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Sommaire :

Introduction

1. Définition d’un projet de santé


2. L’évaluation d’un projet de santé
3. L’importance de l’évaluation d’un projet de santé
4. Les critères d’évaluation d’un projet de santé
5. Les parties prenantes de l’évaluation d’un projet de santé
6. Comment évalué un projet de santé
7. Les principes éthiques de l’évaluation d’un projet de santé

Conclusion

Bibliographie
Introduction :
La santé, c’est ce qui nous permet de vivre, de travailler, de nous épanouir, de nous réaliser.
Elle est aussi ce qui nous expose à des risques, à des maladies, à des accidents, à des
souffrances. La santé, c’est donc un enjeu majeur pour la société, qui nécessite des actions,
des projets et des innovations. Mais comment savoir si ces actions, ces projets, ces
innovations sont efficaces, utiles, durables ? Comment savoir si elles répondent aux besoins,
aux attentes, aux priorités des personnes concernées ? Comment savoir si elles utilisent les
ressources de manière optimale, si elles ont des impacts positifs ou négatifs, si elles sont
adaptées au contexte ? C’est là qu’intervient l’évaluation.

Donc, Qu’est-ce que l’évaluation d’un projet de santé ? Pourquoi la faire ? Quelles sont les
différentes étapes à suivre pour évaluer le projet de santé ? Et quels sont les principes
éthiques de cette évaluation ?

1. Définition d’un projet de santé :


Un projet de santé est un plan d’action qui vise à améliorer la santé d’un groupe de personnes,
en fonction de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs priorités. Il définit les objectifs à
atteindre, les activités à réaliser, les ressources à mobiliser et les résultats à évaluer. Il
s’appuie sur les connaissances, les compétences et les partenariats des professionnels de
santé. Il respecte les règles et les standards de qualité et de sécurité des soins. Il s’adapte au
contexte et aux évolutions du territoire où il se déroule.

2. L’évaluation d’un projet de santé :


Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’évaluation
d’un projet est une évaluation systématique et objective d’un projet, d’un programme ou
d’une politique en cours ou achevés, de leur conception, de leur mise en œuvre et de leurs
résultats. Le but est de déterminer la pertinence et l’accomplissement des objectifs,
l’efficacité du développement, l’efficience, l’impact et la durabilité. Une évaluation devrait
fournir des informations crédibles et utiles, permettant d’incorporer les leçons apprises dans
le processus décisionnel des bénéficiaires et des donateurs.
L’évaluation d’un projet de santé est une forme spécifique d’évaluation qui s’applique à un
projet qui vise à améliorer la santé d’une population ou d’un groupe cible. Elle se distingue
de l’évaluation d’un projet quelconque par les aspects suivants :

• Elle nécessite une connaissance approfondie du domaine de la santé, de ses enjeux,


de ses acteurs, de ses normes et de ses réglementations.
• Elle prend en compte les dimensions éthiques, sociales, culturelles et
environnementales liées à la santé, ainsi que les droits et les besoins des bénéficiaires
du projet.
• Elle utilise des critères et des indicateurs adaptés au contexte sanitaire, tels que la
qualité de vie, la satisfaction, l’accessibilité, l’équité, la sécurité, l’efficience,
l’efficacité, l’impact et la durabilité du projet.
• Elle mobilise des méthodes et des sources de données variées, qualitatives et
quantitatives, en tenant compte des spécificités et des contraintes du secteur de la
santé, telles que la confidentialité, la validité, la fiabilité, la représentativité et la
sensibilité des données.
• Elle implique la participation et la collaboration des parties prenantes du projet,
notamment les bénéficiaires, les professionnels de santé, les partenaires, les
financeurs, les décideurs et les évaluateurs.

3. L’importance de l’évaluation d’un projet de santé :


L’évaluation d’un projet de santé est donc un outil essentiel pour le pilotage, le suivi, le
contrôle, la régulation, la communication, la décision et la planification du projet. Elle est très
importante, car elle permet de :
• Rendre compte des résultats obtenus, en vérifiant si le projet a atteint ses objectifs,
s’il a répondu aux besoins et aux attentes des bénéficiaires, s’il a utilisé les ressources
de manière efficiente, s’il a eu des effets positifs ou négatifs, prévus ou imprévus, sur
la santé.
• Identifier les points forts et les points faibles du projet, en analysant les facteurs de
succès, les facteurs d’échec, les opportunités, les menaces, les forces, les faiblesses,
les risques et les contraintes du projet.
• Proposer des recommandations pour l’amélioration ou la pérennisation du projet, en
suggérant des actions correctives, préventives, innovantes, adaptatives ou
stratégiques pour optimiser le projet.
• Tirer des leçons pour d’autres projets similaires, en capitalisant les bonnes pratiques,
les leçons apprises, les connaissances acquises, les expériences partagées et les
enseignements tirés du projet.
• Contribuer à la qualité, à la transparence, à la responsabilité et à l’apprentissage du
projet, en fournissant des informations crédibles et utiles, en impliquant les parties
prenantes, en respectant les principes éthiques et en valorisant les acquis du projet.

4. Les critères d’évaluation d’un projet de santé :


Les critères d’évaluation d’un projet de santé sont des éléments qui permettent de juger de
la valeur, de la performance et des effets d’un projet qui vise à améliorer la santé d’une
population ou d’un groupe cible. Ils servent à formuler les questions évaluatives, à collecter
et à analyser les données, à rédiger et à diffuser le rapport d’évaluation. Il existe différents
types de critères d’évaluation, selon le domaine, le contexte et la finalité de l’évaluation.
Parmi les critères les plus utilisés, notamment dans le domaine de la santé publique, on peut
citer :

• La pertinence : mesure selon laquelle les objectifs du projet correspondent aux


besoins, aux attentes et aux priorités des bénéficiaires, des partenaires et des
financeurs du projet, ainsi qu’aux référentiels et aux normes existants dans le domaine
de la santé.
• La faisabilité : mesure selon laquelle le projet est adapté aux ressources, aux
contraintes, aux opportunités et aux risques du contexte dans lequel il s’inscrit, et
selon laquelle il dispose d’une organisation, d’une gouvernance, d’un pilotage et d’un
suivi efficaces.
• L’efficacité : mesure selon laquelle le projet a atteint ses objectifs, en termes de
résultats immédiats ou intermédiaires, et selon laquelle il a produit les effets
escomptés sur les bénéficiaires, les partenaires et les financeurs du projet.
• L’efficience : mesure selon laquelle le projet a utilisé les ressources de manière
optimale, en termes de coût, de qualité, de délai et de durée, et selon laquelle il a
réalisé un bon rapport entre les résultats obtenus et les ressources mobilisées.
• L’impact : mesure selon laquelle le projet a produit des effets durables, positifs ou
négatifs, prévus ou imprévus, directs ou indirects, sur la santé des bénéficiaires, des
partenaires et des financeurs du projet, ainsi que sur leur environnement social,
économique, culturel et écologique.
• La durabilité : mesure selon laquelle le projet est capable de maintenir ses résultats
et ses effets dans le temps, en tenant compte des évolutions du contexte, des besoins,
des attentes et des priorités des parties prenantes du projet, et en mobilisant des
ressources pérennes.

5. Les parties prenantes de l’évaluation d’un projet de santé :


Les parties prenantes de l’évaluation d’un projet de santé sont les personnes ou les
organisations qui ont un intérêt, une influence ou un rôle dans le projet, et qui peuvent être
affectées ou affecter les résultats de l’évaluation. Elles peuvent être internes ou externes au
projet, et avoir des niveaux de pouvoir, d’implication et d’engagement différents. Parmi les
parties prenantes de l’évaluation d’un projet de santé, on peut distinguer :
• Le commanditaire ou le financeur de l’évaluation : c’est celui qui demande, qui
soutient ou qui finance l’évaluation, en fonction de ses besoins, de ses attentes et de
ses priorités. Il peut être le même que le commanditaire ou le financeur du projet, ou
être différent. Par exemple, il peut s’agir d’un ministère, d’une agence, d’une
fondation, d’un bailleur de fonds, etc.
• Le responsable ou le coordinateur de l’évaluation : c’est celui qui assure la gestion,
la supervision et la qualité de l’évaluation, en lien avec le commanditaire, le
prestataire et les autres parties prenantes. Il peut être interne ou externe au projet,
et avoir une expertise technique, méthodologique ou thématique. Par exemple, il peut
s’agir d’un chef de projet, d’un responsable de programme, d’un chargé d’évaluation,
etc.
• Le prestataire ou l’évaluateur de l’évaluation : c’est celui qui réalise l’évaluation, en
suivant le cahier des charges, la méthodologie et les normes éthiques définis par le
commanditaire et le responsable de l’évaluation. Il peut être interne ou externe au
projet, et avoir une compétence spécifique, une expérience ou une indépendance. Par
exemple, il peut s’agir d’un consultant, d’un cabinet, d’un institut, d’un organisme,
d’une entreprise ou d’un évaluateur individuel.
• Le porteur ou le responsable du projet : c’est celui qui conçoit, qui met en œuvre et
qui suit le projet, en fonction des objectifs, des activités, des ressources et des
résultats attendus. Il peut être interne ou externe à l’organisation qui porte le projet,
et avoir un rôle opérationnel, stratégique ou décisionnel. Par exemple, il peut s’agir
d’un directeur, d’un coordinateur, d’un chef de service, d’un chef de projet, etc.
• L’équipe ou les acteurs du projet : ce sont ceux qui participent à la réalisation du
projet, en apportant leur contribution, leur expertise, leur savoir-faire ou leur soutien.
Ils peuvent être internes ou externes à l’organisation qui porte le projet, et avoir un
rôle technique, logistique, administratif ou financier. Par exemple, il peut s’agir d’un
personnel de santé, d’un formateur, d’un animateur, d’un comptable, d’un
informaticien, etc.
• Les bénéficiaires ou les cibles du projet : ce sont ceux qui sont concernés directement
ou indirectement par le projet, en tant que destinataires, utilisateurs ou bénéficiaires
des produits, des services ou des effets du projet. Ils peuvent être individuels ou
collectifs, et avoir des besoins, des attentes, des intérêts ou des opinions différents.
Par exemple, il peut s’agir de patients, de professionnels de santé, de communautés,
de groupes vulnérables, etc.
• Les partenaires ou les alliés du projet : ce sont ceux qui collaborent avec le porteur
du projet, en partageant des objectifs, des ressources, des compétences ou des
informations. Ils peuvent être internes ou externes à l’organisation qui porte le projet,
et avoir un rôle complémentaire, coopératif ou synergique. Par exemple, il peut s’agir
d’une autre organisation, d’un réseau, d’une association, d’une institution, etc.
• Les parties intéressées ou les influenceurs du projet : ce sont ceux qui ont un intérêt,
une influence ou un pouvoir sur le projet, en tant que décideurs, régulateurs,
prescripteurs ou évaluateurs. Ils peuvent être internes ou externes à l’organisation qui
porte le projet, et avoir un rôle positif, négatif ou neutre. Par exemple, il peut s’agir
d’un ministère, d’une agence, d’un média, d’un syndicat, d’un comité d’éthique, etc.

Ces parties prenantes peuvent avoir des relations, des interactions, des conflits ou des
synergies entre elles, qui peuvent influencer le déroulement, les résultats et l’utilisation de
l’évaluation. Il est donc important de les identifier, de les analyser, de les impliquer et de les
communiquer avec elles tout au long du processus évaluatif, en tenant compte de leurs rôles,
de leurs intérêts, de leurs attentes et de leurs besoins.

6. Comment évalué un projet de santé :

L’évaluation nécessite une méthodologie rigoureuse, qui implique la définition des questions
évaluatives, la collecte et l’analyse des données, la rédaction et la diffusion du rapport
d’évaluation. Elle peut être réalisée à différents moments du cycle de vie du projet : avant,
pendant ou après sa mise en œuvre. Elle peut faire appel à différentes sources de données,
telles que les documents du projet, les données statistiques, les enquêtes, les entretiens, les
observations, etc. Et elle peut être menée par les acteurs du projet eux-mêmes (évaluation
interne) ou par des experts externes (évaluation externe).

Classiquement, il est demandé de réaliser 3 niveaux d’évaluation :


Evaluation du processus :

• évaluer l’élaboration, la mise en œuvre et le déroulement du projet : analyser les


freins et les leviers pour agir ; repérer les adaptations du projet au cours du temps et
leurs causes ; analyser les contributions des usagers ;
• évaluer les moyens et ressources utilisés : apprécier la pertinence et l’efficience des
ressources mobilisées.
Evaluation de l’activité :

• évaluer les activités mises en œuvre : en quantité et qualité ; pertinence des actions
• évaluer l’atteinte de la population ciblée : les actions ont-elles bien touché les
personnes qui étaient concernées ? Sinon, en analyser les causes.
Evaluation des résultats :

• évaluer l’atteinte des objectifs et le niveau de satisfaction des personnes concernées


• évaluer les retombées du projet, qu’elles soient prévues ou non.

Pour évaluer un projet de santé, il faut suivre une démarche rigoureuse et participative, qui
implique les différentes parties prenantes du projet. Voici les principales étapes à suivre pour
évaluer un projet de santé :

• Définir les objectifs, les questions et les critères de l’évaluation, en fonction du


contexte, de la finalité et du type du projet de santé. Par exemple, on peut évaluer la
pertinence, la faisabilité, l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité du projet.
o Exemple : si vous voulez évaluer un projet de prévention du tabagisme chez les jeunes,
vous pouvez vous poser les questions suivantes :
- Quels sont les objectifs du projet ? Par exemple, réduire le nombre de fumeurs,
augmenter le nombre de personnes qui arrêtent de fumer, sensibiliser les jeunes aux
méfaits du tabac, etc.
- Quels sont les critères de l’évaluation ? Par exemple, la pertinence, la faisabilité,
l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité du projet.
- Quelles sont les questions évaluatives ? Par exemple, le projet répond-il aux besoins
et aux attentes des jeunes ? Le projet est-il adapté au contexte et aux ressources
disponibles ? Le projet a-t-il atteint ses objectifs ? Le projet a-t-il utilisé les ressources
de manière efficiente ? Le projet a-t-il eu des effets positifs ou négatifs, prévus ou
imprévus, sur la santé des jeunes ? Le projet est-il durable dans le temps ?

• Choisir les indicateurs, les sources et les méthodes de collecte et d’analyse des
données, en tenant compte de la disponibilité, de la fiabilité, de la validité et de la
sensibilité des données. Par exemple, on peut utiliser des données quantitatives ou
qualitatives, primaires ou secondaires, issues de documents, d’enquêtes, d’entretiens,
d’observations, etc.
o Exemple : Par exemple, pour évaluer le projet de prévention du tabagisme chez les
jeunes, vous pouvez utiliser les indicateurs, les sources et les méthodes suivants :
- Indicateurs : ce sont des variables quantitatives ou qualitatives qui permettent de
mesurer les résultats du projet. Par exemple, le nombre de fumeurs, le nombre de
personnes qui arrêtent de fumer, le niveau de connaissance, d’attitude et de pratique
des jeunes sur le tabac, le taux de satisfaction, le coût par bénéficiaire, etc.
- Sources : ce sont les origines des données, qui peuvent être primaires ou secondaires.
Les données primaires sont celles qui sont collectées spécifiquement pour
l’évaluation, tandis que les données secondaires sont celles qui existent déjà et qui
sont utilisées pour l’évaluation. Par exemple, les documents du projet, les statistiques
officielles, les enquêtes, les entretiens, les observations, etc.
- Méthodes : ce sont les techniques de collecte et d’analyse des données, qui peuvent
être quantitatives ou qualitatives. Les méthodes quantitatives sont celles qui utilisent
des données numériques et des outils statistiques, tandis que les méthodes
qualitatives sont celles qui utilisent des données verbales ou visuelles et des outils
d’interprétation. Par exemple, les questionnaires, les tests, les sondages, les analyses
de variance, les régressions, etc. pour les méthodes quantitatives, et les entretiens,
les focus groupes, les observations participantes, les analyses de contenu, les analyses
de discours, etc. pour les méthodes qualitatives.

• Réaliser l’évaluation, en respectant les principes éthiques, en impliquant les parties


prenantes, en adaptant la démarche aux contraintes et aux imprévus, en assurant la
qualité et la traçabilité des données. Par exemple, on peut réaliser une évaluation
interne ou externe, formative ou sommative, participative ou indépendante, etc.
o Par exemple, pour réaliser l’évaluation du projet de prévention du tabagisme chez les
jeunes, vous pouvez suivre les recommandations suivantes :
- Respecter les principes éthiques : il s’agit de protéger les droits et la dignité des
personnes impliquées ou concernées par le projet, en respectant les principes de
confidentialité, de transparence, de validité, de fiabilité, de pertinence, d’utilité, de
faisabilité, d’impartialité, de respect, de bienfaisance et de non-malfaisance. Par
exemple, vous devez informer les participants sur les objectifs, les modalités et les
risques de l’évaluation, obtenir leur consentement éclairé, garantir l’anonymat et la
confidentialité des données, éviter les biais et les conflits d’intérêts, etc.
- Impliquer les parties prenantes : il s’agit d’associer les acteurs du projet, tels que les
bénéficiaires, les partenaires, les financeurs, les décideurs et les évaluateurs, dans la
conception, la réalisation et l’utilisation de l’évaluation. Par exemple, vous pouvez
consulter les parties prenantes sur les objectifs, les questions et les critères de
l’évaluation, les associer à la collecte et à l’analyse des données, les solliciter pour la
validation et la diffusion des résultats, etc.
- Adapter la démarche aux contraintes et aux imprévus : il s’agit de tenir compte des
spécificités et des difficultés du contexte et du projet, et de faire preuve de flexibilité
et de réactivité face aux changements et aux aléas. Par exemple, vous pouvez ajuster
le calendrier, le budget, les méthodes ou les indicateurs de l’évaluation, en fonction
de la disponibilité des données, des réactions des participants, des événements
externes, etc.
- Assurer la qualité et la traçabilité des données : il s’agit de garantir la fiabilité, la
validité, la représentativité et la sensibilité des données, et de documenter les sources,
les méthodes, les résultats et les limites de l’évaluation. Par exemple, vous pouvez
vérifier la cohérence, la complétude, la précision et la pertinence des données, et
rédiger un protocole, un cahier des charges, un rapport intermédiaire, un rapport
final, etc.

• Rédiger et diffuser le rapport d’évaluation, en présentant les résultats, les


conclusions et les recommandations de l’évaluation, en les illustrant par des
exemples, des tableaux ou des graphiques, en les comparant aux objectifs et aux
hypothèses du projet, en les mettant en perspective avec d’autres études ou
expériences similaires. Par exemple, on peut rédiger un rapport intermédiaire, un
rapport final, une synthèse, une fiche de capitalisation, etc.
o Par exemple, pour rédiger et diffuser le rapport d’évaluation du projet de prévention
du tabagisme chez les jeunes, vous pouvez suivre le plan suivant :
- Introduction : présenter le contexte, la problématique, les objectifs et les hypothèses
du projet de santé, ainsi que les objectifs, les questions et les critères de l’évaluation.
- Méthodologie : décrire la démarche évaluative, les indicateurs, les sources, les
méthodes, les outils et les techniques de collecte et d’analyse des données, ainsi que
les limites et les biais potentiels de l’évaluation.
- Résultats : présenter les principaux résultats de l’évaluation, en les comparant aux
objectifs et aux hypothèses du projet, en les illustrant par des exemples, des tableaux
ou des graphiques, en les mettant en perspective avec d’autres études ou expériences
similaires.
- Discussion : interpréter les résultats, en soulignant les points forts et les points faibles
du projet, en identifiant les facteurs explicatifs, les effets attendus et inattendus, les
bénéfices et les risques du projet, en proposant des recommandations pour
l’amélioration ou la pérennisation du projet.
- Conclusion : synthétiser les principaux enseignements de l’évaluation, en rappelant
les objectifs et les résultats du projet, en évaluant sa pertinence, sa faisabilité, son
efficacité, son efficience, son impact et sa durabilité, en ouvrant des perspectives pour
la suite ou la généralisation du projet.
- Annexes : fournir des informations complémentaires, telles que les documents du
projet, les questionnaires, les guides d’entretien, les données brutes, les analyses
détaillées, les références bibliographiques, etc.

• Utiliser les résultats de l’évaluation, en les communiquant aux parties prenantes, en


les valorisant auprès des décideurs, des financeurs, des partenaires, des bénéficiaires,
etc., en les intégrant dans la prise de décision, dans l’amélioration, la pérennisation
ou la généralisation du projet, dans l’apprentissage et la capitalisation des bonnes
pratiques. Par exemple, on peut organiser une restitution, une conférence, une
publication, une formation, etc.
o Exemple, pour utiliser les résultats de l’évaluation du projet de prévention du
tabagisme chez les jeunes, vous pouvez réaliser les actions suivantes :
- Communiquer les résultats de l’évaluation aux parties prenantes, en utilisant des
supports adaptés à leurs besoins, à leurs attentes et à leurs capacités. Par exemple,
vous pouvez organiser une restitution orale, une conférence de presse, une
newsletter, un site web, une vidéo, etc.
- Valoriser les résultats de l’évaluation auprès des décideurs, des financeurs, des
partenaires, des bénéficiaires, etc., en utilisant des arguments convaincants, des
preuves tangibles, des témoignages, des chiffres clés, etc. Par exemple, vous pouvez
solliciter des reconnaissances, des récompenses, des subventions, des collaborations,
des publications, etc.
- Intégrer les résultats de l’évaluation dans la prise de décision, dans l’amélioration, la
pérennisation ou la généralisation du projet, dans l’apprentissage et la capitalisation
des bonnes pratiques. Par exemple, vous pouvez modifier, adapter, renforcer, arrêter
ou étendre le projet, en fonction des conclusions et des recommandations de
l’évaluation, et en tenant compte des ressources, des contraintes, des opportunités et
des risques du contexte.
- Suivre et évaluer les actions mises en œuvre suite à l’évaluation, en vérifiant si elles
ont permis d’atteindre les objectifs fixés, de répondre aux besoins et aux attentes des
parties prenantes, d’améliorer la performance, l’efficacité et l’impact du projet, et de
renforcer sa pertinence, sa faisabilité et sa durabilité.

7. Les principes éthiques de l’évaluation d’un projet de santé :


Les principes éthiques de l’évaluation d’un projet de santé sont des règles ou des valeurs qui
guident la conduite de l’évaluation, en respectant les droits et la dignité des personnes
impliquées ou concernées par le projet. Ils visent à assurer la qualité, la crédibilité, l’utilité et
la responsabilité de l’évaluation, ainsi qu’à prévenir ou à résoudre les dilemmes ou les conflits
qui peuvent survenir durant le processus évaluatif. Parmi les principes éthiques de
l’évaluation d’un projet de santé, on peut citer :

• La confidentialité : il s’agit de protéger les informations personnelles ou sensibles des


participants à l’évaluation, en limitant leur accès, leur diffusion et leur utilisation, et
en garantissant leur anonymat ou leur pseudonymat. Par exemple, il faut demander
le consentement des participants pour collecter, stocker et traiter leurs données, et
utiliser des codes ou des chiffres pour les identifier.
• La transparence : il s’agit de rendre compte de manière claire et honnête des objectifs,
des méthodes, des résultats et des limites de l’évaluation, en évitant les biais, les
omissions ou les falsifications. Par exemple, il faut documenter les sources, les
procédures, les outils et les techniques utilisés pour l’évaluation, et reconnaître les
erreurs ou les incertitudes.
• La validité : il s’agit de garantir la fiabilité, la pertinence, la représentativité et la
sensibilité des données et des analyses utilisées pour l’évaluation, en utilisant des
indicateurs, des sources et des méthodes appropriés et rigoureux. Par exemple, il faut
vérifier la cohérence, la complétude, la précision et la qualité des données, et utiliser
des méthodes quantitatives et qualitatives.
• La fiabilité : il s’agit de garantir la reproductibilité, la vérifiabilité et la traçabilité des
données et des analyses utilisées pour l’évaluation, en utilisant des indicateurs, des
sources et des méthodes standardisés et contrôlés. Par exemple, il faut conserver les
données brutes, les codes, les logiciels et les rapports utilisés pour l’évaluation, et
permettre leur consultation ou leur révision par des pairs ou des experts.
• La pertinence : il s’agit de garantir l’adéquation, l’actualité, l’adaptabilité et
l’accessibilité des données et des analyses utilisées pour l’évaluation, en tenant
compte du contexte, des besoins, des attentes et des capacités des parties prenantes
du projet. Par exemple, il faut choisir des indicateurs, des sources et des méthodes qui
répondent aux questions évaluatives, et présenter les résultats de l’évaluation sous
des formats adaptés aux publics cibles.
• L’utilité : il s’agit de garantir l’intérêt, la valeur ajoutée, l’applicabilité et l’implication
des données et des analyses utilisées pour l’évaluation, en tenant compte des
objectifs, des priorités, des décisions et des actions des parties prenantes du projet.
Par exemple, il faut formuler des conclusions et des recommandations qui répondent
aux besoins et aux attentes des parties prenantes, et les associer à la restitution, à la
diffusion et à l’utilisation des résultats de l’évaluation.
• La faisabilité : il s’agit de garantir la réalisation, la gestion, le suivi et l’évaluation du
projet, en tenant compte des ressources, des contraintes, des opportunités et des
risques du contexte dans lequel il s’inscrit. Par exemple, il faut définir un calendrier,
un budget, une équipe et un plan d’évaluation qui soient réalistes, adaptés et flexibles,
et anticiper les difficultés ou les imprévus qui peuvent survenir durant le processus
évaluatif.
• L’impartialité : il s’agit de garantir l’objectivité, l’indépendance, l’équité et la neutralité
des données et des analyses utilisées pour l’évaluation, en évitant les influences, les
intérêts ou les préjugés qui peuvent affecter le jugement de l’évaluateur ou des
parties prenantes du projet. Par exemple, il faut déclarer les conflits d’intérêts, les
opinions personnelles ou les relations avec les parties prenantes, et utiliser des
méthodes qui assurent la diversité, la pluralité et la comparabilité des points de vue.
• Le respect : il s’agit de garantir le respect des droits, de la dignité, de la diversité et de
la participation des personnes impliquées ou concernées par le projet, en
reconnaissant leur valeur, leur autonomie, leur compétence et leur contribution. Par
exemple, il faut informer les participants sur les objectifs, les modalités et les risques
de l’évaluation, obtenir leur consentement éclairé, respecter leur liberté, leur intégrité
et leur confidentialité, et les associer à la conception, à la réalisation et à l’utilisation
de l’évaluation.
• La bienfaisance : il s’agit de garantir le bien-être, l’intérêt, le bénéfice et le
développement des personnes impliquées ou concernées par le projet, en maximisant
les effets positifs et en minimisant les effets négatifs de l’évaluation. Par exemple, il
faut veiller à ce que l’évaluation ne cause pas de préjudice, de dommage ou de
souffrance aux participants, et à ce qu’elle contribue à l’amélioration, à la
pérennisation ou à la généralisation du projet.
• La non-malfaisance : il s’agit de garantir la protection, la sécurité, la prévention et la
réparation des personnes impliquées ou concernées par le projet, en évitant de leur
causer du tort, du danger ou du préjudice par l’évaluation. Par exemple, il faut veiller
à ce que l’évaluation ne porte pas atteinte aux droits, aux libertés, à l’intégrité ou à la
confidentialité des participants, et à ce qu’elle prévienne ou répare les dommages ou
les risques potentiels liés au projet.
Conclusion :
L’évaluation d’un projet de santé est une démarche qui vise à mesurer la valeur et les effets
d’un projet qui a pour objectif d’améliorer la santé d’une population ou d’un groupe cible.
Elle permet de juger de la pertinence, de la faisabilité, de l’efficacité, de l’efficience, de
l’impact et de la durabilité du projet, en se basant sur des critères et des indicateurs précis.
L’évaluation sert à rendre compte des résultats obtenus, à identifier les points forts et les
points faibles du projet, à proposer des recommandations pour l’améliorer ou le pérenniser,
et à tirer des enseignements pour d’autres projets similaires. Elle peut être réalisée à
différents moments du cycle de vie du projet : avant, pendant ou après sa mise en œuvre. Elle
nécessite une méthodologie rigoureuse, qui implique la définition des questions évaluatives,
la collecte et l’analyse des données, la rédaction et la diffusion du rapport d’évaluation. Elle
peut faire appel à différentes sources de données, telles que les documents du projet, les
données statistiques, les enquêtes, les entretiens, les observations, etc. L’évaluation peut être
menée par les acteurs du projet eux-mêmes (évaluation interne) ou par des experts externes
(évaluation externe). L’évaluation d’un projet de santé doit être participative, c’est-à-dire
associer les parties prenantes du projet, telles que les bénéficiaires, les partenaires, les
financeurs, etc. Et elle doit être éthique, c’est-à-dire respecter les principes de confidentialité,
de transparence, de validité, de fiabilité, etc.

Bibliographie :
[1] Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-
sociaux (ANAP). (2018). Guide méthodologique de l’évaluation des projets LFSS 2018.
[2] PromoSanté Île-de-France. (2019). Fiche 6 - Evaluation.
[3] Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES). (2012). Les fiches
pratiques en éducation et promotion de la santé.
[4] Public Health Ontario. (2023). Planification et évaluation des programmes.
[5] Gestion de projet PM. (2019). Parties prenantes : comment les gérer en 4 étapes.
[6] Manager GO! (2020). Parties prenantes d’un projet : identification et analyse.
[7] Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). (2009). Guide de la
planification, du suivi et de l’évaluation.
[8] Planzone. (2019). 8 parties prenantes à considérer pour réussir votre projet.
[9] Wrike. (2020). Qu’est-ce qu’une partie prenante en gestion de projet.
[10] HAS Haute autorité de santé. (2022). Manuel d’évaluation de la qualité des
établissements et services sociaux et médico-sociaux .

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