Vous êtes sur la page 1sur 104

Cours

GESTION COMPTABE ET FINANCIERE

Intervenant
Mohamed Lahbib RHALIB

1
I- Comprendre les préoccupations du financier………………………………………….…………………………………………. 3
- Objectifs.……………………………………………………………………………………………….……………………………………………4
A- Appréhendez la base du raisonnement financier économique……………………………………………………………5
B- Derrière ces chiffres, des enjeux bien concrets…………………………………………………………………………..………11
C- Entrez dans les documents financiers……………………………………………………………………………..………………….19
D- Résultat et trésorerie: une relation préoccupante……………………………………………………………………….…….23
II- Déjouez les pièges de l’information comptable……………………………………………………………………………..29
- Objectifs .……………………………………………………………………………………………………………………………….…………30
A- Méfiez-vous des faux amis et des confusions………………………………………………………………………..…………..31
B- Apprenez les règles du jeu .………………………………………………………………………………………………………..……..38
C- Comment avoir des comptes fiables .…………………………………………………………………………………………………42
III- Jongler avec les ratios .………………………………………………………………………………………………….…………….47
SOMMAIRE - Objectifs .…………………………………………………………………………………………………………………………………………47
A- Suivez les étapes .……………………………………………………………………………………………………………………………..48
B- Identifiez la formation de la performance .…………………………………………………………………………………….…53
IV- Anticiper et prévenir une faillite .…………………………………………………………………….………………………...61
- Objectifs .…………………………………………………………………………………………………………………………..…………….61
A- Sachez anticiper les mouvements .……………………………………………………………………………………………………62
B- Prévoyez le risque de faillite .……………………………………………………………………………………………………………68
C- Entrez dans le secret de l’analyse prévisionnelle .……………………………………………………………………………..75
V- Assurer la rentabilité de son entreprise .……………………………………………………………………………..….…..79
- Objectifs .…………………………………………………………………………………………………………………………………………80
A- Trouver le point d’équilibre .…………………………………………………………………………………………………………….81
B- Jonglez avec les indicateurs de rentabilité, de la profitabilité et de la productivité…………………………..86
C- Comprenez la formation de la rentabilité financière .……………………………………………………………………….97

2
I/ Comprendre les préoccupations du Financier

3
Objectifs

 Comprendre l'environnement économique et financier de l’entreprise;


 Mesurer les enjeux essentiels d'une bonne gestion;
 Découvrir les principaux documents financiers: le bilan et le compte de
produits et charges.

4
A/ Appréhendez la base du raisonnement financier

5
1/ Découvrez les quatre points
fondamentaux de la logique économique

6
Les quatre bases du raisonnement financier

La logique économique d'une activité


1 Justification Un marché

2 Contraintes Le financement des moyens

3 Finalités La rentabilité des capitaux

4 Risque La faillite (illiquidité)

7
2/ Retenez les quatre principes financiers
de base

8
Cadre financier et logique économique
d'une activité

Bilan
Moyen Ressources de
mis en oeuvre Trésorerie financement

Compte de produits et charges


Production (CA)
Consommations
Résultat (Activité)

9
Emplois Bilan Ressources

Immobilisations Capitaux propres

Stocks Emprunts

Clients Dettes d’exploitation

Trésorerie

10
B/ Derrière ces chiffres,
des enjeux bien concrets!

11
1/ Identifiez d'où vient le chiffre d'affaires réalisé

Il est primordial de se poser les deux questions suivantes:

Quels sont les éléments de différenciation de l'activité de mon entreprise?

Quels sont les éléments de différenciation de l'activité de mes concurrents?

12
2/ N'oubliez pas les contraintes quotidiennes

Pour convaincre les actionnaires, il faut apporter une réponse à une question
essentielle : quel est le niveau de rémunération des capitaux propres
souhaitable pour obtenir des fonds propres?

13
Attention !

Ne confondez pas résultat et rentabilité!

• Le résultat, c'est la différence entre les produits et les charges d'une période (qui
peuvent déboucher sur un bénéfice comme sur une perte ... ).
• La rentabilité mesure combien rapporte votre activité, c'est-à-dire le rapport entre le
résultat réalisé pendant une période (année) et les ressources qui auront été
nécessaires à la mise en œuvre de l'activité.

14
Par exemple:

• Une entreprise A possède des capitaux propres pour 1 000 KDH. Elle fait un résultat de
100 KDH, soit une rentabilité de 10 % (100/1 000).
• L’entreprise B quant à elle possède des capitaux propres pour 3 000 KDH, tandis que son
résultat est de 200 K, soit une rentabilité de 6,66 % (200/3 000).

15
3/ Gardez à l'esprit votre objectif: la performance!

• Pour obtenir des apports de capitaux de la part des actionnaires, la première condition
est de leur donner un « espoir» du bénéfice qui sera réalisé grâce au projet et, surtout,
de la rentabilité des capitaux investis.
• Le premier des indicateurs de performance que nous devons donc retenir est la
rentabilité financière, soit: le résultat net comptable (RNC) comparé aux capitaux
propres (CP).

16
La rentabilité « financière» : RNC/CP
Bilan
Immobilisations Capitaux propres
Stocks Emprunts
Créances Fournisseurs

Compte de produits et charges


Consommations Productions
Résultat net comptable

17
4/ Soyez conscient du risque de cessation de paiement!

• C'est le risque inhérent à toute activité. Pour l'éviter, il faut disposer en permanence
d'une trésorerie disponible ou autorisée(découvert) pour procéder au paiement de la
dette au jour le jour. En d'autres termes, le risque majeur est le manque de liquidité : la
faillite!
• Le signal d'alarme d'une rupture de trésorerie se produit lorsque la banque refuse
d'augmenter votre découvert. Conséquence immédiate: le dépôt de bilan qui se traduira
soit par une perte d'indépendance, soit par le risque de liquidation des biens de
l'entreprise.

18
C/ Entrez dans
les documents financiers

19
1/ Regardez votre bilan
Le bilan se construit autour de sept rubriques clés composées de sous-parties bien distinctes :
Emplois Bilan Ressources

4.Capitaux propres
1.Immobilisations -Capital social
-Corporelles -Réserves
-Incorporelles -Report à nouveau
-Financières -Résultat
2.Stocks 5. - Provisions pour risques
-Marchandises - Provisions pour charges
-Matières 6.Dettes
-Produits finis -financières
3.Créances clients -d’exploitation
-fiscales et sociales

Disponible 7.Trésorerie Découvert

20
2/ Déterminez votre résultat

21
Le cadre financier qui formalise l'activité de l'entreprise réalisée durant une
année, ainsi que des consommations mises en œuvre durant cette même période,
s'appelle le compte de résultat (CPC).
• C'est le solde - ou la différence - entre la valeur des activités et ce qui a été utilisé
pour les réaliser (les «consommations») qui détermine le résultat de l'entreprise, à
savoir:
 un bénéfice (enrichissement)
 ou une perte (appauvrissement).

22
D/ Résultat et trésorerie:
une relation préoccupante!

23
1/ Entrez dans la peau d'un créateur de projet

• Vous voulez créer une entreprise. Établissez le bilan de démarrage de


l'activité, déterminez le résultat produit pendant l'année et le compte
de trésorerie, et terminez par le bilan de fin d'année.

24
• Voici la liste chiffrée des actions générées par ce nouveau challenge (en kDH) :
 Apport des actionnaires (capital social) 100 KDH

 Emprunt (dettes sur 5 ans à un taux d'intérêt de 10%) 120 KDH

 Investissements (amortis sur 5 ans) 200 KDH

• Il s'agit donc de remplir les documents financiers récapitulatifs: en premier lieu, le bilan
initial.

25
On constate que:
• les ressources de financement correspondent aux apports et au prêt
bancaire soit: 100 + 120 = 220 ;

• les moyens financés (les immobilisations) sont de 200 ;

• il reste en trésorerie pour démarrer l'activité: 220 - 200 = 20;

• nous avons bien l'égalité économique

Ressources = Emplois.

26
2/ Quatre notions fondamentales

Avant d'établir le compte de résultat de l'année et de construire le bilan final,


vous devez tenir compte de quatre notions fondamentales:

1. Le principe du décalage de l'encaissement des produits et du paiement


(décaissement) des charges;

2. Il ne faut pas confondre approvisionnement et consommation.

27
3. La logique économique des dotations aux amortissements. Pour déterminer le
résultat, vous devez tenir compte de la dépréciation des immobilisations qui
appauvrit l'entreprise. Cet appauvrissement ne se traduit pas par une diminution
de la trésorerie et n'a donc aucune influence sur le compte de trésorerie.

4. La prise en compte du remboursement de l'emprunt. Au compte de résultat, seul


le coût de la dette (les intérêts) est pris en compte; il s'agit d'une charge financière.
Au bilan, seul est pris en compte le remboursement du capital de la dette. On en
déduit que le remboursement du capital de cette dette n'a aucune influence sur le
compte de résultat.

28
II/ Déjouer les pièges de l’information comptable

29
Objectif

 Connaître les règles de base et éviter les pièges;


 Analyser des comptes.

30
A/ Méfiez-vous des faux amis
et des confusions

31
1/ Ne confondez pas patrimoine et trésorerie

• Qu'est-ce que le patrimoine?

Patrimoine = ensemble des biens - ensemble des dettes


= capitaux propres

32
Attention
• Si nous reprenons notre exemple :
Ne confondez pas
capitaux propres capitaux propres au début de l'exercice = 100 KDH;
et trésorerie ! capitaux propres à la fin de l'exercice = 100 + 178
Les capitaux propres représentent la (Résultat), soit 278 KDH.
richesse, le patrimoine de l'entreprise. Ils
ne correspondent pas nécessairement à L'entreprise s'est enrichie de 178KDH alors que,
de la trésorerie disponible. dans le même temps, la trésorerie n'a augmenté
Ne pensez pas que les rubriques que de 94 KDH.
« réserves » sont des réserves de
• Qu'est-ce que la trésorerie?
trésorerie !
On peut être riche, très riche ... et se La trésorerie correspond au solde entre l'ensemble
retrouver malgré tout en découvert des ressources (hors découvert bancaire) et
bancaire, donc sans trésorerie disponible. l'ensemble des actifs (hors disponibilités).

33
2/ Comprenez l'affectation du résultat produit
• Par principe et en respect de la loi, le résultat réalisé chaque année doit être affecté,
c'est-à-dire que l'on doit indiquer comment on va l'utiliser.
• On a le choix entre deux affectations possibles:
• La rétention (on garde le résultat produit), qui ne génère pas de mouvement de
trésorerie. Cette rétention se répartit alors en :
- réserve légale;
- réserves statutaires;
- report à nouveau.
• La distribution aux actionnaires: dividendes (on distribue une partie de ce résultat).

34
3/ Pallier un manque de ressources:
sachez faire le bon choix

• Pour pallier un manque de ressources de financement,


plusieurs solutions sont possibles. Citons parmi les plus
fréquentes:

35
une augmentation des capitaux propres.

• Avantages: l'amélioration des équilibres financiers (autonomie


financière) ; une hausse du levier d'endettement ; la
diminution du risque de faillite.

• Inconvénients: la rentabilité financière se trouvera diminuée; la


distribution future de dividendes devra être plus importante.

36
une augmentation des emprunts:

• Il faut alors pouvoir répondre aux questions suivantes:

 Ai-je une capacité d'emprunt?

 Comment va évoluer ma structure financière?

 Ai-je une capacité à rembourser mon prêt?

 Ma CAF prévisionnelle sera-t-elle suffisante?

37
B/ Apprenez les règles du jeu

• Parler finance, c'est connaître et accepter des règles


incontournables. Emprunter, amortir, décaisser, bref, acquérir
les bons réflexes pour entrer dans le monde des experts en la
matière!

38
1/ Sachez comment obtenir des emprunts à coup sûr

• Les banquiers mettent deux conditions principales à


l'obtention d'emprunts:
 une capacité d'endettement minimale;

 une capacité de remboursement suffisante.

• Comment les évaluer à leur juste valeur?

39
La capacité d'endettement

• Nous avons vu que les capitaux propres (CP) correspondent


aux apports faits par les actionnaires et aux résultats
conservés. C'est ce montant qui servira de « garantie » exigée
par les banques pour accorder un prêt. Il détermine la capacité
à s'endetter.

40
La capacité de remboursement

• Il faut, de plus, prouver que l'on aura la possibilité de rembourser


le prêt et, bien sûr, les intérêts du prêt. Cette capacité de
remboursement est déterminée notamment par l'évaluation de la
capacité d'autofinancement prévisionnelle. On compare alors le
montant des emprunts à la capacité d'autofinancement .

41
C/ Comment avoir des comptes fiables?

42
• Adoptez une méthode et un principe simples: amortissez et
provisionnez ! Bref, soyez PRUDENT!

• Présenter des comptes fiables suppose en effet au préalable le


respect d'une règle simple: la prudence. L'actualité économique et
financière quotidienne nous démontre que ce principe n'est pas
toujours appliqué et que des entreprises qui annoncent des résultats
mirobolants sont parfois, en réalité, en très mauvaise posture.

43
• Le principe de prudence est donc de mise dans:
 l'évaluation des actifs immobilisés : corporels, incorporels
et financiers;
 l'évaluation des actifs d'exploitation: stocks et créances
clients;
 l'évaluation des risques encourus.
• Toute la logique d'analyse des comptes financiers repose sur
cette règle d'or: une prise en compte claire et nette des
amortissements et des provisions.

44
1/ Tenez compte de la dépréciation des actifs

• Une immobilisation perd de la valeur, c'est la raison pour


laquelle on l'amortit. On corrige ainsi sa valeur réelle dans les
actifs immobilisés

45
2/ Provisionnez les actifs financiers et les actifs
d'exploitation
• Les vrais problèmes se situent au niveau des provisions!

• L'évaluation des actifs financiers relève aussi du respect de la règle de


prudence. Il s'agit en fait de déterminer quelle est la vraie valeur d'une
participation financière. C’est un domaine très sensible et très aléatoire
quant à la fiabilité des comptes: il est difficile en effet d'évaluer la provision
à réaliser, c'est-à-dire d'évaluer la perte de valeur d'une participation
financière ...

46
III/ Jongler avec les ratios

Objectifs
Découvrir l'utilité des ratios;

Comprendre les enjeux du diagnostic d'entreprise;

Intégrer la méthodologie d'une bonne analyse financière.

47
A/ Suivez les étapes

48
1/ Découvrez les éléments d'un diagnostic d'entreprise

• S'il est bien un domaine réservé aux gestionnaires, c'est


celui du diagnostic d'entreprise! C'est lui qui permet de
synthétiser la compréhension des paramètres, dont certains ne
peuvent pas être décodés avec les seuls documents financiers,
tandis que d'autres ne peuvent au contraire être compris que
grâce à l'analyse financière!

49
• Le diagnostic financier: il révélera la santé financière d'une entreprise:

Mesure de la performance: quels résultats, quelles rentabilités?

Mesure du risque: comment évolue le risque, si risque il y a de cessation de paiement?

Mesure de la richesse: quelle est la valeur patrimoniale de l'entreprise?

Analyse des équilibres financiers: comment, grâce à l'analyse de ces équilibres, peut-on
évaluer la croissance possible de l'entreprise?

• Beaucoup d‘informations sont disponibles, mais il faut s'interroger sur la fiabilité des
documents analysés.

50
2/ Apprenez à analyser la santé financière d'une
entreprise
• L'analyse consiste dans un premier temps à se poser les bonnes questions:
 Qu'est-ce qu'une entreprise en bonne santé? Bien sûr, une entreprise qui réalise une

bonne performance financière (rentabilité) et qui minimise son risque de faillite est une

entreprise en bonne santé!

 Combien de temps cela peut-il durer? Autrement dit: à quel horizon doit-on s'interroger?

Court terme, moyen terme, long terme? Quelle est donc la tendance ?

51
3/ Comprenez le rôle indispensable des ratios

• Les analyses de tendance et comparatives permettent de


s'approprier des données et de mémoriser les chiffres clés
simples (des pourcentages) accessibles à tous.

52
B/ Identifiez la formation de la performance

• L'analyse financière répond à deux questions essentielles:


 l'entreprise a-t-elle atteint son objectif majeur de performance ?

 Et quel est son risque de rupture de trésorerie?

53
1/ Comprenez comment se forme le résultat

• L'analyse du résultat permet de mesurer comment s'est formée la performance de


l'entreprise. Évidemment, le document financier à utiliser est le compte de résultat.

• Il y a trois résultats intermédiaires:

 le résultat d'exploitation;

 le résultat financier;

 le résultat exceptionnel (non courant).

54
• Ces soldes de gestion et les ratios correspondants sont la traduction
chiffrée de ces opérations:
 marge commerciale;

 valeur ajoutée;

 excédent brut d'exploitation;

 résultat d'exploitation;

 résultat financier;

 résultat exceptionnel (non courant)

55
2/ Découvrez les soldes de gestion et les ratios
d'analyse de la performance

• Pour détailler les principaux ratios et valeurs de la


formation de la performance réalisée, il faut distinguer les
entreprises de négoce, de celles de production, de biens ou de
services.

56
3/ Enfin, faites le calcul de la valeur ajoutée

• Le diagnostic de la valeur ajoutée est très délicat: il doit être


analysé avec beaucoup de précautions du fait notamment de
l'incidence des variations de stocks de produits finis sur cette
valeur ajoutée. On l'obtient comme suit: Marge commerciale +
valeur de la production - consommations intermédiaires
(matières premières et autres charges externes).

57
4/ Mesurez le poids des salaires
 Voici un ratio incontournable dans l'analyse de la
performance: le taux des salaires (plus les charges
Les facteurs de la production
Salaires et charges sociales
sociales afférentes) rapporté à la valeur de ce qui
est produit par l'entreprise. Les salaires sont très
Taux de consommation des salaires souvent les charges les plus importantes dans
Salaires + Charges sociales / Production l'activité d'une entreprise!
Diagnostic
 À l'inverse des consommations de matières, il s'agit
- Variation croissante : non variabilité des pour la plus grande partie de charges fixes.
salaires risque maximum !! Conséquence directe: en cas de diminution de
l'activité, les salaires (et charges) restant fixes, le
Plan d'ajustement structurel prévisible taux explose immédiatement!

• D'où le souci permanent des partenaires financiers, compréhensible eu égard à leur objectif de
résultat financier: ils ne peuvent laisser déraper la masse de salaires par rapport à la valeur de la
production car, ce faisant, c'est tout l'équilibre financier de l'entreprise qui est remis en cause.

58
5/ Calculez l'excédent brut d'exploitation
 Véritable indicateur de la performance d'exploitation, il
représente le potentiel de trésorerie généré par l'activité annuelle
de votre entreprise.

L'EBE
Excédent brut d'exploitation

Valeur ajoutée
+ Subventions d’exploitation
- Salaires et charges scolaires
- Impôts et taxes
= Excédent brut d’exploitation

Correspond à l’EBITDA angle-saxon

59
6/ Analysez la différence entre l’EBE et la CAF

• L'excédent brut d'exploitation mesure le potentiel de


trésorerie généré uniquement grâce à l'exploitation.

• La capacité d'autofinancement mesure le potentiel de


trésorerie généré en totalité (y compris l'incidence des frais
financiers et de l'impôt sur les société).

60
IV/ Anticiper et prévenir une faillite

Objectifs
 Comprendre la formation du risque;
 Mesurer les risques encourus grâce aux ratios;

 Veiller sur sa trésorerie pour éviter la faillite.

61
A/ Sachez anticiper les mouvements de
trésorerie

62
1/ À quoi sert d'analyser la trésorerie?

• Parmi les risques majeurs encourus par une entreprise, nous


avons vu précédemment que le principal danger est la «
rupture» de trésorerie. En d'autres termes, si la banque refuse
d'augmenter le découvert bancaire de la société pour payer
quotidiennement les dettes, celle-ci est condamnée à mettre la
clé sous la porte et ce à brève échéance !

63
2/ Calculez le fonds de roulement
Le Fonds de roulement
Emplois stables Ressources stables

Immobilisations: Capital social


• Corporelles Réserves
• Incorporelles Report à nouveau
• Financières Résultat
Emprunts
Compte courant associés

FRN = Ressources stables - Emplois stables

Le fonds de roulement est un solde de trésorerie. Il exprime la différence


entre les ressources et les emplois dits « stables ».
64
Mise en application pratique
Si nous reprenons notre exemple initial de création d'entreprise, notre fonds de
roulement en fin d'année était de 214 KDH:
Analyse de la trésorerie
Haut du bilan
Emplois stables Ressources stables Ce fonds de roulement positif se
Immobilisations 160 Capital 100 traduit par un excédent de
Résultat 178 trésorerie qui servira à financer le
Emprunts 96 bas du bilan, c'est-à-dire le besoin
en fonds de roulement.
Écart Ressource – Emplois = FR = + 214

214 KDH correspondent à un excédent de ressources stables (100


+ 178 + 96 = 374) par rapport aux emplois stables (les immobilisations:
160).Ce fonds de roulement (de 374 - 160 = 214) consolide donc la trésorerie et permet le
financement du besoin en fonds de roulement.

65
3/ Étudiez les conditions d'exploitation :
le besoin en fonds de roulement

• Nous avons vu que pour financer le cycle d'exploitation, nous avons bien
évidemment besoin d'un financement. On calcule son montant en faisant la
différence entre les actifs d'exploitation (stocks et créances clients) et les
ressources d'exploitation (dettes vis-à-vis des fournisseurs). Cet écart nécessite
un financement (d'où l'appellation équivalente de « besoin de financement du
cycle d'exploitation »).

66
Mise en application pratique
Analyse de la trésorerie
Trésorerie « exploitation »
Si on calcule le besoin en fonds de
roulement d'exploitation de fin d'année Emplois Ressources
dans notre exemple, nous avons un BFR Stocks 50 Fournisseurs 30
Clients 90 Dette sociale 10
de 100 qui nécessite un financement
correspondant de 100: Écart Emplois – Ressources = BFR = + 100
d’où Besoin de financement de 100

Chaque fois que nous avons un besoin en fonds de roulement positif (cas le plus
fréquent), il correspond à un besoin de financement.
Maintenant que nous avons calculé le fonds de roulement et le besoin en fonds de
roulement, quelles conclusions pouvons-nous en tirer? N'oublions pas notre objectif
initial: an-ti-ci-per !

67
B/ Prévoyez le risque de faillite

• Le gestionnaire est reconnu lorsque ses prévisions limitent le risque de


faillite. Armé de chiffres clés, il fait une analyse pertinente de la situation
financière de l'entreprise à l'instant T, mais aussi pour l'avenir. La prochaine étape
consiste donc à prendre des décisions qui assureront la pérennité de vos affaires,
grâce aux calculs préétablis.

68
1/ Anticipez le besoin de trésorerie

• Pour bien comprendre le risque de rupture de trésorerie, il faut anticiper la


variation de cette trésorerie d'une année sur l'autre. Pour cela il faut prévoir le
fonds de roulement et le besoin de financement du cycle d'exploitation, et
éviter ainsi de solliciter le banquier pour augmenter le découvert bancaire dont
le montant trop élevé expliquerait cette rupture de trésorerie ...

• Il faut se tourner vers les causes de variation de ces deux soldes


fondamentaux de trésorerie (FRN et BFR).

69
2/ Les ratios d'analyse du besoin
de financement du cycle d'exploitation

• Ces ratios sont calculés pour permettre l'analyse du poids relatif des
composantes du besoin de financement par rapport au chiffre d'affaires.

• Les trois mesures significatives sont calculées ainsi:


 stocks/CA HT x 360 = x jours de CA HT ;
 clients/CA HT x 360 = x jours de CA HT;
 fournisseurs/CA HT x 360 = x jours de CA HT.

70
Ce qui nous donne un ratio de synthèse: BFR/CA

• Les causes de variation de ce besoin de financement ne peuvent


s'expliquer qu'au cours d'audits internes qui permettent de
répondre à trois questions clés:

 Pourquoi les stocks ont-ils augmenté?

 Pourquoi les encours clients se détériorent-ils?

 Comment expliquer une variation du délai de paiement de nos


fournisseurs?

71
• Admettons maintenant que le besoin de trésorerie soit avéré. Comment acquérir
les fonds nécessaires pour garder une trésorerie saine?

72
3/ Faites de votre banquier
votre meilleur ami: toute une stratégie!

• Le risque de rupture de trésorerie, donc de découvert, se


précise lorsqu'une trésorerie négative correspond à plus de 1 à 2
mois de chiffre d'affaires: d'où l'intérêt d'analyser votre solde de
trésorerie exprimé en jours de chiffre d'affaires (Trésorerie/CA).

73
En conclusion : la variation de la trésorerie est au cœur des préoccupations des
gestionnaires pour éviter la rupture de trésorerie!

+ T -
Entrées r Sorties
Apport capital é Approvisionnement
Remboursement
Emprunt s
des emprunts
o Investissement
Ventes r Autres charges
externes
Cession actifs e
Salaires + charges
r Frais financiers
Produits financiers i Dividendes
Impôts et taxes
e

74
C/ Entrez dans le secret de l'analyse prévisionnelle

• L'analyse financière est complexe. Pièges, données imprévisibles,


événements extérieurs fragilisent les prévisions des meilleurs
gestionnaires. Outre les considérations chiffrées, les acteurs influant sur
la vie de l'entreprise sont nombreux: banquiers, concurrents, produits,
réglementation, économie, etc. Ils favorisent ou affaiblissent la
performance de l'entreprise. Leur prise en considération est le meilleur
moyen de se prémunir de leurs éventuels effets négatifs ...

75
Les chiffres
• Les ratios « d'alerte» aident à comprendre pourquoi la rupture de trésorerie risque de se
produire:
 évolution des concours bancaires :trésorerie/chiffre d'affaires (CA);

 dégradation des conditions d'exploitation: excédent brut d'exploitation (EBE)/CA;

 résultats annuels déficitaires: capacité d'autofinancement négative;

 dégradation des équilibres financiers: capitaux propres/ dettes à long et moyen terme;

 non-remboursement de l'endettement bancaire.

• Cependant, votre capacité à faire parler les chiffres ne suffit pas à vous permettre de
maîtriser les qualités du gestionnaire. Il vous faut intégrer d'autres valeurs à votre analyse.

76
La réglementation
• La connaissance de la loi bancaire vous évitera bien des écueils. Comprendre la logique bancaire, c'est d'abord avoir
présentes à l'esprit certaines contraintes auxquelles sont soumises ces institutions. N'oubliez pas: le banquier est un maillon
fort à ne pas négliger! Ce partenaire doit lui-même obéir à certaines règles qui risquent de ne pas vous faire plaisir:

 Interdiction de soutien abusif. S'il est avéré que la banque a continué à « soutenir» une entreprise qui ne pouvait se
redresser par elle-même, la responsabilité de la banque peut être engagée en cas de procédure de redressement judiciaire.

 Interdiction de retrait de concours précipité. En revanche, une banque ne peut exiger le remboursement immédiat d'un
concours bancaire accordé. Connaître ces deux dispositions aide à comprendre la logique bancaire! L'octroi des crédits aux
entreprises exige une grande prudence qui justifie la réticence des banquiers les plus alliés à votre cause.

77
La perte de confiance

• La perte de confiance est souvent négligée et pourtant très révélatrice.


Avant toute faillite, on observe toujours une perte de confiance (en latin,
confiance = crédit) de la part du banquier, partenaire essentiel à la survie de
l'entreprise:
 perte de confiance dans sa viabilité (son marché; son activité, son savoir-faire ... ) ;

 perte de confiance dans son dirigeant (estimations prévisionnelles aléatoires, manque de


fiabilité des actifs ... ).

78
V/ Assurer la rentabilité de son entreprise

79
Objectifs
 Intégrer les notions de productivité et de profitabilité;
 Oser investir. .. en s'endettant!

 Optimiser la croissance grâce à la rentabilité;

 Savoir reconnaître une entreprise rentable.

80
A/ Trouvez le point d'équilibre

• Soumettre un projet est un exercice périlleux qui exige des connaissances


multiples : maîtriser le « jargon » financier, éviter les pièges ou les faux
amis si nombreux, mesurer tous les enjeux de ses moindres options,
jongler avec les ratios ... C'est un art difficile qui laisse peu de place au
hasard. La pression sur vos épaules est lourde, d'autant plus que votre
projet doit être un modèle de rentabilité!

81
1/ Comprenez l'intérêt du calcul du seuil de rentabilité

• Une des préoccupations essentielles d'un responsable de


projet, c'est la détermination du seuil de rentabilité: comment
déterminer le niveau minimal de chiffre d'affaires à réaliser,
pour arriver au moins à l'équilibre financier, c'est-à-dire avec
un résultat égal à zéro?

82
2/ Préparez votre calcul
• Une fois cette ventilation réalisée, Le responsable de projet calcule son seuil de
rentabilité de la manière suivante:

dans un premier temps, il calcule sa marge sur coûts variables: chiffre d'affaires -
coûts variables;

dans un second temps, il détermine quel est le poids de sa marge par rapport à
son chiffre d'affaires (CA) : Marge / CA = Taux de marge sur coûts variables.

• La marge sur coûts variables moins les coûts de structure donne le résultat
d'exploitation.

83
Ces deux temps se traduisent schématiquement
de la manière suivante:
Faisabilité d'un projet: le seuil de rentabilité

Base du calcul:
Chiffre d'affaires
Quel est le poids de
- coûts variables
la marge par rapport
au chiffre d'affaires?
= Marge sur
coûts variables
- coûts de structure Marge/CA
=
= Résultat Taux de marge
d'exploitation sur coûts variables

84
3/ Calculez votre seuil de rentabilité

• Vous pouvez maintenant déterminer, grâce à cette formule «


magique », le fameux point mort de votre projet:

Seuil de rentabilité =

Total des coûts de structure / Taux de marge sur coûts variables

• Cela revient donc à calculer le chiffre d'affaires qui produit une marge
équivalente aux coûts de structure, d'où un résultat égal à zéro.

85
B/ Jonglez avec les indicateurs de la rentabilité, de la
profitabilité et de la productivité

• Le calcul du seuil de rentabilité est indispensable pour lancer


un projet, mais la finalité est d'en maximiser la rentabilité. Pour
cela, il vous faut mesurer la qualité de votre CA afin d'augmenter
la profitabilité et les moyens que vous devez mettre en œuvre
afin d'améliorer la productivité de votre projet. Voici vos outils.

86
1/ De quels « moyens» disposez-vous?

• Les moyens à mettre en œuvre pour réaliser un projet représentent


l'ensemble de vos immobilisations et du besoin de financement de
votre cycle d'exploitation. C'est ce qu'on appelle l'actif économique.

• Une gestion de bonne qualité consiste à faire le plus d'activité


possible avec… le moins d'actifs possible!

87
• Pour mettre en évidence ces actifs - ou moyens – économiques nécessaires pour
réaliser l'activité de l'entreprise, on établit donc un bilan économique. Il regroupe:

• Les actifs:

- les immobilisations;

- le besoin de financement = stocks + encours clients - encours fournisseurs -


dettes fiscales et sociales.

88
 Les ressources qui financent ces actifs:

- les capitaux propres;

- les dettes à long et moyen terme.

89
• Cas pratique: le bilan 1 est un bilan traditionnel. le bilan 2 est un
bilan dit économique, qui visualise l'actif économique mis en
œuvre (immobilisations + BFR).

90
la notion d'actif économique
Emplois BILAN 1 Ressources
Immobilisations 100 Capitaux propres 110
Stocks 90 DLMT 120
Clients 80 Fournisseurs 40

Total 270 Total 270

BFRE = 90 + 80 - 40 = 130
Actif économique BILAN 2 Ressources
Immobilisations 100 Capitaux propres 110
BFRE 130 DLMT 120

Total 230 Total 230

91
2/ La profitabilité : la conséquence de l'amélioration
de vos marges
• Le gestionnaire a toujours pour objectif les meilleurs résultats possibles pour
augmenter les marges bénéficiaires. Comment allez-vous atteindre ce but?

• Pour augmenter le profit d'une exploitation et compte tenu de la pression


concurrentielle, l'un des enjeux consiste à développer au maximum votre
savoir-faire différenciateur qui permet d'améliorer la qualité du chiffre
d'affaires, donc permettre des prix de vente plus confortables.

• L'autre enjeu consiste à diminuer les consommations.

92
• La conséquence de ces deux actions se traduit par une augmentation
du résultat d'exploitation et donc par un taux de profitabilité (résultat
d'exploitation/chiffres d'affaires) qui augmente.

• Le développement du savoir-faire met à contribution les hommes du


marketing, qui ne sont pas infaillibles ... Pour les aider dans cet
objectif de rentabilité maximale, l'optimisation de la productivité est
un atout majeur!

93
3/ Atteindre la productivité « maximale» ou comment
faire plus avec moins
• Mesurer le taux de productivité permet de vérifier que l'on n'utilise pas
trop de moyens économiques pour réaliser l'activité. Le calcul est simple:
on fait le rapport du chiffre d'affaires sur les moyens utilisés.

• Nul n'ignore la pression qui pèse sur les managers pour qu'ils réduisent
continuellement les moyens investis. C'est cette exigence de productivité
qui justifie toutes les opérations de restructuration auxquelles on assiste
de plus en plus souvent.

94
4/ Calculez la performance économique

• La rentabilité économique est la conséquence de la qualité du


travail du gestionnaire. En effet, comme nous l'avons vu, tout ou
presque se mesure par des formules « magiques» ... La rentabilité
économique se calcule en faisant le rapport du résultat d'exploitation
sur les actifs économiques:

95
Rentabilité économique

Bilan
Moyens Capitaux propres
économiques REX
ME
Compte de produits
Endettement
et charges
Consommations Activité (CA)
Résultat d'exploitation

96
C/ Comprenez la formation de la rentabilité
financière

• Si la rentabilité économique mesure la qualité de gestion


opérationnelle d'une entreprise, il ne faut pas oublier que la finalité
première se situe au niveau de la rentabilité dite financière.

97
1/ L'effet « de levier»
•Emprunter peut en effet constituer un excellent moyen d'augmenter la rentabilité financière
grâce à l'effet de levier ... Eh oui, c'est une des conséquences de la « mécanique financière» qui
permet, grâce à l'emprunt, d'augmenter la rentabilité de son projet. Mais si se financer par
l'endettement permet d'optimiser ses ressources de financement, cela implique aussi l'acceptation
d'un niveau de risque de faillite plus élevé! La structure du financement est en effet
nécessairement plus fragile, contrepartie à toute recherche de maximisation de la rentabilité ... «
On n'a rien sans rien», dit la sagesse populaire, le tout est de savoir ne pas dépasser un certain
seuil de risque!

98
2/ L'effet« de massue» :jusqu'où aller en vous
endettant?

• La contrepartie à tout endettement est le risque de faillite que fait


courir une inversion de taux, quand la rentabilité économique
devient inférieure au coût de la dette (RE- i).On ne parle plus alors
d'effet de levier mais, selon une expression très « parlante »,
d'effet « de massue » ...

99
3/ Qu'est-ce qu'une entreprise rentable?

• Cette question en guise de conclusion peut sembler bizarre! Et pourtant! Qu'est-ce qu'une
entreprise rentable? Les nuances de la finance ne permettent évidemment pas d'en donner
une définition claire et sans équivoque.

 Approche communément admise: une entreprise est dite «rentable» si son résultat est
supérieur à 1... Bien évidemment, cette approche ne peut satisfaire les financiers car la
rentabilité est un rapport, non une valeur! Le résultat n'est pas la rentabilité!

 Approche « financière » :dans cette approche, on ajoute la prise en compte du coût des
capitaux et de la prime de risque en imposant une rentabilité (résultat net/capitaux propres).

100
• En conclusion: rentabilité et point d'équilibre, dans chaque cas,
deux approches bien différentes .

• « Viable» ne signifie pas « rentable» : le fait qu'une entreprise


équilibre ses comptes (donc avec un résultat supérieur à 1) ne suffit pas
à la considérer comme rentable, même si elle est viable. Le seuil de
rentabilité n'est qu'un point d'équilibre « analytique» (indiquant juste la
couverture des charges variables). Seul l'autofinancement du projet
indique son point d'équilibre financier.

101
4/ Les valeurs clés de la rentabilité

• La recherche de la plus grande rentabilité possible est la


condition d'une croissance assurée. Mais cette quête relève d'une
analyse précise et complexe. L'évaluation des moyens, la profitabilité, la
productivité, le seuil de rentabilité, l'effet de levier, le taux de croissance
sont pour les gestionnaires des éléments incontournables!

102
• Parmi toutes ces notions clés, gardez à l'esprit que:
 si la rentabilité est une finalité pour l'actionnaire, c'est également une
contrainte de développement incontournable en structure financière
équilibrée;
il ne faut pas confondre le résultat et la rentabilité;

la rentabilité est une conséquence de l'optimisation de l'ensemble des


actifs (faire plus avec moins).

103
• Ainsi, même si la mécanique de la rentabilité ne vous est pas
complètement acquise, la connaissance de ces trois notions
vous permettra de suivre le raisonnement des gestionnaires.

104

Vous aimerez peut-être aussi