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ENCG Tanger

MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
EN SCIENCES DE GESTION

Professeure Maria SEGDALI

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C’EST QUOI LA RECHERCHE ?
Le travail de recherche est la construction d’un « objet
scientifique ». Il permet à l’auteur de:

 Explorer un phénomène;
 Résoudre un problème;
 Questionner ou réfuter des résultats fournis dans les travaux
antérieurs ou une thèse;
 Expérimenter un nouveau procédé, une nouvelle solution, une
nouvelle théorie;
 Appliquer une pratique à un phénomène;
 Décrire un phénomène;
 Expliquer un phénomène
 Concevoir un phénomène……….

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C’EST QUOI LA RECHERCHE ?

La recherche scientifique est un processus dynamique et une démarche rationnelle


qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à résoudre, et d’obtenir
des réponses précises à partir d’investigations.
Ce processus se caractérise par le fait qu’il est systématique et rigoureux et conduit
à l’acquisition de nouvelles connaissances.
Les fonctions de la recherche sont :
- Décrire,
- Expliquer ,
- Comprendre,
- Construire,
-Prédire des faits, des phénomènes et des conduites.

La Rigueur Scientifique est guidée par la détermination du Chercheur

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PLAN
Introduction
Chapitre 1 - Fondements épistémologiques de la
Recherche
Chapitre 2 - Construction de l’objet de Recherche
Chapitre 3 - Exploration des voies de la Recherche
Chapitre 4 - Le design de la Recherche
Chapitre 5 - La mise en œuvre de la Recherche :
Echantillon et collecte des données
Chapitre 6 - Construction du modèle de la Recherche et
Analyse de données

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CH 1-FONDEMENTS ÉPISTÉMOLOGIQUES
DE LA RECHERCHE
 L’épistémologie a pour objet l’étude des sciences en s’interrogeant sur
la nature, la méthode et la valeur de la connaissance.

 La réflexion épistémologique s’impose a tout chercheur tenu a réaliser


une recherche sérieuse susceptible d’une validité et légitimité.

 Toute démarche de recherche nécessite une certaine vision du monde,


utilise une méthode, propose des résultats visant à prédire, prescrire,
comprendre, construire ou expliquer une réflexion
épistémologique

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Tout chercheur qui souhaite asseoir la légitimité de ses propos est invité à
Interroger sa démarche à travers trois questions :

 Quelle est la nature de la connaissance produite ? Est-elle objective


et indépendante de la réalité du chercheur ? Est-elle une interprétation
de la réalité par le chercheur? Est-elle une construction de la réalité?

 Comment la connaissance scientifique est-elle engendrée ? Par un


processus d’explication? De compréhension? Ou de construction?

 Quels sont les critères de validation de la connaissance produite?


Scientifiques ou non scientifiques? Vérifiés, corroborés ?révélatrices
de l’expérience vécue? Intelligibles adéquates?

Trois paradigmes épistémologiques en sciences de l’organisation


Permettent aux chercheurs de répondre a ces questions dans leur
Processus de recherche
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1-PARADIGMES ÉPISTÉMOLOGIQUES

Les paradigmes
Le Positivisme L’interprétativisme Le Constructivisme
Les questions
épistémologiques

Quel est le statut Hypothèse réaliste Hypothèse relativiste


de la ( il existe une essence ( l’essence de l’objet ne peut être atteinte constr
connaissance ? propre a l’objet de modéré / interp, ou n’existe pas : construc radical)
connaissance )

La nature de la - Indépendance du - Dépendance du sujet et de l’objet


réalité sujet et de l’objet - Hypothèses intentionnalistes
- Hypothèse - Le monde est fait de possibilités
déterministe (liaison
entre les évènements
antérieurs)
- Le monde est fait de
nécessités

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POSITIONS EPESTIMOLOGIQUES DES PARADIGMES

Les paradigmes
Le Positivisme L’interprétativisme Le Constructivisme
Les questions
épistémologiques
Comment la La découverte L’interprétation La construction
connaissance est ( recherche est formulée: ( recherche formulée : ( recherche formulée :
elle engendrée pour quelles causes…) pour quelles motivations pour quelles
des acteurs…)
finalités…..)
Le chemin de la Statut privilégié de - Statut privilégié de Statut privilégié de la
connaissance l’Explication la Compréhension Construction
scientifique

Quelle est la valeur - Vérifiabilité - Idéographie ( langage - Adéquation


de la de Gottlob frege) ( adéquation entre
- Confirmabilité - Empathie paroles et actes)
connaissance ?
( révélatrice de
Critères de validité l’expérience vécue - Enseignabilité
- Réfutabilité
par les acteurs)

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2- LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE LA RECHERCHE

Il y a trois niveaux essentiels dans la recherche en sciences sociales et


sciences humaines:
La description: déterminer la nature et les caractéristiques des
phénomènes et parfois établit les associations entre eux.

L’explication /Compréhension: c’est faire voir comment un phénomène


est né, et comment il est ce qu’il est. Clarifier les relations entre des
phénomènes.

La construction: Construire la réalité à traves l’interprétation des


interactions entre les acteurs dans des contextes particuliers.

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3- LA NATURE DE LA CONNAISSANCE PRODUITE
La nature de la connaissance que le chercheur tente à produire dépend de la
nature de la réalité que l’on espère appréhender, de la nature du lien
sujet/objet que l’on retient et de la nature du monde social que l’on
envisage, résumée ainsi selon chaque paradigme:

Nature de la Nature de la Nature du lien Vision du monde


connaissance réalité sujet/objet social
produite

Positivisme Objective Hypothèse réaliste Indépendance Déterminée


Acontextuelle

Interprétativisme Subjective Hypothèse Interdépendance Intentionnelle


et constructivisme Contextuelle relativiste

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4-LE CHEMIN DE LA CONNAISSANCE

 Dans le cadre du Positivisme, le chercheur va découvrir des lois qui

s’imposent aux acteurs. Dans l’Interprétativisme , il va chercher à

comprendre comment les acteurs construisent le sens qu’ils donnent

à la réalité sociale. Et dans le Constructivisme, il va contribuer à

construire, avec les acteurs, la réalité sociale .

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LE POSITIVISME
 Le chemin de la connaissance, pour les positivistes, passe par
l’appréhension des lois qui régissent la réalité . Il se base sur l’objectivité
qui implique que l’on doive chercher à découvrir la réalité extérieure et les
mécanismes qui la conditionnent, à établir des liens qui unissent ces lois, et
à trouver des réponses en termes : pour quelles causes?.

 Trouver une concomitance constante entre les évènements, reconstituer la


chaine Cause-Effets, et s’interroger sur les raisons économiques, politiques,
techniques permettant d’expliquer la réalité ( causalité linéaire, multiple ou
circulaire )

 Le chemin de la connaissance pour les positivistes demeure guidé par l’idée


que, la réalité connaissable a un sens en elle-même et que ce sens ne dépend
pas essentiellement des préférences personnelles des observateurs qui
s’efforcent de l’enregistrer sous forme de détermination.

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L’INTERPRÉTATIVISME
 Le chemin de la connaissance, pour les interprétativistes, passe par la
compréhension du sens que les acteurs donnent a la réalité. Il ne s’agit plus
d’expliquer cette réalité mais de la comprendre à travers des interprétations
qu’en font les acteurs.

 Le processus de création de la connaissance prend en compte les intensions,


les motivations, les attentes, les raisons et les croyances des acteurs qui
portent moins sur les faits que sur les pratiques. Et le chercheur interprète
les significations subjectives qui fondent le comportement des individus.
Base de la compréhension dans les sciences humaines.

 Donner à voir la réalité des acteurs étudiés, est la demarche de


compréhension chez les interprétativistes ..

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LE CONSTRUCTIVISME

 Le chemin de la connaissance, pour les constructivistes, n’existe pas à


priori, il se construit en marchant. La démarche de compréhension des
interprétativistes participe à la construction de la réalité des acteurs.

 La réalité est autant un processus qu’un résultat, et le réel est construit par
l’acte de connaitre plutôt que donné par la perception objective du monde.

 Chez les constructivistes, la démarche de compréhension est liée á la finalité


du projet de connaissance que le chercheur s’est fixé.

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5-CRITERES DE VALIDITÉ DE LA CONNAISSANCE

Le chercheur doit évaluer la connaissance qu’il produit grâce à un

certain nombre de critères de validité. Ces critères qui diffèrent

selon le paradigme épistémologique, doivent répondre à la question

de le scientificité des connaissances cumulables et enseignables .

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Paradigme Critères de validité de la connaissance

Positivisme Les critères de validité permettent de distinguer les


connaissances scientifiques de celles qui ne le sont pas:
- La vérifiabilité : s’assure de la vérité des énoncés à travers
une étude empirique.
- La confirmabilité : elle remet en cause le caractère certain
de la vérité au profit d’une logique probabiliste, et on
remplace la preuve par la probabilité.
- La réfutabilité: on ne peut jamais affirmer qu’une théorie
est vraie mais on peut affirmer qu’elle n’est pas vraie, c’est-
à-dire la réfuter.
Interprétativisme Ils remettent en cause la primauté de la logique déductive et le
caractère universel des critères des positivistes
- Le critère idéographique
- Les capacités d’empathie

Constructivisme Ils refusent de donner un seul critère de validité de la


connaissance. Pour eux il est illusoire de concevoir une
démarche scientifique basée sur la vérifiabilité ou la réfutabilité
des hypothèses intentionnalistes.
Ils soutiennent par contre le critère d’adéquation ( Convenance)
et le critère d’enseignabilité.

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EN RÉSUMÉ

Le chercheur doit répondre aux questions épistémologiques que soulève sa

recherche, s’interroger sur la nature de réalité qu’il souhaite appréhender, sur le

lien qu’il entretient avec son objet de recherche, sur la démarche de production de

connaissance qu’il peut emprunter et sur les critères qu’ils permettront d’évaluer

la connaissance qu’il produit.

Une telle réflexion épistémologique est indispensable dans la mesure ou elle va

permettre la critique des connaissances produites, offrir la possibilité de la

controverse entre les chercheurs pour la production d’une connaissance

cumulable.

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CH 2-CONSTRUCTION DE L’OBJET
DE RECHERCHE
 L’objet de recherche est la question générale ou tout simplement la
problématique que la recherche s’efforce de satisfaire. Il est exprimée
sous forme d’une réponse a la question < Qu’est ce que je cherche?>.
C’est une question large et générale qui se décortique en questions de
recherches plus précises et opératoires.

 L’objet est un élément clé du processus de recherche: il traduit et


cristallise le projet de connaissance du chercheur, et lui permet
d’interroger les aspects de la réalité qu’il souhaite découvrir , qu’il
tente de développer une compréhension de cette réalité ou qu’il
construit cette réalité

La contribution de la recherche est évaluée au regard de son objet

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1- L’OBJET DE RECHERCHE /PROBLÉMATIQUE ?

La construction de l’objet de recherche est un processus fait d’allers-retours

Objet de la recherche

Design de la recherche

Méthodologie de la recherche

Résultats de la recherche
Processus de la recherche

Selon Grawitz la construction de l’objet de recherche est sans doute le moment


ou s’affirme le degré de formation du chercheur, ou se révèle son intelligence ses
qualités contradictoires: Intuition/rigueur, connaissance/imagination, sens du réel
et de l’abstraction .
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L’articulation d’objets empiriques, théoriques ou méthodologiques pour
Construire l’objet de recherche/Problématique

Formulation d’une question articulant des …

Objets Objets Objets


théoriques empiriques méthodologiques

Objet
de recherche

Permettant de créer ou découvrir des …

Objets Objets Objets


théoriques empiriques méthodologiques

Pour …
Expliquer Prédire Comprendre Changer
La réalité
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2-LA CONSTRUCTION DE LA
PROBLEMATIQUE

La recherche nait souvent de l’existence d’un problème à résoudre, à


clarifier, du à la nécessité de combler un écart conscient entre ce qu’on
sait et ce qu’on devrait savoir. Et résoudre un problème, c’est trouver les
moyens d’annuler cet écart ou le réduire en vue d’atteindre l’objectif de
la recherche. Autrement dit, il n’ya pas de recherche la ou l’on ne pose
pas de questions.

« La science est bien moins dans la réponse que dans les


questions que l’on se pose »
Einstein

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A- Choix du thème, du sujet et du problème

 Le chercheur commence par laisser naitre en lui une idée avec laquelle il
« jongle »pour orienter sa recherche. Cette idée peut venir d’une
observation sur le terrain, des expériences professionnelles, des écrits et
recherches se rapportant au domaine d’étude, d’une insatisfaction par
rapport à des pratiques et constats, d’une attirance vers un domaine de ses
études, d’une proposition du directeur de recherche…….

 La connaissance des travaux existants lui permet de savoir si une


recherche est envisageable dans le domaine et peut lui suggérer le type de
questions, le sujet précis et la problématique à traiter.

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B- Définition et présentation de la problématique

 La problématique relève de la conceptualisation du problème identifié à


élucider et à résoudre par sa recherche. Elle réside dans l’effort de construction,
de pensées, d’agitations d’idées , de théories sur ce qui « fait problème ». Elle
exprime et explicite les préoccupations en termes de vide à combler, de
manque à gagner par rapport à la connaissance et aux enjeux du sujet.

 Présenter la problématique d’une recherche, c’est réellement répondre à la


question: en quoi a-t-on besoin d’effectuer cette recherche et de connaitre ses
résultats

 La problématique est un texte argumentatif qui exprime la motivation de la


recherche, la pertinence scientifique et sociale, et montre que l’exploration
empirique du problème est nécessaire pour contribuer à l’avancement des
connaissances.

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Exemple1:

« Un chercheur intéressé au domaine de la planification stratégique note lors de son


survol de la littérature que la plupart des recherches traitant de la planification
stratégique au sein des grandes entreprises concluent en une association positive
entre le niveau de planification stratégique et la performance. Or, ce chercheur
connait plusieurs dirigeants de PME fort prospères dont les actions apparaissent
davantage guidées par l’intuition que par une planification à long terme
minutieuse. Il semble donc y avoir un écart, une contradiction entre la théorie
suggérée par les recherches antérieures au sein des grandes entreprises et la
réalité constatée par le chercheur. Le problème générale de recherche serait donc
qu’il ne semble pas y avoir de relation entre le niveau de planification stratégique
remarqué dans les PME et le niveau de performance de ces dernières. »

Est-ce que le niveau de planification stratégique rencontré chez


les dirigeants de PME est associé positivement au rendement
de leur entreprise ? 24
Exemple 2:

« Efficience informationnelle du marché boursier Marocain et impact de la finance

comportementale sur la rationalité des investisseurs »

Les études psychologiques ont montré que les individus sont sujets à des biais

cognitifs qui peuvent influencer leurs décisions; ces biais cognitifs se définissent

comme étant la capacité limitée des individus à prendre en compte et à traiter

toutes les informations disponibles; Ils impliquent des erreurs de jugements

systématiques qui s’écartent des normes de traitement rationnel de l’information.

Une telle situation est difficilement généralisable et donc transposable en finance.

Si l’irrationalité de certains comportements est admise par les adeptes de la


finance comportementale, serait-elle une condition suffisante pour
remettre en question le postulat de l’efficience des marchés boursiers?
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3-OBJET DE LA RECHERCHE SELON LE
PARADIGME ÉPISTÉMOLOGIQUE
 Dans une perspective positiviste:
 La réalité a une essence propre, et elle n’est pas fondamentalement
problématique. Sur la base d’un critère de vérité : sera vrai un système
décrivant effectivement la réalité.

 Cette réalité est régie par des causes réelles, que le chercheur tentera de
découvrir les liens qui relient les faits observés à leurs causes qui les
expliquent.

La problématique consiste alors à une interrogation objective traduite


par la mise à l’épreuve empirique d’hypothèses théoriques
préalablement formulées

Les résultats de sa recherche viseront alors à résoudre ou combler des


insuffisances permettant d’améliorer notre connaissance de la réalité.
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Construction de l’objet de la recherche
dans l’approche positiviste

Identification d’incohérences et d’insuffisances dans les théories


et/ou entre les théories et les faits

Formulation d’une question


=
Constitution de l’objet de la recherche

Pour ……

Identification d’incohérences insuffisances dans les théories


et/ou entre les théories et les faits

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 Dans une perspective Interpretativiste:

 La réalité est essentiellement mentale, et le sujet et l’objet sont fondamentalement


interdépendants et interactifs. L’objectif du chercheur n’est plus de découvrir la
réalité et ses lois mais plutôt de développer une compréhension de cette réalité
sociale.

 Cette réalité sociale est le fruit des comportements , des intensions et motivations
des individus qui lui assigne un sens.

 L’objet de recherche suppose alors une immersion dans le phénomène étudie et son
observation plus au moins participante permettant de développer une
compréhension de l’intérieur de la réalité sociale.

La problématique se précise alors par l’empathie et l’adaptation constante au


terrain, et se développe au fur et à mesure que le chercheur aura réalisé une
interprétation du phénomène étudié.

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Construction de l’objet de la recherche
dans l’approche interprétativiste

Interaction entre le
chercheur et les sujets Objet
étudiés

Développement d’une
Compréhension de la
réalité des sujets étudiés

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 Dans une perspective constructiviste:

 La réalité est construite, elle est crée par le chercheur à partir de sa propre
expérience dans le contexte d’actions et d’interactions que les acteurs réalisent.

 La connaissance construite est une connaissance à la fois contextuelle et


relative mais surtout finalisée. Elle doit servir le ou les objectifs du chercheur
et évaluée en fonction des critères d’adéquation ou convenance d’une part, et
d’autres part de la faisabilité.

Construire son objet de recherche revient a élaborer un projet finalisé, à


travers des modelés pertinents et utiles pour l’action ( recherche action en
sciences de gestion).

 La problématique ne trouve sa forme définitive qu’a la fin de la recherche et


doit répondre aux problèmes pratiques des membres de l’organisation étudiée.
On parle d’un vrai processus de Co-construction avec les acteurs du terrain.

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Construction de l’objet de la recherche
dans l’approche constructiviste

Volonté de transformation des modes de réponse traditionnels

Construction d’une représentation


Élaboration d’un projet instrumentale du phénomène étudié
et/ou d’un outil de gestion

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CH 3- EXPLORATION DES VOIES DE
LA RECHERCHE
« Comment je cherche ? »
Deux grands processus de construction des connaissances
L’Exploration et le Test

L’exploration : est la démarche par laquelle le chercheur a pour objectif


la proposition de résultats théoriques novateurs, en se référant à un mode
de raisonnement Inductif et sans attache à un paradigme particulier.

Le Test : la mise à l’épreuve de la réalité d’un objet théorique, situé


résolument dans le paradigme positiviste et en utilisant une démarche
Déductive.

NB: l’exploration et le test peuvent coexister dans les recherches en management, et les
modes induction et déduction sont certes distincts mais ils sont plus complémentaires
qu’antagonistes
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1-LES CARACTÉRISTIQUES DES RAISONNEMENTS TYPES:
TEST ET EXPLORATION

Explorer en Management consiste à découvrir, expliquer ou prédire une


structure ou un fonctionnement a travers la création de nouvelles
articulations théoriques entre les concepts ou intégrer de nouveaux
concepts dans un champ théorique donné. Le chercheur adopte alors une
démarche de type inductive et/ou abductive.

Tester en sciences de gestion est la démarche dans laquelle le chercheur met


à l’épreuve de la réalité un ou des objets théoriques pour produire une
explication a travers l’évaluation de la pertinence d’une hypothèse, d’un
modèle ou d’une théorie. Il fait appel alors à une démarche déductive.

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LES MODES DE RAISONNEMENTS

 La déduction : un moyen de démonstration, qui se fonde sur la


démarche hypothético déductive. Elle se caractérise par le fait que si les
hypothèses sont vraies, alors la conclusion doit nécessairement être
vraie. On élabore ainsi une ou plusieurs hypothèses et on les confronte a
une réalité. Le but est de porter un jugement sur la pertinence de
l’hypothèse formulée initialement.

 L’induction et l’abduction est une inférence conjecturale qui conclut:


 De la régularité observée de certains faits à leur constance
 De la constatation de certains faits à l’existence d’autres faits
C’est une démarche de généralisation prenant appui sur un raisonnement
par lequel on passe du particulier au général, des faits aux lois, des effets à
la cause et des conséquences aux principes.

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LES MODES DE RAISONNEMENTS

 L’abduction : est l’opération qui n’appartenant pas à la logique,


permet d’échapper à la perception que l’on a du monde réel par un essai
de conjoncture sur les relations qu’entretiennent effectivement les
choses. Elle consiste à tirer de l’observation des conjonctures qu’il
convient ensuite de tester et de discuter.

Si l’induction est une inférence logique qui confère à la découverte une


constance ou une loi a priori, l’abduction lui confère un statut explicatif ou
compréhensif qui pour tendre vers une loi nécessite d’être testée.

Enfin, le chercheur en management, dans une démarche abductive peut


utiliser l’analogie et ou la métaphore pour rendre compte, illustrer ou
expliquer .

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Lois et théories universelles

Logique inductive Logique déductive

Conceptualisations
( hypothèses, modèles
Théories)

Démarche Démarche
déductive Hypothético-
Déductive

Faits établis par Explications et


l’observation prédictions

Mode de raisonnement et connaissance scientifiques

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HYPOTHÈSE, MODÈLE, THÉORIE ..

 Hypothèse: est une présomption de relation entre des objets étudiés,


fondée sur une réflexion théorique ou une connaissance antérieure du
phénomène étudié. On pose, par hypothèse que tel phénomène est
l’antécédent, le conséquent ou le concomitant invariable d’autres
phénomènes donnes. C’est une réponse provisoire à la problématique. ( si
le sens de l’hypothèse est positif, cela signifie que plus le concept 1 est
présent, plus le concept 2 est fort).

 Modèle: il schématise des relations de nature physique ou cognitive entre


des éléments, en vue de proposer une représentation simplifié d’un
processus ou d’un système destiné à expliquer ou simuler la situation
réelle.

 Théorie : Ensemble de connaissances format un système sur un sujet ou


un domaine déterminé

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EN RÉSUMÉ

Pour l’élaboration des connaissances scientifiques, les deux logiques déductives et

inductives utilisées respectivement pour le test et l’exploration sont

complémentaires.

Un raisonnement déductif va du général au particulier alors qu’un raisonnement

inductif est marqué par la volonté de progresser du particulier vers le général.

Ainsi le résultat d’un raisonnement inductif ou abductif n’est pas une

démonstration. Il s’agit de liens entre des choses, qui par la rigueur avec laquelle

ils auront été établis, ont le statut de propositions valides et qui ne sont pas pour

autant certaines comme celles élaborées de manière déductives. Elles sont des

lors considérées comme des inférences non démonstratives ou incertaines

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- Les Différents types d’étude

1- Les études exploratoires et explicatives: consistent à décrire, nommer


ou caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte
qu’il apparaisse familier. Le chercheur doit alors collecter des données en
s’appuyant sur des observations, des entretiens ou des questionnaires, et
les présenter sous formes variables, de nombres, de graphiques,
d’énoncés, de relations de cause à effet…….

Le Chercheur peut utiliser

La recherche L’entrevue du groupe L’analyse de cas


Documentaire

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LES STRATÉGIES DE VERIFICATION
La stratégie de vérification est le choix que l’on fait par rapport au nombre de
cas à utiliser et au type de recherche à réaliser pour assurer la vérification la
plus complète possible des hypothèses:

A- L’observation : Elle consiste à observer le fait et à découvrir tous les


facteurs qui le composent ou qui l’influence.

B- La stratégie expérimentale: c’est une observation provoquée dans


laquelle le chercheur contrôle et manipule à la fois la variable indépendante et
la variable dépendante en vue de déterminer les effets possibles sur l’objet de
recherche.

C- La stratégie quasi-expérimentale : Le chercheur ne manipule que la


variable indépendante, et ne maitrise pas la variable dépendante ou ne s’en
préoccupe pas et se contente d’observer ses réactions aux stimuli provoqués
par la variable dépendante (simulation).

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LES STRATÉGIES DE VERIFICATION
D- L’enquête : C’est l’une des stratégies les plus sollicitées dans les sciences de
gestion ou le chercheur ne contrôle aucune des variables en cause. C’est une quête
d’information réalisée par interrogation systématique d’une population déterminée
grâce au questionnaires, sondages, entretiens….. Et qui permet d’identifier des
ensembles statistiques

E- L’étude de cas : elle est fréquemment utilisée en science de gestion, ou le


chercheur cherche seulement à observer les interrelations possibles entre les
variables, et au lieu de porter son investigation sur un grand nombre de personnes
ou de faits, il limite son étude sur des cas significatifs. L’objectif est de comprendre
en profondeur une situation sociale, un fait managérial, un groupe d’individu au
sein d’une organisation……pour décrire et comprendre son objet de recherche.

F- La recherche action : Le chercheur exerce une action de modification en


impliquant les acteurs sociaux, sujets de la recherche, à contribuer à l’élaboration de
la solution.

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3- LE PROCESSUS DE RECHERCHE
Phase de Conception et construction de l’objet d’étude
-Choisir et formuler un problème de recherche
-Enoncer les questions, les objectifs, les hypothèses de recherche
-Définir les variables
-Recenser les écrits pertinents, observer les faits pertinents
-Elaborer un cadre de référence

Phase Méthodologique et de collecte de données


-Choisir les méthodes et les instruments de collecte des données
-Définir la population et l’échantillon d’étude
-Décrire le déroulement de la collecte des données
-Présenter le plan d’analyse des données recueillies
-Collecter les données.

Phase de traitement, analyse des données, interprétations et


discussions
-Analyser et présenter les données collectées (ordonner, classer,
comparer, mesurer la force des liens entre les variables)
-Interpréter et discuter les résultats ( vérifier l’authenticité des
résultats , valider ou infirmer les hypothèses, interroger les théories..
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4- STRUCTURE DES MEMOIRES
Il y a plusieurs manières pour structurer un travail de recherche ( voir Mémento
recommandé par l’ENCG).

 Page de garde
 Page blanche
 Dédicaces
 Remerciement
 Sommaire
 Introduction Générale
 Partie 1: Revue de la littérature ou expositions des travaux antérieurs
 Partie 2: Considérations méthodologiques et présentation des résultats
 Conclusion Générale
 Annexes / Liste des figures/ Liste des tableaux
 Bibliographie
 Table de Matières

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