Vous êtes sur la page 1sur 7

Inscrire mon projet de recherche

dans un cadre épistémologique


Nadia Maataoui Belabbes
Synthèse sur l’épistémologie et la méthodologie de
recherche en sciences de gestion

Sous l’encadrement de :
Mme.Benssasi et Mme Bennani
Avant-Propos
Je suis absolument consciente que la rédaction de ma thèse de doctorat, dont le sujet s’inscrit
dans le cadre des sciences de gestion, s’avère être un processus minutieux long et difficile vu
l’importance et l’abondance des connaissances à acquérir. Je vais être emmené a synthétisé une
littérature consistante quelque fois allant dans deux sens différents, a exprimer un but de recherche
pertinent et cohérent, à collecter et a traité des informations et des données éparpiller sur divers
supports et à rédiger précisément et clairement.

L’objectif de cette synthèse et donc de résumer les informations que j’ai pu avoir après mes lectures
sur l’épistémologie et la méthodologie de recherche en sciences de gestion afin de pouvoir spécifier
mon positionnement épistémologique à la communication par la suite de mes résultats.
L’épistémologie est l’étude de la constitution des connaissances valables (Piaget 1967, p. 6).
L’épistémologie s’intéresse donc principalement aux trois questions suivantes : Qu’est-ce que la
connaissance ? Comment est-elle élaborée ? Comment justifier le caractère valable d’une
connaissance ?

En effet, dans la mesure où la finalité d’une recherche est d’élaborer des connaissances, il est crucial
pour un chercheur de s’interroger sur :

• ce qu’est, pour lui, la connaissance.

• les hypothèses fondatrices sur lesquelles sa conception de la connaissance repose.

• la manière de justifier la validité des connaissances qu’il élabore.

Dans le questionnement épistémologique on s’interroge principalement sur l’objectif de la


recherche, les éléments d’argumentation, la neutralité du chercheur face au sujet étudié et les
précautions à suivre lors de la présentation des résultats et le développement des conclusions. Le
processus par lequel passe l’élaboration de la connaissance c’est ce qu’on appelle plus
communément Méthodologie de la recherche.

La méthodologie elle est définie comme l’étude des méthodes destinées à élaborer des
connaissances, elle apparaît comme l’un des volets de l’épistémologie.

La recherche scientifique ayant comme finalité la conception de connaissances valables suppose


obligatoirement la référence à des visions partagés par un groupe de personne constituant une
communauté scientifique et c’est ce qu’on appelle les « Paradigmes épistémologiques » Un
paradigme désigne une constellation de croyances, valeurs, techniques, etc. partagées par une
communauté donnée (Kuhn, 1962, p. 175).

Le choix du paradigme épistémologique dans lequel la recherche s’inscrira conditionne les pratiques
de recherche admissibles ainsi que les modes de justification des connaissances élaborées.

Tout d’abord un paradigme épistémologique est une conception de la connaissance partagée par une
communauté, qui repose sur un système cohérent d’hypothèses fondatrices relatives aux questions
qu’étudie l’épistémologie.
Les positions épistémologiques en recherches en gestion

Traditions
Le positivisme La phénoménologie
philosophique
Le positivisme
Le
Le positivisme L’interprétativisme
Les questions constructivisme
épistémologiques
Quel est le statut de la Hypothèse réaliste Hypothèse relativiste
connaissance ? Il existe une essence L’essence de l’objet ne peut être atteinte
propre à l’objet de (constructivisme modéré ou interprétativisme)
connaissance ou n’existe pas (constructivisme radical)
La nature de la Indépendance du sujet Dépendance du sujet et de l’objet
« réalité » et de l’objet
Hypothèse Hypothèse intentionnaliste
déterministe le monde
est fait de nécessite Le monde est fait de possibilités
Comment la La découverte L’interprétation La construction
connaissance est-elle
engendrée ? Recherches formulées Recherches formulées Recherches formulée
en termes de « pour en termes de « pour en termes de « pour
quelles causes… » quelles motivations quelles finalités… »
des acteurs… »
Le chemin de la
connaissance Statut privilégié de Statut privilégié de la Statut privilégié de la
scientifique l’explication compréhension construction
Quelle est la valeur de Vérificabilité Idiographie Adéquation
la connaissance ?
Les critères de validités Confirmabilité Empathie (révélatrice Enseignabilité
Réfutabilité de l’expérience vécue
par les acteurs)

(Perret et séville, 2003, pp14-15)

 Positiviste :

La croyance en l’hypothèse causaliste et donc en la possibilité non seulement de décrire, mais aussi
d’expliquer de façon unique et permanente la réalité dont on postule l’existence. Descartes disait
que l’homme serait maître et possesseur de la nature par la recherche des lois causales.

Les hypothèses gnoséologiques et les principes méthodologiques ont un caractère fermé dans la
posture positiviste. Ce courant positif en science de gestion, influencé par l'économie néoclassique et
la théorie de la contingence, cherche à donner aux dirigeants, dans un but explicatif et prédictif, les
clés du fonctionnement du monde.
 Constructiviste :

La conception de la connaissance que proposent les épistémologies constructivistes est une


conception que l’on caractérise par l’hypothèse de faisabilité cognitive (raisonnabilité). Cette
épistémologie non cartésienne conteste le primat méthodologique du réductionnisme dans
l’élaboration de la connaissance. Avec une telle position épistémologique, la recherche en gestion
focalise son attention sur l'explication des phénomènes et non sur leur prédiction.

Cette approche garde toujours le modèle ouvert et ne prétend pas l’exhaustivité. Selon le paradigme
constructiviste, il n’existe pas une réalité qu’il serait possible d’appréhender, même de manière
imparfaite, mais des réalités multiples, qui sont le produit de constructions mentales individuelles ou
collectives et qui sont susceptibles d’évoluer au cours du temps.

L’opposition de ses deux courants a fait beaucoup de débats, sans vouloir relancer le débat
davantage sur le positionnement à prendre afin de conduire une recherche en gestion, et sans
prendre des visions radicales, constructiviste ou positiviste, on peut conclure que ses deux
approches doivent interagir ensemble afin de conduire une recherche en gestion. C’est à travers
cette interaction et ce questionnement sur la position de la recherche, qu’une méthodologie de
recherche peut être conduite d’une manière efficace.

Les perspectives de méthodologie de recherche sont à étudier dans le spectre de la recherche en


science de gestion et des paradigmes de recherche à savoir : positivisme versus constructivisme,
qualitative versus quantitative.

La méthodologie renvoie aux théories sur lesquelles nous nous appuyons pour construire notre
travail et les méthodes sont les voies, les outils que nous empruntons quand nous voulons expliquer
un phénomène. Ceci se répercute sur le processus de recherche, en mettant l’accent sur les données
et les informations, en termes de type de donnée, de source des données, et des moyens d’analyse.

Bryman (1988) décrit la recherche qualitative comme étant étayée par un modèle naturel de la
science. A l’extrême, la recherche quantitative adopte une approche déductive, qui permet de tester
des hypothèses dans le but de bâtir une base de connaissance dans la sphère des intérêts.

Les méthodes quantitatives peuvent être vues comme un processus d’observation avec une
collection des données qui finissent par un processus de contrôle de laboratoire ou par une méthode
d’enquête.

L’approche qualitative est au contraire dans l’extrême concernée par le constructionisme,


l’interprétation et la perception, moins qu’une identification d’une vérité rationnelle ou objective.

Une approche qualitative renvoie souvent à une non-déduction et ceci en réaction à différentes
approches quantitatives avec une utilisation abondante de la statistique comme moyen de relever
des corrélations entre des entités afin d’expliquer la vérité.
Dans le choix de la conception de la recherche, souvent nous restons dans des débats
épistémologiques de conflits entre paradigmes. Or, dans un processus de recherche, plusieurs
concepts et paradigmes peuvent être employés ensemble et peuvent être complémentaires. Il existe
des questions où il est préférable d’utiliser une approche quantitative et pour d’autres une approche
qualitative. Ainsi plusieurs auteurs comme par exemple Bryman (1989) ne font pas une dichotomie
entre les méthodes de recherche mais favorisent une recherche guidée par l’objectif et le problème à
résoudre qui permettra d’employer différents moyens et méthodes afin de le résoudre.

Deux éléments, complexité de l’objet et le débat épistémologique, permettent de nous orienter, de


nous guider et de nous doter, nous les chercheurs, des principes et paradigmes régulateurs de
l’activité de recherche, de repères problématiques et méthodologiques dans la conduite du
processus de recherche, et ceci afin de conférer à nos démarches plus de cohérence et de rigueur.

Ainsi, une grille de lecture a pu être développée résumant les différentes méthodologies de
recherche en gestion. Une fois la méthode de recherche adoptée, elle devrait nous permettre
d’avancer dans la compréhension du problème de recherche et d’essayer d’agir pour une
contribution, théorique pratique ou méthodologique à la recherche en sciences de gestion

Bibliographie :
Piaget J., (éd) (1967), Logique et connaissance scientifique, Paris, Gallimard – Encyclopédie de la
pléiade.

Piaget, J. (1970), L’épistémologie génétique, Que sais-je n° 1399, PUF.

Popper K., (1973), La logique de la découverte scientifique, Paris, Payot.

Le Moigne, J.L. (1990), La modélisation des systèmes complexes, Dunod.

Le Moigne, J.L. (1995), Les épistémologies constructivistes, Que sais-je, PUF.

Cohen, E. (1996), Epistémologie des sciences de gestion, Encyclopédie de Gestion, décembre, volume
24.

David A., (1999), Logique, épistémologie et méthodologie en science de gestion, Conférence de


l’AIMS, mai, Ecole Centrale de Paris.

Hazem BEN AISSA Ecole des Mines de Paris, Xième Conférence de l’Association Internationale de
Management Stratégique 13-14-15 juin 2001

Kuhn T.S. (1963), The structure of scientific revolutions, The University of Chicago Press.

Marie-Laure Gavard-Perret, David Gotteland, Christophe Haon, Alain Jolibert 2012 Pearson France –
Méthodologie de la recherche en sciences de gestion.

Bryman A., (1989), Quantity and Quality in Social Research, London, Unwin Hyman.

Bryman, A. (1988), Doing Research in Organisation, London, Routledge.

Vous aimerez peut-être aussi