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TARIK-BATTI

Management stratégique

2016-2017
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Management stratégique

Les origines de la stratégie.


Le terme stratégie trouve son origine dans les mots grecs (stratêgos)
« Startos » qui signifie « armée » et « agos » qui veut dire « je conduis».
D'après son étymologie, ce mot signifie donc : "l'art de conduire l'armée"
La stratégie militaire correspond à l’art de conduire des forces armées en vue de la victoire :
il s’agit de réfléchir aux voies et aux moyens qui sont nécessaires pour gagner.
La stratégie est l’art du général, l’art de celui qui mène les armées au combat

La stratégie militaire

L'idée principale de l’œuvre de Sun Tzu « L’art de la guerre » est que l’objectif de
la guerre est de:
À Contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la
tromperie, l'espionnage et une grande mobilité.
S’adapter à la stratégie de l’adversaire pour s'assurer la victoire à moindre coût.
selon Sun Tzu :

« L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat. »


« Une armée sans agents secrets est un homme sans yeux ni oreilles »
« La guerre est semblable au feu, lorsqu'elle se prolonge elle met en péril
ceux qui l'ont provoquée. »
« Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays. »
« Ne laissez pas vos ennemis s'unir. »
« En tuer un pour en terrifier un millier. »

Selon Karl Von Clausewitz « la guerre n’est que la poursuite de la politique mais par
d’autres moyens »

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Le Maréchal Foch a formulé les trois grands principes de la guerre :
Concentration des forces: met l’accent sur l’accumulation de moyens dans le temps et
l’espace pour assurer une supériorité décisive.
Mobilité : la liberté d’action ou la capacité d’agir quelles que soient les circonstances.
Économie des moyens : est la mise œuvre dynamique des moyens dans le but de rendre
l’action efficace.

Dans les principes de la stratégie militaire, nous retrouvons tous les ingrédients de
la stratégie d’entreprise :
1° Principe : Les atouts, les ressources et compétences sur lesquels les efforts vont idéalement
s’appuyer.
2° Principe : L’adaptation au contexte concurrentiel, technologique, social et de marché à laquelle
il est nécessaire de procéder si l’entreprise veut réussir.
3° Principe : La mise en œuvre efficace des moyens, sans laquelle la stratégie demeurerait un vain
exercice intellectuel.

Les Principes de la stratégie issue de l’art militaire :

1) Définir un objectif et s’y tenir.


2) S’assurer de l’adhésion.
3) Agir avec détermination.
4) Utiliser la surprise.
5) Concentrer ses forces.
6) Assurer la sécurité de ses forces.
7) Engager ses ressources de façon adaptée.
8) S’assurer des conditions de la coordination.
9) Être en mesure de s’adapter.
10) Faire simple.

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Chapitre I : Le management de l’entreprise vue d’ensemble

I- Notion de management

Gérer c’est optimiser, atteindre les objectifs en minimisant les moyens mis en
œuvre. »
➢ Tout se gère, les techniques de gestion dépendent de ce que l’on gère.
➢ Le terme « Gestion » peut se décliner dans différents contextes : gestion des ressources
humaines gestion de production.
La « Gestion » signifie l’organisation et l’optimisation des moyens disponibles pour
atteindre les objectifs, application de règles et de techniques.

Le mot « direction » évoque la fixation d’un but et le maintien d’une trajectoire


déterminée.
En management il s’emploie pour désigner une fonction qui regroupe un ensemble de
décision et d’actions : direction d’une organisation, d’une équipe.
Le terme « Direction » signifie la fixation des objectifs, mise en mouvement des
hommes, prise de décision, développement de la valeur économique d’une entreprise en tenant
compte des contraintes et des opportunités.

Le management est l’ensemble des méthodes employées pour diriger, gérer une
organisation ou un projet en vue de la réalisation d’un objectif et en optimisant la mise en œuvre
des ressources matérielles et humaines.
Deux dimensions fondamentales :
➢ Gérer les moyens
➢ Diriger les hommes
Le management, englobe donc direction et gestion
« La notion de management est étroitement liée à celle de la décision et de contrôle ».

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II- Le processus de management

1. Finalisation
Définition des différentes catégories de finalité de l’organisation :
vision, mission, stratégie, plan, budgets…
à Précise les orientations que l’organisation entend suivre.
2. Organisation
Définition des structures, des mécanismes de coordination, des organigrammes, des
procédures, des mécanismes de gouvernance de l’organisation, etc.
Constitue l’ossature organisationnelle et humaine du fonctionnement interne de
l’organisation.
3. Animation des hommes
Définir les mécanismes de gestion des ressources humaines.
A Suscite l’adhésion des personnes aux finalités et aux modes d’organisation de la structure.
4. Contrôle
Vérifie à la fois la cohérence entre les objectifs et les résultats, le respect des principes
d’organisation.
Conduit aux mesures correctives et aux processus d’apprentissage organisationnels internes.

Le management repose sur des processus de finalisation, organisation, animation et le contrôle :

➢ Finalisation regroupe les activités relatives à la définition des objectifs, à leur


hiérarchisation, leur planification et leur déclinaison en plan d’actions, méthodes,
normes,….
➢ Organisation concerne la définition de la structure organisationnelle, l’affectation
des tâches, le regroupement des activités en domaines,
➢ Animation repose sur les qualités incitatives des managers et de l’entreprise, comme
le leadership, la motivation, la communication, la culture organisationnelle,…
➢ Contrôle définit les critères de performances, mesure les écarts et met en place les
actions correctives lorsque cela est nécessaire.

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➢ III. La décision dans l’organisation

1. Définition de la décision :
La décision résulte toujours d’un processus. Un problème déclenche la prise de
décision.
La décision nécessite d’évaluer les choix possibles. La décision impose d’éliminer des
possibilités (donc d’abandonner certaines perspectives).
Prendre une décision, selon Mintzberg, c’est mettre en œuvre un processus, qui
aboutira, in fine, à un choix.
2. Les étapes de processus de décision

Les étapes de processus de décision ont été formalisées par H. Simon et sont connues
sous « le modèle IMC »
➢ INTELLIGENCE DU PROBLÈME : Recueil des Informations pertinentes
➢ MODÉLISATION : Traitement des informations recueillies Formulations des voies possibles
de résolution du problème
➢ CHOIX Optimal : Une meilleure solution compte tenu des contraintes
« Dans le processus de décision, on choisit les alternatives censées fournir les moyens adéquats
d’atteindre les fins fixés »

Herbert Simon estime que la rationalité du décideur n’est en fait qu’une rationalité
limitée. Face à un problème, le décideur ne cherche pas forcément la solution optimale, il
s’arrête souvent à la première solution qu’il juge satisfaisant.

3. Typologie des décisions

Selon Herbert Simon, 3 types de décisions sont prises dans les organisations:
Les décisions programmables.
Les décisions semi programmées.
Les décisions non programmables.

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1-Les décisions programmables

Le problème à résoudre est bien délimité.


Toutes les informations nécessaires sont disponibles.
Identification aisée des relations de cause à effet.
Décisions répétitives, courantes, nécessitant des informations simples Comme la
paie des salaires, la facturation des commandes….

2-Les décisions semi programmées

Les informations nécessaires sont plus ou moins fiables, difficiles à obtenir. Le


choix entre plusieurs solutions sans savoir si ce choix sera optimal.

3-Les décisions non programmables

Un grand degré d’incertitude.


Les informations trop nombreuses, biaisées ou impossibles à obtenir.
Décisions complexes, plusieurs variables entrent en jeu.

Ces décisions reposent sur le processus mental du décideur, l’intuition et


l’apprentissage jouent un rôle majeur.

La décision peut être décrite sous son :

Horizon temporel : court, moyen ou long terme ;


Champ d’application : l’organisation dans son ensemble ou une partie ;
Degré de structuration : décision reproductible, modélisable, ou non ;
Degré d’incertitude : avenir certain, incertain ou aléatoire.

Igor ANSOFF distingue les décisions selon leur niveau d’importance : stratégique,
tactique, opérationnelle.

Trois catégories de décisions interdépendantes et complémentaires.


1. Décisions stratégiques : Portant sur les affaires extérieures à l’entreprise.
2. Décisions administratives (tactique) : Gestion des ressources et mise en place des
structures (assurer l’acquisition et le développement des ressources financières, matérielles et
humaines).
3. Décisions opérationnelles : Obtenir de l’exploitation courante le maximum de profit.

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Caractéristiques Stratégique Tactique Opérationnelle

Utilisation des ressources


Domaine de la Relations avec Gestion des
dans le processus de
décision l'environnement ressources
transformation

Horizon de temps Long terme Moyen terme Court terme

Effet de la décision Durable Bref Très bref

Réversibilité de la
Nulle Faible Forte
décision

Procédure de Semi
Non programmable Programmable
décision programmable

Niveau de la prise Directions Chefs de services, chefs


Direction générale
de décision fonctionnelles d'atelier

Nature des Incertaines et Presque complètes


Complètes et endogènes
informations exogènes et endogènes

L’orientation des activités d’une organisation à long terme


La décision stratégique : consiste à obtenir un avantage concurrentiel grâce à la
reconfiguration des ressources de l’organisation dans un environnement changeant, afin de
répondre aux besoins du marché et aux attentes des différentes parties prenantes
(propriétaires, employés, clients …. etc.)

Partie prenante ???


Partie prenante : « Tout groupe ou individu qui peut être affecté ou est affecté par les buts
de l’organisation … »
Dans une organisation, on distingue :
➢ Parties prenantes primaires ou principales, essentielles, qui ont une relation formelle
avec l’entreprise (clients, associés et actionnaires, prêteurs, salariés, fournisseurs,
collectivités).
➢ Parties prenantes secondaires : qui influencent indirectement l’entreprise (groupes de
pression, associations, ONG, médias, agences de notation, …)

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CHAPITRE II : Définition et particularités du management stratégique.
Les deux axes de management
1. Le management stratégique : concerne la gestion du marché par la stratégie,
formalise la vision à long terme détermine de façon durable la nature de l’entreprise et la nature
de ses relations avec l’extérieur.

2. Le management opérationnel : concerne la gestion des processus interne propres à


l’entreprise, centrée sur l’organisation des décisions les plus courantes, et les tâches concourant
à l’efficacité de l’organisation.

 ➢ Management stratégique : détermine de façon durable la nature de l’entreprise et la


nature de ses relations avec l’extérieur
 ➢ Management opérationnel : décisions les plus courantes, les tâches concourant
à l’efficacité de l’organisation.
Management Stratégique VS Management Opérationnel

Management stratégique : Management opérationnel

Ambigu/incertain. Routinier
Spécifique à chaque fonction
Complexe. Implication à Court terme
Concerne l’ensemble de
l’organisation.
Traite de problèmes fondamentaux.
Implications à long terme.

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1. Définition de management stratégique
Le management stratégique : « se définie comme l’ensemble de décision et actions ayant pour
résultat la formulation et exécution des stratégies conçues pour atteindre les objectifs de
l’organisation » (John A Pearce II et Richard B Robinson, Junior)
Le management stratégique : « une démarche au travers de laquelle une organisation ou un
système d'action collectif tente de trouver un équilibre satisfaisant entre des exigences (de
compétitivité, de sécurité et de légitimité) partiellement contradictoires » (Koenig. 2004, p.
516).
Compétitivité 


Sécurité Légitimité 

Compétitivité : Assurer sa capacité à créer et conserver une clientèle.
Sécurité : Assurer son existence et anticiper les risques liés à l’activité économique et
aux décisions stratégiques
Légitimité : Assurer l’obtention du « droit d’exercer son activité » en répondant aux
attentes de ses parties prenantes internes et externes
Le management stratégique est le niveau le plus élevé du management qui donne
l'orientation générale de l'entreprise.
Les objectifs du management stratégique :
Définir les objectifs d'une entreprise,
Mettre en place les plans pour réaliser les objectifs.
Allouer les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les plans retenus.

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Les composantes du management stratégique :

❖ Volet planification
➢ Analyse stratégique : Déterminer la position stratégique de l’entreprise.
➢ Choix stratégiques : Formuler les options possibles et sélectionner l’une d’entre elles.

❖ Volet mise en œuvre


➢ Déploiement stratégique : Concerne la mise en œuvre de la stratégie retenue.
2. Les différents niveaux de stratégie :
Élaborer la stratégie de l’entreprise, c’est choisir les domaines d’activités dans lesquels
l’entreprise entend être présente et allouer des ressources de façon à ce qu’elle s’y maintienne
et s’y développer. « Strategor HEC »
Niveau 1 : Stratégie d’entreprise ou stratégie générale « Strategy corporate »
Choix des domaines d'activité stratégique de l'entreprise
➢ Se développer.
➢ S'engager dans de nouvelles activités.
➢ Se retirer de certaines activités.
Choix les modalités de réalisation de ces activités. (fusion-acquisition, cession
d'activités, etc.…)
Niveau 2 : Stratégie par domaine d'activité "Business strategy"
Construire et défendre un avantage concurrentiel à l'intérieur d'un domaine d'activité
donné
Niveau 3 : Stratégies fonctionnelles
Détermine comment les différentes fonctions (RH, marketing…) répondent aux
décisions stratégiques définies au niveau global et par domaine.
La stratégie, selon son niveau d’application, est ainsi différente : plus conceptuelle
lorsque c’est l’ensemble de l’entreprise qui est concernée, plus orientée marché et concurrence
lorsque nous parlons des activités et enfin, opérationnelle et orientée vers l’action quand ce sont
les fonctions qui sont touchée.

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I. La stratégie de l’intention à l’action

1. Vision ou intention stratégique :


La vision stratégique de l’entreprise : ce qu’est l’état futur souhaité de
l’organisation.
British Airways en 1987 : “Devenir la compagnie préférée au niveau mondial”.
Motorola : Un monde où chaque numéro de téléphone sera attribué non plus à un lieu
mais à une personne.
La vision de Sergey Brin et Larry Page, les créateurs de Google, est simple et tient en
une seule phrase : « Devenir le N° 1 »).
L'importance de la vision stratégique :
Inspirer et guider sur le long terme le développement de l'entreprise.
Favorise la communication avec les employés, leur participation et leur engagement.
Constitue un cadre de référence général dans lequel s'insère la mission et les buts de
l'entreprise.
« Les meilleures stratégies sont des visions, pas des plans » H.Mintzberg
2. Mission de l’entreprise:

C’est le pourquoi de l’activité de l’entreprise


Propos fondamental de l’organisation, en rapport avec les valeurs et les attentes des
parties prenantes.
C’est sa finalité, l’objectif primaire ou ultime
La mission ou vocation de l’entreprise c’est la façon dont l’entreprise répond à :
➢ Que sommes-nous?
➢ Qu’est notre affaire?
➢ Que voulons-nous être?
➢ Dans quelle activité nous situons nous?
Exemple :
Google : « Organiser les informations à l’échelle mondiale dans le but de les rendre
accessibles et utiles à tous »
British Airways « offrir une qualité de prestation inégalée, pour que BA soit toujours le
premier choix des clients »
Danone : « Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre

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3. Formulation des objectifs

Choix d’un ensemble de buts et d’objectifs


Les buts correspondent à des dimensions générales, sans horizon temporel défini.
Les objectifs sont des résultats que l’entreprise se propose d’atteindre à une date
donnée.
Buts et objectifs permettront tout à la fois de motiver le personnel, d’orienter les
actions, de bâtir une certaine image interne et externe de l’entreprise et de fournir une base
d’évaluation des performances.
L’expression Clarification
Les
des finalités de la mission de
objectifs
d’entreprise l’entreprise

La formulation d'un objectif s'accompagne de la définition des moyens à mettre en


œuvre.
N.B :
L’objectif constitue un repère pour l’organisation.
Le dirigeant doit donner des objectifs communs aux différentes personnes travaillant
dans la structure pour donner une direction générale à l’ensemble.
Le dirigeant doit être capable de maximiser les objectifs à court terme (la rentabilité
immédiate de l’entreprise) sous la contrainte des objectifs à long terme (la survie de
l’entreprise).
4. La stratégie:

Le Comment de l’activité de l’entreprise


« La stratégie est la pierre angulaire à partir de laquelle le management va pouvoir s’élaborer »
Entrer dans le domaine de l’action permettant l’atteinte des objectifs et
l’accomplissement des buts, Cela correspond à la définition de la stratégie au sens étroit du
terme
➢ Mise en place d’un cadre de référence pour la prise de décision : politiques, guides d’action,
codes de conduite…
➢ Orienter et de canaliser les initiatives.
➢ La stratégie permet de positionner l’activité globale de l’entreprise dans son environnement.
Il existe un lien étroit entre la finalité, la stratégie et les objectifs de l'organisation.
Le dirigeant détermine sa stratégie pour réponde à la finalité de l'organisation.
Les objectifs sont les éléments concrets à atteindre qui permettront aux membres de
travailler ensemble et de suivre la stratégie définie par le dirigeant.

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Partie II : L ’Analyse stratégique.

L’analyse stratégique est processus de réflexion qui à travers l’étude de l’environnement et


notamment de la concurrence, de la position concurrentielle d’une entreprise à travers son
portefeuille stratégique, permet d’identifier les itinéraires qui autorisent une entreprise à passer,
de la position concurrentielle prévisible à terme, à la position voulue par ses dirigeants.

1. Le modèle de Harvard, outils d’analyse


Le modèle « LCAG » ou « SWOT » est un Modèle centré :
 Sur l ’Évaluation des Forces (strengths) et des Faiblesses (weaknesses).
 Sur l’Identification des Opportunités (opportunities) et des Menaces (threats).

Le modèle « LCAG » ou « SWOT » offre un raisonnement logique en cinq phases :


➢ Évaluation externe : Identifications des menaces et des opportunités dans
l’environnement et des facteurs clés de succès.
➢ Évaluation interne : Identifications des forces et faiblesses de l’entreprise et des
compétences distinctives par rapport à la concurrence.
➢ Création et évaluation de toutes les possibilités d’action (= stratégies)
➢ Éclaircissement des valeurs de l’environnement (responsabilité sociale de l’entreprise)
et des valeurs managériales (dirigeants).
➢ Choix des manœuvres stratégiques en fonction des ressources et mise en œuvre des
stratégies.
2. La démarche de l ’Analyse stratégique
La segmentation stratégique : (Identification des différents Domaines d'Activité
Stratégique(DAS) sur lesquels est présente l’entreprise)
Le diagnostic stratégique d’un segment stratégique : (Compréhension des déterminants de
la concurrence, repérage des facteurs clés de succès, évaluation des compétences de
l’entreprise...),
Le choix d'une stratégie générique (stratégie d'activité (business strategy)) pour l'entreprise
sur chacun de ses segments
Le diagnostic du portefeuille : des activités actuelles de l’entreprise (Arbitrages d'allocation
de ressources entre les différents DAS)  stratégie de groupe(corporate strategy)
Le choix d’une voie de développement stratégique

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Etape I : La segmentation stratégique
Cette première étape vise à identifier, au sein de l’activité globale de l’entreprise qui se
présente souvent comme un ensemble confus de produits, de marchés, de technologies, d’outils
de production, etc., les ensembles pertinents homogènes du point de vue de la formulation de
la stratégie, et donc de l’allocation des ressources, à partir desquelles on pourra construire la
réflexion stratégique.

La segmentation stratégique est une pratique de découpage/ou de regroupement visant


à faire émerger des groupes existant d’activités homogènes ,dont l’entreprise va pouvoir évaluer
le potentiel, sur base des opportunités et menaces et en tenant compte de ces forces et faiblesses.

La nécessité de la segmentation naît de la forte hétérogénéité qui caractérise la plupart


des entreprises ou des secteurs d’activités.

Définition d’un DAS


Un domaine d’activité est un ensemble homogène de biens ou de services, destinés
à un marché spécifique, ayant des concurrents déterminés et pour lequel il est possible de
formuler une stratégie.

Un DAS regroupe des activités qui mettent en œuvre les mêmes compétences et qui se
caractérisent par la même combinaison de facteurs clés de succès (FCS).

Définition des facteurs - clés de succès FCS


La notion de FCS renvoie donc à une compétence, une ressource, un actif qui
permet à l’entreprise de réussir à réaliser l’activité mieux que ses concurrents.

« Un fort degré de maîtrise d’un FCS correspond à un avantage concurrentiel ».

Exemple : dans l’industrie du luxe, les FCS sont la notoriété, la stylique, le réseau de
distribution

Les Objectifs de la segmentation stratégique :


Le découpage permet l’allocation de ressources la plus judicieuse.
Identifier les segments stratégiques : capacité de détection des potentialités de
développement sur un segment émergent.
Identifier l’existant et profiler l’évolution de la firme.
Dégager les stratégies les plus prometteuses.
Accroître l’attention des managers sur des combinaisons d’activités, cessions,
acquisitions, alliances.
Le croisement de ces paramètres doit permettre de déceler des segments stratégiques

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Partitionner des sous-ensembles à partir de 3 critères :

➢ Technologie utilisé (savoir-faire)


➢ Type de clients (cible)
➢ Type de besoins satisfaits chez le client (fonction – utilité)
Les critères de découpage :
Types de besoins ; Produits ; Clientèles ; Zone géographiques ; Technologies ; Canaux de
distribution.

Rôle de la segmentation stratégique pour l’analyse et la prise de décision

❖ Chaque DAS mis en évidence se trouve confronté à :


Des concurrents spécifiques.
Des évolutions technologiques spécifiques.
Des évolutions spécifiques des modes de consommation des clients concernés.

Sur chaque DAS l’entreprise doit obtenir la combinaison idéale de facteur clés de
succès afin de générer un avantage concurrentiel.
« Chaque DAS peut faire l’objet d’une stratégie spécifique »

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Segmentation marketing :
La segmentation marketing s’appuie sur le constat qu’un marché est rarement
homogène, et qu’il se compose d’un ensemble d’acheteurs aux besoins, aux modes d’achat et
aux comportements différents.

La segmentation marketing induit le marketing mix : caractéristiques des produits,


publicité, distribution, force de vente et politique de prix.

Segmentation Stratégique Vs Segmentation Marketing

Segmentation Stratégique Segmentation Marketing


Concerne les activités de l’entreprise Concerne un secteur d’activité de
considérée dans son ensemble. l’entreprise.
Vise à diviser ces activités en groupes Vise à diviser les acheteurs en
homogènes qui relèvent de : groupes caractérisés par :
la même technologie, mêmes marchés, les mêmes besoins, les mêmes
mêmes concurrents. habitudes, les mêmes comportements
Permet de révéler : d’achat.
- Des opportunités de création ou d’acquisition Permet d’adapter les produits aux
de nouvelles activités ; des nécessités de consommateurs, de sélectionner
développement ou d’abandon d’activités les cibles privilégiées, de définir
actuelles. le marketing mix.
Provoque des changements à moyen et Provoque des changements à
long terme. court et moyen terme.

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Etape II : L’analyse externe ou environnementale
Buts:

Déterminer l’attractivité des DAS.


Repérer les facteurs clé de succès dont la maîtrise apporte un avantage
concurrentiel décisif.
Déceler les opportunités (facteurs extérieurs favorables au succès de la stratégie).
Identifier les menaces (facteurs extérieurs pouvant faire échouer la stratégie).

L’environnement de l’entreprise est composé de tous les éléments qui sont extérieurs à
l’entreprise et à son fonctionnement: La démographie, situation économique, l’évolution
technologique, la protection de l’environnement, l’évolution réglementaire, la situation
sociale et culturelle.

C’est le diagnostic des éléments qui peuvent de près ou de loin influencer le


positionnement et l’avenir d’un marché, d’une entreprise ou d’un produit.

1. Analyse l’environnement général : méthode PESTEL


Objectifs :
Comprendre l’environnement dans lequel se situe l’entreprise.
Énumérer les facteurs environnementaux qui influencent l’entreprise.
Détailler les éléments des facteurs environnementaux.
L’analyse PESTEL (qui existe aussi sous la forme PEST) permet de surveiller
les risques et les opportunités que pourraient rencontrer l’entreprise et son marché. La
particularité de cette matrice est sa vision globale de l’environnement.

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L’ENVIRONNEMENT POLITIQUE : Intervient à deux niveaux : national par
l’intermédiaire des décisions prises par le gouvernement en place (politique fiscale,
subventions…) et international avec les décisions prises par le consensus de plusieurs nations
(politique monétaire, PAC…).
L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE : Comprend toutes les variables et tous les facteurs
qui jouent sur le pouvoir d’achat et les dépenses de consommation de vos clients et fournisseurs.
L’ENVIRONNEMENT SOCIAL : Il est important de s’intéresser aux différentes
caractéristiques de la population (taille, répartition par âge, structure familiale, composition
religieuse…) comme aux modes et aux tendances qui peuvent influencer la vente des services
ou produits.
L’ENVIRONNEMENT TECHNOLOGIQUE : Correspond aux forces qui créent de
nouvelles technologies, de nouveaux produits ou qui influencent directement ou indirectement
la capacité des entreprises à innover.
L’ENVIRONNEMENT ÉCOLOGIQUE : Définit l’ensemble des ressources naturelles qui
influencent l’activité de votre entreprise. On distingue deux groupes : les activités qui
influencent directement l’activité économique (pénurie des matières premières, coût de
l’énergie) et celles qui au contraire la subissent (pollution, intervention croissante de l’État dans
la protection du patrimoine naturel).
L’ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE ET LÉGISLATIF : Influencent et limitent
les activités des entreprises et des individus d’une société. Deux composantes sont
déterminantes pour les entreprises : la propriété industrielle et le droit du travail.

La méthode PEST permet :


Comprendre l’environnement dans lequel se situe l’entreprise.
Dégager « les tendances structurelles actuelles et futures ».
Dégager les différents scénarios d’évolution de l’environnement et en déduire les
scénarios de développement pour l’entreprise.

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2. Analyse concurrentielle
A. 5 forces concurrentielles
La formulation d’une stratégie
implique toujours une analyse de la
concurrence pour arriver à évaluer la
situation de l’entreprise sur ses
marchés et évaluer sa position
concurrentielle face à ses
concurrents.

Cette analyse permet


d’identifier les facteurs
environnementaux qui influencent la
capacité de l’entreprise à se procurer
un avantage concurrentiel.

1. Entrants potentiels :
Possibilité ou non que d’autres E/es envahissent notre marché.
Objectifs :
Déterminer les barrières à l’entrée
Connaître les entrants potentiels
Ajuster notre stratégie (Acquisition – Fusion – Partenariat – Vente )
2. Rivalité concurrentielles :
Pression exercée par les concurrents pour conquérir les parts de marché de E/es
Objectifs :
Déterminer l’intensité concurrentielle (croissance ou décroissance)
Découvrir de quoi elle est composée
Déterminer comment en tirer avantage
3. Produits substituts :
La place et les forces que les fournisseurs ont sur le marché
Objectifs :
Déterminer les produits de substitutions potentiels
Connaître les entrants potentiels
Ajuster notre stratégie pour créer une barrière à l’entrée

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4. Pouvoir de négociation des acheteurs :
La place et les forces que les acheteurs et distributeurs ont sur le marché
Objectifs :
Déterminer le pouvoir de négociation
Identifier le pourquoi de ces forces
Ajuster notre stratégie (Acquisition – Fusion – Partenariat – Vente)
5. Pouvoir de négociation des fournisseurs :
La place et la force que les fournisseurs ont sur le marché
Objectifs :
Déterminer le pouvoir de négociation
Identifier le pourquoi de ces forces
Ajuster notre stratégie (Étalement – Nouveaux fournisseurs – Partenariat)

L’analyse des forces concurrentielles permet de déterminer :

Les FCS (capacité d’innovation, le degré de qualité, l’image de marque…)


L’attrait d’un secteur.

Une entreprise, selon la position concurrentielle qu’elle occupe, devra prendre des décisions :

➢ Pour préserver sa position, créer des barrières à l’entrée économiques, juridiques


ou commerciales.
➢ Pour améliorer sa position, rechercher ou créer des avantages dans un domaine.

B. Analyse des groupes stratégique


Le groupe stratégique correspond en fait, au sein d’un secteur donné, à l’ensemble des
entreprises aux comportements stratégiques similaires.
Un groupe stratégique est formé d’entreprises qui disposent:
Des ressources identifiables similaires (technologiques le plus souvent mais aussi
commerciales notamment)
Et qui ciblent les même clients (célibataires, couples ou familles par exemple dans
l’industrie agroalimentaire)

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On obtient, au terme de l’analyse des groupes stratégique la carte stratégique du secteur
considéré
L’analyse de la carte stratégique permettra :
de mieux caractériser les principaux groupes constitués.
de déterminer les stratégies possibles.
de se positionner par rapport à ses concurrents.
d’identifier ceux qui ont la stratégie concurrentielle la plus proche, c'est-à-dire
les concurrents directs.

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Etape III : L’analyse interne

Le diagnostic stratégique interne repose sur:


L’évaluation de la capacité de l’entreprise à développer un avantage concurrentiel et
à s’adapter aux menaces et opportunités de l’environnement.
Pour réaliser ce diagnostic, une analyse peut être menée sur:
La chaine de valeur
Les ressources l’entreprise
Les compétences de l’entreprise
1. L’analyse de la chaine de la valeur : sources d’avantage concurrentiel
Michael Porter considère l’entreprise comme un ensemble d’activités destinées à
concevoir, fabriquer et distribuer une offre commerciale.
On distingue deux types d’activités (ou de fonctions):

Activités de base, opérationnelles ou principales liées directement à


l’exploitation de l’entreprise (cœur du métier).
Activités de soutien (ou d’appui) qui augmentent l’efficacité et l’efficience
des activités principales afin de créer de la valeur.

L’analyse de la chaîne de valeur met en évidence les sources internes de valeur


permettant de satisfaire les clients.
L’analyse de la chaîne de valeur permet :
de mieux comprendre le comportement des coûts au sein de l’organisation.
d’optimiser à la fois chaque élément du processus de manière isolée, mais aussi
l’organisation globale de l’activité.
« L’objectif de l’analyse d’offrir une valeur maximum à un coût minimum »
2. Diagnostic des ressources de l’entreprise
Ressources : actifs détenus par l'entreprise qui lui permettent de développer des
stratégies susceptibles d'améliorer sa performance.
Pour Édith Penrose dans « la théorie des ressources ».
La performance est liée à l’agencement des ressources plus qu’à leur volume.
Ce qui est important, en termes de valeur, c’est l’utilisation et l’agencement que l’on
fait d’un bien et non la quantité disponible de ce bien.

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On distingue les 6 catégories suivantes:
Ressources financières (CAF, taux d’endettement, volume de TR…)
Ressources humaines (nombre de salariés, niveau de qualification,
Les ressources
tangibles

expérience, intelligence…)
Ressources physiques (sites de production et leur localisation
géographique, terrains, stocks…)

Ressources organisationnelles (systèmes d’information, normes ISO,


Les ressources

procédures, mécanismes de coordination…)


intangibles

Ressources technologiques (savoir-faire, brevets…)


Ressources mercatiques (marques, notoriété…)

Les ressources tangibles : sont les actifs observables et matériels nécessaires à la


réalisation de l’activité de l’entreprise :
Les ressources intangibles sont aussi des actifs mais moins visibles que les ressources
tangibles du fait de leur caractère immatériel.

L’analyse des ressources comprend un diagnostic :


Des ressources physiques (inventaire, localisation, potentiel…)
Des ressources humaines (structure par âge, par qualification, adaptabilité…)
Des ressources financières (sources de financement et besoins de financement)
Des ressources intangibles (mesure de l’image de marque, effort de R&D…).
Les ressources stratégiques sont celles qui constituent pour l'entreprise une force
pour obtenir et conserver un avantage sur ses concurrents.

Deux critères d’identification de ces ressources :


Leur valeur pour le client par rapport aux ressources des concurrents.
Leur exclusivité pour l'entreprise .

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3. Diagnostic des compétences
« La compétence désigne la capacité à utiliser des ressources pour atteindre un
objectif donné ».
Les compétences sont exploitées dans des actions intentionnelles et finalisées où elles
se construisent et s’enrichissent par apprentissage
Pour une entreprise :
Un savoir-faire qu'elle possède et qu’elle sait utiliser dans le cadre de ses différents
processus.

On distingue quatre catégories de compétences :


Les compétences générales (pilotage de l’entreprise, animation des hommes, etc.)
Les compétences spécifiques au métier de l’entreprise (production, distribution, etc.)
Les compétences transversales intra-entreprises (par exemple, gestion de la qualité)
Les compétences transversales interentreprises (par exemple, alliance avec des
fournisseurs ou des sous-traitants).

Pour qu'une compétence puisse être qualifiée de fondamentale, La compétence doit


:
Permettre à l'entreprise de saisir une opportunité ou d'échapper à une menace.
Permettre de réduire les coûts ou générer un supplément de valeur pour le client.
Être difficilement imitable et non détenue par les concurrents actuels ou potentiels.

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Etape IV : L'analyse Du « Portefeuille D'activités »
Une méthodologie permettant de faire un diagnostic de la valeur globale de l’ensemble des
activités de l’entreprise
1- Évaluer le caractère équilibré du portefeuille d’activités
2. Guider les choix d’allocation de ressources entre les domaines d’activités actuels ou
potentiels
1. L’analyse en terme de cycle de vie des produits / domaines d’activités
1. La phase d'études ou de conception :
➢ Des investissements très importants en R&D
➢ Une concurrence nulle ou quasiment nulle.
2. La phase d’introduction (le lancement) :
➢ Une concurrence faible (un nouveau produit).
➢ Une croissance faible.
➢ Un niveau de profit nul ou négatif (en raison des coûts
de lancement).
➢ Une distribution limitée.
3. La phase de croissance : phase de conquête du marché
➢ La demande croit.
➢ Le produit commence à se faire connaître.
➢ Les ventes augmentent rapidement.
➢ L’entreprise peut commencer à réaliser des bénéfices qui attirent les concurrents
4. Phase de maturité
➢ Le taux de progression des ventes ralentit.
➢ La rentabilité du produit est à son maximum (amortissement des investissements de
lancement).
➢ La concurrence devient très vive
➢ Le marché est saturé.
5. La phase de déclin :
➢ Les ventes diminuent.
➢ Apparition de nouveaux produits plus adaptés aux besoins des consommateurs.
➢ La rentabilité du produit devient très faible et peut même devenir une charge pour
l’entreprise.

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2-La Matrice Du BCG (Croissance / Part De Marché).
La méthode BCG se base sur le cycle de vie du produit ou du domaine d’activité.
La croissance du marché : (Située en ordonnée) on mesure les besoins de liquidité générés
par les différents produits. (Marché à forte croissance, et marché à faible croissance.)
La part de marché relative de l’entreprise : (Située en abscisse) A travers laquelle on mesure
la rentabilité dégagée par chacun des produits. (la position qu’occupe le produit de
l’entreprise par rapport au plus important concurrent sur le marché)
PMR = Part de marché de l’entreprise / Part de marché du concurrent principal
Selon cette matrice on distingue 4 activités :

1. Caractéristiques d’un produit « Star » (Vedette)


Présence d’un « leader » dans le marché
Profits importants et en croissance
Investissements importants pour maintenir une croissance soutenue
« Leader » en avance dans la courbe d’apprentissage par rapport à la compétition
Augmentation de ventes – nouveaux marchées, nouveaux canaux de distribution
Augmentation des parts de marché
2. Caractéristiques d’un produit « Dilemme »
Part de marché faible dans un marché en croissance
Besoin d’investissent importants pour améliorer sa position
Déplacement lent sur la courbe d’apprentissage.
Concurrent/entreprise présent seulement dans une niche ou part de marché seulement dans
une niche et difficile à en sortir
Abandon du marché

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3. Caractéristiques d’un produit « vache à lait »
« Leader » dans un marché à maturité ou en déclin
Permet de générer des fonds pour d’autres unités d’affaires
Maintien des parts de marché – part de marché stable – qualité soutenue, loyauté à la
marque, produits/marques substituts
Maximisation du profit – augmentation de l’usage, diminution du taux de remplacement,
augmentation des prix
4. Caractéristiques d’un produit « Poids mort »
Faible part de marché pour un produit à maturité ou en déclin
Évolution très lente sur la courbe d’apprentissage
Coûts trop élevés par rapport à la compétition
Concentration sur des niches de marché sinon retrait
Les indicateurs et phases du cycle de vie

Phase Lancement Croissance Maturité Déclin


Croissance du Forte Exponentielle Faible Négative
marché
Parts de marché Faible Forte Forte Faible
Rentabilité Négative Positive en Elevée Faible
croissance En stabilisation
Cout de revient Elevé En diminution Faible En hausse
unitaire
Prix de vente Elevé En diminution En diminution En hausse
Marge unitaire Négative Positive Positive En diminution
Liquidité Forte Equilibré Excèdent Equilibrée
besoin
Endettement Elevé Moyen nul Nul

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