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Le « trait approach » ou « approche par les caractéristiques » est celle qui s’intéresse
à la personnalité du créateur (entrepreneur), ses origines, sa formation, etc.
Trois sujets spécifiques ont été étudiés par André Belley (1990) :
Le besoin d’accomplissement est donc une notion qui, bien qu’intéressante, ne peut
pas servir pour discriminer dans une population les créateurs des non créateurs.
b) En entrepreneuriat
A la différence du point de vue soutenu par les sciences de gestion en général, les
théories de la contingence en matière d’entrepreneuriat présentent l’avantage
énorme de libérer la réflexion théorique du postulat de l’existence d’un seul bon mode
d’organisation. Autrement dit, d’après ces théories, à des situations diverses et
variables correspondent des modes d’organisation divers et variables. Cette
contingence est qualifiée de structurelle car les changements dans les variables
affectent essentiellement la structure de l’organisation. Les variables étudiées relèvent
de deux catégories : des variables internes (l’âge, le sexe, la taille, la technologie, la
stratégie) et des variables externes (environnement).
Bie que le terme entrepreneur soit utilisé depuis plus de deux siècles, les chercheurs
continuent à le faire évoluer, à le réinterpréter, à réviser sa définition.
Richard-Marc Lacasse (1985) a défini l’entrepreneur comme une personne qui prend
l’initiative de rassembler certains moyens, dans une certaine forme et pour un certain
but. Cette entité dispose d’une relative autonomie et la personne qui en a eu l’idée la
dirige et prend le risque. Selon certaines autres études, l’entrepreneur est un individu
qui valorise un risque calculé, qui favorise les actions centrées sur le développement,
l’innovation ou la création. C’est un individualiste qui agit au nom de mobiles
personnels. Il fait preuve de détermination, à une image positive de lui-même, est très
confiant dans ses actions, définit ses projets et ses perspectives en fonction de lui-
même.
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En 1985 également, William B. Gartner avait insisté lui aussi sur cette extrême
diversité. Comme il affirme, la création de nouvelles entreprise est un phénomène
complexe : les entrepreneurs et leurs entreprises sont très différents ; les actions qu’ils
mettent en œuvre ou non et les environnements dans lesquels ils évoluent et auxquels
ils réagissent sont également divers et uniques pour la création de chaque. Dans ce
même article, Gartner va plus loin en soutenant que la différence entre entrepreneurs
est supérieure à celle existant entre entrepreneurs et non entrepreneurs. Il affirme que
les différences entre les entrepreneurs et entre leurs entreprises sont bien plus
grandes qu’on ne pourrait le penser ; en fait, la diversité peut être plus importante que
les différences entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs et entre les firmes
entrepreneuriales et non-entrepreneuriales.
Par contre, si on ne se limite plus à la seule survie mais si on s’intéresse à la notion plus
complexe que les américains appellent « New Venture Performance » (NVP, les études
montrent l’absence de corrélation entre les caractéristiques de l’entrepreneur et les
performances de la firme.
Dans un article publié en 1989 dans la revue « Entrepreneurship Theory and Practice
et intitulé : Who is an entrepreneur ? Is the wrong question », Gartner marque un
tournant important dans la recherche en entrepreneuriat. Ayant constaté l’insuccès
des travaux « trait approach », il propose de cesser de s’intéresser à la personne de
l’entrepreneur pour regarder ce qu’il fait ; son comportement. Comme il l’affirme :
« la recherche sur l’entrepreneuriat devrait se focaliser sue ce que fait l’entrepreneur
et non sur ce qu’il est ». Dans cette approche comportementale, la création d’une
entreprise est un événement contextuel, le résultat de nombreuses influences et
l’entrepreneur intervient dans ce processus complexe. Ses actions ont pour résultat la
création d’une organisation. Pour Gartner la meilleure façon de procéder est
d’observer le processus entrepreneurial.
Un certain nombre de travaux, datant en général du début des années 1990, utilisent,
pour analyser le phénomène d’entrepreneuriat.
a) La nouvelle approche
L’émergence a lieu avant que l’organisation n’existe, ce n’est pas une nouvelle entité,
mais le processus dont le résultat est une nouvelle entité. En effet, si l’émergence
survient avant que l’organisation n’existe, alors le phénomène n’est pas une nouvelle
organisation. L’émergence organisationnelle est le processus d’organisation qui mène
à une nouvelle organisation.
Enfin le délicat problème de savoir qui est un entrepreneur et qui n’en est pas un
devient pour Gartner facile à solutionner. Sa réponse à ceux qui demandent est-il un
entrepreneur ? Est : « s’il lance une organisation, il est un entrepreneur, s’il n’en lance
pas une, il n’en est pas un ». Les hommes sont ce qu’ils font.
b) La formation de l’organisation
Tous les individus n’ont pas le potentiel pour créer une organisation, ceux qui l’ont
n’essaient pas tous, et parmi ceux qui essaient tous ne réussissent pas. Kevin E. Leaned
propose un modèle processuel de formation d’organisation qui aboutit in fine à la
décision de créer ou non une organisation :
- La propension à créer ;
- L’intention de créer ;
Etudier l’organisation émergente, c’est s’intéresser à ce qui est compris entre la pré-
organisation et la nouvelle organisation.
- L’intention ou la volonté (l’objectif) est le premier élément nécessaire pour créer une
organisation.
- La notion de limite, plus abstraite, est également très importante. Elle correspond à
la séparation entre l’organisation et son environnement, et entre le créateur et
l’organisation créée (c’est-à-dire, à l’intérieur des conditions de la limite). Sur le plan
pratique, la limite correspond à ces actes par lesquels le créateur manifeste l’existence
de son organisation comme par exemple l’inscription au registre du commerce,
l’ouverture d’un compte bancaire pour l’entreprise créée ou la prise d’un abonnement
téléphonique.
Les remarques faites aux modèles antérieurs sur la création d’entreprise sont deux
ordres : d’abord la place accordée au créateur dans les recherches menées sur
l’entrepreneuriat, puis le caractère limitatif de ces modèles qui n’en abordent pourtant
pas toutes les dimensions, ou sous-estiment l’importance de certaines.
Pourtant il ne faudrait pas aller trop loin dans cette voie et en arriver à parler de
création en oubliant le créateur. Parlerait-on de Microsoft sans Bill Gates ? Même
l’entrepreneuriat n’existe pas sans l’existence de l’entrepreneur. Ce n’est pas
l’organisation mère qui, spontanément, donne naissance à des bourgeons, c’est la
volonté d’un entrepreneur. Même Gartner (qui recommande d’oublier un peu le
créateur), lorsqu’il propose un modèle d’organisation émergente nécessitant quatre
propriétés, cite en premier l’intention, la volonté. Or qui peut manifester une intention,
faire preuve de volonté, si ce n’est le créateur ? son modèle montre l’impossibilité
totale de se passer du créateur, de créer sans créateur.
Formulé par Hernandez, le modèle stratégique de l’entreprise est celui qui prend en
compte toutes les caractéristiques et les contraintes du processus entrepreneurial des
modèles fondamentaliste, contingent et processuel. Il s’articule autour de quatre
étapes : l’intention, la maturation, la décision et la finalisation.
Ledit modèle :