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M1 CCA

ANALYSE FINANCIERE
APPROFONDIE

Radouane NACIRI
GESTION FINANCIERE
Domaines de la gestion financière :

Evaluer les performances de l’entreprise : l’analyse financière

Définir pour décider : politique et stratégie

Politique financière
Evaluer et sélectionner les investissements
Choisir et planifier les financements

Prévoir pour pouvoir : les décisions opérationnelles

Gestion prévisionnelle et budgétaire


Gestion de trésorerie
Gestion du risque client et crédit management
Gestion des risques de taux et des marchés financiers
GESTION FINANCIERE

Domaines de la gestion financière :

Maîtriser les coûts :

Comptabilité analytique
Contrôle de gestion
Contrôle budgétaire

Evaluer, rapprocher, restructurer : l’ingénierie financière

Evaluation d’entreprise
Techniques d’appel de fonds
Rapprochements, reprise et restructuration
GESTION FINANCIERE
Schéma d’ensemble du diagnostic financier

Apprécier la structure Mesurer l’activité et


Evaluer la rentabilité Analyser les flux
financière les résultats

-Bilan fonctionnel SIG -Rentabilité


-Equilibre financier -Indicateurs : d’exploitation Tableaux de
-FDR / BFR - d’activité -Rentabilité Financement
-Ratios - de rentabilité Économique
-Rentabilité
financière
I. ANALYSE FINANCIERE
Diagnostic = jugement porté sur :

- la survie
- la compétitivité
- et le développement de l’entreprise

Ne pas oublier que l’activité de l’entreprise = combinaison


d’activités physico-financières, intégrées dans un
environnement

L’instrument de mesure essentiel de ces activités reste la


comptabilité, qui fournit des « mesures » de la performance de
l’entreprise, lesquelles seront comparées à des « normes »
pour tirer des conclusions.
Entreprise = système de transformation d’un ensemble
d’éléments physiques et financiers en un potentiel de profit
(création de valeur)

Question : dans quelle mesure la combinaison de ces éléments


correspond aux objectifs de l’entreprise et jusqu’à quel point
permet-elle de les atteindre ?

Question : les flux physiques et financiers vont générer des


flux de résultats qui vont poser le problème de leur
affectation : à quoi seront-ils affectés et en fonction de quels
critères et sur la base de quelle vision de l’entreprise ?
Principaux retraitements comptables :

- les actifs fictifs ou non-valeur : frais


d’établissement, frais de recherche développement,
charges à répartir sur plusieurs exercices…

- l’imputation du résultat de l’exercice au passif :


répartition entre dividendes et report à nouveau

- réintégration des Effets Escomptés Non Echus


(EENE)

- réintégration des opérations de crédit bail à l’actif et


au passif

- réimputation des provisions pour risques et charges


- revalorisation des actifs immobilisés de l’entreprise
(à l’actif et au passif)
Analyse par les flux :

- Flux physiques :
entrées ou sorties de biens ou services
- Flux monétaires :
sont le plus souvent la contrepartie des flux
physiques

Analyse des cycles :

- Cycle d’exploitation court (approvisionnement,


production et commercialisation)
- Cycle d’investissement ou cycle long :
-acquisition du bien d’équipement
- récupération de l’investissement pendant la
durée de vie du bien
- désinvestissement
Les cycles d’exploitation et d’investissement impliquent
un décalage des flux de trésorerie

Donc il y a génération de déficits de trésorerie qu’il


faut combler par des ressources financières

Le cycle de financement

comprend les opérations d’emprunt et de


remboursement

Deux notions essentielles dans l’entreprise : la création de


richesse et la trésorerie
- l’approche fonctionnelle recensera les grandes rubriques
suivantes :

* les actifs immobilisés


* les emplois d’exploitation
* le besoin en fonds de roulement d’exploitation
* le besoin en fonds de roulement hors
exploitation (difficile à prévoir et à analyser)

actif économique = somme des actifs immobilisés et du besoin


en fonds de roulement

cet actif économique est financé par les capitaux propres et


l’endettement net de l’entreprise

- l’approche patrimoniale = image statique des biens dont


dispose l’entreprise et de la manière dont ils sont financés
- l’approche patrimoniale recense l’ensemble des avoirs et
l’ensemble des engagements de l’entreprise dont le solde
constitue la valeur comptable des capitaux propres ou l’actif
net

Elle s’analyse en terme de :

- solvabilité : de quel patrimoine l’entreprise dispose-t-


elle pour rembourser ses dettes ? La solvabilité
mesure l’aptitude à faire face à ses engagements en
cas d’arrêt de son activité ou de liquidation

- liquidité : de quelle trésorerie l’entreprise dispose-t-


elle pour faire face à ses dépenses d’exploitation ?
sont considérés comme liquides, les actifs qui dans le
processus d’exploitation normal, doivent être
transformés en liquidités dans la même année
Les grandes étapes de l’analyse financière :

- l’entreprise dans son environnement

- la structure financière

- la formation du résultat

- la rentabilité

- la liquidité / solvabilité

- l’endettement

- le fonds de roulement et BFR

- la trésorerie
- l’entreprise dans son environnement :

On ne peut comprendre la situation financière d’une


entreprise, sans connaître ses produits et ses marchés et
leur relation

Pour les produits :


atouts ( marque, notoriété, avance technologique…)
vulnérabilité (concurrence, vulnérabilité au prix, à la mode)
contraintes d’exploitation (délais d’approvisionnement, du
cycle de production, cycle de vie du produit, R & D…)

Le marché :
atouts (porteur, protégé, structure du marché…)
vulnérabilité(concurrents, conjoncture, approvisionnement)
contraintes d’exploitation (saisonnalité, réglementation…)
La structure financière :

Les différents sources de financement de l’entreprise :


- Fonds propres :
- Actionnaires
- Capital risque
- Autofinancement (mise en réserves des bénéfices)
- Bailleurs de fonds ( banques, établissements de crédit
…)
- Marché financier :
- Bourse
- Emprunt Obligataire, …
Le choix entre capitaux propres et emprunts à moyen
et long terme :

Cette problématique renvoie à la répartition optimale à


trouver entre capitaux propres et emprunts dans le
financement permanent.

La réponse dépend des contraintes qui pèsent sur


l’entreprise, et notamment des limites acceptables en
matière d’endettement par les établissements financiers,
mais aussi des possibilités et de la volonté des
actionnaires.
Les seuils de tolérance au niveau de l’endettement sont
déterminés par les ratios de structure tels que :

– le ratio d’autonomie ou d’indépendance financière :


Capitaux propres / capitaux permanents
ou
Capitaux propres / dettes financières

- la marge d’endettement :
Capitaux propres – dettes financières

– la capacité de remboursement des dettes à moyen et long


terme.
Dettes financières / Capacité d’Autofinancement (CAF)
La réponse dépend aussi des objectifs de l’entreprise.

Celle-ci peut :

– soit rechercher la rentabilité financière maximum pour ses


capitaux propres. Elle fera alors jouer à fond la mécanique du
levier financier. Mais on se souvient que l’endettement externe,
s’il peut majorer fortement la rentabilité, accroît d’autant le
risque ;

– soit rechercher l’indépendance financière afin de maintenir le


pouvoir des actionnaires majoritaires actuels. Elle donnera alors
priorité à l’autofinancement, puis à l’endettement qui n’introduit
pas de nouveaux actionnaires ;
– soit rechercher à minimiser le coût moyen du
financement, et partant, pour une rentabilité donnée de
ses actifs, tendre à maximiser la valeur de l’entreprise.

Si le taux exigé de rémunération des capitaux propres est


supérieur au coût de l’endettement,

L’entreprise est alors tentée de s’endetter.

Mais l’endettement accroît le risque d’insolvabilité et c’est


l’actionnaire qui supporte le risque final ; ceci le rend plus
exigeant ; il va demander un taux de rentabilité plus élevé.
Pourtant, et malgré l’augmentation du rendement exigé
par les actionnaires, l’endettement présente encore
l’avantage fiscal de la déductibilité des intérêts.

L’utilisation raisonnable de l’endettement permet alors


de définir un ratio d’endettement optimal correspondant
à un coût moyen de financement minimal.

Le coût moyen du financement tend à diminuer jusqu’au


point où le rapport Dettes financières / Capitaux
propres croît.
- la formation du résultat :

Le résultat du cycle d’exploitation = EBE


-
dotations aux amortissements
=
Résultat d’exploitation
-
Résultat financier (produits financiers – charges financières)
=
Résultat courant
+
Résultat des opérations non courantes
=
Résultat avant impôts
-
Impôt sur les bénéfices
=
Résultat Net
- la rentabilité :

- rentabilité économique :
. Résultat d’exploitation/ capitaux permanents
la rentabilité économique dépend :
. de la profitabilité (résultat / ventes et donc taux
de marge)
. du coefficient de transformation (ventes actif
économique) variable suivant les secteurs

- rentabilité financière des fonds propres :


. Résultat net/ Fonds propres
La rentabilité financière dépend :
. de la profitabilité
. de la rotation des capitaux propres (ventes /
capitaux propres
. De la structure financière (capitaux propres /
capitaux permanents effet de levier financier)
Comment apprécier la rentabilité de l’entreprise ?

- suivre le rapport rentabilité/CA = la rentabilité de


l’entreprise croît-elle de manière parallèle ou non à
l’augmentation de l’activité ?

- comment est utilisée la rentabilité dégagée : la richesse


créée reste-elle dans l’entreprise et finance-t-elle la
croissance ? Est-elle suffisante pour la financer ?

- si l’épargne de l’entreprise (bénéfices non distribués)


n’est pas suffisante recours à l’endettement que seules
les CAF futures peuvent permettre de rembourser
- la liquidité :

- le risque d’illiquidité est un risque grave pour la


pérennité de l’entreprise

- s’analyse par le «tableau pluriannuel des flux financiers»

- s’apprécie par l’excédent de trésorerie d’exploitation


(ETE), c-à-d : EBE – Δ du BFR

- l’ETE doit entre autres, financer le service de la dette


(annuités des dettes structurelles + charges financières
de l’année) et l’I.S.

- si l’ETE est structurellement négatif risque majeur


de cessation de paiement, s’il provient d’une insuffisance
de rentabilité
- la solvabilité :

Les fonds propres sont la garantie des tiers


Une bonne structure financière doit permettre un certain
niveau d’indépendance rapport aux tiers ou par rapport à
une crise éventuelle

- fonds propres/total bilan ou ratio liquidatif :


Niveau de pertes que peut supporter l’entreprise en
cas de liquidation sans remettre en cause le
remboursement de ses créanciers
Norme = 0.25 à 0.30

- l’entreprise a-t-elle recours au crédit-bail de manière


marginale ou significative ? Dans ce dernier cas, ce ratio
doit être calculé après avoir retraité le bilan

- les actifs de l’entreprise recèlent-ils des plus ou moins


values potentielles ? Si oui il faut en tenir compte
- l’endettement :

- Capacité théorique d’endettement :


Ressources propres / dettes structurelles > ou = 1

- Marge théorique d’endettement :


Ressources propres – Dettes structurelles

- Dettes structurelles / CAF :


Combien d’années de CAF pourront rembourser la
totalité des dettes structurelles ( norme = 3 à 4)
Le remboursement annuel des dettes structurelles ne
doit pas consommer plus de 50 % de la CAF annuelle
- le fonds de roulement (FDR):

- le FDR idéal doit être positif et son niveau dépend du:


. cycle d’exploitation
. de la stratégie de l’entreprise (recherche d’autonomie
ou de rentabilité des fonds propres)
. de la capacité de l’entreprise à supporter une forte
trésorerie négative

- la plupart du temps, la faiblesse du FDR est due à :


. un manque de conservation du résultat (forte
distribution de dividende)
. Ou un manque de rentabilité ( non suffisante pour
dégager des résultats consistants pouvant venir
renforcer les fonds propres et le FDR)
- le besoin en fonds de roulement (BFR):

- c’est le lien entre compte de résultat et le bilan,


puisque :
C.A. (cpte de résultat) Clients (bilan)
Achats (cpte de résultat) Stocks, Fournisseurs
(bilan)

- souvent une structure lourde en emplois, et BFR,


entraîne de fortes contraintes de rentabilité

- un BFR insuffisamment couvert par le FDR, entraÎne


une forte trésorerie négative (passive) de lourdes
charges financières venant diminuer la rentabilité

- faire attention au ratio couverture du BFR par le


FDR (FDR/BFR) et à son évolution d’année en année
norme = mini 0.30
- la trésorerie :

- trésorerie = liquidité
- dans l’actif de l’entreprise qu’est-ce qui est liquide et qui
ne l’est pas ?
- trois composantes de la trésorerie :

- l’encaisse (disponible)
- la trésorerie placée (valeurs mobilières de
placement –VMP, titres financiers…)
- tous les éléments d’actifs pouvant être
transformés en trésorerie (stocks, créances
clients, immobilisations non stratégiques…)

- l’ensemble de ces trois éléments constitue la trésorerie


potentielle

- rappel : TN = FDR - BFR


DIAGNOSTIC FINANCIER
- quelques situations typiques de trésorerie :

- Crise de croissance :

BFR

FDR

TN < 0

TN > 0
DIAGNOSTIC FINANCIER
- Crise de performance :

BFR

TN < 0

FDR

TN > 0
DIAGNOSTIC FINANCIER
- Cas de la grande distribution :

FDR

+
T.N. +

-
BFR
DIAGNOSTIC FINANCIER
- Contrôle et pertinence de l’information comptable :

- Normes et qualité de l’information :

. du point de vue quantitatif, l’information


diffusée est-elle suffisamment importante
pour les besoins d’informations des tiers
(auditeurs) ?

. du point de vue de la signification, l’information


comptable remplit-elle les conditions de forme et de
fonds qui la rend intelligible pour les tiers

. du point de vue du contenu, l’information comptable


rend-elle compte fidèlement de la situation de
l’entreprise
DIAGNOSTIC FINANCIER
- Problématique du contrôle de l’information comptable

. l ’information comptable est jugée suffisante dès lors


qu’elle est conforme aux normes.

. l’image fidèle est atteinte dès lors que les états


financiers ne contiennent pas d’information susceptible
de donner au lecteur une vision erronée de la situation
de l’entreprise

. Dans son diagnostic, le contrôleur va adopter deux


approches complémentaires :

- une comparaison par comparaison entre les


données réelles et l’information comptable telle
qu’elle figure sur le documents synthétiques
- et une évaluation du système d’information
comptable de l’entreprise
DIAGNOSTIC FINANCIER
Risque financier et diagnostic d’entreprise :

Critères Synchronisme Cohérence Flexibilité


s des flux
Trésorerie équilibre Capacité
Survie d’exploitation besoin en d’endettemen
fonds de t
roulement
Structures Taux de Structure du
Compétitivité des coûts et valeur ajoutée portefeuille
des décalages et d’EBE d’activités

Structure et BFR normatif Disponible


Développeme plan de et croissance après
nt financement équilibrée financement
de la
croissance
DIAGNOSTIC FINANCIER
Critères Survie Compétitivité Développement

Structure Fonds de Coefficient de Degré de


financière roulement capital liquidité et
d’exigibilité
C.A. Production et Structure de la
Activités point mort taux de VA V.A.

Rentabilité
Rentabilité EBE ENE économique

Trésorerie
Liquidités Trésorerie d’exploitation Autofinancemen
nette t
DIAGNOSTIC
Produit FINANCIER
Charges Résultat Risque
d’exploitation d’exploitation d’exploitation d’exploitation

Crédits Crédits Décalages


clients fournisseurs financiers
et stocks (BFRE)

Encaissement Décaissement Risque


s s financier
d’exploitation
Décaissement Besoin global Trésorerie Risque de
s Risque en fonds de nette structure
roulement financière
Risque
financier
global
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
1. Définition de la typologie des investissements
1.1. Définition :

a/ définition comptable : classe 2


- immobilisations corporelles, incorporelles,
financières…
b/ définition économique :
- acquisition ou création de capital fixe
- capital fixe = biens durables acquis par une unité de
production afin d’être utilisé au moins 1 an dans
un processus de production
c/ définition financière :
- investissement = somme déboursée
immédiatement, générant des encaissements
futurs
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
1.2. Typologie des investissements :

a/ suivant leur nature :

- corporels, incorporels, financiers…

b/ suivant la stratégie :

- défensifs = maintien de la position concurrentielle


- offensifs = amélioration de la position
concurrentielle
- d’intégration horizontale = rachat concurrents
verticale = amont et aval de la chaîne
de distribution
- diversification = ajout d’autres activités

c/ suivant objectif ou risque :


GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix d’investissement

- * renouvellement = maintien du potentiel


* modernisation = amélioration du potentiel

R * expansion = accroissement du
potentiel
I
S * diversification = positionnement sur un
Q marché existant non connu
U * innovation = création d’activité
E et produit inexistant sur le
marché

+
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix d’investissement

1.3. Caractéristiques de la décision d’investir :

- décision souvent stratégique


- décision risquée mais indispensable
- décision sous contrainte financière
- décision qui modifie l’équilibre financier de l’entreprise
- décision impliquant toutes les fonctions de l’entreprise
2. Etude économique de l’investissement :
Elle doit déterminer :
- le montant global de l’investissement
- sa durée de vie
- l’échéancier des flux nets de trésorerie
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
2.1. Montant global de l’investissement :

- coût d’acquisition + coûts accessoires


- installation
- coût des études
- formation du personnel
- coût des mises en route
- coûts liés (nouveaux locaux, sécurité, station de
traitement…)
NB : la revente du matériel ancien (valeur vénale) est à
soustraire du montant global de l’investissement
2. 2. Détermination de la durée de vie de l’investissement :
- durée de vie technologique = période
d’obsolescence
- durée économique ou physique = période de
dépréciation due à l’usure
- durée de vie du produit sur le marché = période
pendant laquelle le produit a un marché
suffisant
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix d’investissement
2.3. Estimation des flux nets de trésorerie :

- FNT n = Encaissements n – Décaissements n


- se calculent à partir :
• Des comptes de résultats prévisionnels
• En tenant compte de la variation du BFR

- FNT = CAF +/- ∆ BFR


Les différentes étapes sont :
- établissement des comptes d’exploitation prévisionnels
- détermination de la CAF prévisionnelle année par année
- prise en compte de la variation du BFR
- calcul des FNT prévisionnels à partir de ces éléments
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
Les prévisions sont + ou – difficiles à établir en fonction
du type d’investissement :

- renouvellement = pas d’impact sur le CA et faible


impact sur les charges
- modernisation = augmentation de la production, du
CA, baisse des coûts unitaires de production,
mais attention à la modification de la
structure des coûts de production
- expansion = augmentation du CA et corrélativement
des charges
- diversification = données existantes, mais ne sont
en possession de l’entreprise
- innovation = le + difficile, on est en terrain inconnu !
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
Les flux de trésorerie
CHARGES PRODUITS
Charges décaissables
Décaissable (Achats, consommations
salaires) C.A. +
-------------------------------------------
Non décaissable Dotations ∆ Stocks
-------------------------------------------
Décaissable I.S.
-------------------------------------------
Encaissable Résultat Net

CAF = Encaissable + non décaissable = Résultat + dotations


GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement

Estimation du BFR induit par l’investissement à


partir du BFR normatif

Impact de la fiscalité :

• Amortissements = gains sur l’IS


• Incidence de l’investissement sur les impôts ( taxe
professionnelle en France, patente au Maroc)
• + ou -/values éventuelles sur cession d’éléments d’actif
• Situation fiscale globale de l’entreprise (souvent
premiers exercices déficitaires permettant un report
déficitaire sur les exercices suivants)
GESTION FINANCIERE
Compléments sur les choix
d’investissement
3. Evaluation de la rentabilité :
• Ici se pose le problème de l’actualisation. Pourquoi
actualiser ?
• Actualiser permet de comparer des flux de trésorerie
intervenant à des moments différents
• Le choix du taux d’actualisation dépend des :

• Coût de l’inflation
• Coût du capital = l’investissement doit générer une
rentabilité au moins égale à celle des capitaux déjà
engagés dans l’entreprise (rentabilité économique #
rentabilité financière)
• Coût d’opportunité = l’investissement doit générer une
rentabilité au moins égale à celle que l’on obtiendrait en
plaçant ses capitaux sur les marchés financiers. Dans ce
coût d’opportunité se trouve additionné le taux de
placement sans risque + la prime de risque
GESTION FINANCIERE
L’analyse du risque
• Tout investissement = couple risque/rentabilité

+ risque + rentabilité et vice-


versa

• Choix = investissement à rentabilité faible mais certaine


(risque presque nul)
ou
investissement à rentabilité élevée mais dont les
probabilités de survenance sont faibles

• Jusqu’à présent, nous avons raisonné comme si les


hypothèses étaient certaines ! Ce n’est pas le cas !

• Les prévisions reposent sur des hypothèses nombreuses


dont toutes ne peuvent pas se réaliser !
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
nécessité de prendre en compte les incertitudes
qui pèsent sur les projets

Par quelles méthodes peut-on le faire ?

1. L'analyse du risque
L’entreprise n’a pas de prise sur plusieurs domaines

1.1. L’environnement :
- économique
- politique
- social
- législatif et réglementaire
- fiscal
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque

1.2. La concurrence :

- face à l’environnement, l’entreprise s’adapte

- face à la concurrence, l’entreprise réagit


Le modèle de Michael PORTER
Les 5 forces de la concurrence

Les clients et leur force Les fournisseurs et leur force


de négociation de négociation

Les concurrents

du secteur

Les produits de substitution Les entrants potentiels


GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
1.3. L’entreprise :
Incertitude découlant de l’incapacité de l’entreprise à
s’adapter au nouveau projet sur les plans :
- organisationnel
- humain
- technique

1.4. L’investissement lui-même :


L’incertitude est liée à :
- la nature de l’investissement (création, modernisation,
expansion, renouvellement…)
- la taille du projet
- la durée : + la durée est longue, + le risque est
élevé…
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque

• Comment se prémunir contre le risque ?

• Certaines méthodes permettent d’analyser le risque


mais jamais de le supprimer

• Elles essaient de l’évaluer ce qui permet de :

• d’élaborer des variantes moins risquées

• suivre certains paramètres du projet avec


attention
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque

2. Les méthodes d’évaluation du risque :

2.1. Les méthodes empiriques :

A caractère peu scientifique, elles reposent sur


l’expérience, ce qui les rend subjectives :

A/ Minoration des prévisions les plus incertaines :

a/ ajustement au risque :

Consiste à majorer le taux d’actualisation selon la


catégorie de risque liée à l’investissement
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
Exemple :

• sans risque (renouvellement) : actualisation au coût du K


• peu risqué (modernisation) : actualisation au coût du K + 1 %
• risque moyen ( expansion) : actualisation au coût du K + 2 %
• risque élevé ( divers. innov;.) : actualisation au coût du K + 4 %

Cette approche pose 2 problèmes :

• La fixation de la prime de risque est subjective


• Elle pénalise les investissements dont les flux éloignés sont
importants

b / méthode des coefficients de minoration :

Au fur et à mesure que les flux nets de trésorerie s’éloignent


dans le temps, on leur applique un coefficient de minoration.
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
Exemple :

Années Coefficient de minoration

1 1
2 0.9
3 0.8
4 0.7
5 et + 0.5

On peut également différencier l’application de ces


coefficients en fonction de la nature de l’investissement

renouvellement = coef. 1 pour toutes les années

expansion = coef. 0.8 pour toutes les années etc…


GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
B/ Elimination des flux les plus incertains :
On élimine totalement les flux les plus incertains

Ex :
les valeurs résiduelles en fin de durée de vie pour
les durées de vie longues

C/ Priorité à la flexibilité sur la rentabilité :

Flexibilité = pouvoir adapter l’Investissement en


fonction des résultats qu’il génère

Ex :
fractionner l’investissement
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
2.2. L’analyse de reversibilité :

Question : Est-ce que l’échec du projet peut mettre la


vie de l’entreprise en danger ?

Méthode de reversibilité : étudie les différents


scénarios d’échec et en chiffre le coût

A chaque étape du projet, on estime les recettes et les


dépenses

Les recettes incluent la valeur résiduelle du matériel

Exemple :
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
Années VAN après VR VAN à
n années l’abandon
(A) (B) (A+B)

0 -250 250 0
1 -225 150 -75
2 -175 110 -65
3 -100 100 0
4 0 95 95
5 75 87.50 162.50
6 125 75 200
7 150 62.50 212.50
8 160 50 210
9 165 30 195
10 170 20 190
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
Critiques :

• L’abandon du projet ne se fait pas du jour au lendemain.


entre les premières difficultés et la décision d’abandon
temps coût

• Généralement s’il y a échec c’est que les prévisions étaient


trop optimistes nécessité de faire 3 scénarii (optimiste,
pessimiste,
prudent)

• Attention aux surcoût de l’abandon : techniques, sociaux…


GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque
2.3. l’analyse de sensibilité :
Un projet se réalise souvent dans des conditions différentes
de celles retenues par les prévisions

Cette méthode consiste à mesurer la sensibilité des différents


critères de rentabilité à la variation des paramètres des
prévisions

On calcule la VAN et le TIR pour les différentes variations


possibles des données

L’analyse de sensibilité permet de :


• De vérifier si la rentabilité du projet (VAN, TIR) est remise en cause
par une variation d’un ou plusieurs paramètres (si le prix de MP
de 15 %, quelle sera la VAN)

• De calculer la variation maximale acceptable sans compromettre la


rentabilité du projet
GESTION FINANCIERE
L'analyse du risque

Exemple :
TIR d’un Investissement est à 14 %

Paramètre % de var. Nouveau TIR Ecart

Coût global projet + 10 % 12 % -2%


Prix MP + 20 % 11 % -3%
« + 10 % 15 % +1
%
Prix de vente + 10 % 17 % +3
%
Frais fixes - 10 % 18 % +4%
« +10 % 5% -9%
GESTION FINANCIERE
Le financement des investissements

Quelles sources de financement choisir ?

Le choix sera fait en fonction :

• Des possibilités et de la volonté des actionnaires

• Des possibilités de l’entreprise (rappel sur les ratios


d’analyse)

• Du choix volontaire des dirigeants de l’entreprise ( rappel sur


l’effet de levier financier)
GESTION FINANCIERE
Le financement des investissements
Internes : - autofinancement
- cession d’immobilisations
Fonds propres
et - augmentation du K :
quasi fonds . par appel privé
propres . par appel public à
l’épargne
Externes : - apports en c/c associés
- capital risque
- subventions équipement
-------------------------------------------------------------------------
--------------------------------
- les banques
-stés financières et institutions
financières
Endettement - marché des
capitaux :
. marché financier
GESTION FINANCIERE
Le financement des investissements
GESTION FINANCIERE
Le financement des investissements

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