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Table des matières

Introduction ......................................................................................................... 3
Cadre Conceptuel ................................................................................................ 4
1. Démarche du diagnostic financier ............................................................ 5
2. La maîtrise des risques financiers ............................................................ 8
3. L’analyse de la performance et les soldes intermédiaires de gestion .. 10
4. L’analyse de l’équilibre financier et le bilan fonctionnel ..................... 12
5. L'analyse de la trésorerie et la méthode de FCF .................................. 18
6. L’analyse de la rentabilité ....................................................................... 22
7. L’analyse des comptes consolidés ........................................................... 25
8. La planification financière ......................................................................... 34
9. L’évaluation des entreprises : Enjeux, perspectives et techniques ..... 36
Cadre Pratique .................................................................................................. 42
1. Prise de Connaissance générale de l’Agence Nationale des Ports : .......... 43
2. Evaluation de l’Agence Nationale des Ports : ........................................... 52
Conclusion :........................................................................................................ 60

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Introduction

L’évaluation d’une entreprise est une mission difficile et délicate. C'est une science non
exacte et complexe vue la multitude d’éléments à considérer. Le but de l'évaluation est
de déterminer la valeur de l'entreprise sans prêter attention à la structure de financement
choisie par le dirigeant.

L’objectif est également de se rapprocher de la valeur intrinsèque de l’entreprise, c’est-


à-dire la valeur que l'acquéreur est prêt à payer après avoir pris connaissance de toutes
les informations disponibles sur l'entreprise.

Il existe plusieurs techniques d'évaluation, qui peuvent être appliquées en fonction du


profil de l'entreprise. Le but est de fournir un prix de référence pour les parties prenantes
comme référence pour la négociation. Chaque méthode ayant ses propres avantages et
inconvénients, il s’agit pour celui qui a la mission d’évaluer une entreprise de
sélectionner l’approche la plus pertinente en fonction de la nature de la société et du but
de l’évaluation financière.

Dans ce contexte, nous pouvons distinguer entre trois catégories d'évaluation de


l'entreprise : l′évaluation par l′actif net, l′évaluation par un multiple des résultats et
l′évaluation par les flux de trésorerie prévisionnels.

Nous avons choisi d'évaluer l’Agence Nationale des Ports, un acteur à caractère
industriel et commercial, en utilisant la méthode de Discounted Cash-Flow DCF, la
méthode de Goodwill, et la méthode patrimoniale.

Pour réaliser ce travail, nous allons, dans le premier chapitre, jeter de la lumière sur ANP
MAROC. Ensuite, nous allons présenter une analyse financière de cette entreprise.
Enfin, dans le dernier chapitre, nous allons évaluer l'entreprise par les trois méthodes
précédemment mentionnées.

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Cadre Conceptuel

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Évaluer une entreprise est un acte très fréquent dans la vie économique
contemporaine. En effet, dans une société de plus en plus soumise aux lois du marché
aujourd’hui mondialisé, tout s'achète et se vend, à un rythme rapide.

1. Démarche du diagnostic financier

Les principaux objectifs de l'analyse financière sont de mesurer la rentabilité


économique de l'entreprise et la rentabilité financière des capitaux investis, d'apprécier
les équilibres de la structure financière, de constater son évolution et de formuler un
diagnostic.

a. L'étude de la croissance

o Du chiffre d'affaires (en unité monétaire courante ou constante, en %).


o Des productions vendues, stockées, immobilisées.
o Diversification d’activité, exportations, nouveaux produits, nouveaux marchés,
innovation, etc.

b. L'analyse de la rentabilité et de l’évolution

➢ Résultats par nature : exploitation, financier, exceptionnel.


➢ Soldes intermédiaires de gestion : marge commerciale, valeur Ajoutée
(formation et répartition), excédent Brut d'Exploitation (après charges de
personnel et impôts), résultat d'exploitation (après amortissements, dépréciations
et provisions d'éléments d'exploitation), charges financières liées à l’endettement
et des produits financiers, éléments exceptionnels dont cessions, résultat net,
ratios liés à l’activité et à la rentabilité.
➢ Analyse des charges :
o Par variabilité : charges variables ou opérationnelles et fixes ou de structure.
o Seuil de rentabilité (en valeur, en quantité, date du point mort).

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c. L'évaluation de la capacité d'autofinancement de l’exercice

Elle représente le surplus dégagé par l'activité de l'entreprise permettant d'assurer


le maintien et le développement de son activité sur ses fonds propres.

La part de la CAF maintenue dans l'entreprise sous forme de réserves et


d’amortissements, constitue l'autofinancement :

✓ De maintien ou de renouvellement,
✓ D’expansion, de capacité ou de développement.

Deux méthodes de calcul :

o Soustractive à partir de l’EBE, à l’aide des produits encaissés et des charges


décaissées,
o Additive à partir du résultat net et des charges et des produits calculés.

d. La détermination de la variation de trésorerie d'exploitation

Il peut s’agir d’un Excédent ou d’une Insuffisance de Trésorerie d’Exploitation.

Elle tient compte des décalages existant entre les flux réels comme les achats et les
ventes et les flux financiers tels que les encaissements et les décaissements.

Elle doit être suffisante pour éviter de graves difficultés financières puisqu’elle est
utilisée aux paiements des échéances sur emprunts, de la participation, des impôts sur
les bénéfices, à l’amélioration de la trésorerie nette, à l’investissement.

Elle peut être évaluée à partir soit :

- Des encaissements et décaissements d’exploitation,


- De l’EBE et de la variation du BFRE.

e. L'analyse statique de la structure du bilan

Après retraitement du bilan comptable selon l'objectif recherché l'analyse peut


porter soit sur :

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Le bilan financier ou patrimonial ou liquidité (fonds de roulement financier, fonds
de roulement propre, fonds de roulement étranger, endettement, liquidité, exigibilité,
solvabilité, appréciation du risque).

Le bilan fonctionnel avec mise en évidence du fonds de roulement net global, du


besoin en fonds de roulement d’exploitation et hors exploitation, de la trésorerie nette.

Les résultats des ratios permettent de comparer la structure financière de


l'entreprise à des références sectorielles.

f. L'analyse dynamique

Certains tableaux permettent d'effectuer une analyse de l'évolution de la structure


financière et de ses composantes :

❖ Tableau de financement (analyse de la politique d'investissement et de


financement),
❖ Tableaux des flux de trésorerie,
❖ Tableau pluriannuel des flux financiers,
❖ Tableau de bord, etc.

g. La formulation du diagnostic financier

A l'issue des analyses menées, un diagnostic financier doit être formulé ainsi que
des propositions d'actions sur le financement, l'investissement, la rentabilité de
l'entreprise.

Il peut conduire à la mise en place éventuelle d'un plan de redressement.

h. Les différentes étapes du diagnostic


1) L’entreprise est-elle profitable ?
▪ Croissance,
▪ Positionnement dans le marché,

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▪ Marges,
▪ Seuil de rentabilité.
2) L’entreprise est-elle rentable ?
▪ Rentabilité des capitaux propres,
▪ Effet de levier financier,
▪ Rentabilité économique des investissements.
3) La structure financière est-elle adaptée ?
▪ Moyens de financement,
▪ Niveau d’endettement et autonomie financière,
▪ Capacité de remboursement des dettes,
▪ Solvabilité, liquidité, exigibilité.
4) L’entreprise génère-t-elle des flux positifs ?
▪ En trésorerie,
▪ Origine des flux nets de trésorerie : activité, financement, investissement.

i. La démarche prévisionnelle

Afin d’anticiper les prévisions d’activités, il est conseillé d’établir des documents
prévisionnels, dans le cadre de la gestion prévisionnelle et du contrôle de gestion tels
que :

- Les différents budgets : ventes, achats, trésorerie.


- L’évaluation du besoin en fonds de roulement prévisionnel normatif en fonction
du chiffre d’affaires.
- Les plans de financement des investissements.
- Les documents de synthèse prévisionnels : bilan et tableau de résultat.

2. La maîtrise des risques financiers

La notion de risques financiers couvre un vaste champ de possibles, dépendant de


l’activité de l’entreprise et de ses opérations financières. De façon générale, un risque
financier désigne un risque de perte d’argent suite à une opération financière : achat ou
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revente d’actif financier, mais aussi vente de produits ou de services ayant une incidence
financière. La nature des risques évolue avec le temps via l’émergence de nouvelles
technologies, comme la blockchain, et doit être surveillée par les risk managers.

a. Les types de risques financiers

Les principaux types de risques gérés en risk management revêtent plusieurs formes :

 Les risques liés aux taux d’intérêt : C’est le risque qu’encourent les entreprises
qui investissent ou empruntent à des taux variables. Il est généralement assumé
par les établissements financiers. Dans le premier cas, une variation des taux
affecte le portefeuille d’actifs détenu par l’établissement financier, occasionnant
donc un gain ou une perte de valeur de ses actifs. On parle alors de risque de perte
en capital. Dans le cas d’une entreprise qui emprunte à un taux variable, la
variation du taux à la hausse augmentera mécaniquement les montants des
remboursements du prêt. Ce risque est communément appelé risque du prêt-
emprunt.
 Le risque de change touche les entreprises qui effectuent des opérations dans
une devise différente de leur monnaie. La fluctuation de la valeur des devises
entre elles sur le marché de changes induit qu’une créance de l’entreprise peut
perdre de sa valeur et donc affecter négativement son chiffre d’affaires. Au
contraire, une dette libellée dans une devise étrangère peut prendre de la valeur
grâce à l’appréciation de la devise contre la monnaie nationale.
 Le risque de contrepartie est le risque lié au non-respect d’un contrat. Il revêt
autant de formes qu’il existe de contrats. On peut citer le risque pour une
entreprise de ne pas être payée à temps voire pas payée du tout ; pour une banque
qu’un emprunteur ne rembourse pas ses mensualités, etc.
 Le risque de liquidité concerne principalement les établissements financiers
puisqu’il s’agit de la capacité à acheter ou à revendre plus ou moins facilement
un actif. Cet actif n’est pas forcément financier. Il peut concerner des
marchandises dont la revente ou l’achat est lié à la crédibilité du vendeur ou de
l’acheteur, voire à la nature même de la marchandise si le marché est trop petit
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pour écouler un stock donné. Dire qu’un marché est peu liquide signifie que peu
d’acheteurs ou de vendeurs sont actifs, ce qui augmente le risque de ne pas
pouvoir trouver d’acheteur ou de vendeur au moment opportun.
 Les risques liés à l’environnement de l’entreprise : Ils sont divers et peuvent
être liés à la météo, au pays (risque de conflit ou lié à l’absence de structures,
etc.), à la faillite potentielle d’un établissement (risque de défaillance), à des
risques opérationnels internes à l’entreprise (non-respect des procédures, pannes,
etc.).

b. Les mesures pour maîtriser les risques financiers

Pour minimiser les risques de liquidité encourus par une entreprise, il est important
que sa direction financière mette en place un plan prévisionnel de gestion et de suivi de
trésorerie sur au moins trois années. Cela permet aux experts d’évaluer et d’intégrer les
imprévus ou les risques financiers pouvant naître.

En cas de besoin, par exemple, il serait idéal d’anticiper sur des solutions d’appoint
telles que la préparation d’un découvert bancaire, d’un emprunt, etc.

Bref, pour contenir les aléas pouvant affecter les finances d’une entreprise, celle-ci
doit songer à effectuer un suivi permanent de la situation des marchés financiers et des
devises, ainsi que des facteurs sociopolitique et économique qui composent son
environnement. Il s’agira ensuite d’intégrer tous ces facteurs dans le plan de trésorerie
de l’entreprise et de recourir en cas de besoin, aux différentes techniques de couvertures
de change pour réduire les risques financiers en présence.

3. L’analyse de la performance et les soldes intermédiaires de


gestion

Pour être performante, l’entreprise doit être profitable. Elle doit, en effet, être
capable de générer un bénéfice. Pourtant, cette seule analyse est trop simpliste : le
résultat net d’un exercice, qui représente l’enrichissement ou l’appauvrissement de

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l’entreprise sur une période donnée, n’est pas un indicateur suffisant pour évaluer la
performance.

Au-delà de son niveau, il faut comprendre l’origine de cet enrichissement ou de cet


appauvrissement. L’étude du compte de résultat est indispensable : l’ensemble des
produits et des charges aide à comprendre quels sont les postes significatifs dans la
construction du résultat net de la période.

Rappelons que les décisions de l’entreprise (son positionnement stratégique sur tel
ou tel marché, le choix de ses fournisseurs ou sa politique de ressources humaines) ont
des incidences non négligeables sur le niveau des produits et des charges. Occulter ces
dimensions empêche de décrire la situation et limite la compréhension de sa
performance. Par exemple, après de lourds investissements matériels en vue de lancer
un nouveau produit, on s’attend à une augmentation du niveau d’activité de
l’organisation, et donc de son chiffre d’affaires, mais également à une augmentation de
ses charges. Il reste à vérifier si ces deux augmentations présentent un ordre de grandeur
comparable.

Soldes Intermédiaires de gestion :

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Les ratios de mesure de la performance issus des soldes intermédiaires de gestion

4. L’analyse de l’équilibre financier et le bilan fonctionnel

Le bilan comptable informe sur le patrimoine d’une entreprise : à l’actif, l’état de


son appareil productif, de ses stocks, de ses créances et de sa trésorerie ; au passif, ses
capitaux propres, ses dettes financières et ses dettes d’exploitation (auprès des
fournisseurs, de l’administration fiscale, des organismes sociaux ou encore des salariés).
Il est fondamental de réorganiser ces différents postes pour mettre en évidence les

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notions de besoin en fonds de roulement et de fonds de roulement car ils permettent la
vérification du respect de certaines règles assurant l’équilibre financier.

Ces notions de besoin en fonds de roulement et de fonds de roulement proviennent


du bilan fonctionnel. Ce bilan privilégie une vision économique de l’entreprise fondée
sur les notions de cycles d’exploitation, d’investissement et de financement.

a. Les cycles d’investissement, de financement et le fonds de


roulement (FDR).

Le fonds de roulement repose sur les cycles d’investissement et de financement. Il


permet de vérifier la cohérence entre la politique de financement et la politique
d’investissement de l’entreprise. Nous allons successivement détailler ces deux
politiques.

La politique de financement et les ressources stables

La politique de financement découle d’une décision engageant l’entreprise sur


plusieurs périodes. Ce cycle permet de justifier la constitution d’une partie du passif du
bilan comptable : les capitaux propres et les dettes financières. Les capitaux propres
représentent les apports des associés (en contrepartie d’un droit de propriété sur la
société, composé souvent d’un droit sur la gestion et d’un droit sur le résultat). Ces
capitaux propres varient chaque année en raison d’apports nouveaux et de résultats
antérieurs non distribués. Les dettes financières sont souvent composées d’emprunts
bancaires et parfois d’emprunts obligataires. Ces deux postes constituent des ressources
stables de l’entreprise.

À ces deux ressources stables, s’ajoutent le cumul des amortissements et


dépréciations ainsi que les provisions. Selon une vision économique, ces postes ne sont
pas considérés comme une consommation prévisible (pour les amortissements), comme
une consommation imprévisible et réversible (pour les dépréciations) ou comme une
dette incertaine (pour les provisions) ; ils s’apparentent à des capitaux épargnés pour
faire face au renouvellement des immobilisations–donc à une source de financement,
c’est-à-dire à une ressource stable.

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La politique d’investissement et les emplois stables

Pour produire, une entreprise industrielle doit disposer d’un appareil productif. Ces
immobilisations sont utilisées pendant plus d’un exercice. Elles doivent être renouvelées
régulièrement : en partie ou en totalité (si l’entreprise envisage une réorientation
stratégique de son activité). L’actif du bilan contribue à une meilleure compréhension
de la politique d’investissement et du choix stratégique de l’entreprise entre
l’investissement industriel (poids des immobilisations incorporelles et corporelles) et
l’investissement financier (poids des immobilisations financières). L’effort
d’investissement est constitué par le montant brut des acquisitions ; les emplois stables
comprennent ainsi les montants bruts des immobilisations (ce qui est cohérent avec le
fait que le cumul des amortissements et dépréciations appartient aux ressources stables).

La cohérence entre la politique de financement et la politique d’investissement se


mesure par le fonds de roulement (FDR), qui correspond à la différence entre les
ressources stables et les emplois stables :

Pour assurer la solvabilité de l’entreprise, il est nécessaire que les ressources stables
soient supérieures aux emplois stables. L’ensemble du financement des investissements
doit être garanti par des financements à plus d’un an. Le fonds de roulement doit, quant
à lui, être positif : il existe dans ce cas un excédent de financement, excédent utile pour
financer l’exploitation de l’entreprise.

Un fonds de roulement négatif peut apparaître, en particulier dans les entreprises


de distribution : le financement des emplois stables et de l’activité repose alors
essentiellement sur les partenaires commerciaux et les dettes des fournisseurs. Cette
situation est risquée car l’entreprise est alors très dépendante de ses partenaires
commerciaux.

b. Le cycle d’exploitation et le besoin en fonds de roulement (BFR)

La liquidité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses obligations de moins


d’un an grâce à ses postes d’actifs à moins d’un an. Le cycle d’exploitation est alors
central pour comprendre cette relation : il met en cohérence les postes liés à l’activité de

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l’entreprise, amenés à se reproduire fréquemment. En d’autres termes, il s’agit de tous
les actes liés aux achats et aux ventes de produits et de prestations de services.

Les décalages entre la vente de biens et de prestations de services et l’entrée de


trésorerie ainsi que ceux associés aux stockages de marchandises et de produits finis
créent un besoin de financement. Les entreprises ne disposent pas encore de
l’encaissement des clients alors même qu’elles ont déjà financé l’achat de matières et de
charges d’exploitation. Il en va de même pour les stocks : les entreprises ont engagé tous
les frais de fabrication des produits mais les marchandises n’ont pas encore été vendues
(donc aucun encaissement n’est encore survenu). Ainsi, l’entreprise renonce à de la
trésorerie pour des raisons de stockage ou de pratiques commerciales. C’est pour cette
raison que les stocks et les créances des clients correspondent à un besoin de
financement.

À l’inverse, les dettes des fournisseurs et les dettes sociales et fiscales permettent
à l’entreprise de ne pas régler ses créanciers immédiatement. Ces ressources –autrement
dit, cette non-utilisation de sa trésorerie– lui sont donc utiles pour engager d’autres
dépenses. Cet excédent de financement diminue mécaniquement le besoin de
financement issu des créances des clients et du stockage.

L’objectif du besoin en fonds de roulement (BFR) est ainsi de comparer les besoins
de financement et les dégagements de ressources issus du cycle de l’exploitation. Le
BFR est un indicateur majeur pour anticiper les difficultés de trésorerie car il correspond
à une trésorerie déjà décaissée utile pour préparer les ventes futures (comme un
investissement d’exploitation) :

BFR = Stocks + Créances circulantes – Dettes circulantes

Dans une entreprise commerciale et industrielle, les besoins de financement


dépassent généralement les dégagements de ressources : on parle alors de besoin en
fonds de roulement (c’est un besoin de financement net des dégagements de ressources).

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c. Bilan fonctionnel :

Le bilan fonctionnel aide à comprendre la cohérence entre la politique de


financement et la politique d’investissement et les besoins de financement associés à
l’activité de l’entreprise. Il met en évidence le fonds de roulement et le besoin en fonds
de roulement.

Le fonds de roulement doit être positif. En d’autres termes, les ressources stables
doivent couvrir les emplois stables. Il assure le financement des besoins liés à
l’exploitation (BFR) et l’excédent permet ainsi de constituer une trésorerie. L’équilibre
financier est alors assuré :

FDR – BFR = Trésorerie

La trésorerie est composée de postes à la fois classés à l’actif et au passif du bilan.


À l’actif, les disponibilités et parfois les valeurs mobilières de placement (si elles
peuvent être très rapidement transformées en liquidités ; sinon, elles sont classées en
emplois circulants) composent la trésorerie active. Au passif, les concours bancaires
courants (découverts bancaires) composent la trésorerie passive.

La trésorerie est une variable d’ajustement entre le fonds de roulement et le besoin


en fonds de roulement. Il est souhaitable que son niveau soit positif, sans pour autant
être trop élevé. En effet, une trésorerie trop importante engendre des coûts d’opportunité
(elle aurait pu être placée et générer des produits financiers) quand une trésorerie trop

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faible fait supporter à l’entreprise un risque de non-paiement des dettes exigibles (et
donc des financements à court terme très onéreux dans le cas de remises à escompte ou
de découverts bancaires). Il est pourtant difficile d’influencer le niveau du besoin en
fonds de roulement car l’entreprise n’a pas tout pouvoir pour le gérer : les habitudes de
paiement du secteur (délais de paiement des fournisseurs et des clients) et les rapports
de force avec les partenaires commerciaux peuvent s’imposer à l’entreprise.

Les ratios de mesure de l’équilibre financier issus du bilan fonctionnel

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d. Bilan Financier :

En plus du bilan comptable et du bilan fonctionnel, il existe une autre présentation


du patrimoine de l’entreprise : le bilan financier. Il s’agit de mettre en évidence, d’un
côté, ce dont dispose l’entreprise pour réaliser son activité et, d’un autre côté, son mode
de financement.

Les immobilisations et le BFR composent l’actif économique : ils correspondent


aux investissements réalisés par les apporteurs de capitaux.

5. L'analyse de la trésorerie et la méthode de FCF

a. Trésorerie
▪ Présentation du poste

La trésorerie est souvent le « nerf de la guerre » d’une entreprise. Elle est


principalement composée des comptes bancaires, des valeurs mobilières et de la caisse
s’il y en a une. Le fait d’avoir une trésorerie positive et a fortiori significative est un bon
indicateur de santé financière.

Il est possible de calculer le montant de la trésorerie en jours de chiffre d’affaires


selon la formule :

Trésorerie en jours de CA = (Actifs de trésorerie / CA HT) x 360

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* 360 jours dans le cadre d ’une année complète, sinon remplacer 360 par la durée en
jours de la période

▪ Le BFR normatif :

Stocks

+ Créances d’exploitation

- Dettes d’exploitation

= BFRE positif (besoin en financement d’exploitation)

= BFR négatif (ressource de financement d’exploitation)

Le BFRE (BFR d’exploitation) fait partie des indicateurs les plus importants en
gestion financière et permet de vérifier l’équilibre financier de l’entreprise à un instant
T. Cet indicateur mesure le besoin en trésorerie qu’une entreprise peut avoir sur une
période donnée suite aux décalages existants entre les délais d’encaissements de ses
créances client, le délai de rotation de ses stocks et la date de décaissement de ses dettes
fournisseurs. Pour rappel, le calcul du BFRE se fait à partir du bilan comptable en fin
d’exercice par application de la formule :

Un BFRE positif représente un besoin en trésorerie d’exploitation que l’entreprise


doit financer soit par son FRNG positif soit par ses dettes financières à court terme, c’est
souvent le cas lorsque les délais de paiement accordés aux clients sont plus longs que
les délais négociés avec les fournisseurs. En revanche, un BFRE négatif est une
ressource de financement d’exploitation qui permet d’améliorer la trésorerie de
l’entreprise.

L’inconvénient du BFRE c’est qu’il est calculé à partir de données bilancielles


passées ne permettant pas de mesurer les éventuels événements qui peuvent modifier les
conditions d’exploitation de l’entreprise.

Une autre méthode plus analytique connue sous le nom BFR normatif a été
introduite par les experts comptables et permet de mesurer l’impact de l’évolution de
chaque poste du BFRE sur le besoin en trésorerie d’exploitation. C’est un indicateur

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exprimé en jours de chiffre d’affaires et permet de se comparer avec les normes du
secteur dans lequel opère la société, mais également de faire des prévisions.

Calcul de BFR normatif

Pour calculer le BFR normatif, il est nécessaire de déterminer pour chaque poste
du BFRE son temps d’écoulement et son coefficient de structure.

Le premier indicateur renseigne sur la durée moyenne en jours :

- Pendant laquelle les marchandises, les matières premières, les en-cours et les
produits finis restent en stocks
- Du crédit accordé aux clients (le délai de disparition de la créance)
- Du crédit obtenu des fournisseurs (le délai d’extinction de la dette).

Le calcul du temps d’écoulement peut se faire de deux manières, soit en se basant


sur les postes du bilan, soit en se basant sur des données prévisionnelles.

▪ Le budget de trésorerie :

Le budget de trésorerie est un tableau dans lequel l’entreprise présente tous ses
encaissements et ses décaissements prévus ventilés, semaine par semaine ou mois par
mois.

Grâce à ce tableau, l’entreprise peut connaître instantanément le solde de trésorerie


de la période, et le solde cumulé d'une période sur l'autre.

Ainsi, le budget de trésorerie :

✓ Aide à gérer et surtout à anticiper les difficultés de trésorerie,


✓ Permet de savoir combien de temps ce solde restera débiteur ou créditeur et pour
quel montant,
✓ Indique si l’entreprise peut envisager un placement de son excédent de trésorerie,
ou au contraire s’elle doit trouver un financement

Le budget de trésorerie est composé de deux parties : les encaissements


prévisionnels et les décaissements prévisionnels.

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Chaque entrée ou sortie de fonds (en TTC pour les opérations assujetties à la TVA)
est portée dans la colonne de la période où elle doit normalement se produire : par
exemple, un achat effectué en janvier et payable en mars, est imputé dans la colonne des
décaissements de mars.

Le budget des encaissements

On retrouve dans cette première partie tous les montants que l’entreprise est
supposée encaisser sur la période prévisionnelle :

✓ Les règlements clients,


✓ Les éventuelles subventions,
✓ Le déblocage du ou des emprunts,
✓ Les apports de numéraire en capital ou en compte courant d’associé,
✓ Les possibles remboursements de crédit de TVA.,

Le budget des décaissements

Cette partie du plan de trésorerie comporte tous les montants que l’entreprise est
supposée décaisser sur la période prévisionnelle :

✓ Les règlements fournisseurs,


✓ Les salaires et charges sociales,
✓ Les investissements,
✓ Le règlement des impôts et taxes, dont la TVA,
✓ Les remboursements d’emprunts,
✓ Les remboursements d’apports en compte courant d’associé,
✓ Les dividendes à payer.

b. La méthode FCF

La méthode des flux de trésorerie disponibles (FTD) ou des free cash-flows (FCF)
est devenue depuis dix ou vingt ans la méthode standard d’évaluation d’une activité
économique dans un contexte de continuité d’exploitation.

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Cette méthode considère les flux que l’entreprise en tant que projet économique
complexe va générer dans l’avenir. Elle est dite actuarielle car elle pose que la valeur
économique de l’entreprise est égale à la somme des valeurs actuelles des flux de
trésorerie à venir.

Valorisation de l'entreprise par la méthode :

FCF = ∑FTD * (1 + CMPC) ^ -n + VTn. (1 + CMPC) ^ -n

Avec :

FTD : flux de trésorerie disponible ;

CMPC : coût moyen pondéré du capital ;

VT : Valeur terminale de l'entreprise en fin d'horizon ;

n : période estimée des flux.

Et :

CMPC = coût des capitaux propres * [capitaux propres / (dettes financières + capitaux
propres)] + coût de la dette * (1 – taux d'IS) * [dettes financières / (dettes financières +
capitaux propres)]

6. L’analyse de la rentabilité

Une entreprise qui dégage une rentabilité au moins égale à celle demandée par ses
actionnaires et ses créanciers n’aura pas durablement de problèmes de financement, elle
remboursera ses dettes et créera de la valeur pour ses actionnaires.

La rentabilité est le rapport entre l’accroissement de richesse (le résultat) et les


capitaux investis.

Rentabilité = Résultat / Capitaux investis.

Il ne faut pas confondre marge et rentabilité :

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- La marge est le rapport d’un résultat à un volume d’activité (le CA)
- La rentabilité est le rapport d’un résultat aux capitaux investis nécessaires pour
dégager ce résultat

L’analyse de la rentabilité a pour objectif de s’assurer que l’endettement a un effet


bénéfique sur la rentabilité de l’entreprise : on parle d’effet de levier.

Il existe deux notions de rentabilité :

- La rentabilité économique
- La rentabilité financière

L’effet de levier de l’endettement correspond à la différence entre la rentabilité


financière et la rentabilité économique.

a. La rentabilité économique

La rentabilité économique correspond au rapport entre les bénéfices d’exploitation


et les capitaux mis en œuvre. C’est l’indicateur de rentabilité qui intéresse
particulièrement les banques.

Rentabilité économique = Résultat d’exploitation net d’IS / Actif économique

Il s’agit donc de mesurer la performance intrinsèque de l’entreprise, en


considérant :

D’une part le résultat économique né des opérations du cycle d’exploitation (REX


net d’impôt)

D’autre part le capital investi dans l’exploitation : actif économique (Immo + BFR)

NB : Actif économique = Capitaux propres + Dettes financières

La rentabilité économique s’explique (et se compose) par la combinaison d’une


marge et d’un taux de rotation :

ROCE = (REX / CA) * (CA / Actif économique)

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b. La rentabilité financière

Appelée également ROE (« Return On Equity »), la rentabilité financière sert à


mesurer la performance financière d’une entreprise. On parle également de « Taux de
rentabilité des capitaux propres ». C’est l’indicateur qui intéresse particulièrement les
actionnaires.

Rentabilité financière = Résultat net après IS / Capitaux propres

La rentabilité financière se décompose ainsi :

RF = Profitabilité * Taux de rotation de l’AE * Autonomie financière

Profitabilité = Résultat net après IS / CA

Le taux de rotation de l’AE = CA / AE

L’autonomie financière = AE / CP

c. L’effet de levier :

Selon le Vernimmen, l’effet de levier explique le taux de rentabilité des capitaux


propres en fonction du taux de rentabilité de l’actif économique et du coût de la dette.
En résumé, l’effet de levier permet de mesurer l’impact des investissements financés par
emprunts sur la rentabilité d’une entreprise.

Effet de levier = Rentabilité financière – Rentabilité économique

• Lorsque le coût de l’endettement est inférieur à la rentabilité économique, on


obtient un effet de levier positif

• Lorsque le coût de l’endettement est supérieur à la rentabilité économique, on


obtient un effet de levier négatif (« effet de massue »)

Tout est une histoire d’équilibre, car en s’endettant l’entreprise accroît sa rentabilité
financière (effet de levier de l’emprunt) mais se rend plus vulnérable aux variations de
sa rentabilité économique : c’est le risque du financement par emprunt.

L’analyse de la rentabilité permet :

24
- D’une part de savoir si les moyens mis à la disposition de l’entreprise sont
utilisés de manière efficace
- D’autre part de connaître la marge de progression de la rentabilité de
l’entreprise au regard de l’effet de levier

Enfin, l’analyse de la rentabilité permet aux parties prenantes de déterminer les


opportunités et les risques d’un investissement supplémentaire.

7. L’analyse des comptes consolidés

Face à l’évolution des marchés économiques et financiers, les entreprises se sont


très souvent regroupées pour atteindre une taille suffisante afin de mettre en œuvre des
synergies entre leur différentes activités, de conjuguer leurs efforts d’investissement, de
profiter des économies d’échelle, de s’implanter sur des marchés étrangers, de
diversifier leur production, etc… que ce soit dans le cadre de stratégies industrielles ou
financières, ces firmes ont souvent été amenées à se développer par la voie de création
de filiales ou de prise de contrôle de sociétés existante.

Pourquoi consolider ?

Un groupe a recours aux comptes consolidés lorsqu’il est composé d’une société
mère détenant plusieurs filiales. La consolidation permet de regrouper l’ensemble des
comptes d’une entreprise, afin de donner un bilan plus objectif de l’état financier d’une
entreprise. D’une part, les comptes consolidés ne tiennent pas compte des transactions
internes à l’entreprise, et d’autre part, les capitaux propres, dettes, sont réintégrés dans
les comptes de la société mère.

Les comptes sont consolidés non seulement pour la publication, mais également
pour une utilisation interne. Ils constituent en effet un outil précieux de gestion et de
reporting.

L’obligation de consolidation :

Les comptes consolidés sont obligatoires pour les groupes dont les résultats
dépassent, sur les deux derniers exercices, deux des trois seuils suivants :

25
- Bilan supérieur à 15 millions d’euros
- Chiffre d’affaires supérieur à 30 millions d’euros
- Effectif supérieur à 250 personnes

a. Les méthodes de consolidation :

Actuellement il existe deux méthodes de consolidation à savoir l’intégration


globale et la mise en équivalence.

✓ L’intégration globale :

En cas de contrôle exclusif (la société mère contrôle plus de 50% des droits de vote
de la filiale) : tous les comptes sont consolidés à 100%. L’intégration est alors dite «
globale ». Le contrôle exclusif est défini comme le pouvoir de diriger les politiques
financières et opérationnelles d’une société afin de retirer des avantages. En effet, il
existe deux types de contrôle exclusif : le contrôle exclusif de droit et le contrôle exclusif
de fait.

Le contrôle exclusif de droit : il est exercé de plein droit lorsque la société mère
détient directement ou indirectement plus de 50% des droits de vote de sa filiale. Il doit
donc notamment être tenu compte des titres conférant plus de droits de vote que de droits
aux bénéfices (action de préférence à droits de vote double par exemple)

Le contrôle exclusif de fait : il peut être *résumé : en l’absence de détention de la


majorité des droits de vote, le contrôle de fait est généralement admis lorsque la société
mère dispose, pendant deux exercices, d’un pourcentage de droit de vote supérieur à
40% et qu’aucun autre actionnaire ne possède une fraction de capital supérieur.

*Démontré : le contrôle exclusif de fait peut également être caractérisé lorsque la société
mère désigne pendant deux exercices consécutifs, la majorité des membres des organes
de direction, administration ou surveillance.

Les étapes de consolidation :

- Déterminer le périmètre de consolidation, le pourcentage d'intérêt et de contrôle


- Retraiter et éliminer les comptes réciproques

26
- Calculer la part revenant à la société consolidante.
- Constater les intérêts minoritaires
- Dresser les comptes consolidés.

Mise en équivalence :

La mise en équivalence est appliquée lorsque l'entreprise consolidante détient une


influence notable sur les politiques financières et opérationnelles de la société à
consolider sans en détenir le contrôle.

Les étapes de consolidation :

- Déterminer le périmètre de consolidation, le pourcentage d'intérêt et de contrôle


- Eliminer les titres immobilisés et remplacer par les titres mis en équivalence
- Calculer la part revenant à la société consolidante
- Etablir des comptes consolidés

Processus de consolidation :

Les comptes consolidés visent à donner une représentation homogène de


l’ensemble formé par les entreprises incluses dans le périmètre de consolidation. Le
groupe, en fonction de ses caractéristiques et de ses métiers, va définir ses propres
méthodes d’évaluation et de présentation.

Sur cette base, il va devoir harmoniser les pratiques comptables de toutes ses
filiales et participations, par exemple, en fixant des durées d’amortissement homogènes
par catégories d’immobilisations corporelles et par métiers.

En pratique, le processus passe par :

✓ Une revue des pratiques comptables dans les comptes individuels de chaque
entité comprise dans le périmètre de consolidation,
✓ Une identification des divergences éventuelles avec les règles du groupe,
effectuée grâce au manuel des normes groupe,
✓ Un chiffrage des retraitements nécessaires pour mise en conformité des comptes
sociaux avec les règles groupe.

27
Identification des retraitements d’homogénéisation

La liste des retraitements est impossible à définir de manière théorique. Tous les
principes comptables d’évaluation et de présentation sont en jeu, dès lors qu’existent
des divergences au sein du groupe.

En pratique, l’harmonisation touche des postes sensibles comme :

- Les immobilisations incorporelles (problèmes de définition, d’évaluation et


d’amortissement)
- Les immobilisations corporelles (problèmes de durées de vie et de méthodes
d’amortissement)
- Les stocks et les encours de stocks (problèmes d’évaluation)
- Les dépréciations des stocks et des créances commerciales (problèmes de fait
générateur et d’évaluation)
- Les provisions (problèmes de fait générateur et d’évaluation)
- Les créances à recevoir, les produits différées, les produits constatés d’avance,
les produits en compte de résultat (problème de fait générateur des produits et
d’évaluation des créances à recevoir)
- etc.

S’ajoute à cette liste (non limitative) des problématiques de présentation et de


classement. La comparaison des plans de comptes de toutes les filiales intégrées est un
prérequis fastidieux de la consolidation, mais obligatoire !

Manuel des normes groupes, véhicule pour la bonne définition des retraitements

Les groupes définissent en général leurs propres règles comptables au sein de


manuels dits « de consolidation », ou de « normes groupe ». Ces derniers permettent à
l’ensemble des entités comprises dans le périmètre de consolidation de prendre
connaissance et d’appliquer de manière homogène les normes comptables définies par
le groupe.

Les manuels se décomposent en général en :

- Un guide de technique de consolidation,

28
- Un guide des principes comptables et des retraitements de consolidation, relatif
aux méthodes d’évaluation et de présentation des comptes entrant dans la
consolidation.

Les retraitements obligatoires :

1) Méthodes et retraitements obligatoires selon l’ANC 2020-01

Les comptes consolidés visent à donner une représentation homogène de


l’ensemble formé par les entreprises incluses dans le périmètre de consolidation. Il en
découle le besoin de retraitements dits « d’homogénéisation » des comptes des entités
incluses dans la consolidation.

Par ailleurs, la consolidation visant à donner image plus économique que juridique
et fiscale des opérations, il est obligatoire « d’éliminer l’incidence des écritures passées
pour la seule application des législations fiscales » et d’appliquer de nombreuses autres
RETRAITEMENTS OBLIGATOIRES Difficulté d’application
Homogénéisation des comptes Elevée
Elimination des écritures fiscales Faible

➢ élimination des amortissements dérogatoires


➢ élimination des provisions réglementées
➢ enregistrement en capitaux propres de l’impact
des changements de méthode

Comptabilisation des impôts différés Elevée

2) Méthode de référence en consolidation comme dans les comptes individuels :

METHODE DE REFERENCE Difficulté d’application


provision retraite et coûts assimilés élevée

3) Retraitements optionnels

Ces options sont ouvertes tant dans les comptes individuels que dans les comptes
individuels :

29
Difficulté d’application
LISTE DES RETRAITEMENTS
OPTIONNELS
• contrats partiellement achevés en Elevée
clôture : option de méthode à
l’avancement ou à l’achèvement
• intérêts intercalaires d’emprunt : option
de capitalisation Moyenne
ou non dans le coût des stocks ou des
immobilisations
produites par l’entreprise
• subventions d’investissement : option
Moyenne
d’étalement au rythme des
amortissements ou en produit
immédiat (NB : les subventions
d’investissement devraient être
reclassées hors des capitaux propres en
consolidation PCA comme
auparavant … mais ce n’est
pas explicite dans ANC 2020.01)
• frais d’augmentation de capital et Faible
opérations
de haut de bilan : option d’imputation en
moins des primes
nette d’impôt, ou en charges de
l’exercice

4) Retraitement optionnel en consolidation, interdit dans les comptes individuels

Evaluation des stocks en méthode LIFO (« Last In – First out »): options possible en
consolidation, mais interdite dans les comptes individuels.

RETRAITEMENT OPTIONNEL, en contradiction entre comptes Difficulté d’application


individuels
Méthode LIFO applicable aux éléments fongibles du bilan Élevée

b. les états financiers consolidés et individuels : IAS27

Champ d'application

IAS 27 "Etats financiers consolidés et individuels" doit être appliquée à la


préparation et à la présentation des états financiers consolidés d’un groupe d’entités
contrôlées par une société mère.

30
IAS 27 ne traite pas des méthodes de comptabilisation des regroupements
d'entreprises et de leurs effets sur la consolidation, y compris du goodwill résultant d'un
regroupement d'entreprises (voir IFRS 3 "Regroupements d'entreprises" ).

IAS 27 doit également être appliquée pour la comptabilisation de participations


dans des filiales, des entités contrôlées conjointement et des entreprises associées
lorsqu’une entité choisit de présenter des états financiers individuels ou y est obligée par
des dispositions locales.

Présentation des états financiers consolidés

Une société mère, autre qu'une société mère décrite au paragraphe suivant, doit
présenter des états financiers consolidés dans lesquels elle consolide ses participations
dans des filiales selon IAS 27.

Une société mère n’est pas tenue de présenter des états financiers consolidés si, et
seulement si :

- La société mère est elle-même une filiale détenue totalement ou partiellement par
une autre entité et ses autres propriétaires, y compris ceux qui, par ailleurs, n'ont
pas le droit de vote, ont été informés de la non-préparation d’états financiers
consolidés par la société mère et ne s’y opposent pas ;
- Les instruments de dettes ou de capitaux propres de la société mère ne sont pas
négociés sur un marché public ;
- La société mère n’a pas déposé, et n’est pas sur le point de déposer ses états
financiers auprès d’un comité des valeurs mobilières ou de tout autre organisme
de réglementation, aux fins d’émettre une catégorie d’instruments sur un marché
public ;
- La société mère ultime ou une société mère intermédiaire présente des états
financiers consolidés, disponibles en vue d’un usage public, qui sont conformes
aux IFRS.

Périmètre des états financiers consolidés

Les états financiers consolidés doivent inclure toutes les filiales de la société mère.

31
Le contrôle est présumé exister lorsque la société mère détient, directement ou
indirectement par l'intermédiaire de filiales, plus de la moitié des droits de vote d’une
entité, sauf si dans des circonstances exceptionnelles, il peut être clairement démontré
que cette détention ne permet pas le contrôle. Le contrôle existe également lorsque la
société mère détenant la moitié ou moins des droits de vote d’une entité, dispose :

- Du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu d’un accord avec
d’autres investisseurs ;
- Du pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle de l’entité en
vertu d’un texte réglementaire ou d’un contrat ;
- Du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres du conseil
d’administration ou de l’organe de direction équivalent, si le contrôle de l'entité
est exercé par ce conseil ou cet organe ;
- Du pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du conseil
d’administration ou de l’organe de direction équivalent, si le contrôle de l'entité
est exercé par ce conseil ou cet organe.

L'existence et l'effet des droits de vote potentiels exerçables ou convertibles, y


compris les droits de vote potentiels détenus par une autre entité, sont pris en
considération quand l'entité apprécie si elle détient le pouvoir de diriger les politiques
financières et opérationnelles d'une autre entité.

Une filiale n'est pas exclue du périmètre de consolidation parce que ses activités
sont dissemblables de celles des autres entités du groupe.

Procédures de consolidation

Pour établir des états financiers consolidés, les états financiers individuels de la
société mère et de ses filiales sont combinés, ligne par ligne, en additionnant les postes
semblables d'actifs, de passifs, de capitaux propres, de produits et de charges.

Lorsque des droits de vote potentiels existent, les quotes-parts du résultat et les
variations des capitaux propres attribuées à la société mère et aux participations ne
donnant pas le contrôle sont déterminées sur la base des pourcentages de participation

32
actuels et ne reflètent pas l'exercice ou la conversion possibles des droits de vote
potentiels.

Les soldes, les transactions, les produits et les charges intra-groupe doivent être
intégralement éliminés.

Les états financiers de la société mère et de ses filiales, utilisés dans la préparation
des états financiers consolidés, doivent être établis à la même date. Lorsque la fin de la
période de reporting de la société mère et celle d’une filiale sont différentes, la filiale
prépare, pour les besoins de la consolidation, des états financiers supplémentaires à la
même date que les états financiers de la société mère, à moins que cela ne soit
impraticable.

Quand, selon le paragraphe précédent, les états financiers d’une filiale utilisés pour
la préparation des états financiers consolidés sont établis à une date différente de celle
des états financiers de la société mère, des ajustements doivent être effectués pour
prendre en compte l’effet des événements ou transactions significatifs qui se sont
produits entre cette date et la date des états financiers de la société mère. En aucun cas
l’écart entre la fin de la période de reporting de la filiale et celle de la société mère ne
doit être supérieur à trois mois. La durée des périodes de reporting et toute différence
entre la fin des périodes de reporting doivent être identiques d’une période à l’autre.

Les états financiers consolidés doivent être préparés en utilisant des méthodes
comptables uniformes pour des transactions et autres événements semblables dans des
circonstances similaires.

Dans l'état consolidé de situation financière dans les capitaux propres, les
participations ne donnant pas le contrôle doivent être présentées séparément de la
participation des propriétaires de la société mère.

Des modifications de la part d'intérêt d'une société mère dans une filiale qui
n'aboutissent pas à une perte de contrôle sont comptabilisées comme des transactions
portant sur des capitaux propres (c'est-à-dire, par exemple, des transactions effectuées
avec des propriétaires agissant en cette qualité).

33
8. La planification financière

a. Les principaux éléments de la planification financière

La réussite financière peut être planifiée. Une planification financière minutieuse


vous aide à estimer les conséquences de vos décisions sur les liquidités, les gains et la
structure du bilan de votre entreprise. Elle contribue ainsi à éviter les erreurs, à
minimiser les risques, à garantir les liquidités et à atteindre les objectifs financiers.

La planification financière est une analyse globale de tous les flux de trésorerie et
processus de votre entreprise. Elle se compose de six éléments.

✓ Planification du chiffre d’affaires

La planification du chiffre d’affaires est la base du compte de résultats prévisionnels et


du compte des liquidités. Elle prévoit les futurs volumes de vente sur la base de valeurs
empiriques. Vous avez ainsi un aperçu des produits vendus, des clients qui les achètent,
des quantités écoulées et des prix pratiqués.

✓ Étude prévisionnelle des investissements

L’étude prévisionnelle des investissements consiste à vérifier le financement et la


rentabilité de nouveaux investissements pour l’avenir. Les informations sur les objets
d’investissement sont d’abord regroupées puis évaluées dans le cadre d’une analyse
critique et d’un examen de la rentabilité. Un investissement est-il judicieux ? Quelles
sont les ressources financières nécessaires ? Ce sont les questions auxquelles il convient
de répondre dans l’étude prévisionnelle des investissements.

✓ Plan de besoin de capital

Le plan de besoin de capital détermine à quel moment et dans quel volume des
investissements doivent être effectués dans l’entreprise. Il chiffre donc le besoin de
trésorerie. On distingue le besoin de capital à long terme comme les véhicules ou les
machines et le besoin à court terme comme les charges de matériel et les frais courants.

34
✓ Planification des liquidités

La planification des liquidités met en regard l’ensemble des recettes et des dépenses
attendues pour une période définie (généralement pas plus de 12 mois). Elle donne des
renseignements précis sur le moment auquel des ressources financières doivent être
disponibles pour couvrir les coûts occasionnés. Cette panification est essentielle pour
éviter les situations financières précaires et garantir la pérennité de l’entreprise.

✓ Compte de résultats prévisionnels

Le compte de résultats prévisionnels est la pièce maîtresse de la planification financière.


Il montre si une entreprise va gagner de l’argent et dans quelles proportions. Pour cela,
on commence par établir une planification des ventes, qui indique combien de produits
et services doivent être vendus pendant une période définie. Les prix et les coûts
variables y sont associés. Il en découle le résultat brut, duquel on déduit les frais fixes,
comme les salaires ou les intérêts, pour obtenir le bénéfice de l’entreprise.

✓ Bilan prévisionnel

Le bilan prévisionnel montre comment le patrimoine et les dettes évolueront pendant


une période définie (généralement une année comptable). Il se subdivise en une partie
active (actif immobilisé, actif circulant, comptes de régularisation) et en une partie
passive (capitaux propres, provisions, engagements, comptes de régularisation).

✓ Interaction de la planification financière à long terme et à court terme

Même si les décisions de l’entreprise dépendent souvent de situations actuelles, une


planification financière est importante pour la sécurité financière de l’entreprise. Un
plan de financement à long terme contribue à atteindre les objectifs fixés et à garantir la
bonne santé de l’entreprise à l’avenir. Il sert donc de base aux optimisations durables.
Un plan de financement à court terme est essentiel pour identifier en amont les manques
de liquidités et adopter les mesures appropriées. C’est seulement après avoir couvert les
six éléments de la planification financière que vous aurez une vision complète de votre
situation financière. Vous pourrez alors trouver les solutions adaptées aux défis qui
attendent votre entreprise.

35
9. L’évaluation des entreprises : Enjeux, perspectives et
techniques

Toute opération d’acquisition ou de cession de titres repose sur un prix de


transaction. Comment peut-on fixer ce prix ? Lorsqu’il existe un marché boursier, le
cours de l’action peut servir de référence. On peut cependant s’en éloigner afin de rendre
l’opération plus attractive. Les marchés financiers, même s’ils ne sont pas toujours
efficients, permettent de connaître un prix d’échange pour certains titres. Néanmoins,
de tels marchés n’offrent pas des renseignements sur toutes les entreprises, notamment
celles qui ne sont pas cotées. D’autres informations sont alors nécessaires en vue de
déterminer le prix de transaction.

Chaque technique d’évaluation contribue en fait à déterminer une valeur possible


pour l’entreprise.

Il est fondamental, à ce stade, d’établir une distinction entre les notions de valeur
et de prix :

- La valeur présente une réalité subjective : elle est influencée par les intérêts de
l’évaluateur et la technique utilisée. Il existe ainsi plusieurs valeurs pour une
même entreprise.
- Le prix est une réalité objective : il signale l’aboutissement d’une négociation
entre les parties prenantes dans une opération spécifique. Dans le cas d’une
société cotée, le prix correspond au cours boursier de l’action. Le prix est unique
pour les actions lors d’une transaction et peut ne pas correspondre aux diverses
valeurs mises en évidence par les techniques d’évaluation.

L’évaluation des entreprises, étant un art difficile, est une opération visant à déterminer
le prix le plus probable auquel une transaction pourrait se conclure. Son intérêt principal
est de proposer une fourchette de valeurs pour la négociation. On peut ainsi évaluer le
surplus que l’acquéreur est prêt à payer compte tenu de son attrait pour l’entreprise en
question. Comme les opérations d’achats peuvent avoir lieu dans des contextes
d’urgence, dans des situations plus ou moins concurrentielles, le prix est toujours
l’aboutissement d’une négociation.
36
a. Les enjeux et perspectives de l’évaluation des entreprises :
✓ Les parties prenantes de l’évaluation :

Plusieurs opérations requièrent une évaluation de l’entreprise, à titre d’exemple :


introduction en Bourse, acquisition de titres, augmentation de capital, fusion (et donc
calcul de la parité d’échange entre les actions des sociétés), détermination de
dépréciation de titres, succession ou raisons fiscales (droits d’apports, droits de
mutation, droits de succession…).

Diverses parties prenantes peuvent ainsi souhaiter évaluer une entreprise,


essentiellement l’acquéreur et le vendeur, dont les intérêts divergent. Il peut s’agir
notamment, selon les situations :

- Des associés lors d’augmentations de capital ou de ventes de leurs titres ;


- Des salariés lors d’émissions de bons de souscription d’actions, de rachats ou de
fusions ;
- Des banques lors de l’attribution d’emprunts bancaires ou obligataires ;
- Etc.

Comme les techniques d’évaluation sont complexes, d’autres parties prenantes


interviennent dans le domaine de l’évaluation. Ce sont les experts :

▪ Les experts-comptables : ils sont les conseillers privilégiés, notamment pour les
entreprises de petite taille, lors des opérations d’évaluation. En effet, outre leur
connaissance de la structure, ils maîtrisent les mécanismes comptables, financiers
et fiscaux ;
▪ Les banques commerciales : elles présentent l’avantage, à l’instar des experts-
comptables, de bien connaître les dirigeants des sociétés. De plus, elles sont
capables de parfaitement mettre en œuvre les techniques de montage financier et
de conseils fiscaux et patrimoniaux ;
▪ Les banques d’affaires : elles sont un interlocuteur privilégié pour les grandes
entreprises à évaluer en raison de leur connaissance pointue de l’économie
française, voire étrangère dans le cas de rapprochements de sociétés étrangères ;

37
▪ Les cabinets indépendants spécialisés en conseils en fusions-acquisitions : ils
contribuent à l’évaluation des sociétés en question et jouent un rôle majeur,
notamment dans la phase de négociation, c’est-à-dire lors du passage des
fourchettes de valeurs au prix de vente final.

✓ Notions clés à définir pour comprendre les enjeux de l’évaluation :

Pour les groupes cotés en bourse, on peut déterminer une valeur en se fondant sur
le cours de Bourse. Il représente le prix obtenu du fait de la rencontre d’une offre et
d’une demande de titres sur un marché financier. La capitalisation boursière (le cours
d’une action multiplié par le nombre d’actions) permet d’estimer assez rapidement une
valeur du groupe coté. Toutefois, elle n’est pas pertinente pour valoriser toutes les
entreprises (celles dotées de titres peu liquides, celles qui ne sont pas cotées, voire celles
qui sont cotées, mais dans le cadre d’une opération de restructuration ou de fusion).

La valeur nette comptable des actifs, c’est-à-dire leur coût d’acquisition diminué
du cumul des amortissements, ne correspond pas nécessairement au prix que les
actionnaires en retireraient lors de leur revente. En effet, il peut il y avoir des plus-values
: un matériel spécifique, bien réglé et de bonne qualité, peut être valorisé par des
partenaires pour une valeur supérieure à sa valeur nette comptable.

Des informations supplémentaires pourraient nous aider à connaître la valeur de


revente des éléments de l’actif : on pourrait ainsi déterminer ce que les partenaires
seraient prêts à dépenser pour reconstituer l’entreprise dans l’état.

Ainsi, différentes notions doivent être clairement définies :

➢ La valeur comptable : cette notion est définie dans le référentiel comptable


international (notamment dans les normes IAS 16, IAS 36, IAS 38 ou IAS 40)
telle que « le montant pour lequel un actif est comptabilisé au bilan après
déduction du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur relatifs
à cet actif ». Elle correspond donc à la différence entre le coût d’acquisition (ou
de production) et le cumul des amortissements et dépréciations. Quant aux
amortissements, ils correspondent à la répartition systématique du montant

38
amortissable de l’actif sur sa durée d’utilité. Par contre, les dépréciations (ou
pertes de valeur) sont le montant pour lequel la valeur comptable excède sa valeur
recouvrable (c’est-à-dire la valeur la plus élevée entre sa juste valeur diminuée
des coûts de revente et sa valeur d’utilité) ;
➢ La valeur d’utilité d’un actif est calculée à partir de la valeur actualisée des cash-
flows futurs susceptibles de découler de cet actif. Cette valeur de l’actif
correspond à la vision de la théorie financière ;
➢ La juste valeur est le « montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un
passif éteint entre des parties bien informées et consentantes dans le cadre d’une
transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale » (IFRS 13).
Elle peut correspondre à la valeur de marché d’un actif (un prix de vente),
lorsqu’il existe un marché organisé, mais elle peut aussi être obtenue à partir
d’autres techniques (telles que des approches actuarielles).

b. Les techniques d’évaluation :

Trois grandes familles de techniques d’évaluation existent :

- L’évaluation fondée sur les éléments composant le patrimoine de l’entreprise ;


- L’évaluation fondée sur la capacité de l’entreprise à générer des flux ;
- L’évaluation fondée sur une approche globale.

Cette fourchette de valeurs, associée au diagnostic, constitue des arguments pour la


négociation du prix des actions. Les parties prenantes de ce processus doivent être
compétentes afin d’appréhender tous les enjeux de chaque technique d’évaluation.

✓ Les techniques d’évaluation fondées sur le patrimoine

L’hypothèse initiale de la méthode patrimoniale consiste à évaluer l’entreprise à


partir de ce qu’elle détient et de ce qu’elle doit, autrement dit de son patrimoine, lequel
lui permet d’exercer son activité et de vendre des biens ou des services.

Chaque élément du patrimoine est ici évalué séparément pour obtenir la valeur de
l’entreprise : le total de l’actif diminué des dettes et provisions donne l’actif net.

39
En revanche, il faut être vigilant sur la manière de mesurer ce patrimoine. En effet,
deux conceptions s’opposent :

- La première s’appuie sur le référentiel comptable : chaque élément du patrimoine


est estimé selon sa valeur comptable (c’est-à-dire son coût d’acquisition ou de
production diminué du cumul des amortissements et dépréciations) ;
- La seconde repose aussi sur la valeur des éléments du patrimoine, mais estimés
selon leur valeur réévaluée, plus proche de la notion de valeur de marché. Ainsi,
des plus-values potentielles sont intégrées dans la valeur de l’entreprise.

✓ Les techniques d’évaluation fondées sur l’actualisation des flux

Cette approche s’appuie sur l’hypothèse que la valeur d’une entreprise dépend de
sa capacité à générer des flux. C’est la traduction de l’expression « un actif vaut ce qu’il
rapporte ». Il convient alors de tenir compte non du patrimoine de l’entreprise, mais de
l’utilisation de ce patrimoine. Autrement dit, il s’agit de la performance de son activité,
performance mesurée soit par les résultats, soit de préférence par la trésorerie générée.

Cette hypothèse rejoint l’idée que la valeur économique d’un actif correspond à la
valeur actuelle de ses cash-flows futurs. L’actualisation prend alors tout son sens pour
comparer tous les flux en date initiale.

Trois approches principales sont présentées :

- L’évaluation fondée sur les bénéfices,


- L’évaluation fondée sur les dividendes,
- L’évaluation fondée sur les cash-flows.

✓ Les techniques d’évaluation fondées sur une approche globale

Contrairement à l’approche patrimoniale reposant sur la somme de la valeur de


chaque élément composant le patrimoine, cette troisième approche s’appuie sur une
valeur globale de l’entreprise. Le patrimoine est considéré comme un tout indissociable
pour réaliser l’activité. Par conséquent, c’est la rentabilité d’ensemble du patrimoine de
l’entreprise qui est appréciée.

40
Deux principales approches sont envisageables :

- La méthode des comparables et des multiples ;


- La méthode du goodwill

41
Cadre Pratique

42
1. Prise de Connaissance générale de l’Agence Nationale des Ports
:
a. Présentation de l’Office d’Exploitation des Ports (ODEP)
➢ Historique de l’ODEP :

ODEP ou Office d’Exploitation des Ports était un établissement public, à caractère


industriel et commercial, doté de l’autonomie financière et placé sous la tutelle du
ministère de l’équipement.

Créé conformément à la l’article 4 du décret n°22.8.884 du 1er Avril 1985 pris pour
l’application de la loi n°6.84 promulguée par le dahir 1.84.194 du Rabia 1405 adopté le
28 décembre 1984, l’ODEP a été créé dans le but de doter les ports du Royaume des
moyens permettant de garantir la maintenance des infrastructures et des équipements
portuaires. Il a pris la relève de la Régie d’Aconage du port de Casablanca (RAPC) créée
en 1963 qui n’arrivait plus à répondre aux besoins croissants de l’activité portuaire.

L’office intervenait dans dix-huit ports, 11 ports ont été ouverts au commerce
international et la pêche et 2 ports (Asilah et Sables d’or) réservés à la plaisance.

➢ Missions de l’ODEP :

La mission principale de l’ODEP était le traitement dans les meilleures conditions


de délai, de coût et de sécurité, de l’ensemble des navires et des marchandises transitant
par les ports marocains.

Depuis l’escale d’un navire jusqu’à la livraison de la marchandise à son


propriétaire, divers services étaient rendus par l’ODEP :

- Un service d’aide à la navigation : VESSEL Trafic Service (VTS) au port de


Casablanca et régions ;
- Le pilotage, le remorquage, le lamanage et l’avitaillement des navires ;
- La manutention et l’entreposage des marchandises ;
- Un système d’information permanent.

Outre sa mission d’exploitant portuaire, l’ODEP était chargé aussi de :

43
- La maintenance des infrastructures portuaires autre que les ouvrages extérieurs
et les chenaux d’accès ;
- La gestion du domaine public ;
- La gestion des gares maritimes ;
- La gestion des cales de halage, des formes de radoub et des cales sèches ;
- La gestion des halles aux poissons de Mohammedia, Casablanca, Safi et Agadir.

Par ailleurs, l’ODEP assurait pour le compte de l’Etat et sous son contrôle, les
missions de police portuaires.

En décembre 2006, le ministère du Transport et de l’Equipement a réalisé un projet


de loi n°15-02 définissant la nouvelle organisation des ports. Le législateur a mis
l’accent sur les nouvelles prérogatives qui seront dévolues à l’outil portuaire pour qu’il
puisse mieux répondre aux besoins du commerce extérieur. Au-delà du statut juridique
des ports qui n’a pas connu beaucoup de changements, le projet de loi prévoit la
substitution de l’ODEP par les deux entités : l’Agence Nationale des Ports et la Société
d’Exploitation des Ports (SODEP) ayant comme nom de marque ‘Marsa Maroc’.
L’héritier de l’ex office, Marsa Maroc perdra ainsi son monopole et devra affronter les
exigences du marché concurrentiel.

j. Présentation de Marsa Maroc (SODEP) :


➢ Fiche Technique de Marsa Maroc

Dans les 9 ports où elle est présente, Marsa Maroc, le leader national de
l'exploitation de terminaux portuaires, offre des services de manutention, de stockage et
de logistique portuaire ainsi que des services aux navires.

➢ Missions de Marsa Maroc

Selon la loi 15-02 portant sur sa création, Marsa Maroc est chargée d’assurer pour
le compte de l’Etat les opérations essentielles suivantes :

- Le pilotage, le remorquage, le lamanage et le ravitaillement des navires ;


- Manutention à bord des navires et à quai, magasinage, pointage, pesage,
empotage et dépotage des conteneurs ;

44
- Débardage, gerbage, chargement et déchargement des wagons et camions, etc.
- Services d'information en temps réel : e-service Marsa Conteneur.

k. Présentation de l’Agence Nationale des Ports


➢ Aspect Juridique :

Selon la loi 15-02 entrée en vigueur le 05 Décembre 2006, l’Agence Nationale des
Ports est un établissement public doté de l’autonomie financière et placé sous la tutelle
du ministère de l’Equipement et du Transport qui permet de mettre en œuvre la réforme
et d’actionner tous les leviers de développement potentiels ou opportuns. Elle est
appelée à garantir la concurrence loyale entre la SODEP et les autres intervenants.

➢ Missions :

L’Agence Nationale des Ports a pour mission de :

✓ Assurer le développement, la maintenance et la modernisation des ports pour


traiter les navires et les marchandises transitant par les ports dans les meilleures
conditions de coût, de délai et de sécurité.
✓ Veiller à l’optimisation de l’utilisation de l’outil portuaire par l’amélioration de
la compétitivité des ports, la simplification des procédures et des modes
d’organisation et de fonctionnement ;
✓ Veiller au respect du libre jeu de la concurrence dans l’exploitation des activités
portuaires ;
✓ Arrêter la liste des activités à exploiter et le nombre d’autorisation et de
concessions à accorder dans chaque port et de préparer, de mettre en œuvre les
procédures d’attribution desdites autorisations et concessions et d’assurer le suivi
du respect des termes desdites autorisations et concessions et des cahiers de
charges correspondants ;
✓ Exercer le contrôle de l’application des dispositions de la loi 15-02 et des textes
pris pour son application ;
✓ Veiller au respect des règles de sécurité, d’exploitation et de gestion portuaires
prévues par la législation et la réglementation en vigueur ;
✓ Assurer la gestion d’un port telle qu’elle est définie par l’article 8 de ladite loi ;
45
✓ Être confiée par l’Etat ou par des personnes morales de droit public, la maîtrise
d’ouvrage déléguée pour la réalisation, en leur nom ou pour leur compte, de
nouvelles infrastructures portuaires ou de grosses répartitions de ces
infrastructures, dans les conditions définies par une convention précisant
notamment l’objet de la mission de l’agence, son étendue et la part de
financement de chacune des parties à ladite convention.

Ces missions peuvent être déclinées selon les axes stratégiques suivants :

- Développement des places portuaires ;


- Définir une stratégie de développement des places portuaires avec l’hinterland
(animation de la communauté portuaire) et les ports étrangers ;
- Optimiser l’organisation de chaque port et définir leur plan d’aménagement ;
- Lancement et pilotage des projets liés à des potentiels d’exploitation : extension
de quai, transfert du port de pêche…
- Régulation de l’activité portuaire et la gestion des concessions, autorisations et
OTDP (Occupation temporaire du domaine public)
- Observation de la compétitivité des ports et contrôle de l’atteinte des objectifs
par les concessionnaires ;
- Aspects techniques : régulation de la maintenance, des investissements…
- Aspects économiques et financiers : respect des tarifs, obligation de service
public…
- Aspects juridiques.
- Sureté, sécurité et police portuaire ;
- Assurance de la disponibilité des infrastructures concédées ou non et la continuité
de service public (exploitation portuaire) des ports non concédés.
- Formation de la communauté portuaire via l’Institut de Formation Portuaire
(IFP).
- Capitainerie : pilotage du trafic maritime, suivie de la sécurité et la sûreté (code
ISPS…)
- Pilotage des risques : Cartographie des risques et suivie des plans de prévention ;

46
➢ Organisation de l’Agence Nationale des Ports :

Direction Générale :

Garante de la cohérence des actions entreprises dans le cadre des orientations


données par le conseil d’administration, selon l’article 36 et 39 de la loi 15-02. Elle a
pour le pilotage et d’encadrement des directions régionales et des ports dans la
réalisation de leurs missions.

Directions Régionales

Rôle de représentation de la direction générale de l’ANP au niveau de la région sur


l’ensemble de ses missions et attributions ;

Responsable des budgets délégués et de leurs engagements par rapport au niveau


central ;

Responsable des budgets délégués des ports relevant de son autorité ;

Responsable sur ses ressources, son patrimoine et ses investissements pour


atteindre ses objectifs stratégiques selon les règles fixées par la direction générale ;

Engagement de respect des règles communes édictées par les fonctions centrales
au niveau des ressources humaines, des achats et approvisionnements, des systèmes
d’information, du juridique, de la sécurité, de l’environnement… etc.

Animation de l’ensemble des fonctions « support » nécessaires à l’activité des ports


de sa région : Système d’information, R.H, Achats et approvisionnement,
comptabilité/finance/contrôle de gestion…

Les ports

Les ports dépendent de la direction régionale. Ainsi, l’importance de la


représentation de l’ANP dépend de l’importance des ports. En effet, la présence de
l’ANP dans les petits ports peut se limiter à une représentation des fonctions de police,
sécurité et d’exploitation selon l’activité.

47
l. Diagnostic stratégique de l’ANP :
➢ Analyse de l’environnement interne :

L'analyse financière d'une entreprise est indissociable de son diagnostic


stratégique. En effet, l'environnement de l'entreprise (marché, concurrence…) et ses
spécificités (forces et faiblesses) permettront de préciser l’analyse qui sera faite à partir
des comptes. Parfois même un diagnostic stratégique expliquera certaines informations
du bilan ou du compte de produits et charges.

AXES FORCES FAIBLESSES

Régulation des ⤇ Offre portuaire diversifiée avec ⤇ difficultés liées au


activités et des au moins deux opérateurs traitement et à
opérateurs (concessionnaires) pour les trafics l’assainissement de la
conteneurs, rouliers, céréaliers, situation des marchandises
vracs et marchandises diverses. en souffrance.

⤇ Port disposant de 4 scanners ⤇ L’infrastructure actuellene


pour le contrôle des conteneurs permet pas de faire face à
permettant de réduire les délais l’effet du forcing
d’attente des camions ; qu’enregistre l’import des
céréales. Une situation
⤇ Modernisation et renforcement
souvent, alimentée par le
des installations et équipements
manque de visibilité chez les
portuaires
opérateurs quant aux

48
Sécurité, Sûreté et ⤇ L'ensemble des activités de la ⤇ L'absence d'un plan
Protection de capitainerie du port de Casa sont portuaire d'urgence de lutte
l’Environnement certifiées ISO 9001 version 2015. contre les sinistres.

⤇ Existence d'un règlement ⤇ La problématique des


d'exploitation du port. Navires abandonnés etépaves
et ses incidences sur
⤇ La maîtrise de la sûreté, de la
l'exploitation portuaire.
sécurité et de l'environnement du
port par le renforcement et la ⤇ L'absence d'une refonte de
modernisation des équipements de la loi sur la police portuaire.
télésurveillances et de contrôle
d'accès

⤇ Existence de partenariats avec


les différents organismes
(Protection Civile, Météo...)
permettant la synergie et la
mutualisation des moyens.

Processus Internes ⤇ Maîtrise des métiers de toute la ⤇ Insuffisance des moyens


(RH, Finances, SI…) chaîne portuaire par le personnel humains pour faire face aux :
de la DRPC.
O Demandes de croissance
⤇ Taux d'encadrement des activités du port ;
satisfaisant
O Inadéquation entre les
⤇ Refonte du système profils et les besoins du port.
d'information de I'ANP en cours :
système financier, les achats,
domaine public...

49
⤇ Disponibilité des données du
trafic surtout à l'import sur le
système d'information de l'ANP,
après entrée en vigueur de la
décision de dématérialisation des
manifestes à l'import et l'export

L’analyse de l’environnement interne nous a permis de cerner les points forts et les
zones de vigilance propres à l’entreprise. Nous nous sommes focalisés sur les principaux
axes, notamment la régulation des opérateurs, la protection de l’environnement,
l’infrastructure et les processus internes. Ces forces et ses faiblisses résultent bien
évidemment de décisions stratégiques et managériales prises sous le contrôle de la
direction générale de l’agence nationale des ports.

➢ Analyse de l’environnement externe :

Identifier et évaluer les points forts et les points faibles de l’entreprise est
généralement plus facile et plus rapide que d'identifier les opportunités et les menaces
auxquelles elle est confrontée. L'étude des facteurs externes peut nécessiter plus d'efforts
et peut nécessiter plus de recherche d'informations, car les ils échappent généralement à
son influence directe.

Nous allons présenter les principaux menaces et faiblesses de la direction régionale


du port de Casablanca ainsi que leurs impacts et retombées sur le port :

Axes Opportunités Menaces Impacts et retombées


sur le port

⤇ La promotion du ⤇ Dépendance vis-à- ⤇ Ces partenariats


partenariat public- vis du privé en termes permettent d’accélérer
privé dans le d’aboutissement des le lancement des projets
financement des projets structurant pour le port

50
projets de Casablanca et son
d’infrastructures. environnement.

Environnement
réglementaire et
politique : les ⤇ L’amélioration de ⤇ Cette stratégie a
orientations la gouvernance des permis d’améliorer la
gouvernementales services publics. disponibilité et la
fiabilité et l’accès à
l’information, la
simplification des
démarches et des
procédures et le recours
de plus en plus
important à la
dématérialisation : Ce
saut qualitatif ne peut
que toucher tous les
acteurs en interaction
avec le secteur
portuaire dans le cadre
du commerce extérieur.

⤇ Equipement & ⤇ Risque de migration ⤇ Vision plus claire du


Transports (stratégie de certains types de développement futur du
portuaire nationale à trafics vers de nouvelles site portuaire du port de
l’horizon 2030) : destinations autre que le Casablanca :
port de Casablanca,
Le choix a porté sur O Développement de
avec la mise en service
le port de Casablanca l’activité conteneurs à
du deuxième terminal à
pour le forte valeur ajoutée ;
conteneurs, et roulier au
développement de
Environnement Complexe portuaire de
Economique Tanger Med.

51
l’activité de
O impact sur les divers
conteneur.
trafics ;

O extension de la
capacité de traitement
des conteneurs avec le
lancement de l’activité
de transbordement.

Nous avons essayé de détailler les principaux menaces et opportunités de l’ANP


qui vont influencer son activité soit sur le court, le moyen ou le long terme. Face à ces
dimensions qu’il faut considérer, elle met en place une gestion des risques, elle s’arme
de plus en plus d’outils, de procédures, de systèmes d’information, de méthodes de
gestion essayant de prévoir, évaluer et gérer ceux-ci tout en sachant qu’aucun risque ne
peut être gérée complétement et parfaitement.

2. Evaluation de l’Agence Nationale des Ports :

a. Calcul et analyse des ratios :

➢ Ratios de la rentabilité de l’activité :


Ratios 2019 2020
Résultat net/CA 4.14% 3.42%
EBE/CA 32.73% 31.65%
Résultat net/CP 0.83% 0.71%
 L’activité de l’ANP a baissée à l’année 2020 par rapport à l’année qui la précède.

➢ Les ratios financiers portant sur l’analyse du bilan :


Ratios 2019 2020
FRNG 1866001096 1131050398
Ratio de liquidité 194.42% 200.85%
Ratio d’endettement 139.04% 100.66%

52
 Le FRNG est positif pour les 2 années 2019 et 2020, donc l’ANP est solvable.
Cependant, le FRNG a connu une baisse dans l’année 2020 de 734950698Dh. Par
contre, l’ANP est plus liquide et moins endettée dans 2020 par rapport à 2019.

➢ Les ratios financiers portant sur l’analyse de la trésorerie :

Ratios 2019 2020


le délai moyen de règlement 646 624
fournisseurs en jours
Trésorerie nette -140253914 -912667528,3

 Le délai de règlement des dettes fournisseurs très long dans les deux années 2019-
2020 ce qui s’explique par une difficulté de trésorerie.

b. La méthode d’actualisation des flux de trésorerie futurs (DCF) :


i. Plan d’affaire prévisionnel :

Posant l’hypothèse qu’on est en 2017. On va calculer les CFA de 2017 à 2020

Les flux de trésorerie consolidés futurs pour ANP sur la période 2017-2020 ont été
déterminés comme suit :

Eléments 2017 2018 2019 2020


RT net 144 695 630,64 147 062 694,10 76 756 576,81 66 311 556,22
+ Dotation d'exploitation 275 320 923,70 35 482 803,15 501579972,3 523 909 471,28
= Cash-flow 420 016 554,34 182 545 497,25 578 336 549,08 590 221 027,50
- Variation BFRE -145 000 000 -114 044 350,3 -86 171 537,17 -51 357 943,66
-Investissement 934 391 235,8 1 421 352 468 1 590 621 517
+ Cessions d'actif net d'I 34 092 276,01 42 786 120,37 41 585 985,45 79 143
= Cash-flow disponible 599 108 830,35 -595 015 267,86 -715 258 396,62 -948 963 403,32
Cash flows actualisés 578252085,1 -249161313,9 -545737738,2 -660312289,1

ii. Calcul du taux d’actualisation :

Le CMPC correspond à l’exigence de rentabilité moyenne pondérée des pourvoyeurs


de fonds de la Société. Il est calculé à partir de la formule suivante :

CMPC = Cfp × FP/(D+FP) + Cd × (1-IS) × D/(D+FP)

53
Où :

Cfp coût des fonds propres

FP valeur des fonds propres

D Valeur de l’endettement net

Cd × (1-IS) coût de la dette après impôt

Le coût de la dette est estimé sur la base du coût de financement de la société. Le coût
des fonds propres est calculé de la manière suivante :

Cfp = Rf + βe × (Rm-Rf)

Dans notre cas le taux d’actualisation s’élève à 9,4%

iii. Valorisation

Taux de croissance à l’infini :

Pour le calcul de la valeur terminale, le taux de croissance à l’infini retenu s’établit


à 0.18 %

VRn = (CFn+1) / (r-0.18%)

= -660312289,1/ (9.4%-0.18%)

= -7 161 738 494

Sur la base du CMPC de 9.4% et d’un taux de croissance à l’infini de 0.18%, la


valeur de ANP ressort à -8038697750, constituée de la somme actualisée des free cash-
flow 2017-2020 à hauteur de -876959256,2 DH et de la valeur terminale à hauteur de -
7 161 738 494.

c. La méthode Good Will :

Il apparait nécessaire d’évoquer que le Goodwill est calculé en fonction d’une


prévision des bénéfices et des actifs de l’ANP. C’est une méthode d’évaluation mixte.

54
La méthode de goodwill est souvent utilisée en complément de la méthode patrimoniale
dans le but de corriger cette dernière. Elle consiste à calculer un superbénéfice annuel
(ou rente de goodwill ou survaleur), à actualiser sur une durée à fixer, et à rajouter le
résultat obtenu à la valeur patrimoniale

i. Calcul de l’ANCR

ANCR = Valeur réelle de l’actif – Dettes réelles

ANC = (Total actif net – actifs fictifs) – (Total dettes + provisions pour risques &
charges + dividendes – Ecart de conversion passif)

= 20 340 968 990, 97 – 0 - 7 515 164 129,39 - 304 854 079, 54 - 0 + 4 315 850

=12 524 519 348

ANCR= Actif net comptable (ANC) + plus-values (ou - moins-values) sur éléments
d'actif + réserves occultes (provisions non justifiées) + fiscalité différée actif -
fiscalité différée passif.

=12 524 519 348 + 109 632,9 + 0 + 0 - 0

ii. Calcul du Goodwill

Goodwill = Rente de goodwill *[1-(1+r) ^-n/r]

Rente de goodwill = Actif économique (Re – Rex)

= AI + BFR* [(RE net d’impôt/ capital économique)- rentabilité du secteur maritime]

= (14340576022,52 - 423 605 029,04)* [(106 949 835,69/ 14 842 456 490,78)-
9,4%*)]

= -1 193 084 519,10

Donc il s’agit d’un Badwill

iii. Actualisation de la rente du BADWILL

GW = -1 193 084 519,10 * (1-(1+9,4%)^-5)/9,4%

GW= -4592915782
55
*la prime de risque Masi : 7,9%, taux directeur de la BAM 1,5%

Donc la valeur de l’entreprise selon la méthode du GOODWILL :

Valeur de l’entreprise = ANCR + Goodwill

=12 524 628 981-4592915782

Valeur de l’entreprise =11 331 544 462,18

d. La méthode patrimoniale :

La méthode patrimoniale, ou évaluation par les stocks, est simple dans son
principe. La valeur de l’entreprise est la somme de ses éléments d’actifs inscrits au
bilan, diminué de ses passifs et corrigée pour tenir compte du contexte de l’évaluation.
Les valeurs de chacun de ses éléments sont des valeurs réelles corrigées et non les
valeurs comptables historiques.

Le principe retenu consiste à évaluer séparément chaque élément et à en faire la


somme algébrique. On appelle Actif Net Corrigé (ANC), Actif Net Réévalué (ANR) ou
encore valeur mathématique le résultat global

i. Valeur de liquidation ou valeur de continuité :

La valeur de liquidation se situe dans le contexte d’une interruption de l’ensemble


organisé que constitue l’entreprise. La valeur de liquidation (ou valeur liquidative) est
la somme des valeurs de liquidation de chaque élément diminué des dettes exigibles et
des dettes nouvelles liées à la liquidation de l’entreprise : coût de liquidation, coût de
fermeture, engagement envers les salariés... Elle prend en compte les coûts de
liquidation mais aussi les éventuels impôts lors de réalisation de plus-value.

Valeur de liquidation = Valeur de liquidation des actifs – Dettes – Coûts de


liquidation et impôts éventuels

ii. Valeur d’usage ou d’utilité

La valeur d’actif nette corrigé (ANC) procède d’une évaluation des éléments de
l’entreprise dans une optique de continuité. Chaque élément est apprécié à sa valeur

56
d’usage dans le cadre global d’une entreprise en continuité d’exploitation. On ne se
situe pas a priori dans le contexte d’une interruption de l’activité. La valeur d’usage, ou
valeur de remplacement, reconnaît que l’utilité d’un ensemble d’actifs dans une optique
de continuation n’est pas égale à la valeur liquidative de chaque élément. La valeur de
remplacement se situe dans le cadre d’une reconstitution des actifs de l’entreprise à
l’identique.

En matière d’évaluation, on détermine l’actif net comptable d’une entreprise en faisant


l’inventaire de son patrimoine et en valorisant celui-ci à sa valeur réelle.

ANC = Total actif – les Frais d’établissement – les Charges à répartir sur plusieurs
exercices – les dettes – la provision pour risques et charges + l’écart de conversion
actif

Il est souvent nécessaire d’en corriger la valorisation pour la mettre en conformité avec
la réalité.

ANCC = Actif net comptable (ANC) ± plus ou moins-values sur éléments d’actif +
provisions non justifiées + fiscalité différée actif – fiscalité différée passif

iii. Calcul de l’ANCR

ANCR = Valeur réelle de l’actif – Dettes réelles

ANC = (Total actif net – actifs fictifs) – (Total dettes + provisions pour risques &
charges + dividendes – Ecart de conversion passif)

= 20 340 968 990, 97 – 0 - 7 515 164 129,39 - 304 854 079, 54 - 0 + 4 315 850

=12 524 519 348

ANCR= Actif net comptable (ANC) + plus-values (ou - moins-values) sur éléments
d'actif + réserves occultes (provisions non justifiées) + fiscalité différée actif -
fiscalité différée passif.

57
=12 524 519 348 + 109 632,9 + 0 + 0 - 0

= 12 524 628 981

iv. Avantages et limites de la méthode :

Cette méthode est particulièrement utilisée dans des secteurs d’activité où la valeur
patrimoniale est essentielle (sociétés foncière immobiliers, holdings industrielles).

En revanche elle trouve dans la pratique, certaines limites à son utilisation, il s’agit
d’une approche statique s’appuyant sur les expertises notamment pour l’immobilier. De
plus, elle n’est pas adaptée aux entreprises connaissant une évolution rapide (Start-up,
haute technologie) pour lesquelles les derniers comptes publiés ne donnent pas une
image réelle de son potentiel.

v. Les formules de calcul des éléments des SIG sont les suivantes :

CA = Vente de M/se en l’état + Vente de biens et services produits.

Achats consommés de matières et fournitures = Achats hors taxes de la période (de


matières, marchandises...) + Stocks de début de période (de matières, marchandises...)
– Stocks de fin de période (de matières, marchandises...).

VA = Marge brute sur ventes en l’état + P° de l’exercice – C° de l’exercice.

EBE = VA + Sub Exploitation – Impôts et taxes – Charges du personnel.

CAF = Résultat de l’exercice + Charges calculées – Produits calculées + Valeur


comptable des éléments d’actifs cédés – Produits de cession des éléments d’actifs
cédes

58
59
Conclusion :

Afin de valoriser l’entreprise, il est nécessaire de procéder à un examen approfondi


des comptes de l’entreprise et ses perspectives. Le but de cette analyse est de fournir
une perspective globale pour révéler la réalité de la situation, et devrait aider à la prise
de décision des gestionnaires, des investisseurs et des prêteurs.

A noter qu'il n'existe pas de méthode de valorisation « optimale » pour les


entreprises, et qu'il convient de choisir en fonction de la situation, et selon le cas posé
celles qui correspondent le mieux aux caractéristiques de l'entreprise à évaluer, aux
informations disponibles ainsi qu’aux objectifs de l’évaluation.

L'évaluation de l'entreprise ANP MAROC nous acquis à pratiquer les méthodes


d'évaluation et de chercher les informations pertinentes pour appliquer ces méthodes.
On ne peut pas nier que ceci dépend un peu de temps et effort mais pour enfin avoir
une idée synthèse permettant de prendre une décision fatidique.

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