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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET


UNIVERSITAIRE« MIN.E.S.U.»
UNIVERSITE OFFICIELLE DE SEMULIKI
(U.O.S)
B.P 48 BENI
E-mail:uosbeninordkivu@gmail.com

FACULTE DE DROIT
DEPARTEMENT : DROIT ECONOMIQUE ET SOCIAL

LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION
ECONOMIQUE DES ENFANTS EN VILLE DE
BENI

Par :
SAMUEL MUDERWA William

Travail de Fin de Cycle présenté et


défendu en vue de l’obtention du
Diplôme de Graduat en Droit
Département de droit économique
et social

Directeur : MUHINDO VUKALI Emmanuel


Chef de Travaux

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020


i

KIKUHA PRO
[COMPANY NAME]
ii

EPIGRAPHE

"Quand on a un enfant, il y a des choses qu’on a pas le droit de faire "

RENE Schérer
iii

DEDICACE

A nos parents,

A nos tantes et oncles,

A nos frères et sœurs,

A nos amis et connaissances.


iv

REMERCIEMENTS

Tous les chemins mènent à Rome …et à Jérusalem. Mais ils ne conduisent qu’à
leurs portes, et je dois beaucoup à tous ceux qui m’ont permis d’accéder littéralement
et spirituellement à ces grandes citadelles de la science. Nos remerciements
s’adressent :

A nos parents f MUDERWA et NABIRIRE, à la famille MIRIMO, BURUME et


BUJIRIRI eux qui m’ont soutenus de prêt et de loin pour la bonne réalisation de nos
études ainsi que leur devoir qu’ils ne cessent d’accomplir.

A toutes les autorités académiques de l’U.O.S/BENI en général et en particulier


au directeur du présent travail l’assistant KAMBALE VUKALI Emmanuel qui
malgré ses occupations professionnelles a accepté de nous diriger pour réalisation de
cette œuvre
Nos sentiments de gratitude s’adressent aussi à tous nos frères, sœurs, cousins,
cousines, neveux ,nièces ,amis, amour, connaissances et camarades de lutte pour leur
soutient spirituel, moral ainsi que pour leur amour fraternel qu’ils ne cessent de
manifester à notre égard et pour leurs encouragements.

En fin que tous ceux que nous n’avons pas cités trouvent ici le sentiment de nos
sincères remerciements

SAMUEL MUDERWA Williams


1

INTRODUCTION

0.1. CONTEXTE
La condition de l’enfant dans le monde en raison de sa vulnérabilité de sa
dépendance par rapport au milieu de son manque de maturité physique, intellectuelle
et émotionnelle, nécessitants des soins spéciaux et une protection particulière n’a cessé
d’interpeller depuis un certain temps tant la communauté internationale.1
C’est dans le souci de trouver une solution durable à cet épineux problème que
l’assemblée générale des nations unies a adopté le 20 novembre 1989 la convention
relative aux droits des enfants et ensuite fait une déclaration mondiale en faveur de la
survie de la protection du développement de l’enfant au sommet lui consacré tenu à
New-York.
Les Etats africains pour leur part, ont adopté en juillet 1990, la Charte Africaine
des droits et bien-être de l’enfant pour assurer une protection et porter un regard
particulier sur la situation critique de nombreux enfants à travers tout le continent.
Vue par la constitution du 18 février 2006 spécialement à son Art. 123 point 16
la République Démocratique du Congo dont la population accorde une place centrale à
l’enfant, en tant que renouvellement de l’être et de la vie, s’est résolument engagé
alors la voie de faire de la protection et l’enfant son cheval de bataille en adhérant à la
convention n°138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et à la convention 182
sur l’interdiction de pires formes de travail.2
En dépit des efforts de nombreux enfants. Continuent d’être maltraités,
discriminés, accusés de sorcellerie, infectés, affectés par le VIH/SIDA.
Ils sont privés de leur droit à la succession aux soins de santé et à l’éducation pas
encore de nombreux enfants sont victimes de toute forme d’exploitation.3
Le travail des enfants étant un des principaux obstacles à l’éducation et au
développement de l’enfant, la communauté ne cesse de soumettre les enfants aux
formes de travail les plus dangereuses pourtant (Art. 58, de la loi n°19/001 du 10

1
La Loi n°09 001 du 10/01/2009 portant de l’enfant dans l’exposé de motifs.
2
Art. 123 alinéas 16 de la constitution de la RDC telle modifiée par la loi N°16/002 de la 20/01/2011 portante
révision de certains Articles de la constitution du 18/02/2006
3
Exposé des motifs de la Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant Bernard ILUNGA
KAVOMBO, quand les enfants crient misère, média spaul KINSHASA 1997
2

janvier 2009 portant protection de l’enfant éclaire l’opinion sur l’exploitation


économique de l’enfant qui s’entend de toute forme d’utilisation abusive de l’enfant à
des fins économiques, l’abus concerne notamment le poids du travail par rapport à
l’âge de l’enfant le temps et la durée du travail, l’insuffisance ou l’absence de la
rémunération, l’entrave du travail par rapport à l’accès à l’éducation, ou
développement physique, mental, moral spirituel et social de l’enfant.
Vu ces pratiques qui violent intentionnellement. Les textes qui protègent l’enfant,
nous nous sommes inscrits dans la logique d’orienter notre recherche sur « la
problématique de l’exploitation économique des enfants en Ville de Beni. A notre
niveau, par rapport aux chercheurs précédents, nous nous trouvons dans la peau de ces
enfants exploités, celle de savoir si les parents et l’Etat fournissent des efforts pour
mettre ces derniers dans leurs droits.

0.2. PROBLEMATIQUE
Le thème que nous traitons, nous amène à un raisonnement du Professeur
ALLUNGA KAYOMBO Bernard qui dresse un constant alarmant et une alerte en
direction de la communauté nationale congolaise sur la situation de plusieurs enfants
qui envahissent chaque jour les marchés, les rues, les bars, les abattoirs, les place pu à
la quitte de leur suivie.
Pour lui, toute société qui accepte de déverser dans la rue ses propres enfants,
pour une quelconque exploitation se disqualifie et se condamne par le fait.
Il en est de même de toute personne adulte qui se décharge sur l’autre de ses
responsabilités de parent ou un adulte qui exploite un enfant.4
Faustin MULIRI5 démontre que toutes les sociétés du monde espèrent que leurs
enfants grandiront et deviendront des citoyens dignes, capables et responsables qui
contribueront au bien-être de leur communauté. Pourtant dans nombreux pays en crises
comme la République Démocratique du Congo les enfants se voient refuser le respect
de leurs droits, celui de la protection surtout, qui leur permettront de survivre de se
développer au mieux et de participer activement à la vie communautaire.

4
Bernard ILUNGA KAVOMBO, quand les enfants crient misère, média spaul KINSHASA 1997
5
Faustin MULIFI, Directives sur les droits de l’enfant, BUKAVU, Juillet 2002
3

Voila pourquoi, nous nous sommes posé les questions suivantes :


- Quels sont les facteurs explicatifs de l’exploitation économique des enfants en
Ville de Beni ?
- Quelle solution envisagée en vue de mettre fin à l’exploitation économique des
enfants en Ville de Beni ? D’où cette problématique nécessite des réponses
provisions.

0.3. HYPOTHESES
Selon Madeleine GRAWTZ, l’hypothèse d’un travail est une proposition d’une
ou plusieurs réponses provisoires à la question posée, elle tend à reformuler une
relation entre les points. 6
Dans un langage simple l’hypothèse évoque la présomption que l’on peut
construire autour d’un problème donné. On peut aussi dire qu’elle est une réponse
provisoire qui permet de prédire la vérité scientifique raisonnable au regard des
questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien-fondé ou
le mal-fondé7.
C’est ainsi que nous avons proposé des réponses provisoires au questionnement
ci-haut. Ces réponses s’énoncent comme ceci :
- Il semblerait qu’en Ville de Beni les guerres, les difficultés familiales traduites par
la pauvreté et le manque d’emploi des parents qui n’arrivent plus à subvenir aux
besoins vitaux de leurs enfants (habillement décent, alimentation suffisante,
scolarisation, la séparation des parents qui engendre la dislocation et l’ébranlement
de l’unité familiale où chaque enfant est appelé à se débrouiller à sa guise, le
manque d’occupation approprié pendant, les vacances seraient des facteurs
explicatifs de l’exploitation économique des enfants dans la Ville de Beni sans
oublier la méconnaissance de la loi portant protection des enfants par les parents et
la communauté.

6
M. GRAWTIZ, Cité par SADIKI PAUNI TFC UNIC, 2016-2017 P.3
7
Professeur O KAMBALE MIGHERI cours inédit IRC 2017-2018 p. 7
4

0.4. METHODE ET TECHNIQUES DU TRAVAIL


Comme la loi est sans doute la source principale du droit et est l’expression
souveraine de la volonté générale, ainsi la méthode juridique, nous a été utile pour la
réalisation de ce travail.
Ainsi bien que les conséquences qui découlent de notre système éducatif et celui
de la gestion des établissements publics de garde d’enfants vis-à-vis de la loi portant
protection de l’enfant et les réalités socio-économique des parents soient fâcheuses
l’approche sociologique a été utilisée dans le but d’appréhender la compréhension de
la population de Beni pour les actes qualifiés d’exploitation économique des enfants.
Pour aboutir à un résultat raisonnable, tout travail nécessite une ou plus
techniques. C’est ainsi que l’observation indirecte, nous a été utile dabs le cadre du
présent travail appuyé par l’enquête. Outre ces deux techniques la technique
documentaire a été de la partie et ce pour nous permettre de lire et interpréter les
ouvrages ayant trait à notre travail.
Pas d’action sans intérêt, dit-on, raison qu’il nous importe de soulever le mobile
qui nous a poussé à choisir ce thème.

0.5. MOBILE ET INTERET DU TRAVAIL


L’esprit de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en
général en particulier à son art 58 était de protéger l’enfant contre toute forme
d’exploitation. Ainsi, face à la pauvreté qui traduit l’incapacité des parents de répondre
ou subvenir aux besoins vitaux de leurs enfants et l’incapacité de l’Etat d’assurer une
protection spéciale aux enfants bénéficiaires de cette protection comme stipule l’Art.
62 de la même loi, l’idéal serait de voir l’enfant dans ses droits et que les parents et
l’état exécutent respectivement leurs devoirs envers celui-ci.8

0.6. DELIMITATION DU SUJET


Notre thème traite de la problématique de l’exploitation économique des enfants
en Ville de Beni.
Cette étude a été concentrée en Ville de Beni du fait qu’avec la situation
sécuritaire qui y est précaire et le déplacement de la population du milieu rural vers le
8
Loi N°09/001 du 10/01/2009, op.cit
5

milieu urbain. Voilà la délimitation spatiale quant à la délimitation temporelle, cette


étude couvre la période allant de 2009, de la promulgation de la loi n°9/001 du 10
janvier 2009 portant protection de l’enfant, jusqu’à 2020.

0.7. CANEVAS DU TRAVAIL


Outre la conclusion et l’introduction, notre travail se subdivise en deux chapitres.
Le premier parle de droits des enfants sur le plan interne et externe en matière
d’exploitation économique et le second parle des facteurs à la base de l’exploitation
économique en Ville de Beni et des pistes des solutions.
6

CHAPITRE PRIMIER : LES DROITS DES ENFANTS SUR LE


PLAN INTERNE ET EXTERNE.
Selon la déclaration des droits des enfants dite déclaration de Genève les hommes
et les femmes de toutes les nations reconnaissent que l’humanité doit donner à l’enfant
ce qu’elle a de meilleur, affirmant leur devoir en dehors de toute convention de, race ;
de nationalité et de créance9.
C’est ainsi que dans ce chapitre, il sera question de passer en revue la nation de
la protection des droits des enfants à l’externe (I.1) et à Interne (I.2).

I.1. LA RECONNAISSANCE DES DROITS DES ENFANTS SUR LE


PLAN INTERNATIONAL
Les droits des enfants tirent leur origine de la déclaration des droits des enfants
adoptée par l’assemblée générale de l’ONU le 20 novembre 1949. Cette déclaration a
été par la suite reconnue par la déclaration universelle de droit de l’homme dans le
pacte international relatif aux droits sociaux, civils et culturels. Et par les statuts et
instruments pertinents des institutions spécialisées et des organisations internationales
qui se préoccupent du bien-être de l’enfant.

I.1.1. La convention internationale des droits des enfants (CIDE)


Parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, parce qu’ils n’ont ni
droit de voter, ni influence politique ou économique, parce que le développement sain
des enfants est crucial pour l’avenir de toute société, le monde s’est doté en 1989 de la
convention international des droits de l’enfant (CIDE) (10) (9) Déclaration de
Genève.10
Cette convention comporte 54 articles énonçant que chaque enfant à :
- Le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité ;
- Le droit d’être soigné, protégé de maladies, d’avoir une alimentation
suffisante et équilibré, le droit d’aller à l’école ;
- Le droit être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme
d’exploitation et abus ;

9
Déclaration de Genève
10
Convention Internationale de Droit des Enfants
7

- Le droit d’avoir un refuge, secoure et d’avoir des conditions de vie décentes ;


- Le droit de ne pas faire la guerre, ni la sabir ;
- Le droit de jouer et d’avoir de loisir ;
- Le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation ;
- Le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé.
La convention met en avant quatre principes fondamentaux qui sont : la non
incrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit à la vie, survie et de se
développer.
Trois protocoles facultatifs ont été ajoutés au texte principal, le premier vise à
protéger les enfants contre le recrutement dans les conflits armés, le deuxième
concerne la vente d’enfant c’est-à-dire (à des fins de travail forcé, adoption illégale,
don des organes, la prostitution aussi que la pornographie mettant en scène des
enfants, le troisième définit la procédure internationale qui permet à tout enfant de
proposer une plainte pour violation de ses droits directement auprès du comité de
droits de l’enfant des nations unies, lorsque tous les recours ont été épuisés au niveau
national.11

I.1.2. La Convention relative aux droits de l’enfant.


Il est important de souligner que cette convention a été adoptée et ouverte à la
signature, ratification et adhérer par l’Assemblée Générale dans la résolution 44/25 du
20 novembre 1989, entrée en vigueur le 02 septembre 1990. Conformément à l’article
49 de cette convention.
Nous nous limitons à analyser, dans le cadre de ce travail certains articles.
Comme l’Article 2 qui stipule « la présente convention garantit à tout enfant le droit
d’une juridiction spéciale, Art 32, alinéa 1 précise que les Etats parties reconnaissent
le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être
astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptibles de compromettre son
éducation ou de nuire à sa santé.

11
Convention internationale de droits des enfants.
8

A son côté l’Art. 12 dispose : « L’enfant qui est capable de discernement a le


droit de s’exprimer librement sur toute question l’intéressant, l’opinion de l’enfant
étant dûment prise en considération en regard à son degré de maturité.
A cette fin on donnera notamment à l’enfant la possibilité d’être entendu dans
toute procédure judiciaire ou administrative par l’intermédiaire d’un représentant ou
d’une organisation appropriée de façon compatible avec les règles de procédure de la
législation nationale12.

I.1.3. Le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels.


Adopté et ouvert à la signature, à la ratification et à l’adhésion par l’Assemblée
Générale sa résolution 2200A du 16 décembre 1966, ce pacte est entré en vigueur le 03
janvier 1976 conformément à son article 27 en tenant compte de la vulnérabilité de
l’enfant au sein de la communauté, le pacte accorde une attention, une importance et
un intérêt particulier à l’enfant. A son article 10 alinéa 3, il stipule « des mesures
spéciales de la protection et assistance doivent être prises en faveur de tous les enfants
sans discrimination pour des maisons à la filiation ou autres.
Le fait de les employer à des travaux de nature à compromettre leur moralité
santé, à mettre leur vie en danger ou à nuire à leur développement normal, doit être
sanctionné par la loi. Ses Etats doivent aussi fixer des limites d’âge au-dessous
desquelles l’emploi salarie de la main d’œuvre enfantine sera interdit et sanctionné
par la loi.13
Il ressort de cet article que tout enfant sans distinction a droit à une protection
spéciale sur tous les plans de la vie.

I.1.4. Charte Africaine de Droit et au Bien-être de l’enfant


Elle a été adoptée lors de la 26ème conférence de Chefs d’Etats et de
gouvernement de l’organisation de l’unité africaine en juillet 1990 et est entré en
vigueur le 29 novembre 1999 après avoir reçu la ratification de 15 Etats conformément
à son article 47. Cette charte à son article 13 garantit à tout enfant le droit à la

12
La Convention relative aux droits de l’enfant.
13
Le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels.
9

protection contre l’exploitation économique et les mauvais traitements f travail des


enfants exploitation sexuelle et à son article 20 point b empêche l’utilisation des
enfants dans la mendicité.
Pour revenir à l’article 15 qui stipule que « l’enfant est protégé de toute forme
d’exploitation économique et à l’exercice d’un travail qui comporte probablement des
dangers ou qui risque de perturber l’éducation de l’enfant, ou de compromettre à sa
santé ou son développement physique, mental, Spirituel, moral et social, est dit que les
Etats parties à la présente charte prennent toutes les mesures législatives et
administratives appropriées pour assurer la pleine application du présent article qui
vise aussi bien le secteur officiel et informel que le secteur parallèle, l’emploi compte
tenu de la disposition pertinente des instruments de l’organisation internationale du
travail touchant l’enfant, les parties s’engagement notamment :
 à fixer par une loi à cet effet, âge minimal requis pour être admis à exercer tel
ou tel emploi.
 à adopter des règlements appropriés concernant les heures de travail et
condition d’emploi.
 à prévoir des pénalités appropriées ou autres sanctions pour garantir
l’application effective du présent article.
 à favoriser la diffusion à tous les secteurs de la communauté d’information sur
les risques que comporte l’emploi d’une main d’œuvre de l’enfant.
L’article 16 de la même charte interdire toute forme de tortures, traitements
inhumains et dégradant et en particulier toute forme d’atteinte ou d’abus physique ou
mental résultant de négligence ou de mauvais.
 Les travaux qui par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent,
sont susceptibles de noire à la santé, à la sécurité à la dignité ou à la moralité de
l’enfant.

I.1.5. Convention N° 122 sur les pires formes de Travail des enfants
La conférence générale de l’organisation internationale du travail convoqué à
Genève par le Conseil d’Administration du bureau international du travail, et s’y étant
réunie le 1èr Juin 1999, en sa quatre-vingt-septième session.
10

Considérant la nécessité d’adopter de nouveaux instruments visant l’interdiction


et l’élimination des pires formes de travail des enfants en tant que priorité majeure de
l’action nationale et internationale 14. La convention à son article 1 stipule que tout
membre qui ratifie la présente convention dont prendre des mesures immédiates et
efficaces pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des
enfants. Mais aussi l’article 7 de la même convention à son alinéa 2 oblige à tous les
membres de tenir compte de l’éducation en vue de l’élimination du travail des enfants,
prendre des mesures efficaces un délai déterminé pour :
a) Empêcher que les enfants ne soient pas engagés dans les pires formes du travail
des enfants.
b) Prévoir l’aide directe nécessaire et appropriée pour soustraire les enfants des pires
formes de travail des enfants et assurer leur réadaptation et leur intégration
sociale.
c) Assurer l’accès à l’éducation de base gratuite et lorsque cela est possible et
approprié, à la formation professionnelle pour tous les enfants qui auront été
soustraits des pires formes de travail des enfants.
d) Identifier les enfants particulièrement exposé à des risques et entre en contact
direct avec eux.
e) Tenir compte de la situation particulière des filles.

I.1.6. La Convention n°138 avec l’âge minimum d’admission de travail.


La conférence générale de l’organisation internationale du travail convoquée à
Genève le 6 juin 1973 en sa cinquante-huitième session considérant que le moment est
venu d’adopter un instrument général sur ce sujet, qui devrait graduellement remplacer
les instruments existants applicables à des secteurs économiques limités, en vue de
l’évolution totale du travail des enfants: l’article 2 de cette convention à son alinéa 3
stipule que « l’âge minimum ne devra pas être inférieur à l’âge auquel cesse la
scolarité obligatoire, ni en tout cas à quinze ans15.

14
Conv .n°182 sur les pires formes de travail des enfants
15
La Convention n°138 avec l’âge minimum d’admission de travail.
11

Quant à son article 3, il est stipulé : « L’âge minimum d’admission à tout type
d’emploi ou de travail qui, par sa nature où les conditions dans lesquelles il s’exerce,
est susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité, des adolescents ne
devra pas être inférieur à dix-huit ans.
Ainsi l’Art 7 de la même convention à son alinéa 1 stipule que la législation
nationale pourra autoriser l’emploi à des travaux légers des personnes de treize à
quinze ans ou l’exécution, par ces personnes de tels travaux à condition que ceux-ci :
a) Ne soient pas susceptibles de porter préjudice à leur santé ou à leur
développement.
b) Ne soient pas de nature à porter préjudice à leur scolarité.

I.I.7. Déclaration de Genève 26 Septembre 1924


L’enfant doit être mis mesure de gagner sa vie et doit être protégé comme toute
exploitation (Art. 5) quant à son article 2 qui stipule « l’enfant qui a faim doit être
nourri, l’enfant malade être soigné, l’enfant ouvrier doit être encouragé, l’enfant
orphelin et abandonné doit être recueillis et secourus.

I.2. LA RECONNAISSENCE DE DROITS DE L’ENFANT EN RDC


A ce niveau, il convient de précision que beaucoup de testes légaux et
réglementaires en RDC affirment les droits de l’enfant. Le principal texte à ce sujet est
la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant. Outre cette loi
spéciale, il existe aussi le code du travail, le code de la famille, la constitution du 18
février 2006 telle que modifiée et complétée à 2011, le code pénal.

I.2.1. Code du Travail


La loi n°015-2002 du 16 octobre 2020 portant code pénal du travail telle que
modifiée à ce jour comprend de dispositions en rapport avec les droits de l’enfant.
En effet, cette loi met l’accent sur l’âge requis pour pouvoir être engagé en
service, c’est dans ce sens que le code du travail prévoir à son article 6 que une
personne âgée de 15 ans ne peut être engagé ou maintenue, en service que moyennant
une dérogation expresse de l’inspecteur du travail et de l’autorité parentèle et ça sera
donc pour l’exécution des travaux. Légers et la prévoyance sociale dans ses
attributions pris en application de l’article 38 du présent code. Le même code admit
12

cependant que les mesures âgés de16 à 17 ans soient engagées dons le lien contractuel
du travail le code du travail et rejoint par la loi n° 09/00/ du 10 janvier 2020 portant
protection de l’enfant qui dispose à son article 50 alinéa premier « l’enfant ne peut être
employé avant il s’agit là d’une dérogation du droit civil qui lie la capacité à la
majorité qu’il fixe à 18 ans.
Cette dérogation procède de la préoccupation des législateur d’occuper les
enfants qui n’ont pas eu la chance d’accéder à l’enseignement secondaire au de
poursuivre celui-ci pour déverses raisons compte tenu de leur niveau intellectuel
limité les enfants. Sont destinés aux travaux manuels ou aux travaux moins
rémunérés (1).

I.2.2 Code de la famille


La loi n°87/010 du 1èr Aout 1987 portant code de la famille tel que modifie et
complétée par la loi n°16/008 promulgué le 11 juillet 2016 par le présent de la
République il est à noter que à sont article 317 ce qui suit : « l’enfant mineur reste,
jusqu’à sa majorité, sous l’autorité conjointe des père et même quant à
l’administration de sa sécurité, de sa santé et de sa moralité de même que les
personnes peuvent être détruis de leur autorité de même que les parents peuvent être
détruis de va leur autorité parentale s’ils se trouvent dans l’un des cas suivants :
1. Lorsqu’il est condamné du chef de tous faits commis sous la personne d’un
des ses enfants des ses descendent, et de tout autre mineur.
2. Lorsqu’il condamné pour incitation à la débouche de ses propres enfants
descendants et tout autre mineurs.
3. Lorsque par mauvais traitement, abus d’autorité notoire ou règlement grave,
il met. En péril la santé, la sécurité ou la moralité de son enfant.
4. L’ors qu’il a été condamné pour abandon de famille (Art 318 mais l’Art 321
stipule que la perte de l’exercice de l’autorité parentale n’exonère pas son
titulaire de ses obligations.

I.2.3. La Constitution
Dans le souci de sauvegarder les droits de l’enfant la constitution à son Article
41 stipule l’enfant mineur est toute personne, sans distinctions de sexe qui n’an pas
encore atteint 18 ans révolus. Ainsi il a également le droit de jouir de la protection de
13

sa famille de la société et des pouvoirs publics. Mais aussi les pouvoirs publics ont
l’obligation d’assurer une protection aux enfants en situation difficile et de définir
devant la justice les auteurs et les complices des actes violant à l’égard des enfants .
Toutes les autres formes d’exploitation de l’enfant mineur sont punies par la loi.
L’abandon et la maltraitance des enfants notamment la pédophilie ; les abus sexuels
ainsi que l’accusation de sorcellerie sont prohibés et punis par la loi.
Les parents ont le devoir de prendre soin de leurs enfants et d’assurer leur
protection contre tout –acte de violence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer,
mais aussi à son article 43 alinéa 4 qui stipule que l’enseignement primaire est
obligatoire et gratuit dans les établissements.

I.2.4 Code Pénal


Le décret de 30 janvier1240 tel que modifié et complété à ce jour à son article
165 protège l’enfant dès sa naissance en interdisons l’avortement selon cet article.
« Celui qui aliment, breuvage, médicament violences ou par haut autre moyen aura fait
avorter une femme sera puni d’une servitude pénal de 5 à 15 ans la femme qui
volontairement sera fait avorter sera punie d’une servitude de cinq ans pépons (Art
166).

I.2.5. LOI N°09/0001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.


Nous vous réservons d’aborder les dispositions de cette présente loi dans ce
chapitre car laissant l’objet du deuxième chapitre de notre travail.
14

CHAPITRE II : LES FACTEURS A LA BASE DE


L’EXPLOITATION ECONOMIQUE DES ENFANTS EN VILLE
DE BENI ET QUELQUES PISTE DE SOLUTION
Le premier chapitre de notre travail ayant porté sur l’aperçu sur les instruments
juridiques nationaux et internationaux qui régissent la matière de la protection de
l’enfant, il est temps pour nous d’examiner le second qui concerne les facteurs à la
base de l’exploitation économique des enfants en vile de Béni. Mais aussi dans ce
chapitre, il est question d’envisager quelques pistes de solution pour remédier à cette
problématique.
Ainsi, avant d’en arriver au fond de ce second chapitre, il est nécessaire que nous
puissions présenter brièvement notre population d’étude, car pour rappel, nous avons
fait recours à la technique d’enquête au côté de la technique documentaire.

Section 1 : POPULATION D’ETUDE


La population est définie comme un ensemble d’éléments possédant les
caractéristiques qu’on peut observer16.
Il peut s’agir d’un ensemble de personnes suivant un critère ethnique, social,
national, …, ou un ensemble d’objets bien définis17.
Au sujet de ce travail scientifique, la population d’étude comprend tous les
enfants exploités économiquement, leurs parents et leurs employeurs en Ville de Beni.
Mais, pour raison d’efficacité, nous avons recouru à l’échantillon vu le nombre
élevé des enfants qui subissent l’exploitation économique en Ville de Beni
 ECHANTILLON
L’échantillon est un segment ou sous-ensemble de la population étudiée. Il est
fini en ce sens que l’on peut compter ses éléments18.
L’échantillon étant un sous-ensemble sur lequel seront effectuées les études, il
permet d’extrapoler les résultats obtenus à l’ensemble de la population d’étude.

16
PALUKU MWAKA J-M, Impact de la surcharge du travail infirmier sur la qualité des soins, TFC inédit, ISTM-
BENI, 2010-2011, p. 26
17
M. GRAWITZ, op.cit., p. 101
18
PALUKU MWAKA J-M, op.cit., p. 26
15

Quant au dénombrement des sujets interrogés, nous nous sommes basés sur un
échantillon dont la préférence est accordée aux individus habiles à livrer l’information
fiable. C’est ainsi que nous nous sommes limité à trente (30) enquêtés.
Tableau n° 1. De la répartition des enfants selon le sexe et l’âge
N° Sexe Age M&F
01 M F 10-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
02 18 12 M F M F M F
2 3 7 8 4 6 30
% 60 40 6.6 10 23 26.6 13.3 20 100
Source : Nos enquêtes
Commentaire : De ce tableau, il ressort que, s’agissant de l’âge, sur 30 personnes
enquêtées, il y a 18 enfants garçons et 12 enfants filles. Les enfants garçons
représentent donc 60% de nos enquêtés et les filles 40%.
Au sujet de la variation d’âge, sur 18 enquêtés du sexe masculin deux ont l’âge
variant entre 10 et 12 ans, soit 6,6% ; 7 ont l’âge variant entre 13 et 15 ans, soit 23% ;
et 4 ont l’âge variant entre 16 et 18 ans, soit 13,3%.
De même sur le 12 enquêtés du sexe féminin 3 ont l’âge variant entre 10 et 12 ans,
soit 10% ; 8 ont l’âge variant entre 13 et 15 ans, soit 26,6% ; et 6 ont l’âge variant
entre 16 et 18 ans, soit 20%.
Tableau n˚2 : Résultat par niveau d'information sur les droits des enfants au travail

Niveau d'information Nombre %


Aucun 11 36.7%
Faible 10 33.3%
Moyen 9 30%
Avancé 0 0%
Source : Nos enquêtes
Commentaire :
De ce tableau, il ressort donc que 11 enquêtés représentant donc 36.7%
n’ont aucune information sur le droit du travail des enfants, 10 enquêtés représentant
3 3,3% ont un faible niveau de cette information, 9 enquêtés représentant 30% ont
un niveau moyen de l’information sur le droit du travail des enfants et nous avons
constaté qu’aucun employé n’a un niveau avancé de l’information sur le droit de
travail des enfants.
16

Tableau n˚3. Répartition des enfants enquêtés selon les types et la durée du
travail, la rémunération et les risques encourus.

N° Effectif Activités Lieu d'exercice Durée de Rémunération Risques en


exercées du travail travail courus
1 3 Abattoir Dans les Tous les -1000 à -Altération et
abattoirs de la jours de 1500FC par affectation des
ville 7h30 jour la santé de
jusque Et parfois une l'enfant et du
vers la petite quantité rythme normal
tombée de de viande de
la nuit développement
physique.
2 4 Entretien Dans un site au De 6h30 1000FC à Malaises
(lavage) des Q. MALEPE à jusque 1500FC par dorsaux et
véhicules et côté du rond- vers 18h camionnette et musculaires
moto point Nyamwisi. 500 FC par
Toujours à moto
MALEPE, au
lavage Mulasa,
à 50m du rond-
point Kabila et
autres points
d'eau aménagés
3 2 Coulage des Partout dans la De 7h 2,5 à 3 dollars -Maladies
dalles ville de Beni jusqu'à la pour un groupe vasculaires et
dans les fin de et ce, par jour. hémorragiques
chantiers de l'opération.
construction
4 2 Evacuation des Dans les De 10h 1000FC par -Maladies de
déchets et familles partout jusque tâche mains sales
autres ordures dans la ville de vers 18h comme la
ménagères vers Beni, fièvre typhoïde,
les poubelles principalement le choléra, etc.
publiques au centre ville.
9 Vente des Sur le long du De 8h 500Fc à Altération et
5 œufs, boulevard jusque 1000Fc par affectation des
gingembres, NYAMWISI sur vers 21h jour la santé de
fleurs LA RN4 l'enfant et du
artisanales, rythme normal
noix de cola,… de
développement
physique
6 3 Meunier Dans différents De 8h 7000 à Altération et
quartiers de la jusque 10000FC le affectation des
ville vers 18h mois la santé de
17

l'enfant et du
rythme normal
de
développement
physique
Maladies
pulmonaires
7 7 Vente des Dans le long du De 8h Selon les Altération et
articles boulevard jusque nombres affectation des
NYAMWISI sur vers 18h d’articles la santé de
LA RN4 vendus l'enfant et du
rythme normal
de
développement
physique

Source : Nos enquêtes.


De ce tableau, il ressort donc que les enfants sont surexploités par ceux qui les
emploient au regard des travaux exercés. Par exemple pour la première catégorie des
enfants enquêtés, c'est-à-dire celle qui concerne les enfants exerçant dans les abattoirs,
car bien même ce type de travail est interdit pour les enfants de moins de 18ans
conformément à l’article 13 de l’arrêté ministériel N° 12/CAB.MIN/TPSI/045 /08 du
08 août2008 fixant les conditions de travail des enfants.
Par ailleurs la nature du travail à effectuer laisserait croire que la rémunération
réellement reçue ne devrait pas être ainsi quand on s'en tient seulement à la grandeur
de la tâche, aux conséquences et autres dangers encourus et à l’insuffisance ou
l’absence de rémunération conformément à l’art 51 du code du travail.
Cette situation est la même pour les autres catégories où l'énergie déployée-
physique surtout- n'est pas compensée au prorata.
C'est justement cette situation d'exploitation de l'homme par l'homme qui traduit
en fait la dimension de l'esclavagisme contre les enfants. De plus, l'on note que
beaucoup d'organisations se disant œuvrer en faveur des enfants exploités n'affectent
pas le gros de ressources allouées pour la cause de ces enfants ; ressources devenues
alors des moyens sûrs d'enrichissement des responsables de ces organisations. Ceci a
18

fait que les problèmes de l’exploitation économique des enfants soient devenus un
fond de commerce de plusieurs personnes à Beni ; d'où, prolifération à Béni des
organisations de protection des enfants vulnérables.

Tableau n˚4: Répartition des enfants selon qu’ils travaillent pour les membres de
leur famille ou pas
N Catégories d’enfants EFFECTIF TOTA %
M F L
1 Enfants utilisés par leurs membres de la famille 5 3 8 26,6
autres que les parents biologiques
2 Enfant utilisés par leurs parents biologiques 4 2 6 20
3 Enfant utilisés par autres personnes 9 7 16 53,3
2 TOTAL 18 12 30 100

Source : Nos enquêtes


Commentaire :
Au regard des données du tableau tracé ci-haut, il y a 8 enfants représentant
donc 26.6% qui sont utilisés par leurs membres de famille autres que les parents
biologiques, 6 enquêtés représentant 20% qui sont utilisés par leurs parents
biologiques et 16 enquêtés représentant 53,3% qui sont utilisés par d’autres personnes.

Tableau n˚5 : Niveau de scolarité

NIVEAU DE SCOLARITÉ QUANTITÉ %


Aucun 17 56.6%
Primaire 9 30%
secondaire 4 13.3%
Source : Nos enquêtes
Commentaire :
Au regard des données du tableau tracé ci-haut, 17 enquêtés représentant donc 56.6%
n’ont aucun niveau de scolarité, 9 enquêtés représentant 30% ont un niveau de
scolarité du niveau primaire et 4 enquêtés représentant 13,3% ont un niveau de
scolarité du niveau secondaire.
19

Il s’ensuit donc que partant de ce tableau, nous avons constaté une violation de
l’article 51 de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant qui
prévoit : "Sans préjudice pour son emploi, l'enfant conserve le droit de poursuivre ses
études jusqu'à dix-huit ans"

Tableau n˚6. Répartition des enquêtés selon leur nombre d'heures de travail par jour

NOMBRE D'HEURES Effectif %


Moins de 4 à 4 Heures 0 0
Plus de 4 à 8 Heures 18 60
Plus de 8 heures 12 40
TOTAL 30 100

Source : Nos enquêtes


Au regard des données du tableau tracé ci-haut, 6O% des enquêtés travaillent entre
5 à 8 heures par jour et 40% plus de 8 heures par jours, aucun enfant ne travaillant
dans la limite de 4heures par jour, limite prévue par la loi. Il s’observe nettement de
ce tableau que tous les enfants employés en ville de Beni exercent en violation de
l’article 55N de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant qui
dispose ce qui suit : « L'enfant ne doit pas travailler plus de quatre heures par jour.
Le travail de nuit d'un enfant, soit de dix-huit heures à six heures, est interdit ».

Tableau n˚7 : De la répartition des enfants selon qu’ils sont employés par dérogation
expresse de l’inspecteur du travail ou non, selon l’avis psycho-médical d’un expert.
Emploi des enfants Effectif %
Sans dérogation et avis de l’inspecteur du travail 30 100%
Avec dérogation et avis de l’inspecteur du travail 0 0%
Avec avis psycho-médical d’un expert 0 0%
Source : Nos enquêtes
Commentaire : Au regard des données du tableau tracé ci-haut, 100% n’ont ni la
dérogation expresse de l’inspecteur du travail ni l’avis psycho-médical d’un expert, ce
qui est une violation grave de l’article 50 de la loi portant protection de l’enfant qui
stipule : « L'enfant ne peut être employé avant l'âge de seize ans révolus. L'enfant âgé
de quinze ans ne peut être engagé ou maintenu en service, même comme apprenti, que
20

moyennant dérogation expresse du juge pour enfants, après avis psycho médical d’un
expert et de l'inspecteur du travail. Le juge est saisi à la demande des parents ou de
toute personne exerçant l’autorité parentale ou tutélaire sur l’enfant, par l’inspecteur
du travail ou toute personne intéressée ». Il convient que ces conditions pour
l’embauche de l’enfant telles qu’indiquées à l’article 50 ci-dessus de la loi portant
protection de l’enfant sont étayées par le code du travail, notamment en son article
133.

Tableau n˚8 : de la répartition des enquêtés selon les facteurs à la base de


l’exploitation économique des enfants en ville de béni

Facteurs Fréquence %
Pauvreté 7 23.3
La guerre 6 20
Niveau faible de l’information sur le droit du travail de l’enfant et 5 16.6
la loi portant protection de l’enfant
La séparation des parents (divorce) 3 10
Manque d’emploi pour les parents 9 30
Autres 0 0
Total 30 100
Source : Nos enquêtes
Commentaire :
Du tableau ci-haut, il se dégage que 7 enquêtés sur les 30 sont d’avis que le
phénomène de l’exploitation économique des enfants en ville de Beni est dû à la
pauvreté soit 23, 3% des enquêtés ; 6 d’entre eux, soit 20% disent que c’est à cause de
la guerre qui a comme conséquence le déplacement de la population et l’abandon des
activités champêtres et autres , 5 personnes sur 30 soit 16% estiment que c’est la
méconnaissance de la loi portant protection de l’enfant et le droit du travail de des
enfants , 3 personnes, soit 10% disent que c’est la séparation des parents (divorce) et
enfin, 30%soit 9 enquêtés sur 30 sont d’avis que le facteur à la base de l’exploitation
économique des enfants en ville de Beni est le manque d’emploi et le faible taux de
rémunération des parents.
21

Section 2 : DISCUSSIONS DES RESULTATS

Les résultats couchés ci-dessous dans les tableaux méritent être confrontés aux
hypothèses que nous avons formulées et ce, conformément aux questions posées
préalablement.
Jusque-là les données récoltées concernent la première question de notre
problématique portant sur les facteurs explicatifs de l’exploitation économique des
enfants en ville de Béni
Le tableau n° 8 de notre travail répond à cette question. Ce tableau, en effet,
indique les facteurs qui sont à la base de ce phénomène il s’agit notamment :
 pauvreté
 La guerre
 La méconnaissance de la loi portant protection des enfants par les parents et
le droit de travail des enfants
 La séparation des parents (divorce)
 Manque d’emploi pour les parents
D’autres facteurs seraient l’absence de la politique nationale et surtout régionale
d’encadrement des enfants de la part de l’Etat par ses services compétents, mais aussi
l’inefficacité du Comité national de lutte contre les pires formes de travail des enfants
qui a dans sa mission lui reconnue par l’Article 8 de du code du travail
 Elaborer la stratégie nationale en vue de l'éradication des pires formes de travail
des enfants;
 Assurer le suivi de la mise en œuvre de la stratégie et d'évaluer le niveau
D’application des mesures préconisée de Article 81 loi n° 09/001 du 10 janvier2009
portant protection de l'enfant
Au vu de nos résultats ci-haut clarifiés, nous nous rendons compte que notre
hypothèse selon laquelle les guerres, les difficultés familiales traduites par la pauvreté
et le manque d’emploi des parents qui n’arrivent plus à subvenir aux besoins vitaux de
leurs enfants , la séparation des parents qui engendre la dislocation et l’ébranlement de
l’unité familiale où chaque enfant est appelé à se débrouiller à sa guise , le manque
d’occupation appropriée pendant les vacances seraient des facteurs explicatifs de
l’exploitation économique des enfants en ville de Béni est affirmée.
22

Aussi, faut-il le soulever, qu’il y a des efforts de la part de la Division des


affaires sociales, le parlement d’enfants et quelques organisations locales, nationales
et internationales à l’exemple de ONE GIRL ONE LEADER, OGOL en sigle ,
ACOPE , UNICEF,… œuvrant dans l’encadrement des enfants font des alertes sur les
cas de l’exploitation économique des enfants, interpellent des familles des enfants
exploités et mènent certaines actions en faveur des enfants exploités même si cela
n’est pas totalement suffisant.
Enfin, nos enquêtes ont révélé d’autres facteurs à la base de l’exploitation
économique des enfants en ville de Béni auxquels nous n’avons pas fait allusion dans
notre hypothèse. C’est le cas à titre d’exemple, l’absence du Comité National de lutte
contre les pires formes de Travail des enfants.
Les facteurs explicatifs de l’exploitation économique des enfants en ville de Béni
ayant ainsi été connu, il convient dès lors d’en chercher des pistes de solution.

Section 3 : PISTES DE SOLUTION


Parmi les questions que nous avons posées aux personnes que nous avons
enquêtées figure celle de savoir quelle piste de solution peut-on proposer pour
diminuer sensiblement, à défaut d’éradiquer, l’exploitation économique des enfants en
vile de Béni Le dépouillement de notre questionnaire à abouti aux solutions ci-après
que les personnes interrogées ont proposées :
1. Sécuriser la région afin que les champs soient praticables pour que la
population puisse vaquer à ses préoccupations ;
2. Donner de l’emploi à ses ressortissants afin que le niveau de vie des habitants
de la RDC en général et ceux de Béni en particulier soit relevé et que ces
derniers soient en mesure de subvenir aux besoins de leurs enfants ;
3. Rendre l’enseignement de Base gratuit en fin de permettre à tous les enfants un
accès à l’éducation ;
4. La vulgarisation de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l'enfant et le droit de travail des enfants en vue de permettre à la population
d’avoir un niveau élevé d’information sur les droits de l’enfant en matière du
travail ;
23

5. La restauration des familles déchirées même si cela reste un travail de longue


haleine car le divorce et les séparations précoces des parents comme l'une des
manifestations les plus illustratives de ces déchirements sont des phénomènes
sociaux plus complexes ;
6. Le découragement des options pro natalistes moins réfléchies au sein des
familles à travers un appel pathétique et pressant au contrôle des naissances qui,
en revanche, évitera en premier lieu aux parents de faire face aux besoins des
enfants dépassant la capacité financière de la famille et en second lieu aux
enfants de ne pas se lancer précocement dans la débrouillardise ;
7. Aux organisations et service Etatique de protection de l'enfance et surtout
celles qui s'occupent de l’interdiction de pires formes de travaux des enfants, de
l'encadrement et de la réinsertion des enfants en situation difficile de repenser
leur logique de travail car certaines des approches et stratégies dont elles
adoptent ne répondent plus efficacement au vu des multiples attentes et
exigences, voire l'urgence en matière de protection des droits des enfants,
spécialement en matière de leur embauche.
Telles sont les pistes de solution proposées par nos enquêtés et qui rencontrent
notre point de vue.
Notre second chapitre touchant à sa fin, il nous revient alors de conclure notre
travail.
24

BIBLIOGRAPHIE

I. TRAITES

1. Déclaration de Genève du 26 septembre 1924


2. Convention relative aux droits de l’enfant adopter et ouvert à la signature
ratification et adhésion par l’assemblée générale de nations unies dans la
résolution 44/25 du 20 novembre 1959
3. Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels adopté
et ouvert à la signature et à l’adhésion par l’assemblée General de la nation
unie dans la résolution 22000 A du16 décembre 1966 et entre en vigueur de 03
janvier 1986
4. Convention des Nations-Unies relative aux Droits de l’Enfant. New-York,
1989
II. LOIS
1. La constitution du 18 févier 2006
2. loi n° 015/2002 du 16 octobre 2002 portant code du travail
3. Arrêté ministériel N° 12/CAB.MIN/TPSI/045 /08 du 08 août 2008 fixant les
conditions de travail des enfants
4. N°09/0001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
5. code pénal
6. code de la famille
7. code pénal

III. OUVRAGES, MEMOIRES, COURS ET REVUES

1. CEF, La Maison de l'Enfant qui Travaille, série méthodologique No. 9, Editoro


Guadalupe LTDA, santafe de Bogota, 1989, 55 pages..
2. UNICEF, Mobilisation Sociale et le Travail des Enfants (Document
d'information), New York, 1997
3. Bernard ILUNGA KAVOMBO, quand les enfants crient misère, média spaul
KINSHASA 1997
4. M. GRAWTIZ, Cité par SADIKI PAUNI TFC UNIC, 2016-2017 P.3
5. Professeur O KAMBALE MIGHERI cours inédit IRC 2017-2018 p. 7
6. ILUNGA, K., Quand les enfants crient misère, Kinshasa, Médiaspaul, 1997..
7. AKSANTI CIRHIBUKA, DM., L'éducation des enfants en RDC : Droit ou
Faveur ? in « La voix de la jeunesse du Congo », No1, 2005.
25

8. AKSANTI CIRHIBUKA, DM. , Mécanismes d'action des agences de protection


de l'enfance à Bukavu, Mémoire de Licence, Sociologie, 2010-2011..
9. BOUDON, R et alii. Dictionnaire de Sociologie, éd. Larousse, 2006

IV. INTERNET

1. : www.droitsenfant.com
2. www.leganet.com
3. www.unicef.org/french/emerg/haiti/19564.html
26

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE ......................................................................................................................................... ii

DEDICACE ...................................................................................................................................... iii


REMERCIEMENTS .................................................................................................................................. iv
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 1
0.1. CONTEXTE............................................................................................................................... 1
0.2. PROBLEMATIQUE ................................................................................................................... 2
0.3. HYPOTHESES ........................................................................................................................... 3
0.4. METHODE ET TECHNIQUES DU TRAVAIL ................................................................................ 4
0.5. MOBILE ET INTERNET DU TRAVAIL ......................................................................................... 4
0.6. DELIMITATION DU SUJET ........................................................................................................ 4
0.7. CANEVAS DU TRAVAIL ............................................................................................................ 5
CHAPITRE PRIMIER : LES DROITS DES ENFANTS SUR LE PLAN INTERNE ET EXTERNE. ........................... 6
I.1. LA RECONNAISSANCE DES DROITS DES ENFANTS SUR LE PLAN INTERNATIONAL ........................ 6
I.1.1. La convention internationale des droits des enfants (CIDE) ................................................ 6
I.1.2. La Convention relative aux droits de l’enfant. .................................................................... 7
I.1.3. Le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels. .............................. 8
I.1.4. Charte Africaine de Droit et au Bien-être de l’enfant ........................................................... 8
I.1.5. Convention N° 122 sur les pires formes de Travail des enfants ............................................ 9
I.1.6. La Convention n°138 avec l’âge minimum d’admission de travail. ................................... 10
I.I.7. Déclaration de Genève 26 Septembre 1924 ......................................................................... 11
I.2. LA RECONNAISSENCE DE DROITS DE L’ENFANT EN RDC .......................................................... 11
I.2.1. Code du Travail................................................................................................................. 11
I.2.2 Code de la famille ............................................................................................................... 12
I.2.3. La Constitution .................................................................................................................... 12
I.2.4 Code Pénal ........................................................................................................................... 13
I.2.5. LOI N°09/0001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant................................... 13
CHAPITRE II : LES FACTEURS A LA BASE DE L’EXPLOITATION ECONOMIQUE DES ENFANTS EN VILLE DE
BENI ET QUELQUES PISTE DE SOLUTION ............................................................................................. 14
27

Section 1 : POPULATION D’ETUDE .................................................................................................... 14


Moyen .......................................................................................................................................... 15
Section 2 : DISCUSSIONS DES RESULTATS ......................................................................................... 21
Section 3 : PISTES DE SOLUTION ....................................................................................................... 22
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................... 24
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................... 26

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