme BARKATOU SANA
Doctorante 3ème année à la FLSH- UH2C
Le: 05/01/2022
PLAN DE LA PRÉSENTATION

 Introduction
 Définitions
 Pourquoi l’épistémologie?
 Pratique(s) de la recherche scientifique?
 Postures et modes de pensées en SHS.
 Conclusion
INTRODUCTION
QUELQUES CONCEPTS

 Recherche
 Ontologie
 Épistémologie
 Méthodologie(s)
 Méthodes
RECHERCHE

« une activité de quête objective de connaissances sur des questions factuelles ».


Gauthier,2009
ONTOLOGIE

Présupposés ontologiques orientent notre façon de concevoir la nature de la réalité et du


phénomène étudié.

Réalité investiguée:

 a une existence propre, indépendamment de celui qui l’observe?

 est le produit de sa prise de conscience ?

 est-elle de nature objective(dehors de l’observateur)?

 est-elle le fruit de la connaissance personnelle (production de l’esprit) ?

Gauthier,2009
ÉPISTÉMOLOGIE

 Présupposés de nature épistémologique sont associés aux fondements de la connaissance.


Gauthier,2009

 Étude de la constitution des connaissances valables (Piaget)

 S’intéresse principalement à trois questions :

Qu’est-ce que la connaissance ?


Comment est-elle élaborée ?
Comment justifier le caractère valable d’une connaissance ?

(Gavard-perret et al., 2012


MÉTHODOLOGIE(S) DE RECHERCHE

 Pose des questions assez générales autours de l’ensemble du processus de la recherche ( Questions
de recherches….. Conclusions solides).
 Conception méthodologique holistique solide.
 Porte sur l’argument principal que le chercheur élaborera à partir de ses données,
MÉTHODE(S)

 Ensemble des techniques de collecte, de codage, de traitement et d’analyse des données.


RECHERCHE- ONTOLOGIE- ÉPISTÉMOLOGIE-
ÉPISTÉMOLOGIE MÉTHODOLOGIES ET
MÉTHODES
Savoir

 Quelles sont les techniques et les outils pour acquérir ce savoir?


Méthodes

 Quelles sont les étapes valides pour acquérir ce savoir?


savoir
(Argument principal).
Méthodologie
 Comment acquérir un savoir à propos de cette réalité?
réalité Et quelle
est sa nature?
Épistémologie

Visions et opinions sur la nature de la réalité Ontologie


POURQUOI L’ÉPISTÉMOLOGIE?

 Dès le départ de son processus de recherche, un chercheur doit d’emblée adopter une posture
critique.

 Habiletés de base requises: classer et juger des recherches selon certains critères, analyser une
argumentation, analyser, comparer, faire la synthèse et structurer des informations.

Juger les recherches et les évaluer


POURQUOI L’ÉPISTÉMOLOGIE?

Évaluer les composantes en fonction des intentions des chercheurs et de leur cohérence:
 types de recherche en fonction de leurs caractéristiques (fondamentale, appliquée, recherche-action,
recherche
évaluative, de développement, recherche-formation,
formation, etc.)
 stratégie de preuve (recherche exploratoire, descriptive ou comparative)
 méthodes.
dentifier les concepts importants, les idées, les théories et les postulats ontologiques,
épistémologiques, axiologiques et méthodologiques.
méthodologiques
POURQUOI L’ÉPISTÉMOLOGIE?

 Il faut être capable d’analyser et d’évaluer l’argumentation présentée dans une recherche
pour justifier l’objet de la recherche, les décisions méthodologiques et les conclusions tirées des
résultats obtenus.
POURQUOI L’ÉPISTÉMOLOGIE?

 Élaborer et produire des connaissances. Qu’est-ce


ce que je veux élaborer à travers mon projet?
 Réfléchir au processus d’élaboration des connaissances. Comment je vais produire ces
connaissances?

1- Qu’est-ce qu’une connaissance?


2- Sur quoi repose ma conception de connaissance? Quelles sont les hypothèses qui la
fondent?
3- Comment devrais-je justifier cette connaissance? (Critères de validité).
POURQUOI L’ÉPISTÉMOLOGIE?

Au final, un chercheur doit être consciemment en mesure de:


 Se positionner au sein de la communauté scientifique.
 Inscrire sa recherche dans un cadre épistémologique.
(ce qui va conditionner ses pratiques de recherche, et ses modes de justification).
 Argumenter sa propre pratique de recherche.
PRATIQUE(S) DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

 Au sujet de la réalité et de la production des connaissances, les communautés scientifiques ne


partagent pas les même croyances, les même visions, les même références....
 Conséquemment, leurs pratiques scientifiques diffèrent.
diffèrent

Paradigmes
« une constellation de croyances, valeurs,, techniques, etc. partagées par une communauté donnée » (Kuhn, 1962)
COURANTS, PARADIGMES, MODELES, POSTURES

es de pensée, postures, courants, perspectives, modèles, paradigmes, programmes de recherche, approche


ÉPISTÉMOLOGIE AU FIL DES TEMPS
RATIONALISME

ythagore, Platon, Socrate Descartes, Spinoza


Ère grecque XVIIème siècle XXème siècle

XVIème siècle XVIIème siècle Fin XIXème siècle

ARISTOTE BACON, LOCK, MILL CERCLE DE VIENNE

EMPIRISME EMPIRISME LOGIQUE


ÉPISTÉMOLOGIE AU FIL DES TEMPS

Rationalisme Empirisme
rigine de la connaissance: La raison Origine de la connaissance: L’expérience sensible
aison = socle de toutes les connaissances et pierre Connaissance = construite à partir de l’expérimentation
gulaire de la démarche scientifique. non dans l’abstraction.
heminement scientifique: Cheminement scientifique:
Partir de l’abstrait, des idées, des concepts (général)  Partir des expériences sensibles singulières (particuli
 poser des hypothèses et les vérifier
Aller vers les conclusions du concret (particulier)
Tirer une/des lois générales(le général)
Raisonnement déductif
Raisonnement indu
(Seule et unique/ principale source de vérité)
TYPES D’ARGUMENTS

Argument déductif Argument inductif


 Valide/invalide ( jugée sans expérience)  Fort/faible

 Appliquer un principe général à un cas  Force ou faiblesse en fonction des données


particulier expérimentales et empiriques.

 Déduire une conclusion de manière logique


1-Je fais tomber une boule de pétanque, je fais
tomber une boule de billard, Je fais tomber une
1- Tous les humains sont mortels bille (observation empirique)
2- Socrate est un homme 2- je conclus que toutes les masses tombent à la
même vitesse (généralisation empirique)
3- Socrate est mortel
TYPES D’ARGUMENTS

Argument abductif
DEUX MODÈLES DES SCIENCES

Sciences naturelles/exactes Sciences de l’artificiel


Appliquer les principes et les méthodes des sciences  Peu connu et mobilisé malgré ses origines remontant
naturelles aux nouvelles sciences qui apparaissent. l’antiquité.
Déduction, expérimentation, réplication, quantification,  Champs d’application: les domaines où le MSN parait
statistiques… peu adapté voire inadapté (dimension humaine et
sociale)
Science= celle que le modèle des SN lui sert de
référence.  Nouvelle conception d’un modèle adapté à l’étude d
phénomènes perçus comme particulièrement façonn
≠ Pseudosciences
par les intensions humaines, ne relevant pas de la nat
Suivisme des SHS, ex avec Compte: la sociologie
apparentée à une physique sociale
POSITIVISME LOGIQUE

Identifier les causes du


phénomènes (le comment),
comment
établir des lois générales. Raisonnement inductif

Réel
Objectif, connaissable et observable.
Position neutre
Observation empirique,
Expérimentation.
Maitrise des conditions de
l’expérimentation (objet isolé).
CRITIQUES

 Hume (XVIIIème S): critique l’induction.


 Popper (1973): principe de réfutation. Corbeaux tous noirs?
Cygnes tous blancs?

 Bachelard (1934):
 Exprime le danger de l’unicité épistémologique et constate que l’histoire des sciences est marquées
par des continus et discontinus du rationalisme et de l’empirisme.
 Insuffle le « esprit critique ».
 Pour lui « La preuve scientifique se développe aussi bien dans l’expérience (contact avec le réel) que
dans le raisonnement (référence a la raison) ».
POST POSITIVISMES – RÉALISME SCIENTIFIQUE
orme la plus courante
.Comte Un réel en soi (LE réel) indépendant de ce qui
arnap est perçu et des représentations qu’on peut en
ercle de Vienne avoir.
Pas forcément connaissable (faillibilité possible Raisonnement
des dispositifs de mesure). Hypothético-déductive

Réel

Position neutre
POST POSITIVISMES – RÉALISME CRITIQUE
orme la plus courante
.Comte Il existe un réel en soi (LE réel) indépendant de
arnap ce qui est perçu et des représentations qu’on
ercle de Vienne peut en avoir.
LE réel (en soi) n’est pas forcément connaissable Raisonnement
(faillibilité possible des dispositifs de mesure). Hypothético-déductive

Réel

Position neutre
POST POSITIVISMES – RÉALISME CRITIQUE

 Il existe un réel en soi indépendant de, et antérieur à, l’attention que peut lui porter un humain qui l’observe.
 Le réel est organisé en trois domaines stratifiés : le réel profond, le réel actualisé et le réel empirique.
empirique
 Le réel profond n’est pas observable. L’explication scientifique consiste à imaginer le fonctionnement des
mécanismes générateurs (MG) qui sont à l’origine des événements perçus.
perçus
mplications méthodologiques:
INTERPRETATIVISME

 L’activité humaine est structurée (patterned).


 La signification consensuellement attribuée par des sujets à une situation à laquelle ils participent est considérée
comme la réalité objective de cette situation.
 Le réel est connaissable l’expérience vécue.
 Dans le processus de connaissance, il y a interdépendance entre le sujet connaissant et ce qu’il étudie. L’intention
du sujet connaissant influence son expérience vécue de ce qu’il étudie.
étudie
mplications méthodologiques:
CONSTRUCTIVISME RADICAL
CONSTRUCTIVISME CONCEPTUALISÉ PAR GABA ET LINCOLN
ÉVOLUTIONNISME

S’intéresse à l’évolution des objets d’étude de leur forme la plus simple à leur forme la plus élaborée et
complexe. Exemples:
 Biologie: la théorie Darwinienne et l’étude des espèces (des espèces unicellulaires à l’Homme).
 Anthropologie: l’étude de l’institution de la magie, une pratique survivante. Comment expliquer son
existence de façon primitive et élémentaire ( càd n’a pas évolué)?
 Ce type de pratiques = survivances Les étudier peut nous amener à reconstituer certaines
pratiques d’il y a longtemps (pratiques religieuses):: Animisme - Polythéisme - Monothéisme
ÉVOLUTIONNISME

Implications méthodologiques:

 Approche diachronique.
 Données historiques collectées par les autres dans des temps différents.
 Exemples: récits des voyageurs, ethnographies secondaires.
secondaires
FONCTIONNALISME

 Réaction face à l’évolutionnisme;


 Analogie organistique ( modèle de l’organisme humain appliqué aux SHS).
 Comprendre le phénomène dans l’ensemble.
 Comprendre comment c’est lié à d’autres aspects de la réalité.
 Chaque institution existante persiste car elle est pertinente. Elle a des fonctions qu’elle remplit
actuellement dans la société, en plus de ses rôles antérieurs.
 Elle a un rôle et elle est intriquée dans un ensemble, dans un tout.
FONCTIONNALISME

Implications méthodologiques:
 Étudier des pratiques
 Observations de terrain (observation participante, participation observante).
 Approche synchronique (étudier le phénomène ici et maintenant au moyen d’une ethnographie).
 Ethnographie: description, analyse, explication et généralisation interprétative)
STRUCTURO-FONCTIONNALISME

 Une élaboration du fonctionnalisme


 Chaque institution a un rôle, une fonction (fonctionnalisme) et ajoute que:
 A partir des données empiriques on peut élaborer des structures permettant d’expliquer d’autres
institutions dans d’autres contextes.
 Structures explicatives empiriquement construites de façon inductive.
STRUCTURO-FONCTIONNALISME

Implications méthodologiques:
 Données collectées empiriquement dans des expériences observées (mais dont le nombre est limité)
de la réalité observable et ce par ethnographie. (Approche inductive).
 Sélection des faits les plus significatifs.
 Élaboration d’un modèle provenant d’une intuition plus fondamentale intellectuelle pouvant expliquer
d’autres faits.
STRUCTURALISME

 Réalité: n’est jamais manifeste.


 Structure: ne peut pas être une réalité observable empirique… Elle est mentale, dans l’esprit
humain, dans l’entendement = un construit intellectuel.
intellectuel
 Pour rendre la réalité intelligible :
 Élaborer un système structuraliste basé sur les oppositions et les symétries du langage humain et son
fonctionnement.
 A partir de ce modèle structuraliste MENTAL et non SOCIAL on pourrait expliquer des
phénomènes du même ordre.
 Vise les universelles de la pensée humaine (des lois valides pour l’explication d’autres phénomènes).
STRUCTURALISME

Implications méthodologiques:
 Ethnographie devient secondaire, l’induction aussi..
 Sélection des faits les plus significatifs Analyse Modèle
 Approche déductive
FONCTIONNALISME VS STRUCTURALISME

Fonctionnalisme Structuralisme
Réalisme  Idéalisme et positivisme
Phénomènes à étudier  Structure

Dans la réalité  Dans les idées, pensées, entendement


Induction  Déduction
POSTSTRUCTURALISME

 Radicalisation du structuralisme.
 Rejet de sa posture positiviste ( de l’universalité, la rigidité théorique, et le rapport idéelle à la réalité =
dichotomie avec la réalité).
 La réalité ne peut pas être expliquée par des modèles structurels au niveau mental, mais la réalité
est beaucoup plus complexe et ambiguë.
 Réalité: n’est pas objective ou neutre, fait partie de nos productions discursives (théorique
 Étudier la réalité, c’est mettre l’accent sur ces ambiguïtés permettant l’ouverture linguistique
et culturelle.
 Pas de rupture entre le discours, la production du savoir et l’objet de savoir.
POSTSTRUCTURALISME

Implications méthodologiques:
 Réalité et théorie ne doivent pas être séparées.
 Concepts étudiés, sont structurés par la mêmes réalité à laquelle nous appartenons.
 Chercher dans les pratiques discursives.
 Étudier le discours, les ruptures épistémiques, et la forme savoir-pouvoir
savoir de ces pratiques.
 Discours: a le pouvoir de façonner à la fois la perception de la réalité et la réalité elle-même.
elle
POSITIONS DU CHERCHEUR

Positivisme structuraliste Poststructuralisme


 Hiatus sujet (pensant, théorisant) –objet  Reconnaissance de la place du chercheur dans
d’étude le processus de la recherche.
 Chercheur: demeure externe à l’objet d’étude,  Chercheur faisant partie de son objet d’étude,
et doit éliminer tout effet possible. participe à la production du savoir.
 Produit un savoir objectif, scientifique, réel et  Produit un savoir emprunt de subjectivité.
vrai.

Démarche réflexive
(réfléchir à la part du sujet, questionner
problématiser, expliquer...)
CONCLUSION

 Modèles et postures non exhaustifs épistémologies / Disciplines


 Applications aux domaines diverses, ne se limitant pas uniquement au champs des SHS.
 Être en mesure de d’adopter une posture épistémologique.
 Ne pas procéder à un forçage méthodologique.
 Éviter de tomber dans l’écueil de la divinité méthodologique.
 Garder une ouverture et une flexibilité d’esprit face aux différentes méthodologies
MERCI POUR VOTRE AIMABLE ATTENTION

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