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FACULTE DE DROIT
DEPARTEMENT : DROIT ECONOMIQUE ET SOCIAL
LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION
ECONOMIQUE DES ENFANTS EN VILLE DE
BENI
Par :
SAMUEL MUDERWA William
KIKUHA PRO
[COMPANY NAME]
ii
EPIGRAPHE
RENE Schérer
iii
DEDICACE
A nos parents,
REMERCIEMENTS
Tous les chemins mènent à Rome …et à Jérusalem. Mais ils ne conduisent qu’à
leurs portes, et je dois beaucoup à tous ceux qui m’ont permis d’accéder littéralement
et spirituellement à ces grandes citadelles de la science. Nos remerciements
s’adressent :
En fin que tous ceux que nous n’avons pas cités trouvent ici le sentiment de nos
sincères remerciements
INTRODUCTION
0.1. CONTEXTE
La condition de l’enfant dans le monde en raison de sa vulnérabilité de sa
dépendance par rapport au milieu de son manque de maturité physique, intellectuelle
et émotionnelle, nécessitants des soins spéciaux et une protection particulière n’a cessé
d’interpeller depuis un certain temps tant la communauté internationale.1
C’est dans le souci de trouver une solution durable à cet épineux problème que
l’assemblée générale des nations unies a adopté le 20 novembre 1989 la convention
relative aux droits des enfants et ensuite fait une déclaration mondiale en faveur de la
survie de la protection du développement de l’enfant au sommet lui consacré tenu à
New-York.
Les Etats africains pour leur part, ont adopté en juillet 1990, la Charte Africaine
des droits et bien-être de l’enfant pour assurer une protection et porter un regard
particulier sur la situation critique de nombreux enfants à travers tout le continent.
Vue par la constitution du 18 février 2006 spécialement à son Art. 123 point 16
la République Démocratique du Congo dont la population accorde une place centrale à
l’enfant, en tant que renouvellement de l’être et de la vie, s’est résolument engagé
alors la voie de faire de la protection et l’enfant son cheval de bataille en adhérant à la
convention n°138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et à la convention 182
sur l’interdiction de pires formes de travail.2
En dépit des efforts de nombreux enfants. Continuent d’être maltraités,
discriminés, accusés de sorcellerie, infectés, affectés par le VIH/SIDA.
Ils sont privés de leur droit à la succession aux soins de santé et à l’éducation pas
encore de nombreux enfants sont victimes de toute forme d’exploitation.3
Le travail des enfants étant un des principaux obstacles à l’éducation et au
développement de l’enfant, la communauté ne cesse de soumettre les enfants aux
formes de travail les plus dangereuses pourtant (Art. 58, de la loi n°19/001 du 10
1
La Loi n°09 001 du 10/01/2009 portant de l’enfant dans l’exposé de motifs.
2
Art. 123 alinéas 16 de la constitution de la RDC telle modifiée par la loi N°16/002 de la 20/01/2011 portante
révision de certains Articles de la constitution du 18/02/2006
3
Exposé des motifs de la Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant Bernard ILUNGA
KAVOMBO, quand les enfants crient misère, média spaul KINSHASA 1997
2
0.2. PROBLEMATIQUE
Le thème que nous traitons, nous amène à un raisonnement du Professeur
ALLUNGA KAYOMBO Bernard qui dresse un constant alarmant et une alerte en
direction de la communauté nationale congolaise sur la situation de plusieurs enfants
qui envahissent chaque jour les marchés, les rues, les bars, les abattoirs, les place pu à
la quitte de leur suivie.
Pour lui, toute société qui accepte de déverser dans la rue ses propres enfants,
pour une quelconque exploitation se disqualifie et se condamne par le fait.
Il en est de même de toute personne adulte qui se décharge sur l’autre de ses
responsabilités de parent ou un adulte qui exploite un enfant.4
Faustin MULIRI5 démontre que toutes les sociétés du monde espèrent que leurs
enfants grandiront et deviendront des citoyens dignes, capables et responsables qui
contribueront au bien-être de leur communauté. Pourtant dans nombreux pays en crises
comme la République Démocratique du Congo les enfants se voient refuser le respect
de leurs droits, celui de la protection surtout, qui leur permettront de survivre de se
développer au mieux et de participer activement à la vie communautaire.
4
Bernard ILUNGA KAVOMBO, quand les enfants crient misère, média spaul KINSHASA 1997
5
Faustin MULIFI, Directives sur les droits de l’enfant, BUKAVU, Juillet 2002
3
0.3. HYPOTHESES
Selon Madeleine GRAWTZ, l’hypothèse d’un travail est une proposition d’une
ou plusieurs réponses provisoires à la question posée, elle tend à reformuler une
relation entre les points. 6
Dans un langage simple l’hypothèse évoque la présomption que l’on peut
construire autour d’un problème donné. On peut aussi dire qu’elle est une réponse
provisoire qui permet de prédire la vérité scientifique raisonnable au regard des
questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien-fondé ou
le mal-fondé7.
C’est ainsi que nous avons proposé des réponses provisoires au questionnement
ci-haut. Ces réponses s’énoncent comme ceci :
- Il semblerait qu’en Ville de Beni les guerres, les difficultés familiales traduites par
la pauvreté et le manque d’emploi des parents qui n’arrivent plus à subvenir aux
besoins vitaux de leurs enfants (habillement décent, alimentation suffisante,
scolarisation, la séparation des parents qui engendre la dislocation et l’ébranlement
de l’unité familiale où chaque enfant est appelé à se débrouiller à sa guise, le
manque d’occupation approprié pendant, les vacances seraient des facteurs
explicatifs de l’exploitation économique des enfants dans la Ville de Beni sans
oublier la méconnaissance de la loi portant protection des enfants par les parents et
la communauté.
6
M. GRAWTIZ, Cité par SADIKI PAUNI TFC UNIC, 2016-2017 P.3
7
Professeur O KAMBALE MIGHERI cours inédit IRC 2017-2018 p. 7
4
9
Déclaration de Genève
10
Convention Internationale de Droit des Enfants
7
11
Convention internationale de droits des enfants.
8
12
La Convention relative aux droits de l’enfant.
13
Le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels.
9
I.1.5. Convention N° 122 sur les pires formes de Travail des enfants
La conférence générale de l’organisation internationale du travail convoqué à
Genève par le Conseil d’Administration du bureau international du travail, et s’y étant
réunie le 1èr Juin 1999, en sa quatre-vingt-septième session.
10
14
Conv .n°182 sur les pires formes de travail des enfants
15
La Convention n°138 avec l’âge minimum d’admission de travail.
11
Quant à son article 3, il est stipulé : « L’âge minimum d’admission à tout type
d’emploi ou de travail qui, par sa nature où les conditions dans lesquelles il s’exerce,
est susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité, des adolescents ne
devra pas être inférieur à dix-huit ans.
Ainsi l’Art 7 de la même convention à son alinéa 1 stipule que la législation
nationale pourra autoriser l’emploi à des travaux légers des personnes de treize à
quinze ans ou l’exécution, par ces personnes de tels travaux à condition que ceux-ci :
a) Ne soient pas susceptibles de porter préjudice à leur santé ou à leur
développement.
b) Ne soient pas de nature à porter préjudice à leur scolarité.
cependant que les mesures âgés de16 à 17 ans soient engagées dons le lien contractuel
du travail le code du travail et rejoint par la loi n° 09/00/ du 10 janvier 2020 portant
protection de l’enfant qui dispose à son article 50 alinéa premier « l’enfant ne peut être
employé avant il s’agit là d’une dérogation du droit civil qui lie la capacité à la
majorité qu’il fixe à 18 ans.
Cette dérogation procède de la préoccupation des législateur d’occuper les
enfants qui n’ont pas eu la chance d’accéder à l’enseignement secondaire au de
poursuivre celui-ci pour déverses raisons compte tenu de leur niveau intellectuel
limité les enfants. Sont destinés aux travaux manuels ou aux travaux moins
rémunérés (1).
I.2.3. La Constitution
Dans le souci de sauvegarder les droits de l’enfant la constitution à son Article
41 stipule l’enfant mineur est toute personne, sans distinctions de sexe qui n’an pas
encore atteint 18 ans révolus. Ainsi il a également le droit de jouir de la protection de
13
sa famille de la société et des pouvoirs publics. Mais aussi les pouvoirs publics ont
l’obligation d’assurer une protection aux enfants en situation difficile et de définir
devant la justice les auteurs et les complices des actes violant à l’égard des enfants .
Toutes les autres formes d’exploitation de l’enfant mineur sont punies par la loi.
L’abandon et la maltraitance des enfants notamment la pédophilie ; les abus sexuels
ainsi que l’accusation de sorcellerie sont prohibés et punis par la loi.
Les parents ont le devoir de prendre soin de leurs enfants et d’assurer leur
protection contre tout –acte de violence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer,
mais aussi à son article 43 alinéa 4 qui stipule que l’enseignement primaire est
obligatoire et gratuit dans les établissements.
16
PALUKU MWAKA J-M, Impact de la surcharge du travail infirmier sur la qualité des soins, TFC inédit, ISTM-
BENI, 2010-2011, p. 26
17
M. GRAWITZ, op.cit., p. 101
18
PALUKU MWAKA J-M, op.cit., p. 26
15
Quant au dénombrement des sujets interrogés, nous nous sommes basés sur un
échantillon dont la préférence est accordée aux individus habiles à livrer l’information
fiable. C’est ainsi que nous nous sommes limité à trente (30) enquêtés.
Tableau n° 1. De la répartition des enfants selon le sexe et l’âge
N° Sexe Age M&F
01 M F 10-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
02 18 12 M F M F M F
2 3 7 8 4 6 30
% 60 40 6.6 10 23 26.6 13.3 20 100
Source : Nos enquêtes
Commentaire : De ce tableau, il ressort que, s’agissant de l’âge, sur 30 personnes
enquêtées, il y a 18 enfants garçons et 12 enfants filles. Les enfants garçons
représentent donc 60% de nos enquêtés et les filles 40%.
Au sujet de la variation d’âge, sur 18 enquêtés du sexe masculin deux ont l’âge
variant entre 10 et 12 ans, soit 6,6% ; 7 ont l’âge variant entre 13 et 15 ans, soit 23% ;
et 4 ont l’âge variant entre 16 et 18 ans, soit 13,3%.
De même sur le 12 enquêtés du sexe féminin 3 ont l’âge variant entre 10 et 12 ans,
soit 10% ; 8 ont l’âge variant entre 13 et 15 ans, soit 26,6% ; et 6 ont l’âge variant
entre 16 et 18 ans, soit 20%.
Tableau n˚2 : Résultat par niveau d'information sur les droits des enfants au travail
Tableau n˚3. Répartition des enfants enquêtés selon les types et la durée du
travail, la rémunération et les risques encourus.
l'enfant et du
rythme normal
de
développement
physique
Maladies
pulmonaires
7 7 Vente des Dans le long du De 8h Selon les Altération et
articles boulevard jusque nombres affectation des
NYAMWISI sur vers 18h d’articles la santé de
LA RN4 vendus l'enfant et du
rythme normal
de
développement
physique
fait que les problèmes de l’exploitation économique des enfants soient devenus un
fond de commerce de plusieurs personnes à Beni ; d'où, prolifération à Béni des
organisations de protection des enfants vulnérables.
Tableau n˚4: Répartition des enfants selon qu’ils travaillent pour les membres de
leur famille ou pas
N Catégories d’enfants EFFECTIF TOTA %
M F L
1 Enfants utilisés par leurs membres de la famille 5 3 8 26,6
autres que les parents biologiques
2 Enfant utilisés par leurs parents biologiques 4 2 6 20
3 Enfant utilisés par autres personnes 9 7 16 53,3
2 TOTAL 18 12 30 100
Il s’ensuit donc que partant de ce tableau, nous avons constaté une violation de
l’article 51 de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant qui
prévoit : "Sans préjudice pour son emploi, l'enfant conserve le droit de poursuivre ses
études jusqu'à dix-huit ans"
Tableau n˚6. Répartition des enquêtés selon leur nombre d'heures de travail par jour
Tableau n˚7 : De la répartition des enfants selon qu’ils sont employés par dérogation
expresse de l’inspecteur du travail ou non, selon l’avis psycho-médical d’un expert.
Emploi des enfants Effectif %
Sans dérogation et avis de l’inspecteur du travail 30 100%
Avec dérogation et avis de l’inspecteur du travail 0 0%
Avec avis psycho-médical d’un expert 0 0%
Source : Nos enquêtes
Commentaire : Au regard des données du tableau tracé ci-haut, 100% n’ont ni la
dérogation expresse de l’inspecteur du travail ni l’avis psycho-médical d’un expert, ce
qui est une violation grave de l’article 50 de la loi portant protection de l’enfant qui
stipule : « L'enfant ne peut être employé avant l'âge de seize ans révolus. L'enfant âgé
de quinze ans ne peut être engagé ou maintenu en service, même comme apprenti, que
20
moyennant dérogation expresse du juge pour enfants, après avis psycho médical d’un
expert et de l'inspecteur du travail. Le juge est saisi à la demande des parents ou de
toute personne exerçant l’autorité parentale ou tutélaire sur l’enfant, par l’inspecteur
du travail ou toute personne intéressée ». Il convient que ces conditions pour
l’embauche de l’enfant telles qu’indiquées à l’article 50 ci-dessus de la loi portant
protection de l’enfant sont étayées par le code du travail, notamment en son article
133.
Facteurs Fréquence %
Pauvreté 7 23.3
La guerre 6 20
Niveau faible de l’information sur le droit du travail de l’enfant et 5 16.6
la loi portant protection de l’enfant
La séparation des parents (divorce) 3 10
Manque d’emploi pour les parents 9 30
Autres 0 0
Total 30 100
Source : Nos enquêtes
Commentaire :
Du tableau ci-haut, il se dégage que 7 enquêtés sur les 30 sont d’avis que le
phénomène de l’exploitation économique des enfants en ville de Beni est dû à la
pauvreté soit 23, 3% des enquêtés ; 6 d’entre eux, soit 20% disent que c’est à cause de
la guerre qui a comme conséquence le déplacement de la population et l’abandon des
activités champêtres et autres , 5 personnes sur 30 soit 16% estiment que c’est la
méconnaissance de la loi portant protection de l’enfant et le droit du travail de des
enfants , 3 personnes, soit 10% disent que c’est la séparation des parents (divorce) et
enfin, 30%soit 9 enquêtés sur 30 sont d’avis que le facteur à la base de l’exploitation
économique des enfants en ville de Beni est le manque d’emploi et le faible taux de
rémunération des parents.
21
Les résultats couchés ci-dessous dans les tableaux méritent être confrontés aux
hypothèses que nous avons formulées et ce, conformément aux questions posées
préalablement.
Jusque-là les données récoltées concernent la première question de notre
problématique portant sur les facteurs explicatifs de l’exploitation économique des
enfants en ville de Béni
Le tableau n° 8 de notre travail répond à cette question. Ce tableau, en effet,
indique les facteurs qui sont à la base de ce phénomène il s’agit notamment :
pauvreté
La guerre
La méconnaissance de la loi portant protection des enfants par les parents et
le droit de travail des enfants
La séparation des parents (divorce)
Manque d’emploi pour les parents
D’autres facteurs seraient l’absence de la politique nationale et surtout régionale
d’encadrement des enfants de la part de l’Etat par ses services compétents, mais aussi
l’inefficacité du Comité national de lutte contre les pires formes de travail des enfants
qui a dans sa mission lui reconnue par l’Article 8 de du code du travail
Elaborer la stratégie nationale en vue de l'éradication des pires formes de travail
des enfants;
Assurer le suivi de la mise en œuvre de la stratégie et d'évaluer le niveau
D’application des mesures préconisée de Article 81 loi n° 09/001 du 10 janvier2009
portant protection de l'enfant
Au vu de nos résultats ci-haut clarifiés, nous nous rendons compte que notre
hypothèse selon laquelle les guerres, les difficultés familiales traduites par la pauvreté
et le manque d’emploi des parents qui n’arrivent plus à subvenir aux besoins vitaux de
leurs enfants , la séparation des parents qui engendre la dislocation et l’ébranlement de
l’unité familiale où chaque enfant est appelé à se débrouiller à sa guise , le manque
d’occupation appropriée pendant les vacances seraient des facteurs explicatifs de
l’exploitation économique des enfants en ville de Béni est affirmée.
22
BIBLIOGRAPHIE
I. TRAITES
IV. INTERNET
1. : www.droitsenfant.com
2. www.leganet.com
3. www.unicef.org/french/emerg/haiti/19564.html
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