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DROIT INTERNATIONAL DES

AFFAIRES
INTRODUCTION
La composante internationale implique fréquemment la pratique du droit des affaires,
notamment à travers la rédaction de contrats internationaux ou dans des domaines
spécifiques du droit des affaires.
Le droit international des affaires désigne la branche du droit international privé applicable
à la vie internationale des affaires et, plus précisément, aux acteurs et aux structures du
monde des affaires. Le droit international des affaires peut ainsi être défini comme l’une des
branches du droit international privé comportant un ensemble de droits relatifs aux affaires
des entreprises. Il est l'une des branches du droit international privé qui comporte un
ensemble de droits relatifs aux affaires des entreprises. Il réglemente l'activité des
commerçants et industriels dans l'exercice de leur activité professionnelle. La particularité
du droit international des affaires est qu'il englobe et met simultanément en application de
nombreuses matières juridiques, à savoir le droit des contrats, le droit des sociétés,
le droit commercial, le droit fiscal, le droit de la consommation, le droit pénal, le droit des
entreprises en difficultés, etc. Du fait de la mondialisation des échanges et des partenariats
commerciaux le droit international des affaires entre en jeu.
Le droit international des affaires est un domaine complexe mais fascinant, dont la bonne
connaissance vous permet d'effectuer des transactions internationales avec un minimum de
risques. C'est pourquoi, il est crucial de faire appel à un conseiller en droit des affaires
internationales. Il « est constitué par l’ensemble des principes, des usages ou des conventions
qui gouvernent les relations juridiques établies entre des personnes régies par des
législations d’États différents ». Ce faisant, le droit international des affaires s’applique dans
des situations de conflits de lois nationales causées par un élément d’extranéité dans
l’application de situations de droit privé. En ce sens, le droit international privé s’oppose au
droit international public, lequel régit les relations entre États.
Plus précisément, le droit international des affaires vise d’une part à déterminer la
juridiction compétente pour trancher le litige. L’on parle alors de conflit de juridictions.
D’autre part, le droit international des affaires a pour but de déterminer la loi applicable
pour trancher un litige. L’on parlera alors de conflits de lois.
Les entreprises cherchent la sécurité dans une normalisation des contrats exécutés avec
d'autres firmes privées ou publiques afin d'être protégées contre la diversité de droits
internes et contre les conflits de juridiction. Par suite des tendances actuelles dans presque

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tous les pays à rechercher la croissance économique par la participation maximum aux
échanges internationaux aussi longtemps que les investissements étrangers restent
conformes à la planification étatique, on a vu récemment toute une gamme d'initiatives
étatiques en vue de l'harmonisation du droit international des affaires suivant des formules
diverses telles que des lois uniformes et des conventions portant sur des règles de conflit des
lois. On a vu en même temps apparaître des organes représentatifs du monde des affaires
qui jouissent d'un pouvoir normatif indépendant de celui des états. Par exemple, la Cour
d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale est saisie cas par cas, le plus souvent
moyennant des clauses compromissoires insérées aux contrais de vente internationale. Dans
un grand nombre de litiges, la Cour fait appel aux usages pour apprécier les problèmes du
droit substantif, et le droit procédural applicable est celui de l'organe saisi selon les
indications de la clause compromissoire indépendamment de la loi du siège étatique. Pour
aborder le droit international des affaires, on va se contenter d’aborder les détours du droit
international des affaires (section I), les sources du droit international des affaires (section
II) et les finalités du droit international des affaires (section III)

Section I : Les détours du droit international des affaires


Des questions de fond se posent concernant le droit international des affaires. Le droit
international des affaires a souvent le choix, en fonction des faits, de la règle de conflit
appropriée à l'espèce et il peut combiner le droit national avec des usages supra-corporatifs.
Il peut aussi superposer aux usages des principes généraux du droit qui sont le patrimoine
juridique commun des nations d'un même niveau de civilisation. Est-ce le droit international
des affaires est récent ou il existe des traces de ce droit dans les anciennes civilisations ? Est-
ce que les notions de droit international des affaires restent applicables dans un monde de
planification étatique, de droit international économique et de loi marchande
communautaire et multinationale ?
D’une façon générale, il existe des détours du droit international des affaires qui sont en
relation avec l’approche historique du droit international des affaires (sous-section I), la
définition du droit international des affaires (sous-section II), les domaines du droit
international des affaires (sous-section III) et les caractéristiques du droit international des
affaires (sous-section IV).
Sous-section I : L’approche historique du droit internationales des affaires

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Ce sont les Romains qui sont à l’origine du droit international des affaires. Lié au
développement des opérations de banque et financière permettant de le pratiquer.
Apparition en France et en Europe de différentes règles, le commerce international étant
pratiquée dans les foires. Au 20ème siècle, la mondialisation consacre cette théorie du libre-
échange. En opposition au protectionnisme, toutes les institutions qui visent à favoriser le
commerce international sont basée sur cette notion de libre-échange.
Sous-section II : La définition du droit internationales des affaires
Le droit international des affaires (DIF) est défini comme l’ensemble des règles applicables
aux personnes privées dans leurs relations internationales des affaires. Une relation des
affaires entre deux individus est considérée comme internationale des affaires dès lors
qu’intervient un élément étranger, que l’on appelle élément d’extranéité. Par exemple, si
deux personnes de nationalités différentes désirent vendre des marchandises, il s’agira d’une
relation dite internationale car susceptible d’être régie par plusieurs lois nationales se
trouvant en concurrence (loi nationale respective à la livraison des marchandises, loi du lieu
du paiement du prix des marchandises, loi du lieu de du contentieux, etc.). Les règles du
droit international des affaires peuvent avoir une origine nationale (loi, jurisprudence,
doctrine) ou internationale (traités bilatéraux ou multilatéraux). Si la ratification des
conventions internationales a pour objectif d’uniformiser les règles entre les pays, leur
multiplication et les nombreuses réserves qu’elles contiennent rendent souvent leur
application difficile. Le DIF n’est pas une matière homogène, il existe plusieurs DIF
notamment un DIF de chaque Etat que les juges étrangers ne sont pas tenus de respecter.
En effet, chaque pays élabore ses propres règles pour déterminer quelle loi appliquer
lorsqu’une situation présente un caractère international. Chaque État édicte donc son propre
droit international des affaires. Ainsi, lorsque le juge est confronté à un litige ou à une
situation présentant un élément d’extranéité, il se réfère au droit international des affaires
de son Etat pour identifier la loi applicable. Le droit international des affaires est une
matière complexe et mouvante.
Sous-section III : Les domaines du droit internationales des affaires
Le droit international des affaires s’applique de toute évidence aux litiges impliquant des
entreprises dans leur Etat et à l’étranger. Il regroupe essentiellement les domaines
juridiques suivants :

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- Le droit de la concurrence : parasitisme, concurrence déloyale, responsabilité
contractuelle ;
- Le droit de la propriété intellectuelle et industrielle : protection des marques,
brevets, dessins et modèles contre la contrefaçon ;
- Le droit des sociétés : constitution de sociétés dans un Etat et à l’étranger, conflits
entre actionnaires, garanties d’actif et de passif ;
- Le droit commercial : négociation et rédaction de contrats internationaux,
recouvrement de créances, rupture abusive des relations commerciales.
- Le droit bancaire ;
- Le droit fiscal ;
- Le droit financier.
Sous-section IV : Les caractéristiques du droit internationales des
affaires
Le droit international des affaires est, en effet, le « droit spécial applicable aux
personnes privées impliquées dans des relations juridiques internationales des
affaires ». Dire que le droit international des affaires est un droit spécial signifie
qu’il ne prend pas nécessairement en charge le règlement intégral de la question
juridique posée des affaires. Il ne traite que des conséquences du caractère
international de la relation juridique litigieuse des affaires et renvoie au droit
commun de l’un des Etats avec lequel la relation juridique est en contact. Il joue en
quelque sorte un rôle d’arbitre entre deux ou plusieurs ordres juridiques qui se
disputent un titre : celui de régir cette relation juridique internationale des affaires.
Il est à noter d’emblée que le droit international des affaires dépasse le cadre des
seuls contrats internationaux et que ses règles trouvent à s’appliquer chaque fois
que les critères de cette définition sont réunis.
Il a, en effet, pour objet de résoudre les problèmes liés au caractère international
des relations juridiques privées et notamment des contrats internationaux.

Section II : Les sources du droit international des affaires


Il faut signaler que le droit international des affaires n’est pas venu d’un vide
juridique. Les pouvoirs créateurs des règles du droit objectif (pouvoir constituant,
pouvoir législatif ou pouvoir réglementaire) fait référence à une multitude
d’inspirations pour créer ces règles du droit objectif. Le législateur s’est inspiré des
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sources directes et indirectes du droit objectif pour créer les règles de ce droit
objectif. Le droit objectif est créé ou dérivé de plusieurs sources directes et
indirectes. Pour prévaloir et contraindre les règles du droit objectif, le pouvoir
(constituant, ordinaire ou réglementaire) est obligé faire recours à des sources
directes (Constitution, conventions internationales, lois, etc.) et à des sources
indirectes (coutumes, jurisprudence, principes généraux du droit et doctrine) afin
qu’il puisse créer les règles de ce droit objectif.
Sous-section I : La convention internationale
La convention internationale, appelée aussi le traité international, le pacte, l’accord
international, constitue une source directe du droit international des affaires. La
convention internationale, qui peut être bilatérale, régionale ou multilatérale, est
un instrument international pour prendre les règles juridiques du droit
international (public ou privé) par les Etats et/ou les organisations internationales.
Plusieurs étapes sont entamées par les Etats et/ou les organisations internationales
pour conclure une convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale).
Après la conclusion de la convention internationale par les Etats et/ou les
organisations internationales, cette convention internationale doit être transposée
ou incorporée ou intégrée dans les législations nationales ou internes des Etats pour
qu’elle soit appliquée par ces Etats et/ou les organisations internationales. Pour
aborder la convention internationale, on va se contenter d’aborder la définition de la
convention internationale (paragraphe I), les objectifs de la convention
internationale (paragraphe II), l’élaboration de la convention internationale
(paragraphe III), la typologie des conventions internationales (paragraphe IV) et la
valeur juridique de la convention internationale (paragraphe V).
Paragraphe I : La définition de la convention internationale
La convention internationale est un contrat conclu entre plusieurs sujets du droit
international (États ou organisations internationales). L'accord écrit résultant de la
convention internationale traduit l'expression des volontés concordantes de ces
sujets du droit international, et ce en vue de produire des effets juridiques régis par
ce droit international. En droit international public, une convention internationale
est le nom que l'on donne aux contrats conclus entre deux ou plusieurs sujets du
droit international (États ou organisations internationales). Seuls peuvent conclure

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une convention internationale les sujets du droit international qui sont dotés de la
personnalité morale de droit international et qui disposent du « treaty making
power » (TMP). Il s'agit le plus souvent des États, mais d'autres personnes morales
du droit international, comme certaines organisations internationales qui sont dotés
de la personnalité morale internationale (ONU, UE, OUA, etc.).
Paragraphe II : Les objectifs de la convention internationale
La convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale) a pour objectif
l’unification des règles de droit des États ayant conclue et ratifiée cette convention
internationale. À ce niveau, le rôle de la convention internationale est déterminant
dans l’unification des règles de droit des États qui ont conclue et ratifiée cette
convention internationale. Elle est utilisée en droit international pour décrire des
déclarations formelles de principes qui n'ont au départ pas de force obligatoire. La
convention internationale doit généralement être ratifiée par des États qui les ont
conclues ou qui lui sont adhérées pour obtenir une force obligatoire et devenir une
véritable norme juridique nationale obligatoire. Elle est donc un accord passé entre
des sujets de droit international (États, organisations internationales) et destiné à
produire des effets juridiques qui revêtent, en principe, un caractère obligatoire
pour les sujets de droit international qui l’ont conclue ou qui lui y adhèrent.
Paragraphe III : L’élaboration de la convention internationale
Il existe des conventions internationales qui encadrent la conclusion des sujets du
droit international des conventions internationales. La plus connue convention
internationale qui encadre la conclusion des conventions internationales est la
convention de Vienne de 1969, appelée aussi « traité des traités ». L’élaboration
d'une convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale) nécessite le
passage des partis qui concluent cette convention internationale par plusieurs
étapes cumulatives. Ces plusieurs étapes cumulatives d’élaboration d'une
convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale) commencent par la
négociation entre les partis qui concluent cette convention internationale et se
termine par l’ouverture de l’adhésion de nouveaux partis à cette même convention
internationale. Pour aborder l’élaboration de la convention internationale, il faut
aborder les normes d’élaboration de la convention internationale (I) et la procédure
d’élaboration de la convention internationale (II).

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I - Les normes d’élaboration de la convention internationale
Il existe des normes internationales qui encadrent l’élaboration de la convention
internationale. Les normes qui encadrent l’élaboration de la convention
internationale du travail se composent de la convention de Vienne de 1969 des
conventions internationales, y compris les conventions internationales des affaires.
La convention de Vienne de 1969, appelée aussi « traité des traités » encadre
l’élaboration d'une convention internationale des affaires (bilatérale, régionale ou
multilatérale).
La convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 codifie les traités et
les relations internationales juridiques entre les États. N'étant pas rétroactive, elle
n'est pas appliquée pour les traités précédents, mais doit être respectée entre les
États parties.
Elle est rédigée par la Commission du droit international et adoptée par soixante-
dix-neuf des membres présents, contre dix-neuf abstentions (dont les pays du bloc
de l'Est) et un vote contre (la France). Elle a donc été adoptée par l'Assemblée
générale des Nations unies le 23 mai 1969, et est entrée en vigueur le 27 janvier
1980. Depuis son adoption, il a fallu attendre que trente-cinq États consentent à
être liés à cette convention internationale pour qu'elle entre en vigueur.
Il s'agit d'un traité-loi qui a codifié les coutumes internationales en matière
de traités entre États, et qui a aussi développé le droit. Son article 26 définit « pacta
sunt servanda », article 53 définit le "jus cogens" et article 62 déclare le changement
fondamental de circonstances. C'est en raison de cet article que la France n'a pas
souhaité adopter cette convention bien qu'elle l'applique malgré tout.
La convention fournit essentiellement des règles supplétives puisque chaque traité
peut établir son propre régime juridique. La Convention de Vienne sur le droit des
traités ne s'applique qu'aux traités conclus entre États et qu'aux traités écrits
seulement. Elle se compose de 83 articles qui fixent et détermine les modalités et les
conditions par les États dans le domaine des conventions internationales.
II- La procédure d’élaboration de la convention internationale
L’élaboration d'une convention (bilatérale, régionale ou multilatérale) nécessite le
passage des partis qui concluent cette convention internationale par plusieurs
étapes cumulatives. Ces plusieurs étapes cumulatives d’élaboration d'une

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convention internationale commencent par la négociation entre les partis qui
prétendent conclure cette convention internationale et se termine par l’ouverture de
l’adhésion de nouveaux États partis à cette même convention internationale. Pour
aborder la procédure d’élaboration de la convention internationale, il faut aborder la
négociation de la convention internationale (A), l’authentification de la convention
internationale (B), la fixation des réserves sur la convention internationale (C),
l’adoption de la convention internationale (D), la signature de la convention
internationale (E), la ratification de la convention internationale (F), l’entrée en
vigueur de la convention internationale (G), l’adhésion à la convention
internationale (H) et le retrait de la convention internationale (K).
A- La négociation de la convention internationale
Lors de la négociation du texte d’une convention internationale, les États sont
représentés par des personnes plénipotentiaires. Ces derniers sont des individus qui
sont dotés des pleins pouvoirs pour négocier le texte d’une convention
internationale. Parmi les premiers individus qui sont dotés des pleins pouvoirs pour
négocier le texte d’une convention internationale, on trouve le Chef de l’Etat (Roi,
Président de la République, etc.) et le ministre des Affaires étrangères.
Il faut signaler que certaines clauses négociées d’une convention internationale
seront obligatoires pour sa ratification finale, alors que d'autres clauses peuvent
rester optionnelles ou soumises à des réserves et n'engageront que les parties qui
souhaitent les adopter. Les réserves sur les clauses d’une convention internationale
initialement prévues comme obligatoires devront être négociées avec les autres
parties et peuvent également limiter le nombre des parties pouvant les formuler.
B- L’authentification de la convention internationale
Les États présents lors de la négociation du texte d’une convention internationale
doivent consulter le texte final de cette convention internationale dans sa forme
complète (y compris les réserves exprimées par des États parties à cette même
convention internationale). Ces États présents lors de la négociation du texte d’une
convention internationale doivent déclarer qu'il s'agit, ou qu’il ne s’agit pas, du texte
final de la convention internationale négociée entre eux. Ils doivent aussi déclarer
que le processus envers sa mise en vigueur peut continuer, et ce en cas d’échec
d’adoption du texte final d’une convention internationale.

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C- La fixation des réserves sur la convention internationale
Il faut signaler que certaines clauses négociées d’une convention internationale
seront obligatoires pour sa ratification finale, alors que d'autres clauses peuvent
rester optionnelles ou soumises à des réserves. Les réserves d’une convention
internationale n'engageront que les parties qui souhaitent les adopter. Les réserves
peuvent concerner des clauses d’une convention internationale initialement prévues
comme obligatoires ou peuvent des clauses d’une convention internationale
négociées entre ses parties. Les réserves obligatoires d’une convention
internationale ne peuvent faire l’objet d’aucune négociation entre les parties de
cette convention internationale, alors que celles négociées devront être négociées
avec des autres parties et peuvent également limiter le nombre des parties pouvant
les formuler. Dans certains cas, des réserves formulées sur une convention
internationale peuvent être admises lors de l'adoption du texte de cette convention
internationale, alors que certaines réserves ne peuvent pas être admises lors de
l'adoption du texte de cette même convention internationale.
D- L’adoption de la convention internationale
Ce sont les délégués des États, engagés à la négociation du texte d’une convention
internationale, qui votent l'adoption du texte de cette convention internationale
selon les règles procédurales. Ainsi, avant l’adoption du texte d’une convention
internationale, plusieurs tractations pourront avoir lieu entre les divers délégués
des États qui sont engagés dans la négociation de ce texte de la convention
internationale. Il faut signaler que texte final d’une convention internationale devra
être adopté par les délégués des États qui sont engagés à la négociation du texte de
cette convention internationale international, ce qui signifie que le texte final d’une
convention internationale n’est adopté qu’avec un consensus total des délégués des
États qui sont engagés à la négociation du texte de cette même convention
internationale. Dans certains cas, des réserves peuvent être admises lors de
l'adoption du texte d’une convention internationale, alors que certaines réserves ne
peuvent pas être admises lors de l'adoption du texte de cette même convention
internationale.
E- La signature de la convention internationale

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La signature d’une convention internationale a eu lieu le plus souvent au rang
ministériel (ministre, secrétaire d'Etat, ou assimilé) et il consiste en général d’un
paraphe et non d’une signature officielle. À ce niveau, l'État n'est toujours pas
engagé ; sauf s'il s'agit d'un traité en forme simplifiée. Avec la signature, la phase
préparatoire pour la mise en vigueur d’une convention internationale commence par
l'établissement des commissions préparatoires. Il faut aussi considérer qu'après la
signature, l'État signataire d’une convention internationale est tenu de ne pas
priver une convention internationale de son objet et de son but avant son entrée en
vigueur (article 18 de la Convention de Vienne). L’article 18 (lettre a) de la
Convention de Vienne 1969 affirme ce qui suit : "Un État doit s'abstenir d'actes qui
priveraient un traité de son objet et de son but : (lettre a) lorsqu'il a signé le traité
[…] le traité sous réserve de ratification, d'acceptation ou d'approbation, tant qu'il
n'a pas manifesté son intention de ne pas devenir partie au traité ; ou […] (lettre
b)".
Ainsi il n'est normalement plus question concernant les clauses obligatoires d'y
ajouter de nouvelles réserves qui n'auraient pas été négociées et authentifiées par
les autres parties avant la signature, toutefois les clauses optionnelles pourront être
adoptées avec ou sans réserve supplémentaires, ou abandonnées au choix de la
partie signataire.
F- La ratification de la convention internationale
La ratification d’une convention internationale est généralement faite par le pouvoir
exécutif (le Chef d'État, le Chef du gouvernement, le Premier Ministre, ou une
personne officielle qui est autorisée par l'un des personnages précités). Il faut
signaler qu’un ministre peut également ratifier une convention internationale qui
concerne son attribution.
Le Parlement ou l'autorité législative autorise l'exécutif à procéder à la ratification
d’une convention internationale, mais ne le fait pas lui-même par une loi. En
revanche, une révision de la loi suprême du pays (c’est-à-dire la Constitution) peut
être nécessaire concernant les clauses obligatoires pour que l'exécutif puisse
légalement procéder à la ratification d’un traité international.
G- L’entrée en vigueur de la convention internationale

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Une convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale) entre en
vigueur suivant les modalités et à la date fixées par ses dispositions ou par accord
entre les États ayant participé à la négociation. Cela constitue la situation normale
selon l'article 24 de la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969
(exemple de l'article 84 ch. 1 de la Convention de Vienne sur le droit des traités de
1969 : "La présente Convention entrera en vigueur le trentième jour qui suivra la
date du dépôt du trente-cinquième instrument de ratification ou adhésion".
Des exceptions sont quand même possibles. Surtout dans le cas où ces modalités ne
figurent pas au texte du traité concerné. Les États peuvent donner leur
consentement à être lié par le traité, si cela est le cas pour tous les États qui ont
participé à la négociation d’une convention internationale, cette dernière entre en
vigueur à cette date qu'on a établi ce consentement commun. Au cas où le
consentement d'un État à être lié a été établi postérieurement à l'entrée en vigueur
d’une convention internationale, la date de ce consentement constitue le moment
d'entrée en vigueur pour cet État. La ratification du texte d’une convention
internationale peut aussi être au même jour que l'entrée en vigueur de cette
convention internationale, notamment pour les conventions internationales
bilatérales.
H- L’adhésion à la convention internationale
L’adhésion à une convention internationale ne concerne logiquement que les
conventions internationales régionales ou multilatérales qui sont conclues entre
plusieurs États. Elle présente les mêmes caractéristiques que l'adoption d’une
convention internationale par la procédure classique du double degré (soit signature
et ratification) à la différence près que l'État signataire a déjà des obligations et des
droits à partir de sa signature. Des États tiers qui n'étaient pas présents lors de la
signature d’une convention internationale ou qui n'ont pas, au moment de la
signature, exprimé leur volonté de faire partie à cette convention internationale,
peuvent, si le texte de ce traité prévoit la possibilité de l'adhésion (ceci est bien le
cas pour la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969), accéder par une
procédure d'adhésion et devenir partie d’une convention internationale. Ces parties
adhérentes peuvent également formuler des réserves sur les clauses non
obligatoires d’une convention internationale et devront les porter sur leurs

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instruments de ratification. Si une partie adhérente souhaite formuler ses propres
réserves sur les clauses obligatoires, elle devra les négocier et les faire accepter et
ratifier par les autres parties (la convention internationale peut prévoir des
conditions où les parties existantes peuvent formuler un véto contre de nouvelles
réserves émises par une partie adhérente : l'adhésion de la nouvelle partie sera
alors bloquée tant qu'elle maintiendra ces réserves). La partie adhérente à une
convention internationale peut aussi souhaiter l'ajout de nouvelles clauses
optionnelles l'engageant avec certaines parties existantes qui pourront les adopter
si elles le souhaitent par le même processus de ratification.
K- Le retrait de la convention internationale
À la suite de l'adhésion et de l'entrée en vigueur d’une convention internationale
(bilatérale, régionale ou multilatérale), toute partie dispose du droit de se retirer de
cette convention internationale (bilatérale, régionale ou multilatérale) dans les
conditions prévues par ses clauses, sinon elle devra en négocier les conditions avec
les autres parties à cette convention internationale. Les parties peuvent également
décider d'abandonner leurs anciennes réserves et adopter de nouvelles clauses
optionnelles qu'elles n'avaient initialement pas ratifiées. Ces modifications entrent
en vigueur dans les délais et selon les modalités d'enregistrement prévus dans les
clauses d’une convention internationale ou selon les conditions négociées et
acceptées par les autres parties à cette convention internationale. Le défaut d'une
partie, la suspension, la réduction de ses droits, ou l'application de sanctions dans le
cadre d’une convention internationale peuvent également être établis, soit par une
décision collective des autres parties, soit par une cour de justice internationale,
dans les conditions prévues par cette convention internationale.
Enfin une convention internationale peut prévoir les conditions minimales à la suite
desquelles toutes les parties existantes se désengageront en même temps, déclarant
la convention internationale et caduc après le délai prévu, en mettant alors fin aux
activités de son secrétariat d'enregistrement, de ses organes de contrôle et de ses
éventuelles assemblées délibérantes, et en procédant à la liquidation entre les
parties des actifs et des passifs restants.
Paragraphe IV : La typologie des conventions internationales

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Le traité international peut être conclu entre les Etats et/ou les organisations
internationales. Il peut être conclu entre les Etats d’une façon bilatérale (c’est-à-
dire conclu entre deux Etats) ou d’une façon multilatérale (c’est-à-dire conclu entre
plusieurs Etats). De même les organisations internationales peuvent conclure les
traités internationaux entre elles (ou entre elles et les Etats) d’une façon bilatérale
(c’est-à-dire entre deux organisations internationales ou entre une organisation
internationale et un Etat) ou d’une façon multilatérale (c’est-à-dire entre plusieurs
organisations internationales d’une part, ou entre ces plusieurs organisations
internationales et plusieurs Etats d’autre part). Pour aborder la typologie des
conventions internationales, il fait aborder la convention internationale
multilatérale bilatérale (I), la convention internationale régionale (II) et la
convention internationale bilatérale (III).
I- La convention internationale multilatérale
La convention internationale multilatérale est conclue entre plus de deux sujets du
droit international ou deux parties internationales consentantes (plus de deux Etats
et/ou plus de deux organisations internationales). Cette classification a été retenue
par souci de simplification et ne traduit aucune position de principe quant à la
distinction entre la convention internationale bilatérale ou multilatérale. Certains
auteurs en effet qualifient la convention internationale multilatérale par toute
convention conclue entre plus de deux Etats et/ou plus de deux organisations
internationales. Cette convention internationale multilatérale pourra être conclue
entre plus de deux Etats et/ou une organisation internationale et/ou plus de deux
organisations internationales. La convention internationale multilatérale, qui
constitue une source du droit objectif international, peut être conclue par plus de
deux Etats ou par une ou plusieurs organisations internationales (l'Organisation
des Nations Unies (ONU), l'Organisation Internationale du Travail (OIT),
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), etc.).
II- La convention internationale régionale
Parmi les conventions internationales, on retrouve la convention internationale
régionale qui est conclues entre certains États qui ont des caractéristiques
communes. La convention internationale régionale est élaborée dans le cadre des
pays formant une organisation régionale et ont pour but fondamentale d’unifier et

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d’harmoniser les politiques ou les législations des pays formant cette organisation
régionale. Parmi les conventions internationales régionales, on peut citer comme
exemple les conventions conclues entre les États formant :
- OUA ;
- UE ;
- UMA ; etc.
III- La convention internationale bilatérale
La convention internationale bilatérale est un traité ou accord conclu entre deux
sujets du droit international. Elle peut donc être conclue entre deux Etats, entre
deux organisations internationales ou entre un Etat et une organisation
internationale. Cette convention internationale bilatérale est un acte juridique
international qui engage politiquement deux sujets du droit international ou deux
parties internationales consentantes. Il s'agit le plus souvent des conventions
internationales conclues entre deux États, bien que certaines conventions
internationales puissent être conclues entre d'autres types de sujets du droit
international ou de parties internationales consentantes (les conventions
internationales conclues entre deux organisations internationales par exemple).
Paragraphe V : La valeur juridique de la convention internationale
L’État, qui est une organisation publique interne, ne peut appliquer que son propre
ordre juridique et ne peut appliquer automatiquement un ordre juridique étranger.
Ainsi la convention internationale ne devient applicable dans l’ordre juridique
national qu’après le respect de certaines conditions et modalités pour que cette
convention internationale soit incorporée dans l’ordre juridique national et soit
appliqué par les pouvoirs publics chargés de l’application des lois et de la garantie
de leur respect par toutes les personnes physiques ou morales de l’État qui fait
partie de cette convention internationale.
Mais il faut signaler que la coexistence du droit international et du droit national ou
interne pose la question de leur rapport hiérarchique éventuel. Autrement dit, il
faut déterminer si l'une des deux normes doit primer sur l'autre norme et comment
cela se produit. En ce qui concerne la valeur juridique de la convention
internationale, il faut déterminer cette valeur juridique à travers la relation qui
existe entre le droit national et le droit international. Il existe deux positions

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théoriques qui traitent la relation qui existe entre le droit national et le droit
international. Ces deux positions théoriques qui traitent la relation qui existe entre
le droit national et le droit international se composent de la théorie moniste du droit
et de la théorie dualiste du droit. Pour aborder la valeur juridique de la convention
internationale, on va se contenter d’aborder les fondements théoriques de la valeur
juridique de la convention internationale (I) et la nature de la valeur juridique de la
convention internationale (II).
I - Les fondements théoriques de la valeur juridique de la convention
internationale
Il y a une distinction très importante qui doit être faite attentivement pour parler
des bases de la valeur juridique de la convention internationale et qui se détermine
à travers la relation entre le droit national et le droit international. La question du
rang qu’occupe la convention internationale dans la hiérarchie des normes se pose
de manière différente dans l’ordre juridique international et dans l’ordre juridique
national. La question de savoir quel est le rang du droit international par rapport
au droit national reçoit une réponse au sein de l’ordre juridique international et les
réponses diffèrent au sein de l’ordre juridique national. Pour aborder les
fondements théoriques de la valeur juridique de la convention internationale, il faut
aborder la théorie moniste du (A) et la théorie dualiste du droit (B).
A- La théorie moniste du droit
Pour résoudre le problème de la relation qui devra exister ou qui existe déjà entre le
droit international et le droit interne, une majorité de la doctrine a préconisé la
théorie moniste du droit. La théorie moniste du droit a insisté sur le fait qu’il n’a
pas de différence entre le droit international et le droit interne et qui réalisent le
même but, et ce malgré la différente qui existe dans les procédures de leur
élaboration. De même plusieurs Etas du monde ont pratiqué et pratiquent
actuellement la théorie moniste du droit. Pour aborder la théorie moniste du droit,
on va se contenter d’aborder la nature de la théorie moniste du droit, la doctrine
favorable à la théorie moniste du droit et la pratique de la théorie moniste du droit.
1- La nature de la théorie moniste du droit
La théorie moniste du droit indique qu’il n’a pas de différences entre la convention
internationale, y compris la convention internationale des affaires, et le droit
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interne, y compris le droit des affaires. La théorie moniste du droit tend à affirmer
que le traité international prévaut de façon immédiate en droit interne. Ainsi après
la signature et la ratification de la convention internationale du travail, cette
dernière s’applique immédiatement dans le droit interne, y compris la législation
nationale des affaires, et ce sans qu’on procède à prendre une loi votée par le
Parlement pour son intégration et son application par les tribunaux nationaux.
2- La doctrine favorable à la théorie moniste du droit
Une partie de la doctrine a défendu la théorie moniste du droit indique qui l’a
considérée suffisante pour instaurer une relation entre le droit interne et le droit
international, y compris les conventions internationales des affaires. La théorie
moniste du droit est défendue par une partie de la doctrine ( 1) qui affirme que les
règles du droit international, tout comme du droit interne, s'appliquent aux
juridictions nationales et par conséquent aux justiciables sans passer la procédure
de la soumission des règles du droit international au Parlement pour leur
approbation par vote. Selon cette partie de la doctrine, la transposition de la
convention internationale des affaires dans le droit interne n'est pas considérée
comme condition nécessaire de la validité de cette convention internationale des
affaires. Elle ajoute même qu’un magistrat pouvant écarter une norme nationale si
elle contredit une norme internationale ratifiée par l'État en question.
3- La pratique de la théorie moniste du droit
Certains Etas ( 2) du monde préconisent la théorie moniste du droit, où les traités
internationaux sont repris dans le droit interne dès leur ratification par l’autorité

(1) La théorie moniste du droit est défendue par une grande partie de la doctrine dont on
trouve : Hans Kelsen (juriste autrichien), Georges Scelle (juriste français), Piter Kooijmans
(juriste allemand qui était désigné juge à le Cour Internationale de Justice de 1997 à 2006),
etc.
(2) Parmi les Etats du monde qui préconisent la théorie moniste du droit, on retrouve :
- la France (pour une certaine catégorie des conventions internationales) ;
- Le Maroc (pour une certaine catégorie des conventions internationales) ;
- le Pays-Bas ;
- la Suisse ;
- le Luxembourg.

17
compétente. Selon les Etas qui préconisent et pratiquent la théorie moniste du
droit, l’intégration du traité international signé et ratifié par l’autorité compétente
de l’Etat ne nécessite pas une loi votée par le Parlement.
Il faut signaler que le Maroc est parmi les pays du monde qui préconisent et
pratiquent la théorie moniste du droit pour certains traités internationaux. Le
Maroc subordonne le droit international à la Constitution marocaine de 2011.
Certains traités internationaux sont signés et ratifiés par Sa Majesté le Roi sans
être formellement repris par une loi interne (théorie moniste du droit).
B- La théorie dualiste du droit
Après avoir reproché à la théorie moniste du droit des insuffisances et des limites
au niveau de son résolution du problème de la relation qui devra exister ou qui
existe déjà entre le droit international et le droit interne, une majorité de la
doctrine a inventé la théorie dualiste du droit. La théorie dualiste du droit a insisté
sur le fait qu’il y’a une différence entre le droit international et le droit interne du
fait de l’existence d’une différente dans les procédures de leur élaboration. De même
plusieurs Etas du monde ont pratiqué et pratiquent actuellement la théorie dualiste
du droit. Pour aborder la théorie dualiste du droit, on va se contenter d’aborder la
nature de la théorie dualiste du droit, la doctrine favorable à la théorie dualiste du
droit et la pratique de la théorie dualiste du droit.
1- La nature de la théorie dualiste du droit
La théorie dualiste du droit indique qu’il existe une différence entre le droit
international, y compris la convention internationale du travail, et le droit interne,
y compris le droit interne du travail. La théorie dualiste du droit insiste sur
l’existence d’une grande différence entre le droit international et le droit interne.
Cette grande différence qui existe entre le droit international et le droit interne est
due à plusieurs causes très évidentes. D’un côté, les sources des deux droits sont
différentes, leurs objets sont différents, les personnes pour qui ils adressent leurs
règles sont différentes, etc. En ce concerne les sources des deux droits, il faut
signaler que le droit interne est élaboré par le législateur (volonté unilatérale du
législateur), alors que le droit international est élaboré par Etats (volontés
mutuelles des Etats). En ce qui concerne les objets des deux droits, il faut signaler
que le droit interne régit les relations entre les personnes (physiques ou morales)

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d’un même Etat, alors que le droit international régit les relations entre les
personnes (physiques ou morales) de deux ou plusieurs Etats. De même le droit
interne adresse ses règles ou normes à des personnes (physiques ou morales), alors
que le droit international adresse ses règles ou normes, en plus personnes
(physiques ou morales), à des Etats et à des organisations internationales.
2- La doctrine favorable à la théorie dualiste du droit
La théorie dualiste du droit est créée et défendue par une partie de la doctrine (3).
Selon la doctrine, considérée favorable à la théorie dualiste du droit, cette théorie
tend à affirmer qu’il y’a une grande et évidente différence entre le droit
international et le droit interne, ce qui signifie que les normes des deux droits sont
aussi différentes. La doctrine favorable à la théorie dualiste du droit a ajouté que le
traité international ou le droit international n'acquiert de force juridique qu'en
étant transposé ou incorporé en droit interne par les autorités compétentes. Sans la
transposition ou l’incorporation du traité international ou du droit international
dans le droit interne, ce traité international ou ce droit international ne peut
devenir obligatoire et produit ses effets contraignants.
À un sens plus technique, on peut dire qu'un système est dualiste lorsqu'il n'admet
la validité d'une règle du droit international qu'à la condition expresse qu'elle ait
été transposée. Selon cette optique, soit le droit international devient du droit
national (par transposition), soit il n'existe pas.
3- La pratique de la théorie dualiste du droit
Certains États (4) du monde préconisent la théorie dualiste du droit, où les traités
internationaux signés et ratifiés doivent être formellement repris par une loi

(3) La théorie dualiste du droit est défendue par : James Aktin (juriste britannique),
Heinrich Triepel (juriste allemand), Dionisio Anzilotti (juriste italien), etc.
(4) Parmi les Etats du monde qui pratiquent la théorie dualiste du droit, on trouve :
- les USA ;
- le Royaume-Uni ;
- l’Allemagne ;
- l’Italie ;
- le Canada ;
- la France (pour certaines conventions internationales) ;

19
interne (principe de la souveraineté parlementaire) et ont donc l'autorité de la loi
qui les a intégrés dans l'ordre juridique interne. Dans les États qui préconisent la
théorie dualiste du droit, on remarque que les traités internationaux relevaient d’un
ordre juridique distinct des normes internes de ces États. Les particuliers de ces
États ne pouvaient se prévaloir des traités internationaux devant les juridictions en
l’absence de dispositions législatives les intégrant au sein de l’ordre juridique
national ou interne.
Il faut aussi signaler que le Maroc est parmi les États du monde qui préconisent la
théorie dualiste du droit pour certains traités internationaux. Le traité
international signé et ratifié ne subordonne au droit interne marocain que si ce
traité international est repris par une loi votée par le Parlement marocain. Ainsi
certains traités internationaux signés et ratifiés ne sont intégrés dans le droit
interne marocain qu’après avoir été préalablement approuvés par la loi, c’est-à-dire
après avoir voté par le Parlement marocain.
II - La nature de la valeur juridique de la convention internationale
Il faut signaler que le Maroc est parmi les pays du monde qui préconisent la théorie
moniste, pour certains traités internationaux, en subordonnant le droit
international au droit interne ou à certaines normes internes telles que la
Constitution marocaine. Certains traités internationaux sont signés et ratifiés par
Sa Majesté le Roi sans être formellement repris par une loi interne (théorie
moniste), alors que d’autres traités internationaux ne peuvent être ratifiés qu’après
avoir été préalablement approuvés par la loi (théorie dualiste). Pour aborder la
nature de la relation entre le traité international et le droit marocain, on va se
contenter d’aborder la valeur juridique infra-constitutionnelle de la convention
internationale et la valeur juridique supra-législative de la convention
internationale.
1- La valeur juridique infra-constitutionnelle de la convention
internationale
En principe, émanant d’un ordre juridique supérieur, la convention internationale
devrait l’emporter juridiquement sur la Constitution. Mais il est autrement en

- le Maroc (pour certaines conventions internationales).

20
pratique, ce qui signifie que la Constitution a une valeur juridique supérieure à la
convention internationale. Ainsi la convention internationale ne peut être ratifiée
que si elle ne contient pas des dispositions contraires à la Constitution marocaine.
Si une convention internationale est non conforme à la Constitution, cette
convention internationale ne peut être ratifiée qu’après la révision de cette
Constitution qui se fait selon une procédure lourde et complexe. Lors de la révision
de la Constitution non conforme à la convention internationale, on procède à la
modification des dispositions de la Constitution qui sont contradictoire à cette
convention internationale.
La relation entre la Constitution et la convention internationale est régie par les
dispositions de cette Constitution. Au Maroc, par exemple, l’article 55 de la
Constitution marocaine de 2011(5) qui dispose que si un engagement international
conclu par le Maroc comporte une clause jugée contraire à la Constitution
marocaine de 2011 par le Cour constitutionnelle, l’autorisation de ratifier ou
d’approuver engagement international ne peut intervenir qu’après révision de la
Constitution marocaine (paragraphe 3 de l’article 55 de la Constitution marocaine
de 2011). L'article 55 de la Constitution marocaine de 2011 fait référence à la
théorie moniste du droit (pour les traités signés et ratifiés par Sa Majesté le Roi), et
fait aussi référence à la théorie dualiste (pour les traités ratifiés par le Parlement
marocain).

(5) L’article 55 de la Constitution marocaine de 2011 indique que le Roi « signe et ratifie les
traités. Toutefois, les traités de paix ou d’union, ou ceux relatifs à la délimitation des
frontières, les traités de commerce ou ceux engageant les finances de l’Etat ou dont
l’application nécessite des mesures législatives, ainsi que les traités relatifs aux droits et
libertés individuelles ou collectives des citoyennes et des citoyens, ne peuvent être ratifiés
qu’après avoir été préalablement approuvés par la loi.
Le Roi peut soumettre au Parlement tout autre traité ou convention avant sa ratification.
Si la Cour Constitutionnelle, saisie par le Roi ou le Chef du Gouvernement ou le Président
de la Chambre des Représentants ou le Président de la Chambre des Conseillers ou le
sixième des membres de la première Chambre ou le quart des membres de la deuxième
Chambre, déclare qu’un engagement international comporte une disposition contraire à la
Constitution, sa ratification ne peut intervenir qu’après la révision de la Constitution. »

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En France, c’est l’article 55 de la Constitution française de 1958 qui régit la relation
entre la Constitution et la convention internationale. Une convention internationale
non conforme ou contraire à la Constitution française de 1958 ne peut être ratifiée
et appliquée qu’après procéder à la modification des dispositions constitutionnelles
non conformes à cette convention internationale.
2- La valeur juridique supra-législative de la convention internationale
La convention internationale occupe une place juridique supérieure à la loi
organique ou ordinaire. Ainsi l’hypothèse d’un conflit entre la loi organique ou
ordinaire et la convention internationale est prévue par la Constitution. Par
conséquent, lorsque le Parlement légifère une loi organique ou ordinaire, il faut que
cette loi organique ou ordinaire respecte les conventions internationales ratifiées
par le pouvoir compétent.
Au Maroc, le préambule de la Constitution marocaine de 2011( 6) et accorde aux
conventions internationales dûment ratifiées par le Maroc, une primauté sur le
droit interne marocain. Cette primauté de la convention internationale sur dans
droit interne marocain doit se faire dans le cadre des dispositions de cette
Constitution marocaine de 2011 et des lois du Royaume, dans le respect de son
identité nationale immuable. Ainsi dès la publication d’une convention
internationale, cette dernière aura la primauté juridique sur le droit interne
marocain et devra harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de la
législation nationale marocaine.
En conséquence, une convention internationale dûment ratifiées par le Maroc
occupe une place juridique supérieure à loi une organique ou ordinaire, et ce si cette
convention internationale respecte les quatre conditions suivantes :
- la ratification de la convention internationale par le Maroc,

(6) L’alinéa 9 du paragraphe 4 du préambule de la constitution marocaine indique ce qui


suit :
« - accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des
dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité
nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit
interne du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation
nationale. »

22
- le respect de la convention internationale des lois du Royaume ;
- le respect de la convention internationale de l’identité nationale marocaine
immuable ;
- la publication de la convention internationale dans le bulletin officiel (7).
En France, l’article 55 pose le principe de la supériorité juridique de la convention
internationale sur la loi organique ou ordinaire, mais en insistant sur les conditions
de réciprocité pour l’autre partie signataire de cette convention internationale. Ainsi
pour qu’une convention internationale signée et ratifiée par la France occupe une
place juridique supérieure à une loi organique ou ordinaire française, il faut que
l’autre partie signe et ratifie cette même convention internationale.
Paragraphe VI : Quelques exemples des conventions internationales
I- Les conventions internationales de l’OMPI
A- Le Traité de Beijing sur les interprétations et exécutions
audiovisuelles
Le Traité de Beijing sur les interprétations et exécutions audiovisuelles a été adopté
le 24 juin 2012 est entré en vigueur le 28 avril 2020. Il porte sur les droits de
propriété intellectuelle des artistes interprètes ou exécutants sur les interprétations
et exécutions audiovisuelles.
B- La convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et
artistiques
La Convention de Berne, adoptée en 1886, porte sur la protection des œuvres et des
droits des auteurs sur leurs œuvres. Elle offre aux créateurs (auteurs, musiciens,
poètes, peintres, etc.) les moyens de contrôler la manière dont leurs œuvres peuvent
être utilisées, par qui et sous quelles conditions. Elle repose sur trois principes
fondamentaux et contient une série de dispositions définissant le minimum de
protection qui doit être accordé, ainsi que des dispositions spéciales pour les pays en
développement.

(7) L’article 6 indique ce qui suit : « sont affirmés les principes de constitutionnalité, de
hiérarchie et d’obligation de publication des normes juridiques. » (paragraphe 3).

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C- Convention de Bruxelles concernant la distribution de signaux
porteurs de programmes transmis par satellite
La Convention de Bruxelles ou Convention satellites de 1974 prévoit l'obligation
pour chaque État contractant de prendre des mesures adéquates pour faire obstacle
à la distribution non autorisée sur son territoire, ou à partir de son territoire, de
tout signal porteur de programmes qui est transmis par satellite.
D- Arrangement de Madrid 1891 concernant la répression des
indications de provenance fausses ou fallacieuses sur les produits
Selon l'Arrangement de Madrid, tout produit portant une indication fausse ou
fallacieuse de provenance par laquelle un des États contractants, ou un lieu situé
dans l'un d'entre eux, serait directement ou indirectement indiqué comme pays ou
lieu d'origine, doit être saisi à l'importation, ou prohibé d'importation, ou d'autres
mesures et sanctions doivent être appliquées à l'occasion de cette importation.
E- Traité de Marrakech de 2013
Le Traité de Marrakech, adopté le 27 juin 2013 à Marrakech, fait partie des traités
internationaux sur le droit d'auteur administrés par l'OMPI. Il accorde une place
importante à la dimension humanitaire et au développement social, son principal
objectif étant de créer un ensemble de limitations et exceptions obligatoires en
faveur des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres
difficultés de lecture des textes imprimés.
F- Traité de Nairobi concernant la protection du symbole olympique
Tous les États parties au Traité de Nairobi sont tenus de protéger le symbole
olympique – cinq anneaux entrelacés – contre son utilisation à des fins
commerciales (dans la publicité, sur les produits, en tant que marque, etc.) sans
l'autorisation du Comité international olympique.
J- Traité de Paris de 1883 pour la protection de la propriété industrielle
La Convention de Paris, adoptée en 1883, concerne la propriété industrielle dans
l'acception la plus large du terme et vise les brevets, les marques de produits,
les dessins et modèles industriels, les modèles d'utilité, les marques de services, les
noms commerciaux, les indications géographiques, ainsi que la répression de la
concurrence déloyale. Cet accord international est la première grande mesure prise

24
pour aider les créateurs à faire en sorte que leurs œuvres intellectuelles soient
protégées dans d'autres pays.
H- Traité sur le droit des brevets
Le Traité sur le droit des brevets, adopté en 2000, vise à harmoniser et à
rationaliser les procédures de forme relatives aux demandes et
aux brevets nationaux et régionaux afin de les rendre plus favorables aux
utilisateurs. À l'exception notable des exigences relatives à la date de dépôt, le
Traité sur le droit des brevets définit les exigences maximales pouvant être
appliquées par l'office d'une partie contractante.
K- Convention pour la protection des producteurs de phonogrammes de
1971 contre la reproduction non autorisée de leurs phonogrammes
La Convention phonogrammes, adoptée à Genève en octobre 1971, prévoit
l'obligation pour chaque État contractant de protéger un producteur de
phonogrammes qui est ressortissant d'un autre État contractant contre la
production de copies faite sans le consentement de ce producteur, contre
l'importation de telles copies, lorsque la production ou l'importation est destinée à
une distribution au public, et contre la distribution de ces copies au public. L'OMPI
est chargée, avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et l'Organisation
des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO),
d'administrer cette convention.
L- Convention de Rome de 1961 sur la protection des artistes
interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des
organismes de radiodiffusion
La Convention de Rome protège les interprétations des artistes interprètes et
exécutions des artistes exécutants, les phonogrammes des producteurs de
phonogrammes et les émissions radiodiffusées des organismes de radiodiffusion.
L'OMPI est chargée, avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et
l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
(UNESCO), d'administrer cette convention.
M- Traité de Singapour sur le droit des marques

25
Le Traité de Singapour vise à créer un cadre international moderne et dynamique
en vue de l'harmonisation des procédures administratives d'enregistrement
des marques. Le Traité de Singapour s'inscrit dans le prolongement du Traité sur le
droit des marques de 1994 ; il présente un champ d'application plus large et tient
compte des éléments intervenus récemment dans le domaine des techniques de
communication.
N- Traité sur le droit des marques
Le Traité sur le droit des marques a pour objectif d'uniformiser et de rationaliser les
procédures nationales et régionales d'enregistrement des marques. Il tend, pour ce
faire, à simplifier et à harmoniser certains éléments de ces procédures, contribuant
ainsi à rendre les demandes d'enregistrement de marques et l'administration des
enregistrements de marques dans plusieurs pays moins complexes et plus
prévisibles.
O- Traité de l'OMPI sur le droit d'auteur de 1996
Le Traité de l'OMPI sur le droit d'auteur est un arrangement particulier au sens de
la Convention de Berne qui porte sur la protection des œuvres et des droits des
auteurs sur leurs œuvres dans l'environnement numérique. Outre les droits
reconnus par la Convention de Berne, les auteurs bénéficient de certains droits
patrimoniaux. S'agissant de l'objet de la protection, le traité porte sur deux
catégories d'objets du droit d'auteur: i) les programmes d'ordinateur, quel qu'en soit
le mode ou la forme d'expression, et ii) les compilations de données ou d'autres
éléments ("bases de données").
P- Traité de l'OMPI sur les interprétations et exécutions et les
phonogrammes
Le Traité de l'OMPI sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes vise
à assurer la protection des droits de propriété intellectuelle de deux catégories de
bénéficiaires, notamment dans l'environnement numérique :
i) les artistes interprètes ou exécutants (acteurs, chanteurs, musiciens, etc.),
et ii) les producteurs de phonogrammes (personnes physiques ou morales qui
prennent l'initiative de la fixation des sons et en assument la responsabilité).

26
2-2-2- Arrangement de La Haye concernant l'enregistrement
international des dessins et modèles industriels
L'Arrangement de La Haye régit l'enregistrement international des dessins et
modèles industriels. Initialement adopté en 1925, l'Arrangement de La Haye établit
dans les faits un système international – le système de La Haye – qui permet aux
déposants d'obtenir la protection de leurs dessins et modèles industriels dans
plusieurs pays ou régions moyennant un minimum de formalités.
2-2-3- Arrangement de Lisbonne concernant la protection des
appellations d'origine et leur enregistrement international
L'Arrangement de Lisbonne, et sa dernière révision, l'Acte de Genève adopté
en 2015, prévoient l'enregistrement international des appellations d'origine et des
indications géographiques à travers une procédure d'enregistrement unique auprès
de l'OMPI. Les appellations d'origine et les indications géographiques sont des
désignations distinctives de produits, qui supposent un lien qualitatif entre le
produit auquel elles se rapportent et son lieu d'origine. L'Arrangement de Lisbonne
et l'Acte de Genève de l'Arrangement de Lisbonne, forment conjointement
le système de Lisbonne. Le Bulletin est la publication officielle du système de
Lisbonne.
2-2-4- Arrangement de Madrid concernant l'enregistrement
international des marques
Le système de Madrid concernant l'enregistrement international des marques est
régi par l'Arrangement de Madrid, conclu en 1891, et le Protocole relatif à cet
Arrangement, conclu en 1989. Le système permet de protéger une marque dans un
grand nombre de pays grâce à l'obtention d'un enregistrement international dont les
effets s'étendent à chaque partie contractante désignée.
2-2-5- Protocole relatif à l'Arrangement de Madrid concernant
l'enregistrement international des marques
Le système de Madrid concernant l'enregistrement international des marques est
régi par l'Arrangement de Madrid, conclu en 1891, et le Protocole relatif à cet
arrangement, conclu en 1989. Le système permet de protéger une marque dans un

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grand nombre de pays grâce à l'obtention d'un enregistrement international dont les
effets s'étendent à chaque partie contractante désignée.
2-2-6- Traité de coopération en matière de brevets
Le Traité de coopération en matière de brevets permet de demander la protection
d'un brevet pour une invention simultanément dans un grand nombre de pays en
déposant une demande "internationale" de brevet. Une telle demande peut être
déposée par toute personne qui a la nationalité d'un État contractant ou est
domiciliée dans un tel État. Elle peut en général être déposée auprès de l'office
national des brevets de l'État contractant dont le déposant a la nationalité ou dans
lequel il est domicilié ou, si le déposant le préfère, auprès du Bureau international
de l'OMPI à Genève.
-3-1- Arrangement de Locarno instituant une classification
internationale pour les dessins et modèles industriels
L'Arrangement de Locarno institue une classification pour les dessins et modèles
industriels (la classification de Locarno). Les offices compétents des États
contractants doivent faire figurer, dans les titres officiels des dépôts ou des
enregistrements de dessins ou modèles industriels, les numéros des classes et sous-
classes de la classification internationale dans lesquelles sont rangés les produits
auxquels sont incorporés les dessins et modèles. Ils doivent faire de même pour
toute publication relative au dépôt ou à l'enregistrement de dessins ou modèles
industriels.
2-3-2- Arrangement de Nice concernant la classification internationale
des produits et des services aux fins de l'enregistrement des marques
L'Arrangement de Nice institue une classification des produits et des services aux
fins de l'enregistrement des marques de produits et des marques de services
(la classification de Nice). Les offices des marques des États contractants doivent
faire figurer, dans les titres et publications officiels relatifs à chaque
enregistrement, les numéros des classes de la classification auxquelles
appartiennent les produits ou les services pour lesquels la marque est enregistrée.
2-3-3- Arrangement de Strasbourg concernant la classification
internationale des brevets

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L'Arrangement de Strasbourg institue la classification internationale des brevets
(CIB), qui divise le champ de la technique en huit sections principales et environ
80 000 subdivisions. La classification est indispensable à la recherche des
documents de brevet pour l'étude de l'état de la technique. Cette recherche est
nécessaire aux administrations chargées de la délivrance des brevets, aux
inventeurs en puissance et aux organismes d'étude et de réalisation ainsi qu'à tous
ceux qui s'occupent de l'application ou de la mise au point des techniques.
2-3-4- Arrangement de Vienne instituant une classification
internationale des éléments figuratifs des marques
L'Arrangement de Vienne institue une classification (la classification de Vienne) des
marques composées d'éléments figuratifs ou comportant des éléments figuratifs. Les
offices compétents des États contractants doivent faire figurer, dans les titres et
publications officiels relatifs à l'enregistrement et au renouvellement de ces
marques, les numéros des catégories, des divisions et des sections de la
classification auxquelles appartiennent les éléments figuratifs des marques.
II- Les conventions internationales de transport des marchandises
A- La convention relative au transport international de marchandises
par route
La convention de Genève dite « Convention relative au contrat de transport
international de Marchandises par Route » règle les conditions de transport et la
responsabilité des différentes parties au contrat de transport (donneur d'ordre,
chargeur, transporteur, destinataire). Elle fut signée le 19 mai 1956 à Genève et
mise en œuvre en 1958.
Les dispositions de cette convention internationale sont applicables de plein droit
au transport entre deux pays, dont au moins l'un est un pays contractant.
B- La convention relative au transport international de marchandises
par chemin de fer
La Convention de Berne de 1980 régit le transport ferroviaire. Elle comprend la
Convention CIM (Convention Internationale pour les Marchandises). Celle-ci fut
révisée par la Convention de 1985, la COTIF (Convention Relative aux Transports
International Ferroviaires), qui a été depuis amendée en janvier 2010. Contrat : le

29
document de transport utilisé en trafic ferroviaire, est la lettre de voiture CIM. Il
existe 2 formulaires : un pour le trafic normal et un pour le trafic accéléré.
L'original est remis au destinataire, l'expéditeur recevra un feuillet de la liasse. Le
document sera rempli en partie par l'expéditeur et en grande partie par la société de
chemin de fer.
Coût : la tarification ferroviaire a été harmonisée et se distingue sous 3 formes :
- La tarification multilatérale : c'est un tarif qui est valable dans plus de 2 pays
mais il ne concerne qu'un type particulier de marchandise, produits relevant de la
CECA.
- La tarification bilatérale : ce sont des tarifs appliqués entre 2 pays qui concernent
tous les types de marchandises, par exemple le tarif franco-belge ou franco-
nordique.
- En cas d'absence de tarif en commun, on applique le principe des "tarifications
nationales soudées". Cette tarification est calculée en fonction des règles de calcul
propres à chaque pays. Par contre, le prix du transport sera ensuite soumis à une
opération de change.
C- La convention relative au transport international de marchandises
par air
Convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien
international, signée à Varsovie le 12 octobre 1929, dite « Convention de Varsovie ».
Adoptée dès l’origine du transport aérien, la Convention de Varsovie a longtemps
constitué le texte de référence des transports aériens internationaux.
Cette convention a fait l’objet de nombreux protocoles modificatifs (le Protocole de la
Haye du 28 septembre 1955 et le Protocole de Montréal du 25 septembre 1975)
aboutissant à un régime du transport aérien international complètement morcelé.
C’est dans cet objectif d’uniformisation du droit que la Convention de Montréal a été
signée en 1999.
 Le champ d’application de la Convention de Varsovie et de ses
protocolesLa Convention de Varsovie et ses protocoles modificatifs continuent de
s’appliquer à tout transport international de passagers, de marchandises et de
bagages réalisés entre États non-partis à la Convention de Montréal, ou entre un
État ayant ratifié la Convention de Montréal et un État non-partie.

30
 Les principes et droits énoncés par la convention de Varsovie :
Le régime de responsabilité civile du transporteur en cas de dommage survenu au
cours du transport aérien ; le transporteur ne peut s’exonérer de cette responsabilité
que s’il apporte la preuve soit de la faute exclusive de la victime, soit qu’il a pris
toutes les mesures qui pouvaient raisonnablement s’imposer pour éviter le dommage,
ou qu’il leur était impossible de les prendre.
o Le passager aérien a droit à une indemnisation plafonnée à 16 600 DTS en
réparation du préjudice corporel subi.
o En cas de perte de bagage, l’indemnisation est plafonnée à 17 DTS par kilo de
bagage.
La convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien
international, signée à Montréal le 28 mai 1999, dite « Convention de Montréal ».
 Le champ d’application de la Convention de Montréal :
o La Convention de Montréal lie tous les États l’ayant signée et ratifiée (c’est-à-
dire 191 États membres, listés sur le site Internet de l’Organisation internationale
de l’aviation civile). Elle est entrée en vigueur le 28 juin 2004.
o Elle s’applique à tout transport international de passagers (mais aussi de bagages
ou de marchandises), effectué par aéronef ; on entend ici par transport
international « tout transport dans lequel, d’après les stipulations des parties, le
point de départ et le point de destination, qu’il y ait ou non interruption de
transport ou transbordement, sont situés soit sur le territoire de deux États
parties, soit sur le territoire d’un seul État partie si une escale est prévue sur le
territoire d’un autre État, même si cet État n’est pas un État partie. Le transport
sans une telle escale entre deux points du territoire d’un seul État partie n’est pas
considéré comme international » au sens de cette convention.
 Les principes et droits énoncés par la Convention de Montréal :
o « L’importance d’assurer la protection des consommateurs dans le transport
aérien international et la nécessité d’une indemnisation équitable fondée sur le
principe de réparation » (Préambule)
o Le principe de responsabilité illimitée du transporteur en cas dommage
corporel et le droit à indemnisation du passager :

31
 Une responsabilité de plein droit : le transporteur est automatiquement tenu
responsable du préjudice survenu en cas de mort ou de lésion corporelle subie
par un passager ;
 Le transporteur ne peut exclure ou limiter sa responsabilité pour les dommages
ne dépassant pas 100 000 droits de tirage spéciaux (DTS) par passager.
 Au-delà de cette somme, le transporteur n’est pas responsable des dommages s’il
prouve que le dommage n’est pas dû à une négligence de sa part, ou qu’il résulte
uniquement de la négligence d’un tiers (article 21). Cette limitation de
responsabilité ne s’applique pas s’il est prouvé que le dommage résulte d’un acte
ou d’une omission du transporteur (article 22).
o La responsabilité de plein droit du transporteur en cas de destruction, perte ou
avarie de bagages enregistrés et le droit à indemnisation du passager :
 Le transporteur est automatiquement tenu responsable du dommage survenu
en cas de destruction, perte ou avarie de bagages enregistrés, par cela seul que
le fait qui a causé la destruction, la perte ou l’avarie s’est produit à bord de
l’aéronef ou au cours de toute période durant laquelle le transporteur avait la
garde des bagages enregistrés. Toutefois, le transporteur n’est pas responsable
si et dans la mesure où le dommage résulte de la nature ou du vice propre des
bagages. Dans le cas des bagages non enregistrés, notamment des effets
personnels, le transporteur est responsable si le dommage résulte de sa faute ou
de celle de ses préposés ou mandataires (article 17).
 La responsabilité du transporteur est limitée à la somme de 1 000 DTS par
passager, sauf déclaration spéciale d’intérêt à la livraison faite par le passager
au moment de la remise des bagages enregistrés au transporteur et moyennant
le paiement éventuel d’une somme supplémentaire. Dans ce cas, le transporteur
sera tenu de payer jusqu’à concurrence de la somme déclarée, à moins qu’il
prouve qu’elle est supérieure à l’intérêt réel du passager à la livraison (article
22). Cette limitation de responsabilité ne s’applique pas s’il est prouvé que le
dommage résulte d’un acte ou d’une omission du transporteur (article 22).
o La responsabilité du transporteur en cas de retard et le droit à indemnisation
du passager :

32
 Le transporteur est responsable du dommage résultant d’un retard dans le
transport aérien de passagers, de bagages ou de marchandises. Cependant, le
transporteur n’est pas responsable du dommage causé par un retard s’il prouve
que lui, ses préposés et mandataires ont pris toutes les mesures qui pouvaient
raisonnablement s’imposer pour éviter le dommage, ou qu’il leur était
impossible de les prendre (article 19).
 La responsabilité du transporteur est limitée à la somme de 4 150 droits de
tirage spéciaux par passager (soit environ 4 878 € à la date du 21 décembre
2011).
D- La convention relative au transport international de marchandises
par mer
La Convention des Nations Unies sur le transport de marchandises par mer
(Hambourg, 1978), également connue sous le nom de Règles de Hambourg, établit
un régime juridique uniforme régissant les droits et obligations des chargeurs,
transporteurs et destinataires liés par un contrat de transport de marchandises
par mer. La Convention des Nations Unies sur le contrat de transport
international de marchandises effectué entièrement ou partiellement par mer
(New York, 2008), encore désignée sous le nom de Règles de Rotterdam, se fonde
sur les Règles de Hambourg, entre autres, pour créer un régime juridique
uniforme et moderne régissant les droits et obligations des chargeurs,
transporteurs et destinataires liés par un contrat de transport de porte à porte
comportant une partie maritime internationale. Le cadre juridique établi par les
Règles de Rotterdam tient compte des nombreuses évolutions techniques et
commerciales survenues dans le transport maritime depuis l’adoption des
précédentes conventions y relatives, notamment du développement de la
conteneurisation, de la volonté de régir le transport de porte à porte par un contrat
unique, et du recours accru aux documents de transport électroniques. La
Convention permet aux chargeurs et aux transporteurs de bénéficier d’un régime
universel contraignant et équilibré à l’appui de l’exécution de contrats de transport
maritime pouvant inclure d’autres modes de transport.
Le texte intitulé « Disposition relative à l’unité de compte et dispositions relatives
à l’ajustement de la limite de la responsabilité dans les conventions sur les

33
transports internationaux » (1982) a pour objet de désigner le Droit de tirage
spécial comme unité de compte dans les dispositions ayant trait à la limitation de
responsabilité. La Convention des Nations Unies sur la responsabilité des
exploitants de terminaux de transport dans le commerce international (Vienne,
1991) établit un régime juridique uniforme régissant la responsabilité des
exploitants de terminaux, c’est-à-dire des entreprises commerciales qui
manutentionnent des marchandises avant, pendant ou après leur transport, pour
les pertes, les dommages et les retards affectant ces marchandises.

Section II : La coutume internationale


Certaines règles du droit international des affaires ne sont le fruit d'aucun texte,
mais se sont établies peu à peu avec le temps et ont puisé leur autorité dans la
tradition. Il s'agit des règles juridiques qui ont été élaborées par les coutumes
internationales. Ainsi la coutume internationale constitue une source du droit
international des affaires, car les États font souvent recours aux règles
coutumières internationales pour élaborer des règles du droit international des
affaires. Pour aborder la coutume internationale, on va se contenter d’aborder la
définition de la coutume internationale (sous-section I), les éléments de la coutume
internationale (sous-section II), les caractères de la coutume internationale (sous-
section III), la typologie de la coutume (sous-section IV), l’importance de la
coutume (sous-section V) et la valeur juridique de la coutume internationale (sous-
section VI).

Sous-section I : La définition de la coutume


internationale
La coutume internationale est un terme qui provient de Justinien dans ses
compilations. C'est un usage, né de la répétition, à moins qu'une clause de non-
préjudice n'empêche celle-ci de constituer un précédent. L'exigence de répétition
s'inscrit dans l'adage « une fois n'est pas coutume ». Si l'usage découle de la
contrainte, on parlera de mauvaise coutume. On appelle coutume, écrivait Pothier

34
(8), « des lois que l'usage a établi et qui se sont conservées sans écrits par une
longue tradition. ». La coutume internationale est donc un usage, une habitude ou
une tradition juridiquement obligatoire. Elle est aussi une règle de droit non écrite
qui se crée par les usages et reste sans écrit avant que les Etats intervienne pour
l’intégrer sous formes de normes juridiques internationales (9).

Sous-section II : Les éléments de la coutume


internationale
La coutume internationale est une règle non écrite dont l'existence tient à la
réunion de deux éléments. Ainsi l'existence de la coutume internationale suppose
deux éléments primordiaux de cette coutume internationale et qui sont l'élément
matériel et l'élément moral. Pour aborder les éléments de la coutume
internationale, il faut aborder l'élément matériel de la coutume internationale
(paragraphe I) et l'élément moral de la coutume internationale (paragraphe II).

Paragraphe I : L’élément matériel de la coutume


internationale
L'élément matériel de la coutume internationale est constitué par la pratique
répétée des actes conduisant à la manifestation d’un usage. La base de l'élément
matériel de la coutume internationale est une répétition de faits qui manifeste un
usage. L’élément matériel de la coutume internationale se crée par la pratique
répétée d’un usage qui devient une coutume internationale. Il emmène à la
création de l’usage qui devient une coutume respectée et suivie par les personnes
qu’elle concerne (10).
Mais il faut faire une distinction entre l’usage et la coutume internationale. Tout
usage n’est pas une coutume internationale. Pour qu’un usage devient une
coutume internationale, il faut cet usage soit :

(8) Robert-Joseph Pothier, né le 9 janvier1699 et mort le 2 mars1772 à Orléans, fut un


jurisconsulte, c’est-à-dire un consultant en droit, français.
(9) Voir Jean Bart : « Histoire du droit », op.cit., p. 53.
(10) Voir François Terré : « Introduction générale au droit », op.cit., p. 226.

35
- ancien, c’est-à-dire a une certaine durée de vie, car selon l’adage « une fois ne fait
pas coutume » ;
- constant, c’est-à-dire suivi et répété régulièrement et généralement pendant la
période considérée ;
- notoire, c’est-à-dire très largement connu par les personnes qu’il concerne ;
- général, c’est-à-dire obligatoirement appliqué sur un territoire ou dans une
profession.

Paragraphe II : L’élément moral de la coutume


internationale
L'élément moral (opinio juris) de la coutume, appelé aussi l’élément psychologique,
est constitué par la conviction répétée aux actes manifestant l’usage qui crée la
coutume. Il consiste à suivre et à respecter l’usage comme on suit et on respecte
une règle juridique. C’est aussi le sentiment de suivre et de respecter l’usage par
les personnes qu’il concerne. Un jour, les personnes ont la conviction de suivre et
de respecter un usage qui devient alors juridiquement obligatoire et crée une
coutume. Les personnes qui suivent et appliquent un usage doivent avoir la
conviction pour suivre et respecter cet usage. L’usage est alors devenu une
coutume pour les personnes qui la suivent et la respectent.
Pour qu’un usage soit une coutume, il faut que cet usage ait un élément moral qui
exige des personnes qu’il concerne :
- la conviction (opinio juris) : c’est-à-dire le sentiment personnel que l'usage répété
constitue une règle de droit ;
- la croyance (opinio necessitatis) : c’est-à-dire l’existence du caractère obligatoire
de l'acte produit par l’usage répété ;
- le consensus commun (estimatio communis) : c’est-à-dire une volonté collective
pour respecter de l'acte produit par l’usage répété (11).

Sous-section III : Les caractéristiques de la coutume


internationale

(11) Voir François Terré : « Introduction générale au droit », op.cit., pp. 227 et 228.

36
La coutume internationale doit comporter certaines caractéristiques pour qu’elle
puisse produire ses effets juridiques. Les caractéristiques de la coutume
internationale sont des caractéristiques cumulatives, ce qui veut dire qu’elles
doivent exister simultanément pour cette coutume puisse produire ses effets
juridiques. Les caractéristiques cumulatives de la coutume internationale sont
trois caractéristiques cumulatives. Pour que la coutume produit ses effets
juridiques et constitue une source du droit objectif, il faut que cette coutume soit
générale (généralité), constant (constance) et fixe (fixité). Pour aborder les
caractéristiques de la coutume internationale, il faut aborder la généralité de la
coutume internationale (paragraphe I), la constance de la coutume internationale
(paragraphe II) et la fixité de la coutume internationale (paragraphe III).

Paragraphe I : La généralité de la coutume


internationale
Parmi les caractéristiques de la coutume internationale, on trouve la généralité
de cette coutume internationale. La généralité de cette coutume internationale
signifie que la coutume internationale s’impose pour les parties de la relation
juridique qui fait référence à cette coutume internationale. Ainsi le caractère
général de la coutume internationale est tributaire de l’obligation de cette
coutume internationale lors de la relation juridique qu’elle régit. Selon la
généralité de la coutume internationale, cette dernière doit être accordée à toutes
les parties de la relation juridique qui fait référence à cette coutume
internationale, ou à une catégorie bien précise de ces parties de la relation
juridique qui fait référence à cette coutume internationale.

Paragraphe II : La constance de la coutume


internationale
Parmi les caractéristiques de la coutume internationale, on trouve la constance
de cette coutume internationale. La constance de la coutume internationale est
un caractère qui signifie de cette coutume internationale se répète régulièrement
dans le temps. Ceci signifie que la coutume internationale produit ses effets
juridiques chaque fois que la période de son effectivité ou sa répétitivité arrive.

37
On peut citer comme exemple du caractère de la constance de la coutume
internationale, l’attribution répétée d’un dommage-intérêt par une entreprise à
une personne à cause de la perte de ses marchandises lors d’un transport aérien.
Ainsi, au cours de la période déterminée de la perte de ses marchandises lors
d’un transport aérien, la coutume internationale tire sa constance de l’attribution
répétée des dommages-intérêts à cause de de la perte de ses marchandises lors
d’un transport aérien qui exige à l’entreprise le versement des montants de ces
dommages-intérêts à une personne à cause de la perte de ses marchandises. Le
caractère de la constance de la coutume internationale est évident chaque fois
que l’usage obligatoire est pratiqué par toutes les parties de la relation juridique
qui font référence à cet usage obligatoire.

Paragraphe III : La fixité de la coutume


internationale
Parmi les caractéristiques de la coutume internationale, on trouve la fixité de
cette coutume internationale. La fixité de la coutume internationale signifie que
cette coutume internationale soit déterminée selon des règles préétablies et
précises.
La répétition de la coutume internationale crée son caractère obligatoire et les
parties de la relation juridique régie par cette coutume internationale devront
s’informer individuellement pour supprimer cette coutume internationale. On
peut citer comme exemple de la fixité de la coutume internationale, l’usage qui
prévoit l’attribution répétée des dommages-intérêts à cause de de la perte de ses
marchandises lors d’un transport aérien et constitue donc un usage fixe.

Sous-section IV : La typologie de la coutume


internationale
En ce qui concerne les différents types de coutumes internationales, on remarque
que la coutume internationale peut s’appliquer en vertu de la loi internationale,
peut s’applique dans le silence de la loi internationale, ou peut enfin s’appliquer
contre le sens de la loi internationale. Ainsi, on trouve la coutume internationale
interprétative, la coutume internationale constitutive et la coutume

38
internationale modificative (12). Pour aborder la typologie de la coutume
internationale, il faut aborder la coutume internationale constitutive
(paragraphe I), la coutume internationale modificative (paragraphe II) et la
coutume internationale interprétative (paragraphe III).

Paragraphe I : La coutume internationale constitutive


La coutume internationale constitutive (præter legem) est la coutume
internationale qui s'applique dans le silence de la loi internationale. La coutume
internationale constitutive comble donc le vide et vient pour régir un domaine
juridique en cas de l’existence d’un silence de la loi internationale. Ainsi elle crée
des normes juridiques nouvelles en cas du silence de la loi internationale dans un
domaine juridique oublié où cette coutume internationale constitutive intervient
pour constituer des règles juridiques.
De ce fait, la coutume internationale constitutive est une tradition ou usage
international juridiquement obligatoire qui a pour vocation principale la création
de nouvelles normes juridiques dans un domaine bien précis et qui n’est pas régi
par la loi internationale. Pour cela, la coutume internationale constitutive ne
s’appuie pas sur la loi internationale pour créer de nouvelles normes juridiques,
mais fait créer les nouvelles normes juridiques en partant d’un vide juridique
dans un domaine bien précis et qui n’est pas régi automatiquement par cette loi
internationale. Il faut noter que l'abrogation de toute coutume internationale sur
les matières régies par le code civil ne laisse en principe subsister que des
coutumes internationales constitutives (13).

Paragraphe II : La coutume internationale modificative


La coutume modificative (contra legem) est la coutume qui s’applique contre la
loi. La coutume modificative s'applique donc malgré l'existence d'une norme
législative contraire à cette coutume modificative. Elle intervient pour régir un
domaine juridique régi par la loi, mais non complet. Ainsi la coutume
modificative vient pour compléter un domaine juridique régi par la loi, mais qui
contient des lacunes ou des vides juridiques que cette a oublié de régir

(12) Voir Jean Bart : « Histoire du droit », op.cit., p. 53.


(13) Voir François Terré : « Introduction générale au droit », op.cit., p. 230.

39
volontairement ou involontairement. Pour cet effet, la coutume modificative crée
des normes juridiques dans le domaine régi par la loi, et ce afin de compléter le
vide juridique que cette n’a pas régi.
Il faut signaler que la coutume modificative peut compléter le vide juridique que
la loi n’a pas régi, et ce en ajoutant de nouvelles normes juridiques ou en
soustrayant d’anciennes normes juridiques. Pour cet effet, la coutume
modificative est presque identique à la coutume interprétative avec quelques
nuances. Si la coutume modificative peut compléter le vide juridique que la loi n’a
pas régi (par rajout de nouvelles normes juridiques ou par soustraction
d’anciennes normes juridiques), il faut signaler que la coutume interprétative
peut aussi compléter le vide juridique que la loi a régi (par rajout de nouvelles
interprétations juridiques ou par soustraction d’anciennes interprétations
juridiques) (14).

Paragraphe III : La coutume internationale interprétative


La coutume interprétative (secundum legem) est la coutume qui s'applique en
vertu de l’existence de la loi qui régit le domaine où cette coutume interprétative
intervient. La coutume interprétative intervient quand une loi, existante et qui
régit le domaine où cette coutume interprétative intervient, laisse le domaine
juridique régi imprécis ou obscur. Pour cela, la coutume interprétative tend à
enlever l’imprécision et l’obscurité de la loi qui régit le domaine où cette coutume
interprétative intervient. La coutume interprétative participe donc dans le
processus d’élaboration des lois, ce qui signifie qu’elle constitue une source du
droit objectif (15).
De même, il faut signaler que les règles juridiques que la coutume interprétative
crée concernent l’interprétation des lois existantes pour enlever l’imprécision et
l’obscurité de ces lois (16).

Sous-section V : L’importance de la coutume internationale

(14) Voir François Terré : « Introduction générale au droit », op. cit, p. 231.
(15) Voir François Terré : « Introduction générale au droit », op. cit, p. 230.
(16) Voir Mohamed Benyahya : « introduction générale au droit », op. cit, p. 75.

40
La coutume joue un grand rôle dans la création des normes juridiques. En effet,
le pouvoir législatif s’inspire de la coutume pour légiférer. La coutume peut
s’appliquer en vertu de la loi, dans le silence de la loi, ou contre le sens de la loi.
Elle est prédominante en droit privé et peu existence en droit public. Pour
aborder l’importance de la coutume, on va se contenter d’aborder la nature de
l’importance de la coutume (paragraphe I) et les limites de l’importance de la
coutume (paragraphe II).
Paragraphe I: La nature de l’importance de la coutume
internationale
La coutume ne peut théoriquement jouer un rôle que si la loi y fait référence.
Contrairement à ce qui peut se pratiquer dans les systèmes juridiques anglo-
saxons (notamment les pays du Common Law) où des arguments fondés
uniquement sur la coutume sont recevables devant les tribunaux, le caractère
obligatoire de la coutume dans les systèmes juridiques latino-romano-germanique
procède donc de la loi puisque c’est à travers celle-ci que la coutume se constitue
et prend sa force propre et son obligation.
La place accordée à la coutume varie selon la branche du droit considérée.
Relativement importante en droit privé (17), elle est très limitée en droit public.
En droit privé, la coutume occupe une place considérable en droit commercial. On
peut même probablement dire que c'est la seule branche du droit national où elle
constitue une source fondamentale du droit objectif. À l'inverse la place de la
coutume en droit pénal est extrêmement limitée du fait du principe de légalité en
droit pénal des délits et des peines, issu notamment de plusieurs articles
constitutionnels. Cependant, l'application de la coutume dans le droit du travail
n'a jamais été acceptée même si le droit du travail se réfère parfois aux usages
professionnels (18).
Paragraphe II : Les limites de l’importance de la coutume
internationale

(17) Voir Abdellah Boudahrain : « Eléments de droit public marocain », Editons


l’Harmattan, Paris, 1994, pp. 57 à 59.
(18) Voir Mohamed Benyahya : « introduction générale au droit », op. cit., p. 74.

41
Toutefois des débats existent quant à la véritable normativité de la coutume. Une
partie minoritaire de la doctrine (inspirée par des visions sociologiques) estime
que la force de la coutume vient de la société et ne vient pas de sa forme
organisée que constitue l'État. « C'est du droit qui s'est constitué par l'habitude
[…] La coutume ne vient pas de la volonté de l'État » (Jean Carbonnier).
Pour la majorité de la doctrine, cette approche ne semble cependant pas
correspondre au système juridique actuel et au rôle que les juridictions laissent à
la coutume. Il faut ici clairement distinguer la question de l'origine du contenu
des règles coutumières de celle de la source de leur force juridique. L'État ne fixe
pas le contenu de la coutume, mais il est seul juge de sa normativité juridique
obligatoire. Admettre une autre source de la normativité du droit serait nié
l'ordre constitutionnel en supprimant le monopole de la création du droit que
constitue la souveraineté interne. C'est aussi une contradiction flagrante avec la
hiérarchie des normes telle qu'on la conçoit classiquement (19).

Section VI : La valeur juridique de la coutume


internationale
Le juge doit, pour rendre son jugement lors du règlement d’un contentieux,
appliquer la loi nationale (constitutionnelle, organique ou ordinaire) ou
internationale (convention internationale ratifiée). En dehors du règlement du
contentieux par le recours à la loi, ce juge peut se référer à l’une des sources
indirectes du droit objectif dont on trouve la coutume.
Pour Hans Kelsen, la coutume est liée à la loi en tant que norme générale fondée
sur la Constitution. À ce titre, si la coutume est conforme à la loi, elle peut
être placée au même niveau que la loi dans la pyramide des normes. Les juges
peuvent, notamment, tenir compte de la coutume dans l'interprétation des
contrats.
La valeur juridique de la coutume varie selon chaque type de coutume (coutume
interprétative, coutume constitutive, ou coutume modificative). Pour cela, la
coutume internationale peut opérer :

(19) Voir site internet : www.wikipedia.org/wiki/coutume.

42
- « praeter legem » (coutume constitutive) : elle est exprimée même en l’absence
des textes de la loi internationale ;
- « contra legem » (coutume modificative) : elle est exprimée même si elle est en
contradiction avec des textes de la loi internationale ;
- « secundum legem » (coutume interprétative) : elle coexiste avec des textes de loi
ou elle est induite des textes de la loi internationale.
Section III : Les principes généraux du droit reconnus par les nations
civilisées
Cette troisième source citée par l'article 38, paragraphe 1, alinéa c) du Statut de
la CPIJ est d'origine récente puisque son introduction officielle coïncide avec la
création de la CPJI en 1920. D'où le caractère daté de la formule « nations
civilisées » qui visait les sociétés coloniales. L’expression « nations civilisées » qui
fait problème mais bien le concept même de principes généraux de droit. Une
ambiguïté certaine continue de flotter sur le contenu exact de la notion et sur la
place de cette source du droit dans le système international. On ne peut ici qu'y
faire allusion.
Il s'agit au sens de l'article 38 des principes juridiques, c'est-à-dire portant force
obligatoire au même titre que la convention internationale et la coutume
internationale et à égalité avec eux. De plus, il ne s'agit pas de n'importe quels
principes juridiques mais seulement de ceux qui sont « reconnus » par les États
dits civilisés. Il y a donc un tri à faire, et c'est là que l'ambiguïté surgit.
La doctrine reste divisée sur l'analyse de contenu de l'article 38, paragraphe 1,
alinéa c). Deux écoles principales s'affrontent avec de bons arguments. L'une
considère que les seuls vrais principes évoqués par ce texte ne peuvent être que
les principes généraux communs à l'ensemble des systèmes juridiques internes
ou, si l'on préfère, aux différentes familles juridiques. C'est la théorie dominante :
il est logique d'admettre comme norme juridique internationale un principe-règle
que l'on retrouve peu ou prou dans la plupart des grands systèmes de droit
contemporains, quelle que soit leur diversité sur le plan philosophique et
idéologique. Les apports du droit comparé, en matière de procédure notamment,
sont ici déterminants (cf. système de la preuve, théorie des droits acquis, de
l'abus de droit, etc.).

43
L'autre école considère qu'il faut réserver la qualification de principes généraux
de droit aux seuls principes juridiques « spécifiques » au jeu des rapports
internationaux (par exemple, principe du devoir de réparer un dommage causé de
façon illicite et principe de l'épuisement des recours internes dans le domaine de
la responsabilité internationale).
Section IV : La jurisprudence internationale
La jurisprudence internationale comprend les décisions juridictionnelles (ou
judiciaires), les avis consultatifs et les décisions arbitrales. La Cour Permanente
internationale de Justice est la seule juridiction universelle et générale. Il existe
par ailleurs de nombreux tribunaux régionaux, tels que la Cour de l’Union
européenne, ou spécialisés, tels que le Tribunal international du droit de la mer.
Certains sont à la fois régionaux et spécialisés, comme c’est le cas de la Cour
interaméricaine des droits de l’homme. À cela s’ajoutent les tribunaux d’arbitrage
constitués de manière ad hoc par les États.
Les décisions ont force obligatoire pour les parties au litige et constituent donc
une source de droit qui régit leurs relations. Les précisions que la jurisprudence
apporte quant à la détermination et à l’interprétation du droit ont aussi une
autorité normative plus large. L’argumentation juridique s’appuie régulièrement
sur des « précédents » tirés de la jurisprudence.
Section V : La doctrine internationale
La « doctrine des publicistes les plus qualifiés », pour reprendre la formule de
l’article 38 du Statut de la Cour Permanente Internationale de Justice, renvoie
aux écrits des auteurs, sociétés savantes et organes ou organisations
internationaux qui se livrent à des réflexions en droit basées sur une expertise
juridique reconnue. Comme la jurisprudence internationale, la doctrine
internationale a une fonction d’élucidation du droit qu’elle remplit à travers des
descriptions et des explications, la théorisation et la critique.
Chapitre II : Les sources nationales du droit international des
affaires
Les sources nationales du droit internationales se composent de la Constitution
qui est la plus haute norme juridique étatique, de la loi qui est un acte juridique
législatif et des règlements (décrets et arrêtés) et qui sont des actes juridiques
44
pris par le Gouvernement. Elles sont classées ou réparties entre des sources
directes supra-législatives, c’est-à-dire des sources directes dont la portée
juridique est supérieure à la loi, des sources directes législatives, c’est-à-dire des
sources dont la portée juridique est égale à la loi, et enfin des sources directes
infra-législatives, c’est-à-dire des sources dont la portée juridique est inférieure à
la loi. Pour aborder les sources nationales du droit international des affaires, il
faut aborder les sources nationales directes et les sources nationales indirectes.
Paragraphe I : Les sources nationales directes du droit international
des affaires
Les sources nationales directes du droit international se composent de la
Constitution et des lois nationales. Elles peuvent être classées sous divers angles
de vision. Elles se composent des sources directes d’origine nationale
(Constitution et lois) qui contribuent dans la création du droit international des
affaires. Ces sources nationales directes du droit international des affaires créent
les règles ou les normes de ce droit international des affaires d’une manière
directe.
I -La Constitution
La Constitution constitue une source nationale directe du droit international des
affaires, car elle contient plusieurs articles qui constituent les bases des droits et
libertés, des pouvoirs de l’État, d’élaboration des règles ou des normes qui
compose le droit national. Ainsi la Constitution est une source nationale directe
et supra-législative du droit international des affaires, ce qui signifie que toutes
les règles nationales et internationales qui composent de ce droit international
des affaires doivent se conformer avec le contenu des règles de cette Constitution.
II -La loi organique
Les lois organiques sont apparues progressivement en France lors de la première, la
seconde et la troisième République française. Elles désignent davantage un domaine
qu’une véritable catégorie de normes juridiques constitutionnelle. Elles sont prévues par
la Constitution et ont pour objet, selon la procédure particulière que celle-ci détermine,
de préciser ou de compléter les dispositions des textes constitutionnels qui les

45
prévoit. Elles déterminent donc les conditions et les modalités d’application de certaines
dispositions constitutionnelles.

III -La loi ordinaire


Plusieurs lois ordinaires constituent des sources directes législatives du droit objectif des
affaires. Ces plusieurs lois ordinaires sont votées par le Parlement. Elles sont initiées par le
chef du Gouvernement (projet de loi) ou par les membres du Parlement (proposition de
loi). Elles sont votées par le Parlement selon la procédure établie par la Constitution qui
prévoit une navette entre les deux chambres (Chambre des représentants et Chambre
des conseillers au Maroc). Elles font donc partie du domaine de la loi qui est
expressément déterminé par la Constitution.
Elles font partie du domaine de la loi qui est fixé par l’article 71 ou par d’autres articles de
la Constitution marocaine et qui est différent du domaine règlementaire qui est fixé par
l’article 72 de cette même Constitution marocaine de 20011. Ces plusieurs lois ordinaires
qui font parties des sources légalises du droit objectif des affaires sont fixés par l’article 71
de la Constitution marocaine de 2011 et qui régit les domaines suivants du droit objectif
des affaires :
- le régime fiscal et d’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts ;
- le régime des douanes ;
- le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des
coopératives ;
- les droits réels et les régimes des propriétés immobilières publique, privée et collective ;
- le régime des banques, des sociétés d’assurances et des mutuelles ;
- le régime des technologies de l’information et de la communication.
De même plusieurs autres articles de la Constitution marocaine ont prévu d’autres lois
ordinaires qui font sources directes législatives du droit objectif des affaires et qui sont
les lois ordinaires suivantes :
- les libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique
et de recherche scientifique et technique (article 25) ;
- le droit de la propriété (alinéa 1 de l’article 35) ;
- la liberté d’entreprendre et la libre concurrence (alinéa 3 de l’article 35) ;
- la loi relative aux infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits d’initié et
toutes infractions d’ordre financier (article 36).
46
Paragraphe II : Les sources nationales indirectes du droit
international des affaires
Le droit international des affaires a plusieurs sources indirectes dont il tire son existence.
Ainsi le législateur peut faire recours à ces sources indirectes pour légiférer des lois
ordinaires qui régissent les relations des personnes assujetties au droit international des
affaires. Les principales sources indirectes du droit international des affaires sont
composées de la coutume commerciale nationale, de la jurisprudence commerciale
national, des principes généraux du droit et de la doctrine nationale. Pour aborder les
sources indirectes du droit international des affaires, on va se contenter d’aborder la
coutume commerciale nationale (section I), la jurisprudence nationale commerciale
(section II), les principes généraux du droit (section III) et la doctrine nationale (section
IV)

I -La coutume commerciale nationale


Certaines règles du droit international des affaires ne sont le fruit d'aucun texte, mais se
sont établies peu à peu avec le temps et ont puisé leur autorité avec le temps. Il s'agit des
règles du droit international des affaires qui ont été créées par la coutume commerciale
nationale. Ainsi la coutume commerciale nationale constitue une source indirecte du droit
international des affaires, car le Parlement fait souvent recours aux règles coutumières et
aux usages commerciaux pour légiférer des règles du droit des affaires.
La coutume commerciale est un usage, une habitude ou une tradition juridiquement
obligatoire. Elle se compose de deux éléments essentiels et qui sont :
- l’élément matériel (la coutume commerciale elle-même) ;
- l’élément moral (obligation de la coutume commerciale).

II -La jurisprudence commerciale nationale


La jurisprudence commerciale nationale est une source exogène et informelle du droit
objectif des affaires, c’est-à-dire une source indirecte de ce droit objectif des affaires. Elle
est à la fois légale (elle découle des divers textes juridiques) et jurisprudentielle (les
magistrats appuient sur elle pour régler les contentieux commerciaux).
La jurisprudence commerciale nationale est constituée par l'ensemble des décisions
habituellement rendues par les différents tribunaux de commerce, et ce afin de trouver

47
des solutions pour les contentieux juridiques soulevés entre les personnes et morales
dans le domaine du droit objectif des affaires.

III -Les principes généraux du droit national


Les principes généraux du droit (national ou international) constituent une source du
droit objectif des affaires. Ces principes généraux du droit varient d’une branche d’un
droit objectif (national ou international) à une autre branche d’un autre droit objectif
(national ou international). Les principes généraux du droit ont été découverts par les
auteurs du droit à une période récente. Leur importance varie entre les domaines du droit
public et les domaines du droit privé. En droit public (national ou international), les
principes généraux du droit occupent une place importante. De même en droit privé
(national ou international), ces principes généraux du droit occupent aussi une place
importante. Parmi les plus importants principes du droit, on peut citer :
- l’accessoire suit le principal ;
- l’égalité devant la loi ;
- nul n’est censé ignorer la loi ;
- l’erreur commune crée le droit ;
- l’enrichissement au détriment d’autrui, etc.
En droit international public, on retrouve la notion des principes généraux du droit dans
l’article 38 du statut de la Cour international de justice qui indique que « les principes
généraux du droit reconnu par les nations civilisées » figurent parmi les sources du droit
applicable par cette Cour (20).

IV -La doctrine nationale


La doctrine est une source indirecte du droit objectif des affaires. Certaines règles du
droit objectif des affaires sont le fruit de la doctrine. La doctrine n’est pas une source
directe du droit objectif des affaires, ce qui veut dire qu’elle est une source indirecte de ce
droit de droit objectif des affaires. Elle constitue une source du droit objectif des affaires,
car le Parlement fait souvent recours aux écrits doctrinaux pour légiférer des règles de ce
droit objectif des affaires.

Titre III : Les finalités du droit international des affaires

(20) Voir François Terré : « Introduction Générale au droit », op. cit., p. 269.

48
Le DIA regroupe les règles et les principes permettant de répondre aux intérêts
des affaires et du commerce international et à leur globalisation. Il régit les
opérations d’échange et de service indispensables à la vente (Exemple : opération
de crédit, d’assurance, de transport…).
Le DIA fait référence à l’activité économique (toute exploitation durable qui
consiste à produire, transformer, distribuer, ou commercialiser un bien ou un
service) fondée sur l’économie de marché, offre et demande. Il s’intéresse de
l’activité économique privée ou publique, indépendante de sa forme juridique et
de son mode de financement.

Chapitre I : La protection des droits intellectuels


Parmi les droits subjectifs des affaires, on retrouve les droits intellectuels. Ils ne portent pas sur
des choses matérielles et concernent uniquement les choses immatérielles ou morales des
personnes physiques ou morales du droit des affaires. Pour aborder les droits intellectuels, on va
se contenter d’aborder la définition des droits intellectuels (section I), les sources des droits
intellectuels (section II) et la typologie des droits intellectuels (section III).

Section I : la définition des droits intellectuels


Les droits intellectuels sont des droits subjectifs des affaires. Ils sont des prérogatives
proférées aux personnes physiques ou morales par le droit international des affaires.
Dans tout ordre juridique on reconnait aux individus des prérogatives, sinon il n’y a pas
d’espace de libertés. La difficulté est de déterminer l’essence de ces prérogatives. Trois
grandes définitions existent dans le domaine des droits intellectuels des affaires et qui
sont la définition subjective, la définition objective et la définition mixte. Pour aborder la
définition des droits intellectuels des affaires, on va se contenter d’aborder la définition
subjective (chapitre I), la définition objective (chapitre II) et la définition mixte (chapitre
III).

Chapitre I : La définition subjective


La définition subjective des droits intellectuels des affaires donne une grande importance au
pouvoir, puissance ou à la prérogative conférée par la loi aux personnes physiques ou morales
pour disposer de leurs droits intellectuels des affaires. Ainsi la définition subjective des droits
intellectuels des affaires est tributaire des pouvoirs conférés par le droit des affaires aux
personnes physiques ou morales pour disposer d’une infinité de ces droits intellectuels des
affaires.

49
Elle est inspirée de la théorie juridique volontariste instaurée par la doctrine allemande au cours
du XIXe siècle. Selon cette théorie juridique volontariste, les droits intellectuels sont des pouvoirs
de volonté exercés par les sujets du droit des affaires et s’imposent à toute personne tierce de ce
même droit des affaires.

Chapitre II : La définition objective


La définition objective des droits intellectuels des affaires donne une grande importance
à l’intérêt protégé par le droit des affaires et dont disposent les personnes physiques ou
morales qui sont assujetties à ce droit des affaires. Ainsi la définition objective des droits
intellectuels des affaires indique que ces derniers sont des intérêts protégés par le droit
des affaires et dont bénéficient les personnes physiques ou morales qui sont assujetties à
ce droit des affaires.
La définition objective des droits intellectuels des affaires est défendue par une partie de
la doctrine dont on retrouve " Rudolf Von Ihering" (21). "Rudolf Von Ihering" a dit que tout
intérêt est juridiquement protégé. Il est connu pour son livre publié en 1872 et qui est
intitulé "Der Kampf ums Recht" qui veut dire "la lutte pour le droit".

Chapitre III : La définition mixte


Les droits intellectuels des affaires ont une définition mixte et qui les considère comme
des prérogatives particulières ou concrètes (définition subjective) et des intérêts
juridiquement protégés (définition objective). La définition objective des droits
intellectuels des affaires est défendue par une partie de la doctrine dont on trouve "Jean
Dabin" (22). "Jean Dabin" a dit que les droits subjectifs traduisent une relation
d’appartenance entre les intérêts juridiquement protégés par le droit et leurs titulaires et
qui sont en même temps des sujets de ce droit.

Section II : les sources des droits intellectuels

(21) "Rudolf Von Ihering", très connu souvent sous "Ihering" (né à Aurich, qui est une ville dans le
land de Basse-Saxe en Allemagne, le 22 août 1818 et mort à Göttingen, qui est aussi ville dans le
land de Basse-Saxe), fut un juriste allemand et considéré le fondateur de l'école moderne
sociologique et historique de droit. Il fut connu pour son livre publié en 1872 sous le titre de "Der
Kampf ums Recht" qui veut dire "la lutte pour le droit".
(22) "Jean Dabin" (né à Liège le 9 juillet 1889 et décédé à Louvain le 13 août 1971) est un juriste
belge de renommée internationale. Il est un grand théoricien du droit naturel et positif.

50
Les actes et faits juridiques sont les deux sources des droits intellectuels des
affaires. Les droits intellectuels des affaires sont les prérogatives (définition
large) ou des intérêts (définition étroite) accordés par le droit des affaires aux
personnes physiques ou morales, qui sont aux sujets du droit des affaires. Ils
sont créés par les actes et les faits juridiques. Pour aborder les sources des
droits intellectuels des affaires, il faut aborder les actes juridiques (chapitre I)
et les faits juridiques (chapitre II).

Chapitre I : Les actes juridiques


Les actes juridiques constituent des sources des droits intellectuels des affaires. Ils sont
des évènements voulus ou recherchés, susceptibles de produire des effets juridiques et
de faire naître des droits et des obligations recherchés par leurs parties. Pour aborder les
actes juridiques, il faut aborder la définition des actes juridiques (section I), les effets des
actes juridiques (section II) la classification des actes juridiques (section III).

Section I : La définition des actes juridiques


Les actes juridiques sont des manifestations de volonté accomplie en vue produire des
effets de ce droit. Ils sont des actes volontaires spécialement accomplis par une personne
physique ou morale pour produire dans le cadre et les conditions du droit des affaires.
L'expression acte juridique désigne aussi l'acte matériel écrit qui sert de support à
l'opération juridique. On distingue les actes authentiques (actes de l'Etat civil, actes
notariés ou certains actes établis par un huissier de justice) et les actes sous seing privé
(écrits et signés directement entre deux personnes) mais qui n'ont pas la même force que
les actes authentiques.

Section II : Les effets des actes juridiques


Les actes juridiques valablement formés produisent leurs effets à l’égard des parties
contractantes, c’est-à-dire que les parties doivent respecter leurs actes et les effets qu’ils
produisent. En principe, les actes ne produisent aucun effet à l’égard des tiers.
Les effets du contrat sont soumis à trois principes juridiques et qui sont :
- le principe de la force obligatoire du contrat : c’est-à-dire le contrat s’impose aux
parties ;

51
- le principe de l’effet relatif du contrat : c’est-à-dire le contrat ne s’impose pas aux
personnes étrangères à ce contrat, c’est-à-dire aux tiers ;
- la principe de l’opposabilité du contrat aux tiers : c’est-à-dire le contrat crée une
situation juridique qui ne peut pas être ignorée par les tiers.
Les effets des actes juridiques ne sont pas nécessairement liés avec la création des droits
intellectuels des affaires. Certains actes juridiques ont pour objet de constater l'existence
d’un droit intellectuel, d'autres, de le modifier, d'autres, de le transmettre. Enfin, certains
actes juridiques peuvent avoir pour but d'éteindre un droit intellectuel des affaires. Un
acte juridique peut avoir pour effet de transmettre des droits intellectuels des affaires
(exemple du testament qui transmet la propriété d’un brevet d’invention à telle ou telle
personne physique ou morale).

Section III : La classification des actes juridiques


Les actes juridiques peuvent être classés selon divers angles. Mais d’une façon générale,
les actes juridiques sont classés selon leurs :
- parties : les actes juridiques unilatéraux (exemple de donation), les actes juridiques
bilatéraux (exemple d’un contrat de crédit) et les actes juridiques multilatéraux
(convention collective).
- buts : les actes juridiques conservatoires (exemple de l’hypothèque), les actes juridiques
d’administration (exemple du contrat de bail d’un local commercial) et les actes juridiques
de disposition (exemple du contrat de vente d’un fonds de commerce) ;
- leurs formes : les actes juridiques authentiques qui sont rédigés par des officiers publics
(exemple de l’acte notarial relatif à la vente d’un fonds de commerce) et les actes
juridiques sous seing privé qui sont rédigés par des personnes privées (exemple du
contrat simple relatif à un bail commercial, industriel ou artisanal).

Chapitre II : Les faits juridiques


Parmi les sources des droits intellectuels des affaires, on trouve les faits juridiques qui
sont des événements capables de produire des effets du droit. Les faits juridiques sont
émanés des événements volontaires ou involontaires. Pour aborder les faits juridiques, on
va se contenter d’aborder la définition des faits juridiques (section I), les effets des faits
juridiques (section II) et la typologie des faits juridiques (section III).

Section I : La définition des faits juridiques


52
Les faits juridiques sont des évènements ou des actions qui engendrent des effets du
droit international des affaires, et ce avec la volonté des intéressés (faits juridiques
humains ou volontaires) ou indépendamment de leur volonté (faits juridiques naturels ou
involontaires). Ils engendrent des effets juridiques capables de créer des droits
intellectuels des affaires. Les effets juridiques qu’engendrent les faits juridiques n’ont pas
été recherchés par les sujets du droit international des affaires.

Section II : Les effets des faits juridiques


Les faits juridiques entrainent la création, la transmission ou l'extinction des droits
intellectuels des affaires et de leurs obligations. Dans les faits juridiques, les effets de
droit international des affaires sont déterminés par ce droit international des affaires et
non pas issus de la volonté des partis de la relation juridique comme dans le cas des actes
juridiques.

Section III : La typologie des faits juridiques


Les faits juridiques sont très nombreux et très divers. Ils sont répartis entre des faits
juridiques humains et des faits juridiques naturels. Pour aborder la typologie des faits
juridiques, il faut aborder les faits juridiques humains (sous-section I) et les faits
juridiques naturels (sous-section II).

Sous-section III : Les faits juridiques humains


Les faits juridiques humains, appelés aussi les faits juridiques volontaires, sont des
sources des droits intellectuels des affaires. Ils se créent par la volonté des parties de la
relation des affaires. Ils peuvent être des faits juridiques volontaires licites ou illicites.
Pour aborder les faits juridiques humains, on va se contenter d’aborder la définition des
faits juridiques humains (paragraphe I) et la typologie des faits juridiques humains
(paragraphe II).

Paragraphe I : La définition des faits juridiques humains


Les faits juridiques humains sont des faits de l'homme. En droit international des affaires,
les faits juridiques humains sont des faits recherchés ou voulus par les parties de la
relation des affaires. Ils sont aussi des actions volontaires, voulues ou recherchées par les
parties de la relation des affaires et qui sont soit des personnes physiques (exemple des
commerçants) ou des personnes morales (exemple des sociétés commerciales).

53
Paragraphe II : La typologie des faits juridiques humains
Les parties de la relation des affaires peuvent recourir à des faits juridiques humains licites
et à des faits juridiques humains illicites. Ainsi les faits juridiques humains sont répartis
entre les faits juridiques humains licites et illicites. Pour aborder la typologie des faits
juridiques humains, il faut aborder les faits juridiques humains licites (I) et les faits
juridiques humains illicites (II).

I- Les faits juridiques humains licites


Les faits juridiques humains licites sont des faits prévus par le droit des affaires. Ils sont
des faits juridiques accomplis par les parties de la relation des affaires qui s’échangent
entre elles les droits intellectuels des affaires, tout en respectant les dispositions du droit
international des affaires. Ils sont aussi des faits juridiques qui ne causent pas
intentionnellement des dommages entre les parties de relation des affaires ou à l’autrui
(exemple de la donation d’un chèque avec provision, de la vente d’un fonds de
commerce, de la location d’un local commercial, de l’hypothèque, de la création d’une
société commerciale, etc.).

II- Les faits juridiques humains illicites


Les faits juridiques humains illicites sont des faits qui ne sont prévus ou qui sont interdits
par le droit des affaires. Ils sont des faits juridiques accomplis par les parties de la relation
des affaires qui s’échangent entre elles les droits intellectuels des affaires, tout en violant
les dispositions du droit international des affaires. Ils sont aussi des faits juridiques qui
causent intentionnellement des dommages entre les parties de relation des affaires ou à
l’autrui (exemple de la donation d’un chèque sans provision, de l’escroquerie, de la
contrefaçon et du dumping et qui sont soit des crimes, des délits ou des contraventions
dans les domaines des affaires et qui sont sanctionnés par le droit pénal).

Sous-section II : Les faits juridiques naturels


Les faits juridiques naturels ou involontaires sont des sources des droits subjectifs des
affaires. Ils se cirent en dehors des volontés des parties de la relation des affaires. Ils
peuvent être des faits juridiques involontaires biologiques ou faits juridiques involontaires
physiques. Pour aborder les faits juridiques involontaires, on va se contenter d’aborder la
définition des faits juridiques naturels (paragraphe I) et la typologie des faits
juridiques naturels (paragraphe II).

54
Paragraphe I : La définition des faits juridiques naturels
Les faits juridiques naturels sont des faits qui émanent en dehors des volontés des parties de la
relation des affaires. Ils sont donc des faits juridiques non recherchés ou non voulus par les parties
de la relation des affaires. Ils se créent par la nature des choses et engendrent l’échange des
droits subjectifs entre les parties de la relation juridique.

Paragraphe II : La typologie des faits juridiques naturels


Les faits juridiques naturels peuvent résulter de la nature biologique ou de la nature
physique. Ils sont donc répartis entre des faits juridiques naturels biologiques et les faits
juridiques naturels physiques. Pour aborder la typologie des faits juridiques naturels, il
faut aborder les faits juridiques naturels biologiques (I) et les faits juridiques naturels
physiques (II).

I- Les faits juridiques naturels biologiques


Les faits juridiques naturels biologiques sont des faits juridiques qui se créent en dehors
de des volontés par parties de la relation des affaires. Ils émanent de la nature biologique
des parties de la relation des affaires. Le droit objectif des affaires attache des effets
juridiques aux faits juridiques naturels biologiques (exemple de la naissance d’une
personne qui pourra hériter un fonds de commerce, de la mort d’un commerçant titulaire
d’un fonds de commerce, de la majorité, de physique ou mental, etc.).

II- Les faits juridiques naturels physiques


Les faits juridiques naturels physiques sont des faits juridiques qui se créent en dehors de
des volontés par parties de la relation des affaires. Ils émanent de la nature physique des
choses qui entourent les parties de la relation des affaires. Ils sont des évènements
juridiques imprévisibles et insurmontables (exemple de la force majeure, de l’incendie qui
ravage une entreprise, du simple écoulement du temps, etc.). Le droit des affaires
attache des effets juridiques aux faits juridiques naturels physiques.

Section II : la nature des droits intellectuels


Les droits intellectuels sont les droits dont les personnes physiques ou morales du droit des
affaires peuvent toutes seules tirer des profits des choses immatérielles (création industrielle,
ouvrage, pièce théâtrale, etc.) Les droits intellectuels sont des droits moraux ou financiers qui
sont créés par les personnes physiques ou morales du droit des affaires. Les droits intellectuels se
composent des droits qu’ont les personnes physiques ou morales du droit des affaires sur une :

55
- création (exemple du droit de brevet d’invention, du dessin et modèle industriel, de la marque,
etc.) ;
- œuvre (exemple du droit d’auteur) ;
- clientèle (exemple du fonds de commerce).

Section II : La typologie des droits intellectuels


Les droits intellectuels font partie de la propriété intellectuelle qui est un domaine comportant
l'ensemble des droits exclusifs accordés sur des créations intellectuelles des personnes physiques
ou morales du droit des affaires. Les droits intellectuels se composent deux types de droits
intellectuels et qui sont : les droits de la propriété littéraire et artistique et les droits de la
propriété industrielle. Pour aborder la typologie des droits intellectuels, il faut aborder les droits
de la propriété littéraire et artistique (sous-section I) et les droits de la propriété industrielle
(sous-section I).

Sous-section I : Les droits de la propriété littéraire et


artistique
Parmi les droits intellectuels, on trouve les droits de la propriété littéraire et artistique. Les droits
d’auteurs et les droits voisins, ou les droits de la propriété littéraire et artistique, s'appliquent aux
œuvres de l'esprit. Ils sont régis par la loi N° 2-00 relative aux droits d'auteur et droits voisins et
qui est promulguée par le Dahir N° 1-00-20 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000).

Les conventions internationales relatives à la propriété littéraire


et artistique
Les droits de propriété littéraire et artistique sont énoncés à l’article 27 de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, qui consacre le droit de chacun à
la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur. Ils sont régis au niveau
international par les conventions internationales suivantes :
- la Convention de Berne de 1886 relative à la protection des œuvres littéraires et
artistiques et qui est administrée par l’Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle (OMPI) ;
- la Convention de 1952 relative au Droit d’Auteur et qui est administrée par
l’Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture
(UNESCO)

56
- la Convention de1967 instituant l’Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle (OMPI) ;
- la Convention Satellites de Bruxelles de 1974 concernant la distribution de
signaux porteurs de programmes transmis par satellite ;
- l’Accord sur les ADPIC de1994 (Annexe relative à la propriété intellectuelle de
la Convention instituant l’Organisation Mondiale du Commerce) ;
- le Traité de l’OMPI de 1996 relative au droit d'auteur ;
- le Traité de Beijing de 2012 relatif aux interprétations et exécutions
audiovisuelles.
Le Maroc a ratifié les conventions internationales relatives aux droits de
propriété littéraire et artistique comme il est indiqué dans le tableau suivant :
nature de la convention internationale date de
ratification
Convention de Berne de 1886 relative à la protection des œuvres 16 juin 1917
littéraires et artistiques
Convention de 1952 relative au Droit d’Auteur 8 février 1972
Convention de1967 instituant l’Organisation Mondiale de la 27 juillet 1971
Propriété Intellectuelle
Convention Satellites de Bruxelles de 1974 concernant la 30 juin 1983
distribution de signaux porteurs de programmes transmis par
satellite
Accord sur les ADPIC de1994 (Annexe relative à la propriété 15 avril 1994
intellectuelle de la Convention instituant l’Organisation Mondiale
du Commerce)
Traité de l’OMPI de 1996 relative au droit d'auteur 20 avril 2011
Traité de Beijing de 2012 relatif aux interprétations et exécutions 26 juin 2012
audiovisuelles
Conflit des lois au Maroc
Les règles spéciales dérogatoires : article 28 du Code de procédure civile
- En matière réelle immobilière, la juridiction compétente est celle de la situation des biens litigieux.
- En matière de réparation de dommage : l’action en réparation du dommage est portée devant le tribunal du lieu
où le fait dommageable s’est produit ou devant le domicile du défendeur au choix du demandeur.
- En matière de fournitures, travaux, locations ou louages d’ouvrages, l’action est portée devant le tribunal du
lieu où la convention a été contractée ou exécutée lorsque l’une des parties est domiciliée en ce lieu.

57
- En matière de successions : l’action est portée devant le tribunal du lieu où la succession est ouverte. Ce lieu est
le domicile du défunt.
- En matière de société, l’action est portée devant le lieu du siège social.
- En matière de faillite, l’action est portée devant le tribunal du domicile ou de la dernière résidence du failli.

Sous-section II : Les droits de la propriété industrielle


Parmi les droits intellectuels, on retrouve les droits de la propriété industrielle. la propriété
industrielle, qui regroupe elle-même, d'une part, les créations utilitaires, comme le brevet
d'invention et le certificat d'obtention végétale ou au contraire un droit de protection sui generis
des obtentions végétales, et, d'autre part, les signes distinctifs, notamment la marque
commerciale, le nom de domaine et l'appellation d'origine. Pour aborder les droits de la propriété
industrielle, on va se contenter d’aborder la nature des droits de la propriété industrielle
(paragraphe I) et la typologie des droits de la propriété industrielle (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des droits de la propriété


industrielle
Les droits de la propriété industrielle sont des droits qui désignent les œuvres de l’esprit
(inventions ; dessins et modèles ; emblèmes, noms et images utilisés dans le commerce, etc.). Les
droits de la propriété industrielle sont des droits en relation avec les créations industrielle de
l’esprit humain. Ils permettent la protection et la valorisation des inventions, des innovations et
des créations de l’esprit humain. Ils sont des droits moraux à caractère patrimonial et qui sont
attachés à la personne de l’auteur de l’œuvre.
Les droits de la propriété industrielle traitent, au Maroc, les domaines suivants :
- le brevet d’invention ;
- la marque ;
- le dessin et le modèle industriel ;
- les indicateurs géographiques et les appellations d’origine.

Paragraphe II : La typologie des droits de la propriété


industrielle
La propriété industrielle se compose au Maroc des brevets d'invention, des marques, des dessins
et modèles industriels et des indications géographiques. Tous les droits de la propriété
industrielle sont protégés au Maroc par la loi N° 17-97 relative à la protection de la propriété
industrielle. Pour aborder la typologie des droits de la propriété industrielle, on va se contenter

58
d’aborder le brevet d’invention (I), la marque (II), le dessin et le modèle industriel (III) et
l’indication géographique et l’appellation d’origine (IV).

I- Le brevet d’invention
Le brevet d'invention est un droit de propriété industrielle. Il peut concerner un produit ou un procédé qui
apporte une solution technique à un problème donné. Il est régi par le Dahir N° 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15
février 2000) portant promulgation de la loi N° 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle.

A- La définition du brevet d’invention


Le brevet d’invention est un titre de propriété industrielle dont l’objet est de protéger une
invention qui apporte une nouvelle solution à un problème technique. L’invention peut
concerner la création d’un nouvel objet ou l`amélioration d’un objet existant. L’objet de
l’invention peut être un produit ou un procédé qui résout un problème technique.
Il est aussi un droit délivré par l'État à un inventeur pour interdire à des tiers d'exploiter
son invention par des moyens commerciaux durant un délai limité, généralement de 20 ans à
compter du jour du dépôt de la demande d’enregistrement.

Il est un titre officiel qui atteste de la propriété industrielle d'une création par une personne
physique ou morale.
Il est un document attestant l'appartenance à une personne physique ou morale d'une création
industrielle précise.
Il est aussi un outil juridique permettant de protéger les résultats de la recherche scientifique et
technique d’une personne physique ou morale.
Les brevets d’invention peuvent concerner des inventions qui :
1- nous facilitent la vie : la voiture, l’avion, le train, le téléphone, l’ampoule électrique, le portable,
etc. ;
2- nous aident à comprendre le monde : le télescope, le microscope, le satellite, la méthode de
braille, l’imprimante, etc. ;
3- nous divertissent : la télévision, la radio, l’appareil photo, la guitare, etc. ;
4- nous sauvent la vie : l’extincteur, le transistor, les médicaments, etc.

B- Les caractères du brevet d’invention


Le brevet d'invention est un droit industriel qui a des caractères bien précis. Il est conçu comme
une technique ou une méthode qui apporte une solution à un problème technique bien
déterminé. Le Dahir N° 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation de la loi N°
17-97 relative à la protection de la propriété industrielle précise que le brevet d'invention est un
droit industriel qui a des caractères bien précis.

59
C- Les exceptions du brevet d’invention
La protection de la propriété industrielle prévoit une liste d’exclusion des brevets
d’inventions et qui se composent des :
- découvertes ainsi que les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ;
- créations esthétiques ;
- présentations d’informations ;
- plans, principes et méthodes dans l’exercice d’activités intellectuelles, en matière de
jeu ou dans le domaine économique ;
- programmes d’ordinateurs considérés en tant que tels ;
- inventions contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ;
- méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou animal ;
- méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal ;
- variétés végétales ou les races animales ;
- procédés essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou de sélection de
races d’animaux.

D- Les attributs du titulaire de brevet d’invention


Le titre de brevet d’invention confère à son titulaire plusieurs attributs dont on peut citer ;
- le droit d’interdire à toute personne d’utiliser son brevet d’invention sans son autorisation ;
- le droit de rentabiliser son brevet d’invention et de le développer ;
- le droit d’assurer un avantage stratégique et commercial face à la concurrence ;
- le droit à un bien immatériel ou moral qui peut être exploité de façon personnelle par son
propriétaire ou par une autre personne à travers un contrat de licence ;
- le droit de vendre, de louer, de mettre en gage son brevet d’invention, etc.
- le droit d’inscrire son brevet d’invention sur le registre national des brevets ;
- le droit de rendre les actes du brevet d’invention publics et opposables aux tiers après son
inscription sur le registre national des brevets.

1-2- La protection internationale du brevet d’invention


Les brevets d’invention jouissent d’une protection internationale.
- Les fondements de la protection internationale du brevet d’invention : la convention
internationale de 1970 créant l’OMPI et qui est connue par la convention internationale de
coopération en matière des brevets d’invention ;

60
- Le dépositeur : L’inventeur ou son mandataire peut déposer la demande de la protection
internationale de son brevet d’invention ;
- le délai du dépôt de la demande de la protection internationale : 12 mois à compter de la date
du dépôt de la demande de protection dans son pays natal ;
- la typologie du dépôt de la demande de la protection internationale du brevet d’invention : il
y’a 4 façons
1- dépôt auprès de l’office national du pays natal qui se charge de la transmission du dossier ;
2- dépôt auprès de chaque office national des pays étrangers ciblés ;
3- dépôt auprès de l'office régional pour des pays adhérents à des systèmes régionaux ;
4- dépôt auprès de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) pour bénéficier
de la protection dans tous les pays adhérents au traité de coopération en matière de brevet et
qui regroupe plus de 155 pays dont le Maroc.

II- La marque
La marque constitue un droit de la propriété industrielle. Elle est régie, au Maroc, par des lois
nationales et les conventions internationales qui sont ratifiées par le Maroc et incorporées dans le
domaine du droit de la propriété industrielle. Pour aborder la marque, on va se contenter
d’aborder la définition de la marque (A), les caractères de la marque (B), la typologie de la
marque (C), les différentes formes de la marque (D) et l’enregistrement de la marque (F).

A- La définition de la marque
La marque est définie par l’article 133 de la loi N° 17.97 relative à la protection de la propriété
industrielle telle qu’elle est complétée et modifiée par la loi N° 31.05. L’article 133 de la loi N° 17.97
relative à la protection de la propriété telle qu’elle est complétée et modifiée par la loi N° 31.05 a
défini la marque comme étant « un signe susceptible de représentation graphique servant à
distinguer les produits ou les services d’une personne physique ou morale ».
La marque est donc un signe permettant à un acteur économique ou social de distinguer les
produits ou les services qu'il distribue des produits ou des services identiques ou similaires de ses
concurrents.

B- Les caractères de la marque


La marque, qui est un droit de propriété industrielle, se caractérise par plusieurs caractères. Parmi
les caractères de la marque, on peut citer :
- Elle est conceptualisée par un signe sensible apposé sur un produit de fabrique, de commerce
ou de service ;

61
- Sa finalité est de distinguer les produits ou les services similaires émanant de plusieurs
concurrents ;
- Elle constitue donc une richesse d’une personne physique ou morale ;
- Elle ne se résume pas seulement à des noms et des symboles, mais elle cristallise les
perceptions et les sentiments des consommateurs à l’égard d’un produit ou d’un service et de
ses performances ;
- Elle représente tout ce que le produit ou le service signifie pour les consommateurs.

C- L’importance de la marque
La marque jouit d’une plus grande importance au niveau de l’économie nationale. Elle initie et
encourage la production économique à travers l’attraction des consommateurs (marques de
commerce) et des utilisateurs (marques de fabrique) et des prestataires (marques de service). En
général, la marque a une plus grande importance car :
- elle est un pouvoir marketing et économique ;
- elle influence les consommateurs (le consommateur paye pour la marque avant le produit) ;
- elle valorise son propriétaire ;
- elle crée une valeur sur le marché économique ;
- elle est un repère pour la qualité ;
- elle exprime une valeur ou un savoir-faire ;
- elle est un actif incorporel d’une personne physique ou morale.

D- La typologie de la marque
La marque peut être une marque de fabrique, de commerce et de service et qui concernent les
produits de fabrique et de commerce et les services. Les marques de fabrique, de commerce ou
de service sont traitées par le titre IV de la loi N° 17-97 relative à la propriété industrielle (articles
133 à 165). La marque peut être aussi une marque collective ou une marque de certification. Pour
aborder la typologie de la marque, il faut aborder la marque de fabrique, la marque de
commerce, la marque de service, la marque collective et la marque de certification.

1- La marque de fabrique
La marque de fabrique est un droit de la propriété industrielle. Elle peut être une dénomination
ou un signe de représentation graphique ou sonore qui caractérise l'activité d’une personne
physique ou morale. Pour aborder la marque de fabrique, on va se contenter d’aborder la nature
de la marque de fabrique et quelques images de la marque de fabrique.

1-1- La nature de la marque de fabrique

62
Elle est un nom donné à un produit par son fabricant.
Elle est l’indication que le fabricant appose sur les produits qu’il fabrique.
Elle est une indication portée sur un objet ou un produit par son fabriquant afin d'annoncer sa
provenance.
Elle est le signe qui permet de distinguer la manière de faire d'une personne physique ou morale.
Elle est la dénomination qui caractérise l'activité économique d'une personne physique ou
morale.

1-2- Le produit de la marque de fabrique


Le produit de la marque de fabrique peut être aussi un produit fini ou un produit semi fini ou de
de base.

1-3- Le signe de la marque de fabrique


Le signe de la marque de fabrique peut être :
- un mot (exemple Peugeot 306, Maroc télécom, Poste Maroc, etc.),
- un dessin (dessin de la voiture Peugeot 309, dessin du Maroc télécom, dessin du Poste Maroc,
etc.),
- un logo (logo de la voiture Peugeot 309, logo du Maroc télécom, logo du Poste Maroc, etc.),
- un slogan (exemple du slogan de la voiture 309 « toujours partante », du slogan du Maroc
Telecom « un nouveau monde vous appelle », du slogan du Poste Maroc « le contact qui vous
facilite la vie », du slogan du Decathlon : « à fond la forme », etc.),
- un signal sonore (on l’entend à la radio ou à la télévision, exemple du signal sonore de la voiture
Peugeot 309 « toujours partente »).

1-4- L’acquisition de la marque de fabrique


Elle s’acquiert après son enregistrement par l’organisme public chargé de la protection des droits
de la propriété industrielle.

1-5- Les caractères de la marque de fabrique


- Elle est une marque destinée à l’utilisation des ménages ;
- Elle concerne une activité économique dans le domaine de la production, du commerce ou de la
fourniture des services ;
- Elle s’entend aussi à la marque de service ;
- Elle peut être gagée pour bénéficier d’un crédit bancaire ;
- Elle peut être exploitée par son titulaire ;
- Elle peut être cédée à une personne physique ou morale par un contrat de licence.

63
1-6- L’extinction de la marque de fabrique :
Elle s’éteint pour l’un des motifs suivants :
1- l’expiration de la période de son enregistrement non renouvelable ;
2- la renonciation au droit par son titulaire ;
3- à défaut de son exploitation ;
4- la perte de ses caractères distinctifs suffisants ;
5- la cessation de son activité économique par son titulaire.

1-2- La marque de commerce


La marque de commerce est un droit de la propriété industrielle. Elle est une indication apposée
sur le produit à commercialiser. Pour aborder la marque de commerce, on va se contenter
d’aborder la nature de la marque de commerce et quelques exemples de la marque de
commerce.

2-1- La nature de la marque de commerce


- Elle est un signe ou une combinaison de signes porté ou portée sur les produits à
commercialiser ;
- Elle est l’indication que le distributeur appose sur les produits qu’il commercialise.
- Elle est donc une indication apposée par le distributeur sur les produits qu’il commercialise.

2-2- La consistance de la marque de commerce


Elle peut prendre l’une des consistances suivantes :
- un mot ;
- un dessin ;
- un symbole ;
- une combinaison entre ces trois mots.

2-3- Les caractères de la marque de commerce


- Elle peut coexister avec la marque de fabrique ;
- Elle n’assure plus la fonction d’identification d’origine des produits qu’elle concerne (car un
produit commercialisé peut être revêtu de plusieurs indications appartenant à plusieurs
producteurs successifs) ;
- Elle constitue le véritable actif d’une entreprise ;
- Elle sert à faire distinction entre les marchandises ou les services qui existent sur le marché.

3- La marque de service

64
La marque de service est un droit de la propriété industrielle. Elle est une prestation rendue
par un opérateur à son client. Pour aborder la marque de service, on va se contenter d’aborder
la définition de la marque de service, les signes de la marque de service, l’objectif de la
marque de service et les caractères de la marque de service.

3-1- La définition de la marque de service


- La marque de service, appelée aussi marque de produit, est un signe qui sert à identifier les
services de plusieurs fournisseurs ;
- Elle est un concept ou un symbole précisant une marque reconnaissable des services rendus par
un fournisseur aux prestataires.

3-2- Les signes de la marque de service


Le signe de la marque de service peut être :
- un mot (royal air Maroc, Aire France, etc.) ;
- un nom (hôtel Marriott) ;
- un symbole (symbole du cheval pour la banque populaire) ;
- toute combinaison entre ces trois ingrédients.

3-3- L’objectif de la marque de service


- Elle est utilisée pour identifier et distinguer les services d'un fournisseur de ceux fournis par
d'autres fournisseurs ;
- Elle sert pour indiquer la source des services fournis par les différents fournisseurs aux
prestataires ;
-Elle indique les différents services fournis par les opérateurs ou les agents économiques
(banques, transporteurs, assurances, hôtels, professions libérales, bureaux d’études et de
conseils, etc.).

3-4- Les caractères de la marque de service


- Elle accompagne les différents reçus rendus par les opérateurs ou les agents économiques ;
- Elle a un caractère immatériel car le service rendu fait perdre à la marque du service son
support concret ;
- Elle est utilisée comme un nom ou un enseigne du service ;
- Elle se matérialise sur les accessoires utilisés au niveau des services rendus aux prestataires
(exemples : étiquette sur une valise, signe apposé sur des carnets de chèques, etc.).

34- La marque collective

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La marque collective est toute marque exploitée par toute personne respectant un règlement
d’usage établi par le titulaire de l’enregistrement de cette marque collective. Pour aborder la
marque collective, il faut aborder la nature de la marque collective, la définition de la marque
collective, l’importance de la marque collective et quelques exemples de marques collectives.

4-1- La nature de la marque collective


La marque collective est toute marque déposée par un groupement de personnes (association,
coopérative, etc.). Elle permet de distinguer les produits ou les services de ses membres de ceux
d’autres entités. L’utilisation de la marque collective se fait à travers le respect d’un règlement
d’usage. Elle s'applique à un produit ou un service qui respecte certaines normes précisées dans
le règlement de son enregistrement. Elle garantit que le produit ou le service présente certains
caractères établis par un règlement d’usage. Elle ne peut faire l’objet ni de cession, ni de gage, ni
d’aucune mesure d’exécution forcée. Elle peut être transmise à une autre personne morale. Elle
peut être exploitée par toute personne respectant le règlement d’usage établi par le titulaire de
l’enregistrement (la jurisprudence exige que le règlement d’usage soit annexé au dépôt). Elle
peut appartenir à une ou plusieurs entreprises et doit être constituée par un signe distinctif,
autorisé et disponible.

4-2- La définition de la marque collective


La marque collective est toute marque exploitée par un groupe de personnes physiques
constituant une coopérative ou une association et respectant un règlement d’usage établi par
ce groupe de personnes physiques et enregistré lors de l’enregistrement de la marque
collective.

4-3- L’importance de la marque collective


L’importance de la marque collective réside dans le fait d’offrir des solutions juridiques aux
entreprises souhaitant commercialiser leurs produits et qui trouvent des difficultés à être
reconnus par les consommateurs ou par les grands distributeurs, s’ils étaient lancés
individuellement.

4-4- Les caractères de la marque collective


- Elle appartient à un groupe de personnes physiques sous forme d’une coopérative ou d’une
association ;
- l’exploitation et l’enregistrement d’une marque collective nécessite l’établissement d’un
règlement intérieur ;
- les caractères communes de la marque collective doivent être indiqués dans le règlement
intérieur ;

66
- le dépôt de la demande d’enregistrement doit être accompagné du règlement intérieur ;
- les particuliers ne peuvent pas enregistrer une marque collective ;
- la concession d’une marque collective ne peut être fait qu’à des coopératives ou des
associations.

5- La marque de certification
Plusieurs pays prévoient la protection des marques de certification. Les marques de certification
peuvent être utilisées par n’importe quelle personne qui respecte les critères définis par le
titulaire de la marque. Pour aborder la marque de certification, on va se contenter d’aborder la
nature de marque de certification, la fonction de marque de certification et quelques exemples
de marques de certification.

5-1- La nature de la marque de certification


La marque de certification est généralement accordée à des produits respectant des
normes définies mais ne sont pas réservées aux membres d'une entité. Elle peut être
utilisée par quiconque qui veut certifier que les produits en question respectent certaines
normes établies. La marque de certification est généralement accordée à un produit
respectant des normes définies.
La marque de certification peut être utilisée avec la marque individuelle du producteur
d'un produit particulier. Le label utilisé comme marque de certification sera la preuve que
les produits de l'entreprise répondent aux normes précises exigées pour l'utilisation de
cette marque. On peut citer comme un exemple du la marque de certification, la marque
de certification « ISO 9000 » qui est reconnue sur le plan international.

5-2- La fonction de la marque de certification


La marque de certification a exclusivement une fonction de garantie indiquée par l’alinéa
2 de l’article 166 de la loi N° 17-97 relative la propriété industrielle. Elle s’applique « ...au
produit ou service qui présente notamment, quant à sa nature, ses propriétés ou ses
qualités, des caractères précisés dans son règlement » (même alinéa 2 de l’article 166).
L’usage de la marque de certification implique l’appartenance à une personne morale
(art. 172), alors que son dépôt peut être effectué par toute personne morale qui n’est ni
fabricant, ni importateur, ni vendeur de produits ou de services (l’article 171).

D- Les différentes formes de la marque

67
Puisque la marque est un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les
produits ou services d’une personne physique ou morale, cette marque peut prendre des formes
différentes. Elle peut prendre la forme d’une dénomination qui se lit (marque nominale ou
verbale), la forme d’une figure qui s’adresse à la vue (marque figurative), la forme d’une
dénomination et d’une figure en même temps (marque complexe ou semi-figurative), la forme
d’un son qui s’entend (marque sonore), la forme d’une odeur qui se sent (marque olfactive) ou
enfin la forme de trois dimensions (marque tridimensionnelle). Pour aborder les différentes
formes de la marque, il faut aborder la marque nominale, la marque figurative, la marque
complexe, la marque olfactive et la marque tridimensionnelle.

1- La marque nominale
La marque nominale est représentée au moyen de mots, assemblages de mots, lettres, chiffres,
etc.

2- La marque figurative
La marque figurative est une marque qui ne se lit pas. Elle se compose d'images ou de graphiques.

3- La marque complexe
La marque complexe est une marque qui combine à la fois des signes verbaux et des figures. La
marque complexe se lit et se voit en même temps.

4- La marque sonore
La marque sonore est représentée sous forme graphique telle une notation musicale.

5- La marque olfactive
La marque olfactive est représentée par une odeur, fragrances, etc. Elle nécessite
toutefois le recours à un procédé technique permettant de la représenter visuellement
(par exemple sous la forme d’un dégradé de couleurs).

6- La marque tridimensionnelle
La marque tridimensionnelle, constituée d’un signe figuratif à trois dimensions, permet de
protéger la forme d’un produit ou son conditionnement ou encore la forme caractérisant
un service. Elle est classée par le législateur dans la catégorie des marques figuratives au même
titre que les dessins, étiquettes, cachets, lisières, reliefs, hologrammes, logos, images de synthèse
et les dispositions, combinaisons ou nuances de couleurs. La marque tridimensionnelle, à l’instar
de toutes les marques, permet à un opérateur économique de distinguer ses produits ou services
de ceux de la concurrence.

68
1- Les conditions de l’enregistrement de la marque
La marque peut être enregistrée par toute personne physique ou morale titulaire ou propriétaire
de cette marque si certaines conditions sont satisfaites. L’enregistrement de la marque vise la
protection et l’augmentation de la valeur de cette marque dans le lieu où elle est enregistrée. De
même, l’enregistrement de la marque vise aussi de s’assurer qu’aucune tierce personne ne tente
de déposer une marque identique ou proche de la marque enregistrée dans le lieu où elle est
enregistrée. Au Maroc, on dépose la demande de l’enregistrement de la marque auprès de
l’Office Marocain de la Propriété Industrielle (OMPIC). Pour aborder les conditions de
l’enregistrement de la marque, il faut aborder l’éligibilité de la marque, la classification de la
marque, le dépôt de la demande d’enregistrement de la marque et la publication de la marque.

1-1- L’éligibilité de la marque


Toute marque ne peut être enregistrée que si elle remplit les critères de son éligibilité et qui sont
les suivants :
- la licité : Elle ne doit contenir ni signes interdits par la loi, comme les drapeaux, les emblèmes et
les poinçons officielles du pays ou d’organisations internationales, ou être contraire à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs, ni éléments trompeurs qui pourront induire le consommateur en
erreur.
- l’identité : Il s’agit de la capacité du signe à identifier des produits ou des services comme
provenant d’une entreprise et donc de distinguer ses produits de ceux d’autres entreprises. Il doit
également être indépendant de la désignation habituelle de l’objet marqué (exemple marque
« beurre » pour désigner du beurre). Le signe choisi ne doit pas consister non plus dans la
description de l’objet (exemple « coupant » pour un couteau) (article 134 de la loi 17-97).
- la disponibilité : Il ne peut être adopté ou admis comme marque un signe portant atteintes aux
droits antérieurs (marque enregistrée ou notoirement connue, nom commercial, etc.) (article 134
de la loi 17-97).

1-2- La classification de la marque


L’enregistrement de la marque exige tout d’abord la classification de cette marque et qui se fait
selon son produit ou son service. On classe la marque en fonction de la classification de
« l’arrangement de Nice de 1957 » qui indique qu’il y’a 34 classes pour les produits et 11 classes
pour les services (soit un total 45 classes). La classification de la marque permet d’indiquer
exactement dans quelle classe appartient le produit ou le service constituant cette marque.

1-3- Le dépôt de la demande d’enregistrement de la marque

69
Afin de pouvoir protéger une marque, il faut que son propriétaire dépose une demande
d’enregistrement de cette marque. Le dépôt d’une demande d’enregistrement de la marque doit
avoir lieu auprès d’un organisme officiel (national ou étranger) ou l’organisme international
chargé de l’enregistrement des marques. L’organisme officiel (national ou étranger) ou
l’organisme international chargé de l’enregistrement des marques procède à un examen plus ou
moins approfondi de la demande d’enregistrement de cette marque afin de valider son caractère
enregistrable.

1-4- La publication de la marque


Après le traitement de la demande d’enregistrement de la marque par l’organisme officiel chargé
de l’enregistrement des marques (OMPIC en cas du Maroc), ce dernier organisme procède à la
publication officielle de cette marque.

2-2- L’enregistrement international de la marque


L'enregistrement de marque peut se faire un niveau international. Même si la marque est un droit
de propriété industrielle à caractère territorial, toute personne physique ou morale qui souhaite
exporter ou développer son activité sur les marchés étrangers devra préalablement protéger sa
marque au niveau des pays concernés. C’est l’arrangement de Madrid de 1891 qui s’applique pour
l’enregistrement international des marques.

2-2-1- La demande de l’enregistrement international de la marque


La demande de l’enregistrement international d’une marque doit contenir des pièces
exigibles dans chaque État. La demande de l’enregistrement international de la marque
peut être déposée à tout moment au cours de sa durée d’enregistrement national. Ainsi
une demande d’enregistrement international d’une marque peut être déposée à tout moment
au cours de sa durée d’enregistrement national, c’est-à-dire à tout moment au cours des dix ans
qui est la durée légale de l’enregistrement national de cette marque.

2-2-2- Le lieu du dépôt de la demande de l’enregistrement international


de la marque
La demande de l’enregistrement international de la marque peut être déposée auprès de
l’organisme national officiel chargé de l’enregistrement des marques. Au Maroc, la demande de
l’enregistrement international de la marque doit avoir lieu auprès de l’Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale qui remplit le rôle de l'office d'origine. Elle peut aussi être
déposée auprès :

70
- d’un seul organisme étranger officiel chargé de l’enregistrement des marques, et ce lorsque le
titulaire d’une marque préfère protéger sa marque dans un seul État étranger ;
- de deux ou plusieurs organismes étrangers officiels chargés de l’enregistrement des marques, et
ce lorsque le titulaire d’une marque préfère protéger sa marque dans deux ou plusieurs États
étrangers.
Si le titulaire d’une marque préfère protéger sa marque dans plusieurs États étrangers, il peut
déposer sa demande d’enregistrement international de sa marque auprès de :
- l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) ;
- l’Organisation de la Propriété Industrielle et Commerciale des pays du Benelux qui couvre la
Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ;
- l’Organisation de la Propriété Industrielle et Commerciale des pays de l’Union européenne qui
couvre ses 27 États membres;
- l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle qui couvre ses 17 États membres.

2-2-3- Les taxes de l’enregistrement international de la marque


Afin de pouvoir bénéficier de l’enregistrement international d’une marque, la personne physique
ou morale dépositaire de la demande doit payer les taxes exigibles pour cet enregistrement
international de cette marque. La personne physique ou morale dépositaire de la demande d’un
enregistrement international d’une marque doit donc payer le montant des taxes et des
émoluments dus pour cette demande d’enregistrement international de cette marque.
Le montant des taxes et des émoluments dus pour l’enregistrement international d’une marque
varie selon de plusieurs paramètres (pays choisis, nombre de classes, marque avec ou sans
couleur, etc.). Un barème des émoluments et taxes prescrits par le règlement d'exécution
commun à l'Arrangement de Madrid et à son Protocole de Madrid est mis en vigueur à compter
du 1er juillet 2017. Le montant des taxes et émoluments dus pour une demande d’enregistrement
international d’une marque varie selon certaines désignations comme pour :
- la désignation du Benelux (BX) qui couvre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ;
- la désignation de l’Union européenne (UE) qui couvre ses 28 États membres ;
- la désignation de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) qui couvre ses 17
États membres.

2-2-4- La durée de l’enregistrement international de la marque


Toute personne physique ou morale, qui enregistre une marque bénéficie d’une protection
internationale contre toute exploitation frauduleuse par d’autre personne physique ou morale
pour une durée bien déterminée. La personne physique ou morale, qui bénéficie d’une protection
internationale de cette marque contre toute exploitation frauduleuse par d’autre personne

71
physique ou morale pour une durée bien déterminée, aura le droit au renouvellement de la durée
d’enregistrement international de sa marque si elle respecte les conditions de ce renouvellement.
L’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989 indiquent que le
renouvellement de l’enregistrement international de la marque peut avoir lieu pour deux périodes
de 5 ans chacune, c’est-à-dire ce renouvellement pour avoir une période globale de 10 ans (soit 5
ans × 2 = 10 ans). Ceci signifie que la marque peut être enregistrée au niveau international pour
une période globale de 15 ans (soit 5 ans pour l’enregistrement international initial + 10 ans pour
le renouvellement de l’enregistrement international initial).

III- Le dessin et le modèle industriel


Le dessin et le modèle industriel font partie des droits de la propriété industrielle. Toute
personne physique ou morale, ayant un domicile ou un établissement industriel ou
commercial bien connu, peut bénéficier de la protection de son dessin et son modèle
industriel si elle les enregistre. Le dessin et le modèle industriel ont un statut juridique
hybride, car ils sont à la fois considérés un droit d'auteur et un droit de la propriété
industrielle. Pour aborder le dessin et le modèle industriel, on va se contenter d’aborder
la définition du dessin et du modèle industriel (A) et l’enregistrement du dessin et
du modèle industriel (B).

A- La définition du dessin et du modèle industriel


La loi N° 17-97 relative à la propriété industrielle a défini d’une manière claire le dessin et le
modèle industriel. Au sens de l’article 104 de la loi N° 17-97 relative à la propriété
industrielle « est considère comme dessin industriel tout assemblage de lignes ou de
couleurs et comme modèle industriel toute forme plastique, associée ou non à des lignes
ou à des couleurs, pourvu que cet assemblage ou cette forme donne une apparence
spéciale à un produit industriel ou artisanal et puisse servir de type pour la fabrication
d'un produit industriel ou artisanal. ».
Le dessin est une représentation en deux dimensions, alors que le modèle est un objet ou
une représentation en trois dimensions. Ils concernent l’aspect visuel et esthétique d’un
produit. Ils peuvent concerner la forme, la configuration, la texture et, en général, tout
aspect ornemental ne résultant pas de considérations fonctionnelles. Ils peuvent
s’appliquer à l’apparence de tout produit ou à l’apparence d’une partie seulement de ce
produit. Le dessin peut consister en éléments bidimensionnels tels que les motifs, les
lignes ou les couleurs d’un produit. Le modèle peut consister en éléments en éléments

72
tridimensionnels tels que la forme ou la texture d’un produit. On parlera généralement du
dessin lorsqu'il s'agira de création en deux dimensions. De même on parlera du modèle
lorsqu'il s'agira d’une création en trois dimensions.

B- L’enregistrement du dessin et du modèle industriel


Le dessin ou le modèle industriel constitue un droit de la propriété industrielle pour la
personne physique ou morale qui l’a enregistré. La jouissance d’un droit sur un dessin ou
sur un modèle industriel est conditionnée par son enregistrement auprès de l’organisme
national officiel chargé de l’enregistrement des dessins et des modèles industriels (cas de
l’Office Marocain de Propriété Industrielle et Commerciale pour le Maroc).
L’enregistrement du dessin ou du modèle industriel peut se faire au niveau national ou
international. Pour aborder l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel, on va se
contenter d’aborder les conditions d’enregistrement du dessin ou modèle industriel, la
typologie d’enregistrement du dessin ou modèle industriel et les effets
d’enregistrement du dessin ou modèle industriel.

1- Les conditions d’enregistrement du dessin ou modèle industriel


La loi N° 17- 97 relative à la propriété industrielle régit les conditions de l’enregistrement
du dessin ou modèle industriel. Elle s’applique aux personnes physiques et morales
marocaines titulaires d’un dessin ou d’un modèle industriel et à celles d’États parties
conventions internationales auxquelles le Maroc fait partie. La loi N° 17- 97 relative aux
droits de la propriété industrielle exige plusieurs conditions pour que les personnes
physiques et morales marocaines et celles des autres États parties aux conventions
internationales auxquelles le Maroc fait partie puissent enregistre leurs dessins ou
modèles industriels auprès de l’organisme national officiel chargé de l’enregistrement des
dessins et des modèles industriels (cas de l’Office Marocain de Propriété Industrielle et
Commerciale pour le Maroc). Pour aborder les conditions de l’enregistrement du dessin
ou du modèle, on va se contenter d’aborder la classification du dessin ou modèle
industriel, la nouveauté du dessin ou modèle industriel, l’individualité du dessin ou
modèle industriel, la non-contrariété du dessin ou modèle industriel avec l’ordre public
et les bonnes mœurs et la divulgation non opposable du dessin ou modèle industriel.

1-1- La classification du dessin ou du modèle industriel

73
Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle
soit classé selon la classification de l’Arrangement Locarno de 1968 qui est un système
international utilisé pour classer les produits aux fins de l'enregistrement
des dessins et modèles industriels.
La classification de Locarno a été révisée à plusieurs reprises par le Comité d’experts. La
présente édition, qui est la onzième, est le résultat global de toutes les révisions
précédentes et de celle d'octobre 2015. Elle comprend 32 classes et 219 sous-classes, avec
des notes explicatives, selon le cas. La liste alphabétique des produits, qui comprend
5107 entrées en français, se présente dans l’ordre alphabétique indépendamment de la
classe dans laquelle chaque produit est rangé, ainsi que dans l’ordre des classes et des
sous-classes, dans l’ordre alphabétique sous chaque sous-classe. Les textes de la
classification de Locarno qui font foi (français et anglais) sont publiés par le Bureau
international de l’OMPI en ligne. La onzième édition a été publiée en juin 2016 et est
entrée en vigueur le 1er janvier 2017. Elle remplace les éditions antérieures.

1-2- La nouveauté du dessin ou du modèle industriel


Le dessin ou modèle est considéré comme nouveau si, à la date de dépôt de la demande
de son enregistrement ou à la date de sa priorité, aucun dessin ou modèle identique n’a
été rendu accessible au public par voie de publication, d’utilisation, d’enregistrement ou
par tout autre moyen de divulgation, en n’importe quel lieu du monde. Ce dessin ou ce
modèle peut être identique. Ils sont considérés comme identiques lorsque leurs
caractéristiques particulières ne diffèrent que par des détails insignifiants qui n’influent
pas sur la perception globale que l’on a du dessin ou modèle.

1-3- L’individualité du dessin ou du modèle industriel


Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle
soit considéré comme présentant un caractère individuel. Le dessin ou le modèle est
considéré comme présentant un caractère individuel si l’impression globale qu’il produit
sur le consommateur diffère de celle du produit d’un dessin ou d’un modèle qui a été
divulgué au public avant la date de dépôt de la demande de son enregistrement ou la
date de sa priorité.

1-4- La non-contrariété du dessin ou du modèle industriel avec l’ordre


public et les bonnes mœurs
74
Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle ne
soit pas contraire ou en contradiction avec l’ordre public et les bonnes mœurs.
L'ordre public est l'état social correspondant à l'ensemble des règles obligatoires qui
permettent la vie en société et l'organisation de la nation. Sans ces règles obligatoires
édictées dans l'intérêt général, les sociétés humaines ne sauraient survivre. L'ordre public
couvre toutes les notions générales relatives à la sécurité, la tranquillité et la salubrité
publiques.
Les bonnes mœurs sont les habitudes, les usages conformes à la moralité, à la religion et
à la culture d'un pays ou d'un peuple ou une nation. Elles constituent un ensemble de
normes, le plus souvent coutumières, en partie formulées dans les traités de civilité et
dans les règles de droit civil et pénal. Elles varient selon les peuples et les époques, et
constituent l'un des objets d'étude de l'ethnologie et de la sociologie historique. La
notion de bonnes mœurs porte essentiellement sur la vie privée et sur son respect, elle
est le contrepoint de celle d'ordre public. Les bonnes mœurs renvoient de nos jours à des
comportements interdits par la loi (pornographie, inceste, prostitution, proxénétisme,
pudeur, etc.).

1-5- La divulgation non opposable du dessin ou du modèle industriel


Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle ne
fasse pas l’objet d’une divulgation opposable, c’est-à-dire sa divulgation est non
opposable de la part des personnes physiques ou morales. Il n’est pas tenu compte de la
divulgation d’un dessin ou modèle faisant l’objet d’une demande d’enregistrement si
cette divulgation a été faite pendant la période de six mois précédant la date de dépôt de
la demande ou la date de sa priorité par :
- le créateur ou son ayant droit ou un tiers sur la base d’informations fournies ou d’actes
accomplis par le créateur ou son ayant droit ;
- un tiers à la suite d’une conduite abusive à l’égard du créateur.

2- La typologie de l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel


Le dessin ou le modèle industriel peut être enregistré au niveau national (enregistrement
national) ou au niveau international (enregistrement international). La personne physique
ou morale titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel peut enregistrer son dessin ou
son modèle industriel dans le lieu où elle a un domicile ou un établissement industriel ou

75
commercial (enregistrement national). Elle peut aussi enregistrer son dessin et son
modèle industriel, selon son choix, dans un ou plusieurs pays étrangers (enregistrement
international). L’enregistrement du dessin ou du modèle industriel doit être entretenu
afin de conserver et d’augmenter la valeur de ce dessin ou modèle industriel. De même, il
faut procéder à la surveillance de l’enregistrement national ou international du dessin ou
modèle industriel afin de s’assurer qu’aucun tiers ne tente de déposer un dessin ou un
modèle industriel identique ou proche de celui enregistré. Pour aborder la typologie
d’enregistrement du dessin ou modèle industriel, il faut aborder l’enregistrement
national du dessin ou du modèle industriel et l’enregistrement international du dessin
ou du modèle industriel

2-1- L’enregistrement national du dessin ou du modèle industriel


L’acquisition du titulaire d’un dessin et d’un modèle industriel d’un droit sur son dessin et
son modèle industriel est conditionnée par l’enregistrement de ce dessin et ce modèle
industriel. Ainsi l’enregistrement national d’un dessin et d’un modèle industriel prohibe
toute divulgation publique et toute exploitation du dessin et du modèle industriel par
toute personne tierce.
La demande de l’enregistrement national d’un dessin ou d’un modèle industriel doit
contenir les pièces fixées par chaque État (au Maroc ces pièces sont fixées par la loi N° 17-
97 relative à la propriété industrielle).
Le titulaire d’un dessin et d’un modèle industriel doit déposer sa demande
d’enregistrement national de son dessin et d’un modèle industriel auprès de l’organisme
national officiel chargé de l’enregistrement des dessins et des modèles industriels. Il faut
aussi payer les taxes exigibles de l’enregistrement national du dessin ou modèle industriel
(Maroc il des taxes spécifiques et des taxes particulières).
L’enregistrement national d’un dessin ou d’un modèle industriel donne un droit de
protection d’une durée déterminée (de 5 ans au Maroc renouvelables pour deux durées
consécutives de 5 ans chacune ce qui donne une durée de protection totale de 15 ans).

1-2- L’enregistrement international du dessin ou du modèle industriel


L’Arrangement de La Haye de 1925, qui est un traité administré par l’Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), prévoit une procédure d’enregistrement
international du dessin ou du modèle industriel. Le titulaire d’un dessin ou d’un modèle

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industriel peut effectuer un seul dépôt international auprès de l’OMPI et qui se fait dans
son pays et par lequel il peut demander la protection de son dessin ou modèle industriel
dans un seul pays adhéré dans l’arrangement de La Haye ou dans plusieurs pays adhérés
dans l’arrangement de La Haye. Il peut aussi déposer sa demande d’enregistrement
international d’un dessin ou d’un modèle industriel auprès de :
- l’Office National de la Propriété Industrielle de chaque pays où le titulaire de ce dessin
ou modèle industriel souhaite obtenir la protection de son dessin ou son modèle
(exemple de l’Office National de la Propriété Intellectuelle de la France) ;
- l’Office Régional de la Propriété Intellectuelle qui regroupe plusieurs pays d’un même
continent ou d’une même région (exemple du Bureau Benelux des dessins ou des
modèles (BBDM) pour une protection en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, de
l’Office de l’Harmonisation dans le Marché Intérieur (OHMI) pour la protection des
dessins de modèles communautaires dans les pays de l’Union européenne, de l’office de
l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) pour une protection dans les
pays africains francophones, de l’Office de l’Organisation Régionale Africaine de la
Propriété Industrielle (ARIPO) pour la protection des dessins ou modèles industriels dans
les pays africains anglophones, etc.).
La demande de l’enregistrement international d’un dessin ou modèle industriel doit être
déposée avant l’expiration des 6 derniers mois qui précède la date du dépôt d’une
demande d’enregistrement national par le titulaire du dessin ou du modèle industriel qui
fait l’objet d’un enregistrement international.
L’enregistrement international du dessin ou du modèle industriel donne au titulaire de ce
dessin ou modèle industriel un droit de protection d’une durée limitée (5ans). Mais
l’enregistrement international du dessin ou modèle industriel donne aussi au titulaire de
ce dessin ou modèle industriel le droit au renouvellement de la durée limitée de
l’enregistrement international (renouvellement pour deux périodes de 5 ans chacune, ce
qui donne une durée totale de 15 ans maximum).

3- Les effets de l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel


La personne physique ou morale titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel est tenu
d’enregistrer son dessin ou son modèle industriel afin de le protéger et de jouir de ses
profits pécuniaires et moraux. L’enregistrement d’une personne physique ou morale

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titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel produit plusieurs effets pour cette
personne physique ou morale titulaire de ce dessin ou de ce modèle industriel. Parmi
principaux effets de l’enregistrement d’un dessin ou d’un modèle industriel, on peut citer
la protection du dessin ou du modèle industriel par la personne physique ou morale
titulaire de ce dessin ou de ce modèle industriel et la valorisation de l’activité
entrepreneuriale de la personne physique ou morale titulaire de ce dessin ou de ce
modèle industriel. Les effets de l’enregistrement d’un dessin ou d’un modèle industriel
sont les suivants :
- la protection du dessin ou du modèle industriel ;
- l’initiation des consommateurs ;
- la valorisation de l’activité entrepreneuriale.

IV- L’indication géographique et l’appellation d’origine


Parmi les droits de la propriété industrielle au Maroc, on retrouve l’indication
géographique et l’appellation d’origine. L’indication géographique et l’appellation
d’origine sont une opportunité de promouvoir des comportements compétitifs parmi les
producteurs intéressés par la différenciation des produits sur la base de la qualité. Pour
aborder l’indication géographique et l’appellation d’origine, on va se contenter d’aborder
la définition de l’indication géographique et de l’appellation d’origine (A) et
l’enregistrement de l’indication géographique et l’appellation d’origine (B).

A- La définition de l’indication géographique et l’appellation d’origine


Selon l’article 180 de la loi N° 17.97 relative à la protection de la propriété industrielle,
l’indication géographique est « toute indication qui sert à identifier un produit comme
étant originaire d’un territoire, d’une région ou d’une localité de ce territoire, dans les
cas où une qualité, une réputation ou autre caractéristique déterminée du produit peut
être attribuée essentiellement à cette origine géographique ».
De même selon l’article 181 de la loi N° 17-97 relative à la protection de la propriété
industrielle, l’appellation d’origine est « la dénomination géographique d’un pays, d’une
région ou d’une localité servant à désigner un produit qui en est originaire et dont la
qualité, la réputation ou autres caractéristiques déterminées sont dues exclusivement
au milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains ».

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B- L’enregistrement de l’indication géographique ou de l’appellation
d’origine
La protection de l’indication géographique ou l’appellation d’origine exige son
enregistrement de par le groupe qui constitue ses titulaires. L’indication géographique ou
l’appellation d’origine peut être enregistrée au niveau national (enregistrement national)
ou au niveau international (enregistrement international). Pour aborder l’enregistrement
de l’indication géographique ou l’appellation d’origine, il faut aborder l’enregistrement
national de l’indication géographique ou de l’appellation d’origine et l’enregistrement
international de l’indication géographique ou de l’appellation d’origine.

1- L’enregistrement national de l’indication géographique ou


l’appellation d’origine
L’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine exige le
dépôt d’une demande pour cet enregistrement national de l’indication géographique ou
l’appellation d’origine. La demande d’enregistrement national de l’indication
géographique ou l’appellation d’origine doit être formulée par le groupe des personnes
qui sont les titulaires de cette indication géographique ou appellation d’origine. De même
la demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation
d’origine doit être traité un organe compétent ( 23) qui valide ou ne valide pas cette
demande d’enregistrement national de cette indication géographique ou appellation
d’origine.
Si la demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation
d’origine est acceptée, elle sera publiée auprès de l’Office Marocain de Propriété
Industrielle et Commerciale et sera aussi publiée dans le Bulletin Officiel.
L’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine auprès
de l’Office Marocain de Propriété Industrielle et Commerciale exige le paiement des taxes
d’enregistrement de cette indication géographique ou appellation d’origine et qui
répartissent entre :
- des taxes spécifiques ;

(23) La demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine


est traitée par une commission nationale des signes distinctifs d’origine et de qualité.

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- des taxes particulières.
L’enregistrement national de l’indication géographique ou de l’appellation d’origine se
fait pour une période de 10 ans qui peut être renouvelé indéfiniment, par période de 10
ans chacune.

2- L’enregistrement international de l’indication géographique ou


l’appellation d’origine
L’indication géographique ou l’appellation d’origine peut être protégée à l’étranger, c’est-
à-dire à l’extérieur du pays originaire de cette indication géographique ou appellation
d’origine. Pour aborder l’enregistrement international de l’indication géographique ou
l’appellation d’origine, on va se contenter d’aborder les dispositions d’enregistrement
international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine.

2-1- Les dispositions de l’enregistrement international de l’indication


géographique ou de l’appellation d’origine
Plusieurs conventions internationales composent le régime de l’enregistrement
international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine. Les conventions
internationales qui composent le régime de l’enregistrement international de l’indication
géographique ou l’appellation d’origine sont les suivantes :
- la Convention de Paris, adoptée en 1883, concernant la propriété industrielle ;
- l’Arrangement de Madrid, adopté en 1891, concernant la répression des indications de
provenance fausses ou fallacieuses sur les produits ;
- l’Arrangement de Lisbonne, adoptée en 1958, concernant la protection des appellations
d'origine ;
- le Protocole relatif à l’Arrangement de Madrid ;
- l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(ADPIC), adoptée par l’OMC à Marrakech en 1995, concernant la protection internationale
des indications géographiques dans le cadre de l'OMC.

2-1- La typologie de l’enregistrement international de l’indication


géographique ou de l’appellation d’origine
L’enregistrement international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine
peut se faire dans un pays étranger par le biais d’une convention internationale conclue

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entre deux pays (enregistrement international bilatéral) ou dans plusieurs pays par le
biais d’une convention internationale administrée par l’OMPIC. D’une manière générale,
L’enregistrement international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine
peut être un :
- enregistrement international bilatéral : il fait l’objet d’une convention internationale
conclue entre deux pays ou par le biais d’un accord conclu entre deux partenaires
commerciaux appartenant à deux États ;
- enregistrement international multilatéral : il est prévu par l’Arrangement de Lisbonne
concernant la protection internationale des indications géographiques et des appellations
d’origine et par l’Arrangement de Madrid de 1891 et son Protocole de 1998 et qui sont
administrés par l’OMPI.
L’enregistrement international multilatéral de l’indication géographique ou de
l’appellation d’origine se fait pour une période de 10 ans qui peut être renouvelé
indéfiniment, par période de 10 ans chacune.

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